FACE AUX TERRITOIRES Ségolène Royal 03-10-24

  • il y a 4 jours

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Transcription
00:00Générique
00:12Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de TV5MONDE, en direct pour Face au Territoire,
00:17une émission de TV5MONDE et en coproduction avec beaucoup de groupes médias.
00:21On va en parler dans un instant, c'est Ségolène Royal, mon invitée ce matin, bonjour Ségolène Royal.
00:25Bonjour.
00:26Merci d'être avec nous, vous êtes ancienne ministre chacun le sait,
00:28Vous êtes aussi l'ancienne candidate à l'élection présidentielle et on a l'intention de vous interroger ce matin avec mes confrères de la presse quotidienne régionale
00:35sur tous les sujets d'actualité, évidemment la guerre au Proche-Orient, évidemment les hausses d'impôts sans doute prévisibles
00:43et puis bien sûr les problèmes de société liés à l'immigration. Cette émission est co-produite par les groupes Ouest-France, Rosselle-France, c'est-à-dire La Voix du Nord, Le Courrier Picard,
00:52OEOTV, la chaîne TNT des Hauts-de-France, 20 Minutes bien sûr qui appartient à Ouest-France et à Rosselle.
00:59Le groupe Hébra également, ce sont neuf journaux de la presse quotidienne régionale, je les cite, Le Républicain, L'Ora, L'Est Républicain,
01:07Le Bien Public, Vosges Matins, le journal de Saône-et-Loire, Le Progrès de Lyon, les DNA, Dernières Nouvelles d'Alsace, l'Alsace et le Dauphiné.
01:15Ségolène Royal, où vous situez-vous aujourd'hui, j'allais dire idéologiquement entre cette gauche et cette droite qui ont beaucoup évolué depuis que vous étiez aux Affaires ?
01:27C'est une surprise pour personne si je vous dis que je suis une femme de gauche bien évidemment.
01:33Mais j'ai toujours veillé à regarder les choses de façon objective et c'est pour ça que j'ai forgé le concept d'ordre juste
01:41qui n'a pas toujours été compris chez les dirigeants de gauche et pourtant qui reste furieusement d'actualité.
01:48C'est-à-dire que dans tous les domaines, que ce soit l'économique, le social, l'international, l'écologie également, il faut des règles justes.
01:58C'est comme ça qu'elles sont efficaces.
02:00On va y revenir tout au long de cette émission.
02:02Ségolène Royal, l'ancienne ministre, est notre invitée ce matin dans Face au Territoire.
02:06Cette émission est également faite en liaison avec la rédaction de TV5Monde.
02:11Et Demet Korkmaz vous interrogera sur les questions internationales à la fin de cette émission.
02:15Tout de suite, Stéphane Vernet de Ouest-France sur ce plateau.
02:18Bonjour Stéphane Vernet.
02:23Bonjour Cyril Bivier.
02:24Allons revenir à Ségolène Royal sur ce retour du discours de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale.
02:29Oui, c'est l'actualité politique de la semaine en France.
02:32J'imagine que, évidemment, vous avez suivi avec attention le discours de politique générale de Michel Barnier mardi à l'Assemblée.
02:37Peut-être même hier au Sénat.
02:39Qu'est-ce que vous en avez retenu ? Comment vous l'avez trouvé ce nouveau Premier ministre ?
02:43Écoutez, le défi de Michel Barnier, au-delà de sa personne, le défi pour la France aujourd'hui,
02:48c'est de se redresser et de redonner aux Français confiance en eux-mêmes et confiance dans leur avenir.
02:54Je pense en particulier aux jeunes qui doivent retrouver un désir d'avenir.
02:59Et Michel Barnier n'a pas de légitimité démocratique, on le sait.
03:03Donc il devait conquérir et doit conquérir une nouvelle légitimité et par l'action et par la méthode.
03:08Et il a réussi, par la parole, à créer ce désir d'avenir que vous évoquez ?
03:12Il a, en tout cas, posé... On verra, en fonction des actions.
03:15Mais vous, il vous a convaincu ?
03:16L'avenir proche le dira.
03:17Mais je pense que ce qu'il a réussi à faire, c'est de reposer un certain nombre de principes sur une nouvelle méthode.
03:24Il a même parlé de fraternité, d'intelligence collective, donc j'y suis particulièrement sensible.
03:30Et surtout, c'est peut-être passé plus inaperçu, il a déminé des conflits sociaux aigus.
03:37Il a annoncé la suspension de la réforme en Nouvelle-Calédonie.
03:42Et ça, c'est vraiment un geste politique qui est très important.
03:45L'assurance chômage également.
03:47Et il a surtout parlé d'une conférence nationale sur l'eau.
03:50C'est-à-dire que les conflits sur le sol, notamment autour des bassines de Sainte-Solide...
03:55Ça, ça vous parle.
03:57Oui, pourquoi ? Parce que les deux conflits qui mobilisent aujourd'hui les forces de l'ordre,
04:01qui seraient mieux utilisées pour réduire, pour lutter contre la délinquance au quotidien,
04:07aujourd'hui sont mobilisés sur des conflits qui font souffrir les gens,
04:11qui font souffrir la France, qui ne ressemblent pas, qui défigurent la France.
04:15Et donc, je pense que la façon dont il a déminé ces deux conflits, ça va dans le bon sens.
04:21Et cette proposition sur l'eau va dans le bon sens.
04:23En même temps, il commence son discours en évoquant deux épées de Damoclès,
04:28dont le défi climatique, la dette climatique.
04:34En même temps, quand on l'écoute, il dit très peu de choses sur l'environnement.
04:38À part cette annonce de la création d'une conférence sur l'eau, c'est un peu léger, non ?
04:42C'est pour ça qu'au moins, il y a le concept de dette climatique.
04:45Ça n'a pas été oublié, malgré la lourdeur des difficultés concernant le déficit budgétaire.
04:54Et donc, en plus, je pense que c'est un homme engagé sur ces sujets-là,
04:57donc là aussi, il faudra juger sur les autres.
04:59Il a été le premier ministre de l'écologie et de l'environnement en France.
05:02Vous, dans votre parcours, vous avez travaillé avec lui ?
05:05Mais il m'a succédé. Il m'a succédé, forcément.
05:08Il a prérepris un certain nombre de choses.
05:10Et donc, dans son action, vous pensez qu'effectivement,
05:12il est très engagé sur l'environnement et l'écologie ?
05:14Je pense qu'il est parfaitement sincère.
05:16Il a créé le Fonds Barnier, ensuite, qui revient d'actualité,
05:18puisque, avec les désastres climatiques et notamment les inondations,
05:22il a annoncé la réactivation du Fonds Barnier.
05:25Donc ça, c'est très opérationnel aussi.
05:27Que ce soit la conférence sur l'eau, qui va mettre à plat un des sujets majeurs aujourd'hui,
05:31qu'il soit national ou international,
05:33vous savez que 70% des conflits aujourd'hui à l'échelle de la planète
05:36sont dus à la compétition sur l'accès à l'eau potable.
05:39Et en France, on voit bien que les conflits,
05:41notamment entre agriculture et écologie,
05:43sont dus au contrôle de l'eau, de l'accès à l'eau,
05:46du bien public mondial qu'est l'eau potable.
05:48Donc il faut trouver des solutions de convergence intelligente.
05:52Et j'ajoute qu'il n'a pas oublié non plus les agriculteurs,
05:55parce que là, on a une crise aussi sociale sur nos territoires,
05:59puisqu'on est sur la chaîne des territoires.
06:01Donc il y a énormément de souffrance, il y a eu la crise aviaire,
06:03il y a eu beaucoup de problèmes.
06:05– Donc vous ne vous sentez satisfaite, quand même,
06:06pour le positionnement en tout cas aujourd'hui de Michel Barnier,
06:08comme Stéphane Vernet vous l'indique ?
06:10– Si vous voulez, moi ce que je considère,
06:11c'est quelqu'un qui arrive aux responsabilités,
06:13même si ça aurait dû être quelqu'un de gauche.
06:15On le sait, je ne vais pas y revenir,
06:17il y a un problème de légitimité démocratique.
06:19Mais je pense à mon pays aujourd'hui,
06:22et je considère que Michel Barnier a des qualités,
06:25puisqu'il a l'expérience, en tout cas, c'est un homme…
06:28– 73 ans, ça ne nous pose pas de problème.
06:30– Oui, vous savez, ce n'est plus un critère aujourd'hui.
06:33Les Français avaient besoin de personnalités d'expérience.
06:37– Le critère, ce n'est pas l'expérience.
06:39– Oui, je pense que les Français avaient besoin de personnalités d'expérience,
06:41c'est respectueuse.
06:42Donc on verra, en jugeant aux actes, si vous voulez.
06:45– Oui, alors si je vous entends bien, il a plutôt réussi son grand oral,
06:48il était plutôt bon.
06:49La question maintenant, c'est combien de temps
06:51est-ce que ce gouvernement peut durer ?
06:52– C'est ça, c'est la vraie question.
06:53– Et alors votre réponse ?
06:54– Eh bien, ça va dépendre de son action.
06:56– Ça dépend de qui ?
06:57– Ça va dépendre de son action.
06:58– Ça ne dépend pas un peu beaucoup du Rassemblement national aussi,
07:01la manière dont le parti de Marine Le Pen peut se positionner ?
07:04– Encore faut-il que le Rassemblement national ait des raisons de voter la censure.
07:08Vous voyez, les Français vont observer ça.
07:10– Pas tout de suite, c'est clair, elle l'a dit.
07:12– Les gens ont envie d'être tranquilles.
07:13Vous savez, les Français, ils ont envie d'être tranquilles,
07:14vous le voyez dans vos relais.
07:15Ils ont envie d'être tranquilles, que les problèmes soient réglés,
07:17que ce qui est fait soit compréhensible,
07:20que les choses soient faites avec justice aussi,
07:22et efficacité, qu'on ne revienne pas sur la sécurisation par les services publics,
07:26parce que ça, ça fait partie de la sécurité,
07:28des services publics qui fonctionnent bien.
07:30Donc aujourd'hui, j'attends de savoir sur quoi et comment les économies vont être faites.
07:35Est-ce que ça va un peu plus fragiliser la société française ?
07:39Ou au contraire, est-ce qu'on va trouver des idées intelligentes
07:42pour faire des économies là où ça ne provoque pas de dégâts économiques
07:47et de dégâts sociaux ?
07:48– Mais vous ne répondez pas à ma question sur la durée de ce gouvernement.
07:51Alors on ne va pas faire de politique fiction,
07:53mais vous pensez que ce gouvernement peut durer au-delà de l'été prochain ?
07:57À partir du moment où la possibilité d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale
08:01sera sur la table, vous ne pensez pas qu'il y aura la volonté
08:04d'un certain nombre de partis en présence de faire tomber Michel Barnier
08:08pour provoquer de nouvelles législatives ?
08:11– C'est possible.
08:12Si l'extrême droite a intérêt,
08:15sans qu'elle a intérêt à provoquer des élections pour pouvoir les gagner,
08:18et dans la mesure où le front républicain est grandement fragilisé,
08:21vous avez vu, puisque finalement les électeurs du front républicain
08:25se sentent floués par cette nomination,
08:28donc si soit Michel Barnier arrive à reconquérir
08:31et finalement à traduire dans les actes quelque chose du front républicain,
08:36il a commencé à le faire,
08:37puisqu'il a annoncé l'augmentation de la fiscalité sur les ultra-riches,
08:42même si justement ça renâcle dans son camp,
08:45on voit bien qu'il essaye de tenir les deux bouts,
08:47c'est-à-dire à la fois l'ordre d'un côté et la justice de l'autre,
08:52on va voir s'il réussit, s'il réussit cela,
08:55et c'est ça l'intérêt de la politique,
08:58vous voyez, c'est que rien n'est jamais écrit d'avance.
09:01– Avec l'aide d'Emmanuel Macron ?
09:03– Oui avec l'aide d'Emmanuel Macron,
09:06je pense que s'il y a un dysfonctionnement
09:08entre les deux têtes de l'exécutif,
09:11ça sera très difficile à ce moment-là de réussir un certain nombre d'actions,
09:14donc ça c'est la condition,
09:15c'est-à-dire que l'exécutif fonctionne bien,
09:18que des actions intelligentes soient faites
09:20et que les Français adhèrent à ces actions,
09:22c'est-à-dire que ce gouvernement arrive à reconquérir la légitimité par l'action,
09:27à ce moment-là ce sera plus difficile de voter la censure,
09:29s'il y a du désordre, s'il y a du chaos,
09:31s'il y a des décisions incompréhensibles à ce moment-là,
09:35et comme le front républicain est extrêmement affaibli,
09:38à ce moment-là l'extrême droite aura intérêt à voter la censure,
09:43à provoquer la dissolution, des élections anticipées,
09:45gagner les élections législatives et donc gagner la présidentielle dans la foulée.
09:49Et comme la gauche est divisée, elle profitera de ce moment-là en effet,
09:53puisque la gauche est divisée, que la droite est divisée.
09:55– Parlons-en, parlons-en, mais juste avant d'en parler,
09:57juste une précision et admettons, il y a une dissolution l'année prochaine,
10:01les Français sont appelés à nouveau aux urnes,
10:03vous vous présenteriez, vous reviendriez ?
10:05– Où ?
10:06– Pour une législative, sur une circonscription ?
10:08– Je ne pense pas non, je ne pense pas, chaque chose en son temps.
10:10– Question, Stéphane Vernet sur la suite.
10:12La gauche, dans quel état est la gauche aujourd'hui à l'issue de cette séquence ?
10:15Il y a quelque chose qui a été fondamentalement raté,
10:17sur quelle base elle peut se reconstruire ?
10:19– Il faut distinguer les appareils politiques des gens, des électeurs.
10:24– Les électeurs se portent bien, les appareils politiques très mal, c'est ça ?
10:27– Les électeurs ont une aspiration très profonde à l'unité.
10:30Les appareils politiques sont comme d'habitude dans des jeux
10:34de rapports de force et de pouvoir.
10:36Et donc il y a un décalage qui se fait entre les appareils politiques
10:41et les jeux d'appareils, on voit bien d'ailleurs.
10:43– Les appareils politiques, c'est ceux-là dont vous parlez ?
10:45– C'est tout ça.
10:46– Derrière vous ?
10:47– On a l'image derrière vous.
10:48– Oui c'est ça, les appareils politiques, c'est ça, la difficulté.
10:53Vous voyez, donc si on veut…
10:55parce que là la social-démocratie se met en place,
10:59soi-disant la gauche respectable, etc.
11:02– Ça vous y croyez quoi ?
11:03– Mais on l'a vu la gauche respectable, c'est moins de 2% de l'élection présidentielle.
11:07On a eu Bernard Cazeneuve président du comité de soutien,
11:09on avait tout le parti socialiste derrière Anne Hidalgo,
11:13donc c'est moins de 2%.
11:15– À l'époque vous aviez des problèmes avec les éléphants du PS
11:18et maintenant vous avez des problèmes avec les appareils politiques en fait.
11:22– C'est pareil.
11:23– Ah c'est pareil ?
11:24– Les éléphants sont dans les appareils politiques.
11:27– Est-ce qu'ils ont une chance de s'entendre ces éléphants
11:30au sein des appareils pour arriver à avoir un candidat unique en 2027 ?
11:34Olivier Faure dans Dimanche Ouest France dimanche dernier
11:38disait qu'en fait il fallait trouver un moyen, une procédure
11:43pour désigner un candidat unique en 2027.
11:46Quelle que soit la procédure, peu importe,
11:48il faut trouver un moyen de dégager quelqu'un, un nom,
11:51et en expliquant que ce ne serait pas Jean-Luc Mélenchon,
11:53que ça ne pouvait pas être Jean-Luc Mélenchon.
11:55Il a raison ou pas ?
11:56– C'est un peu tôt je trouve.
11:58– C'est trop tôt pour en parler ?
11:59– Je trouve que c'est un peu tôt pour en parler.
12:00C'est évident que s'il n'y a pas de candidats communs,
12:04la gauche n'a aucune chance.
12:07– C'est vraiment si tôt pour en parler ?
12:09Parce que là on parlait de la perspective d'élection législative anticipée.
12:12– La présidentielle peut arriver vite.
12:14– Exactement, une crise présidentielle peut arriver majeure, un vrai blocage.
12:17– On n'a jamais eu Emmanuel Macron, là c'est le dernier rempart.
12:20– Tout à fait.
12:21– Michel Barnier ne réussit pas.
12:23– C'est une primaire.
12:24Et puis si Michel Barnier ne réussit pas, c'est que l'Union royale,
12:26la question de la présidentielle s'opposera à Stéphane Vernet.
12:28– C'est ça.
12:29– Il n'est pas du tout question que le président de la République démissionne,
12:32il ne veut pas, mais si jamais il y était contraint pour x ou y raison,
12:35c'est indépendamment de ça.
12:36– Est-ce que la gauche est prête ?
12:37– Non, mais la gauche est divisée pour l'instant, la gauche n'est pas prête.
12:40Qu'est-ce que je voulais que je vous dise ?
12:42La gauche n'est pas prête, elle ne s'est même pas d'accord
12:44sur la procédure de désignation de son candidat.
12:48– Stéphane Vernet, il y a une une de Ouest-France aujourd'hui qui arrive.
12:53– Oui, sur le Liban, la France peut-elle encore jouer un rôle au Liban ?
12:57Une vraie question.
12:59– Et on va évidemment aborder ces questions-là en fin d'émission.
13:02– Dernière petite question, Stéphane Vernet,
13:04ou vous en avez fini avec ces gohannes royales, si j'ose dire ?
13:07– En fait, je voudrais insister, dans ce processus de reconstruction de la gauche
13:11et de recherche d'un candidat unique, est-ce que vous vous placerez dans la course ?
13:14– Voilà, la question est posée clairement.
13:16– Je ne dis pas non.
13:17– Très bien.
13:18– On a la réponse, je ne dis pas non, on verra.
13:20– Stéphane Vernet qui dirige la rédaction.
13:21– Il n'y a pas beaucoup de femmes.
13:22– De fait.
13:23– Il n'y a pas beaucoup de femmes.
13:24– De fait, absolument, de fait.
13:25– Il n'y a eu que des hommes.
13:26– Il y a Lucy Castey.
13:27– Il y a Lucy Castey.
13:28– Lucy Castey, je ne veux pas être désagréable,
13:30mais Lucy Castey a été choisie par des hommes.
13:32– Par l'appareil ?
13:33– Elle a été choisie par des hommes, elle était sous tutelle des hommes.
13:37Mais les hommes, certains hommes politiques de pouvoir,
13:40mais ça ce n'est pas nouveau, ont beaucoup de mal à accepter une femme
13:44qui est leur égale, qui est différente.
13:46Combien de fois je leur ai dit, je suis différente mais je suis ton égale.
13:49Donc tu me traites en égale.
13:51– Bien justement, sur ce plateau, l'égale des hommes,
13:54Ségolène Royal, ancienne ministre et ancienne candidate à l'élection présidentielle
13:58est notre invitée d'en face au territoire.
14:00Merci Stéphane Vernet, vous dirigez la rédaction de Ouest-France à Paris
14:04et on va partir pour l'île avec un nouveau coproducteur dans cette émission
14:08cette année, Weo TV, des journaux c'est Le Courrier Picard et La Voix du Nord
14:13et la chaîne de télévision c'est Weo TV, la chaîne des Hauts-de-France
14:16et on se rend à l'île Ségolène Royal en duplex avec Guillaume Desplancs
14:19qui a une question à vous poser, très en liaison avec ce que Stéphane Vernet
14:23vient de vous poser comme question, on l'écoute, Guillaume Desplancs.
14:26– Ségolène Royal, bonjour, candidate pour Matignon,
14:29vous n'avez pas été consultée par Emmanuel Macron
14:32pour le choix du nouveau Premier ministre, alors comment l'expliquez-vous ?
14:35Vous avez évoqué notamment le fait d'être une femme,
14:38est-ce réellement la seule explication ?
14:41– Alors, d'abord il faut rappeler le contexte si vous voulez,
14:45c'est qu'à un moment, les journalistes disaient
14:49mais finalement il n'y a personne à gauche,
14:52une fois que les différents candidats et candidates ont été récusés,
14:57et donc je ne voulais pas qu'on puisse dire,
15:00mais finalement il n'y a eu aucun candidat ou candidate
15:03pour occuper la responsabilité de Matignon,
15:08suffisamment expérimenté, comme le souhaitent les Français aujourd'hui.
15:14Et c'est dans ce contexte que j'ai dit, mais moi je suis disponible pour Matignon,
15:18parce que j'ai l'expérience, parce que je sais faire,
15:21parce que je suis une égale des hommes auxquels on attribue de l'expérience,
15:25et voilà, et je n'ai pas été reçue,
15:28j'ai plus d'expérience que Bernard Cazeneuve d'une certaine façon.
15:32– Et après vous avez dit, je suis aussi candidate possible
15:35pour des postes ministériels, après avoir été candidate possible pour Matignon.
15:38– Tout à fait, parce que je ne voulais pas non plus que l'on puisse dire,
15:41mais finalement qu'est-ce que c'est que ces prétentieux,
15:44ils veulent que Matignon et ils n'ont pas ça,
15:46il y a d'ailleurs deux candidats hommes qui ont été pressentis pour Matignon,
15:50et après il semblerait qu'on leur ait proposé de rentrer au gouvernement,
15:54et ils ont dit non.
15:56Donc pourquoi ? Parce qu'ils ne veulent que Matignon.
15:59Donc soit effectivement on est prêt à contribuer au redressement du pays
16:04et à faire en sorte que le front républicain,
16:06qui s'est manifesté dans les urnes,
16:10donc ce que les électeurs ont dit, on le respecte,
16:13on vient même si c'est un chef de gouvernement qui n'est pas de notre camp,
16:17c'est ça aussi qu'attendaient les gens,
16:19et à ce moment-là, oui, j'ai dit oui, je suis disponible,
16:23je suis la femme politique la plus populaire de gauche,
16:27la plus populaire dans l'opinion,
16:29donc j'ai une responsabilité par rapport à ça.
16:31– La question de Guillaume Desplanques sur l'hôtel Matignon,
16:35qui ne vous a donc pas été proposé,
16:38est-ce que vous avez pris en compte le fait que les femmes à Matignon
16:41ont quand même eu des difficultés dans ce pays ?
16:44Édith Cresson, première Première Ministre femme du pays,
16:47je crois n'est restée que 8 mois au pouvoir à Matignon,
16:51Élisabeth Borne a connu tous les aspects du 49-3,
16:54vous vous rappelez les difficultés qu'elle a eues à l'Assemblée Nationale
16:57pour s'imposer et elle a été remerciée aussi, en théorie très vite,
17:01pour une durée de vie à Matignon.
17:05Est-ce que ça ne se joue pas ça aujourd'hui,
17:07quand vous-même, comme Guillaume Desplanques le dit,
17:10vous souhaitez avoir Matignon ?
17:11Est-ce que vous ne pensez pas que, j'en reviens à ce que vous avez dit
17:14tout à l'heure face à Stéphane Vernet par rapport aux femmes,
17:16qu'il y a un problème aussi, femmes et pouvoir ?
17:19– Si, bien sûr, mais voyez votre question, vous ne la poseriez pas pour un homme,
17:23vous ne diriez pas, il y a un homme qui a échoué en tant que Premier ministre,
17:27on ne va pas nommer un autre homme à Matignon,
17:29puisque un homme a échoué en tant que ministre.
17:32Là vous dites, une femme, on ne va pas nommer une femme à Matignon,
17:34puisque les autres femmes…
17:35– Ma question c'était, est-ce que c'est rentré dans vos considérations
17:37quand vous, vous vous êtes positionnés pour Matignon ?
17:40Vous avez dit, le fait d'être une femme, est-il au fond un avantage ou pas ?
17:44– Mais je pense qu'il y a un besoin de parité, fort, mais pas de parité,
17:49ce n'est pas une femme en tant que telle,
17:51c'est l'équilibre entre le masculin et le féminin.
17:53Là vous avez vu, il n'y avait que des hommes qui ont été consultés,
17:57il n'y a que des hommes dans les ministères régaliens.
17:59Donc je me suis dit, avec une nomination comme la mienne,
18:03à la fois on règle le problème de la gauche, aux responsabilités,
18:07d'une présence femme, et d'une présence dans un ministère régalien.
18:11Donc c'était une bonne opération, même pour l'actuel pouvoir exécutif.
18:16Donc c'est tout, c'est une…
18:18– La question de…
18:19– Mais je serais un homme, personne ne me poserait cette question-là.
18:22Vous voyez, c'est parce que des femmes, d'abord,
18:24Elisabeth Borne n'avait pas d'expérience politique aussi,
18:27donc c'est pour ça aussi qu'elle a eu des difficultés à s'obstiner,
18:32en créant un taxe carbone, en s'obstinant sur le 49-3,
18:35elle n'avait pas d'expérience politique,
18:37Elisabeth Borne n'était pas élue au départ,
18:39elle n'avait pas géré de collectivité locale,
18:41elle n'avait été candidate à aucune élection,
18:43donc c'était une technocrate, c'est d'une certaine façon de qualité…
18:45– Qui avait été votre directrice de cabinet.
18:47– Et ma préfète, c'est moi qui suis allée la chercher en préfecture,
18:50mais on peut être une bonne directrice de cabinet,
18:53mais le saut jusqu'à être Premier ministre à Matignon,
18:55le saut est considérable.
18:57Donc il faut aussi que quand il y a des nominations de femmes,
19:01les hommes acceptent de nommer des femmes qui sont leur égale,
19:04je le répète, qui ont leur expérience politique,
19:08qui ont leur existence politique,
19:10et donc peuvent apporter quelque chose de plus.
19:12– Alors la question de Guillaume Desplancs,
19:14qui était une question pour La Voix du Nord, Le Courrier Picard,
19:16Ouéotv, sa chaîne dont il est rédacteur en chef d'ailleurs,
19:19Information des Hauts-de-France,
19:21elle était depuis Lille, Lille c'est Martine Aubry,
19:25qu'est-ce que vous pensez de son parcours ?
19:27Aujourd'hui on ne l'entend plus Martine Aubry,
19:29elle est maire de Lille bien sûr,
19:31vos relations se sont pacifiées avec les années ?
19:34– Oui, bien sûr.
19:36– Ça vous arrive de vous parler ou pas avec Martine Aubry ?
19:39– Oui, récemment, bien sûr, oui, oui, bien sûr.
19:42Elle a un parcours exceptionnel Martine Aubry.
19:45– Et donc aujourd'hui, vous considérez qu'elle est une des formes
19:49d'icône de gauche aussi Martine Aubry aujourd'hui ?
19:51– Bien sûr, elle a fait partie de l'histoire de la gauche,
19:54elle a été une excellente ministre en plus,
19:57ce gouvernement Jospin c'était quand même un gouvernement passionnant.
20:02Voilà, elle a été maire de Lille,
20:05c'est une femme politique qui est respectée en plus
20:08de tous les électeurs de gauche et je pense au-delà bien sûr.
20:12– Donc la vie politique là, quand il n'y a plus d'affrontements directs,
20:16le contact entre les personnes reprend,
20:18parce qu'avec Martine Aubry ça a été un peu chaud,
20:20il y a quelques années entre vous deux.
20:22– Ah oui, ça a été chaud parce qu'il y a eu la tricherie du Congrès,
20:24souvenez-vous, c'est vrai que c'était violent à une époque,
20:28mais c'est pareil, c'était la candidate de l'appareil politique.
20:32– Guillaume Desplancs qui est toujours à Lille en duplex,
20:35de Weo TV, on l'écoute.
20:37– Ségolène Royal, comme vous le savez, Gérald Darmanin,
20:40a lancé dimanche à Tourcoing, dans le Nord,
20:42dans son fief, son mouvement populaire,
20:45populaire face au nouveau front populaire ?
20:49– Oui, c'est très étrange d'ailleurs, vous avez vu,
20:51parce qu'il lance un mouvement populaire,
20:53mais à l'instant là, il s'oppose à la taxation des plus riches.
20:57Je ne suis pas sûre que l'électorat populaire soit d'accord
21:00pour s'opposer à la position des 0,3% des Français les plus fortunés.
21:05– Le mot populaire, c'est un mot populaire en politique maintenant.
21:08– C'est devenu populaire en politique.
21:10– La lune de la Voix du Nord, Ségolène Royal,
21:12vous lisez la presse régionale, notamment, la Voix du Nord,
21:15la voix est tombée, vive le LOS, une évidemment locale liée à l'actualité.
21:20– Formidable.
21:21– Pour la Ligue des champions, bien sûr.
21:23Donc, la Voix du Nord, qui est notre nouveau partenaire
21:25à travers le groupe Rosselle France, le courrier Picard, et Weo TV.
21:30Merci Guillaume Desplanques, à Lille.
21:33Donc, à jeudi prochain, c'est Ségolène Royal,
21:35notre invitée politique ce matin.
21:37Et tout de suite, nous allons passer à 20 minutes,
21:40Floreal Hernández, le rédacteur en chef de 20 minutes, est sur ce plateau.
21:43– Bonjour Floreal Hernández.
21:48– Bonjour Ségolène Royal.
21:49– Alors, 20 minutes, c'est une coproduction, j'allais dire,
21:51de Ouest France et du groupe Rosselle, d'ailleurs.
21:53– Oui, effectivement, tout à fait.
21:55– Éducation nationale, la nouvelle ministre de l'éducation nationale, Anne Génété.
22:01– Ségolène Royal, vous avez été ministre déléguée à l'enseignement scolaire
22:05entre juin 1997 et mars 2000.
22:08Vous devez avoir donc un œil attentif à ce qui se passe à l'éducation nationale.
22:12Est-ce que vous avez été surpris par le profil d'Anne Génété quand elle a été nommée ?
22:16C'est quelqu'un qui n'a pas de poids politique,
22:19et surtout qui n'a pas eu de lien précédemment dans sa carrière professionnelle
22:23avec l'éducation nationale, l'école ou l'université.
22:27– Écoutez, moi je ne mets pas le jugement a priori sur les personnes,
22:31mais c'est vrai que je partage la surprise des personnels de l'éducation nationale
22:37par rapport à cette nomination.
22:39C'est le premier point, puisque comme vous le disiez à l'instant,
22:42il n'y a aucun lien, aucune expérience par rapport à ce ministère.
22:46Or les jours sont comptés pour ce gouvernement,
22:49donc il vaut mieux nommer des gens expérimentés
22:51et qu'ils soient tout de suite opérationnels, ça c'est la première chose.
22:54La seconde, c'est que ce ministère a changé cinq fois de ministre.
22:58Et ça je vais vous dire, c'est épuisant pour les gens,
23:01pour ceux qui sont dans les classes,
23:03pour ceux qui sont dans les établissements scolaires,
23:05même pour l'administration de l'éducation nationale.
23:07– Ils l'ont dit d'ailleurs à votre entrée.
23:09– Ils l'ont dit et j'ai bien décrit ça dans mon livre.
23:11– Grave problème de temps de ministre et d'administration.
23:15– Oui, vous savez pourquoi ?
23:16Parce que chaque ministre qui vient c'est marote.
23:18Alors il y en a un qui va faire ci, un autre qui va faire ça,
23:20un autre qui va changer.
23:21Alors le pire c'est ceux qui changent les programmes.
23:24Parce qu'un ministre qui n'a aucune idée, il va dire on va changer les programmes.
23:27Puis vous avez des propositions internes,
23:29toujours des gens qui pensent que vous allez faire des inventions extraordinaires,
23:33alors que dans l'éducation nationale,
23:35là aussi il faut laisser les gens tranquilles.
23:37C'est ce qui se passe dans les classes qui est important.
23:39Ce n'est pas la énième réforme sur le énième programme
23:42ou sur la façon d'apprendre à lire et à écrire.
23:44Et puis les ministres qui arrivent, ils projettent leur enfance,
23:47en disant c'était mieux avant, on va réformer, on va bousculer.
23:50Les gens n'ont assez d'être bousculés dans l'éducation nationale
23:53et surtout il y a l'urgence de la revalorisation des métiers,
23:58la revalorisation des salaires,
23:59et là ça va se télescoper avec le projet de loi de finances.
24:03– Vous parlez des programmes, quand il y a eu la passation de pouvoir
24:06avec Nicole Belloubet, Anne Gintin a annoncé que le navire ne changerait pas de cap.
24:11– Oui.
24:12– Est-ce que par rapport à ce qui avait été mis en place précédemment,
24:16donc on parlait de choc des savoirs, des groupes de niveau,
24:18de la réforme du brevet, vous pensez que ce sont des orientations à poursuivre ?
24:22– Je pense que moins on bouscule l'éducation nationale,
24:25moins on fait de réformes théoriques et idéologiques, mieux c'est.
24:29Parce que les tensions sont extrêmement fortes aujourd'hui
24:32dans les établissements scolaires, faute de moyens,
24:35la priorité c'est de mettre des adultes dans toutes les classes,
24:38l'idéal ce serait même qu'il y ait deux adultes,
24:40vous savez à l'époque on avait créé, quand j'étais ministre,
24:42déléguer les aides éducateurs, il y avait deux adultes dans les classes,
24:45il y avait beaucoup plus du coup de discipline et de sécurité.
24:48– D'encadrement vous voulez dire.
24:49– D'encadrement, ça a été malheureusement supprimé,
24:51et donc aujourd'hui il y a une attente de considération,
24:53une attente de moyens, une attente de formation,
24:55une attente de revalorisation, pas une attente de changement,
24:58des méthodes ou des programmes,
25:01et je vais vous dire dans l'expression choc des savoirs,
25:04les gens en ont assez des chocs, on subit des chocs tout le temps,
25:08on n'en veut plus des chocs, surtout décrété comme ça d'en haut,
25:12et je vois que dans les établissements scolaires
25:14où ce choc des savoirs est appliqué, c'est la pagaille,
25:18parce qu'il y a même eu des rentrées scolaires
25:20qui n'ont pas pu avoir lieu le jour même,
25:22à cause de cette nouvelle marotte du choc des savoirs,
25:25mais non, il faut laisser les gens tranquilles,
25:27il faut faire en sorte que ça fonctionne dans les classes,
25:29transmettre les savoirs à partir de ce que l'on a,
25:31arrêter de modifier les programmes,
25:33parce qu'il y a nous aussi une pression pour modifier les programmes tout le temps,
25:37mais arrêtez, faites fonctionner les classes,
25:40faites en sorte d'éradiquer la violence dans les classes,
25:43de donner confiance aux élèves,
25:45de transmettre les compétences et les savoirs, et c'est ça.
25:49– Il y a des passages obligatoires dans l'éducation,
25:53au collège il y a le brevet,
25:55enfin il y a le bac à la fin du lycée,
25:57est-ce que le brevet, dans les dernières demandes,
26:01c'était de conditionner le passage au lycée à l'obtention du brevet,
26:06quand on sait que le brevet c'est 85% de réussite,
26:08le bac 90%, est-ce qu'il y a vraiment besoin d'avoir le brevet pour aller au lycée ?
26:12– Non, je veux dire, toutes ces réformes qui vont déclencher des grèves,
26:17semer la pagaille, perturber les gens, mobiliser l'administration,
26:21c'est du temps qui va être pris au bien-être des élèves
26:24et à la mobilisation de la force enseignante.
26:26– Enfin il y avait une fierté sur le brevet,
26:28quand on avait le brevet c'était la première étape d'une vie
26:31dans l'éducation nationale, c'était quand même un joli diplôme.
26:35– Oui, moi j'ai passé mon brevet, mais on ne conditionnait pas cela
26:38pour passer au lycée, vous voyez, et puis c'est des moyens considérables
26:42qu'il faut en plus administratifs pour faire passer les examens,
26:45pour organiser les contrôles.
26:47– On parle de réussite scolaire d'ailleurs,
26:49dans le titre du ministre délégué à l'enseignement professionnel
26:52et à la réussite scolaire, mais comment ça se fait
26:54que la réussite scolaire ne soit pas intégrée à l'éducation nationale ?
26:57C'est bien à la ministre de souhaiter la réussite des élèves
27:00qui soient du primaire, du collège, du lycée.
27:02– C'est que l'on envoie un secrétariat d'État à la réussite scolaire,
27:05qui est un enjeu majeur dans une vie.
27:07– Oui, c'est ça, c'est ce qu'ils ont fait je crois, non ?
27:09– Oui, mais c'est étonnant de voir cette réussite scolaire
27:12nommée sur un ministre délégué alors que c'est la charge de l'éducation nationale.
27:17– Oui, c'est le principe même de l'éducation nationale,
27:19cela dit, si on peut raccrocher ce qui décroche, voyez la réussite scolaire,
27:23il faut raccrocher les élèves qui décrochent à la réussite scolaire,
27:28c'est trouver des éléments de reprise de confiance en eux,
27:32des élèves qui sont en échec, parfois ce sera par le sport,
27:34parfois ce sera par la culture, parfois ce sera par l'expression orale,
27:37et donc comment est-ce qu'on identifie dans chaque enfant son point fort
27:41pour qu'il s'appuie sur ce point fort et qu'il puisse conquérir
27:44l'accès aux savoirs fondamentaux, c'est ça l'enjeu.
27:47– Raccrocher le ministre délégué c'est une bonne chose pour vous ?
27:50– Oui, pourquoi pas, si par exemple il est en charge de l'éradication
27:55de la violence et de la peur pour les élèves qui vont à l'école
27:58ou qui se font harceler par exemple, ça c'est un élément
28:01de la réussite scolaire, vous voyez ?
28:03– Justement, on en parle, donc là on passe au niveau supérieur,
28:07à l'enseignement supérieur, en 98 il y a une loi qui vous porte à cœur,
28:11c'est l'interdiction du bizutage, on s'aperçoit aujourd'hui
28:16que ça existe toujours, à Tours, mi-septembre,
28:19les étudiants en médecine ont brandi une banderole sexiste
28:24lors d'une soirée d'intégration, derrière il y a eu des alertes
28:27qui sont remontées auprès de l'université de bizutage,
28:30comment ça se fait que 25 ans après, on n'arrive pas à éradiquer le bizutage
28:35qui de temps en temps en plus tourne mal ?
28:39– Et Tours vous connaissez bien, c'est Gohen-Royal.
28:41– Oui, vous avez tout à fait raison, il y a même un procès prochainement
28:44pour un jeune qui est mort à la faculté de médecine de Lille,
28:49il y a le retour du bizutage dans les écoles des arts et métiers,
28:54ce qu'on appelle l'usinage, il y a le retour du bizutage
28:57dans les écoles de commerce, c'est scandaleux,
29:00c'est scandaleux et c'est la question de la sécurité des élèves,
29:04et notamment des filles, et pourquoi ça revient ?
29:06Parce qu'il y a de l'impunité, quand j'étais en charge des responsabilités,
29:10à chaque rentrée universitaire, je faisais une instruction et je disais
29:14attention s'il y a un bizutage dans votre établissement,
29:16c'est la direction qui sera immédiatement suspendue
29:19et les élèves bizuteurs seront radiés des écoles.
29:22– Et sanctions majeures.
29:23– Et sanctions majeures et donc la prévention,
29:26ça se fait par la menace de sanctions et j'espère,
29:29et moi je demande au ministre de l'Enseignement scolaire
29:31de faire sa circulaire au moment de la rentrée universitaire
29:35et de suspendre immédiatement un chef d'établissement,
29:39un doyen d'université, un patron d'une école des arts et métiers
29:44immédiatement suspendu si des élèves, des étudiants organisent des bizutages.
29:49Et je terminerai en disant que c'est souvent une sélection,
29:52une répression notamment des filles par les atteintes sexuelles,
29:56comme ça, ça leur fait moins de concurrence,
29:58les filles abandonnent leurs études, ça leur fait moins de concurrence.
30:00Donc ces petits nazillons là, issus des catégories privilégiées en plus,
30:04c'est pas les délinquants de la rue, c'est pas des OQTF.
30:06– Merci.
30:07– Mais c'est pas moins grave que ce que font les OQTF.
30:09Donc j'espère que la répression sera aussi forte
30:11que celle qui est pronée aujourd'hui contre la délinquance de rue.
30:14– Florelle Hernandez, 20 minutes, pas d'une, puisqu'il n'y a pas de print,
30:17c'est maintenant sur l'internet qu'on le trouve.
30:19– Tout à fait.
30:20– Et donc tous les jours, on retrouve 20 minutes sur 20minutes.fr.
30:24Florelle Hernandez, rédacteur en chef de 20 minutes
30:26et je sais que cette édition numérique marche très bien,
30:29donc bravo à vous et vous êtes donc partenaire de Face au Territoire.
30:33Florelle Hernandez, rédacteur en chef de 20 minutes.
30:35Merci Florelle Hernandez.
30:37– Merci.
30:38– Dans un instant, Denis Caro en duplex et en direct de la rédaction de Nice Matin,
30:41à Nice bien sûr.
30:43– Ce serait pas mal d'aller interroger le ministre de l'Intérieur.
30:47– Bonjour Denis Caro, vous dirigez les rédactions du groupe Nice Matin,
30:50c'est-à-dire Nice Matin, Var Matin et Monaco Matin.
30:53Et vous avez évidemment une question concernant l'insécurité pour Ségolène Royal.
30:58Vous êtes en direct de Nice.
31:01– Oui, bonjour Ségolène Royal.
31:03La sécurité est l'un des cinq grands chantiers définis par Michel Barnier.
31:07Le Premier ministre n'exclut pas de remettre en cause l'excuse de minorité.
31:12Est-ce qu'il faudrait purement et simplement supprimer cette excuse de minorité ?
31:16Et une deuxième question toujours sur la délinquance et la sécurité.
31:20Le meurtre de Philippine au bois de Boulogne a choqué la France entière.
31:24Pourquoi n'arrive-t-on toujours pas à faire exécuter les obligations
31:28de quitter le territoire français ?
31:31– Au QTF.
31:33– Oui, vous avez raison, l'actualité est extrêmement lourde.
31:36– Sinistrement connue par les Français maintenant.
31:38– Lourde, et notamment lourde sur les violences faites aux femmes.
31:41C'est vraiment terrible.
31:43Je pense en effet que l'excuse de minorité n'a pas de sens.
31:47Je l'ai dit, d'ailleurs je l'ai écrit.
31:50Je pense que la sanction est une éducation d'une part.
31:53Donc moi je suis assez favorable à supprimer l'excuse de minorité
31:57et à refaire le cas par cas.
31:59En revanche, à l'envers, c'est-à-dire au lieu de dire
32:02il y a une excuse de minorité mais on fait quelques exceptions,
32:05c'est dire il n'y a plus d'excuses de minorité
32:07mais on peut faire des exceptions en fonction du profil des mineurs.
32:11Ça changerait beaucoup les choses.
32:13Sur l'application des au QTF, mais c'est la vraie question.
32:16Pourquoi les au QTF ne sont pas plus appliqués ?
32:19Bien évidemment.
32:20– Incompréhension des Français sur ce sujet.
32:22– C'est incompréhensible.
32:23Et puis les Français sont en colère quand c'est un au QTF.
32:26En plus récidiviste.
32:28C'est incompréhensible.
32:30– Denis Caro à Nice, depuis la rédaction de Nice Matin.
32:35– Ségolène Royal, lors de son discours de passation de pouvoir
32:38au ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
32:41a repris votre concept d'ordre juste.
32:44Ce concept, il est de plus en plus d'actualité.
32:48– C'est vrai.
32:49C'est vrai, dommage que la gauche ne l'ait pas repris
32:52parce que c'est maintenant Gérald Darmanin qui l'a repris.
32:55Le Parti socialiste n'a jamais voulu intégrer finalement
32:58ces innovations conceptuelles que je retirais tout simplement
33:03de l'observation et de l'écoute des gens.
33:05Et donc en effet, tant mieux d'ailleurs,
33:07ça appartient à tout le monde maintenant l'ordre juste
33:10parce que je crois que c'est la bonne colonne vertébrale
33:13pour remettre de la sécurité, de l'ordre de la compréhension,
33:17du bon fonctionnement des institutions.
33:20Et ce qu'il faut, c'est passer maintenant des déclarations aux axes.
33:24C'est donner du contenu à cela.
33:26L'ordre tout seul, ça ne fonctionne pas.
33:29Et la justice toute seule ne fonctionne pas.
33:33– Ne fonctionne pas.
33:34– Il faut de l'ordre aussi.
33:35– Dernière question, Denis Caro, dernière question.
33:40– Vous avez toujours été, Ségolène Royal, favorable
33:43à l'encadrement militaire des jeunes délinquants.
33:46Est-ce que ça peut être une solution ?
33:48– Oui, je pense que ça peut rester une solution, bien sûr.
33:52Parce que, vous savez, je connais bien l'école des sous-officiers de Saint-Méxan.
33:55J'étais élute de ce territoire.
33:57Et je pense que les jeunes qui n'ont pas eu la chance d'avoir des repères,
34:01qui n'ont pas eu la chance d'avoir des parents qui les cadraient,
34:04qui ont été en échec scolaire, quand ils sont mineurs,
34:08il faut toujours espérer réussir à les raccrocher à quelque chose.
34:13Et je pense que l'encadrement, le service militaire,
34:16j'étais contre la suppression du service militaire.
34:19Je voulais un service militaire plus court.
34:21Ça a été malheureusement supprimé.
34:22Parce que ça permettait à beaucoup de jeunes
34:25de comprendre aussi le sens de l'organisation dans la vie,
34:29de se raccrocher à la réussite scolaire, de passer le permis de conduire, etc.
34:34Et donc d'avoir un regard bienveillant, mais autoritaire sur eux.
34:38Une autorité bienveillante.
34:40– La Une de Nice matin, Denis Caro, chez vous.
34:45– La Une de Nice matin, vidéosurveillance jusqu'où ?
34:48Après l'annonce par Michel Barnier de la généralisation
34:51de la vidéosurveillance algorithmique sur la côte d'Azur,
34:54Nice et Cannes sont très en pointe sur ces dispositifs.
34:57– Merci Denis Caro.
34:59Vous dirigez les rédactions du groupe Nice matin,
35:01donc Var matin et Monaco matin, ainsi que Nice matin.
35:04Et vous étiez en duplex et en direct de Nice.
35:06C'est Ségolène Royal, notre invitée politique aujourd'hui.
35:09Ségolène Royal, dans un instant.
35:11Sébastien Georges, depuis la rédaction de l'Est républicain.
35:16– Ségolène Royal, bonjour. Je souhaite vous parler d'Europe.
35:19Le groupe Évra, dont font partie l'Est républicain,
35:21le républicain Lorrain et Vaugematin,
35:23compte plusieurs frontières avec des pays européens.
35:25L'Europe est en difficulté.
35:26L'Europe a perdu de son influence aujourd'hui dans le monde
35:29au détriment des États-Unis, mais également de l'Asie et de la Chine.
35:34Sa voix porte moins, on le voit avec le conflit israélo-palestinien,
35:38mais également avec le conflit ukrainien.
35:42Aujourd'hui, on constate une Europe en difficulté,
35:45un couple franco-allemand également en difficulté,
35:48avec des dirigeants qui ne s'entendent plus,
35:50ou qui, en tout cas, ne se parlent plus comme ils s'en parlaient avant
35:53pour être des moteurs.
35:55L'Europe est face à des flux migratoires importants économiquement.
35:58Elle est menacée et bousculée par la nouvelle réorganisation mondiale.
36:03Elle est aussi obligée, dans certains cas, à l'image de l'Allemagne,
36:06de rétablir des contrôles à ses frontières.
36:09Aussi, je vous demande quel est votre regard sur cette situation,
36:13mais également, est-ce que vous pensez que Michel Barnier,
36:16un Européen convaincu, peut apporter pour essayer de relancer ça
36:20et redonner à la France un rôle moteur,
36:23mais également à l'Europe une place importante.
36:26Enfin, je m'interroge aussi sur votre perception à vous
36:29du monde européen vu par vos collègues de la gauche
36:33et du Nouveau Front Populaire, puisqu'on sait qu'il y a
36:36des fortes divergences sur l'approche européenne.
36:39– Oui, il y a beaucoup de questions dans votre question.
36:42Je vais vous dire, l'Europe c'est une grande idée,
36:45et je pense même que s'il fallait construire l'Europe aujourd'hui,
36:48ça serait très difficile.
36:50C'est pour ça qu'il faut être conscient de…
36:52– De la préserver.
36:53– De la préserver, parce que c'est un cadeau précieux
36:56que nous ont fait les générations précédentes,
36:59et nous devons absolument protéger l'Europe,
37:02c'est notre famille, c'est notre famille l'Europe.
37:05Elle est en grande difficulté, vous l'avez fort bien décrite.
37:08Pourquoi est-ce qu'elle est en grande difficulté
37:10et qu'est-ce qu'il faut trouver pour sortir l'Europe
37:12de cette difficulté ?
37:13C'est retrouver un grand dessin, c'est retrouver un objectif commun,
37:17comme il y a eu dans les grands projets industriels
37:20comme Airbus par exemple.
37:21Donc quel est aujourd'hui le grand projet commun de l'Europe ?
37:25C'est l'industrie, ça reste l'industrie.
37:28Or, on a laissé l'Europe se désindustrialiser d'une part,
37:32et d'autre part l'Europe a imposé aux différents pays européens
37:35de se faire concurrence les uns contre les autres.
37:38Donc la question de l'idéologie ultralibérale de l'Europe
37:42a contribué à affaiblir l'Europe.
37:45Au lieu d'inciter les pays européens à construire
37:47au contraire des géants industriels mondiaux,
37:49on les force à se faire concurrence les uns contre les autres.
37:52Je vais vous donner un exemple tout simple.
37:54Le Javel-Lacroix, ce n'est pas de la haute technologie le Javel-Lacroix.
37:57– On connaît tous.
37:58– Hein ?
37:59– On connaît tous.
38:00Le Javel-Lacroix, l'usine ferme en France.
38:02Et vous savez où l'usine se met ? En Belgique.
38:04C'est inadmissible.
38:06Donc on s'est fait acheter des filières industrielles par les Américains
38:10au lieu de consolider nos filières industrielles.
38:13Mais il faut se dépêcher avant qu'il soit trop tard.
38:15Parce qu'on voit s'accélérer la désindustrialisation de l'Europe
38:18au motif qu'il fallait aller dans les pays à bas salaires.
38:21Mais non, au contraire.
38:23De même les TGV qui ne font concurrence.
38:25On voit les trains européens venir sur le territoire français.
38:29Mais voilà une entreprise, la SNCF, qui fonctionne bien
38:32et qu'on va soumettre à la concurrence entre pays européens.
38:35Est-ce qu'aux Etats-Unis…
38:36– Qui fonctionne bien, c'est que l'Empereur, ça dépend.
38:39– Non mais on peut toujours s'améliorer.
38:41– Est-ce que l'ouverture à la concurrence…
38:43– Il y a quand même les trains qui arrivent à l'heure.
38:45– Est-ce que l'ouverture à la concurrence
38:47n'est pas une forme de chose un peu saine aujourd'hui dans ce secteur-là ?
38:51– Mais non, justement. C'est un contresens historique.
38:54– Quand les Italiens qui font des trains qui marchent aussi arrivent en France,
38:57est-ce que ce n'est pas bien ? Et qui desservent Nice par exemple ?
39:00– Toutes les ouvertures à la concurrence des grands services publics ont montré.
39:03Dans un premier temps, il y a peut-être quelques baisses de prix.
39:05Mais dans un second temps, il y a une hausse des prix, une baisse de la sécurité.
39:08Donc tout se regarde de près.
39:10Et surtout, il faut que l'Europe change d'idéologie ultralibérale.
39:14– Autre question qu'a posée Sébastien de Gorge,
39:16le rédacteur en chef de l'Est républicain, du Républicain Lorrain et de Vaugematin.
39:19La gauche, là-dedans, les gauches on va dire maintenant, et l'Europe.
39:22Il a posé la question très clairement.
39:24Où est-ce qu'elle en est la gauche ?
39:26Avec LFI qui prône une Europe quand même fort différente de la gauche plus modérée.
39:32– Oui, mais vous savez, au-delà des prises de position idéologiques…
39:36– Entre Bernard Castex et, j'allais dire Lucie Castex,
39:39il y a une très grande différence sur les questions européennes.
39:41Sébastien de Gorge a raison, il y a une question.
39:43Vous en pensez quoi ?
39:45– Moi ce que j'en pense c'est que,
39:47quels que soient les prises de position idéologiques des uns et des autres,
39:50l'idée c'est que l'Europe retrouve la maîtrise de son économie et de son industrie.
39:55– Oui, mais sur le fait que la gauche n'a pas le même discours sur l'Europe.
39:57C'est problématique quand même.
39:59Si demain il y avait une élection présidentielle et un seul coordonnateur gauche…
40:01– Vous voulez dire au sein de la gauche ?
40:03– Oui, c'était la question de Sébastien de Gorge.
40:05– C'est secondaire à la limite.
40:07La vraie question c'est de savoir, à l'instant, quel est l'objectif de l'Europe ?
40:11Est-ce qu'on est solidaires entre pays européens ?
40:13Est-ce que vous imaginez aux États-Unis d'Amérique
40:15que les États américains se fassent concurrence les uns contre les autres pour leur industrie ?
40:19Mais ça n'existe pas ça.
40:21Pourquoi est-ce que l'Europe a été assujettie et fragilisée par des règles européennes
40:25qui obligent les pays européens à se faire concurrence,
40:27et donc les entreprises à se faire concurrence les unes contre les autres,
40:30et à s'empêcher de s'entendre entre elles ?
40:32C'est quand même extravagant cette histoire-là.
40:34Et le second problème le plus urgent,
40:36et j'espère que Michel Barnier va empoigner ce problème-là,
40:40c'est la question du marché européen de l'énergie.
40:42Comment est-ce qu'on peut expliquer aussi que la France s'affaiblisse
40:45alors que nous produisons notre énergie,
40:47que nous sommes obligés de nous aligner vers le haut sur les prix de l'énergie les plus élevés ?
40:52C'est-à-dire que là aussi, on affaiblit notre industrie par la hausse du prix de l'énergie.
40:57Et l'Europe, en imposant la privatisation et l'ouverture à la concurrence
41:01de la distribution de l'énergie,
41:03a entraîné des systèmes de profit induits sur les intermédiaires
41:09entre ceux qui produisent et ceux qui consomment,
41:12et en créant une niche d'industriels qui absorbent la plus-value,
41:19même pas d'industriels, de revendeurs qui absorbent la plus-value industrielle.
41:23Et ça, il faut vraiment y remédier rapidement.
41:26C'est Gwen Royad, la une de l'Est républicain,
41:29donc notre nouveau partenaire du groupe ÉBRA.
41:31Voilà, Fabien Norton, 15 millions pour son site de Nancy.
41:34Vous lisez les journaux de la presse quotidienne régionale aussi de cette partie-là du pays ?
41:38Oui, beaucoup.
41:39Donc c'est le Républicain, Laurent, l'Est républicain,
41:41le Bien public, Vosges-Matin, le journal de Saône-et-Loire,
41:43le Progrès de Lyon, les dernières nouvelles d'Azaz,
41:46DNA, l'Azaz, qu'il ne faut pas oublier, et le Dauphiné.
41:49Voilà, les journaux du groupe ÉBRA qui sont maintenant coproducteurs de cette émission.
41:52Au moins, ils ont gardé le nom des régions.
41:54Chaque jeudi. Ils ont gardé le nom des régions dans leur titre.
41:57Heureusement que la presse régionale est là pour qu'on garde nos identités régionales.
42:01C'est Gwen Royad et notre invité aujourd'hui.
42:02Dans un instant, nous partons.
42:03C'est Gwen Royad pour les Antilles,
42:06où Cyril Boutier, le directeur éditorial de France Antille,
42:09notre partenaire A2, France Guyane, a une question à vous poser.
42:12On l'écoute tout de suite.
42:13Bonjour Ségolène Royad.
42:14Aux Antilles et en Guyane, l'actualité est marquée par les mobilisations contre la vie chère
42:19et par la contestation de l'écart de prix de 40 à 50 %,
42:23notamment sur les produits alimentaires, entre nos territoires et l'Hexagone.
42:28Vous avez eu l'occasion, dans nos colonnes notamment,
42:30de dénoncer les monopoles, qui sont l'une des causes de cette vie chère.
42:34Pensez-vous que l'État a les moyens de s'y attaquer ?
42:38Oui, je pense que l'État a les moyens de s'y attaquer.
42:41Ce qui est intolérable, c'est justement les monopoles d'importation,
42:44les monopoles de transport, les monopoles de distribution.
42:48Mais c'est vrai aussi en métropole,
42:50l'hyperconcentration de la grande distribution qui a expliqué la hausse des prix
42:54et qui explique aujourd'hui que les prix ne baissent pas,
42:57alors que les coûts de production ont baissé et les matières premières ont baissé.
43:01Et par conséquent, il faut que l'État reprenne en main la question
43:05et remette du contrôle sur et lutte contre l'hyperconcentration
43:11qui explique la hausse des prix. C'est intolérable.
43:13Et deuxièmement, il faut que l'État autorise le commerce en proximité,
43:18les échanges en proximité avec les territoires,
43:21les autres pays en proximité des Antilles.
43:23C'est Golan Royal. Merci Cyril Boutier.
43:25Depuis Fort-de-France, donc en Martinique, la rédaction de France Antille.
43:28Dans un instant, nous allons parler un peu de géostratégie et d'économie avec Tom Benoit.
43:34A tout de suite.
43:38Bonjour Tom Benoit. Cette émission est également faite avec la participation
43:42du groupe Nismatin France Antille, vous venez de le voir,
43:44et de Géostratégie Magazine, dont le numéro maintenant est en numérique.
43:48Il n'est plus en kiosque. Évolution de la presse.
43:50En numérique, avec des abonnements premium et 80% disponibles gratuitement.
43:54Bonjour, c'est Golan Royal. Je voudrais vous parler des finances publiques
43:58qui ont posé beaucoup de problèmes, en tout cas qui ont fait des gorges chaudes ces derniers mois.
44:03Michel Barnier a parlé d'économie, de quelques augmentations d'impôts,
44:07apparemment pour les plus riches, 0,3% des ménages. Les économies, lesquelles sont-elles ?
44:12Qu'est-ce que vous avez repéré comme économies potentielles ?
44:15Moi, personnellement...
44:16Quelle est votre lecture des économies, au sens de Michel Barnier ?
44:19C'est assez simple. Je pense qu'il faut prendre le budget ligne à ligne.
44:22Vous voyez, c'est pas la peine d'aller trouver des choses magiques.
44:27Il faut prendre ligne à ligne, parce que vous pouvez...
44:29Ça, c'est l'expérience de celle qui a été ministre.
44:31Comment je faisais mon budget ministériel ?
44:34C'est vrai.
44:35Comment je faisais mon budget ministériel ? Parce qu'on était...
44:37Chaque année, on devait faire des économies. Je prenais mon budget ligne à ligne.
44:40Et donc on se dit... On limite sur telle dépense, telle dépense.
44:43Mais il faudrait une commission pour ça. Il faudrait une grande commission des économies.
44:47Mais non. Il y a la commission des finances de l'Assemblée. Il y a le ministère du Budget.
44:50Mais est-ce qu'elle suffit, apparemment ?
44:52Bien sûr. Il y a le ministère du Budget. On va pas créer une administration.
44:55Il y a le ministère du Budget. Au-dessus, il y a le ministère de l'Économie et des Finances.
44:58Il y a la commission des finances de l'Assemblée nationale.
45:00Il y a la commission des finances du Sénat. Il y a le collectif des régions.
45:04Parce qu'il y a aussi les collectifs des territoires ruraux.
45:06Il y a l'hôpital. Il y a la Sécurité sociale.
45:08Comment se fait-il qu'il y ait eu un tel accident dans les dépenses publiques ?
45:11Parce que là, on se retrouve à des niveaux de déficit public.
45:14On se demande finalement si on va pas dépasser les 6 %, voire même potentiellement les 7 ou les 8.
45:19Parce que ça n'a pas été maîtrisé.
45:21Et donc est-ce que les décisions de Michel Barnier suffiront, pour ainsi dire ?
45:25Si j'avais été Premier ministre, pour comprendre la question de tout à l'heure,
45:30j'aurais fait une commission commune entre la commission des finances du Sénat et la commission des finances de l'Assemblée.
45:38Pour éviter les navettes, etc., pour gagner du temps.
45:42On se serait mis non-stop autour de la table.
45:45J'aurais pris ligne à ligne. J'aurais dit là, quelles dépenses.
45:48Les agences régionales de santé, par exemple.
45:50Je pense qu'il faut faire des économies dans les agences régionales de santé.
45:52On a mis en place des bureaucraties d'administration au-dessus des hôpitaux, qui étouffent d'ailleurs les hôpitaux.
45:57Il y a beaucoup de choses qui pourraient être gérées en interne des hôpitaux.
46:00Et diminuer la bureaucratie des agences régionales de santé,
46:03dont d'ailleurs les salaires sont bien supérieurs à ceux des médecins qui opèrent dans l'hôpital.
46:07Je ferme la parentèle. Prenons cet exemple.
46:09Donc qu'est-ce qu'on peut économiser ? Comment on fait ?
46:11Toutes les structures périphériques au ministère.
46:14Un démantèlement de l'État avec des structures périphériques,
46:18qui du coup échappent aux règles des finances publiques.
46:21Est-ce que cet organisme est utile ?
46:24Donc très concrètement, on raye ?
46:26Oui, on raye. Enfin derrière, il y a des hommes et des femmes.
46:28Donc il faut le faire aussi respectueusement et intelligemment.
46:30Rayer sur le papier, c'est simple.
46:32La fusion des régions, par exemple, ça a été une absurdité.
46:35De François Hollande ?
46:37De François Hollande et de Bernard Cazeneuve.
46:39Sur un coin de table.
46:41Les présidents de régions ont appris sur un coin de table qu'ils étaient fusionnés.
46:43Et ça a provoqué plus de dépenses que d'économies.
46:48À proprement parler, c'est donc deux tiers d'économies
46:51et un tiers d'augmentation d'impôts et d'augmentation de taxes également.
46:55Donc par exemple des taxes sur les billets d'avion.
46:57On sait que les billets d'avion pour les vols intérieurs,
46:59c'est 40% de taxes à peu près en France.
47:01Un peu moins pour les vols internationaux, ça augmente.
47:03Donc s'il y a des augmentations de la TVA,
47:06même des taux réduits sur les billets d'avion,
47:08ce sont les classes moyennes qui vont payer,
47:10et pas seulement les 0,3% les plus riches,
47:12si je puis dire, pour l'imposition sur le revenu.
47:15Mais les billets d'avion, c'est un sujet à part.
47:17Parce qu'honnêtement, il y a parfois des billets d'avion
47:19avec des prix scandaleusement bas.
47:21– Oui, mais si on augmente les taxes sur les billets d'avion,
47:24ils augmenteront tous.
47:25– Non, attendez, qui ne payent même pas leur pollution.
47:27Donc il faut aussi faire attention.
47:28– Donc il faudrait selon vous même envisager des taxations
47:30sur la pollution pour les billets d'avion ?
47:32– Non, non, non, moi je suis contre l'écologie punitive.
47:34Donc la fiscalité liée à l'écologie, ça c'est niaître, c'est non.
47:38On a donné avec l'attaque carbone.
47:40– Et l'idée de l'imposition ?
47:41– En revanche, en revanche, effectivement,
47:43faire payer les ultra-riches qui payent zéro impôt.
47:46– Ils ne payent pas zéro impôt.
47:48– Mais si, c'est ça, mais bien sûr, l'optimisation fiscale, c'est ça, bien sûr.
47:55Tout est payé par les entreprises.
47:57On remonte les bénéfices à la maison mère qui est dans un paradis fiscal.
48:00Il y a des paradis fiscaux au sein de l'Europe.
48:02Commençons à demander aussi des comptes à la Commission européenne.
48:04Pourquoi est-ce qu'il y a encore des paradis fiscaux
48:06au sein de l'Europe, le Luxembourg, la Belgique, parfois le Portugal ?
48:11Donc il suffit que les grandes entreprises mettent leur siège social
48:15dans les paradis fiscaux au sein même de l'Europe pour ne plus payer d'impôt.
48:19– Allez, rapidement, parce que là…
48:21– Oui, oui, je vais laisser terminer Mme Royal.
48:23Une dernière question sur le sujet international,
48:25donc ce qui s'est passé, ce qui s'est produit en Israël.
48:27Quelle est votre lecture par rapport à l'attaque de l'Iran vis-à-vis d'Israël ?
48:32Est-ce que ça n'a pas été un risque énorme également pris par l'Iran ?
48:39Par rapport à peu de résultats, pour insinuer ?
48:41– Oui, on va en parler après.
48:42– On va en parler dans un instant.
48:43– Très bien, je vous laisse.
48:44– Jeux aux stratégies.
48:45– Jeux aux stratégies qui est disponible en version web intégralement
48:48avec un dossier sur l'Egypte,
48:50un dernier dossier qui compte des avions de chasse chinois.
48:53Voilà, merci à vous et bonne journée.
48:55– Merci. – Bonne journée Ségolène Royal.
48:56– Tom Benoit, Demet Korkmaz reste avec nous.
48:58Tom Benoit étant duplex de la rédaction de TV5 Monde
49:01avec une question justement sur la situation explosive au Proche-Orient.
49:06– Ségolène Royal, bonjour.
49:08Israël a bombardé Beyrouth pour la seconde fois cette nuit.
49:11Dans le même temps, hier, mercredi, Emmanuel Macron n'a pas souhaité
49:14participer à un sommet du G7 organisé en visioconférence.
49:18Il s'est fait remplacer par son ministre des Affaires étrangères.
49:21Jean-Noël Barraud est placé en première ligne de cette crise.
49:25Comment expliquez-vous le retrait du chef de l'État ?
49:28Et surtout, pensez-vous, comme Sébastien Lecornu,
49:30que la sécurité d'Israël est non négociable, quel qu'en soit le prix ?
49:34– Il faut revenir aux fondamentaux toujours.
49:37Qu'est-ce que c'est les fondamentaux ?
49:39C'est Israël a droit à la sécurité et les Palestiniens ont droit à un État.
49:43C'est la solution à deux États.
49:45Aujourd'hui, au fur et à mesure de l'escalade, on voit qu'on s'écarte
49:49de cette solution qui est pourtant la seule solution possible
49:52pour revenir à cesser le feu et pour recommencer les négociations.
49:56Aujourd'hui, Israël fait face maintenant à trois fronts, Gaza, le Liban et l'Iran.
50:01Donc, il va y avoir une escalade.
50:04Et la question qu'on se pose, c'est où sont les grands leaders mondiaux
50:08qui sont capables de mettre les différents protagonistes autour de la table ?
50:12Où est le Conseil de sécurité de l'ONU ?
50:14Où est l'Organisation des Nations Unies ?
50:16Et si les instances traditionnelles qui sont chargées de réguler les conflits mondiaux
50:23sont inopérantes parce que personne ne veut venir vraiment en discuter,
50:27est-ce qu'il ne faut pas créer des lieux de médiation spécialement adaptés
50:32à cette région du monde pour qu'enfin le cessez-le-feu arrive,
50:36la désescalade et les solutions pacifiques auxquelles aspirent tous les peuples ?
50:41Parce que derrière, on ne parle jamais des victimes.
50:43Mais c'est effroyable, non seulement les victimes qui subissent les guerres
50:47dans cette région du monde, en plus de la guerre en Ukraine.
50:51Donc, les jeunes aujourd'hui en Europe qui regardent ça,
50:54qui disent mais que fait ce monde des adultes ?
50:56Dans quel monde ils nous font vivre alors que nous avons déjà les catastrophes climatiques
51:01et on n'est pas capable d'arrêter les guerres ou de les anticiper ?
51:04Ça, c'est la vraie question.
51:06– Merci Ségolène Royal d'avoir été l'invité de face au territoire
51:09aujourd'hui en direct sur TV5MONDE, merci Tom Benoit.
51:13Et puis nous nous retrouvons évidemment jeudi prochain à 9h30
51:16avec quelqu'un qui ne vous est pas tout à fait inconnu,
51:18Ségolène Royal, il sera à votre place sur ce plateau,
51:20c'est François Hollande, qu'est-ce que vous lui souhaitez ?
51:23– Une bonne émission.
51:25– Au-delà de ça ?
51:27– Une bonne émission.
51:29– Vous vous parlez très souvent ?
51:31– Oui, ça nous arrive de se parler heureusement.
51:34– C'est personnal, disons.
51:36– Je vois que vous en riez Ségolène Royal.
51:43Merci beaucoup, au revoir à tous, les programmes continuent sur TV5MONDE
51:46avec notamment, vous le savez, les directs depuis le sommet de la francophonie.
51:50Au revoir à tous, à jeudi prochain 9h30.

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