Guy Carlier : "Depuis 20 ans, tous ceux qui ont été ministres du budget ont creusé la dette"

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Nous sommes vendredi le vendredi, c'est l'heure de Guy Carlier. Bonjour, Guy.
00:08— Bonjour, Arlen. Bonjour à tous. — Bien, merci d'être avec nous, Guy.
00:13Alors évidemment, vous vous êtes plongé dans le budget, dans ce budget présenté hier par le gouvernement.
00:19Vous ne pouvez pas y échapper. Alors vous allez être original, dites-moi, Guy.
00:23— Bah oui, j'ai essayé d'y échapper depuis ce matin. Vous êtes submergé de chiffres.
00:29Je pense que les auditeurs commencent à être fatigués. Et puis surtout, Arlette a traité du budget.
00:35Et après une chronique d'Arlette, on peut considérer que tout a été dit.
00:40— Oui, qu'il n'y a plus rien à dire. — Non, il n'y a rien à dire.
00:43— Bon, alors vous n'en pouvez plus de ces deux mots. Alors je vais vous parler comme chaque vendredi du week-end.
00:51— Allez. — Bon, faites pas d'illusions. C'est pas terrible au niveau météo.
00:55Enfin, ce sera cocooning. C'est pas mal non plus, blottir dans un lit, écouter la pluie tomber.
01:01— Ah, ça, c'est pas mal. — Le ruissellement de la pluie sur les vasistas.
01:06— Le ruissellement. Tiens, voilà un mot qui aurait dû nous rendre heureux et qui nous angoisse.
01:12Vous vous souvenez du ruissellement ? C'était une théorie pour le moins audacieuse d'Emmanuel Macron qui disait
01:18« En gros, je rends les riches encore plus riches. Ils seront tellement riches que ça débordera.
01:23En gros, sur le visage des pauvres, comme une pluie bienfaisante. »
01:29Alors, comme sur le plan météorologique, il y a probablement eu des grands dérèglements parce que c'est la sécheresse,
01:37pour les pauvres, la sécheresse totale. Ils ont attendu en vain que coule sur leur visage l'excédent de richesse.
01:44Alors ça y est, j'ai encore fait une digression. Mais avouez que le mot ruissellement était tentant.
01:49— Oui, non seulement il est tentant, mais il est important parce qu'il le remet dans l'inculité.
01:55— Pour revenir au budget de Michel Barnier, en gros, il a dit « Le ruissellement, c'est terminé. »
02:01En gros, il a dit « Macron, c'est foutu de vous avec cette histoire de ruissellement. Vous avez pu constater que c'est bidon. C'est terminé.
02:07On va changer de méthode. Avec mon budget, les riches continueront à être riches. Il ne faut pas déconner quand même.
02:13Mais les pauvres, on va juste limiter leurs besoins pour qu'ils n'aient pas besoin de ruissellement.
02:19— En lisant ce que je viens de vous dire, je m'aperçois que je m'emporte bêtement comme un humoriste de France Inter.
02:26Je vous avais promis de ne pas tomber dans une polémique budgétaire stérile.
02:31Et je vois que vous vous apprêtez, chers auditeurs, à partir vers d'autres stations.
02:35Mais on vous parlera sur ces autres stations du budget d'une façon encore plus pénible.
02:39Tiens, en venant ici, j'ai zappé sur les autres stations, justement. Je ne vais pas vous donner le nom.
02:46Mettons les initiales. RTL. J'ai entendu Moscovici, président de la cour des comptes du Haut conseil des finances.
02:53Il n'y a pas au-dessus. Comme dit l'autre, au-dessus, c'est le soleil.
02:57Premier président de la cour des comptes. Il y a un deuxième, un troisième. C'est comme l'émisse.
03:02Il y a des dauphines. On ne sait pas le nom des dauphines, d'ailleurs.
03:05Enfin bref. Très sévère, Moscovici, à l'égard de ceux qui ont creusé cette dette, ce déficit,
03:12qui, d'un ton docte et calme, impressionnant, a expliqué qu'il fallait dire la vérité
03:17et ne pas faire, comme on le fait depuis tant d'années, une fuite en avant, était bien.
03:23Il était bien, Moscovici, pas comme un de ces ministres des finances irresponsables qui a laissé filer la dette.
03:29Comment ? Ah bon ? Il a été ministre des finances pendant deux ans ?
03:34Oui.
03:342014-2016. Et pendant sa prise de fonction, pendant qu'il était en fonction,
03:39la dette a pris 200 millions en valeur absolue, 200 milliards,
03:42et passé de 2,5 points en valeur relative du produit Intérieur World.
03:48C'est-à-dire que, grâce à lui, on est passé de, en gros, de 92% à 95% du PIB.
03:55Oui. D'accord.
03:56C'est un peu, vous allez me dire, bon bah alors, Moscovici, premier président de la cour des comptes,
04:00ministre des finances qui a laissé filer, c'est un peu comme si on nommait Dutroux
04:07directeur de la protection de la petite enfance, vous voyez.
04:10Eh ben c'est sévère. Parce que depuis 20 ans, tous ceux qui ont été ministres du budget et des finances
04:15ont creusé la dette, pratiquement.
04:17Sauf Thierry Breton.
04:19Voilà. Sauf Thierry Breton.
04:20Mais c'est vrai.
04:21Oui, oui, c'est vrai.
04:22Que je reçois tout à l'heure.
04:23Que vous recevez tout à l'heure, j'allais vous le dire, mais je l'ai pas fait.
04:26Bon, alors donc, ça c'est bien, on va gagner du temps. C'est vrai, c'est vrai.
04:30Mais les autres, bon, c'est pas terrible.
04:33Et alors, il y a des noms, on en parlera, si vous voulez, dans notre discussion.
04:37Il y a des noms assez savoureux.
04:39Et il y a notamment un tandem, parce qu'il y a le ministre des finances et le secrétaire d'État au budget.
04:44Oui.
04:45Et alors vous avez un combo particulièrement savoureux.
04:48Christine Lagarde et Éric Wörth.
04:52Alors eux, ils ont fait un strike.
04:54En trois ans, 300 millions.
04:57300 milliards.
04:58300 milliards, bien sûr.
05:00Et 3,5% documentation.
05:03Autrement dit, tout à l'heure, je vous disais que le premier président de la Cour des comptes, c'est un peu la Miss France financière.
05:10Christine Lagarde a été nommée présidente du FMI.
05:13De la BCE, maintenant.
05:15On peut dire qu'on a une Miss Monde de la finance.
05:19Il y a franchement de quoi être fier.
05:22Non, j'adore.
05:23Non, mais là, j'adore.
05:24Oui, il a raison.
05:26Oui, il a raison.
05:27Tous ceux qui donnent des leçons aujourd'hui ont oublié leur passé.
05:31Alors il y a ceux qui ont traversé des crises.
05:33Si on parle de Nicolas Sarkozy, bien sûr, il y a eu une crise financière.
05:36Voilà, en 2008.
05:37Et puis il y a eu ceux qui ont eu à gérer le Covid.
05:39Là, la dette s'est éteinte.
05:41Non, non, mais c'est vrai aussi.
05:43Et la vraie question est de demander à Thierry Breton comment on convainc un président de la République qu'il faut effectivement faire très attention et réduire les déficits.
05:50Intéressant. On écoutera sa réponse.
05:52Je prends la question.
05:54Comment convaincre un président de la République qu'il faut vraiment réduire le déficit, s'intéresser à la dette.
06:00C'est important.
06:01Alors, bizarrement, Thierry Breton, je parlais de Combeau, Thierry Breton était avec Jean-François Copé.
06:07C'était Jean-François Copé qui s'occupait du budget, Thierry Breton des finances.
06:11Et alors qu'on pensait que c'était dramatique, non, ils ont stabilisé la dette.
06:18La dette, c'était en 2005-2006.
06:20Alors, par contre, on a des Fabius qui étaient pas mal.
06:25On a du, qu'est-ce que je pourrais vous dire, du Baroin, ça a été court.
06:29Du Pécresse, pareil, en un an, elle a fait hop.
06:32Cahuzac, bon.
06:34Cahuzac, il a eu d'autres problèmes qu'on fait oublier qu'il avait aussi, en un an, creusé le déficit.
06:39Cazeneuve.
06:41Cazeneuve, le recours.
06:43Le recours ?
06:44Le recours, Cazeneuve, c'est le recours de l'AGO.
06:46Sérieux, etc.
06:48Et allez, il creuse le déficit.
06:50Donc, il faut que ces gens-là se souviennent.
06:52On va pas les orduire avec du goudron et des plumes.
06:55Tout le monde a fait des conneries.
06:57Et puis, c'était facile.
06:59Gabriel Attal qui a été au budget.
07:01Gabriel Attal.
07:02Ah oui, mais il a commencé, dit-il, à répondre.
07:05Vous savez, les lettres de cadrage budgétaire, on a freiné.
07:07Aussi, Bruno Le Maire peut dire que 10 milliards, vous vous souvenez du geste des 10 milliards ?
07:12Le Maire, c'est pas si mal.
07:13C'était pas suffisant.
07:14C'est pas si mal.
07:15C'est pas si mal parce qu'il est tombé sur le Covid.
07:18Oui, c'est vrai que lui...
07:20Là, c'était un choix politique.
07:22Je vais vous raconter une anecdote.
07:24Quand j'étais à France Inter, il y a un chroniqueur que vous connaissez,
07:28qui s'appelle Guetta.
07:30Bernard Guetta.
07:32Et le jour, en 2002, quand Chirac a été élu,
07:36vous vous souvenez ?
07:37Donc, à France Inter, c'était le gros truc.
07:39Oh là là, le Front National, l'Arc-Républic.
07:42Le truc habituel.
07:43Et personne n'a vraiment lu le programme de Chirac.
07:47Et Guetta est venu me voir, et il m'a dit, là,
07:51il a choisi de laisser filer la dette.
07:53Jamais on rentrera, à l'époque, dans les 3%, vous vous souvenez ?
07:56Oui, les fameux 3% critères de Marseille.
07:58Et personne ne s'en est préoccupé, souvenez-vous.
08:00Ça n'a jamais été à l'ordre du jour.
08:02Il y a donc là des responsabilités terribles dans le passé.
08:06C'est très intéressant.
08:07Le rappel, comme ça, des uns et des autres.
08:09Absolument.
08:10Ça met chacun devant ses responsabilités.
08:12Oui, mais ils oublient.
08:14Ce que j'attends beaucoup, ce sont les mémoires peut-être de Bruno Le Maire.
08:19Le prochain livre, comment il racontera, comment peut-être lui aussi,
08:23voyant les prévisions assez alarmistes venant de ses services,
08:27n'a pas réussi pour le coup à convaincre le Président
08:30qu'il fallait freiner.
08:32Un freinage d'urgence avait été dit, lorsqu'il a gelé 10 milliards.
08:35Vous savez, les Présidents pensent à être réélus,
08:38et les Présidents pensent à leur image.
08:40Exactement.
08:41C'est peut-être le bien-être de chaque Français.
08:44Oui, être populaire.
08:46C'est la bonne formule de Michel Barnier.
08:49Je préfère être impopulaire qu'irresponsable.
08:51Exactement.
08:52Il est 8h22.

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