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Ce mardi 18 mars 2025, Éric Koury comparaissait devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, poursuivi pour escroquerie au préjudice d’un organisme chargé d’une mission de service public pour l’obtention d’une allocation, d’une prestation, d’un paiement ou d’un avantage indu et pour exécution d’un travail dissimulé, sur les déclarations de chômage partiel entre 2020 et 2021. Pour un préjudice estimé à un peu moins de 4 millions d’euros. Malgré ses dénégations constantes pour expliquer qu’il était uniquement un conseil de la société Care exploitant Air-Antilles, à l’époque de la crise sanitaire, le procureur a requis contre le chef d’entreprise une peine de deux ans d'emprisonnement délictuel, dont un an avec sursis. Peine ferme pouvant être aménagée, assorti d'une amende de 100 000 euros. Avec comme peine complémentaire une interdiction d'exercer, de gérer et de bénéficier de marchés publics pendant 5 ans, avec exécution provisoire. Le jugement a été mis en délibéré au 20 mai prochain. Reportage de -Richard GARNIER-.

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Transcription
00:00En sortant de la salle d'audience du tribunal correctionnel Pointouas au terme de près de
00:08six heures et demie de débat, Éric Coury savait qu'il devrait encore attendre deux mois afin
00:13d'être fixé sur son sort, puisque le jugement a été mis en délibéré au 20 mai prochain.
00:17À la barre, le chef d'entreprise, qui était poursuivi pour avoir bénéficié frontueusement
00:22des aides de l'État sur le chômage partiel entre 2020 et 2021, à l'époque de la crise sanitaire,
00:27n'aura eu de cesse de formuler des dénégations afin d'expliquer qu'il était uniquement un
00:31conseil de la société CARE, exploitant errantie, à l'époque, l'accusation ne l'entendant pas de
00:37cette oreille, considérant que c'est lui seul qui était le gérant de la société.
00:41Une thèse appuyée par la partie civile et la bâtonnière maître Marie-Michel Hildebert
00:46estimait que toute la fraude consistait à ce que toutes les personnes en chômage partiel
00:50continuaient à travailler pour un préjudice quelque peu inférieur à 4 millions d'euros.
00:55C'est un préjudice subi à la fois par l'ASP, c'est-à-dire l'État, qui a versé effectivement
00:59les subventions pour pouvoir soutenir l'activité économique pendant cette période du Covid.
01:05C'est aussi le travail dissimulé puisque ce sont aussi des cotisations sociales pour
01:10l'URSSERF que je représente qui n'ont pas été payées et qui correspondent à un manque à gagner
01:14pour cet organisme social. Donc je rappelle que ce sont ces cotisations qui permettent aux salariés,
01:21aux personnes de pouvoir bénéficier de soins médicaux, de pouvoir bénéficier d'un domaine d'une retraite.
01:26Et ce sont donc des préjudices dont il faut en tenir compte.
01:30Ça vous a étonné que M.Coury essaie de se dédouaner et dise qu'il n'était pas le dirigeant de fait de la société ?
01:37Alors pas du tout, c'est vraiment sans surprise.
01:39J'irai que d'ailleurs des témoins qui ont été cités, c'était presque de façon par pitié qu'ils sont venus
01:46pour pouvoir parler de choses qui n'avaient presque rien à voir, je dirais, avec le dossier
01:50puisque les éléments du dossier avec des personnes qui étaient effectivement les hauts cadres de cette société
01:55ont permis de révéler le système Coury qui avait été mis en place.
01:59Lors de ces réquisitions, le procureur Étienne Moreau a requis contre Eric Coury,
02:03considéré comme dirigeant de fait, une peine de deux ans d'emprisonnement délictuel,
02:07dont un an avec sursis, peine ferme d'un an pouvant être aménagée, assortie d'une amende de 100 000 euros,
02:13avec comme peine complémentaire une interdiction à exercer, de gérer et de bénéficier de marché public
02:18pendant cinq ans avec exécution provisoire.
02:21Son avocat, maître Blaise Guichon, a plaidé le fait qu'il ne pouvait pas y avoir d'escroquerie dans ce dossier.
02:27L'enquête n'a fait aucune étude sérieuse dans ce dossier-là,
02:30et donc nous attendons la décision sans aucune difficulté, en toute sérénité.
02:36Le client est serein ?
02:37Totalement.
02:38Vous avez plaidé le fait qu'il n'y a pas d'escroquerie ?
02:40Bien sûr, il n'y a pas d'escroquerie.
02:41Et il n'y a pas de travail dissimulé non plus ?
02:43Il n'y a pas de travail dissimulé non plus.
02:45Pourquoi expliquer qu'on l'ait quand même poursuivi votre client ?
02:48Monsieur, cher monsieur, on poursuit même les innocents.
02:52Éric Coury n'est pas encore reconnu coupable,
02:54puisque le jugement n'interviendra que dans deux mois.
02:57Mais le chef d'entreprise a tout de même difficilement encaissé le coût de ses réquisitions
03:01et pourrait bien encore se morfondre le temps de se délibérer.
03:04Une peine de prison ferme, entre autres, et une interdiction de gérer,
03:08pesant sur lui comme une épée de Damoclès.

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