Le député et président de l’UDR, Éric Ciotti, est l’invité du rendez-vous en vidéo de Nice-Matin. Il aborde les sujets d’actualité locale, nationale et internationale.
Eric Ciotti, député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes et président de l’UDR (Union des droites) est l’invité de notre grand entretien vidéo, l’Interview à la une, à regarder ci-contre.
L’élu maralpin évoque l’actualité avec, notamment, les élections américaines. Il salue l’élection de Donald Trump, « qui est une victoire contre le politiquement correct ».
Il parle de tout ce qui l’oppose à Christian Estrosi, le maire de Nice dont il ne dit pas clairement qu’il convoite le poste - « je l’annoncerai le moment venu » - tout en affirmant s’y préparer.
Eric Ciotti revient aussi sur ses liens avec le Rassemblement national, considérant « n’avoir pas quitté [s]a famille politique », expliquant être « fidèles à [s]es convictions, [s]es électeurs ». Et égratigne au passage la macronie.
Retrouvez le compte rendu écrit dans Nice-Matin du 9 novembre 2024.
Eric Ciotti, député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes et président de l’UDR (Union des droites) est l’invité de notre grand entretien vidéo, l’Interview à la une, à regarder ci-contre.
L’élu maralpin évoque l’actualité avec, notamment, les élections américaines. Il salue l’élection de Donald Trump, « qui est une victoire contre le politiquement correct ».
Il parle de tout ce qui l’oppose à Christian Estrosi, le maire de Nice dont il ne dit pas clairement qu’il convoite le poste - « je l’annoncerai le moment venu » - tout en affirmant s’y préparer.
Eric Ciotti revient aussi sur ses liens avec le Rassemblement national, considérant « n’avoir pas quitté [s]a famille politique », expliquant être « fidèles à [s]es convictions, [s]es électeurs ». Et égratigne au passage la macronie.
Retrouvez le compte rendu écrit dans Nice-Matin du 9 novembre 2024.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'Interview à la Une, l'émission vidéo de la rédaction
00:16de Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Maurice,
00:19c'est le chef de l'édition de Nice.
00:21Bonjour Frédéric.
00:22Bonjour Denis.
00:23Notre invité aujourd'hui, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président
00:27de l'UDR.
00:28Bonjour Eric Ciotti.
00:30Merci de votre invitation.
00:31Eric Ciotti, on commence par une question d'actualité, des supporters israéliens ont
00:35été très violemment agressés cette nuit en marge d'une rencontre de foot à Amsterdam,
00:40des violences qui créent une émotion considérable.
00:43Dans ces conditions, est-ce que le match au Stade de France-France-Israël prévu jeudi
00:48prochain sous haute sécurité peut se tenir normalement ?
00:51Il doit se tenir, mais avant de dire notre volonté de ne pas céder face à la violence,
00:58je veux condamner ce qui s'est passé, c'est un véritable pogrom des supporters israéliens.
01:04Vous avez parlé ce matin de nuit de cristal.
01:06Ils ont été jetés à l'eau parce qu'ils sont israéliens, parce qu'ils sont juifs,
01:10c'est une abomination absolue, il ne faut pas céder et ne pas tenir ce match serait
01:16céder à la provocation, à la haine, à la violence, une démocratie ne peut pas céder
01:22à cette forme de tyrannie qui s'annonce.
01:25Vous avez appelé ce matin à un électrochoc, cet électrochoc qui doit conduire à quoi ?
01:30À faire en sorte que la haine, l'antisémitisme, la violence n'ait pas sa place dans une démocratie,
01:43dans une société qui se doit d'être apaisée, qui se doit de respecter toutes les opinions,
01:49tous les points de vue.
01:50On n'a pas à importer le conflit qui se déroule aujourd'hui au Moyen-Orient dans
01:57notre pays et il faut être extrêmement ferme contre tous ceux qui tentent d'importer
02:03ce conflit sur notre territoire.
02:05Mercredi, vous avez été un des premiers à saluer avec enthousiasme l'élection de
02:10Donald Trump.
02:11Vous avez évoqué un espoir pour la paix.
02:14Est-ce que cette élection peut réellement changer quelque chose sur le terrain des conflits
02:17mondiaux ?
02:19Je l'espère en tout cas et je le crois.
02:21On voit qu'aujourd'hui nous sommes dans une situation de tension extrême.
02:25Paradoxalement, lorsque les démocrates sont au pouvoir aux États-Unis, on constate dans
02:30l'histoire que ce sont les moments où les tensions et les conflits ont été les plus
02:35exacerbés.
02:36Ce sont plus des votes en guerre quelque part que les républicains parce que peut-être
02:39les républicains sont plus dissuasifs.
02:42C'est l'espoir que je forme.
02:44On voit bien que la situation est figée dans le conflit en Ukraine et qu'il faut en sortir
02:50un moment, qu'il faut recommencer à parler de paix et c'est la même chose au Moyen-Orient.
02:56Donc, je fais le pari que sans doute la puissance que donne la force de l'élection de Donald
03:04Trump avec plus de 6 millions de voix d'avance lui permettra de rentrer sur de nouveaux terrains.
03:11En tout cas, ce que j'ai toujours pensé, c'est ce que j'ai toujours défendu.
03:15J'ai été un des rares à dire avant l'élection que je préférais son élection.
03:20Il a sa personnalité, elle est naturellement très controversée.
03:25Mais en termes de politique, moi je préfère les messages qu'il a lancés, le combat contre
03:31le wokisme, le combat contre l'immigration de masse, le combat pour le pouvoir d'achat
03:36et la paix, finalement on s'y retrouve.
03:38On va y venir, mais sur l'Ukraine, si la paix consiste à donner raison au plus fort,
03:42c'est-à-dire à Vladimir Poutine, qui est quand même à l'origine de ce massacre
03:45épouvantable, si donc Donald Trump lui donne raison, est-ce que vous applaudiriez cette
03:52forme de façon de sortir du conflit ?
03:56On ne peut pas préjuger des moyens de sortir du conflit, mais une paix, soit on va pendant
04:03des années, dans la continuation de cette boucherie qui a fait des centaines de milliers
04:09de victimes, on parle de 500 000 à l'Ukraine, soit on décide d'en faire une guerre mondiale,
04:18ce que je ne souhaite à aucun prix, avec une surenchère, parce que jusqu'où on s'arrête ?
04:23On va frapper le sol russe avec des armes de quelle nature ? En risquant une réplique
04:29nucléaire ? À un moment, la paix nécessite sans doute des concessions de part et d'autre.
04:35On ne peut pas en préjuger aujourd'hui, mais réouvrir ce chemin de paix me paraît
04:41exigeant.
04:42Il faudra naturellement, ça ne peut pas être une victoire russe par rapport à cette agression
04:49que je condamne, ça ne peut pas peut-être figer la situation telle qu'elle était
04:54auparavant.
04:55Vous avez déclaré voir dans cette élection, l'élection de Donald Trump, un chemin pour
05:01la droite, pour les droites en France, ce chemin il pourrait ressembler à quoi ?
05:04En tout cas, moi j'ai salué cette victoire parce que c'était aussi une victoire contre
05:11le politiquement correct, y compris dans notre pays, d'ailleurs on se permet de juger,
05:17les Etats-Unis ont leur mode de vie politique qui sont très différents des nôtres, de
05:24France.
05:25Le budget de cette campagne présidentielle, c'est 20 milliards d'euros, on va dire,
05:30de dollars.
05:31Le budget d'une présidentielle en France, c'est 20 millions d'euros, donc ça veut
05:36dire qu'on est dans des échelles totalement différentes.
05:40Il y a eu deux tentatives d'assassinat, il y a eu des coups de communication extraordinaires
05:45mais je voyais les commentateurs français avec leur a priori, avec leur posture, très
05:50souvent quand même, il ne faut pas se le cacher, très orientés à gauche, qui ont
05:54porté des jugements.
05:55Qu'ils soient désavoués, ça ne m'a pas fait de peine.
05:58On va arriver en France, est-ce que vous ne regrettez pas, de temps en temps, le matin
06:06en vous rasant, d'avoir quitté votre famille politique, en tout cas d'avoir fait un choix
06:12différent le 11 juin ? On se dit qu'aujourd'hui vous pourriez être à la place de Bruno Retailleau.
06:17Je ne le crois pas, parce que ça voudrait dire que j'aurais quitté mes convictions.
06:22Moi je ne considère pas avoir quitté ma famille politique.
06:25Je suis gaulliste, mon parti s'appelle l'UDR, c'était le nom du parti du général de
06:30Gaulle dont nous commémorerons demain l'anniversaire de la mort, je suis plus que jamais gaulliste
06:38parce que le gaullisme c'est le refus du renoncement, c'est le sursaut, et notre
06:45pays plus que jamais a besoin du sursaut.
06:47Je dirais que c'est ma famille politique qui, quelque part, a quitté ses valeurs,
06:51en rejoignant aujourd'hui le macronisme.
06:53Donc je suis fidèle à mes convictions, je suis fidèle à mes électeurs.
06:58Moi, quand je suis dans les rues de Nice, je peux regarder mes électeurs droit dans
07:02les yeux.
07:03Je n'ai pas le sentiment de les avoir trahis, bien au contraire, parce que c'est ce qu'ils
07:09me disent dans une immense majorité, qu'est-ce qu'ils voulaient ? Face à l'union des
07:15gauches, dominée par l'extrême gauche de Mélenchon, les droites ne pourraient toujours
07:21pas s'unir, se rassembler ? Bien sûr qu'on a des différences, j'en ai avec le Rassemblement
07:26national, je n'ai pas voté la réforme des retraites, mais pour autant, les membres
07:31du Rassemblement national, Jordan Bardella, Marine Le Pen, aiment la France, ce sont des
07:36patriotes, nos points de vue sur la sécurité, sur l'immigration, d'ailleurs avec Bruno
07:44Retailleau, sont assez similaires, qui peut établir une différence en ce que dit Bruno
07:49Retailleau et ce que dit Marine Le Pen sincèrement.
07:52Donc arrêtons de créer des différences là où il n'y en a pas, notre pays est en crise,
07:58en crise majeure, il est menacé de déclin, il a des menaces extérieures, il a des menaces
08:04intérieures, il est en quasi-faillite budgétaire, il est victime d'une immigration de masse,
08:10la violence est dans nos rues et on ne pourrait pas se rassembler, s'unir, on interdirait
08:15à la droite de travailler ensemble, moi je le refuse, d'autres ont choisi, dans mon
08:21ancienne famille politique, et c'est là où je dis que la trahison est là, ont choisi
08:25de s'allier avec Emmanuel Macron qui nous a conduit dans cette situation, et pire, on
08:31conduit au second tour de s'allier avec M.Bélenchon, ce qui pour moi est une abomination.
08:37Est-ce qu'il qualifie quelqu'un comme M.Retailleau, justement, le fait de s'associer
08:39à un gouvernement d'union avec les macronistes ?
08:42En tout cas, ça le prive d'action, on voit bien les contradictions auxquelles il est
08:46confronté.
08:47Bruno Retailleau, j'ai beaucoup travaillé avec lui, j'ai du respect, j'ai de l'amitié,
08:51on se parle, on doit se voir, il n'y a pas de problème, et je l'aiderai à la tête
08:58de mon groupe à l'Assemblée Nationale, dans toutes les mesures qu'il prendra au
09:02service de la France, pour l'immigration, pour la sécurité, il n'y a pas de souci
09:05là-dessus.
09:06Mais quand on voit le discours qu'il tient, qui est assez ferme, dans les mots en tout
09:11cas, dans les mots, on voit bien qu'il ne peut pas le traduire dans les actes, il est
09:16contredit.
09:17C'est le cas notamment pour la lutte contre le narcotrafic, il est à Marseille en ce
09:20moment avec Didier Migaud, est-ce que son approche est la bonne ?
09:24Il est contredit par Didier Migaud très souvent, il a été contredit par la ministre de la
09:30santé, madame Dariussecq, sur le changement de l'AME, donc on voit bien qu'il y a
09:36un discours très fort dans les mots et très faible dans les actes, et attention parce
09:42que depuis des années, on a ces grands discours, on les a eus, même du temps de Nicolas Sarkozy,
09:50je le dis avec humilité, le Karcher notamment, beaucoup d'électeurs me disent mais il
09:54est où le Karcher, il a été passé tant, c'est pour ça qu'on a perdu, on a eu des
09:59mots très forts avec Darmanin, et là on réitère le scénario, mais à un moment
10:05il faudra arrêter de parler, c'est ce qu'on a dit à l'Assemblée cette semaine après
10:11la mort du jeune Nicolas Anardèche, on a dit arrêtez de parler, taisez-vous, agissez.
10:19Est-ce que le gouvernement de Michel Barnier n'a aucune chance de réussir selon vous ?
10:24Moi je souhaite que le gouvernement serve la France, après il est dans une situation
10:32impossible, faites de contradictions, comment voulez-vous être cohérent quand on est à
10:38la fois élu par les amis désignés par M. Macron, avec les trois quarts des ministres
10:45qui sont des amis de M. Macron, avec un directeur de cabinet qui a été celui de M. Le Maire,
10:50l'homme des mille milliards d'euros de dette désigné par M. Macron, et que cette
10:55majorité bancale, très relative, elle n'est présente que grâce au soutien de l'extrême
11:02gauche de LFI, parce que c'est ça le péché originel de ce gouvernement, ce socle minoritaire,
11:11il a été élu grâce au retrait de candidats de gauche et au désistement dans ce pseudo
11:19franc républicain, mais qui n'a aucun sens parce que c'est l'alliance de la carpe et du lapin.
11:24Qu'est-ce qui justifiera de censurer ce gouvernement ? Et pourquoi vous attendez ? Pourquoi pas dès le
11:30budget par exemple ? Nous nous avons posé, je l'ai dit dans le débat budgétaire, moi vous savez
11:38quand je présidais LR on avait fixé trois lignes rouges, c'était refuser de désindexer les retraites,
11:44parce que les retraités d'aujourd'hui sont ceux qui ont servi la francière, ils ont cotisé
11:50et on leur dit maintenant votre retraite elle ne sera pas celle qu'on vous avait dit et qui était
11:55conforme à vos cotisations, c'est une trahison du contrat social. Deux, on avait dit pas d'augmentation
12:02d'impôt, or le budget qui est présenté, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Haut conseil des
12:06finances publiques, conduit à 30 milliards d'euros d'augmentation d'impôt et en même temps on ne fait
12:13aucune économie. On continue à laisser divaguer les dépenses de l'état de 2,1%, ce n'est pas rien,
12:24c'est plusieurs dizaines de milliards d'euros de dépenses supplémentaires, donc pas d'économie,
12:30alors que quand il y a une difficulté pour un ménage ou pour une entreprise, la seule solution
12:36c'est de diminuer les dépenses. L'état vit à crédit, ce n'est plus possible, on a 3228 milliards
12:44d'euros de dettes aujourd'hui, c'est-à-dire 1000 milliards d'euros de dettes de plus depuis que
12:51monsieur Macron a été élu, on va dans le mur et on y va en claxonnant, il faut arrêter.
12:57Et pourtant vous demandez à quoi il coûte sécurité, c'est-à-dire en dépit de ces
13:01baises de dépenses publiques. Bien sûr, parce qu'il faut réaffecter différemment les dépenses de
13:06l'état. L'état dépense mal, l'état doit dépenser différemment et mieux. Pourquoi est fait l'état ? Pour
13:15assurer la sécurité, pour garantir notre défense nationale, pour gérer la diplomatie, pour
13:24administrer la justice, ce sont les quatre piliers. L'éducation peut être faite, elle est nationale,
13:32mais il y a le secteur privé qui joue son rôle, qui le fait très bien d'ailleurs, il a été attaqué
13:38par la gauche. L'hôpital, il y a un hôpital public, mais il y a un secteur privé qui fonctionne
13:43bien. Mais on n'imagine pas privatiser la justice, la sécurité ni la défense nationale, ce sont les
13:50missions que personne d'autre ne peut faire à la place de l'état. Ces missions, en 50 ans, elles ont
13:55vu leurs moyens divisés par deux, alors que les missions sociales de l'état ont été multipliées
14:02par trois. À un moment, il faut affecter l'argent public différemment. Autrement, à quoi on constate ?
14:07On dépense le plus en Europe d'argent public. Pour financer ces dépenses, on a les impôts et les
14:14charges les plus élevés au monde et on a la dette parmi la plus élevée en Europe. Il n'y a plus que
14:22la Grèce et l'Italie qui sont devant nous et on paye des taux d'intérêt pour financer cette dette
14:28qui sont en train d'augmenter dangereusement. Aujourd'hui, le budget de la dette, du remboursement
14:34de la dette, ce sera en 2024 55 milliards d'euros, peut-être presque 60 selon l'évolution des taux
14:42en 2025. C'est-à-dire, c'est l'équivalent du budget de l'éducation nationale et c'est trois fois
14:49le budget de l'intérieur. Quand vous me dites où on met des moyens pour la sécurité, le
14:56remboursement de la dette, c'est trois fois les moyens qu'on met pour notre sécurité. C'est
15:02complètement incohérent. Alors, on va revenir au choix que vous avez fait, qui a beaucoup fait
15:05parler effectivement le 11 juin de proposer des accords avec le Rassemblement national.
15:13Qu'en pensent les Niçois ? Pour le savoir, Tristan Gasparo est allé leur tendre son micro.
15:17Eric Ciotti, bonjour. Comme vous le voyez, on est sur la place Masséna et j'ai pu rencontrer des
15:21Niçois et leur demander si vous avez bien fait de vous rapprocher du Rassemblement national. Je
15:25vous laisse les écouter. Je pense qu'Eric Ciotti a bien fait de faire ce qu'il a fait. C'était
15:30nécessaire. Oui, il a bien fait. Il faut des gars comme Eric Ciotti. Déjà, quand il est venu à
15:35l'Assemblée nationale, il est venu avec de bonnes idées. Sincèrement, nous, on est pour. Oui,
15:40bien sûr, parce qu'il faut se regrouper quand on est un petit parti parce que sinon, on n'a pas
15:46de visibilité publique. Oui, c'est très bon. On peut dire ce qu'on veut, ça ne changera pas. Pas
15:51du tout. Le Rassemblement national, c'est un mouvement populiste. Actuellement, en France
15:56et de par le monde, on est dans un débat entre la démocratie et le populisme. Pour ma part,
16:02j'ai choisi la démocratie. Que vous inspirent ces réactions et ces tranchées ? D'abord,
16:07c'est difficile d'apprécier sur un micro-trottoir. La seule vérité, elle est dans les urnes. Je
16:13crois que les Niçois, au mois de juin dernier, ils ont tranché assez clairement puisque j'ai été
16:18réélu dans la première circonscription député face à une opposition à la fois de l'extrême gauche
16:25et du maire de Nice. Moins facilement que d'autres de vos collègues qui ont été élus beaucoup plus
16:30facilement. Les candidats que j'ai soutenus à Nice, Christelle Dentourny et Bernard Schex,
16:37qui ont eu le même engagement que moi, ont été élus. Les trois circonscriptions de Nice,
16:42c'est inédit depuis très longtemps, depuis Jacques Médecin. On a les trois circonscriptions dans le
16:51même groupe. Donc pour moi, la confiance des Niçoises et des Niçois, elle a été massive
16:56puisque on est arrivé très largement en tête. On a gagné Christelle Dentourny au premier tour,
17:02Bernard Schex au second avec des majorités fortes. Les deuxièmes candidats en moyenne étaient les
17:09candidats de gauche ou d'extrême gauche. Et les troisième, encore bien plus loin,
17:14étaient ceux de Christian Estrosi. Donc moi, je la sens cette confiance. Elle est dans la rue. Il y
17:20a eu beaucoup de participation aux élections législatives. Bien sûr, le choix que j'ai fait,
17:24il est clivant. Moi, mes électeurs, ceux que je crois, avec lesquels j'ai une confiance depuis
17:322007 qui n'a jamais été démentie, ils m'ont demandé de faire ça. Et encore une fois, j'ai le
17:38sentiment d'avoir été fidèle au mandat qu'ils m'ont confié. D'autres, et je respecte leur choix,
17:44ne sont pas favorables. Une personne interrogée disait qu'il y a une différence entre la
17:50démocratie et le populisme. Attention, ce mot populisme, ça veut dire quoi ? Ça veut dire le
17:57mépris du peuple. Ça veut dire que le peuple a tort. C'est ce qui s'est passé un peu dans
18:02l'élection aux États-Unis. Il y a une forme d'élite qui dit que le peuple a tort. Nous,
18:09on sait à la place du peuple. On sait sur l'immigration. Il faut qu'il y ait toujours
18:14plus d'immigration. On sait sur la sécurité. Il faut protéger les droits des délinquants.
18:20Et bien, à un moment, le peuple, il se révolte. Il dit, nous, ce n'est pas ce qu'on pense. Et la
18:26démocratie, c'est le gouvernement du peuple. C'est le peuple, c'est la loi, c'est l'expression
18:33de la volonté générale. Et heureusement, chaque voix compte. Aussi bien celle du journaliste de
18:42l'Ibée qui donne des leçons que de l'électeur qui se prononce comme cette femme pleine de bon
18:49sens dans les rues de Nice. Vous avez noué une nouvelle relation avec Marine Le Pen. Vous parlez
18:55fréquemment. Pourquoi n'étiez-vous pas à ses côtés lors de la rentrée du Rassemblement national
19:03à Nice, il y a un mois ? Parce que nous avons deux formations politiques différentes. J'ai
19:10souhaité bâtir cette alliance. Elle était, vous l'avez rappelé, inédite. Je crois avoir ouvert
19:14une brèche qui est désormais inéluctable. Et nous allons aller, dans toutes les échéances,
19:19vers cette union des droites. Pour autant, on n'est pas dans la même famille politique. J'ai
19:24rappelé tout à l'heure, en parlant du général de Gaulle, mon histoire personnelle, celle de mes
19:29convictions. C'était la rentrée du Rassemblement national. Je n'y suis pas allé parce que c'était
19:36une réunion partisane, comme moi quand j'ai lancé l'UDR à Levins. Voilà, ça ne nous empêche pas,
19:42je serai mardi au lancement du livre de Jordan Mardela. J'ai participé, nous participons à un
19:49intergroupe à l'Assemblée nationale que nous présidons avec Marine Le Pen. Je suis heureux
19:54de la loyauté de cet accord, de cette relation. Pour autant, ça n'efface pas nos différences,
20:00notre histoire. Il y en a, je le redis, sur l'économie, il y a des différences. Moi,
20:05je suis beaucoup plus libéral, sans doute. Je prône la liberté économique dans notre pays,
20:12en Europe, et une souveraineté économique aux frontières de l'Europe. Il peut y avoir des
20:18nuances, mais nos points de vue se rapprochent de plus en plus. Sur l'économie, est-ce qu'il faut
20:23faire œil pour œil, dent pour dent avec Donald Trump qui menace d'augmenter les droits de douane
20:28de 10 à 20% ? S'il applique ça avec les produits français, notamment les vins de notre région,
20:31est-ce qu'il faudra faire la même chose pour protéger l'Europe ? Le problème, c'est moins
20:35les États-Unis que la Chine pour nous. Vous savez, aujourd'hui, on ne produit quasiment plus dans
20:41notre pays. Je caricature un peu, mais l'industrie est passée depuis 1981 de 20% de la production à
20:47à peine 11%. Donc, si on se protège, mais qu'on ne produit plus rien, ça ne sert à rien.
20:55Clairement, avec les États-Unis, si jamais les droits de douane...
20:58Il faut bâtir cette relation. Moi, je dirais que la naïveté, elle a surtout été avec la Chine,
21:05parce que quand on importe des voitures électriques chinoises et qu'on interdit le moteur technique
21:13en Europe, on est en train de massacrer notre industrie automobile. Ce sont des millions
21:19d'emplois qui sont potentiellement menacés, des sous-traitants en France, des PME, et on voit
21:27aujourd'hui que la situation économique se dégrade parce qu'on a fait des choix européens et surtout
21:35français, tragiques. J'en prendrai trois très brièvement. La retraite à 60 ans en 1981,
21:40les 35 heures en 1998 avec M. Jospin et le fait qu'on a porté atteinte au modèle nucléaire avec
21:51M. Hollande. Trois leaders socialistes, Mitterrand, Jospin, Hollande. C'est une partie des causes de
21:58l'effondrement français. Vous nous avez dit tout à l'heure, Éric Ciotti, que la seule vérité est
22:04dans les urnes. Vous ne faites pas vraiment mystère de votre intention de vous présenter à la mairie
22:09de Nice en 2026. Quand l'annoncerez-vous ? Le moment venu. On n'est pas encore dans le temps de la
22:20campagne électorale, il y a encore 18 mois, mais j'ai toujours dit que je me préparais à cette
22:26échéance. Je vais presque tous les jours à la rencontre des niçoises et des niçois. Hier,
22:31j'étais encore dans la plaine du Var, dans la résidence Kairos, 40 appartements des niçoises
22:37et des niçois qui sont emmurés par des tours de béton de 12 étages autour d'eux.
22:44Oui, Christophe Astrozy vous dit que depuis le début, vous êtes associé au développement de
22:49cette éco-vallée en tant que département. Pourquoi ne vous êtes-vous pas opposé ?
22:52Je vais revenir, si vous le permettez, sur ce sujet. Pour dire mon engagement pour Nice. Je
22:58suis niçois, j'aime passionnément Nice. Nice ne m'a jamais trahi. Les niçoises et les niçois
23:04m'ont toujours fait confiance. Je vois aujourd'hui que notre ville se dégrade. La situation budgétaire
23:10est en quasi-faillite et s'il n'y avait pas des gouvernements pour dissimuler la réalité de la
23:15situation financière, le budget de la métropole devrait être sous tutelle. C'est quoi la réalité
23:22financière de la métropole ? La réalité de la situation financière, c'est une dette entre la
23:29métropole et la ville de Nice, agrégée de 2,3 milliards d'euros. Si on y rajoute le budget de
23:36la régie des eaux et notamment l'emprunt de 800 millions d'euros pour Aliotis, on est à plus de
23:413 milliards d'euros de dette. Ça veut dire que la dette par habitant est presque à 5 000 euros,
23:46à 4 700. Celle de Paris, de Madame Hidalgo, est à 4 000 euros. Donc on s'est endetté de façon
23:54déraisonnée. Et comme on ne peut plus s'endetter aujourd'hui parce que les banques ne prêtent
23:58quasiment plus, il y a cette folie fiscale qui frappe les niçois avec l'augmentation de la
24:04taxe foncière de 19,2%. Si on rajoute les 3,7% d'augmentation votée au plan national,
24:13on a une augmentation qui est délirante. Depuis 2008, quelqu'un qui est propriétaire d'un studio,
24:19c'est pas un riche, d'un deux pièces dans le cœur de Nice, il a vu sa taxe foncière multipliée
24:26quasiment par deux. Hier, pour revenir à la plaine du Var, dans cette résidence qui n'est pas une
24:33résidence de luxe, elle est à côté du siège historique de Nice ce matin. Une dame qui a
24:38un trois pièces me disait qu'elle a reçu une augmentation de la taxe d'habitation de 300
24:44euros. Elle me dit en même temps de la taxe foncière. La taxe d'habitation n'existe plus,
24:51sauf pour les résidents secondaires et la taxe d'habitation a augmenté de 60% pour les résidents
24:58secondaires. Ce qui est aussi une injustice parce que quelqu'un qui habite à Saint-Martin-Vésubie,
25:02qui est un appartement à Nice, voit une augmentation à la fois de la taxe foncière et de la taxe
25:07d'habitation. Rapidement, qu'est-ce que vous répondez au maire quand il vous dit mais depuis
25:10le début vous êtes associé au développement de cette éco-vallée, pourquoi vous semblez
25:13découvrir aujourd'hui cette bétonisation ? J'ai participé à la création d'éco-vallée.
25:17Christian Estrosi était ministre de l'aménagement du territoire, c'était en 2005,
25:21donc ça fait presque 20 ans. Pourquoi on a voulu faire éco-vallée ? Parce qu'on constatait
25:29qu'il y avait une urbanisation anarchique de la Plaine du Var. L'empilement de boîtes à chaussures,
25:35de métro en passant par Carrefour, Leclerc, le Roi Merlin, de l'urbanisme commercial désordonné,
25:44une architecture horrible, pas de cohérence, pas de vie, et en même temps cet urbanisme
25:52commercial tuait le centre-ville en affaiblissant le petit commerce. Et moi je suis pour le petit
25:58commerce de cœur de ville. Et on avait dit c'est un espace naturel, il y a de l'agriculture donc
26:04il faut mettre de la rationalité. Mais là on est passé dans une dérive. Le département a été
26:10associé à toutes les phases du développement de l'éco-vallée. Prenez la délibération de 2019 du
26:14conseil départemental, nous contestons cette évolution et aujourd'hui nous nous opposons et
26:21nous sommes en train de l'écrire et nous le disons, nous ne participerons plus au financement
26:27supplémentaire qui nous est demandé tant que cette bétonisation est freinée. Mais regardez,
26:33hier votre journaliste était sur place, c'est délirant, c'est délirant et en plus c'est
26:39quartier n'ont pas de vie, ils ne vivent pas, il n'y a pas de petit commerce. On crée potentiellement
26:45dans l'éco-vallée entre 13 000 et 20 000 logements supplémentaires. C'est l'équivalent de cagnes
26:52sur mer et entre la digue des français, l'école de la digue et l'alliance riviera, il est prévu
27:012500 logements sociaux, c'est-à-dire plus que les moulins, à proximité des moulins. On voit ce qui
27:09se passe aux moulins et je n'ai pas envie que toute cette zone aujourd'hui subisse les mêmes
27:14conséquences, notamment avec le narcotrafic qui n'est toujours pas et malheureusement qui continue
27:21à se développer aux moulins. A contrario vous parlez d'une ville qui décline mais pour autant
27:24Nice n'a jamais connu une embellie pareille sur le plan du tourisme de luxe avec tous ces hôtels
27:31qui ont ouvert, avec ces commerces de luxe qui ont ouvert. Est-ce que ça du coup vous applaudissez
27:35le bilan de Christian Estrosi sur ce domaine-là au moins ? Il y a une dichotomie, la ville est
27:39belle, elle était belle avant Christian Estrosi heureusement. Elle est encore plus belle aujourd'hui,
27:43avec la visualisation des rues. La ville a été embellie par Jacques Perra avec la ligne 1 du
27:49tramway, avec l'aménagement de Robacapé où Christian Estrosi a réalisé de beaux aménagements.
27:56La première partie de la coulée verte, j'étais son premier adjoint, tant nous l'avons fait ensemble,
28:01c'était dans son projet de 2008, j'y ai participé, le département l'a financé. Bien sûr qu'il y a
28:07eu des projets positifs, la ligne 2 du tramway mais aujourd'hui on a, et c'est ce que je regrette,
28:15la façade est belle mais derrière c'est un peu un décor Potemkin, on voit qu'il y a des quartiers
28:22qui s'affaiblissent. Il n'y a plus de proximité, l'état de nos écoles, le déficit de places de
28:28crèche, les équipements sportifs. On a de grands événements sportifs, c'est bien, ils sont
28:34néanmoins très coûteux mais regardez l'état de nos gymnases, de la salle, les rites, tous les clubs
28:39sportifs et je vois souvent leurs dirigeants me disent on n'a plus de structure sportive. Donc
28:45il y a cette vie quotidienne des Niçois, le réseau routier de nos collines qu'il faut traiter
28:52aujourd'hui. La politique ce n'est pas que de la façade, ce n'est pas que de la communication.
28:58Nice, bien sûr, vit en grande partie du tourisme et on doit être attractif mais Nice c'est aussi
29:06la ville des Niçoises et des Niçois qui ne peuvent pas être oubliés. Il y a quelque temps
29:11Christian Estrosi a dit, si je suis réélu ça sera mon quatrième mandat, je me consacrerai
29:18aux Niçois. Ça veut dire que depuis 18 ans, c'est quelque part un peu un aveu, il a oublié les
29:25Niçois pour une politique de prestige. Mais après vous dites la ville va bien, elle va bien sur le
29:32tourisme comme toutes les villes de la Côte d'Azur. Elle a fait un mot quand même, notamment sur le
29:37tourisme haut de gamme. Regardez l'hiver, on n'a plus de tourisme d'affaires. On n'a plus de
29:43tourisme d'affaires, il est essentiellement à Cannes et à Monaco avec la destruction d'Acropolis
29:47qui est une folie économique. Non parce qu'on a perdu des congrès très importants, les congrès
29:55des ORL qui est désormais à Cannes. La Côte d'Azur va bien au niveau touristique mais pour
30:03revenir à l'économie, combien a-t-on créé d'emplois dans Écovalet ? C'est aussi ça le
30:08problème parce qu'on reparlait de la bétonisation, il y a beaucoup de bureaux très souvent vides ou
30:14loués par la métropole. Donc le projet économique me paraît assez déséquilibré aujourd'hui. On ne
30:20peut pas se reposer que sur les services, que sur le luxe. Pour créer des emplois il faut aussi de la
30:26production et Écovalet c'était aussi son objectif et pour l'instant il n'est pas rempli. Juste une
30:33question, si la gauche fait une candidature unique, arrive à une candidature unique au
30:37municipal de 2026, est-ce qu'il faudra en passer par une primaire de droite pour éviter que la
30:42droite perde la ville de Nice ? Est-ce que vous êtes prêt à faire une primaire avec Christian
30:45Estrosi par exemple ? Non, ça je ne crois pas. Donc vous êtes prêt à dire, tant pis, la gauche peut passer au
30:50deuxième tour ? La gauche ne passera pas au second tour. Si je suis candidat, les chances de
30:56victoire seront importantes. Hier, 18 maires ont quitté le conseil métropolitain, ils accusent
31:02son président de les avoir mis à l'écart. Est-ce que c'est une illustration de plus de la guerre
31:08que vous vous livrez avec Christian Estrosi ? Non, Christian Estrosi essaie d'installer un clivage
31:16politicien à la métropole. C'est une erreur, c'est même une faute. La métropole n'est pas une
31:22structure politique. Une mairie, oui, puisqu'elle est le fruit d'une élection politique. La métropole,
31:28ce sont l'addition de communes qui ont décidé librement au départ, et de plus en plus de façon
31:34forcée malheureusement, de travailler ensemble, de mutualiser des moyens. À l'époque, quand ça a
31:43été créé, c'était pour dire on additionne nos forces, par exemple sur le traitement des déchets
31:49ménagers, des ordures ménagères, des transports, de l'eau, de l'assainissement, ça coûtera moins.
31:55Au final, ça coûte beaucoup plus, parce que c'est très mal géré. Les maires ont le sentiment de
32:01voir leur droit légitime, parce qu'il est tenu par la démocratie, ce sont les électeurs qui leur
32:09ont donné, aujourd'hui complètement méprisés. Ils sont humiliés. On leur dit il faut que vous
32:15adhériez à la majorité macroniste, autrement on vous met dans l'opposition. En les traitant d'extrême
32:21droite, insulte suprême, de fasciste. Il y a des maires qui viennent du parti communiste qui ont
32:27quitté hier la salle. J'ai parlé avec certains d'entre eux, ils m'ont dit mais c'est scandaleux,
32:34on est humilié, on est insulté, on est méprisé. J'y vois le signe d'une dérive autocratique.
32:43Voilà, c'est le fait du prince. Il y a tous ceux qui ne sont pas, ne partagent pas la vision
32:51aujourd'hui, qui est de plus en plus délirante sur beaucoup de sujets, du monarque qui dirige,
32:57ils n'ont pas le droit de parler. Mais quelle conception de la démocratie ?
33:01Qu'est-ce que vous dites aux représentants des 33 communes qui sont restées,
33:03représentées au conseil métropolitain hier et donc qui ne sont pas parties ?
33:05Beaucoup d'entre eux. Moi, je n'ai pas voulu faire de groupe à la métropole. J'aurais pu,
33:12il y a mes amis qui sont élus, qui sont maires, parce que je considère que la politique n'a pas
33:18sa place à la métropole. Non, moi je respecte tous les choix des maires, certains qui sont
33:25restés me disent leur malaise, qu'on les est contraints à faire ce choix, parce qu'on se parle,
33:31je leur parle. Beaucoup d'entre eux sont mes amis. Dans ceux qui sont restés, il y en a même
33:38qui sont mon suppléant au département. Il n'y a pas de problème entre eux. Moi, je ne leur ai
33:44jamais mis de pression. Après, vous demandez-leur pourquoi ils sont restés et qu'est-ce qu'on leur
33:51a dit ? Et aussi les discours qui ont été tenus en disant, si tu ne signes pas, il n'y aura plus de
33:57projet pour ta commune. Ça, c'est totalement honteux, c'est totalement honteux. Ce n'est pas
34:02ma conception de la démocratie. Alors, avant de terminer, on passe à la question perso.
34:07Éric Ciotti, depuis la rentrée, vous multipliez les petites phrases, les déclarations au choc,
34:19les coups médiatiques. On vous voit presque tous les jours sur les plateaux de télé. Est-ce une
34:22stratégie pour vous distinguer dans le paysage politique français coincé entre la droite et
34:26l'extrême droite ? Quand on fait de la politique, quand on a des responsabilités nationales, je
34:33préside un parti, un groupe politique à l'Assemblée nationale. Il faut s'exprimer, il faut
34:40défendre ses convictions. C'est ce que je fais. On est dans un monde médiatique. Vous y participez.
34:47Aujourd'hui, l'information, on peut le déplorer. Elle est souvent réductrice,
34:52elle est souvent caricaturale, mais je crois qu'il est important d'informer. Ce qui compte pour moi,
34:59ce qui prime, c'est le fond. Ce sont mes convictions, ce sont mes idées. Je pourrais
35:04les résumer assez facilement. L'autorité, restaurer l'autorité en France, défendre la
35:09liberté économique. Je vais proposer une grande loi de suppression des normes des organismes qui
35:15ne servent à rien, comme les ARS, l'OFB. On a 473 agences. Privatiser certaines entreprises qui
35:25n'ont rien à faire dans le secteur public aujourd'hui parce que j'ai la faiblesse de
35:29croire que le privé gère mieux que le public. Tout ça, ce sont mes convictions. Défendre un
35:36certain mode de vie français, l'identité, défendre notre identité. Autorité, identité,
35:41liberté. J'ai des valeurs, vous êtes le témoin, les témoins depuis des années, on se connaît. Je
35:46n'ai jamais changé sur mes idées. Je ne fais pas partie de ceux qui sont allés soutenir monsieur
35:52Macron quand il était fort et qui maintenant le critiquent quand il était faible. C'est la
35:57fameuse formule, on lèche, on lâche, on lynche. Le maire de Nice qui a été le premier zélateur de
36:06monsieur Macron aujourd'hui, il ne se souvient plus qu'il a été l'ami, qu'il a appelé ardemment
36:12à voter monsieur Macron et que donc comme il a appelé à voter monsieur Macron, il est comptable
36:17du bilan de monsieur Macron sur la sécurité, sur la violence, sur l'immigration, sur la faillite
36:24économique. Donc il faut être cohérent dans la vie. Moi je suis un homme de droite, je respecte
36:29ceux qui ne partagent pas ses convictions. Je parle à des gens de gauche à l'Assemblée
36:34nationale, à ceux qui sont raisonnables, pas à ceux qui portent la violence, l'électrémisme comme
36:41les Insoumis. J'ai du respect pour tout le monde. Il y a 11 millions d'électeurs qui ont voté pour la
36:47coalition que nous avons formée avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. 11 millions, ces 11
36:52millions d'électeurs, ils méritent tout autant que les autres le respect. Et plus on les insultera,
36:59plus une petite caste les montrera du doigt, plus je crois ces 11 millions vont grandir jusqu'à la
37:07victoire. Merci beaucoup Eric Ciotti, merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny pour la réalisation
37:13de cette émission, à Christelle Benjamin pour sa préparation. On se retrouve la semaine prochaine
37:19pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la Une. Bonne journée à tous.
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