Retrouvez la chronique de Guy Carlier
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Guy Carlier est avec nous, comme tous les vendredis matins. Bonjour, Guy.
00:07— Bonjour, Arlette. Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour à tous.
00:10— Et là, depuis tout à l'heure, Arlette nous a parlé d'immigration. Guy Carlier, vous, vous avez regardé, suivi avec attention
00:18l'actualité de la semaine qui s'achève comme tous les vendredis. Vous nous faites un petit point.
00:24Les humeurs de Guy Carlier, la réflexion de Guy Carlier. Qu'est-ce qui vous a marqué, cette semaine, Guy ?
00:31— Vous me demandez, Jean-Jacques, ce qui m'a marqué cette semaine ? Une déception, une de plus.
00:37Une fois de plus dans ma vie, un être m'a déçu. À chaque fois, c'est la même douleur.
00:44Par exemple, ce moment terrible où vous entendez dans votre vie quotidienne venant de la salle de bain
00:50les bruits organiques de l'être que vous adorez. Les Chili concarnent et détruisent les histoires d'amour.
00:56On souffre de nos faiblesses, de nos limites, de nos médiocrités physiques ou intellectuelles.
01:00Et voilà pourquoi, depuis l'enfance, on est fasciné par ceux que la nature ou Dieu, si vous y croyez, en fait des génies.
01:07Et nous, on en fait des héros. Et puis au fur et à mesure que notre vie avance, nos idoles nous déçoivent et tombent les unes après les autres.
01:15Tiens, prenez la Bépière. Enfin, quand je dis « prenez la Bépière », c'est une façon de parler.
01:20S'il était encore vivant et qu'il entendait ça, il serait écrié « oui, oui, prenez-moi Jésus Marie-Josèphe, prenez-moi ».
01:25Non, sérieusement, la Bépière était le héros de ma maman comme il était pour une grande partie des Français.
01:31Et heureusement qu'elle n'est plus là, finalement, car elle n'aurait pas supporté.
01:35Elle aimait tellement la Bépière, ma maman, qu'elle avait encadré une de ses photos qui jaunissait dans un cadre au-dessus de la télé
01:42à l'époque où les écrans plats n'existaient pas et qu'on pouvait poser des bibelots au-dessus de la télé.
01:47Ma mère avait placé au milieu un sombrier en coquillage particulièrement laid que j'avais ramené de la colonie de vacances sur lequel était inscrit « Souvenir des Sables d'Olonne ».
01:56Et de chaque côté de ce chef-d'œuvre, une photo dans son cadre.
01:59D'un côté, moi en aube de communion, de l'autre côté, un portrait de la Bépière avec son béret haché qu'il portait sur le côté façon parachutiste.
02:08Et je ne suis pas prêt d'oublier ce regard humble, compassionnel, derrière les lunettes conventionnées « Sécurité sociale »
02:15dont une des branches en alliage d'alu avait été cassée et réparée par un petit morceau de scotch.
02:21Toute une enfance à regarder la télé en me voyant à côté de la Bépière comme pour mieux me faire culpabiliser d'être un enfant turbulent.
02:30Et d'ailleurs, à chaque connerie, ma mère ne manquait pas de souligner la différence entre les deux photos.
02:35Il s'est passé la même chose avec Mbappé cette semaine, qu'il ait commis ou non un délit ou un crime.
02:40Il a chuté d'un piédestal qui commençait à vaciller depuis quelques semaines.
02:45Mbappé était un héros, un de ceux que cherchait la France.
02:48Il cochait toutes les cases.
02:50Et là, il a chuté lorsque les enfants ont lu les titres de la presse.
02:56Ces jours-ci, affirmant, Mbappé reconnaît avoir eu une relation sexuelle.
03:03Ces mots sont terribles.
03:05Parce que, combien d'enfants se sont endormis ?
03:07Le sourire aux lèvres, des étoiles dans les yeux.
03:09Par exemple, dans la nuit, qu'il suivait le match France-Argentine en Coupe du Monde en 2018.
03:13On pense à ce but qui a fait basculer le match.
03:15Il a récupéré le ballon à l'entrée de la surface.
03:17Après une série de passes rapides, il a placé une accélération fulgurante.
03:21Il a effacé le dernier défenseur pour se retrouver seul face au gardien.
03:24Et là, avec une maîtrise incroyable, il a effectué une frappe croisée du pied droit.
03:29Le ballon a terminé sa course en petits filets.
03:31Ils ont grandi, les enfants de 2018.
03:34Ce matin, ils ont lu le Figaro.
03:36Ils ont lu Mbappé a eu une relation sexuelle.
03:39Consentie.
03:40Avec une femme.
03:41Dans un hôtel de Stockholm.
03:43Le gars a pris un jet privé.
03:45Il a bouffé l'empreinte carbone annuelle de la ville de Villeneuve-Saint-Georges
03:49pour aller faire l'amour avec une inconnue à Stockholm.
03:52Avec un McKellar, pote à lui.
03:54Et son assistante, je ne sais pas si vous l'avez vue sur la photo,
03:57on dirait une caissière de stand de fêtes foraines.
04:00Même consentie, la relation relatée vient de faire tomber une idole.
04:06Oui.
04:07Oui, c'était formidable, Guy.
04:09Mais moi, j'ai une petite remarque, puisque Arlette Chabot est là.
04:13Nous allons débattre un petit peu.
04:15Nous avons le temps de débattre un petit peu.
04:17Quand même.
04:18Titré.
04:19Mbappé a eu une relation sexuelle.
04:22Non mais, franchement, la presse en est là.
04:25C'est comme si à 25 ans, un garçon de 25 ans, un homme,
04:30pas tout à fait un homme encore à 25 ans,
04:32n'avait pas le droit d'avoir une relation sexuelle consentie.
04:36Je ne sais pas après ce que va donner l'enquête.
04:39Je ne préjuge pas.
04:40Et tout de même, non ?
04:42Vous avez raison, Jean-Jacques.
04:44Et ce qui est d'autant plus embêtant, c'est que ce soit un journal dit sérieux.
04:48Ce n'est pas un tabloïd.
04:49Ce n'est pas France Dimanche.
04:50Ce n'est pas un truc pour un racoleur.
04:54Mais si, ça l'est.
04:55Et là encore, une déception.
04:57C'est que ces journaux-là utilisent ce genre de méthode pour agripper le client.
05:04Je ne sais pas ce que vous en pensez.
05:06Oui, on peut se poser la question.
05:09Mais Mbappé, c'est une idole, bien sûr.
05:11Donc tout ce qui touche à nos idoles,
05:13si nos idoles nous déçoivent,
05:14si nos idoles ne sont pas irréprochables,
05:16on leur demande d'être irréprochables.
05:17Vous comprenez bien que le mot, c'est relation, consentement.
05:19Voilà.
05:20En plus, c'est lui qui a relancé un tout petit peu l'affaire hier,
05:23en effectivement communiquant sur le fait...
05:26Précisant qu'il avait eu une relation sexuelle à Stockholm.
05:29Donc il suffisait qu'il se taise, au fond, parce qu'il y a eu une enquête.
05:33Son nom n'a pas été cité.
05:35On ne sait pas qui, si la plainte qui a été déposée le vise ou pas, ou non.
05:41Pour l'instant, il y a une grande discrétion de la justice suédoise.
05:44Donc au fond, je pense qu'il a eu tort, au fond.
05:47Il fallait attendre que la justice travaille,
05:50ce qui imposait un certain silence,
05:53puisqu'il n'y avait pas d'élément qui le mettait directement en cause.
05:56Il a eu tort hier, au fond de l'affaire.
05:58Je comprends ce que vous dites, Arlette,
06:00mais pour aller plus loin, c'est quand même terrible.
06:02Voilà un garçon de 25 ans, qui est connu dans le monde entier,
06:05qui est riche, qui attire toutes les convoitises,
06:10qui s'en va à Stockholm.
06:14C'est vrai qu'avec un jet privé, c'est Villeneuve-Saint-Georges.
06:17C'est l'empreinte carbone de Villeneuve-Saint-Georges.
06:19C'est vérifié, c'est l'empreinte carbone de Villeneuve-Saint-Georges.
06:24Mais il a le droit, pardon,
06:27si c'est consenti, d'avoir une relation sexuelle
06:29avec une jeune femme à 25 ans, non ?
06:31Bien entendu.
06:33Et puis on s'en moque.
06:35La pression sur lui est terrible.
06:37C'est-à-dire que les partenaires doivent mettre leur téléphone dans un sac.
06:43Toutes les célébrités, si j'ai bien compris,
06:45il y a des boîtes où on paye extrêmement cher
06:47pour passer une soirée tranquille,
06:50qu'on soit footballeur ou qu'on soit juste largement muni d'argent
06:55pour entrer et de réserver.
06:57Et à chaque fois, c'est les mêmes précautions
06:59qui sont prises pour tout le monde.
07:01C'est-à-dire qu'on dépose son téléphone portable,
07:03ce qui prouve à quel point on est menacé en permanence.
07:05La découverte pour moi, c'est la vie que mènent
07:08ces célébrités du monde.
07:11Si c'est le monde économique, le monde politique,
07:13le monde sportif, le monde artistique.
07:16C'est-à-dire qu'on vit sous surveillance,
07:18avec un garde du corps, avec une secrétaire qui vous suit.
07:21Et effectivement, quand vous avez une relation personnelle
07:24suivant votre sexe, un homme ou une femme,
07:27il y a un garde du corps devant la porte
07:29pour être sûr que c'est quand même un truc de fou.
07:33Pour moi, déjà, c'est la découverte de ce monde.
07:37Franchement, ce n'est pas terrible d'être milliardaire
07:39quand on est obligé de vivre comme ça.
07:42Ce qui est surprenant, et c'est ça la déception,
07:47c'est que ces gens-là, les faiblesses,
07:49et puis c'est normal, ce sont des êtres humains.
07:51Je vais vous donner un exemple.
07:53Prenez Zidane, par exemple.
07:56Il n'a pas d'affaires, a priori,
07:59mais c'était un joueur merveilleux.
08:01Quand vous le connaissez dans la vie privée,
08:03il n'est pas plus intéressant que votre pote de cinquième
08:06avec qui vous êtes resté copain.
08:08C'est normal, parce que s'il était intellectuellement
08:11ou de façon sympathique ou je ne sais pas quoi,
08:15de la qualité de ce qu'il est en jouant au foot,
08:19si sa personnalité était ça, ce serait Dieu.
08:22Mais personne n'est Dieu.
08:24Une petite anecdote personnelle,
08:26j'ai écrit une chanson pour Johnny Hallyday.
08:28Cet homme-là, dès qu'il arrivait sur scène,
08:31on avait l'impression que le sang se mettait à couler dans ses veines,
08:34et c'était merveilleux, c'était incroyable.
08:38Dès qu'il est allé dîner après le show,
08:42il était sans intérêt.
08:46Il y avait eu le moment magique quand même.
08:48C'était l'essentiel.
08:50Il y avait le moment magique sur scène.
08:52C'est ça.
08:53Il ne faudrait pas les connaître en dehors.
08:55Ce n'est pas intéressant de connaître les stars
08:57en dehors de leur aspect de star.
08:598h21.