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Au programme de ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! » :-Les tensions entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien. Cette semaine, le chef de l’Etat aurait déclaré lors du conseil des ministres : « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU, par conséquent il ne devrait pas s’affranchir des décisions de l’ONU ». Lors du Sommet européen, le président a exprimé sa colère, et dit ces propos rapportés par des participants « déformés ».- Une nouvelle loi immigration en 2025. Moins d’un an après l’adoption de la dernière loi en la matière, le gouvernement Barnier promet de remettre le sujet sur la table dès l’année prochaine.-Cette semaine une minute de silence a été organisée dans les collèges et lycées de France en mémoire à deux professeurs assassinés par des islamistes. Quatre ans après la mort de Samuel Paty, Michel Barnier s’est rendu au collège de Conflans-Sainte-Honorine où enseignait ce professeur qui quelques jours avant son assassinat avait montré en classe des caricatures de Mahomet, trois ans plus tard, c’était au tour de Dominique Bernard d’être poignardé à mort par un ancien élève fiché pour radicalisation islamiste. Le « pas de vague » est-il vraiment derrière nous ?-L’affaire Doliprane : l’annonce par Sanofi de son intention de céder 50 % d’Opella, fabricant de l’antidouleur à un fonds d’investissement américain a mis la classe politique en ébullition. Le Nouveau front populaire et le Rassemblement national demandent au gouvernement de mettre son veto à l’opération.- Direction les Etat-Unis où dans certains Etats américains, les votes pour l’élection présidentielle ont déjà commencé. Plus on approche du moment décisif, et plus Donald Trump semble se radicaliser.Sa rivale Kamala Harris a d’ailleurs remis la question de la santé mentale sur la table, le qualifiant d’« inapte » à être président. Année de Production :

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00:00Amis téléspectateurs, bonjour, j'espère que vous allez bien, vous regardez et maintenant l'émission
00:15qui revient avec plaisir et avec vous sur l'actualité politique de la semaine. Hashtag
00:19et maintenant si vous souhaitez réagir. C'est les vacances pour certains d'entre vous. Profitez,
00:24vous avez bien de la chance. Ceux qui m'entourent ici ne prennent jamais de vacances. Ce sont des
00:28fous de la politique. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont les meilleurs analystes de la place
00:32de Paris. On est avec Nathan Devers. Bonjour Nathan, ça va ? Vous êtes philosophe et écrivain.
00:37Vous avez publié le livre « Pensez contre soi-même », c'est-à-dire aux éditions Albin
00:41et Michel. Merci d'être là. À côté de vous, Marie-Pierre Haddad. Bonjour, ça va ? Vous êtes
00:45journaliste politique ARTL. Faut-il présenter Mathieu Croissando, les amis. Bonjour Mathieu,
00:50vous êtes éditorialiste politique. Merci d'être là. Et à côté de vous, Blanche
00:54Leridon. Bonjour, vous êtes directrice éditoriale de l'Institut Montaigne. Essayiste, vous signez
00:59« Le château de mes sœurs ». C'est à retrouver aux éditions Les Périgrines. Merci d'être avec
01:04nous. Dans cette émission, on se demandera si Donald Trump a perdu la tête. C'est en tout cas
01:09ce que disent ses rivaux démocrates à moins de trois semaines du scrutin présidentiel. On verra
01:14comment ici l'exécutif se prend la tête dans l'affaire Doliprane. On se demandera si le pas
01:19de vague est derrière nous, quatre ans après l'assassinat de Samuel Paty. On se penchera
01:23enfin sur cette nouvelle loi immigration annoncée pour l'année prochaine. Mais d'abord, bonjour,
01:29merci Président Larcher. Ces nouvelles fritures sur la ligne entre Emmanuel Macron et le Premier
01:33ministre israélien, alors qu'on a appris l'élimination du terroriste en chef, Yahya Sinoir,
01:38chef du Hamas et instigateur du massacre du 7 octobre. Notre président a eu des échanges
01:43musclés toute la semaine avec Benyamin Netanyahou dans le huis clos du Conseil des ministres. Et
01:49alors que le sujet de la guerre au Proche-Orient était abordé, notre chef de l'État,
01:53aurait déclaré la chose suivante. M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par
01:59une décision de l'ONU. Par conséquent, il ne devrait pas s'affranchir des décisions de l'ONU.
02:04Ses propos ont été rapportés par des participants et cette fuite a suscité la colère froide de qui ?
02:10D'Emmanuel Macron. Écoutez-le. Tout cela est une preuve, au fond, d'un délitement du débat
02:17public et d'un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés,
02:22des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui ne se sont pas attardés à la
02:27réalité et à la véracité de tels propos. Elle lui nerve cette séquence Mathieu. On l'a déjà vu aussi
02:32énerver le chef de l'État ? Alors c'est une colère froide, on l'a rarement vu à ce point en colère,
02:37Emmanuel Macron, obligé de rectifier d'une certaine façon ses propres propos parce qu'on rappelle
02:44que quand même plusieurs participants au Conseil des ministres ont confirmé, enfin quand on dit
02:48plusieurs participants au Conseil des ministres, c'est évidemment des ministres ont confirmé cette
02:52petite phrase qui, évidemment, prêtait à confusion et en tout cas avait une ambiguïté absolument
02:58désolante. C'est-à-dire qu'en disant que M. Netanyahou ne devait pas oublier que l'État
03:03d'Israël avait été créé par une décision de l'ONU, ça donnait le sentiment que c'était une pure
03:07création diplomatique oubliant, négligeant à la fois les racines, l'histoire, le contexte de l'époque
03:13et on sait les réactions que ça avait déclenchées, y compris celle de Gérard Larcher qui a fait
03:18beaucoup de bruit. On va écouter tout de suite Gérard Larcher qui, évidemment, pas
03:23évidemment, mais en tout cas, s'en est pris frontalement au chef de l'État. On va l'écouter.
03:27J'ai été stupéfait que ces propos puissent être tenus. C'est d'abord une méconnaissance de l'histoire,
03:34de la naissance de l'État d'Israël, naissance qui n'est pas venue comme un acte notarié uniquement
03:42constaté par l'ONU. Emmanuel Macron s'est souvenu de la déclaration Balfour. Est-ce qu'il a
03:48pris conscience de ce qui s'est passé pendant la Shoah et après la Shoah ? Qu'est-ce qui s'est
03:54passé avec ? Vos questions sont graves. Il faut poser tous les sujets. Mais de quoi vous le soupçonnez ?
04:00Je ne soupçonne de rien. Je dis que le droit à l'existence d'Israël n'est pas discutable ni négociable.
04:08Manque de connaissances historiques, c'est des propos très graves. Vous êtes en phase avec ces
04:15déclarations de Gérard Larcher ? Je précise, il dit que ces propos ont été déformés, mais il ne les a pas
04:21démentis jusque-là. Ce n'était pas une parole officielle, c'était dans le cadre d'une réunion en
04:27quelque sorte. Je ne suis pas sûr que sur la base de ces propos, on puisse lui faire le reproche d'un
04:33manque de connaissances historiques. Il est vrai que dans cette phrase, le problème, c'est d'insinuer
04:37qu'Israël est un artefact, que ça a été un pays qui a été créé comme ça, sur la base d'une délibération,
04:43d'une décision, d'un vote. Ça peut sous-entendre que de la même manière qu'il a été créé
04:49artificiellement, on pourrait éventuellement envisager de le transformer, voire de le supprimer
04:54tout aussi artificiellement. Cela dit, je suis un peu frappé du mauvais procès qu'ont fait parfois
04:59Emmanuel Macron depuis quelques semaines. C'est vrai qu'il n'a eu aucune colonne vertébrale depuis
05:04le 7 octobre, entre la coalition internationale contre le Hamas et l'arrêt de l'envoi des armes
05:09à Israël. Mais si vous voulez, on a le droit de critiquer les positions Netanyahou et de critiquer
05:15la stratégie de Netanyahou vis-à-vis de l'ONU. Peut-être que d'ici 10, 20, 30 ans, en Israël même,
05:20on se dira que ce n'était pas forcément extrêmement malin de jouer toujours le bras de fer extrêmement
05:25fort avec cette institution. Il aurait pu peut-être le faire différemment. Vous êtes rompu à
05:30l'exercice du off, cher Marie-Pierre. Comment ça se passe, ces off ? Ces propos qui fuient dans
05:35la presse ? Il y a quelqu'un ? Ça veut dire qu'il y a des ministres qui veulent se faire Emmanuel
05:39Macron, d'une certaine manière ? Pas forcément. Il y a deux types de off. Vous allez avoir des
05:44personnalités politiques, des conseillers, des ministres qui vont venir pour raconter huit
05:48clous, une réunion. Parfois, ça peut même être sur demande, sur consigne, appui d'un politique qui
05:55permet en gros que ça puisse fuiter dans la presse. Ou parfois, effectivement, comme là,
05:59ça a été expliqué par Emmanuel Macron, ça peut être des off qui, là, on est juste dans la fuite,
06:05où il y a eu une phrase forte qui a été dite lors du Conseil des ministres et qui arrive aux
06:10oreilles des journalistes. Mais ce qu'il faut souligner, c'est qu'Emmanuel Macron ne dément pas,
06:14l'Élysée ne dément pas, et surtout, il y a eu plusieurs participants qui ont dit ça. Vous avez
06:20les noms, on ne peut pas les dire. Ça reste du off. La leçon qui a été faite en tout cas par
06:24Emmanuel Macron envers les journalistes était un petit peu facile. Oui, c'est ça, parce qu'il dit
06:29si ça n'est pas dans le compte rendu du Conseil des ministres, ça n'existe pas. C'est des propos
06:34forts aussi. C'est-à-dire que le rôle des journalistes, c'est simplement de répercuter la
06:38parole du chef de l'État. C'est un peu ça. Exactement. Alors Emmanuel Macron s'en est pris
06:42à la fois aux ventriloques, qu'il accuse de parler à sa place, et aux journalistes et à l'ensemble
06:47de la profession qui n'auraient pas suffisamment bien fait leur travail. Je crois quand même que
06:52le président de la République n'a pas eu besoin et n'a pas attendu non plus ces ventriloques pour
06:57avoir des propos parfois incohérents et parfois maladroits et en capacité d'affaiblir la capacité
07:05d'influence française sur le dossier Proche-Orientale. Par contre, cette question du délitement du débat
07:12public, cette question d'une hystérisation de tout le débat autour du conflit au Proche-Orient,
07:17de l'incapacité d'y voir de la nuance, là je ne peux que rejoindre le président de la République,
07:22et lui s'en sert effectivement pour sortir par le haut de cette polémique qui était dans le débat
07:28depuis deux jours, mais je crois que ça peut aussi nous interroger sur la façon dont on traite en
07:33général ce sujet-là, et cet appel à la nuance, à la vérification des faits, c'est un appel qui me
07:39semble parfaitement légitime par ailleurs. Mais en fait, tout le monde est fautif sauf lui. C'est
07:43toujours la même chose avec Emmanuel Macron, il a le droit de recadrer ses ministres, c'est vrai
07:46que normalement il y a une confidentialité dans le Conseil des ministres, il est en droit de leur
07:48dire fermez-la, il est en droit de critiquer les journalistes, tout le monde peut les critiquer,
07:53mais comme l'a dit l'association de la presse présidentielle, le boulot de journaliste ce n'est
07:58pas juste de récupérer des déclarations officielles, c'est aussi d'aller voir ce qu'il y a derrière.
08:01Et pour reprendre ce que disait Nathan tout à l'heure, oui, on peut tout à fait critiquer
08:06librement Benjamin Netanyahou. Le problème, c'est qu'on l'a dit, cette déclaration intervient à un
08:13moment où on ne sait plus très bien ce que pense au fond Emmanuel Macron, on a eu, vous y faisiez
08:16allusion, cette appelle, enfin d'abord cette proclamation du droit d'Israël à se défendre au
08:22lendemain du 7 octobre qui se transforme petit à petit en cessation de la livraison des armes,
08:26donc ce qui pose question, on a eu cet appel à une coalition internationale contre le terrorisme,
08:30contre le Hamas et puis un silence assourdissant quand Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah,
08:37qui est, on le rappelle quand même, un mouvement qui a fait des attaques terroristes contre la
08:41France plusieurs fois, est mort et puis on a eu, je dirais même, cet appel à...
08:46Mais ce sont des maladresses Mathieu ?
08:48Non, en tout cas, c'est des fluctuations au gré, parce que le macronisme c'est un pragmatisme,
08:53pour ne pas dire une forme d'opportunisme, c'est-à-dire qu'en fonction des situations,
08:57non mais en fonction des situations, le Président de la République a toujours cherché à conserver
09:03une ligne d'équilibre mais cette ligne d'équilibre, à force de, en même temps,
09:07a fini par être complètement illisible, vous ne pouvez pas dire aux juifs de France,
09:11la République fera tout pour vous protéger le 12 octobre et puis pas vous rendre à la marche
09:16contre l'antisémitisme, bref, on ne sait plus très bien, au fond, ce que pense et ce que veut
09:21Emmanuel Macron et du coup tout le monde projette sur lui, dans un débat extrêmement polarisé,
09:25des accusations, des soupçons, il paye d'une certaine façon, pas ses ambiguïtés mais son côté brouillon.
09:31Mais est-ce que cette affaire ne nous dit pas aussi qu'on est un peu en cohabitation d'une certaine
09:35manière maintenant, quand des ministres font fuite et ça, est-ce que voilà, c'est pas aussi le symbole
09:40d'une cohabitation qui ne dit pas son nom, Marie-Pierre ?
09:42Oui, bien sûr, parce qu'Emmanuel Macron a l'habitude normalement d'avoir des ministres qu'il a nommés,
09:48avec un premier ministre qu'il a nommé, là, on se doute que même lui-même l'a dit d'ailleurs,
09:52c'était en off et c'était rapporté par des proches à lui, que le choix du gouvernement, il le jugeait lamentable
09:57que ces ministres, il ne les avait pas choisis, qu'il n'avait pas non plus choisi ceux qui sont
10:02dans la Macronie, donc là, il découvre, en fait, que forcément, il n'a pas que des soutiens à sa cause
10:08au sein du gouvernement et qu'il va falloir faire attention à ce qu'il peut filer dans l'intérêt.
10:12Et qu'il a même peut-être des ennemis, d'autant.
10:13Oui, probablement, et sur la question de sa vision de la diplomatie, notamment dans la région,
10:19je pense que tout a été, en quelque sorte, incarné dans cette séquence, quand il était en voyage officiel
10:25à Jérusalem, il visite l'église Sainte-Anne.
10:27C'est juste après le 7 octobre ?
10:29Non, c'était avant, c'était après, je crois, plus ou moins son premier mandat.
10:32C'était l'endroit où Jacques Chirac avait fait son fameux coup de colère contre la police israélienne
10:38et qu'Emmanuel Macron avait voulu imiter Jacques Chirac.
10:40Je pense qu'il y avait quelque chose de très symbolique là-dedans.
10:42Et que, finalement, quand on regarde, Jacques Chirac avait à la fois une parole qui était très très forte
10:47dans le monde arabe, et où il était considéré, il était véritablement respecté,
10:51parce qu'il avait pris un certain nombre de décisions, par exemple, en 2003,
10:54qui faisaient qu'il était respecté sur cette question, et en même temps, il était considéré
10:57comme un vrai ami d'Israël, et comme un vrai, il avait été respecté aussi par la communauté juive.
11:01C'est intéressant de voir qu'Emmanuel Macron, depuis un an,
11:04n'a réussi, si vous voulez, dans son même temps, à se fâcher avec les uns et avec les autres.
11:07Il y avait eu cette lettre des diplomates et des ambassadeurs français
11:10dans des pays arabes, sunnites, qui avaient dit, attention,
11:13parce que là, la ligne diplomatique de la France, on n'arrive plus à la gérer du tout,
11:16ça devient très très compliqué à défendre.
11:17Et puis, évidemment, aujourd'hui, récemment, il a été hué dans cette cérémonie
11:22organisée par le CRIF lors des commémorations du 7 octobre.
11:24Donc, c'est une sorte de « en même temps » qui se transforme en « ni l'un ni l'autre ».
11:29Et comment vous voyez la suite ? Parce que maintenant, son domaine réservé,
11:32c'est un peu la politique étrangère.
11:33Comment vont se passer les prochaines semaines, les prochains mois ? Il reste trois ans.
11:37Alors, le domaine réservé, effectivement, concernerait la politique étrangère,
11:40mais là, on voit que même sur ce terrain-là, il est un petit peu concurrencé par son Premier ministre.
11:44Et d'ailleurs, c'est très intéressant, les images que vous avez montrées en début d'émission,
11:48où s'exprime Emmanuel Macron, il s'exprime à l'issue du Conseil européen d'hier.
11:53Donc, il veut dire la voie de la France en Europe, c'est la mienne et non pas celle de Michel Barnier,
11:57qui, lui, revendique non pas ce domaine réservé qui serait l'apanage exclusivement du président de la République,
12:06mais lui, il souhaite un domaine partagé et il veut aussi être dans l'arène européenne.
12:09Et on sait qu'il est très aguerri sur les questions européennes.
12:12Donc, ça va être intéressant de voir, et notamment sur le sujet dont on va parler dans un instant,
12:15sur l'immigration, comment cette articulation se forme entre le Premier ministre,
12:20le ministre de l'Intérieur et le président de la République.
12:24Puis là, sur la question proche orientale en particulier, comment est-ce que les choses vont évoluer ?
12:27Dans sa conférence de presse, Emmanuel Macron a notamment appelé à un cessez-le-feu immédiat,
12:34à la libération des otages. Il est revenu sur sa ligne, tout en disant qu'il pouvait soutenir sans faille Israël,
12:45mais qu'il pouvait, bien sûr, critiquer le Premier ministre israélien.
12:48Il l'a répété hier et il a aussi annoncé qu'il y aurait une conférence sur le Liban le 24 octobre.
12:53Donc, il reprend aussi. On sait qu'il y a un engagement historique important de la France sur la question du Liban,
12:59qui s'est notamment manifesté au moment des attaques présumées sur la Finul.
13:03Et donc, il reprend aussi. En tout cas, il y a une volonté de reprendre le lide là-dessus.
13:09On va passer au sujet dont vous parliez, parce qu'on se dirige vers un nouveau tour de vis en matière d'immigration.
13:14Moins d'un an après l'adoption de la dernière loi en la matière,
13:17le gouvernement Barnier promet de remettre le sujet sur la table dès l'année prochaine.
13:21C'est la porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon, qui l'a annoncé cette semaine.
13:24Le RN applaudit, la gauche accuse.
13:26Écoutez.
13:28Il faudra une nouvelle loi à l'immigration pour adapter un certain nombre de dispositions.
13:32Et donc, on présentera ces propositions législatives plus tôt en début d'année 2025.
13:37Probablement que la présence de députés en nombre du Rassemblement national,
13:41de ce premier groupe à l'Assemblée,
13:43pousse sans doute les gens qui sont au pouvoir et qui n'ont pas gagné les élections à entendre le message des urnes.
13:48On ne peut pas prétendre être un progressiste,
13:51je ne vous demande même pas d'être socialiste, je dis un progressiste,
13:54et accompagner ce gouvernement avec un Bruno Retailleau
13:57qui nous refourgue une nouvelle loi immigration comme gage à l'extrême droite au début de l'année prochaine.
14:03C'est cousu de fil blanc.
14:05Marie-Pierre, nouvelle loi immigration, c'est une loi faite un peu pour satisfaire le RN ?
14:10Comme le dit Olivier Faure.
14:12Ce qui intrigue, en fait, c'est le timing de cette loi.
14:14On sait que lundi, le texte sur le budget va être débattu en séance publique à l'Assemblée.
14:20On sait que le RN a dit qu'il pouvait éventuellement voter une motion de censure
14:26s'il n'obtient pas des gages dans le budget.
14:29Et à ce moment-là, c'est là qu'on annonce une possible loi immigration,
14:33en plus avec un timing très réduit, 2025,
14:35donc dans quelques mois pour pouvoir mettre tout ça en place.
14:37Mais je pense aussi que derrière tout ça, il y a le regret de Bruno Retailleau
14:42de la précédente loi immigration, donc c'était en janvier dernier.
14:45Il y avait eu, parmi toutes les batailles,
14:47une bataille entre le Sénat et l'Assemblée nationale.
14:49Le texte avait été durci au Sénat.
14:51Et quand il est arrivé à l'Assemblée nationale,
14:53il a été, selon les sénateurs, les républicains, vidé de sa substance.
14:57Et là, du coup, il y a un peu une revanche aussi
14:59qui est faite de la part du ministre de l'Intérieur.
15:01Revanche dans un délai très court
15:03parce qu'on ne sait pas combien de temps va durer ce gouvernement.
15:05Et s'il peut y avoir une censure ou pas, qu'il peut être voté.
15:07Trois Français sur quatre
15:09estiment que la France a besoin
15:11d'une nouvelle loi sur l'immigration.
15:13C'est une nécessité,
15:15cette nouvelle loi immigration, cher Nathan ?
15:17Vous faites partie de ces trois Français sur quatre ?
15:19Vous résumez tout.
15:21Est-ce que la politique doit être faite dans une logique
15:23de course au sondage ?
15:25On parlait tout à l'heure de délitement du débat public.
15:27Est-ce que, quand on est un responsable politique,
15:29on choisit son calendrier législatif,
15:31on choisit ses visions, on choisit ses paroles,
15:34on choisit les lois qu'on veut présenter
15:36en fonction de ce qu'on estime
15:38que les Français pensent
15:40d'après les sondages ? Je n'en suis pas sûr.
15:42Il faut écouter les Français, quand même.
15:44La démocratie, ça n'a rien à voir avec...
15:46Ça, sinon, c'est le populisme.
15:48Et le populisme, c'est le délitement, on parlera tout à l'heure des Etats-Unis,
15:50c'est l'autodestruction de la démocratie
15:52au nom soi-disant de la démocratie.
15:54Faire la course au sondage, c'est pas ça de la politique.
15:56L'immigration, c'est un phénomène
15:58international.
16:00C'est un phénomène qui ne peut être analysé
16:02sur le continent qu'à l'échelle mondiale.
16:04Pas seulement en étant replié dans un carcan
16:06du débat national de se dire qu'il y a des gens qui arrivent chez nous,
16:08mais de se dire pourquoi, en effet,
16:10en nombre, il y a, d'un certain nombre de pays,
16:12des gens qui les fuient massivement
16:14et qui vont, dans les prochaines décennies, être amenés à les fuir
16:16encore plus. Si on ne pose pas cette question
16:18à l'échelle internationale, et donc temporellement
16:20à l'échelle du long terme, en disant
16:22que c'est pas en six mois qu'on va régler ce sujet,
16:24ça peut être en dix ans, en vingt ans,
16:26en bien davantage. Même Nicolas Sarkozy
16:28l'a dit récemment quand il a dit
16:30que la seule optique, si on veut vraiment prendre
16:32sérieusement le sujet de l'immigration,
16:34c'est le co-développement, c'est le dialogue avec ces autres pays
16:36et c'est pas de faire des tours de vis.
16:38Vous avez lâché le mot populisme.
16:40Vous voyez du populisme aussi, Mathieu, là-dedans ?
16:42On voit beaucoup d'idéologie.
16:44Je ne pense pas que ce soit un geste à l'égard
16:46du Rassemblement national, parce que
16:48tous ces gens-là pensent pareil.
16:50C'est qui, ces gens-là ?
16:52Tout ce qu'on appelait la droite républicaine
16:54qui aujourd'hui propose les mesures
16:56que défend Bruno Rotaillot.
16:58Je pense que Bruno Rotaillot est la même que celle du Rassemblement national.
17:00Je pense qu'il croit à ce qu'il raconte.
17:02Il pense, lui, que l'immigration
17:04n'est pas une chance pour la France.
17:06Autrement dit, c'est une malchance.
17:08Je pense que le débat est absurde en posant ce terme,
17:10mais je pense que lui le pense,
17:12que l'immigration n'est pas n'importe quelle immigration.
17:14L'immigration qu'on appelle soit arabo-musulmane,
17:16soit africaine, est une menace
17:18pour notre société, une menace pour notre modèle républicain,
17:20une menace pour le corps social,
17:22une menace sécuritaire.
17:24Je pense que tout ça, il le pense, Bruno Rotaillot.
17:26Il pense comme le Rassemblement national.
17:28J'en veux pour preuve que quand Bruno Rotaillot
17:30a dévoilé toutes ses mesures sur l'immigration,
17:32il l'a fait dans une interview au Journal du dimanche
17:34en mai 2023,
17:36avec Éric Ciotti, à l'époque, qui était le patron du parti,
17:38et avec son homologue à l'Assemblée,
17:40qui était Olivier Marlec.
17:42C'était deux ou trois pages dans le Journal du dimanche,
17:44et quand l'interview est parue, le Rassemblement national a dit
17:46que c'est un plagiat, c'est un copier-coller
17:48de ce qu'on raconte depuis dix ans.
17:50Il y a eu une lente dérive
17:52de la droite dite républicaine
17:54des positions en matière d'immigration
17:56du Rassemblement national.
17:58On l'avait vu déjà pendant la prime RLR en 2021,
18:00qui désignait le candidat présidentiel.
18:02Je pense que tous ces gens-là, je le dis, pensent pareil
18:04et ont la même vision.
18:06Vous me dites, Mathieu, que ce n'est pas une loi pour le RN,
18:08mais c'est peut-être une loi RN.
18:10Oui, bien sûr, c'est une loi inspirée par des idées d'extrême droite,
18:12très précisément, la préférence nationale,
18:14tout ce qui a été censuré par le Conseil constitutionnel.
18:16Je vais vous montrer les pistes
18:18qui sont envisagées par le gouvernement.
18:20L'allongement de la rétention des étrangers
18:22jugés dangereux de 90 à 210 jours.
18:24L'exécutif dit également réfléchir
18:26à des dispositions censurées
18:28en janvier par le Conseil constitutionnel,
18:30comme par exemple l'instauration de quotas migratoires,
18:32le rétablissement du délit
18:34de séjour irrégulier, des mesures
18:36de restriction au regroupement familial
18:38ou encore des dispositions limitant
18:40le droit du sol. Vous êtes d'accord avec Mathieu
18:42sur l'inspiration RN
18:44de ces mesures blanches ?
18:46Je suis d'accord et je rejoins
18:48ce qui a été dit à l'instant
18:50sur le souci de timing.
18:52Moi, le souci timing, je le lis autre part.
18:54La loi immigration,
18:56la première, elle a été adoptée il y a 10 mois.
18:58Sur les 30 décrets d'application
19:00qui devaient être pris, seules 8 ont été adoptés.
19:02Ce qui veut dire qu'en fait,
19:04elle n'est pas encore en vigueur.
19:06Vous avez 70%
19:08des mesures législatives adoptées
19:10il y a 10 mois qui n'ont pas encore
19:12été mises en application.
19:14Donc, relancer un processus législatif
19:16aujourd'hui dans un temps aussi bref,
19:18dans la précipitation avec les moteurs
19:20idéologiques et les
19:22tractations politiques que je viens d'évoquer,
19:24ça me semble délétère.
19:26Ne serait-ce que pour cette raison-là, il suffirait.
19:28Mais il y en a une autre, c'est que vous allez nourrir
19:30ce sentiment d'impotence
19:32gouvernementale qui légifère à foison,
19:34à tour de bras en permanence, mais qui en réalité
19:36est incapable de mettre en œuvre
19:38un gouvernement impuissant.
19:40On va se retrouver exactement
19:42dans le syndrome des OQTF.
19:44C'est-à-dire, un nombre
19:46d'obligations à quitter le territoire français
19:48absolument phénoménal, et une incapacité
19:50derrière à ce que ces OQTF
19:52soient appliqués. Et là,
19:54on va, et je pense que c'est le premier
19:56que ça pourra desservir, en l'occurrence, ce sera
19:58M. Retailleau, parce qu'il
20:00sera victime de cette espèce de
20:04surproduction législative.
20:06Et de l'incapacité à ce qu'on
20:08voit réellement des effets sur le terrain.
20:10C'est un sujet international, vous l'avez dit Nathan, en Europe,
20:125 mois après l'adoption d'un pacte sur l'immigration
20:14qui n'entrera en vigueur qu'en 2026.
20:16Les 27 veulent déjà
20:18durcir le ton, écoutez.
20:22Aujourd'hui, nous constatons
20:24que parmi tous ceux qui n'ont pas le droit
20:26de rester dans l'Union Européenne,
20:28seuls 20% de ceux
20:30qui ont reçu une décision de renvoi
20:32sont réellement retournés dans leur pays d'origine.
20:34Nous travaillons donc à l'amélioration
20:36de ce travail opérationnel
20:38et nous présenterons bientôt une nouvelle
20:40proposition, une proposition législative,
20:42afin d'y remédier.
20:44Nous devons construire
20:46un niveau d'harmonisation et de confiance
20:48qui permettra de s'assurer que les migrants,
20:50objets d'une décision de retour dans un pays, ne puissent pas
20:52utiliser les lacunes du système pour
20:54éviter ce retour ailleurs.
20:56C'est une lettre d'Ursula von der Leyen
20:58adressée aux 27. Elle évoque aussi une proposition
21:00de transfert des migrants vers des centres d'accueil
21:02de pays tiers, des hubs de retour.
21:04Elle appelle à tirer des leçons de l'accord
21:06Italie-Albanie. Il y a un nouveau cap
21:08en Europe aujourd'hui, Nathan.
21:10C'est un discours français, on le voit bien.
21:12Ce serait drôle si c'était une fiction,
21:14mais ce n'est pas drôle du tout.
21:16Le changement de perception sur la politique de Meloni.
21:18La manière dont la chef du gouvernement italien
21:20s'est, entre guillemets,
21:22respectabilisé au point
21:24de devenir un modèle pour un certain
21:26nombre de pays, dont la France.
21:28Parce que Bruno Rotaio a plusieurs fois,
21:30à plusieurs reprises, exprimé le fait que
21:32la politique de Giorgia Meloni
21:34était absolument formidable. Or, c'est une politique,
21:36pas besoin de faire un dessin, qui, un,
21:38pose évidemment un problème de droits humains.
21:40On a vu que, quand elle a fait
21:42notamment les accords avec la Tunisie,
21:44on a vu que l'argent qu'elle a donné
21:46à la Tunisie a, selon plusieurs enquêtes,
21:48été utilisé pour prendre des migrants
21:50et les amener seuls dans le désert,
21:52sans eau, où ils sont
21:54décédés. Et deuxièmement, c'est en plus
21:56une politique qui ne sert encore une fois à rien
21:58parce que vous prenez la chose dans le contexte
22:00à l'échelle nationale. Or, évidemment,
22:02limiter les arrivées à l'Italie
22:04feront que d'autres voies
22:06vont s'ouvrir en Espagne,
22:08en Grèce, et que ça va augmenter ailleurs. Donc, encore une fois,
22:10si on avait des responsables politiques
22:12qui n'étaient pas dans cette course
22:14à la communication, au sondage,
22:16à donner l'impression qu'ils font des lois qui ne sont même pas appliquées
22:18en plus, etc., mais qui vraiment disent
22:20on va prendre la chose sur le long terme
22:22et à l'échelle internationale, tout ça n'aurait
22:24probablement pas lieu. C'est que de la com, tout ça ?
22:26Ah non, c'est pas que de la com. Parce qu'on voit
22:28au niveau européen, il y a l'Allemagne,
22:30l'Italie, la France... C'est pas que de la com,
22:32Ursula von der Leyen,
22:34c'est très clair, et d'ailleurs elle est soutenue, il me semble,
22:36par la quasi-totalité des chefs d'État et de gouvernement
22:38qui étaient réunis hier à Bruxelles. Il faut une
22:40accélération de la mise,
22:42l'application, là on rejoint un petit peu le sujet
22:44qu'on évoquait à l'instant, mais dans une dimension
22:46plus nationale, du pacte Asie-L'Immigration
22:48qui a été voté en début d'année.
22:50Emmanuel Macron l'a rappelé d'ailleurs dans la conférence de presse
22:52dont on a vu quelques extraits.
22:54Il y a aussi, semble-t-il, un consensus
22:56sur cette directive sur les retours
22:58qui doit être
23:00un petit peu renforcée
23:02pour répondre à la situation. Par contre,
23:04sur les hubs dont on a parlé,
23:06sur l'externalisation du traitement
23:08des demandes asiles, il y a beaucoup
23:10moins, donc non, il n'y a pas de consensus.
23:12Le président a d'ailleurs fait part de son
23:14scepticisme vis-à-vis de ces propositions.
23:16On sait que cette semaine, vous avez une quinzaine
23:18de migrants refoulés
23:20d'Italie qui ont embarqué sur un bateau italien
23:22pour aller en Albanie, et on sait que
23:24cette pratique est quand même encore assez
23:26controversée par certains chefs d'État
23:28européens, donc là-dessus il n'y a pas encore une unanimité.
23:30Il va falloir tenir la ligne,
23:32en tout cas française, et c'est là où
23:34il va y avoir des risques de désaccords importants
23:36entre celles soutenues par le président
23:38de la République et celles de son
23:40ministre de l'Intérieur.
23:42Le pas de vague est-il bel et bien derrière nous ?
23:44C'est notre troisième thème. Cette semaine,
23:46une minute de silence a été organisée dans les collèges
23:48et lycées de France en mémoire à deux
23:50professeurs assassinés par des islamistes.
23:52Quatre ans après la mort de Samuel Paty,
23:54Michel Barnier s'est rendu au collège de
23:56Confluence Saint-Honorin où enseignait ce
23:58professeur qui, quelques jours avant son assassinat,
24:00avait montré en classe des caricatures
24:02de Mahomet. Trois ans plus tard, c'était
24:04au tour de Dominique Bernard d'être poignardé
24:06à mort par un ancien élève fiché
24:08pour radicalisation islamiste.
24:10Cette semaine, le Premier ministre a rendu
24:12hommage aux deux professeurs. Écoutez-le.
24:14Et tous deux, ils ont été victimes
24:16du terrorisme islamiste,
24:18notamment parce qu'ils étaient professeurs.
24:20Ils enseignent l'histoire de France,
24:22la connaissance
24:24du monde, l'amour
24:26de la langue française.
24:28Ils ont eu le courage de défendre les valeurs
24:30de la République
24:32et de vouloir protéger leurs élèves.
24:34Aujourd'hui, on est là pour dire qu'on pense
24:36à leur famille, à leurs proches,
24:38à toute la communauté éducative qui a été
24:40ébranlée. On ne les oublie pas.
24:42C'est pour ça qu'on est là. On ne les
24:44oubliera pas.
24:46Un total de 78 perturbations
24:48et contestations du temps d'hommage aux professeurs
24:50Paty et Bernard ont été recensées
24:52par le ministère de l'Éducation nationale.
24:54C'est moins que l'année dernière où 230
24:56incidents avaient été remontés par
24:58l'administration. C'est rassurant ?
25:00Ce qui est rassurant,
25:02c'est que depuis
25:04ces drames, il y a quand même eu
25:06une forme de prise de conscience
25:08dans la grande maison éducation nationale
25:10où on avait l'habitude
25:12soit de mettre la poussière sous le tapis
25:14le fameux pas de vague, soit
25:16de s'autocensurer.
25:18C'est plutôt rassurant qu'il y ait eu cette prise de conscience.
25:20Il y a eu toute une série d'outils qui ont été mis en place,
25:22d'informations sur la laïcité, que ce soit
25:24des référents.
25:26Maintenant, il ne faut pas se tromper,
25:28c'est un combat de tous les jours. La laïcité est
25:30challengée dans les établissements scolaires et ailleurs
25:32par des gens dont l'agenda
25:34est précisément
25:36de tester les institutions
25:38républicaines, en particulier
25:40les organisations islamistes.
25:42On le voit, ça continue. Il y a quelques jours
25:44on a encore eu un problème d'élèves
25:46voilés dans une enceinte scolaire.
25:48C'est un combat qu'il faut mener
25:50tous les jours. Je pense que
25:52les drames de Samuel Paty
25:54et de Dominique Bernard
25:56ont quand même remis en lumière
25:58le fait qu'il fallait tous
26:00en prendre conscience et que ce n'était pas
26:02l'affaire juste des professeurs, que c'était l'affaire de toute la société.
26:04Et pour le coup,
26:06c'est ce côté-là qu'on n'est plus dans le déni
26:08d'une certaine façon, à mes yeux.
26:10Les ministres de l'éducation, en tout cas, se suivent.
26:12Ils ne se ressemblent pas forcément, mais ils ont une formule
26:14qui revient très souvent, la fin
26:16du pas de vague.
26:18La fin du pas de vague,
26:20c'est maintenant. Écoutez.
26:22Depuis que je suis arrivé dans mes fonctions,
26:24et on peut regarder des vidéos, des discours que j'ai prononcés
26:26depuis que je suis arrivé, je n'ai cessé
26:28de dire, je n'ai cessé de dire
26:30à tous les personnels de direction,
26:32je l'ai dit, tout le monde peut le vérifier,
26:34je ne suis pas dans la philosophie du
26:36pas de vague. Pour moi, ça se résume
26:38en une ligne extrêmement claire.
26:40Zéro impunité
26:42et zéro complicité.
26:44Zéro complicité, ça veut dire mettre
26:46fin définitivement au pas de vague.
26:48Et oui, je le sais, ça fait longtemps
26:50qu'on en parle.
26:52Ça fait longtemps qu'on en parle, Marie-Pierre, et c'est une ligne
26:54qui dure depuis plusieurs années,
26:56depuis le début de la présidence Macron,
26:58maintenant. Oui, et il peut y avoir un décalage
27:00entre ce que disent les
27:02ministres de l'éducation qui se sont succédés
27:04en disant que le pas de vague, c'est terminé,
27:06et la situation réelle
27:08que rencontrent les enseignants. Parce que, pour rappel,
27:10je remonte, ça paraît loin,
27:12mais ce n'était pas si loin que ça. Trois jours après la dissolution,
27:14Emmanuel Macron avait tenu
27:16une conférence de presse et il avait dit qu'il voulait l'ouverture
27:18d'un débat sur la laïcité.
27:20Il avait partagé son sentiment, il trouve que la laïcité
27:22n'est parfois pas bien appliquée,
27:24nous ne sommes pas clairs sur le sujet, il avait dit.
27:26Et il n'y a pas eu de débat ? Il n'y a pas eu de débat, toujours pas.
27:28Et on sait qu'il voulait recréer
27:30des rites républicains, il voulait généraliser
27:32le service national universel.
27:34Où ça en est depuis ?
27:36Ça a été complètement stoppé, on ne sait pas.
27:38Là, il y a un décalage complet entre
27:40les injonctions qui peuvent être dites
27:42par les ministres de l'éducation et la réalité des faits.
27:44Là, en politique nationale...
27:46Je crois que vous aimez bien ça, le service national universel, Nathan.
27:48Oui, j'adore, je suis fan.
27:50Pour recréer, ce n'est même pas du lien.
27:52Pour faire nation,
27:54comme on dit aujourd'hui,
27:56ça fait partie des combats que le gouvernement doit mener ?
27:58Moi, j'ai l'impression qu'il y a une confusion
28:00entre deux sujets qui sont différents.
28:02Il y a un premier sujet qui est la lutte contre l'islamisme.
28:04L'islamisme a déclaré une guerre
28:06au monde libre, une guerre qui se joue en France,
28:08qui se joue ailleurs, et évidemment que l'école est au cœur de cette guerre.
28:10Et évidemment que là-dessus, il ne faut pas
28:12avoir la moindre forme de complaisance,
28:14il faut refuser le pas de vague, etc.
28:16Mais il y a un deuxième sujet, qui à mon avis est très différent,
28:18qui est la conception de la laïcité.
28:20On peut tout à fait, par exemple...
28:22Et j'observe que dans le débat public, souvent, on les mélange.
28:24Par exemple, la question des atteintes à la laïcité,
28:26du port du voile
28:28et du port des signes religieux à l'école.
28:30La loi de 2004, on peut tout à fait la contester
28:32sans être ni islamiste
28:34ni complaisant.
28:36Je vais vous montrer quelque chose, Nathan.
28:38Il y a eu beaucoup d'incidents dont je vous disais
28:40à l'occasion de cet hommage. Le type d'incidents varie.
28:42Le directeur académique d'Indre-et-Loire a été interrogé
28:44par la Nouvelle République. Il explique, par exemple,
28:46que cette semaine, des élèves ont perturbé
28:48la minute de silence avec un appel type
28:50« Allah Akbar ». Cela se serait produit
28:52dans trois collèges différents du département.
28:54Interprétation, là, c'est quoi ?
28:56C'est uniquement des islamistes, des inspirations islamistes ?
28:58Mais vous voyez, je trouve que souvent,
29:00on met dans le même sac des incidents de ce type,
29:02des élèves qui font preuve
29:04d'idées islamistes, si vous voulez,
29:06d'intolérance, etc., de haine du savoir,
29:08de haine des femmes, de haine des homosexuels, etc.,
29:10et des gens qui veulent, par exemple,
29:12venir voiler à l'école. C'est un tout autre sujet.
29:14À l'université, par exemple, la loi de 2004 n'existe pas.
29:16Vous avez des étudiantes voilées, c'est un non-sujet.
29:18D'ailleurs, il n'y a jamais une seule fois une polémique
29:20parce qu'il y a des étudiantes qui sont voilées à l'université.
29:22Et je pense qu'on peut remettre en cause
29:24la loi de 2004 sans rentrer
29:26dans le même sujet. Et je rappellerai que la France est le seul pays
29:28du monde, c'est même pas par rapport au monde arabo-musulman,
29:30même par rapport au monde anglo-saxon,
29:32qui a cette conception-là de la séparation du théologique et du politique.
29:34La sœur de Samuel Paty publie cette semaine un livre,
29:36c'est aux éditions Albin Michel.
29:38Michael Paty écrit la chose suivante.
29:40Quatre ans après l'assassinat de mon frère,
29:42une grande colère m'habite,
29:44celle d'avoir perdu du temps, faute d'avoir été entendu.
29:46Il n'y a eu ni réveil,
29:48ni sursaut,
29:50et nos ennemis ont encore gagné du terrain.
29:52Il n'y a pas grand-chose
29:54qui a été fait, selon elle,
29:56depuis quatre ans.
29:58Ce qui est vrai, c'est que c'est le contexte
30:00qui a aussi énormément évolué.
30:02C'est-à-dire que depuis 2020,
30:04la situation, et notamment la situation géopolitique
30:06et internationale, a évolué, avec des incidences
30:08sur la société tout entière,
30:10et donc par ricochet, des incidences sur l'école.
30:12Et c'est vrai, je rejoins ce que disait
30:14Nathan Devers à l'instant,
30:16il y a plusieurs sujets, mais en réalité
30:18les professeurs, en fin de compte, ils sont tout seuls
30:20pour traiter l'ensemble de ces sujets-là.
30:22Il y a aussi, et on le sait depuis le 7 octobre,
30:24une montée en puissance
30:26très préoccupante du nombre
30:28d'actes antisémites et racistes
30:30au sein de la classe. Le ministère de l'Éducation
30:32nationale a révélé ces chiffres
30:34sur l'année scolaire de 2023-2024.
30:36Vous avez une multiplication par plus de 4
30:38du nombre d'actes
30:40antisémites déclarés dans les établissements
30:42scolaires, par près de 2 sur
30:44les actes racistes. Donc c'est vrai que
30:46même s'il y a eu, et je rejoins ce qui a été dit
30:48au tout début, il y a eu quand même une prise
30:50en compte, ça on ne peut pas le nier
30:52de la part du ministère de l'Éducation nationale
30:54qui se voit dans des chiffres très concrets
30:56et notamment les chiffres de la protection fonctionnelle.
30:58Vous savez, c'est cette garantie que
31:00le ministère accorde à ses agents
31:02s'ils se retrouvent menacés...
31:04Vous travaillez pour l'émission, Blanche, parce qu'on avait prévu
31:06des chiffres de plus de 123%
31:08de demandes de protection fonctionnelle
31:10qui sont accordées.
31:12Il n'y a pas seulement une demande plus élevée
31:14de protection fonctionnelle
31:16des enseignants et des directeurs d'établissements
31:18mais il y a aussi de plus en plus
31:20d'accords suite à ces demandes
31:22ce qui prouve bien qu'il y a une prise en compte
31:24mais c'est vrai que le contexte a lui-même
31:26considérablement évolué et d'autant plus
31:28depuis le 7 octobre 2023
31:30et que le nombre d'enjeux que doivent traiter
31:32les enseignants est de plus en plus considérable.
31:34Je rappelle que la protection fonctionnelle
31:36c'est une assistance juridique, notamment
31:38accordée aux professeurs qui sont en danger.
31:40Est-ce que ça ne passe que par l'État ?
31:42On parle beaucoup du ministère de l'Éducation
31:44il y a aussi un travail sur
31:46je ne sais même pas, sur
31:48l'éducation, sur les mentalités à faire
31:50parce qu'on remet beaucoup de feu sur l'État
31:52notamment Michael Paty.
31:54On ne peut pas demander aux professeurs de tout faire non plus.
31:56Les professeurs doivent enseigner leur métier
31:58ensuite ils peuvent enseigner
32:00les principes républicains mais oui c'est une réaction
32:02collective qu'il faut avoir, c'est une réaction
32:04sociétale, sociale, ça veut dire que
32:06toutes les organisations qui composent
32:08les camps intermédiaires, les syndicats,
32:10les associations doivent se poser des questions.
32:12Est-ce qu'on rentre dans le piège qui veut
32:14que la laïcité soit vue aujourd'hui comme
32:16un vecteur de discrimination
32:18voire islamophobe pour certains
32:20ou est-ce qu'on considère que
32:22collectivement ça fait partie de
32:24notre pacte républicain et de notre pacte social
32:26et qu'il faut le défendre
32:28quitte à la faire évoluer
32:30mais moi je ne fais pas partie de ceux qui pensent
32:32qu'il faut la faire évoluer.
32:34Mais ça appartient à tout le monde, ça appartient aux médias, ça appartient aux intellectuels
32:36ça appartient aux familles, c'est aux familles
32:38aussi d'expliquer. Il y a un travail de pédagogie
32:40surtout qui n'est pas fait sur la laïcité.
32:42Aujourd'hui les gens mettent tout et n'importe quoi
32:44sous cette conception et en particulier
32:46chez les jeunes, quand vous voyez les sondages
32:48qu'est-ce qu'ils comprennent de cette notion
32:50qui est compliquée, c'est vrai, une forme de neutralité
32:52il faut le rappeler
32:54et pour l'école, il faut se remettre
32:56à ce que disait Jean Zay sur
32:58l'école qui doit demeurer cet asile inviolable
33:00où ne rentrent pas les querelles des hommes, c'est ça qu'il faut expliquer
33:02c'est-à-dire qu'on ne fait pas de politique, on ne fait pas de religion
33:04on ne fait pas de choses qui peuvent perturber
33:06la formation d'un jeune citoyen.
33:08On en vient les amis à l'affaire d'Oliprane
33:10l'annonce par Sanofi de son attention
33:12de céder 50% d'Opela
33:14qui fabrique l'antidouleur à un fonds d'investissement
33:16américain a mis la classe politique en ébullition
33:18le NFP
33:20le Rassemblement National
33:22demande au gouvernement de mettre son veto
33:24à l'opération, écoutez.
33:26Cette absence de patriotisme économique
33:28dont on ne peut pas être surpris
33:30aura pour conséquence
33:32d'entamer encore une fois notre souveraineté
33:34sanitaire mais également
33:36de livrer un fleuron rentable
33:38C'est une comédie, c'est-à-dire vous ne pouvez pas
33:40à la fois dire nous allons
33:42laisser cette partie
33:44la filiale de Sanofi qui produit
33:46ces médicaments être rachetée par un fonds américain
33:48et en disant en même temps nous allons
33:50faire en sorte de garantir notre
33:52souveraineté. Je ne suis pas optimiste
33:54Madame la Sénatrice, je suis
33:56déterminé sous l'autorité du Premier
33:58Ministre à obtenir des garanties
34:00extrêmement fermes. Le Doliprane
34:02sera produit en France
34:04il continuera à être produit
34:06en France. Rien n'est exclu
34:08à ce stade. Nous ne nous interdisons
34:10absolument rien et nous mènerons
34:12pleinement la procédure légale
34:14des investissements étrangers en
34:16France. Je le dis ici
34:18à nouveau, j'étudie la
34:20possibilité d'une prise de participation
34:22d'une participation directe à la
34:24gouvernance car les entreprises qui
34:26ont été soutenues par le
34:28gouvernement de la France ne peuvent pas l'être
34:30à n'importe quelle condition.
34:32Le Doliprane continuera à être
34:34produit en France.
34:36Il en fait presque un combat là.
34:38Est-ce qu'on risque de manquer de Doliprane ?
34:40Le sujet est très
34:42important mais je crois qu'il est mal posé.
34:44On a beaucoup parlé de souveraineté sanitaire
34:46on risque de perdre notre souveraineté
34:48sanitaire. On n'est pas vraiment
34:50souverain sanitairement aujourd'hui dans la mesure
34:52où certes on fabrique du Doliprane
34:54mais on n'en fabrique pas
34:56le principe actif qui est le paracétamol.
34:58Il est importé je crois de Chine
35:00et d'Inde et un tout petit peu des Etats-Unis.
35:02Retrouver notre souveraineté sanitaire
35:04ce n'est pas juste fabriquer dans une usine
35:06le Doliprane c'est être en capacité
35:08d'avoir ce principe actif.
35:10Pourquoi on en fait toute une affaire ?
35:12Parce qu'il y a aussi des préoccupations
35:14très légitimes de la part des salariés
35:16des sites de Lisieux et de Compiègne
35:18qui peuvent à raison d'ailleurs s'inquiéter
35:20pour l'avenir de leur emploi si
35:22cette filiale de
35:24Sanofi est passée sous
35:26bannière américaine même si là je vois qu'il y a
35:28un groupe français PAI Partner qui lui-même
35:30a fait une contre-offre
35:32hier pour essayer
35:34de revenir dans le jeu des négociations
35:36mais la vraie question de la souveraineté sanitaire
35:38c'est notre capacité à produire
35:40ce principe actif sur notre sol et d'ailleurs
35:42le Président de la République s'y était engagé au lendemain
35:44du Covid et on sait que dès l'année prochaine
35:46on va avoir une première usine
35:48qui va ouvrir à Toulouse du groupe
35:50Ipsophen pour produire plus de 3 400 tonnes
35:52de paracétamol par an.
35:54On sait qu'ensuite il y en aura une autre qui va ouvrir
35:56dans l'Isère.
35:58Et pourtant
36:00un quart, même plus d'un quart
36:02de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale
36:04a été consacrée à ce sujet.
36:06Ça devient une affaire nationale cette histoire de Doliprane.
36:08Oui parce que c'est un symbole.
36:10En fait tout le monde a une boîte de Doliprane
36:12dans son armoire, tout le monde
36:14en consomme et aussi c'est
36:16une marque, un médicament qui parle
36:18au français donc quand on leur dit
36:20qu'elle risque de passer sous bannière américaine
36:22effectivement ça réagit dans l'opinion publique
36:24donc ça va avoir une caisse de résonance
36:26à l'Assemblée nationale
36:28mais il y a peut-être une piste qui pourra
36:30être utilisée par le gouvernement.
36:32Ils vont essayer de se servir du décret
36:34Montebourg pour empêcher la vente
36:36par Sanofi.
36:38En gros le décret Montebourg c'est
36:40un décret qui permet d'avoir
36:42des investissements étrangers
36:44qui doivent être soumis
36:46à des autorisations préalables
36:48et la santé, tout le domaine sanitaire
36:50pourrait rentrer là-dedans.
36:52Le seul bémol que le gouvernement risque de rencontrer
36:54c'est qu'il faut attendre que l'offre soit finalisée
36:56pour pouvoir déclencher ce décret-là
36:58et là il y a une course contre l'amende
37:00qui pourrait être engagée de la part de l'État.
37:02Tu as l'air très énervé par cette histoire.
37:04Je trouve qu'on est vraiment dans
37:06la comédia de l'arté.
37:08Combien de ministres on a entendu dire
37:10j'ai demandé à ces entreprises des engagements
37:12de maintenir l'emploi, de rester sur le territoire
37:14blablabla.
37:16Combien d'entreprises se sont taillées
37:18dès qu'elles pouvaient se tailler en ayant empoché les aides
37:20que leur a livré l'État français.
37:22C'est l'histoire du capitalisme
37:24c'est la socialisation des pertes
37:26c'est la privatisation des bénéfices
37:28ce n'est pas un jugement moral
37:30c'est comme ça que ça fonctionne.
37:32Ensuite, je trouve que le débat est complètement décalé
37:34il y a un problème
37:36on ne produisait pas de principe actif
37:38on l'a rappelé et c'est vrai que pour le coup
37:40il y a une usine qui va voir le jour en Isère
37:42d'ailleurs il faut dire
37:44tout le monde dit on veut du Doliprane
37:46mais demander aux gens du coin s'ils avaient envie d'avoir une usine chimique
37:48qui produit un principe actif
37:50ils n'étaient pas tous vraiment prêts.
37:52Ensuite, je pense que l'industrie pharmaceutique
37:54française
37:56si on peut dire Sanofi
37:58fleurons de l'industrie pharmaceutique française
38:00devraient se concentrer plutôt
38:02et je comprends cette logique là
38:04à essayer de trouver des choses innovantes
38:06et progresser contre des maladies
38:08comme le cancer
38:10ou même des maladies rares
38:12pour lesquelles on n'a pas assez de moyens
38:14plutôt que de faire des cachets
38:16de Doliprane.
38:18Oui, c'est ça, c'est ce qui définit cette décision.
38:20Il y a d'autres groupes qu'en font en France
38:22il y a d'autres marques
38:24c'est générique.
38:26On se bat sur un symbole parce qu'on en a tous manqué
38:28pendant la période Covid et on a tous peur.
38:30Peut-être le traumatisme.
38:32Le traumatisme est très fort mais vraiment tout le monde se cache dans son petit dos.
38:34Il y a quand même un sujet, vous l'avez rappelé
38:36je crois que c'était vous Blanche
38:38sur les conséquences notamment
38:40sociales parce que les syndicats CFDT et CGT
38:42de Sanofi ont appelé à la grève
38:44ils disent craindre une casse sociale
38:461700 emplois sont en jeu
38:48sur le seul France à écouter.
38:50Ce qui est redouté pour l'emploi
38:52c'est malheureusement
38:54ce qui se passe généralement avec
38:56les investissements issus des fonds de pension
38:58c'est qu'il y a une recherche de rentabilité
39:00qui pourrait amener à faire des arbitrages
39:02et on sait que la variable d'ajustement
39:04généralement c'est les employés, c'est les sites.
39:06C'est peut-être la première crise
39:08industrielle du gouvernement Barnier.
39:10Oui exactement, en effet
39:12je suis d'accord avec vous, le propre
39:14du capitalisme et surtout
39:16du libéralisme c'est qu'il y a
39:18une sorte de liberté des entreprises
39:20et qu'on ne peut pas
39:22vouloir conserver comme ça
39:24une entreprise telle qu'elle
39:26que les métiers se remplacent
39:28le seul problème c'est que
39:30les politiques qui
39:32dans des situations précédentes
39:34analogues ont tenu ce discours
39:36leur discours s'appuyait sur le fait de dire
39:38il va y avoir reprise de l'emploi
39:40maintenant il faut avoir une vision
39:42flexible du marché du travail, c'était la fameuse
39:44affaire Whirlpool
39:46en 2017 au moment de l'élection
39:48d'Emmanuel Macron et évidemment tout le monde
39:50sait que ça ne marche pas et que derrière
39:52quand vous avez des individus qui perdent
39:54leur métier et on leur
39:56dit, l'État leur dit il faut maintenant que vous
39:58trouviez autre chose, que vous vous requalifiez etc
40:00évidemment que la réalité du travail
40:02elle est dure, elle est
40:04violente et que cette flexibilité là
40:06elle marche pour les entreprises, elle marche pour les capitaux
40:08mais elle ne marche pas pour les hommes et ça c'est
40:10à mon avis une des grandes contradictions
40:12de l'époque actuelle.
40:14C'est la responsabilité d'Emmanuel Macron dans toute cette affaire
40:16parce qu'au moment du Covid, on s'en rappelle, il avait promis
40:18de renforcer la souveraineté sanitaire
40:20de la France, il y a même un tweet qui date
40:22de l'année dernière dans lequel il fixe l'objectif
40:24de produire en France les médicaments
40:26essentiels à nos vies
40:28il y a un décalage effectivement entre la parole
40:30politique et ce qui se passe vraiment sur le terrain
40:32Pas forcément, dans la mesure où on vient de le dire
40:34il y aura deux usines qui vont ouvrir dans les deux prochaines
40:36années pour qu'on puisse produire ce principe
40:38actif du paracétamol et donc on retrouve
40:40une part de souveraineté sanitaire donc là pour le coup
40:42les engagements, si
40:44il n'y a aucune raison a priori que ces
40:46deux usines n'ouvrent pas dans les mois qui viennent
40:48que cet engagement là il soit respecté
40:50et ce qui montre bien que le débat
40:52il est mal posé et ce qui est dommage
40:54c'est que le politique est attisé, cette crainte
40:56légitime de la part des populations qui ne comprennent
40:58pas forcément bien de quoi
41:00il s'agit et qu'elle n'ait pas essayé
41:02de remettre au bon niveau...
41:04Les salariés, ils savent de quoi il s'agit
41:06les salariés c'est eux
41:08leur combat est légitime
41:10et c'est les seuls qui jouent pas la comédie dans cette affaire
41:12La comédie elle est peut-être jouée aux Etats-Unis
41:14on va prendre la direction des Etats-Unis parce que ça approche
41:16les amis, ça a même déjà commencé puisque dans
41:18certains états les américains ont
41:20commencé à voter cette semaine pour l'élection
41:22présidentielle du 5 novembre
41:24c'est ce qu'on appelle le early voting
41:26et plus on approche du moment décisif
41:28et plus Donald Trump se radicalise
41:30écoutez...
41:32Nous devons vivre avec ces animaux
41:36Kamala a importé une armée
41:38de membres de gangs d'étrangers illégaux
41:40et de migrants criminels des donjons du
41:42tiers monde
41:46Nous enverrons des escouades d'élites de la police
41:48chargée de l'immigration, de la patrouille frontalière
41:50et des forces de l'ordre fédéral
41:52pour traquer, arrêter et expulser
41:54tous les membres de gangs d'étrangers illégaux
41:56jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul
41:58dans ce pays
42:02S'ils reviennent dans notre pays
42:04ils seront automatiquement condamnés
42:06à 10 ans de prison
42:08sans possibilité de libération conditionnelle
42:20Et je réclame la peine de mort
42:22pour tout migrant qui tue un citoyen américain
42:24ou un agent des forces de l'ordre
42:26Il est un peu en roue libre là
42:28Est-ce qu'il n'est pas en roue libre
42:30depuis le début d'abord
42:32Deuxièmement, ce qui est très frappant
42:34toujours avec Donald Trump
42:36c'est le fait que c'est un politique
42:38qui a réussi non seulement à survivre
42:40mais à se renforcer
42:42après des choses qui normalement
42:44auraient engendré la mort politique de n'importe qui
42:46Il avait eu une fois cette phrase
42:48qui était pour le coup très juste
42:50où il avait dit je pourrais aller sur la 5ème avenue à New York
42:52tuer un piéton, lui tirer une balle dans la tête
42:54je ne perdrais pas un seul point dans les sondages
42:56et je crois que sa carrière politique
42:58parce que s'il arrivait d'abord à revenir
43:00à la Maison Blanche, même à faire un très très bon score
43:02selon les sondages, ce qui devrait être le cas
43:04c'est inédit dans l'histoire politique américaine
43:06en tant que telle
43:08Ensuite, à mon avis
43:10la question qui va se poser
43:12c'est est-ce que Kamala Harris était la bonne personnalité
43:14en face du côté démocrate
43:16Est-ce qu'il n'y avait pas des gens, je pense à Michelle Obama
43:18elle ne voulait pas s'engager, elle ne voulait pas se lancer en politique
43:20mais qui incarnait quelque chose de plus fort
43:22de plus enraciné
43:24dans la mythologie américaine
43:26dans la mythologie démocrate
43:28qui incarnait aussi une parole qui était plus puissante
43:30et peut-être que c'est ce qui est en train de se passer
43:32avec ces sondages aujourd'hui qu'on voit qui se resserrent
43:34Kamala Harris qui a remis la question
43:36de la santé mentale de Donald Trump sur la table
43:38et la démocrate n'y va pas par 4 chemins
43:40écoutez-la
43:42Sur la base de mes observations
43:44et de celles de beaucoup de gens
43:46Donald Trump est de plus en plus instable
43:48et comme l'ont dit des personnes qui ont travaillé avec lui
43:50même lorsqu'il était président
43:52il est inapte à être président des Etats-Unis
43:56Ce genre d'argument, qu'est-ce que ça porte ?
43:58Evidemment pas
44:00Je ne pense pas que ce soit ça qui soit de nature
44:02à convaincre
44:04des républicains repentis
44:06ou des citoyens hésitants
44:08Ce que je trouve très préoccupant dans la séquence
44:10c'est qu'on a l'impression
44:12que Donald Trump est en train de préparer le terrain
44:14à une contestation de l'élection
44:16si jamais il devait ne pas l'emporter
44:18On sait qu'en début de semaine
44:20il a refusé de se prononcer en faveur
44:22d'une transition pacifique du pouvoir
44:24qu'il ne cesse de minimiser
44:26l'importance des événements du 6 janvier 2021
44:28vous vous souvenez, l'assaut du Capitole
44:30Ce qui inquiète
44:32et en plus de ça
44:34il y a un sondage qui était paru
44:36dans un média américain qui montrait
44:38que vous avez une grande majorité des soutiens de Trump
44:40qui sont d'accord avec le fait que
44:42s'il ne remporte pas l'élection
44:44Un électeur sur quatre estime qu'en cas de défaite
44:46le 5 novembre, Trump devrait déclarer
44:48les résultats invalides et faire tout ce qu'il faut
44:50pour prendre ses fonctions
44:52Et ça sur l'avenir de la démocratie
44:54et des institutions européennes
44:56et donc du monde, c'est quand même extrêmement préoccupant
44:58On va voir les sondages
45:00puisque vous parliez des sondages tout à l'heure
45:02à moins de trois semaines du scrutin
45:04les deux candidats sont toujours au coude à coude
45:06Trump a rattrapé son retard sur la démocrate
45:08une étude de NBC place les deux prétendants
45:10à 48% d'intention de vote chacun
45:12ça c'est au niveau national
45:14et on sait que ça se joue plutôt dans certains états-clés
45:16mais la dynamique clairement
45:18elle est passée du côté de Trump
45:20Il y a eu un moment Kamala Harris
45:22quand Donald Biden a jeté l'éponge
45:24quand tout le monde a découvert que finalement
45:26ça pouvait peut-être tenir la route cette hypothèse de Kamala Harris
45:28mais ce moment il est passé
45:30parce qu'elle n'a pas su imprimer
45:32elle patine alors que lui est en haut libre
45:34elle n'est pas identifiée, ne serait-ce qu'un slogan
45:36c'est quand même une des premières
45:38vous avez Make America Great Again
45:40de Trump, vous avez tous les slogans d'Obama
45:42qu'on connaissait par cœur, Kamala Harris non
45:44ni sur un projet, elle fait une campagne
45:46sur un rejet
45:48et généralement c'est toujours compliqué
45:50notamment pour convaincre des indécis
45:52alors je suis d'accord avec vous
45:54c'est pas en faisant du mini-Trump
45:56en disant ce mec est flou, il est weird
45:58c'était l'argument de son policier
46:00il y a deux mois
46:02ça rappelle un peu aussi Larry Clinton
46:04c'était un peu la même stratégie
46:06elle n'arrive pas
46:08à incarner quelque chose
46:10de ce que peut être l'Amérique demain
46:12il faut une part de rêve
46:14dans une Trump on en pense qu'on en veut
46:16je pense qu'on est même dans une dérive pré-fascisante
46:18mais les gens voient bien
46:20à quoi ressemblera l'Amérique de Trump
46:22si demain Trump passe, si Kamala Harris passe
46:24personne ne voit ce que ça aura
46:26ça va commencer à tricoter quelque chose
46:28sur l'Amérique
46:30des opportunités, des possibilités
46:32notamment pour les classes moyennes
46:34mais il y a un manque de vision
46:36pour une partie de l'électorat qui hésite encore
46:38comment on se prépare nous
46:40la France à la possible arrivée
46:42de Donald Trump
46:44pour l'instant on n'entend pas trop
46:46se prononcer là-dessus
46:48mais il y a très peu de déclarations autour de cette présidentielle
46:50oui et d'ailleurs c'est étonnant
46:52parce que par rapport à d'autres élections
46:54américaines il y avait un écho beaucoup plus fort
46:56en France, là il y a quand même
46:58un silence de la classe politique parce que je pense que
47:00personne ne sait ce que ça va donner
47:02les sondages sont tellement serrés
47:04il y a une crainte et une peur aussi
47:06parce que tout le monde se dit
47:08il y avait déjà une crainte et une peur
47:10pour le premier mandat de Donald Trump
47:12maintenant tout le monde se dit s'il en fait un deuxième
47:14c'est pire ou pas et quand on regarde
47:16ce qu'il pourrait faire on voit qu'il pourrait menacer
47:18de sortir de l'OTAN, il pourrait
47:20par exemple mettre en place des politiques
47:22d'immigration beaucoup plus agressives
47:24vous l'avez passé dans votre sujet
47:26donc là il y a une inconnue
47:28et vraiment je pense que personne ne parle
47:30dans la classe politique française que personne ne sait
47:32comment se positionner vis-à-vis de cette inconnue là
47:34Vous parliez tout à l'heure au début de l'émission
47:36de populisme Nathan et j'aimerais qu'on revoie
47:38ce sondage que citait tout à l'heure
47:40Blanche, un électeur républicain sur 4
47:42estime donc qu'en cas de défaite
47:44Trump devrait déclarer les résultats invalides
47:46et faire tout ce qu'il faut pour prendre ses fonctions
47:48Clairement le parti républicain
47:50est en train de devenir
47:52ce que vous appeliez tout à l'heure un parti populiste
47:54quelque chose dans ce genre là ou démagogique
47:56Presque un parti de guerre civile
47:58en tout cas de guerre civile larvée
48:00parce que ce qu'a fait
48:02Donald Trump depuis 2015
48:04depuis le moment des primaires
48:06de sa première élection
48:08c'est si vous voulez de jouer sur le fait que
48:10les américains n'habitent pas
48:12non seulement dans le même pays mais dans le même monde
48:14qu'il y a des versions du réel qui ne peuvent plus
48:16dialoguer les unes avec les autres
48:18c'est ce qu'avait dit la cheffe de sa communication le jour de son investiture
48:20quand elle avait eu ce fameux mot sur les faits alternatifs
48:22et ça résumait
48:24pour le coup très très bien la chose
48:26vous avez des gens qui n'habitent pas
48:28dans la même planète, Trump peut raconter absolument
48:30n'importe quoi, les journalistes du monde entier
48:32américains peuvent le fact-checker à longueur de journée
48:34ça n'a absolument aucun effet
48:36Trump
48:38peut organiser une tentative
48:40de coup d'état, si vous voulez
48:42ça passe crème
48:44Trump peut avoir des affaires toutes plus
48:46ubuesques les unes que les autres
48:48notamment sur le plan judiciaire, aucun problème aussi
48:50Trump peut dire, c'était en 2016
48:52quand il avait cet enregistrement
48:54qui était ressorti où il disait qu'il attrapait les femmes
48:56je ne dirai pas comment mais tout le monde s'en souvient
48:58pareil, il suffit qu'il fasse un débat avec Hillary Clinton
49:00en faisant du show
49:02et en rappelant les histoires de Bill Clinton
49:04l'affaire est lavée, et donc là si vous voulez
49:06la question, c'est ça, c'est de voir
49:08comment une démocratie se détruit
49:10et comment il devient impossible de combattre
49:12Donald Trump. Les mots sont très forts
49:14vous dites que la démocratie américaine
49:16est en train de se détruire. Elle est en risque
49:18d'autodestruction, de ce que
49:20Jacques Derrida, dans un texte important qui s'appelait
49:22le concept du 11 septembre, a appelé une maladie auto-immune
49:24de la démocratie américaine, on y est
49:26Vous êtes d'accord Blanche, alors
49:28peut-être pas sur le... enfin si d'ailleurs
49:30sur cette dissolution de la démocratie
49:32américaine, en tout cas ce risque de guerre civile
49:34dont on parle depuis plusieurs mois
49:36depuis plusieurs années, on y est quand on entend ces propos
49:38de Donald Trump ? On est au point
49:40en tout cas d'y être, et encore une fois le 6 janvier
49:422021, on était dedans
49:44et c'est un précédent
49:46que
49:48tout nous pousse à penser, malheureusement
49:50qu'il pourrait se reproduire dans les mois qui viennent
49:52je voudrais revenir un instant sur
49:54l'absence de réaction, de commentaire
49:56de la part de la classe politique française
49:58je crois qu'aussi, une des raisons pour lesquelles
50:00on est peut-être silencieux et à raison
50:02c'est que la réponse elle devrait être
50:04européenne, on le mentionnait tout à l'heure
50:06sur les questions migratoires, là aussi je pense
50:08que en tant que français
50:10je pense qu'on aurait énormément de mal
50:12à peser face à un
50:14partenaire américain qui deviendrait
50:16du jour au lendemain beaucoup plus instable
50:18et qui serait dirigé par Donald Trump
50:20et donc là il y a aussi une vraie
50:22prise de conscience au niveau européen qui doit
50:24être faite, on sait que le rapport de Mario Draghi
50:26dont on a un petit peu parlé au début de l'émission
50:28incite à ce sursaut
50:30et ce réveil européen sur des questions
50:32de souveraineté, d'industrie etc
50:34c'est vrai qu'il faut, mais dans un cas comme dans l'autre
50:36d'ailleurs, que ce soit Kamala Harris ou Donald Trump
50:38qui l'emporte, il faut ce sursaut européen
50:40Mais très concrètement Mathieu, qu'est-ce qui risque
50:42de changer pour la France, pour l'Europe
50:44après le 5 novembre si Trump est élu ?
50:46Quels sont les dossiers ? Il y a l'Ukraine déjà ?
50:48Beaucoup de choses, il y a l'Ukraine, il y a l'OTAN
50:50il est isolationniste
50:52il défend évidemment
50:54les intérêts, vous me direz, de chaque chef d'état
50:56de son député, il est
50:58extrêmement conservateur
51:00donc toutes les idées progressistes
51:02quand on sait l'influence que peut avoir
51:04les Etats-Unis à travers le monde
51:06parce que Trump a été un héros pour beaucoup de gens
51:08Bolsonaro, enfin
51:10on en parlait à un moment
51:12est-ce qu'une internationale populiste
51:14qui était un peu contradictoire existait, je me souviens sur ce plateau
51:16il était le chef de file
51:18de ce rêve là, donc il y a à la fois
51:20des enjeux diplomatiques, des enjeux
51:22économiques, il va mener une guerre commerciale
51:24absolument farouche à la Chine mais à l'Europe
51:26aussi, enfin bref, la face du monde
51:28peut changer et le plus inquiétant sans doute
51:30étant quand même d'un point de vue géopolitique
51:32l'homme qui jure de pouvoir faire la paix avec Poutine
51:34en une journée
51:36Le fameux dossier écrivain, merci
51:38président Larcher, comme chaque semaine on termine
51:40par un top flop, une question simple
51:42qui a marqué l'actualité de la semaine
51:44en bien ou en mal, cher Nathan on commence avec vous
51:46quel est le top de la semaine ? Alors en top
51:48la parution en français d'un livre
51:50d'un philosophe américain qui s'appelle Michael Walzer
51:52et en français le titre va s'appeler
51:54Le paradoxe des libérations nationales
51:56qui explique pourquoi, on prend l'exemple de trois
51:58pays, l'Inde, l'Algérie et Israël
52:00comment leur lutte de libération nationale
52:02ont engendré le contraire de ce qu'elle
52:04voulait faire et c'est un livre très intéressant
52:06que je recommande. Et le flop ? Et le flop
52:08je voulais Donald Trump mais sous un angle un tout petit peu
52:10différent, c'est quand même fou
52:12de se dire que l'avenir du monde est suspendu
52:14à 10 000 électeurs en Pennsylvanie
52:16Les fameux états clés. Exactement
52:18et peut-être qu'il faudrait vraiment qu'à l'échelle européenne
52:20on puisse avoir, être un bloc
52:22géopolitique qui soit complètement
52:24indépendant de la tutelle
52:26d'un empire, aujourd'hui un petit peu
52:28en déclin. Marie-Pierre, le top de la semaine
52:30Le top c'est le sénateur, les républicains
52:32de la Drôme, Gilbert Boucher qui attend
52:34de la maladie de Charcot et qui
52:36est venu pour défendre son texte
52:38dans l'hémicycle du Sénat, en fauteuil roulant
52:40sous assistance respiratoire, qui a
52:42énormément ému les sénateurs présents
52:44qui, à titre personnel, m'a aussi énormément ému
52:46quand on a vu la vidéo sur les réseaux sociaux
52:48donc je tenais à saluer son courage. Et le flop
52:50de la semaine ? Le flop de la semaine c'est une nouvelle étude
52:52qui est sortie sur la précarité étudiante
52:54la moitié des étudiants
52:56confient avoir déjà sauté un repas par
52:58manque d'argent, un étudiant sur deux c'est
53:00énorme, on en a beaucoup parlé pendant le Covid
53:02on en parle beaucoup moins maintenant mais la situation
53:04n'a pas changé pour autant. Mathieu, le top
53:06de la semaine ? Le top de la semaine c'est
53:08au Parlement, le Parlement qui a décidé de jouer son rôle
53:10dans l'affaire du dérapage des comptes publics
53:12avec la relance de cette mission
53:14d'information ici au Sénat, la commission
53:16d'enquête qui se crée à l'Assemblée
53:18c'est très bien que le Parlement joue son rôle de contrôle de l'exécutif
53:20et puis en plus sur ce sujet-là
53:22qui est quand même important pour les Français
53:24parce que ça met en jeu le consentement à l'impôt, à quoi bon
53:26rembourser si on ne sait même pas pourquoi on est
53:28dans le rouge. Et puis le flop
53:30Ah vous le faites tout seul, allez le flop !
53:32Allez-y ! C'est pour gagner du temps
53:34Le flop c'est cette nouvelle
53:364L dévoilée par Renault
53:38mais quel manque d'imagination
53:40quelle tristesse, quel symbole de l'industrie française
53:42l'industrie automobile a raté absolument
53:44tous les coches, elle n'a jamais cru
53:46je parle de la française, à la voiture électrique
53:48ils ont pris tout avec retard et aujourd'hui
53:50ils nous sortent quoi ? Une voiture des années
53:5270 pour tenter de conquérir
53:54les années 2020-2030, vraiment bravo
53:56Blanche, le top de la semaine
53:58Alors mon top de la semaine il est pour les 3
54:00lauréats du prix Nobel de l'économie de cette
54:02année, Simon Johnson, James Robinson
54:04et Daron Acemoglu pour
54:06leurs travaux sur les différences de prospérité
54:08mondiale avec
54:10un apport significatif sur la compréhension
54:12des inégalités dans le monde et aussi
54:14la manière dont les différentes institutions
54:16peuvent les résorber. Le flop
54:18Et alors mon flop il est pour ce jeune cycliste
54:20de 27 ans qui a perdu la vie
54:22en début de semaine à Paris et qui semble-t-il
54:24a été heurté
54:26volontairement par un conducteur
54:28de 52 ans de SUV
54:30et je pense qu'il ne suffit pas d'être
54:32cycliste pour être très ému et
54:34préoccupé par cet incident
54:36dramatique qui remet en cause
54:38la violence, l'agressivité
54:40urbaine et
54:42l'impératif de renforcer la sécurité
54:44routière et les politiques publiques
54:46exactement
54:48Merci les amis, c'est la fin
54:50de cette émission, salut à vous derrière votre
54:52écran, on me dit dans l'oreillette que vous êtes toujours
54:54aussi fidèles et toujours aussi nombreux
54:56à regarder et à réagir
54:58Merci, vous pouvez revoir l'émission sur le site
55:00publicsenat.fr, on se retrouve la
55:02semaine prochaine, même jour, même heure et même endroit
55:04Bye bye
55:12...
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55:20...

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