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Depuis les massacres et les 1 200 morts du 7 octobre 2023 en Israël perpétrés par les terroristes du Hamas, depuis la riposte militaire d’Israël à Gaza et les pertes de milliers de civils qu’elle engendre, depuis les attaques qui viennent de toutes parts, du Sud, du Nord, de l’Est par d’autres groupes terroristes souhaitant la disparition d’un État avec ses 7 millions d’habitants juifs, le sujet est plus que jamais difficile à traiter, il est même explosif. La colère, la haine, la peur rendent désormais quasiment impossible tout dialogue entre Israéliens et Palestiniens, et entre ceux qui défendent les uns et les autres, ailleurs dans le Monde. Alors peut-on encore entendre cette parole des militants de la paix ? A-t-elle un poids, une portée politique ? Comment font ces femmes et ces hommes pour tenter de retisser un fil, tout fin, mais réel, un dialogue ? Et si ce lien existait avant le 7 octobre, où en est-il aujourd’hui ? Pour répondre à ces questions, Rebecca Fitoussi reçoit les deux réalisatrices du documentaire « Résister pour la paix », Hanna Assouline et Sonia Terrab. Année de Production :

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Transcription
00:00Résistez pour la paix, un film qui se démarque de tous les autres, peut-être parce qu'il fait entendre d'autres voix et qu'il nous fait entrevoir une toute petite lumière,
00:10là où l'on pourrait croire que l'obscurité est totale et définitive.
00:14Merci donc aux deux réalisatrices qui ont accepté notre invitation.
00:17Anna Assouline, bienvenue.
00:18Journaliste, réalisatrice, fondatrice et présidente des Guerrières de la paix, qui se présentent comme un mouvement de femmes pour la paix, la justice et l'égalité.
00:26En mai dernier, vous avez publié chez Seuil, Guerrières de la paix, juifs et musulmans quand les femmes engagent le dialogue.
00:32Sonia Terra, bienvenue à vous également.
00:34Romancière, réalisatrice, journaliste, vous êtes membre des Guerrières de la paix.
00:38Vous êtes aussi la co-fondatrice avec Leïla Slimani des Hors la loi, mouvement qui défend les libertés individuelles au Maroc.
00:44Et vous êtes aussi une militante de la paix et des droits des femmes.
00:46Merci beaucoup à toutes les deux d'avoir accepté notre invitation.
00:49On ne va évidemment pas régler le conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens sur ce plateau, ce n'est d'ailleurs pas l'ambition de votre film.
00:55L'idée n'est pas non plus de tomber dans une forme d'angélisme, évidemment.
00:58En revanche, ce que votre film permet d'interroger, c'est la réalité du camp de la paix aujourd'hui.
01:04Il existait avant le 7 octobre, il était même relativement puissant.
01:07Où en est-il aujourd'hui ? On va se poser la question.
01:09Je voudrais d'abord vous poser des questions un peu personnelles et sur le tournage.
01:13Comment, vous, vous avez vécu le 7 octobre ?
01:16Sonia Terra.
01:19Le 7 octobre, ça a été un choc.
01:22J'imagine, il n'y a pas d'autre mot, un choc brutal.
01:24D'autant plus qu'on était là, en Palestine et en Israël, toute la semaine qui a précédé le 7 octobre.
01:29Je faisais partie d'une délégation qui était menée par les guerrières de la paix.
01:34Donc une délégation de femmes venues du monde entier, menées par les guerrières de la paix,
01:38notamment par Anna, qui nous ont emmené justement à la rencontre de ces militants pour la paix et des deux côtés.
01:43Et on a passé une semaine comme ça hors du temps.
01:45On a été remplis d'espoir.
01:47On a rencontré des gens extraordinaires, formidables.
01:49Et on est rentrés.
01:51Et on dort.
01:52Et le matin, on se rêvait avec le téléphone portable qui sonne tout azimut.
01:55Est-ce que ça va ? Est-ce que t'es rentrée ? Est-ce que ça va ? Est-ce que t'es rentrée ?
01:57Et on se dit, mais attends, qu'est-ce qu'il se passe ?
01:59Et je pense qu'au départ, on n'y croit pas.
02:02On se dit, c'est pas possible.
02:03Enfin, on a encore du mal à comprendre...
02:07Ce qui s'était passé.
02:08Vous aviez parlé de paix pendant une semaine.
02:10Vous y aviez cru.
02:11Arrive le 7 octobre.
02:12Comment vous vivez ça, Anna Assouline ?
02:14Et à quel moment vous vient l'idée du film ?
02:16Alors oui, on avait parlé de paix.
02:19On avait rencontré tous ces militants, toutes ces militantes aussi.
02:22Puisqu'on y était surtout allées pour participer à cette grande marche le 4 octobre.
02:26Cette marche qui s'appelait The Mother's Call, la marche des mères.
02:29Qui rassemblait des milliers de femmes israéliennes et palestiniennes.
02:32Et on est allées partout.
02:33On a sillonné la région.
02:34Des kibouts en passant par la Cisjordanie, par Jérusalem, par Ramallah.
02:39Évidemment, on a été nourris de beaucoup d'espoir.
02:41Mais aussi, déjà avant le 7 octobre, d'une forme de gravité.
02:45D'une terre meurtrie par des décennies de guerre, de douleur, de deuil.
02:50De personnes endeuillées qui nous racontent leur histoire.
02:54Qui nous racontent aussi tout leur parcours de résilience.
02:56On est à la Houara, ce village qui avait été incendié par des...
03:01Les maisons des palestiniens avaient été incendiées par des colons.
03:05On avait été dans ces kibouts du sud.
03:08À la rencontre notamment de cette femme merveilleuse, Viviane Silver,
03:11qui a été tuée le 7 octobre.
03:12Mais des kibouts qui déjà régulièrement faisaient l'objet d'envois de requêtes.
03:16Donc on avait déjà été quand même confrontés à cette difficulté-là.
03:19Et à cet espoir qui, au milieu de tout ça, continuait de résister.
03:23Donc on rentre nourris de tout ça.
03:25Comme le disait Sonia, on rentre aussi avec cette promesse.
03:28Puisqu'on les quitte en leur disant, vous pouvez compter sur nous,
03:31on va diffuser partout vos voix.
03:33Et on ne lâchera pas.
03:34Et on essaiera de faire entendre et de faire résonner vos engagements.
03:38Et là, effectivement, nos valises ne sont même pas défaites
03:41dans l'entrée de nos appartements.
03:43Et on se réveille avec des pluies de notifications,
03:47sans vraiment comprendre ce qui est en train de se passer.
03:49Il y avait certaines femmes qui étaient encore sur place.
03:52On ne savait pas si elles étaient en sécurité.
03:54Moi, en l'occurrence, j'y ai de la famille.
03:56Donc j'essaie tout de suite de savoir si tout le monde va bien.
03:59On apprend très vite que Viviane Silver ne donne pas de nouvelles.
04:03On ne sait pas si elle est otage.
04:05C'est un moment comme ça, un petit peu de trou noir.
04:08Il vous a fallu combien de temps pour envisager d'y retourner
04:12et peut-être de faire un film à nouveau sur cette idée de paix
04:15qui paraissait dingue, quelques semaines, quelques jours,
04:18après le 7 octobre ?
04:19Assez rapidement, je pense.
04:21Parce qu'en fait, quand on est partis déjà Anna et moi,
04:23on était toutes les deux réalisatrices.
04:25On avait toutes les deux aussi envie de travailler ensemble.
04:27Et on est parties avec l'idée d'un projet à faire à deux,
04:29sans savoir ce qu'on allait faire.
04:31Mais un projet avec nos deux voix était déjà un peu dans les esprits.
04:37C'est pour ça qu'on a filmé aussi quand on est partis là-bas.
04:40On a capté, on a filmé ce voyage, ces rencontres,
04:43en se disant, c'est peut-être de la matière, ça va nous nourrir.
04:46Et au fait, dès qu'on est revenus, quelques jours après,
04:49même avec nos producteurs, la discussion s'est enclenchée assez vite.
04:53Et maintenant, on fait quoi ?
04:55Mais est-ce que tout le monde accepte ou a accepté rapidement de parler ?
04:59Est-ce qu'ils étaient en état de parler encore de paix,
05:01tous vos personnages, dans ce film incroyable ?
05:03Il y a eu un grand moment de sidération,
05:05les premières semaines qui ont suivi.
05:07Déjà, les gens, ils le sont toujours d'ailleurs,
05:10en train de compter leur mort.
05:12Il y a aussi beaucoup de peur.
05:14Ça demande beaucoup de courage, dans une situation aussi tragique
05:17que celle qu'on vit, de continuer de porter cette voix.
05:20Donc ça n'a pas été une évidence.
05:23Et en même temps, ils ont tous quand même accepté de témoigner.
05:27D'abord parce que je crois qu'ils nous faisaient confiance,
05:30mais aussi parce qu'ils ont tous à l'esprit
05:33ce sentiment de responsabilité.
05:36De se dire que si leur voix n'est pas entendue en ce moment,
05:40et si dans ce moment terrible que nous traversons,
05:43on ne fait pas entendre encore plus fort ces voix-là,
05:47on est tous condamnés finalement à un chaos sans fin.
05:51Donc ils étaient plutôt quand même dans ce sentiment de responsabilité.
05:55Je pense notamment à Yonathan, qui est le fils de Viviane,
05:58qui venait de perdre sa mère, et qui très vite s'est dit
06:01« J'ai une mission, et cette mission, c'est de continuer
06:04de porter cette voix, de porter l'engagement de ma mère,
06:07aujourd'hui plus que jamais. »
06:09Il en est où, ce camp de la paix, aujourd'hui,
06:11après avoir été atomisé, sidéré ?
06:13Est-ce qu'il repart au combat, vous le ressentez ?
06:15C'est ce qu'on a vu dans le film.
06:17Après, je pense que le film répond très bien à cette question.
06:19Et puis ce camp de la paix, quand on est reparti,
06:22voir les militants pour la paix qu'on avait rencontrés,
06:25Nava, Ali Abouawad, Rima Jajara, etc.,
06:28mais on a aussi vu la nouvelle génération.
06:30Cette nouvelle génération qui a pris de l'importance
06:32après le 7 octobre, notamment Standing Together,
06:35qui existait déjà avant, mais qui maintenant ont pris
06:37une importance, surtout sur les réseaux sociaux,
06:40ont un impact incroyable.
06:42Donc eux, ils sont là, ils sont sur le terrain,
06:44ils arrivent quand même à soulever des centaines
06:48de milliers d'Israéliens et de Palestiniens
06:51toutes les semaines en Israël pour des marches
06:53contre Netanyahou, pour un cessez-le-feu,
06:55pour un accord de paix.
06:57Ils arrivent aussi à faire passer l'aide humanitaire à Gaza.
07:00Donc ils partent, ils affrontent les colons
07:02pour que l'aide humanitaire passe à Gaza.
07:04Là, ils viennent de faire une immense opération
07:06où c'est eux qui font le tour du pays
07:08pour charger les camions d'aide et essayer
07:10à tout prix de les faire entrer à Gaza.
07:12Et aussi les jeunes du podcast, Amira et Ibrahim,
07:14qui ont créé ce podcast après 7 octobre.
07:17Donc cette jeunesse-là aussi, c'est ce souffle,
07:20c'est cette énergie, c'est cet espoir qui montre
07:22qu'aujourd'hui, c'est-à-dire que malgré tout,
07:24au contraire, il y a une espèce de renouveau.
07:26Et ça, c'est important.
07:28Ce qu'on a du mal à savoir, c'est s'ils sont nombreux,
07:30rares, majoritaires, minoritaires.
07:32Parce que les gens qui vont voir le film
07:34ou qui ont vu le film avec nous aujourd'hui
07:36peuvent se dire, oui, enfin, ils sont allés voir
07:383, 4 personnes qui sont encore motivées.
07:40Est-ce que c'est ça, l'humeur du moment ?
07:42Alors, de toute façon, la réalité,
07:44elle est complexe et diverse,
07:47même pour le camp de la paix.
07:49C'est-à-dire qu'il y a dans le camp de la paix
07:51des gens qui, je pense, après le 7 octobre,
07:53ont peut-être perdu tout espoir.
07:55Il y en a d'autres qui, au contraire,
07:57sont renforcés dans leur conviction et dans l'urgence
07:59d'aujourd'hui trouver une issue politique
08:01et pas seulement mettre un terme
08:03à cette guerre, mais vraiment trouver
08:05une solution qui permette
08:07une paix stable et durable et la justice
08:09pour tous dans cette région.
08:11Donc il y a effectivement plusieurs trajectoires
08:13qu'on a essayé de saisir aussi à travers ce film.
08:15C'est très difficile de quantifier.
08:17Effectivement, aujourd'hui,
08:19dire qu'ils seraient majoritaires,
08:21je ne crois pas, en tout cas,
08:23pas à le formuler ainsi.
08:25C'est-à-dire que les gens ne vont pas dire
08:27nous sommes pour la paix,
08:29nous sommes des militants pacifistes.
08:31En revanche, dès qu'on creuse,
08:33et c'est ça qui est très intéressant,
08:35quand on rencontrait, y compris des gens
08:37qui n'étaient pas des militants pacifistes,
08:39mais qui étaient soit de l'entourage,
08:41soit des familles qui se braquaient
08:43plutôt quand on commençait à parler de paix,
08:45ils mettaient des mots sur ce que voulait dire la paix,
08:47ce que ça signifiait concrètement dans leur vie,
08:49à savoir la possibilité d'un avenir,
08:51la possibilité d'une indépendance
08:53pour un État palestinien
08:55voisin d'un État d'Israël,
08:57la possibilité de la justice,
08:59de toutes ces choses-là.
09:01Il y avait, sauf évidemment,
09:03les messianiques, les extrémistes, les fanatiques
09:05qui, eux, ne sont pas dans la vie
09:07puisqu'ils sont dans des espèces de logiques d'éternité
09:09qui sont décorrélées, finalement,
09:11de la vie concrète sur Terre.
09:13Tous, dans cette région,
09:15ont cet instinct de vie et de survie
09:17et donc savent qu'il n'y a pas d'autre solution aujourd'hui.
09:19C'est intéressant que vous disiez ça
09:21parce que pour préparer cette émission,
09:23j'ai été regarder quand même les sondages,
09:25les enquêtes d'opinion pour voir un peu
09:27si les gens que vous aviez interrogés
09:29étaient en phase avec la réalité du terrain
09:31et j'ai retenu la dernière édition de l'Enquête Pulse
09:33qui date de septembre, qui est très récente,
09:35réalisée conjointement par un institut palestinien et israélien
09:37et j'ai été assez surprise.
09:39Il y a effectivement un niveau de défiance et de méfiance
09:41mais figurez-vous qu'une majorité
09:43des sondés estime qu'une paix
09:45incluant deux États et une normalisation
09:47des relations entre Israël et ses voisins
09:49est préférable à une extension du conflit.
09:5155% des Juifs israéliens
09:53interrogés y sont favorables,
09:5589% des Arabes israéliens,
09:5765% des Palestiniens.
09:59Est-ce que c'est une réponse à ceux qui vous diraient
10:01vous êtes allés interroger des gens isolés
10:03et déconnectés ?
10:05Totalement. Et je pense aussi,
10:07ce qui peut nous surprendre, nous aussi,
10:09c'est les manifestations qu'on a filmées,
10:11le fait qu'on finisse avec cette foule énorme
10:13qui est d'ailleurs l'affiche du film.
10:15Pour moi, c'est un soulèvement populaire.
10:17Un soulèvement populaire.
10:19En Israël, quand on dit qu'il y a 100 000 personnes
10:21qui sortent, c'est l'équivalent de millions
10:23dans notre pays. Et aujourd'hui, ce soulèvement
10:25populaire, on ne le sait pas trop
10:27dans nos médias occidentaux, même moi au Maroc,
10:29etc. Ce n'est pas quelque chose
10:31qui nous est dit. Que les gens, toutes les semaines,
10:33se soulevaient déjà avant contre Nathanaël
10:35et contre la politique de Nathanaël, mais encore plus
10:37aujourd'hui. Et on se soulève aussi du côté
10:39palestinien, c'est-à-dire des manifestations
10:41contre le Hamas. Ou est-ce que c'est dangereux ?
10:43Ou est-ce que c'est impossible de le dire ? C'est dangereux.
10:45C'est pour ça que, finalement,
10:47quelque part, aujourd'hui, c'est
10:49ce qui se passe aussi dans ce problème
10:51de prendre parti. C'est qu'on oublie
10:53aussi souvent les Israéliennes d'origine
10:55palestinienne, les citoyens Israéliens
10:57d'origine palestinienne qui, eux,
10:59constituent quand même 20% de la population Israélienne
11:01aujourd'hui. Et eux, ils se battent
11:03concrètement aujourd'hui pour la Palestine.
11:05D'ailleurs, c'est le plus possible.
11:07Oui, oui, absolument, le sondage le dit.
11:09Et quelque part, ils constituent un énorme espoir
11:11pour les Palestiniens aujourd'hui.
11:13J'ai envie de parler du rôle des femmes dans cet espoir de paix et de dialogue.
11:15Elles sont au cœur de votre film.
11:17Elles sont majeures. Les femmes sont-elles
11:19une des clés de l'avenir ?
11:21On va en parler ensemble. Mais je voudrais que l'on
11:23réécoute d'abord la lucidité
11:25et le pragmatisme de Rimal Al-Jajara,
11:27palestinienne,
11:29présidente de Women of the Sun.
11:31Regardez.
11:33C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:35C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:37C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:39C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:41C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:43C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:45C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:47C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:49C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:51C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:53C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:55C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:57C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
11:59C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
12:01C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
12:03C'est ce qu'on veut aujourd'hui.
12:09Une militante incroyable,
12:11de franchise, de pragmatisme.
12:13Elle est concrète.
12:15Est-ce qu'elle est entendue ?
12:17On sent que les femmes doutent dans la pièce.
12:19Elles expriment des choses d'ailleurs très franches.
12:21Très intéressantes à entendre aussi.
12:23Est-ce qu'elle est entendue ?
12:25Est-ce que ça voit porte ?
12:27Je crois qu'on le voit et
12:29le mouvement Women of the Sun a réussi à grandir
12:31et à mobiliser des femmes de partout,
12:34y compris des femmes de Gaza.
12:35On le voit dans ces images extraordinaires
12:38de cette marche du 4 octobre.
12:40Donc c'est un chemin, encore une fois,
12:42qui est en cours,
12:44qui est un combat quotidien, et on le voit,
12:47puisque ce sont des femmes de son association
12:50avec lesquelles elle débat quotidiennement
12:52et qu'elle fait bouger.
12:54Vous êtes dans la pièce,
12:55au moment où vous tournez,
12:57comment vous vous ressentez ?
12:59Beaucoup d'émotion.
13:00Beaucoup d'émotion ? Pourquoi ?
13:02En fait, c'était vraiment le premier jour de tournage,
13:05et moi, je parle personnellement,
13:09mais c'était une manière de me sentir présente,
13:12de me sentir ancrée dans cette réalité,
13:14parce qu'on vient de débarquer dans nos pays respectifs,
13:17c'est les injonctions à choisir son camp,
13:19la radicalisation, la polarisation,
13:21de violence, de haine sur les réseaux sociaux,
13:24d'être ancrée dans cette réalité,
13:26dès la 2e à la 3e heure de tournage,
13:28et avoir ce discours, c'est OK, je suis arrivée,
13:31c'est bon, on y va.
13:32On est dans le coeur du sujet.
13:34Rime, je crois qu'elle incarne beaucoup de choses,
13:37elle incarne déjà cette force qu'ont les femmes,
13:39mais tout ce qu'on dit sur la paix
13:41comme une forme de pragmatisme,
13:43finalement,
13:44des corrélés, justement,
13:46des dogmes idéologiques,
13:49des postures, de toutes ces choses
13:51qui ne tiennent pas compte du réel
13:52et de l'avenir concret de ces populations,
13:55elle, je crois qu'elle en est une des plus belles incarnations.
13:58Elle prend des risques en vous disant tout ça ?
14:01Evidemment.
14:02Toutes les femmes qui s'engagent prennent des risques,
14:05et particulièrement les femmes palestiniennes,
14:08qui, non seulement, prennent des risques
14:10parce qu'elles ne seront pas protégées
14:13par l'Etat israélien et par le gouvernement israélien,
14:17et parce que leur voix, aujourd'hui,
14:20parler...
14:21On parle beaucoup de normalisation,
14:23ne serait-ce que dialoguer ou se retrouver
14:25à une même table autour de femmes israéliennes,
14:28quelle que soit leur position politique,
14:31c'est déjà un gros risque.
14:32C'est déjà dangereux pour elles.
14:34Elle évoque beaucoup la question de la douleur des femmes,
14:37presque comme un argument qui pourrait stopper la guerre.
14:40Là aussi, vous pourriez être taxée d'angélisme,
14:43elle pourrait être taxée d'angélisme,
14:45mais est-ce que, vraiment, la douleur des femmes,
14:48des frères, des sœurs, peut jouer dans ce conflit,
14:51peut être un argument pour ces hommes qui font la guerre ?
14:54Pour moi, c'est le contraire de l'angélisme,
14:56c'est le réalisme le plus absolu.
14:58C'est justement le quotidien, c'est la vie,
15:01c'est justement parler de l'intime,
15:03parler des histoires personnelles, de la douleur personnelle,
15:06qui peut faire changer les choses,
15:08parce qu'on reste trop dans la théorie,
15:10dans les règlements de compte,
15:12mais ramener ce pragmatisme, ces douleurs,
15:15ramener ce quotidien et ces solutions aussi,
15:17oui, on peut faire quelque chose ensemble,
15:19on ne sera pas les meilleurs amis du monde,
15:22on ne va pas se prendre dans les bras,
15:24on ne va pas se réconcilier comme à la récréation de la maternelle,
15:28tu vois, c'est pas du tout le cas,
15:30mais, voilà, c'est reconnaître aussi la douleur
15:33les uns des autres, la légitimité les uns des autres
15:36et surtout, vraiment, cette importance de l'intime.
15:41Est-ce que ça veut dire que les femmes ont un rôle à jouer
15:44dans la paix ? La question peut paraître naïve,
15:46mais vous croyez que les femmes ont un rôle à jouer ?
15:49Cette idée de l'intime, il n'y a pas plus universel que l'intime,
15:53et ça, c'est quelque chose que les femmes ont compris
15:56dans tous leurs combats, à quel point l'intime était politique.
15:59C'est aussi une des leçons de ces militantes pacifistes
16:02israéliennes et palestiniennes.
16:04Et donc, oui, elles ont un rôle à jouer,
16:07non seulement parce qu'elles sont également victimes de la guerre,
16:10contrairement à ce qu'on a pu entendre
16:12ou laisser dire pendant des années,
16:14imaginant que les hommes allaient au combat
16:17et que les femmes... C'était une question périphérique,
16:20quand on parlait de guerre ou de conflit armé.
16:22Or, là, on voit bien que ce soit quand le viol est utilisé
16:26comme arme de guerre ou par rapport au rôle que les femmes jouent
16:29ou par rapport à ces images déchirantes
16:31qu'on peut avoir depuis des mois, des années,
16:34de ces femmes qui enterrent leurs enfants,
16:36qui crient de douleur, etc.
16:38Cette douleur de femme, effectivement,
16:40si on l'utilise pour réparer et non pas pour attiser
16:44les haines et pour comprendre que la douleur
16:46d'une mère israélienne qui perd son enfant le 7 octobre,
16:50assassinée par le Hamas, ou la douleur d'une mère
16:52qui, à Gaza, perd son enfant, tuée par les bombardements
16:56de l'armée israélienne, c'est la même douleur.
16:58Quand on comprend ça...
17:00Je me souviens d'un échange avec une militante palestinienne,
17:03parce qu'il y a aussi cette question de la déshumanisation.
17:06Remettre de l'intime, raconter des histoires,
17:09remettre le narratif au coeur, c'est aussi une manière
17:12de déshumaniser, qui, aujourd'hui, empêche la capacité d'empathie
17:16avec les uns et les autres.
17:17Vous avez un personnage qui doute, une militante féministe,
17:21Sylvie Fogiel-Bijawi, et elle vous dit
17:23qu'elle ne sait plus où elle vit, qu'elle est féministe
17:26depuis des années, et quand elle a voulu appeler à l'aide
17:29ou prévenir les associations européennes du carnage,
17:32des atrocités qu'avaient vécues les femmes en Israël,
17:35elle n'a pas trouvé d'oreille attentive.
17:37Est-ce que ça vous a fait douter, dans votre féminisme, à vous ?
17:41Je ne pense pas que ça puisse faire douter dans ce sens-là,
17:45mais ça fait très mal, c'est sûr que ça bouleverse.
17:48Ca fait très mal d'entendre ça, et je pense qu'on comprend
17:51d'où elle vient et d'où elle parle,
17:54et c'est quelque chose, malheureusement,
17:57qu'on a vu, c'est-à-dire qu'elle ne nous a rien appris,
18:01et c'est vrai que ça fait mal,
18:02mais le féminisme en tant que tel,
18:06c'est aussi un combat qui a, à l'intérieur de lui-même,
18:11une certaine complexité,
18:12une certaine lutte intestine,
18:14mais je voulais juste rebondir par rapport à ces femmes
18:17qui font la paix, parce que, justement,
18:20ce mouvement des femmes qu'on a vues,
18:22qui marchent pour la paix,
18:24de Women of Peace et de Women of the Sun,
18:26elles ont été inspirées d'autres pays.
18:28C'est quoi, c'est le Libéria ?
18:30Par les femmes du Libéria, oui.
18:32Il y a un mouvement qui s'appelle Women of Libéria,
18:35Mass Action for Peace,
18:36dont la leader s'appelle Leigh McBouie,
18:39qui a été prix Nobel de la paix,
18:41et c'est vrai qu'il y a, dans cette histoire de filiation,
18:44de combats de femmes,
18:45elle s'inspire aussi des femmes qui, en Irlande du Nord,
18:48ont joué un rôle, et elle revendique cette filiation.
18:52C'est un combat mondial, en fait.
18:54C'est un combat planétaire,
18:55de ces femmes qui se soulèvent contre la guerre.
18:58Cette solidarité internationale des femmes
19:00et la force des femmes lorsqu'elles s'unissent,
19:03c'est fondamental pour nos engagements féministes
19:06et parce qu'on est des militantes
19:08et c'est vrai que, par exemple,
19:10c'est très beau pour vous raconter l'anecdote,
19:12quand elles ont créé Women wage peace,
19:14au début, c'était en brionnaire,
19:16elles se rencontraient dans des appartements,
19:19puis elles louaient des petites salles,
19:21et il fallait trouver des personnes qui allaient intervenir,
19:25et elles ont passé partout, en Palestine et en Israël,
19:28ce film qui raconte l'histoire de ces femmes libériennes,
19:31comme une inspiration, et ces femmes libériennes,
19:34lors de la toute première marche dans le désert,
19:36organisées ensemble, sont venues marcher à leurs côtés.
19:39Ce n'est pas un combat isolé, c'est ça, ce qui est important,
19:43ce n'est pas juste des femmes, aujourd'hui, au Proche-Orient,
19:46c'est massif et c'est possible.
19:49On va essayer de se projeter encore un peu,
19:51si toutefois c'est possible, de se projeter vers un avenir.
19:55Dans votre film, Nava Effet, femme rabbin,
19:58militante acharnée de la paix,
20:00elle aussi interroge cette idée d'avenir.
20:02On n'est pas sorties encore des cabanes,
20:05on est encore coincées au 7 octobre.
20:12Tant que les otages
20:16ne sont pas libérés,
20:19tant que l'armée israélienne est encore à Gaza,
20:23on est au 7 octobre.
20:27Ça va prendre du temps,
20:29il y a des familles qui ont perdu leur chair,
20:34des familles entières qui ont été assassinées,
20:37des bébés qui ont été assassinés dans leur lit.
20:40C'est pas facile.
20:47C'est pas facile, mais il faut garder l'espoir.
20:51Ça peut être aussi...
20:53La situation peut être différente.
20:58On n'est pas obligés de vivre comme ça.
21:00On est bloqués au 7 octobre,
21:02je trouve l'expression très forte.
21:04Est-ce qu'on est toujours bloqués au 7 octobre ?
21:08Je pense que, déjà, quand on est partis là-bas,
21:11c'est la sensation qu'on a eue.
21:13Dès qu'on arrive, qu'on met les pieds en Israël à Tel Aviv,
21:16on a vraiment cette sensation très forte et très prenante
21:19que c'est une société complètement bloquée au 7 octobre.
21:23Complètement figée.
21:24Anna ?
21:25Je crois que là, particulièrement ce passage de Nava,
21:28lorsqu'elle parle,
21:30elle parle de la société israélienne,
21:32c'est vraiment de ça dont elle nous parle.
21:34En effet, c'est vrai qu'on arrive
21:36et qu'on voit que tous les murs des villes
21:39sont tapissés de portraits d'otages,
21:41qu'il y a des petites tentes installées un peu partout,
21:44où les gens rentrent, pleurent pendant quelques minutes,
21:48ressortent,
21:49et qu'il y a comme ça quelque chose d'un temps qui s'est figé,
21:53aussi parce que la guerre a toujours cours
21:55et qu'il n'y a pas, finalement, de vrai processus de deuil possible,
21:59puisque tous les jours, il y a des drames, des tragédies,
22:02et qu'il y a une absence totale, aujourd'hui, d'horizons.
22:06Donc...
22:07Qu'est-ce qu'il faudrait pour qu'il y ait un horizon ?
22:10Faut-il que la justice passe ?
22:12Faut-il que ce soit relayé politiquement ?
22:14Comment vous voyez ça ?
22:15Il y a beaucoup de choses qui devraient être faites.
22:18Si on connaissait la réponse, on ne serait pas...
22:21En tout cas, nous, ce qu'on croit,
22:23c'est qu'il faut absolument donner le plus de voix possible
22:27et de relais possible à ces voix-là,
22:29qui sont les seules voix de l'avenir,
22:31avec lesquelles on pourra construire un horizon pour tout le monde.
22:35Il faut, évidemment, aussi qu'à une échelle
22:37qui nous dépasse un petit peu,
22:39mais sur laquelle on a aussi des moyens de pression,
22:42que la communauté internationale joue son rôle,
22:45que la justice internationale joue son rôle,
22:47que toutes les instances, tous nos dirigeants se mobilisent.
22:51Nous, on l'a beaucoup revendiqué,
22:53qu'un Etat palestinien soit reconnu.
22:55C'est une des étapes indispensables,
22:57la possibilité d'un Etat palestinien
22:59aux côtés de l'Etat d'Israël,
23:01pour faire avancer les choses et pour débloquer la situation.
23:04Il faut, évidemment, qu'on puisse se débarrasser
23:07des extrémistes qui prennent en otage l'avenir de cette région
23:11et qui sont au pouvoir actuellement
23:13et qui sont dans une logique de destruction sans fin.
23:16Il y a beaucoup de choses à faire,
23:18mais peut-être qu'il y a beaucoup de choses qui nous écrasent.
23:21Je sais qu'on est tous accablés
23:23par un sentiment de grande tristesse,
23:25mais aussi d'impuissance face à la situation
23:27qui... Depuis un an.
23:29Peut-être qu'on peut se poser la question
23:31de comment, à notre échelle, on peut essayer
23:34de ne pas ajouter du chaos au chaos,
23:36de la haine à la haine et de peut-être faire émerger
23:39ces quelques lumières qui sont les seules
23:41qui pourront nous sortir de cet abîme
23:43dans lequel on est en train de sombrer.
23:45Ce film, ces gens, ces militants,
23:48dont il faut relayer les voix,
23:49qu'il faut écouter, qu'il faut inviter partout dans le monde,
23:53qui doivent être reçus par tous nos dirigeants,
23:55qui ont des vraies propositions à faire.
23:58Il y a les récits, les histoires personnelles,
24:00mais c'est aussi des gens qui, depuis des années,
24:03planchent sur des solutions politiques très concrètes
24:06qui pourront dessiner un avenir pour la région.
24:09Le coin de la paix n'est pas relayé politiquement.
24:11Est-ce que c'est aussi votre sensation ?
24:14C'est normal, parce que politiquement,
24:16aujourd'hui, c'est deux extrêmes qui se...
24:19Qui s'entretuent, quoi,
24:21et surtout, c'est deux projets messianiques,
24:23c'est deux projets religieux, radicaux,
24:25contre le gouvernement d'extrême droite.
24:28Il pourrait y avoir des modérés,
24:30même, qui, pendant votre tournage,
24:32auraient pu voir qui vous filmiez, vous contacter,
24:34vous dire que vous voulez le relayer politiquement.
24:37On y travaille, avec les guerrières de la paix,
24:40ça fait aussi partie de nos...
24:42Là, par exemple, Sonia en parlait,
24:44il y a un peu plus de deux semaines,
24:46on a organisé à Paris un grand événement
24:48qui s'appelait l'Appel de Paris pour la paix au Proche-Orient,
24:52où 10 militants, dont de nombreux dans ce film,
24:54étaient présents à Paris, ils ont eu des rencontres
24:57au Quai d'Orsay, on a échangé...
24:59Vous sentez que ça bouge ?
25:00En tout cas, on fait tout pour que ça bouge
25:03et que leurs voix soient entendues,
25:05et il faut qu'on soit de plus en plus nombreux
25:07pour que ces voix soient entendues et puissent peser politiquement.
25:11Votre film s'est arrêté de tourner avant que ça s'embrase
25:14dans le nord d'Israël, dans le sud de Liban.
25:17Avez-vous encore de l'espoir, ou est-ce que le camp de la paix
25:20est en train de se rétrécir ?
25:22Avez-vous des nouvelles de vos personnages sur place ?
25:25Qu'est-ce qu'ils vous disent par rapport au fait que ça s'embrase ?
25:28Je pense qu'il y a une nouvelle étape de sidération
25:31qui s'est ajoutée à l'ancienne,
25:33et l'espoir est toujours là, il faut garder l'espoir,
25:36et c'est des combattants de la paix,
25:38je pense pas que ça va les arrêter,
25:40mais oui, c'est vrai qu'il y a une nouvelle couche
25:43qui s'est ajoutée, mais ils sont là, ils résistent.
25:45C'est frappant.
25:47Surtout, ça me fait rebondir sur cette histoire de majorité,
25:50de comment quantifier, à quel point ils sont nombreux, etc.
25:53Je crois pas que les grands changements
25:55qui ont eu lieu dans l'histoire aient été menés par des majorités.
25:59Je crois qu'au contraire, les catastrophes ont été menées
26:02par les masses, mais que souvent, les personnes
26:05qui ont changé les destins et qui ont vraiment réussi
26:08à faire bouger les choses n'étaient pas majoritaires.
26:11Je crois pas que cette question de majorité
26:13soit la question qu'on doit se poser.
26:16La question qu'on doit se poser, c'est qu'est-ce qui est juste,
26:19qu'est-ce qui fera, encore une fois,
26:21qu'un avenir sera possible ?
26:23Donc oui, je crois pas que... On le sait, d'ailleurs,
26:26c'est même pas une croyance, nos militants,
26:28on est en lien étroit avec eux, on leur parle régulièrement,
26:32on leur a fait voir le film, donc on a ce contact
26:35constant avec eux, et on sait qu'ils lâchent pas.
26:37Vous y croyez encore ou pas ? Vous y croyez ?
26:40Evidemment, si on y croyait pas, on serait pas là aujourd'hui.
26:43On n'aurait pas sorti ce film et on n'aurait pas...
26:46Après, je pense que c'est aussi important,
26:49au-delà du militantisme, en tant que réalisatrice,
26:51on a aussi un rôle d'aller à la rencontre du monde
26:54et de donner la parole au monde et de montrer le monde,
26:57et je pense qu'à ce niveau-là, on a fait ce travail aussi pour ça,
27:01et le monde est tel qu'il est aujourd'hui,
27:03et si on a un rôle à jouer, c'est celui-là,
27:06et l'espoir, oui, l'espoir est là, bien sûr.
27:08Ah bah évidemment, si j'y croyais plus,
27:11je ne tiendrais plus debout.
27:13Donc oui, j'y crois, et puis je crois,
27:16on avait dit cette belle phrase, une fois,
27:18après une conférence où, justement,
27:20on avait donné la parole à ces militants,
27:23je crois que, de toute façon, dans la situation actuelle,
27:26nous sommes tous condamnés à l'espoir.
27:28De toute façon, on n'a pas d'autre choix,
27:31donc on va pas lâcher, et heureusement,
27:33ils sont là pour, encore une fois, maintenir, allumer
27:36ces quelques lumières auxquelles on doit s'accrocher,
27:39continuer d'y croire et de se battre.
27:41C'est la force de votre film.
27:43Merci à toutes les deux d'avoir été avec nous
27:46et d'être revenus sur ce tournage.
27:48Vous donnez la parole à des personnes
27:50qui apportent un peu d'espoir dans un océan de noirceur.
27:53Merci à toutes les deux.
27:55Le documentaire, Résistez pour la paix,
27:57est à revoir sur notre plateforme publicsena.fr,
28:00de même que l'échange que nous venons d'avoir
28:03avec les deux réalisatrices.
28:04Merci et à bientôt sur Public Sénat.
28:06SOUS-TITRAGE ST' 501

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