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Marie Auffret
Directrice de la rédaction du magazine Notre Temps
Le mensuel « Notre temps » est le premier à s’être intéressé aux seniors, dès 1968. Il s’offre un relooking, alors que des concurrents sont récemment arrivés sur le marché.

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Transcription
00:00Votre invitée média, Céline Baydar, court, dirige la rédaction du magazine Notre-Temps,
00:05un mensuel destiné aux seigneurs qui, après 56 ans d'existence, se redynamise avec une
00:10nouvelle formule en kiosque dans quelques jours.
00:12Bonjour Marie Offray.
00:13Bonjour.
00:14On va d'abord se mettre d'accord sur la terminologie, parce que je crois savoir que vous n'aimez
00:17pas le mot « seigneur ». Je ne suis pas fan du mot « seigneur ». Pourquoi ? C'est
00:19vrai, il a un côté commercial, il est surtout utilisé avec des visées commerciales je
00:25trouve.
00:26En fait, moi je parle de mon métier de journaliste, donc je parle de nos lecteurs.
00:29Je parle des lecteurs de Notre-Temps, et puis sinon finalement je m'adresse à des
00:34adultes, parce que c'est vrai que je commence à trouver un peu pénible qu'on se segmente
00:39comme ça tout le temps, les gens, en fonction de l'âge, en fonction de plein de choses
00:43finalement.
00:44Et à la fois que vous vous adressez à ce public-là, il y a plus de 50 ans.
00:47Bien sûr, je m'adresse à eux, mais ils n'ont pas besoin qu'on leur rappelle à
00:49toutes les pages leur âge.
00:51Si je travaille à elles, je n'ai pas besoin de rappeler à mes lectrices que ce sont des
00:56femmes.
00:57Donc en fait, on ne se pose pas tellement la question, c'est vrai que j'entends ce
01:01débat qui est extrêmement nourri sur est-ce qu'il faut dire vieux, est-ce qu'il faut
01:04dire seigneur, est-ce qu'il faut dire les aînés ? On y va un petit peu de manière
01:10naturelle, sans trop réfléchir.
01:12Alors il y a quand même une inversion de tendance, parce que c'était un petit peu
01:15caricaturé de s'adresser avant aux personnes, je ne sais plus comment dire moi du coup,
01:21aux adultes.
01:23C'est comme ça le tour de l'expérience, où on dit les plus de 50 ans, c'est comme
01:26ça qu'on les discute.
01:27Allez, les plus de 50 ans, allons-y.
01:28Aujourd'hui, les médias s'y intéressent du plus en plus.
01:30Il y a le magazine « Vieux » qui vient de sortir, il s'appelle comme ça, qui est
01:34incarné par Antoine Decaune, Maïté Nabi-Rabin qui a lancé un média numérique pour les
01:38femmes de plus de 50 ans, on a vu un bachelor de 60 ans sur M6, qui a été déprogrammé.
01:43Vous vous réjouissez de cette nouvelle mise en lumière ?
01:45Oui, c'est super, en même temps ce n'est pas hyper étonnant puisque finalement aujourd'hui
01:50environ un Français sur quatre a plus de 65 ans, donc finalement, ça ne fait que
01:56traduire une forme de réalité démographique.
01:59Alors, est-ce qu'on se réjouit ? Mais oui, en fait, moi je suis très contente parce
02:03que quand Notre Temps a été créé en 1968, d'abord, on parlait à l'époque d'une
02:11mort sociale pour les retraités, il a été créé pour les retraités, et en fait, à
02:16l'époque, une fois qu'on était à la retraite, d'abord en moyenne on n'avait
02:18que sept ans, une espérance de vie de sept ans à vivre, et on parlait d'une absence
02:23de lien, vraiment d'une vie à la retraite en retrait.
02:25Donc c'était quoi les sujets dans Notre Temps par exemple, à ce moment-là ?
02:29Ça a complètement basculé, finalement, c'était la télé, c'était la santé,
02:37c'était la pension évidemment, le pouvoir d'achat, bon, tout ça, c'est encore chez
02:42nous, je veux dire que les questions de santé, les questions de pouvoir d'achat, le jardinage
02:47aussi, on a un nouveau chroniqueur, une personne d'Alain Baraton, qui travaille à Versailles,
02:54qui est le jardinier en chef de Versailles, donc toutes ces questions-là, on continue
02:58à les aborder, mais évidemment, le journal a énormément évolué, et on en a bien d'autres,
03:02donc oui, je me réjouis que finalement, cette population, on la regarde, d'ailleurs les
03:09jeunes aussi la regardent beaucoup, regardez sur quoi dansent les jeunes aujourd'hui,
03:12ils dansent sur Bonnie M, beaucoup, franchement, moi j'en ai ras-le-bol de danser sur Bonnie M,
03:19franchement, parce que c'est vraiment tout, voilà, ils aiment beaucoup aussi ces musiques-là.
03:26Et il y avait une demande de vos lectrices de parler de leur centre d'intérêt d'aujourd'hui,
03:31qui sont très modernes, les réseaux sociaux par exemple.
03:33Les réseaux sociaux, voilà ce qui a changé en fait, notre dernière nouvelle formule
03:38date de 2019, donc avant la pandémie.
03:40Ce qui a changé énormément, c'est le confinement, c'est le Covid, et là on a vu nos lecteurs
03:46vraiment s'emparer d'outre ces questions numériques, devenir des experts en WhatsApp,
03:51devenir des experts en smartphone, et on sent aussi qu'ils ont besoin, enfin en tout cas
03:56ils ont envie d'être nourris pour pouvoir mieux se débrouiller, pour mieux envoyer des
03:59photos, mieux les enregistrer, mieux communiquer en fait.
04:04Instagram aussi est très populaire auprès de nos lecteurs, enfin tous ces nouveaux réseaux,
04:12donc on leur donne des pistes dans notre nouvelle formule pour qu'ils puissent se débrouiller
04:16mieux, et puis surtout ne pas se faire avoir par les arnaques, parce que qui dit réseaux
04:19sociaux dit aussi beaucoup d'arnaques, franchement, qui sont difficiles à débusquer, donc on
04:23les aide en cela.
04:25Il y a aussi, parmi les nouveautés, quelque chose de très important, et peut-être d'étonnant
04:30dans notre temps, c'est Riad Satouf.
04:33Oui, Riad Satouf, effectivement, alors on a, ça c'est nouveau, on a de la BD maintenant,
04:37dans notre temps, chaque mois nous aurons quatre planches de Riad Satouf, qui va nous
04:42parler de sa mère, si vous connaissez l'Arabe du futur, vous connaissez certainement le
04:49personnage de la mère, qui donc est née dans les années 50, et qui va traverser dans nos
04:57pages toute l'histoire des Trente Glorieuses, et donc chaque mois, dans notre temps, on
05:03pourra retrouver l'histoire de Clémentine, la mère bretonne de Riad Satouf.
05:08Je parle de lectrice, mais il y a des hommes qui lisent, dans notre temps ?
05:11Oui, c'est un journal qui se lit, soit, effectivement, on n'arrive pas trop à savoir, parce que
05:16ça peut être acheté par des hommes, acheté par des femmes, payé par des hommes, enfin,
05:21donc finalement, c'est très mixte, voilà, ce qu'on sait, c'est que c'est très mixte,
05:25en revanche, ça suit la démographie, donc c'est vrai qu'à partir de 80 ans, c'est
05:30vrai que, numériquement, il y a plus de femmes que d'hommes, c'est vrai.
05:33Il y a des jeunes aussi ? Alors, qu'est-ce que vous appelez « jeunes » ?
05:36Ah bah, allez-y, c'est un peu catégorisé ! Je ne sais pas, des trentenaires, des quarantenaires ?
05:42C'est un journal qui se passe beaucoup, en fait, dans la famille, qui se feuillette,
05:47voilà, il est là, sur la table du salon, et on le prend, on dit « oh tiens, notre
05:52temps, on le feuillette », et puis on dit « mais en fait, il y a plein de trucs intéressants
05:55à la fois en société, en santé, en droit, voilà, dans plein de domaines ».
06:00Mais comment on écrit pour un public qui a 50 ans, un public qui a 70 ans, parfois
06:05plus, et qui n'a pas les mêmes centres d'intérêt ? Comment on fait pour intéresser
06:09tout le monde ?
06:10Ben, globalement, je ne suis pas tout à fait d'accord qu'ils n'ont pas les mêmes
06:14centres d'intérêt, parce que finalement, quand on a 80, mettons, 85 ans, on a des enfants
06:20qui en ont 60, d'autant qu'on s'intéresse aussi au sujet qui intéresse nos enfants,
06:25et vice-versa.
06:26Finalement, nous, on s'adresse à la fois aux aidants, vous savez, on parle de 9 millions
06:30d'aidants familiaux en France, on parle à la fois aux aidants et aux aidés, et finalement,
06:36ben écoutez, on a 300 000 abonnés, on a une diffusion de 500 000 exemplaires, on est
06:42le premier mensuel français, donc je pense qu'on y arrive, voilà.
06:46Il faut-il avoir plus de 50 ans pour s'adresser aux plus de 50 ans ? En clair, est-ce que
06:50c'est une rédaction qui a le même âge que son public ?
06:53Non, en fait, on a avant tout une rédaction de journalistes, journalistes professionnels,
06:58experts dans leur domaine, donc experts en santé, experts en droit, experts en économie,
07:04et donc, non, il n'y a pas du tout de critère d'âge.
07:09Moi, ce que je trouve intéressant, c'est d'avoir une vraie mixité sociale, voilà,
07:13de ne pas avoir des gens qui viennent, et puis géographique, de ne pas avoir des gens
07:16qui viennent du même endroit, et donc de pouvoir aussi ramener des informations de
07:21toutes les régions qu'on fréquente tous, voilà.
07:23Une rédaction représentative de la société.
07:26Merci Marie-Ophraie.
07:27C'est moi qui vous remercie.
07:28La nouvelle formule de Notre Temps sera donc en kiosque lundi prochain, le lundi 7 octobre.
07:32Merci à toutes les deux.
07:33Merci.

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