Yonathan Arfi. Cérémonie d'hommage aux victimes du 7 octobre 2023. Paris/France - 07 Octobre 2024

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00:00Monsieur le Premier ministre, cher Michel Barnier, merci du fond du cœur de votre présence.

00:26Monsieur le Président de la République, cher Nicolas Sarkozy, que je veux remercier de ses mots et de son engagement constant à nos côtés.

00:47Monsieur le Président de la République, cher François Hollande, merci d'être là ce soir.

01:01Madame la Présidente de l'Assemblée nationale, cher Yael Braun-Pivet.

01:05Messieurs les Premiers ministres, cher Manuel Valls, cher Gabriel Attal.

01:23Mesdames et Messieurs les ministres et secrétaires d'État, vous êtes nombreux, je ne peux tous vous nommer ce soir, mais je vous remercie très chaleureusement de votre présence.

01:38Madame et Messieurs les Présidents de région et anciens Présidents de région, cher Valéry Pécresse, Xavier Bertrand, Christian Esprozy.

01:53Messieurs les préfets, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, Monsieur le Grand-Rabbin de France.

02:04Messieurs les Présidents du Fonds social juif unifié, du Consistoire et de la LICRA.

02:15Mesdames et Messieurs les représentants religieux, Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents d'associations.

02:25Chère famille Ghanassia, Radou, Calderon, Yahalomi, dont nous partageons la douleur.

02:40Chers amis, comment sommes-nous déjà le 7 octobre alors que nous sommes encore le 7 octobre ?

03:02C'était hier, c'était il y a une éternité. Cette journée reste pour toujours entachée par le sang des victimes, les images insoutenables, les témoignages bouleversants.

03:16Un abîme dans nos cœurs et nos consciences. Un non. Dans la tradition juive, c'est le passage symbolique du temps du deuil à celui du souvenir.

03:29Mais comment passer au temps du souvenir alors que des otages sont toujours retenus à Gaza, alors que la guerre existentielle d'Israël fait toujours rage ?

03:41Peut-être en fermant un instant les yeux pour nous recueillir devant ces 1200 visages assassinés, autant de vies profanées et de destins brisés.

03:57Viviane, Adi, Valentin, Keshet, Noya, Tamar, nous ne pouvons tous les nommer ici.

04:17Des nouveaux-nés qui s'éveillaient au monde, des enfants promis à des lendemains ensoleillés, une jeunesse dansante et débordante de vie, des parents fiers et heureux, des anciens témoins des heures de gloire comme des meurtrissures de l'histoire d'Israël et du peuple juif.

04:42Mila, Or, Chani, Ammar, Amit, Céline livraient ce jour-là à la violence aveugle de tueurs islamistes fanatisés, galvanisés par un antisémitisme féroce et débridé.

05:03Des lieux de vie sont transformés en zones de torture, de places de fête, en lieux de carnage. Kfaraza, Niroz, Beheri, Nova, ces noms résonnent désormais aussi comme les stigmates de la haine antisémite qui traverse les siècles.

05:25Le 7 octobre, Israël est touché en plein cœur. Pour les Juifs, où qu'ils vivent, c'est la sidération, puis un vertigineux sentiment de vulnérabilité. Mais au-delà, l'effroi saisit tous les esprits épris de liberté. Et la France est aussi directement frappée par cet assaut terroriste qui emporte la vie de 48 de nos concitoyens.

05:53Il y a un an, les hordes du Hamas ont tué, violé, brûlé, mutilé, blessé et pris en otage des enfants, des femmes, des hommes libres. 250 personnes enlevées, emmenées de force dans les plus sinistres des prisons.

06:18Naama, Romy, Agam, Doron, Lyrie, Karina. Écoutons les cris de désespoir de leurs mères. Elles savent, leur fut livrée depuis un an au sévice de leurs geôliers.

06:42Kfir, Ariel, Chiri, Bar, Omri, Tal, Chlomo.

06:57Ils restent à ce jour sans otage, dont deux Français, Ofer, Calderon et Ouagia, Romy. Sans libération attendue, espérés avec angoisse par leurs proches. Comment nous sentir vraiment libres quand nous les savons, eux, encore captifs ?

07:19A chacune des victimes, nous pourrions adresser les mots de Victor Hugo. Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis.

07:31Rien ni personne n'échappe au 7 octobre. Le deuil n'avait pas commencé que, déjà, les fronts de la guerre s'ouvraient dans toute la région pour s'en prendre à Israël, au nord, au sud lointain et à l'est.

07:49Israël, encore et toujours, attaqué par des ennemis, lui refusant le droit de vivre. Ce soir, rappelons ce principe. Hier comme aujourd'hui, le droit de vivre pour Israël, c'est d'abord le droit et les moyens de se défendre.

08:07Le deuil n'avait pas commencé que, partout, l'antisémitisme se propageait. Le 7 octobre est l'épicentre d'un puissant séisme antisémite dont les républiques se font sentir aux quatre coins de la terre.

08:31Les images en temps réel du meurtre de juifs sont entendues par les antisémites comme un appel au passage à l'acte. Comment concevoir qu'au lieu de rencontrer un immense élan d'empathie, les juifs doivent faire face à une déferlante d'hostilité renouvelée ?

08:53A Los Angeles, au Daguestan, sur les campus de Columbia ou même de Sciences Po, dans les rues de Berlin, Londres ou Paris, une inversion accusatoire contre Israël et les juifs, accusés de génocide, permet désormais à la violence de s'opérer au nom de l'humanisme.

09:15En signifiant la destruction d'Israël, « From the river to the sea » est le premier slogan à viser génocidaire, prétendant libérer un peuple au nom d'un génocide imaginaire. Les antisémites cherchent de prétendues raisons à leurs gestes. Ce prétexte s'appelle aujourd'hui Israël.

09:37Bien sûr, la solidarité avec des civils en détresse ne sera jamais illégitime. Mais le nom de Gaza est aujourd'hui devenu aussi un cri de ralliement contre les juifs, jugés coupables du crime ultime de sionisme. Tragique confusion.

09:55Monsieur le Premier ministre, à tous ceux que ces répliques antisémites ont meurtris dans leur chair ou dans leur âme dans notre pays, je veux avec vous ajouter un nom. Dominique Bernard, assassiné le 13 octobre dernier dans son lycée à Arras par un terroriste islamiste.

10:23Dominique Bernard est aussi une victime française du 7 octobre. Nous ne l'oublions pas. Personne n'échappe au 7 octobre. Pourtant, dans ce tunnel d'inhumanité, une lumière n'a jamais cessé de nous tenir éveillés.

10:41Cette espérance, c'est celle de ces Français, juifs ou non, qui depuis un an affichent sans relâche les noms et les visages des otages sur les murs de nos villes.

11:02Grâce à eux, mais grâce à vous tous qui êtes là ce soir, les crimes du Hamas n'auront jamais l'oubli pour complices.

11:17Le 7 octobre est un choc français. Un clivage idéologique sépare désormais le camp du déshonneur, qui avec LFI voit des résistants, là où la conscience universelle reconnaît des terroristes, et celui des Français de l'autre côté qui comprennent que le 7 octobre menace toutes nos démocraties, loin des seules frontières d'Israël.

11:39LFI a choisi d'hystériser notre débat public en cultivant le clientélisme et les assignations identitaires.

11:57Alors, je le dis ce soir avec gravité, que LFI trouve encore des alliés au sein de la gauche républicaine est un outrage, une trahison.

12:18Heureusement, les acteurs républicains refusent la facilité de la démagogie. Ils ont le courage de la vérité, celui de dénoncer l'antisémitisme comme de rappeler le droit et le devoir d'Israël de se défendre.

12:36Personne n'échappe au 7 octobre. Au Proche-Orient, mais aussi en France, notre monde se dévoile imprévisible et inquiétant.

12:58Je veux pourtant croire qu'ensemble, nous serons destinés à un avenir plus fraternel, plus serein. Ensemble, nous déplorons toutes les victimes civiles, israéliennes comme palestiniennes, sacrifiées et jetées dans la guerre par le Hamas.

13:20Mais, je veux le dire avec vous, jamais le Hamas ne viendra à bout de notre espérance de paix. Jamais il ne vaincra l'aspiration à la fois si juive et si française à un monde meilleur.

13:40Chers amis, comment sommes-nous déjà le 7 octobre alors que nous sommes encore le 7 octobre ? Le 7 octobre, c'était il y a un an. Il nous faut, toujours et encore, dépasser la douleur et l'assidération pour agir.

14:02Pour construire un monde où la dignité l'emportera sur la lâcheté, la fraternité sur la haine, l'espérance sur le chaos. Je vous remercie.

15:02Le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre, c'était le 7 octobre