• il y a 2 mois
L'élu écologiste de Nice est l'invité de notre grand entretien en vidéo. L'adversaire résolu de Christian Estrosi appelle à une liste commune de la gauche et des écologistes aux élections municipales de 2026.
Il passe pour un des opposants les plus farouches à Christian Estrosi et le M. loyal de l'éthique en politique. Jean-Christophe Picard est l'invité de L'Interview à la une, notre grand entretien hebdomadaire en vidéo à voir ci-contre.
Le conseiller municipal et métropolitain écologiste de Nice s'exprime sur l'accentuation des intempéries, les secousses politiques que traverse la droite des Alpes-Maritimes, la gestion et le bilan de Christian Estrosi qu'il accable, la nécessité selon lui d'aboutir à une liste unique de la gauche et des écologistes aux élections municipales en 2026. Serait-il candidat à en prendre la tête ? Sa réponse : "Je pourrais l’être, pourquoi pas ?"
Au sein du parti Les Écologistes, Jean-Christophe Picard ne cache pas ses frustrations. L'ex-président d'Anticor fait le point sur l'actualité de l'association anti-corruption. Enfin, le membre de l'Observatoire de l'éthique publique explique d'où lui vient cet idéal guidant son action politique.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'Interview à la Une, l'émission de la rédaction de Nice Matin.
00:14Avec moi pour présenter cette émission, Frédéric Maurice, le chef de l'édition de Nice de Nice
00:20Matin. Bonjour Frédéric. Bonjour Denis. Notre invité aujourd'hui, Jean-Christophe Piccard,
00:24conseiller municipal et conseiller métropolitain à Nice. Vous êtes également membre de l'Observatoire
00:30de l'éthique publique. Bonjour Jean-Christophe Piccard. Bonjour. Jean-Christophe Piccard,
00:34les Alpes-Maritimes ont été concernées à deux reprises cette semaine par une alerte orange.
00:38On voit aussi que la tempête Kerk balaye une large partie de la France en ce moment. Que
00:45traduisent ces épisodes météo à répétition et comment peut-on et doit-on s'adapter ? Écoutez,
00:51les écologistes, ça fait longtemps qu'ils tirent la sonnette d'alarme, depuis des décennies
00:56effectivement, le dérèglement climatique qui vient de l'activité humaine. Donc il faut s'orienter
01:02aujourd'hui, enfin aujourd'hui, on aurait dû commencer il y a longtemps, mais il faut s'orienter
01:05vers la transition écologique et investir dans les énergies durables, dans le développement
01:11durable et arrêter la pollution, notamment la pollution atmosphérique. Par exemple à Nice,
01:20vous savez très bien qu'on est en train d'agrandir l'aéroport, ce qui est une aberration en termes
01:25d'écologie. Donc on ne prend pas du tout le bon chemin. Il faut qu'on prenne au sérieux cette
01:30affaire de transition écologique. C'est vrai que c'est un changement d'habitude, c'est beaucoup
01:34d'argent, il faut le reconnaître, mais c'est une question de survie, de survie de l'espace humain.
01:38Alors pour revenir sur ces épisodes dans les Alpes-Maritimes, on applique le principe de
01:43précaution. Les établissements scolaires ont été fermés mardi alors qu'on a vu qu'il n'y avait pas
01:48eu énormément de dégâts. Est-ce qu'on va trop loin en la matière ou est-ce que le préfet a eu
01:54raison ? Moi je remarque qu'à Nice, on a été plus loin que ce que préconisait le préfet puisqu'on a
01:59fermé tous les établissements accueillants du public et pas seulement les écoles. On a fermé
02:04pas mal de choses. Je pense qu'il ne faut pas sur-réagir non plus. Effectivement, je pense
02:11qu'on peut arrêter. Quand on détecte le jour même un problème, on peut peut-être déclencher une
02:17alerte le jour même sans avoir figé l'avis d'une ville avant. Je pense peut-être qu'on sur-réagit,
02:25que tout le monde a peur un peu d'être responsable d'un incident ou d'un problème. Mais bon, il va
02:31falloir s'habituer. Je ne pense pas qu'on puisse à chaque fois qu'il pleut, parce que moi effectivement
02:35j'ai été travailler ce jour-là. J'avais un parapluie, il n'y a rien d'exceptionnel. J'ai été
02:40travailler, il n'y a pas eu de problème. Si à chaque fois qu'il pleut, on ferme tout, je pense
02:45que c'est un peu excessif. Alors le 23 septembre, le quartier République à Cannes a été inondé.
02:51La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a eu ces mots. A force
02:56d'imperméabiliser et de densifier les villes, on arrive à des dégâts de cette nature. Et David
03:02Lysnard, le maire de Cannes, lui a répondu. Il a dénoncé des propos d'une incompétence crasse,
03:07irrespectueux des réalités et du travail local. Qui a raison ? On va dire qu'on n'a pas bétonné la
03:13côte d'Azur quand même. En plus, je connais un peu Cannes. On a vraiment construit n'importe
03:19comment. D'ailleurs, on était fiers à une certaine époque. Je me rappelle des paroles d'un ancien
03:24maire de Cannes, Michel Mouillot, qui disait mais oui, il faut construire pour accueillir ceux qui
03:29veulent venir profiter de notre cadre de vie. C'était revendiqué. Heureusement, les mentalités
03:34ont changé. Mais on a construit n'importe comment à Cannes, à Nice. Effectivement, des bêtises ont
03:39été faites. Il va falloir maintenant mettre les bouchées doubles pour revenir à des sols qui ne
03:47soient pas tout le temps artificialisés. Et des bêtises ont été faites. On ne peut pas être dans
03:51le déni et expliquer que ce n'est pas le cas, qu'on a construit de manière raisonnable et raisonnée.
03:54C'est absolument absurde. On va rester, si vous voulez bien, à l'échelle du département. Vous
03:59n'avez pas signé la semaine dernière l'appel d'élus écologistes priant le président du département
04:02des Alpes-Maritimes de se désolidariser d'Éric Ciotti qui s'est allié au Rassemblement national.
04:07Pourquoi ? Je ne l'ai pas signé parce que je ne suis pas d'accord avec les termes. Je pense qu'il
04:12y a des élus socialistes et écologistes qui siègent au sein du Conseil départemental. C'est
04:18peut-être à eux de s'exprimer. Et d'ailleurs, je les remercie de ne pas faire des tribunes pour
04:22expliquer comment je dois m'exprimer moi au Conseil métropolitain. C'est l'adhérence pour vous.
04:26Oui, il faut respecter les élus. En plus, ce sont des très bons élus. Donc, je ne vois pas
04:31pourquoi on ne s'exprimerait sans leur demander leur avis puisqu'ils n'ont même pas été consultés.
04:37Je ne trouve pas très utile de reprendre les éléments de langage de Christian Estrosi. Il
04:41ne s'agit pas d'une clarification. Il s'agit d'une purge. Une purge qui a commencé en 2021,
04:46donc bien avant l'accord Ciotti-Le Pen. Une purge en 2021 puisqu'ils ont exclu Bernard
04:51Schex et Gaël Frantoni de leur majorité. Et cette purge ne s'applique pas qu'aux ciotistes. Elle
05:01s'applique à tous ceux au niveau métropolitain qui ont refusé de s'engager par avance à voter
05:06tous les prochains budgets de la métropole. Donc, il y a 39 personnes sur 133. Bien évidemment,
05:11les écologistes ont refusé de signer et de s'engager à voter les budgets sans les connaître.
05:17Je déplore que 94 élus ont accepté de s'engager à voter des budgets qu'ils ne connaissent pas.
05:24En tout cas, vous parlez de la métropole.
05:25Absolument. Mais c'est la clarification d'Estrosi. Elle s'est appliquée à la métropole. Elle a
05:30essayé de s'appliquer au département. Donc, on est sur une démarche préélectorale. On n'a pas
05:36à s'y associer. Et puis, franchement, demander à LR de faire barrage au RN, ça me fait doucement
05:43rigoler quand un ministre de l'Intérieur, LR, nous explique que l'État de droit, finalement,
05:48ce n'est pas sacré. Enfin, je veux dire, à un moment donné, je ne suis pas sûr qu'il soit
05:51le mieux placé pour faire barrage au RN. Et voilà. Bref, on n'a pas, à mon sens,
05:58une erreur d'avoir cautionné cette pseudo-clarification qui n'est qu'une purge
06:04stalinienne préélectorale. Alors, au département, rien n'a vraiment changé,
06:09puisque Éric Ciotti fait toujours partie de la majorité de Charlon-Génésie. Est-ce que ça vous
06:15choque ? C'est leur tambour d'interne. Les étiquettes, elles changent. Il y a des ex-LR
06:23qui sont redevenus LR, des anciens LR qui sont devenus UDR. Moi, j'y comprends plus
06:30grand-chose. Les idées, finalement, beaucoup d'élus partagent les mêmes idées. Et s'attacher
06:36aux étiquettes, ça me semble aujourd'hui dépasser. Il y a eu ce qu'on appelait la pénisation des
06:39esprits qui a bien marché, puisqu'il y a plein d'élus qui, aujourd'hui, véhiculent les idées
06:43de l'extrême droite sans être RN ou sans être UDR et qui sont LR, mais qui disaient les mêmes
06:52choses. Honnêtement, c'est une tambour d'interne. – Est-ce que c'est vrai que vous avez plus
06:56d'estime pour Éric Ciotti que pour Christian Estrosi ? – Non, mais moi, Éric Ciotti n'a pas
07:02géré la ville, donc il n'a pas fait de bêtises. Moi, je regarde effectivement la gestion d'Estrosi
07:07qui est calamiteuse. – Non, mais il n'y a pas que la gestion de la ville, il y a le comportement
07:11politique de ces deux élus. Éric Ciotti, vous savez ce qu'il pense, vous savez ce qu'il défend,
07:16Christian Estrosi, pareil. Est-ce que parce qu'il n'a pas géré la ville de Nice, vous avez
07:21davantage de sympathie pour Éric Ciotti ? – À partir du moment où il n'a pas été aux commandes de la
07:25ville et de la métropole, il a effectivement fait moins de bêtises, donc j'ai moins d'acrimonie,
07:29entre guillemets. Après, je ne partage absolument pas sa vision de la France avec ce fantasme des
07:36racines chrétiennes qu'il annonce à chaque phrase. Et puis effectivement, je ne partage pas non plus
07:44son idée de son rapprochement avec l'extrême droite. Mais voilà, c'est pas lui qui gère la
07:51ville et qui gère la métropole aujourd'hui. Moi, je suis dans l'opposition, je suis dans
07:55l'opposition de Christian Estrosi, par la force des choses. – À propos de Christian Estrosi,
07:59vous ne regrettez pas de l'avoir traité de Joseph Staline, l'un des dictateurs les plus sanguinaires
08:03du XXe siècle ? – Non, parce que... Oui, je crois qu'on a compris l'idée. C'était l'épurge
08:11stalinienne. Parce que ce qui s'est passé quand même à la métropole, c'est fort de café. Demander
08:16à des élus de se transformer en pantins, expliquer que tous ceux qui ne signent pas sa
08:21charte sont des extrémistes, des fascistes. Nous, il nous a traités d'antisémites. Pourquoi ?
08:29Parce que pour lui, dans sa tête, les écologistes sont égale LFI, LFI égale les antisémites. Donc
08:35les écologistes sont des antisémites. Voilà. Dans un meeting, il a dit qu'on était antisémite.
08:39– Il y a quelque chose que vous l'approchez beaucoup aussi, c'est ce que vous appelez
08:41les procédures Bayon. De quoi il s'agit ? – Ça, c'est épouvantable. Ce sont des plaintes un
08:45peu bidons, qui n'ont aucune chance d'aboutir, mais qui sont payées avec l'argent public.
08:49Et donc moi, je suis visé par deux plaintes. – C'est-à-dire que Christian Estrosi et son
08:54administration sont financés évidemment par la puissance publique, alors qu'il s'attaque à des
08:59gens comme vous, qui n'avez pas de protection fonctionnelle. – Absolument. Moi, je paye
09:04ma défense moi-même. Mais lui, il peut multiplier les attaques bidons. – Dans l'espoir de vous
09:08dissuader. – Pour m'impressionner, me faire taire et puis me ruiner. Parce que ça coûte cher,
09:15au bout d'un moment. Mais la dernière procédure Bayon, c'est drôle, puisqu'on a abordé un rapport
09:20de la Chambre régionale des comptes. J'ai pris la parole. Je n'ai fait que citer des extraits du
09:25rapport. Et Christian Estrosi a porté plainte contre moi pour diffamation. Alors même que je
09:29n'ai fait que citer le rapport de la Chambre régionale des comptes. Donc vous voyez bien,
09:32les procédures complètement bidons. Évidemment, je ne serai pas condamné. Mais ça coûte de
09:36l'argent au contribuable. Et puis ça cherche aussi à faire taire les opposants. Il faut se rappeler
09:42qu'il avait attaqué en 2016 Élise Lucet, qu'il avait attaqué la même année le président de la
09:48Chambre régionale des comptes. Enfin, c'est du délire. – Et même si en diffamation, on est
09:51rarement condamné, en revanche, on est très souvent mis en examen, entendu. Et donc tout ça,
09:56ça coûte de l'argent, du temps, de l'énergie. – Ça coûte de l'argent. Et toutes ces procédures
09:59Bayon, aucune n'a abouti. Aucune. Donc c'est de l'argent dépensé. Moi, j'ai fait le calcul,
10:06on en a pour, depuis 2014, plus de 100 000 euros. Mais c'est surtout démocratiquement,
10:10ça pose un problème. Puisqu'effectivement, on s'attaque à des journalistes, à des écrivains,
10:13à des opposants politiques. Donc c'est inquiétant qu'un élu aux commandes essaie de créer un climat
10:21de terreur pour impressionner ses adversaires politiques. – Avec l'argent public, quoi.
10:24– Avec l'argent public. – Alors, avant de poursuivre,
10:26je vous propose d'aller faire un petit tour dans Nice et de regarder ce micro-trottoir réalisé
10:31par Tristan Gasparro. – Bonjour M. Picard. On se demande souvent si la ville de Nice est
10:35une ville écologique. Alors je suis allé à la rencontre d'Azuréen pour leur poser la question.
10:38– Oui, parce que je pense qu'on a un maire qui fait très attention à ça, quand même. Tous ces
10:42terrains comme ça, avec des arbres et tout ça, ça prouve qu'il aime quand même la nature et
10:47l'écologie aussi. – Oui, je pense que le maire essaye de faire une ville de plus en plus verte,
10:52écolo. Je pense que ça va encore plus loin. – Il y a quelques parcs, mais je ne pense pas
10:57que c'est tout à fait écolo. – Pour moi, il est assez écolo parce qu'ils mettent des vélos
11:02électriques à disposition un peu partout dans la ville. C'est-à-dire qu'on n'est pas obligé
11:04de prendre la voiture. Il y a le tram aussi, donc ça évite la circulation en voiture, pareil.
11:09Puis il y a assez de nature partout, là, comme vous pouvez le voir, il y a un parc.
11:13– Au niveau de la verdure, il y a beaucoup d'arbres. Et ça, c'est agréable.
11:19– Alors on voit les niçois que Tristan Gasparro a rencontrés. Ils trouvent que
11:23Christian Estrosi a fait de Nice une ville verte. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
11:28– Et moi, je reprends les mots de la Chambre régionale des comptes, qui a dit que la politique
11:33environnementale de Christian Estrosi, elle était surtout ornementale. C'est-à-dire, effectivement,
11:37l'éco-blanchiment, ça se voit, on met des pots de fleurs, on met des arbres,
11:40et on a l'impression que c'est une ville écolo. Mais à côté de ça, on a grandi l'aéroport,
11:45on a un système de tramway pour l'instant très réduit par rapport aux autres grandes villes,
11:52et on n'a pas fait le nécessaire sur les passoires énergétiques. Il y a énormément de choses
11:58à faire qu'on ne fait pas. Et puis, raser des bâtiments en bon état, ça n'a jamais été
12:01une démarche écolo. – Planter des arbres et développer les lignes de tramway,
12:04ça va plutôt dans le bon sens. – Oui, mais on a un sacré retard dans le réseau de tramway à Nice.
12:09Et puis, vous voyez bien que les rames sont tout le temps bondées, donc on est tout le temps saturé,
12:12on ne met pas le paquet sur le tramway. Et puis, encore une fois, quand on rase
12:16des bâtiments en bon état, comme le théâtre de Nice ou le palais des congrès,
12:20ce n'est pas du tout écolo, ce n'est pas de l'écologie de faire ça. Alors, c'est sûr que ça fait plaisir
12:24sur le coup aux gens qui vont se dire, on va se promener sur 7 hectares de plus,
12:28mais c'est absurde, parce qu'il va falloir reconstruire ailleurs et ça va artificialiser les sols.
12:33– Alors, on entend beaucoup dire que Nice s'est embellie ces dernières années,
12:36c'est de la poudre aux yeux ? – Non, mais bien sûr, comme dans toutes les villes.
12:41Je ne vois pas une ville qui ne s'embellie pas au fil des années parce qu'on fait des travaux…
12:44– Certaines plus que d'autres. – Certaines plus que d'autres.
12:46Et puis, effectivement, aujourd'hui, on ne peut plus construire n'importe comment comme avant,
12:50donc les bêtises, par définition, elles sont moins possibles, moins faciles.
12:56Oui, on lui reconnaît ça, mais vraiment, agrandir l'aéroport,
13:01c'est une bêtise colossale dans le sens où ça va générer…
13:04– Il s'agit d'un agrandissement des terminaux,
13:06pas d'un agrandissement de l'emprise de l'aéroport.
13:09– Ça va générer plus de passagers, plus de vols et plus de gaz à émission à effet de serre.
13:14Donc, on fait vraiment des mauvais choix.
13:19– Vous êtes réduit aussi avec la manière dont Christian Astrozy gère les finances
13:21des collectivités qu'il administre.
13:23Est-ce que vous trouvez que ces réalisations ne sont pas à la hauteur de ce qu'ils dépensent ?
13:29– Réalisation, je ne sais pas.
13:30Moi, je constate surtout qu'on rase aujourd'hui les bâtiments.
13:33Les réalisations, elles sont toujours au futur.
13:35Rappelez-vous, on devait avoir un magnifique palais des congrès aux mines,
13:39on n'en parle plus.
13:40On devait avoir une magnifique salle de spectacle de 2 000 places
13:44au palais des arts et de la culture en 2025.
13:47Bon, maintenant, on parle d'une salle de 800 places et plus de 2 000 places.
13:51On parle de 2028 et plus de 2025.
13:53Vous voyez, c'est toujours au futur, c'est toujours reporté.
13:55Ce qui a bien marché, c'est raser.
13:56Oui, ça, il a bien rasé, il a été efficace sur le fait de raser.
14:00– Est-ce que vous dénoncez, c'est l'augmentation de la fiscalité,
14:03sous Christian Astrozy ?
14:04– Oui, lui, il explique que quand il monte les taux, on paye moins d'impôts.
14:09– Comme les bases sont plus élevées qu'ailleurs.
14:11– Non, mais quand on augmente les taux, on paye plus d'impôts.
14:13Enfin, il faut arrêter la communication.
14:16Monsieur Astrozy, il aurait dû être publicitaire
14:17parce qu'il a quand même beaucoup d'imagination.
14:19– Moi, j'ai fait le calcul.
14:20Depuis son élection, les impôts locaux,
14:23le produit des impôts locaux par habitant a augmenté de 87%.
14:26Donc, on a augmenté.
14:28Il n'aurait dû augmenter que de 29% si on avait suivi l'inflation.
14:31Donc, ce qui veut dire que les impôts locaux ont augmenté plus que l'inflation.
14:34J'ai fait le calcul, ça revient à 350 euros par habitant.
14:38Donc, la gestion catastrophique de Christian Astrozy
14:41coûte à chacun de nous 350 euros, voilà.
14:43– Est-ce qu'il est nul sur tous les plans Christian Astrozy
14:46ou est-ce que vous lui accordez quand même quelques bons points ?
14:49– Non, attendez, on vote quand même pas mal de délibérations.
14:52Il y a des choix quand même peu judicieux, absurdes.
14:55Honnêtement, on peut être, par exemple,
14:56on pourrait être d'accord sur le fait de construire un palais des congrès ailleurs.
15:00Mais le fait de raser le calendrier,
15:02ça, je pense qu'on est tous d'accord sur le fait de raser un bâtiment
15:05avant d'avoir reconstruit de nouveaux, c'est absurde.
15:07Enfin, il y a des choses absurdes.
15:09Et quand on lui fait remarquer, il n'entend pas.
15:12Il est un petit peu, je pense, coupé des réalités.
15:16Il n'écoute personne ou peut-être que personne n'ose lui dire
15:19quand il fait n'importe quoi.
15:21Et on a des décisions complètement absurdes.
15:22Aujourd'hui, on se demande comment on va accueillir le sommet de l'ONU
15:26alors qu'on avait un palais des congrès qui marchait très bien jusqu'à maintenant.
15:29Enfin, c'est quand même complètement dingue.
15:31– On dit qu'il y a de l'eau dans le gaz
15:33au sein des trois élus restant dans le groupe écologiste.
15:37Est-ce que c'est vrai ?
15:37Est-ce que vous entendez bien avec Juliette Chenel et Fabrice de Coupigny ?
15:41– Très bien, oui.
15:42– Il n'est pas question de séparer à nouveau ?
15:43Parce que le groupe comptait six élus au départ, vous n'êtes plus que trois.
15:47Est-ce que ça n'était pas votre crédibilité
15:49de ne pas arriver à maintenir une entente entre six élus seulement au départ ?
15:55– Écoutez, les trois élus qui restent sont les élus
15:59qui sont membres d'un parti politique qui s'appelle les écologistes.
16:01Et c'est vrai qu'on a plus peut-être l'esprit collectif
16:05que des personnalités de la société civile qui sont attachantes
16:10mais qui sont, on va dire, qui vont être un peu des électrons libres
16:14et qui vont peut-être avoir du mal à s'intégrer dans un groupe.
16:18Parce que dans un groupe, effectivement, on se concerte,
16:19on fait les choses de manière concertée.
16:22Non, ça se passe très bien avec Fabrice de Coupigny et Juliette Chenel
16:25qui sont des élus remarquables et on a de la chance
16:27d'avoir des élus de cette compétence à Nice, y compris dans l'opposition.
16:31Parce que c'est important d'avoir une opposition de qualité
16:33pour surveiller, pour dénoncer, pour alerter.
16:36Donc c'est très important d'avoir une bonne opposition
16:38et je crois qu'on fait le job, tous les trois.
16:40On dépose des contributions à chaque enquête publique, à chaque concertation.
16:44On saisit quand il faut le préfet, le procureur, la répression des fraudes.
16:47Donc on fait vraiment le maximum possible de ce qu'on peut faire
16:51avec les petits pouvoirs qu'on a en tant qu'élus d'opposition.
16:54Très bien. Jeudi, le collectif citoyen Viva,
16:56un de vos adversaires aux élections municipales de 2020,
16:59a appelé à un rassemblement large de la gauche et des écologistes
17:02en vue des échéances de 2026.
17:04Êtes-vous d'accord avec lui ?
17:05Ne vaut-il qu'une seule liste pour la gauche et les écologistes
17:08au projet municipal à Nice ?
17:09Tout le monde appelle à l'union, y compris ceux qui ne font pas de tribunes.
17:13Les écologistes, effectivement, souhaitent l'union, la plus large possible.
17:17Je pense que le PS et le PC ne sont pas hostiles non plus.
17:20Le PC l'a dit à plusieurs reprises aussi.
17:22Oui, donc on est tous d'accord, il n'y a pas de scope.
17:25Est-ce que vous êtes prêts à rejoindre Viva, par exemple ?
17:28Ou cette proposition de...
17:30Si l'union, ça consiste à rejoindre Viva, déjà ça ne commence pas bien.
17:33Non, je pense qu'il faut créer une nouvelle entité.
17:37Je vous rappelle qu'en 2021, on s'est mis autour d'une table
17:40et on a présenté les candidats d'union dans tous les cantons de Nice.
17:45Ça s'est très bien passé, je crois que tous les partenaires ont été heureux
17:48de cet accord qui traitait dignement tout le monde.
17:50Donc il faut prendre en compte les différences des uns et des autres,
17:54le poids politique, c'est quelque chose qui est effectivement...
17:57Et quand est-ce que vous allez le mettre au boulot ?
17:58Parce qu'on n'a plus qu'un an et demi des municipales, ça approche.
18:01Oui, je comprends bien, vous savez, mais nous, en tout cas les élus...
18:04Au boulot, quand je dis au boulot, je veux dire pour le rassemblement,
18:06pas au travail, quand c'est municipal, ça, voilà.
18:07Mais le rassemblement, quand est-ce qu'il va commencer ?
18:09Parce qu'on entend parler de ça, mais on n'a plus qu'un an et demi, donc ça approche.
18:12Oui, mais en tant qu'élu, on a du travail à faire,
18:14il y a des délibérations à analyser, etc.
18:18Puis vous savez, en tout cas les conseillers municipaux écologistes,
18:22nous, on a un travail, on ne vit pas la politique.
18:23Donc on n'a pas cette obsession qu'ont certains élus de droite,
18:27puisque eux, la politique, c'est leur gagne-pain.
18:30Donc nous, on a beaucoup de recul par rapport à ça.
18:32Donc nous, on veut proposer effectivement une offre au Niçois,
18:35mais ça n'impacte pas notre niveau de vie et notre pouvoir d'achat.
18:38Donc on a un petit peu, on va dire, on a un sang-froid,
18:41peut-être que certains n'ont pas, ils paniquent à l'idée de perdre leur petit poste.
18:44Qui serait la meilleure tête de liste pour mener cet attelage de gauchers et écologistes à Nice ?
18:50Moi, je pense que la meilleure tête de liste,
18:52elle doit nécessairement être quelqu'un qui maîtrise parfaitement les dossiers niçois,
18:56donc quelqu'un qui siège aujourd'hui au conseil municipal.
18:58D'accord, donc un de vous trois ?
18:59Si c'est quelqu'un qui siège dans mon groupe, ça m'irait bien, voilà.
19:03Effectivement, c'est l'idée que j'ai, c'est qu'un des trois élus actuels pourrait...
19:08Vous, par exemple ?
19:09Pourquoi pas ? Vous savez, nous, on n'est pas obsédé par l'homme ou la femme providentielle.
19:14À gauche, nous, ce qui importe, c'est surtout le collectif.
19:18Et je pense que c'est surtout la stratégie de la liste qui va conditionner le choix.
19:22C'est sûr.
19:23La tête de liste n'est pas l'inverse.
19:24Donc ça va dépendre du degré d'ouverture de la liste.
19:27Et à partir de là, on va dire telle ou telle personne sera la plus à même à servir cette stratégie.
19:32Donc ce n'est pas l'inverse.
19:33Ce n'est pas comme à droite où on choisit le chef, et puis tout le monde suit et tout le monde se tait.
19:37Oui, ça marche mieux.
19:39À gauche, ça se co-construit et puis ça se fait de manière intelligente.
19:44Et encore une fois, ça va dépendre de la stratégie qui n'est pas encore arrêtée.
19:49Parce qu'est-ce qu'on fait l'union avec une partie du Nouveau Front Populaire, avec tout le Nouveau Front Populaire ?
19:54Est-ce qu'on dépasse le cadre du Nouveau Front Populaire, par exemple, en allant vers les macronistes de gauche ?
20:01Il y en a, enfin voilà.
20:02Vous serez favorable, vous, par exemple ?
20:03Oui, moi, je suis pour le plus large rassemblement possible.
20:06Je ne sais pas si c'est l'option qui sera retenue, mais moi, je suis pour le plus large rassemblement possible,
20:10de toutes les bonnes volontés, pour avoir le plus de chance possible de gagner et pas d'assister à un duel annoncé entre Ciotti et Estrosi.
20:19Est-ce que vous avez encore des relations avec Jean-Marc Governatori, le fondateur de l'écologie au centre,
20:23qui menait votre liste en 2020 ?
20:26On se croise et on se parle, oui. Il n'y a pas de difficultés.
20:29Vous avez une bonne relation ?
20:30On n'est pas fâchés. Lui, il a une autre stratégie, encore une fois.
20:32Lui, il a une stratégie. Il s'est rapproché de Renaud Muselier. Il se rapproche aujourd'hui de l'UDI.
20:37Donc c'est son chemin. Je ne veux pas commenter ce qui se passe dans les autres partis politiques, mais on n'est pas fâchés.
20:45Au niveau national, comment vous sentez-vous au sein des écologistes ?
20:49Je ne suis pas complètement à l'aise, parce que moi, j'incarne une sensibilité, on va dire, vous savez très bien,
20:56de la lutte contre la corruption, la fraude fiscale, les atteintes à la probité.
21:01Et je trouve que cette sensibilité n'est pas assez représentée au sein de mon parti.
21:05D'ailleurs, j'avais proposé la création d'une commission. Transparence dans la vie publique n'a pas été acceptée.
21:09Donc on est... Voilà. J'ai cette difficulté-là, dans le sens où moi, j'ai beaucoup aimé la période Eva Joly,
21:15même Yannick Jadot, aux européennes, quand il était tête de liste, avait abordé ces questions-là.
21:22Et la période Marine Tondelier ?
21:25Elle a l'air très capable. Mais ce n'est pas aujourd'hui, semble-t-il... En tout cas, la cause que je défends ne semble pas être une priorité.
21:32Mais en interne, j'essaye de faire le nécessaire pour qu'on prenne en compte ces sujets-là,
21:37qui sont des sujets qui sont proches des préoccupations des écologistes.
21:41Parce que la lutte contre la corruption, on va parler des lobbies, des conflits d'intérêts.
21:46Mais souvent, les grands projets inutiles viennent de problèmes d'influence de lobbies ou de conflits d'intérêts.
21:54Donc ce sont des préoccupations qui devraient être communes. Et je regrette qu'on n'en parle pas assez, notamment aux dernières européennes.
22:01La tête de liste n'a pas du tout abordé ces questions-là.
22:04Qu'est-ce que vous pensez d'une figure de votre mouvement, la très clivante députée parisienne, Sandrine Rousseau ?
22:09Moi, je suis la tendance inverse. C'est-à-dire je pense qu'il faut faire de l'écologie et pas du buzz et des polémiques stériles.
22:16Voilà, la planète est en train de mourir. Et voilà, les polémiques qui décrédibilisent l'écologie, je pense que ça nous dessert.
22:23Et je ne suis pas du tout sur cette option-là.
22:26Que les écologistes doivent rester au sein du Nouveau Front populaire ?
22:30C'est un accord électoral. Donc ça va dépendre des élections. Si c'est utile, oui. Si c'est pas utile, non.
22:36Enfin c'est pas non plus un cadre, je pense, inscrit dans le marbre.
22:41Mais pour l'instant, il y a un intérêt à ce qu'il y ait au moins une coalition, enfin quel que soit le nom que ça portera,
22:47que ces parties-là puissent se concerter, discuter ensemble. Ça me semble indispensable.
22:53Que pensez-vous de l'action de la ministre de la Transition écologique, Agnès Bannier-Runacher ?
22:59Pour l'instant, pas grand-chose. C'est pas spectaculaire, ce qu'elle a proposé.
23:04Donc on va lui laisser encore un peu de temps, on va dire.
23:08Est-ce que vous êtes inquiet du projet de budget qu'a présenté Michel Barnier jeudi, et notamment dans cette dimension écologique ?
23:18Là aussi, on sent bien que c'est pas la priorité du gouvernement. Et puis surtout, Michel Barnier,
23:23il gouverne avec un pistolet sur la tempe tenu par Marine Le Pen, très clairement.
23:26Donc on a aujourd'hui une sorte de prise d'otage. On a un Premier ministre qui est pris en otage.
23:31C'est important pour quelqu'un qui a une vraie sensibilité écologique, Michel Barnier ?
23:36Pas flagrant, honnêtement. En tout cas, il faudrait qu'elle soit plus développée et surtout à la hauteur aujourd'hui des enjeux.
23:44Il faut injecter des dizaines de milliards si on veut vraiment faire une transition écologique digne de ce nom.
23:49On n'y est pas aujourd'hui. On va gérer les déficits accumulés. D'ailleurs, lui-même a reconnu que c'était ceux d'avant
23:56qui lui avaient laissé le déficit, c'est-à-dire la Macronie. Et voilà. Donc on est pris à la gorge.
24:04Donc il y a vraiment des choix budgétaires courageux à faire et puis une réorientation écologique qui soit la priorité absolue du gouvernement.
24:13Député, est-ce que vous auriez voté la motion de défiance que présentait la gauche cette semaine dans l'espoir de faire tomber le gouvernement ?
24:21Oui, parce que Macron dissout. D'ailleurs, il aurait pas dû. Je l'avais dit. C'est pas parce qu'on a un mauvais résultat aux européennes
24:31qu'on dissout l'Assemblée nationale. C'est pas un référendum révocatoire, les élections européennes. Ça sert pas à ça. Donc qui dissout ?
24:38Si on dissout, c'est pour prendre en compte le vote des citoyens qui, d'ailleurs, ont été votés massivement pour une fois.
24:43Donc on aurait dû plutôt essayer de les encourager à continuer comme ça. Et on nomme comme Premier ministre un parti qui a fait un score ridicule.
24:54Donc on n'est pas du tout en adéquation avec la volonté populaire. Donc oui, j'aurais voté la motion de censure, parce que le choix de Macron
25:03de ne pas nommer un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire, c'est un choix provocateur, mais qui n'est pas du tout conforme aux attentes des citoyens.
25:12Et du coup, la procédure de destitution qu'a tentée la gauche cette semaine, est-ce que c'est quelque chose auquel vous seriez rallié ?
25:19Non, parce qu'elle n'avait aucune chance d'aboutir. Donc ça, c'est un coup de com', on va dire. Mais moi, je suis juriste.
25:25Se lancer dans les procédures qui n'ont absolument aucune chance, ça ne sert pas à grand-chose.
25:30Vous avez présidé, Jean-Christophe Piccard, l'association anticorruption anticorps de 2015 à 2020. L'association a perdu son agrément pendant 14 mois.
25:40Elle vient de le retrouver. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de cette période ? Et est-ce que vous êtes toujours en phase avec Anticor ?
25:49Alors moi, j'ai été très choqué par cette période. Il faut rappeler que le gouvernement avait fait la même chose avec l'association anticorruption Sherpa en 2019.
25:55Ils lui avaient retiré l'agrément pendant un an sans aucune raison. Et Anticor a subi ça. Donc c'est très choquant que dans une démocratie
26:04normalement un peu moderne, le gouvernement décide de débrancher une association anticorruption.
26:08C'est pas lui qui avait retiré l'agrément. C'est la justice qui a retiré l'agrément. En revanche, il a traîné des pieds avant de le récupérer.
26:15C'est un peu plus compliqué que ça, puisque la justice a considéré que le premier arrêté du Premier ministre était tellement mal rédigé
26:22qu'on devait annuler l'arrêté, alors même que l'arrêté concluait au renouvellement de l'agrément. Mais l'arrêté était truffé d'erreurs et de fautes.
26:28Par exemple, l'arrêté disait qu'Anticor n'avait pas de commissaire aux comptes, ce qui est un mensonge absolu. À l'époque où l'arrêté est sorti,
26:35d'ailleurs, le rapport du commissaire aux comptes était en ligne. Enfin bon, bref. Et ensuite, le gouvernement a refusé de le renouveler sans motif.
26:41C'est ça. Et le juge administratif a dit « Mais attendez, vous êtes obligés de motiver votre décision ». Et comme il ne trouvait aucune raison
26:48pour ne pas donner l'agrément à une association anticorruption qui a pignon sur rue depuis 2003, parce que ça fait quand même plus de 20 ans
26:56qu'on existe, il a été obligé effectivement de donner l'agrément. Mais c'est quand même inquiétant qu'on cherche à baïonner, à tordre le cou
27:04à des associations comme ça. — L'agrément, il faut dire que ça vous facilite les actions en justice. Ça vous permet notamment, quand des prostituées
27:11sont classées, de pouvoir plus facilement rouvrir une enquête. — Alors l'agrément, c'est un pouvoir assez important, puisque ça permet d'empêcher
27:20qu'on enterre un dossier politico-financier. Donc si effectivement un procureur décide de classer, Anticor peut prendre le dossier et aller voir
27:26un juge d'instruction et forcer l'enquête, on va dire. Donc c'est un pouvoir intéressant en démocratie. Et effectivement, le fait de nous le retirer,
27:34ça nous coupait un peu les ailes. Voilà. Et je suis toujours en phase avec Anticor. Il y a un président, d'ailleurs, qui a fait ses études à Nice,
27:42qui s'appelle Paul Cassiat, qui est très compétent et très brillant. Et je suis ravi qu'il soit le nouveau président. Et l'association, plus que jamais,
27:50est utile, hélas. Hélas. — À propos de l'Anticor, est-ce qu'elle a encore un référent dans le zèbre maritime ? — C'est en cours de désignation.
27:57Il y a eu un appel à candidature. Et je n'en sais pas plus. — Vous êtes candidat ? — Non, non, pas du tout. Non.
28:01— En tant qu'adulte, vous le... — Oui. Ça créerait des conflits d'intérêts. C'est pas utile. — Le précédent référent en départemental,
28:06Jean-Marie Ridesens, a-t-il été poussé vers la sortie ? Il laisse entendre qu'on lui a reproché d'avoir procédé à des signalements en justice
28:12sans en aviser la direction nationale. Est-ce que c'est vrai ? — Oui, c'est vrai. Il a effectivement fait un signalement un peu maladroit.
28:18Lui-même le reconnaît, d'ailleurs. Il est... — Donc cette fameuse affaire des cartes de parking qu'on reproche à Éric Ciotti et son entourage
28:24d'avoir bénéficié des cartes de parking gratuites au port de Nice. C'est ça, hein. — Voilà. Il a effectivement fait des signalements sans en avertir
28:32la direction nationale. Il faut savoir qu'Anticor, celui qui est responsable, c'est le président. Donc si une bêtise est faite ou si on fait des choses
28:39sans le dire, c'est le responsable. C'est quand même le président. Donc il... — Ça veut dire que cette affaire ne tient pas ?
28:44Ce signalement ne tient pas ? Enfin il n'y a pas d'affaire ? — Je crois que le nouveau président n'a pas apprécié le fait que des choses se fassent
28:49sans en être informé. Et puis ça a fuité dans la presse. Donc ça ne vient pas de Jean-Valéry Dessens, bien sûr, mais ça a été instrumentalisé.
28:57Enfin c'était très maladroit. — Voilà. Vous reprochez d'avoir été instrumentalisé par Christian Strozy. — Moi, je reproche rien.
29:02C'est la direction nationale qui a considéré qu'il aurait dû en parler avant, peut-être revoir le calendrier. Je n'en sais rien, parce que c'est vrai
29:12qu'en tout cas, à mon époque, on évitait de sortir les affaires juste avant une élection pour éviter justement que ça soit instrumentalisé.
29:19Donc ouais, il y avait des petites précautions à prendre. Mais il l'a reconnu. Et d'ailleurs, les rapports entre Jean-Valéry et Anticor
29:25sont très bons. Et il est toujours membre d'Anticor. — Alors avant de terminer, on va vous soumettre à la question perso.
29:31— OK. — Après un essai, « La colère et le courage », sous le titre « Plaidoyer contre la corruption pour une république éthique »
29:43que vous avez publié en 2020, vous venez d'éditer votre premier roman, « Le grand scandale » chez Fayard. C'était au printemps.
29:49C'est un thriller politique très inspiré de l'histoire de l'Anticor. Je crois qu'on peut le dire. — Oui, absolument.
29:53— Jean-Christophe Piccard, d'où vous vient cette obsession pour l'éthique en politique ? — Écoutez, effectivement, c'est pas rationnel,
30:01parce que je suis un peu incisif. Je n'aurais jamais fini. C'est venu très simplement... — Incisif S-I-S-Y.
30:10— Voilà, voilà. — Et incisif aussi au sens de l'incision. — Je sais que c'est sans fin. Mais en fait, j'étais étudiant, tout simplement.
30:18Et je lisais dans le journal. Il y avait une page à faire. Il y avait la page société, économie et affaires. Et tous les jours, dans le journal
30:26C'était le monde, on apprenait qui avait piqué dans la caisse. Et c'était tellement régulier. Je me suis dit que c'est absurde, cette société.
30:32— Les années 80-90. — Voilà. C'est absurde, cette société, où en fait, la corruption, elle devient une page dans le journal,
30:38parce qu'il y a assez de délits pour remplir une page tous les jours. Et finalement, voilà, c'est normal. D'ailleurs, tout le monde s'était un peu habitué.
30:47On disait « Oui, si j'étais élu, je ferais pareil ». Les gens avaient ce type de discours. C'est normal. Et ça m'a mis en colère.
30:54Et d'ailleurs, le titre de mon livre, de mon premier essai, c'était « La colère et le courage ». Je crois qu'à un moment donné,
30:59on est en colère face à ce qui existe. Et on a peut-être une forme de courage pour essayer de changer certaines choses.
31:05Donc c'était ce qui m'a animé. Je suis toujours en colère. Voilà. Et puis j'ai pas encore complètement perdu l'espoir de changer les choses.
31:13Merci beaucoup, Jean-Christophe Piccard. Merci, Frédéric. Merci à tous de nous avoir suivis.
31:18Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission, à Christelle Benjamin pour sa préparation.
31:24On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau rendez-vous de l'Interview. Voilà, une bonne journée à tous.

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