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Mercredi 9 octobre 2024, SMART JOB reçoit David Meneses (vice-président People & Sustainability, OPmobility) , Guillaume Faurie (délégué général, ANFA) et William Thay (président, Le Millénaire)

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00:00Le cerclérage et l'automobile, c'est un sujet évidemment du quotidien, de votre quotidien.
00:18C'est un sujet aussi où des centaines de milliers de salariés travaillent.
00:22C'est un secteur à la fois les entreprises mais tous les sous-traitants de l'automobile travaillent.
00:26Puisque c'est un enjeu de société, puisqu'on nous dit qu'on va passer de la voiture thermique,
00:29vous savez on met la pompe à essence aux véhicules électriques, on met aussi une pompe,
00:33mais là c'est de l'électricité ou voire même de l'hydrogène qui est un autre débat.
00:36Qu'en est-il de l'emploi, des enjeux d'emploi, de transformation de nos métiers ?
00:41Et je pense aussi aux métiers en aval qui sont les carrossiers, les garagistes
00:45qui parfois galèrent un peu à ouvrir le capot d'une voiture électrique
00:48parce qu'ils ne savent pas trop comment ça fonctionne.
00:50On en parle avec nos invités, trois experts de ce sujet dans leur domaine respectif.
00:56David Meneses, ravi de vous accueillir.
00:58Vous êtes le vice-président People and Sustainability.
01:01Vous m'obligez à parler anglais, c'est très très dur.
01:03HOP Mobility.
01:05Précisons que vous vous appeliez il y a encore six mois du nom d'une entreprise très connue,
01:09Plastic Omnium.
01:10Et là aujourd'hui, vous êtes en train de vous intéresser à la mobilité dans son ensemble.
01:14On va en parler.
01:15C'est quand même plus de 50 usines.
01:19152, exactement.
01:21Sur 40 pays ?
01:22Sur 28 pays.
01:23Et 40 000 salariés cette fois-ci.
01:25J'avais bien un 40.
01:27Merci en tout cas d'avoir répondu à notre invitation.
01:29Guillaume Faury, délégué général de l'ANFA.
01:31Vous êtes le nouveau délégué général de l'ANFA qui est l'association nationale pour la formation automobile.
01:37Et j'évoquais les carrossiers, les garagistes et toute la chaîne en aval de l'automobile.
01:42Avec David Meneses, on est plutôt en amont du véhicule.
01:46Et nous c'est 500 000 actifs.
01:49William Tevoux, vous êtes plutôt dans la voiture, en tout cas dans la géopolitique de la voiture.
01:54Bonjour William, vous êtes le président de Le Millénaire.
01:57Vous êtes venu souvent nous parler de sujets politiques.
02:00Mais là, vous nous parlez d'une étude que vous avez sortie sur ce qui se profile potentiellement
02:05après les droits de douane qui vont être imposés aux véhicules chinois qui font l'électrique.
02:10Et vous dites on va se tourner, on va aller vers une guerre économique forte, puissante.
02:14Juste, je vous donne la parole tout de suite.
02:16Guerre économique qui peut avoir directement des incidences sur l'emploi en France.
02:20Puisque rappelons-le, les voitures électriques qui vont essayer d'inonder le marché européen,
02:24avec des joint-venture avec Stellantis, on s'en rappelle, vont avoir des droits de douane très forts.
02:29On ne touche pas à l'emploi, ça ne gêne pas notre emploi là.
02:31Directement, pas directement, mais à long terme, à moyen terme, évidemment que ça va toucher l'emploi.
02:35Il faut illustrer par plusieurs chiffres.
02:36Le premier, c'est que la concurrence qu'on a subie en termes de désindustrialisation
02:40nous a coûté des centaines de milliers d'emplois dans le secteur automobile.
02:43En 1980, on avait 400 000 emplois dans le secteur automobile.
02:45Aujourd'hui, c'est à peu près 50 000 à 80 000.
02:47Et donc, on voit bien qu'il y a une baisse concrète du nombre d'emplois dans le secteur automobile.
02:51Or, pour pouvoir produire de l'emploi, pour qu'il y ait des emplois et pas uniquement de constructeurs,
02:54il y a toute une chaîne de valeurs, notamment dans le secteur automobile,
02:57qui est liée avec ce que vous évoquez dans les métiers en aval, dans les métiers de construction, de réflexion,
03:01même parce que la voiture électrique est un bijou technologique.
03:03Et le service informatique ?
03:05Il y a tous ces métiers-là qui sont en question.
03:07C'est pour ça qu'on a un chiffre qui est variable.
03:08Et tous ces métiers-là vont être impactés directement.
03:10Parce que si, par cas, la Chine et les États-Unis inondent le marché de leur voiture électrique,
03:14ce sont nos producteurs et nos constructeurs qui ne pourront plus produire en France
03:18et qui ne pourront plus produire en Europe.
03:19Et donc, ça aura une conséquence concrète, c'est-à-dire une baisse du nombre d'emplois.
03:22Pourquoi concrètement ? Parce que c'est une question de compétitivité.
03:24Si aujourd'hui, la voiture chinoise est 36, 50, 70 % moins chère grâce aux subventions et à la concurrence illégale,
03:30nos producteurs ne pourront pas s'aligner et ne pourront pas être concurrentiels.
03:33Et donc, pour ça, l'Union européenne a décidé d'agir,
03:35donc de mettre des droits de douane pour équilibrer un marché qui est aujourd'hui déloyal et faussé.
03:39Compte tenu que la voiture électrique reste difficilement accessible,
03:42je ne parle pas de l'aide de l'État qui a été faite il y a quelques mois,
03:45mais quand on veut acheter une voiture électrique,
03:47elle n'est pas accessible au grand public entre 25 000 et 50 000, 60 000, 80 000 euros.
03:52David Menezes, Plastic Omnium, on oublie, vous êtes aujourd'hui Hop Mobility.
03:57L'esprit, c'est quoi ? C'est de pouvoir répondre à ce qu'on vient d'évoquer,
04:00c'est-à-dire une révolution technologique.
04:03Et vous avez décidé de l'accompagner, c'est bien ça l'enjeu.
04:05Vous êtes confronté au même problème que les constructeurs, il faut aussi transformer les métiers.
04:09Absolument.
04:10Clairement, l'objectif d'Hop Mobility, c'est d'accompagner la transformation de toutes les mobilités.
04:16On était au départ un acteur plutôt de l'automobile.
04:18Aujourd'hui, on fait de l'accompagnement aussi pour les trains, les bus, les avions,
04:23en particulier au travers de notre filière hydrogène.
04:25Et on veut être un acteur de la mobilité durable.
04:28Pour ça, le premier enjeu, c'est l'enjeu des talents.
04:32C'est d'être capable de transformer les métiers de notre entreprise
04:37et donc de upskiller, reskiller les talents de l'entreprise en les développant sur nos nouveaux métiers.
04:43Ceux qui faisaient des pare-chocs, parce que Plasticomium faisait des pare-chocs entre autres et pas seulement,
04:48petit à petit, on va les transformer, on va les doter de compétences supplémentaires.
04:51Exactement. Ils vont faire de l'électronique, être capables de poser des capteurs sur ces pare-chocs.
04:55Je vais vous donner un exemple très concret.
04:57En France, à Compiègne, près de Paris, on a une usine de réservoirs thermiques.
05:02Cette usine, d'ici la fin de l'année, elle va être fermée.
05:04On est en train de construire une usine de réservoirs hydrogènes à quelques kilomètres de là.
05:08Et la majorité des collaborateurs qui travaillaient dans l'usine de réservoirs vont passer dans l'usine de réservoirs hydrogènes.
05:14Combien de mois de formation ? Je donne la parole évidemment à Guillaume.
05:17Ça fait deux ans qu'on a engagé ces transformations.
05:19Ça fait deux ans qu'on forme ces collaborateurs, on les a emmenés dans notre usine pilote en Belgique,
05:24dans différents sites de R&D pour les préparer à être demain en mesure de fabriquer ces réservoirs hydrogènes.
05:29Vous avez 150 usines, 40 000 salariés dans 28 pays. Comme ça, j'ai tout mis dans le bon ordre.
05:35Super.
05:36La concurrence chinoise, elle vous inquiète ou pas ?
05:40La concurrence chinoise... Alors déjà, nous, on est un acteur international.
05:42Donc, on est aussi présent en Chine.
05:44Donc, je dirais qu'on est un peu des deux côtés.
05:47Et c'est ça aussi, je pense, la force d'un groupe comme l'autre.
05:49C'est d'être international, d'être aussi présent sur toutes les mobilités.
05:53Donc, on fait du thermique au travers des réservoirs thermiques et des pare-chocs,
05:56mais on fait aussi de l'électrique, on fait de la batterie.
05:58On a acheté une activité dans la batterie il y a deux ans.
06:01On a acheté de l'activité dans l'éclairage.
06:03Là aussi, il faut de l'éclairage pour une voiture thermique, mais il faut de l'éclairage pour une voiture électrique.
06:08Et il faut aussi ne pas oublier qu'on est un acteur majeur de l'hydrogène.
06:12On fait des réservoirs à hydrogène, on fait des piles à combustible.
06:14Est-ce que vous croyez aux deux modèles ?
06:16Il faut le préciser parce qu'aujourd'hui, on nous vend beaucoup d'électriques,
06:18mais il y a des acteurs qui jouent les deux modèles parce que les deux peuvent peut-être cohabiter
06:22comme un mix énergétique, un mix d'énergie voiture varié.
06:26Oui, et je pense que chaque solution a sa place.
06:29L'hydrogène, clairement, ce qu'on a dit, c'est que dans les années à venir,
06:32on ne le verrait pas sur la voiture de M. le Premier ministre.
06:34En revanche, poids lourd, véhicule utilitaire, bus, etc.
06:39Là, il y a une vraie place pour l'hydrogène dans les quelques années à venir.
06:42En fonction des besoins et de l'utilité du véhicule.
06:45Guillaume Faury, on est en aval du véhicule.
06:48Lorsqu'on est en panne ou qu'on est en difficulté,
06:51ça, c'est les collaborateurs et les salariés qui sont dans les garages.
06:55Là, c'est pareil, je le faisais avec de l'humour, mais c'est de l'humour réel.
06:59Aujourd'hui, c'est compliqué d'aller faire réparer sa voiture électrique
07:02chez un garagiste traditionnel parce que, globalement,
07:04j'ai des gars qui ont un CAP mécanique qui répare un carburateur
07:08et qui ne réparent pas une voiture électrique.
07:10Comment on fait, là ?
07:12Comment on fait ?
07:13Déjà, il faut recontextualiser un petit peu tous les choses.
07:17En fait, nous, il y a deux mondes qui coexistent.
07:20Il y a toujours le monde thermique, il est là pour encore un petit moment.
07:232035 ?
07:24On a la date concrète, 2035.
07:26Personne n'y croit sur ce plateau, très bien.
07:28Quand on a aujourd'hui un parc de 38 millions de véhicules, de voitures,
07:32qu'on a 5-6% à peine qui sont électriques,
07:36on se dit qu'on va continuer pendant un petit moment
07:38et on va avoir besoin des deux compétences.
07:40On aura besoin du thermique, c'est clair,
07:42et des compétences électriques également.
07:44Mais j'ai une voiture électrique, je ne peux pas aller dans n'importe quel garage
07:47et avoir ma révision quand le clignotant s'allume, ce n'est pas vrai.
07:50Alors, en fait, nous, on travaille sur des formations.
07:53Par rapport à ça, évidemment, on a une rénovation en cours.
07:56Il y a deux choses, en fait.
07:57Nous, l'ANFA, on fait à la fois de la certification avec les diplômes de la branche
08:01qui sont propres au secteur aval de l'automobile.
08:03Donc là, on a créé complètement des fonctions,
08:07des certificats de vérification de démonteur de batterie,
08:11tout ce qui a à faire avec la batterie.
08:13Et puis, on a une rénovation en parallèle des diplômes d'exécution nationale
08:16qui n'a pas été faite depuis un certain nombre d'années,
08:18donc au niveau de la maintenance.
08:19Là, pareil, il faut insérer cette notion-là.
08:22C'est quoi le pourcentage, excusez-moi ?
08:24Parce que le nombre de collaborateurs et de garages,
08:27qui sont des artisans pour la plupart,
08:29combien commence à basculer ?
08:30Combien sont encore dans le thermique en disant
08:32« Moi, je ne suis pas prêt à basculer ? »
08:34Je dirais que c'est relativement simple.
08:36Vous allez avoir des grands groupes de distribution
08:38qui, eux, se structurent.
08:40C'est beaucoup plus rapide pour eux.
08:42Je pense à Midas, par exemple.
08:4490% de la profession, ce sont des entreprises de moins de bons salariés.
08:48C'est ça, c'est des petits artisans.
08:50Vous pouvez les mettre de côté déjà.
08:52En fait, vraiment, le focus se fait au travers des grands groupes de distribution.
08:57Ça, c'est une chose.
08:58Mais encore une fois, c'est vraiment à nuancer.
09:02En plus, on ne va pas débattre de ça, forcément, ici,
09:07mais vous avez aussi une France très parisienne, entre guillemets.
09:10Et rurale.
09:11Et les enjeux ne sont pas du tout les mêmes.
09:13Nous, on voit ça via notre prisme un peu parisien.
09:16« Tu as ma voiture ? Est-ce que je peux me la faire réparer ? »
09:18On est loin du compte au niveau national.
09:21Le parc, aujourd'hui…
09:22C'est du thermique.
09:23C'est du thermique.
09:24On est d'accord, mais ça, c'est vrai.
09:25C'est du thermique.
09:26Et l'évolution, si vous voulez, ce que je veux nuancer,
09:28c'est qu'elle est assez lente du côté de Laval.
09:31Donc 2035, ça vous semble quasiment intenable ?
09:36À titre personnel, ça me paraît…
09:40Si, c'est tenable de dire qu'on ne vendra plus de thermique,
09:43mais par contre, il ne faut pas se leurrer.
09:45Il restera du thermique ?
09:46Au moins jusqu'en 2050.
09:48Donc des garagistes pour les réparer ?
09:50Nous, on sera là pour les réparer.
09:52Avec un âge moyen du parc qui est tant vers les 12 ans,
09:56et qui d'année en année glisse…
10:00Le choix de choisir cette guerre qui se profile entre l'Europe et la Chine,
10:05ça paraît assez éloigné, mais en même temps,
10:07cette guerre, elle a de l'incidence.
10:08Parce que si les véhicules viennent de l'extérieur,
10:10c'est les deux filières qui sont ici sur ce plateau,
10:13à bas, à la mont, même si vous avez un pied en Chine,
10:15qui sont directement impactées.
10:17En fait, il y a deux stratégies.
10:19Vous parlez de guerre entre l'Union européenne et la Chine,
10:21mais il y a également les États-Unis qui rentrent en jeu
10:22parce qu'ils ont mis en place un dispositif
10:23qui s'appelle l'Inflation Reduction Act.
10:25Pour résumer concrètement, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
10:27ils donnent à mettre en place un acte
10:28en lequel, si par cas vous êtes producteur, donc c'est votre cas,
10:30ils vous payent pour que vous produisez…
10:32Aux États-Unis, ils vous donnent 10 000, 20 000, 30 000 dollars.
10:34C'est énorme.
10:35Pour une voiture qui en vaut 60 000,
10:36ils vous en filent quasiment entre 25 et 33 % du compteur.
10:38Donc, ça permet notamment à des constructeurs comme Volkswagen,
10:41qui veulent plutôt s'implanter en Allemagne,
10:42de partir aux États-Unis.
10:43Et en Chine.
10:44En tout cas, plutôt aux États-Unis.
10:46Ensuite, après, il y a également une aide sur la consommation.
10:48C'est-à-dire que si par cas un Américain
10:50achète une voiture électrique américaine,
10:52il est également aidé entre 10 000 et 50 000 dollars par personne
10:55en fonction du revenu et du foyer fiscal.
10:57Pendant que l'Union européenne dit qu'attention,
10:58il ne faut pas…
10:59On ne le fait pas.
11:00On n'a pas le droit.
11:01Donc, c'est là la contradiction de l'Union européenne.
11:02Parce que d'un côté, ils disent qu'il faut effectuer une transition.
11:04De l'autre côté, ils n'aident pas à effectuer cette transition,
11:06notamment en respectant les principes de concurrence libre et parfait.
11:09Mais là, on arrive sur le sujet auquel, concrètement,
11:11comment ça va se jouer.
11:12Si par cas la Chine arrive à inonder le marché européen de ses voitures
11:16et qu'on n'arrive pas à protéger nos constructeurs,
11:18ils vont faire exactement avec les panneaux photovoltaïques.
11:20C'est-à-dire qu'ils vont avoir 85 et 90 % du marché.
11:22Ils vont fixer leurs tarifs.
11:23Ils vont fixer leurs compétences.
11:24Et en plus, comme ils ont un enjeu de souveraineté,
11:26ils vont dire à monsieur et à monsieur, vous ne touchez pas nos trucs.
11:28Vous prenez des technologies chinoises, des ouvriers chinois
11:31pour pouvoir réparer nos bagnoles
11:32parce qu'il est hors de question qu'on fasse du transport en technologie.
11:34Donc, ce qu'ils nous ont demandé à nous pour nous implanter en Chine,
11:36il est quasiment certain qu'eux ne le feront pas en Europe et en France.
11:39Donc, ce protectionnisme qui a pu être critiqué
11:41venant de l'Europe sur les voitures chinoises
11:43est une excellente chose pour notre économie.
11:46David Menezes, parce que la question est posée.
11:48C'est-à-dire que si le marché est inondé,
11:50il impacte très directement nos économies
11:52et nos salariés de ce secteur.
11:55Pour l'économie, je ne suis pas expert.
11:56Mais en tout cas, pour l'emploi, clairement, il y a un impact.
11:58En effet, si les voitures ne sont plus produites en Europe,
12:00elles le seront ailleurs.
12:02Et donc, il y aura encore une baisse de l'emploi en Europe.
12:05Dans la transfo que vit l'ANFA,
12:07on a vu que c'était Laval, les carrossiers,
12:09les petits artisans, des gens qui, certains, sont hésitants.
12:12Vous, vous n'avez pas hésité. Vous changez de marque.
12:14Hop Mobility.
12:16Vous ouvrez à d'autres Mobility.
12:18J'ai mal prononcé ?
12:20On dit à l'anglaise. Je sais que vous n'aimez pas trop l'anglais.
12:22Mais on dit Hopi Mobility.
12:24Pardonnez-moi. Hopi Mobility. Mais si, je peux le faire.
12:26Hopi Mobility.
12:28Vous avez décidé d'élargir le spectre.
12:30Et d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que vous n'avez plus
12:32pas uniquement la voiture comme,
12:34j'allais dire, comme prospect, comme cible.
12:37Ça veut dire quoi ?
12:38C'est-à-dire que vous croyez moins à la voiture.
12:40C'est quoi l'idée ?
12:41On reparle. Aujourd'hui, la production automobile annuelle mondiale
12:44est inférieure à ce qu'elle était en 2017.
12:47Et on ne projette pas de revenir à ces volumes-là avant 2026, 2027.
12:51Donc clairement, si on veut continuer à faire croître le groupe,
12:54il faut élargir en offre et il faut élargir le segment
12:57et donc, en effet, regarder d'autres segments que l'automobile.
13:00En recrutement, Hop Mobility, j'y arriverai pas.
13:04C'est pas grave.
13:05Mais on va y arriver peut-être à la fin de l'émission.
13:07Concrètement, vous avez quoi en point de mire en termes de recrutement ?
13:09Parce que vous nous dites qu'on cherche des talents,
13:11on forme en interne et vous allez chercher sur d'autres métiers.
13:15Comment ça se passe pour vous qui avez une vue globale sur le groupe ?
13:18Déjà, l'automobile et les équipementiers ont traversé un peu un hiver,
13:23je dirais, de l'attractivité il y a quelques années,
13:26justement quand il y a eu cette baisse de production automobile,
13:28juste avant le Covid et ensuite pendant la crise du Covid.
13:30Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'on a un regain d'attractivité
13:33de l'automobile et de la mobilité en général envers les jeunes talents
13:37parce qu'ils se rendent compte, ces talents,
13:39que c'est un secteur qui est très innovant, très disruptif.
13:43On a été contraints, entre guillemets, par les nouvelles mobilités.
13:46Mais en tout cas, on réagit à ça en mettant en place des métiers nouveaux,
13:51en mettant en place, en effet, des carrières qui sont riches.
13:56Le fait d'être dans 28 pays, d'offrir autant de métiers différents...
14:01Là, c'est de la mobilité au sens propre du mot ?
14:02Voilà, c'est vraiment de la mobilité dans tous les sens.
14:03C'est pas uniquement géographique, c'est également de métiers, etc.
14:06Et nous, ce qu'on prône, c'est en effet d'offrir des carrières longues à nos collaborateurs.
14:10Et le fait qu'on soit aussi un groupe familial, c'est important
14:14parce que ça montre qu'on a une stratégie et une vision de long terme pour l'entreprise.
14:18Avant de nous quitter, Guillaume, c'est pas la même logique
14:21puisque vous travaillez avec des petites entreprises fragmentées.
14:23Vous les incarnez aujourd'hui à travers cette délégation générale de l'ANFA.
14:28C'est plus compliqué qu'un artisan qui a cinq salariés ou deux apprentis, un mécano.
14:32C'est pas la même logique qu'un groupe qui a 40 000 collaborateurs.
14:36C'est pas la même logique et c'est pour ça qu'on les accompagne, toutes ces entreprises-là.
14:40Nous, on a des enjeux de valorisation des métiers, effectivement,
14:43parce que ça a été un peu vilipendé, ces métiers de garagistes.
14:46On associe un peu le cambouis.
14:48Donc, effectivement, on travaille sur cette image aussi un peu plus valorisante des métiers.
14:52On va lancer une nouvelle campagne bientôt.
14:54Et on vient de lancer aussi un nouveau...
14:56C'est notre actualité du moment.
14:57On vient de lancer un nouveau job board, un site d'annonce d'offre d'emploi en ligne.
15:02Donc, on a 20 000 emplois dans la branche à provoir qui sont ouverts tout de suite.
15:07Des garagistes, des mécaniciens, des diésélistes, des carrossiers.
15:10On a exactement une prépondérance de métiers et de la maintenance, évidemment,
15:13mais carrosserie, effectivement, derrière.
15:15Et on a des gros enjeux d'emploi.
15:17On a quand même sur dix ans eu 50 000 recrutements qui ont été réalisés.
15:22Donc, nous, Laval, j'ai envie de dire que la voiture soit chinoise, mexicaine ou canadienne,
15:27peu importe.
15:28Nous, on est sur des métiers de proximité, de service.
15:31Désolé de le dire, mais un petit peu.
15:33Hormis un peu l'esprit national qu'on peut avoir et la fibre qu'on peut avoir pour les constructeurs nationaux.
15:38Exactement.
15:39Mais pour nous, finalement, ça reste une voiture à vendre, à réparer, à entretenir,
15:44à valoriser après dans un circuit notamment de casse.
15:47Et je m'autorise à ne pas flécher uniquement le consommateur électrique ou hydrogène
15:51que dans les grandes chaînes de consommation.
15:53C'est un enjeu quand même pour vos artisans d'aller capter une partie de ces publics-là.
15:57Ou pas.
15:58Ou est-ce qu'ils ont décidé de faire une croix dessus en disant ces gens-là, on les aura pas.
16:01Franchement, aujourd'hui, ce qu'on peut observer, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
16:05Autant les grands groupes, soit les retails de constructeurs ou les grands groupes de distribution automobile
16:10se structurent avec des centres, justement, spécialisés sur le sujet.
16:13Pour l'instant, un artisan, en tout cas un petit, entre guillemets, a tout intérêt à continuer.
16:19La mutation se fait plutôt lentement sur le parc roulant.
16:22Donc, je ne les vois pas changer et se mettre tout de suite à faire du démontage de batterie.
16:27On sait que les constructeurs aussi veulent garder un peu ce business-là auprès d'eux.
16:31Je vous invite à lire l'étude du Syntank le Millénaire sur cette relation, sur la relation Europe-Chine
16:39autour de ces enjeux automobiles, industriels.
16:43C'est une étude que vous avez coordonnée, William Test.
16:46Un vrai plaisir de vous accueillir.
16:48Merci à David Meneses. Combien de recrutements, là, juste avant de nous quitter ?
16:51Là, si on va sur le site d'OP Mobility ?
16:55En gros, on renouvelle une dizaine de pourcents de notre workforce chaque année.
17:00Donc, c'est 4-5 000 personnes qui rejoignent le groupe chaque année.
17:04Allez sur le site d'OP Mobility, je l'ai bien dit cette fois-ci ?
17:07Absolument.
17:08C'était un vrai plaisir de prononcer votre marque, très jeune.
17:11Merci David Meneses et merci à Guillaume Faury, délégué général de l'ANFA.
17:1580 000, vous voyez le chiffre exact ?
17:1720 000 emplois à saisir sur notre site Job2Move.
17:20Job2Move.
17:21Écoutez, voilà, on a fait le maximum pour mettre en valeur vos initiatives.
17:24Merci à vous trois.
17:25On termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi et c'est le guide des salaires.
17:29Observez d'ailleurs par rapport à tous les acteurs,
17:31pour savoir quel est un peu le niveau des salaires avant un recrutement.
17:34On en parle avec Robert Half.