La Juive du Château Trompette - 1974 - Episode 5

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DB - 03-10-2024

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Transcription
00:00Musique de la marseillaise
00:30La Marseillaise
00:46Vos hommes sont vraiment prêts?
00:48Pas de problème.
00:50Voyons plutôt les vôtres.
00:52Chiez-moi.
01:00Ça va?
01:13Facile, hein?
01:15Allez, va dormir.
01:16Je te relève de ta taquine.
01:17Merci.
01:21C'est le plus bête de toute la troupe.
01:25Et les sentinelles du corridor?
01:27Elles ont les bras fermés.
01:29Elles dorment, mon gentil homme.
01:31Je leur ai collé un pinard, lourd comme une masse d'arme.
01:34Pensez bien que pour 200 000 livres, j'ai soigné le travail.
01:59Monsieur?
02:17Les bras.
02:46C'est bon.
03:15C'est bon.
03:44Les voilà.
04:09C'est bon.
04:33Papa.
04:34Merci.
04:42Mademoiselle, quand je ne tiens pas à mes engagements, c'est que j'y laisse la vie.
04:45Monsieur de Saint-Hermine était mon prisonnier.
04:47Je ne peux en aucun cas être de complice de son évasion.
04:49Ne craignez rien, monsieur.
04:50L'évasion a eu lieu après que vous ayez quitté le château.
04:53Je veux retourner à mon poste.
04:55Pour quoi faire?
04:56Pour prendre la place du prisonnier.
04:58Mon honneur d'officier.
04:59Arbitier, laissez-nous sauver mon père.
05:01N'oublie pas que c'est une victime de la marquise.
05:03Mon capitaine, vous n'y êtes pour rien.
05:05S'il y a un traître ici, c'est moi.
05:07Allez.
05:21Inutile, messieurs.
05:23Allez-moi prendre des victimes.
05:25Personne ne sera épargné.
05:29Si vous avez parmi vous un prisonnier d'Etat,
05:32je vous en donnerai un.
05:35Arrêtez-vous.
06:20Messieurs, il m'a fallu faire mon service.
06:44Vous avez prêté la main à l'évasion d'un prisonnier d'Etat
06:47et vous vous êtes rendu par conséquent
06:49coupable d'un crime.
06:52Cependant, vous n'êtes pas condamné à une captivité éternelle.
06:56Vous serez jugé par le Parlement d'ici peu
06:58et, le même probable,
07:00vu l'hostilité des magistrats pour le gouvernement du roi,
07:03qu'ils vous acquitteront.
07:06J'ai pu obtenir la liberté de Sarah
07:08qui, elle, n'a commis aucune action illégale.
07:17Quant à Mademoiselle de Saint-Hermine, qui fut à l'origine de cette évasion,
07:21elle attendra, comme vous, son jugement,
07:23dans une cellule du fort du Havre.
07:39Madame,
07:43je sais qu'il n'est point d'usage
07:45de vous présenter ainsi familièrement et inconnu.
07:49Permettez-moi de me présenter.
07:52Elie Gaddet.
07:54J'habite Saint-Emilion, mais
07:56je suis avocat à Barreau de Bordeaux.
07:59Monsieur.
08:01Pardonnez-moi, madame,
08:03mais je vous ai aperçue deux ou trois fois dans votre jardin
08:06au cours de mes promenades salitaires.
08:09Il y a déjà quelques années que vous habitez ici.
08:12Oui, monsieur.
08:15On vous voit fort peu à la ville.
08:18Cependant, votre solitude, votre discrétion
08:21ont touché le cœur de ces habitants.
08:25Permettez-moi de vous dire que, personnellement,
08:27j'ai toujours eu envie de vous connaître,
08:30et même, qui sait, de vous rendre quelques services.
08:34Si toutefois...
08:35Je vous remercie beaucoup, monsieur.
08:38Votre obligeance et votre sincérité me touchent profondément.
08:44Mais vous vous êtes présenté tout à l'heure.
08:46Je ne vous ai pas dit qui j'étais.
08:49Mon mari était le comte Philippe de Bleussac.
08:54Je comprends maintenant votre retraite.
08:57Vous savez donc que mon oncle et mes amis
08:59sont enfermés au fort du H.
09:01Oui.
09:03Enfermés sans jugement.
09:08Contre cette décision arbitraire,
09:10j'ai tout tenté.
09:13Je suis allée implorer l'intendant.
09:15Il m'a repoussée.
09:18J'ai fait le voyage jusqu'à Versailles.
09:21Le roi n'a point voulu me recevoir.
09:24Je me suis adressée au parlement.
09:27Quelques jours plus tard, en désaccord avec le pouvoir royal,
09:30il se retirait à Libourne et ne s'occupait dès lors
09:33que de ses propres affaires.
09:37Quel espoir pourrait-il me rester?
09:41Il y a une heure, je désespérais
09:43de jamais vous rencontrer.
09:46Et vous êtes là.
09:48Je m'offre à vous venir en aide.
09:51L'injustice a sévi trop longtemps.
09:54Nous abordons un temps
09:56où les idées nouvelles vont peut-être triompher,
09:59où les ombres vont se dissoudre.
10:02Prenez courage, madame.
10:04Je peux et souhaite ardemment vous aider.
10:07Et mes amis vous prêteront main forte.
10:10Il faut garder l'espoir.
10:18Je ne me plie plus.
10:21Et depuis longtemps,
10:24j'ai pu feindre tant que mon père était parmi nous.
10:32Mais sa mort m'a ôté tout courage.
10:36On ne peut rien attendre d'un pays
10:38où la justice est ainsi bafouée.
10:44Elle ne le sera pas toujours.
10:47Le croyez-vous vraiment?
11:05Non.
11:08Vous ne le croyez pas.
11:13Vous avez failli mentir.
11:17Mais le mensonge vous est inconnu.
11:23Et lorsque je vous dis
11:26que je suis le petit-fils du roi Henri,
11:31vous le croyez?
11:35Je sais reconnaître quand un Gascon exagère.
11:41Et lorsque je vous dis
11:46que je vous aime,
11:49est-ce mensonge ou exagération?
11:56Vérité.
12:00Je me trompe?
12:06Qui sait?
12:10Je ne peux pas vivre sans vous.
12:13Et moi, j'en mourrai.
12:22Dois-je vous rappeler ce que vous coûta
12:25votre mouvement d'humeur
12:27lorsque les hommes de Bourakan nous menèrent ici?
12:33Votre oeil est le plus beau.
12:36Cette canaille ne m'aurait pas blessé
12:38si nous avions tenté de fuir tous ensemble.
12:43Un quatre contre un cent.
12:46Un contre vingt-cinq.
12:50Même Roland est succombé.
12:54Je crois, monsieur le gouverneur,
12:56que vous allez vous laisser surprendre.
12:59Les Blancs avancent et gagnent.
13:07Peut-être pas.
13:11Il faut détruire certaines légendes.
13:17Me voici dans la situation
13:19où je vais pouvoir appliquer le coup
13:21que j'ai médité tout le jour, mon jeune ami.
13:24J'ai l'intérêt à rester bien éveillé.
13:38Voici qui vous interdit de toucher à ma tour.
13:42Et vous allez vous laisser enfermer.
13:48Pas pour longtemps.
13:55Non, jeune homme.
13:57Les fous ne toucheront ni leur roi
14:02ni la reine.
14:24Qu'est-ce que tu veux?
14:29Je veux que tu m'aides.
14:45Alors?
14:47Quoi alors?
14:55C'est incroyable, ça.
14:58Les jours passent au point que nous ne saurions plus les compter.
15:02Et pendant que nous gémissons sur la paille de nos cachots,
15:05vous vous prélasez dans les fauteuils du capitaine.
15:08Sinon, est-ce que la captivité change les hommes?
15:11Enfin, vous étiez pourtant des gens d'esprit, autrefois.
15:15Nous sommes toujours mordus.
15:17Non, à nous!
15:20Non!
15:22Est-ce que vous ne comprenez rien?
15:25Comprendre quoi?
15:40Je vais vous procurer l'occasion de paillonner
15:43et de carotter le capitaine.
15:47Votre récit commence à me plaire.
15:53S'y poser.
15:55Un soir prochain,
15:58le capitaine s'endorme d'un sommeil profond.
16:01Je commence par prendre à sa ceinture le trousseau de clé.
16:04Il ne quitte jamais.
16:07Je vais vous procurer l'occasion de paillonner
16:10et de carotter le capitaine.
16:16Il y a trois sentinelles.
16:19La sentinelle du haut de l'escalier
16:22me remet aux mains de celle du bas,
16:25et celle-ci, à son tour, me confie à la sentinelle du corridor.
16:28En arrivant devant la cellule,
16:31mon gardien se penche pour mettre la clé dans la serrure.
16:34À ce moment-là...
16:41Et où trouverez-vous le...
16:47Il y en a toujours qui traînent sur sa table.
16:50La sentinelle morte. J'ouvre la porte de la cellule.
16:53Nous sortons. Il y a dans le corridor une lampe.
16:56Nous l'éteignons.
16:59La sentinelle du pied de l'escalier croit que la lampe s'est éteinte faute d'huile
17:02et crie à son camarade du haut de nous en apporter.
17:05Nous attendons que celui-ci descende,
17:08et si cinq hommes résolus comme nous
17:11ne viennent pas à bout de deux sentinelles bahuries par l'obscurité,
17:14ce n'est pas la liberté.
17:20Mais comment sortirons-nous ?
17:23Pour passer le poste de garde, nous ciblerons une patrouille
17:26avec les habiletés entourées.
17:31Dans ce plan admirable, il me paraît subsister une petite obscurité.
17:37Comment criserez-vous, le capitaine ?
17:40La visite de Sarah est très proche.
17:43J'ai l'intention de lui demander un narcotique très puissant
17:46pour mettre le capitaine échec et mat.
17:50Je me suis permis, madame, de conter votre pénible histoire à plusieurs de mes amis.
17:54Ils ont été émus et indignés comme je l'étais moi-même.
17:58Mais tous ont juré de vous aider.
18:02Merci.
18:04Nous ne portons pas d'habits brodés. Nous ne sommes pas des hommes d'épée.
18:08Mais nous sommes des hommes du siècle.
18:11Nous porterons cette affaire devant le roi s'il le faut
18:14pour faire triompher le droit juste et rendre vos amis à la liberté.
18:20Gardez courage, madame.
18:24Gardez courage.
18:31Merci.
18:41Salam.
19:12Je vous apporte une espérance.
19:15Vous pouvez commencer à songer sérieusement à la liberté.
19:20J'ai rencontré un homme qui aujourd'hui n'est rien
19:23mais qui demain sera tout puissant.
19:27Nous voudrions bien croire ce que vous venez de nous dire, madame, mais...
19:32Il est difficile de lutter contre l'autorité royale.
19:35Précisément.
19:37L'autorité royale est chancelante.
19:40Les états généraux ont été convoqués.
19:43Le peuple est là des chaînes qui pèsent sur ses épaules
19:46et là aussi de cette justice qui n'en a que le nom.
19:51L'homme que j'ai rencontré et qui représente le tiers état
19:54est avocat au barreau de Bordeaux.
19:57Il s'appelle Elie Gadey.
19:59Et il a remué ciel et terre pour notre cause.
20:02Et cette nouvelle histoire,
20:05Nous voulons bien le croire.
20:07Mais nous ne vous croyons pas quand vous dites qu'ils réussiront.
20:11Je ne suis qu'un petit gentillâtre, sans sous ni mailles.
20:16Mais madame, s'il me fallait conquérir ma liberté
20:19avec l'aide de ces gens-ci,
20:22j'aimerais mieux y renoncer.
20:25Si jamais le roi est menacé,
20:27il n'y a pas d'autorité royale.
20:30J'aimerais mieux y renoncer.
20:33Si jamais le roi est menacé,
20:35je sais bien qu'il se souviendra qu'il a sous la main des gentils hommes
20:38dont la dernière goutte de sang est à lui.
20:43Insensé.
20:45Ma cousine,
20:47il y a une chose que vous ne pouvez pas comprendre.
20:51C'est ce lien mystérieux qui unit la noblesse à la royauté.
20:57La liberté nous venant des ennemis du roi.
21:01Jamais.
21:02Vous êtes fous.
21:03Et nous sommes fiers de l'aide.
21:04Vous vous trompez tous.
21:07Les hommes dont je vous ai parlé
21:10ne sont pas les ennemis de la royauté,
21:13mais seulement les ennemis des complots et des abus
21:15qui se trament autour du roi.
21:19Vous ne voulez pas que je vous sauve.
21:32Eh bien,
21:34au nom de mon époux mort assassiné,
21:37je vous sauverai, je vous le jure.
21:39Et malgré vous.
21:41Ma cousine,
21:43pardonnez-nous.
21:45Ma cousine,
21:47pardonnez-nous.
21:48Nous avons protesté, mais
21:50libre à vous de faire ce que bon vous semblera.
21:53Si un jour on vient nous prendre par les épaules
21:55pour nous jeter hors d'ici,
21:56il nous sera difficile d'y rester de force.
22:00Mais ce jour n'arrivera point,
22:03car nous l'aurons devancé.
22:06Que voulez-vous dire?
22:09Nous vous avons mis au point
22:11et nous allons faire un complot d'évasion.
22:31Monsieur le gouverneur,
22:33de par l'autorité royale,
22:35Monsieur de Chenville
22:37vous sera remis demain, 8 mars,
22:391789.
22:58Et si vous ne mettrez votre projet à exécution
23:01que dans un mois?
23:03Oui, ma cousine.
23:06Ce sera long.
23:09Je n'ai pas le temps d'en parler.
23:13Ce n'est pas ce que je voulais dire.
23:16J'espère que dans un mois vous serez libre.
23:19Soit, mais
23:21laissez-moi toujours vous faire une prière.
23:22Promettez-nous de nous apporter le narcotique.
23:25Je vous le promets.
23:31Mais s'il m'arrive quelque chose...
23:34Que pourrait-il vous arriver?
23:38Je crains toujours les espions de la marquise.
23:45Essayez de joindre M. Gadet.
23:54Voici son adresse.
23:59Je ferai tout pour vous sauver.
24:02Merci.
24:07A bientôt, mon angel.
24:24Au revoir, mes amies.
24:37Au revoir.
25:07Messieurs, je vous salue.
25:09Toujours contentes, ordinaires?
25:11Comme toujours.
25:14Je vous le dis, vous regretterez le sort du Hague.
25:17Ce n'est pas possible, n'est-ce pas, messieurs?
25:19Mais seulement, est-ce que nous en sortirons jamais?
25:23Peut-être plus tôt que vous ne pensez.
25:26Le roi ne croit-il pas?
25:28Le roi sait-il seulement que vous êtes en prison?
25:31C'est pourtant bien le roi qui signe les lettres de cachet.
25:35Le roi signe les lettres de cachet en blanc?
25:38Non. Je crois bien que c'est le Parlement qui va prendre une décision.
25:43Tenez, je me suis longuement entretenu cet après-midi avec un avocat...
25:47qui veut provoquer une enquête du Parlement sur votre captivité.
25:51Et comment le nommez-vous, cet avocat?
25:54Gadet.
25:56Et ce monsieur veut nous libérer?
25:59C'est quand je ne serai pas fâché.
26:01D'abord parce que vous me plaisez fort.
26:04Deuxièmement, parce que...
26:07j'aime le calme, le repos, la tranquillité d'esprit.
26:11Vous n'êtes pas des prisonniers ordinaires, aussi je vous témoigne des égards.
26:15C'est vrai?
26:16C'est vrai.
26:17Grand merci, monsieur.
26:18Mais avec Saint-Gaillard comme vous, je ne suis jamais tout à fait tranquille.
26:23Aussi, je souhaite que vous sortiez d'ici le plus tôt possible.
26:27Merci de vos bons souhaits.
26:30Ah, au fait, je voulais vous dire...
26:33qu'il va y avoir un compagnon de table, le baron de chez lui.
26:38Et il va...
26:40habiter avec nous?
26:42Bien sûr.
26:43Et il prendra ses repas avec nous?
26:47Si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
26:51Bonne nuit, messieurs.
26:52Bonne nuit, gouverneur.
27:04Les avocats ne sont tout de même pas des monarques.
27:08Ce sont des voix qui se font entendre de plus en plus fort, Marquise.
27:11Et de façon fort impertinente, parfois.
27:15Tiens, Marquise.
27:17Partiriez-vous en guerre contre le tiers état, présent?
27:21Nul besoin, monsieur l'intendant. Il s'effondrera de lui-même.
27:25Cependant, je trouve fort déplaisant que des hommes sans épée, sans éperon...
27:31viennent parler de noble cause.
27:34Ne m'a-t-on pas dit que ce...
27:36gadet...
27:38avait provoqué une intervention au parlement?
27:40Et en faveur de qui?
27:42De breteur? De roturier?
27:45Votre mémoire reste écorchée vive, Marquise.
27:48Ma femme a son honneur, mon cher attendant, et en tant qu'amie du roi...
27:51Le roi a fort à faire, monsieur.
27:54Et peut-être n'est-ce pas le moment de...
27:57Alors, resterez-vous les bras croisés?
28:02Marquise...
28:04Au moment du plaisir, nous avons écouté les flanflans de la fête.
28:09Mais lorsque s'arrête l'orchestre...
28:12ne serait-il pas prudent d'écouter les murmures de l'extérieur...
28:17et les vents qui se lèvent?
28:19Ah, ça, ma bonne amie...
28:21Ce cher attendant...
28:23Monsieur l'intendant...
28:26Nous avons été amis.
28:28Nous le sommes encore.
28:32Si le vent se met à souffler, comme vous dites...
28:35il serait peut-être sage et habilisé...
28:38de ne pas aller à son rencontre.
28:40Cependant...
28:42je vous demande...
28:44d'être encore avec moi...
28:46et de ne pas oublier ce qui fut pour moi...
28:49le plus cruel affront.
28:53Cher Marquise, que dois-je faire?
28:57Je ne sais...
29:05Soyez sans crainte...
29:08Notre amitié restera sans nuages.
29:13De toute façon...
29:15le fort du Havre a des baisses muragnes.
29:22Sous-titrage MFP.
29:52Le baron de Chenville.
29:57Raoul de Blossac.
29:59Bordeluy Dumas.
30:02Comte de Goiras.
30:04Claude Honnardi.
30:06Galahor de Castérac.
30:09Soyez le bienvenu.
30:11Et que d'où vaut l'honneur de votre visite, baron?
30:16Mon histoire est un peu longue.
30:19Je préfère me asseoir.
30:23Messieurs, je vous en prie.
30:25Pardon.
30:42Prêtez-moi l'oreille. J'en ai pour un long moment avant de vous la rendre.
30:47Je suis le neveu de l'évêque de Poitiers.
30:50Mon oncle se trouve à mon tuteur de droits après la mort de mon père.
30:54Je n'avais que dix ans.
30:57Mon oncle est un curieux évêque.
30:59Il n'est jamais dans son diocèse, passe sa vie à Paris,
31:03fréquente les coulisses de l'opéra,
31:05et une foule de mauvais lieux.
31:09Ses bénéfices ne lui suffisant pas, il a mangé mes revenus
31:12et sérieusement ébréché mon capital.
31:15Je lui ai fait un procès, naturellement.
31:17Les juges m'ont condamné car mon oncle a su leur prouver
31:20que non seulement il ne me devait rien,
31:22mais que la pension annuelle qu'il me faisait
31:24était de beaucoup supérieure à mon revenu.
31:30Je ne suis pas évêque.
31:32J'aime comme mon oncle est fin soupé
31:34les vins de Grand Cru et les belles filles.
31:37Je me suis endetté avec une certaine Sophie,
31:40une des plus jolies créatures de l'opéra.
31:44Il m'a donc fallu recourir à mon oncle,
31:47le supplier de me rendre une partie de mon capital.
31:52Il m'invita dans son palais épiscopal,
31:55fut d'humeur charmante,
31:57me fit boire plus que deux raisons des vins exquis,
32:00et lorsque je fus à moitié gris, me fit signer sur des promesses
32:04un papier de solde de tout compte.
32:07Eh bien, mon cher baron,
32:10voilà un évêque qui me paraît demander ses lumières.
32:14Au diable !
32:18Quand je m'éveillais, j'étais en chaise de poste
32:20et roulais vers Paris.
32:22Dégrisé, j'ai compris le panneau dans lequel je venais
32:25toute ma vie, et je résolus d'extorquer à ma manière
32:28cette quittance qu'il m'avait extorquée à l'assiette.
32:32Il ne tarda pas à revenir à Paris
32:34pour un de ses petits séjours habituels
32:36réservés à la galanterie.
32:38Dans les coulisses de l'opéra,
32:40Sophie sut se placer avec adresse sur son chemin.
32:44Le vieux galant lui fit mille compliments
32:47et l'invita le soir même dans un des cabarets des plus réputés.
32:54Prévenu par Sophie, j'arrivais au beau milieu du souper.
32:57Je m'assise en face de lui
33:00et il eut le malheur d'accrocher mon regard.
33:04Je dois, messieurs, ouvrir ici une parenthèse
33:07et vous dire qu'il y a quelques années,
33:09j'ai découvert que je détenais un pouvoir fort curieux
33:12que l'on appelle hypnotique,
33:17lequel me permet, lorsque je le désire,
33:21de plonger dans le plus profond sommeil, celui que j'ai choisi,
33:26lequel exécute alors tout ce que je lui suggère.
33:30Jusque-là, ce n'était pour moi qu'un jeu inoffensif.
33:36Mais, vraiment, monsieur, un tel pouvoir existe?
33:40Tellement bien que mon oncle me remit son portefeuille
33:43qui contenait, outre le papier de solde,
33:46une somme d'argent plutôt rondelette que je gardais en ma possession.
33:52Sophie et moi nous nous adames de quitter Paris la nuit même.
33:56Mon triomphe ne dura pas longtemps.
34:00Car mon oncle, dès son réveil,
34:02envoyait à Métrousse la marée chaussée
34:04qui nous arrêta à Bordeaux.
34:07C'est une histoire très touchante, mais...
34:10à première vue, il paraît s'y mélanger des choses...
34:14des choses incroyables.
34:15Certes, je veux bien croire que des évêques dans le genre de mon oncle
34:18ne pullulent pas dans les diocèses.
34:20Non, monsieur de Coas,
34:23vous voulez parler de votre mystérieux pouvoir.
34:26Vous le mettez en doute?
34:28Avouez franchement, monsieur, qu'il est difficile d'y croire.
34:33C'est vrai.
34:35Pourtant, si vous le détenez, il nous semblerait fort utile.
34:43Vous devez pouvoir exercer une singulière fascination
34:47sur les femmes.
34:50Ce serait sans intérêt.
34:53Ce serait sans intérêt.
34:56Et... sur le jeu?
35:01C'est ce qu'on a arrêté.
35:03Oui, sauf comme si, dans votre cas, il s'agissait de rétablir l'équité
35:06et de flouer les tricheurs.
35:08Il y en a trop.
35:11J'en conclue que cela vous paraît possible.
35:15Par exemple,
35:17pourriez-vous influencer un joueur au jeu d'échecs?
35:22Cela vous intéresserait?
35:25En ce moment?
35:27Passionnément.
35:30Oui, eh bien, moi, messieurs,
35:32ces rêveries m'amusent beaucoup.
35:35Mais Fouette-Gascon, ce n'est pas sur elle que je compterais
35:38pour me tirer d'un mauvais pas.
35:40Réfléchissez, monsieur de Coas.
35:44Réfléchissez bien.
35:48Il y a beaucoup de mauvais pas dans l'existence.
35:52Regardez-moi.
35:54Regardez-moi bien.
35:56Je suis dans un mauvais pas.
35:58Regardez-moi bien.
36:00Ne me quittez pas.
36:02Je suis dans un mauvais pas.
36:04Marchons le pas dans le pas.
36:06Ne me quittez pas.
36:08Regardez-moi.
36:10Vous avez fortement envie de dormir.
36:12Vous avez fortement envie de dormir.
36:15Vous dormez.
36:17Vous dormez.
36:18Vos paupières baissent comme du plomb.
36:20Vous dormez.
36:22Vous dormez.
36:35Nous étions fermés dans la tour.
36:38Et vous l'avez devant vous, cette tour,
36:41minuscule et inoffensive,
36:43comme une tour de jeu d'échecs.
36:45Autour de cette tour
36:47viennent les cavaliers,
36:49comme vous.
36:51Le roi et la reine regardent,
36:53immobiles.
36:55Voyez-les.
36:57Voyez les soldats qui arrivent,
37:00qui se rangent dans leurs deux batailles,
37:03chacun sur leur petit carré.
37:06C'est vous qui allez gagner cette bataille.
37:09Faites-les avancer.
37:20C'est fantastique.
37:23C'est fantastique, monsieur.
37:25J'ai jamais cru qu'une chose pareille puisse exister.
37:30Est-ce que nous sommes sûrs,
37:33pauvres humains,
37:35de connaître tout le possible ?
37:41Monsieur Jeunetier,
37:44nous n'avons tout de même pas gardé, monsieur, de quoi raser cet état.
37:48Assurez-moi pas.
37:50Il m'est aussi facile de l'éveiller que de l'endormir.
37:58Vous m'entendez parfaitement.
38:00Je vais compter jusqu'à trois et vous vous éveillerez.
38:03Vous vous éveillerez.
38:06Un.
38:08Deux.
38:10Trois.
38:12Vous êtes éveillés.
38:19Qu'est-ce que vous voulez ?
38:28Laissez endormir par les bonnes histoires de M. de Cheneville.
38:34Permettez-moi de rester sceptique.
38:49M. de Cheneville.
38:52Seriez-vous prêt, un soir prochain,
38:55à engager une partie avec le capitaine commandant le fort ?
39:19Échec émecte.
39:21C'est ce fou qui vous a perdu.
39:23C'est étrange, vous avez eu le coup de M. de Cheneville.
39:26Quoi donc ?
39:28Monsieur le gouverneur, si j'osais être franc avec vous,
39:30je suis qu'une mazette en comparaison de M. de Cheneville.
39:33Nous avons longuement bavardé ensemble.
39:35Il m'apparaît comme un joueur d'échecs redoutable.
39:37Vraiment ?
39:38Oui, il m'a cité bon nombre d'adversaires que je connais et qu'il a battus.
39:42Vous pouvez me faire confiance ?
39:43Confiance ?
39:45Savez-vous que quelquefois je m'inquiète de celle que je vous accorde ?
39:48Monsieur le gouverneur...
39:49Enfin, elle est contraire au règlement, si vous songiez à vous évader.
39:53On ne s'évade pas du fort du vin.
39:55Ses murailles sont trop épaisses et sa garnison trop redoutable.
40:00C'est une des prisons les plus fortes du royaume.
40:02Et le roi savait bien ce qu'il faisait dans la confiance.
40:06Aussi, attendons-nous sagement que le parlement signe notre élargissement.
40:09C'est plus raisonnable.
40:11Mais revenons-en à monsieur de Chêneville.
40:13Vous dites qu'il est très fort.
40:15Plus fort que vous, c'est pas pénible.
40:20Je vais l'envoyer chercher.
40:21Garde !
40:25Allez le chercher, monsieur de Chêneville.
41:11Je ferme les paupières.
41:19Je ferme les paupières.
41:22Elles sont lourdes et pesantes.
41:25Je ne peux plus les ouvrir.
41:27Je n'en ai plus envie.
41:29Je vois mes pièces.
41:32Je déplace mes pions.
41:33Je joue.
41:34Je déplace ma tour.
41:37Je prends votre cavalier.
41:39Je vous mets échec.
41:44Vous avez profondément envie de dormir.
41:49Vous dormez profondément.
41:53Profondément.
41:56Profondément tant que je ne vous aurais pas donné hors de vous réveiller.
42:01Vous dormez.
42:03Vous dormez.
42:05Vous dormez.
42:08Vous dormez.
42:11Vous dormez.
42:13Vous dormez.
42:16Vous dormez profondément.
42:19Vous dormez.
42:23Vous dormez.
42:26Vous dormez.
42:29Bonne nuit, mon capitaine. À demain.
42:32Bonsoir, mon capitaine.
42:58Bonsoir, mon capitaine.
43:28A la case !
43:59Vous avez été endormi.
44:01C'est inconcevable.
44:03Vous êtes ici aux ordres du roi.
44:05C'est le surreprésentant.
44:07Il a voulu s'y glisser entre vos mains, les pires ennemis de sa majesté.
44:11Capitaine, vous êtes non seulement un incapable,
44:13vous êtes un insolent,
44:15vous êtes un insolent,
44:17vous êtes un insolent,
44:19vous êtes un insolent,
44:21vous êtes un insolent,
44:23vous êtes un insolent,
44:25vous êtes un insolent,
44:27vous êtes non seulement un incapable,
44:29mais un officier félon.
44:32Vous donnerez votre place un soldat du roi digne de ce nom.
44:36Vous serez déplacé à l'autre bout du Royaume.
44:39J'espère que le capitaine ne craint pas trop les longs voyages.
44:42Monseigneur...
44:44demandez-lui donc quelle visite recevait son prisonnier.
44:49Répondez !
44:51Il recevait fort peu souvent une gentle dame qui se disait être madame de Blossac.
44:57Je n'aurais jamais dû la laisser vivre.
45:01Je pensais qu'elle irait se tairer...
45:03et pleurer toute sa vie sur sa blessure.
45:07Je suis certaine qu'elle a prêté la main à cette évasion.
45:10Il faut retrouver cette femme.
45:13Et alors nous saurons où se cache M. de Blossac.
45:20Je saurais bien la faire parler, moi.
45:27Je suis certaine que M. de Blossac est là.
45:30Je suis certaine qu'il est là.
45:57Je suis certaine qu'il est là.
46:27Je suis certaine que M. de Blossac est là.
46:58M. de Meyret.
47:04Raoul de Blossac.
47:05Je nous cache depuis des semaines.
47:07Allons chez moi.
47:12Malheureusement, mes camarades sont toujours prisonniers.
47:18Je suis certaine que M. de Blossac est là.
47:21Je suis certaine que M. de Blossac est là.
47:25Nous n'avons pu attendre que le Parlement se tâtue sur notre sort.
47:29Le pire, c'est que maintenant, après cette tentative d'évasion,
47:32il ne consentira pas à s'occuper d'eux.
47:34Certainement pas.
47:36Il faut pourtant qu'il soit libre avant huit jours,
47:38ou que j'y perde mon nom.
47:41J'ai échappé à un des hommes de la marquise hier soir.
47:44Mme de Beauséjour sait donc que vous êtes à Bordeaux,
47:47et vivant.
47:49Elle n'a pas quitté la ville.
47:51Sachant son crédit branlé à la cour, elle était partie pour Paris.
47:54Mais ayant appris en route les événements,
47:56elle n'a pas continué son voyage,
47:58et elle est revenue promptement à Bordeaux.
48:00Elle reste malgré tout très dangereuse.
48:03Meilleurez.
48:06Avec vous, je n'irai pas par quatre chemins.
48:09Avez-vous en ville quelques vigoureux compagnons
48:11à qui l'on puisse se fier pour un coup de main?
48:15Oui?
48:17Mon capitaine,
48:19M. l'Intendant craint des troubles pour cette nuit.
48:21Quelques meneurs poussent le peuple à se soulever
48:23pour attaquer le château de Trompette.
48:25Les Bordelais voudraient venir prendre leur bastine?
48:28Que fait l'Intendant?
48:30Il se prépare à la lutte et fait prévenir tous les officiers
48:32d'être prêts à lui porter secours.
48:34La garde du fort du Hac n'est pas menacée,
48:36et mandée au château.
48:38Y a-t-il des ordres qu'il me conseille?
48:40Oui.
48:42Un seul.
48:44Celui de vous tenir à la disposition de l'Intendant, mon capitaine.
48:57Si je comprends bien,
48:59la garde du fort du Hac se rend au château de Trompette.
49:03Qui gardera le fort?
49:05Quelques sentinelles et les guichetiers, je suppose.
49:08Je n'ai plus un instant à perdre.
49:10Avez-vous assez d'amis solides
49:12pour que je puisse tenter avec eux un coup de main?
49:14Car il s'agit bien de délivrer mes braves compagnons
49:16auxquels je dois beaucoup.
49:18Soyez sans crainte.
49:20Je vous donne ma parole qu'aucun autre prisonnier
49:22ne sera délivré avec eux.
49:25Pardonnez-moi, mon ami,
49:27mais je ne pourrais exposer des hommes de noble sang
49:30dans une affaire où ils auraient l'air de lutter
49:32contre l'autorité du roi.
49:35Cependant, mon ami,
49:37je crois pouvoir vous indiquer une troupe décidée
49:40qu'il vous suffira de bien payer.
49:42Bien entendu, ce sont des gens qui ont tout à gagner
49:44et rien à perdre.
49:46Je n'ai guère le choix des moyens.
49:48Et ces hommes, où les trouverai-je?
49:51Ne bougez pas d'ici.
49:53Je vais me rendre au château de Trompette.
49:55Je me dois d'aller me mettre aux ordres de l'intendant.
49:58Auparavant, je contacterai Jean de Cadillac.
50:00Je sais où le joindre et je vous l'enverrai.
50:02Je vous procurerai aussi des vêtements.
50:04Merci.
50:06Monseigneur, le danger est réel.
50:08Je viens de parcourir la ville costumée en bourgeois,
50:11ce qui m'a permis de me glisser dans un groupe de conspirateurs.
50:14Les nouvelles que j'ai à vous annoncer sont mauvaises.
50:17L'émeute est sur le point d'éclater.
50:20Pour l'instant, les meneurs n'en sont qu'à dresser un plan de bataille.
50:25Quel est-il?
50:27Que savez-vous?
50:28Oui, monseigneur.
50:30Les émeutiers doivent se diriger en quatre bandes.
50:32L'une part de Sainte-Croix et arrivera au château de Trompette par les quais.
50:35La seconde, de Sainte-Eulalie.
50:37La troisième, par la porte de Tourny.
50:39Et la quatrième, par les chartons.
50:45Comment sont-ils armés?
50:47De piques, de sabres, beaucoup de bâtons.
50:49Une trentaine de mousquets.
50:52Bien.
50:54L'émeute n'a pas encore éclaté.
50:56Il nous reste donc, messieurs, suffisamment de temps
50:58pour que nous puissions à notre tour préparer notre plan.
51:02Ces braillards croient nous surprendre.
51:04Si ils croient parfois nous surprendre,
51:06c'est nous qui les surprendrons.
51:08Connaissez-vous les meneurs?
51:10Oui, monseigneur.
51:11Arrêtez-les.
51:12Privés de leur chef,
51:14la révolte s'éteindra d'elle-même.
51:16Et les députés du tiers état?
51:19Pour l'instant, pas intimement, mais les élections.
51:23Bien. Faites-les surveiller.
51:26Quant à nous, messieurs,
51:28au carpe,
51:29où malgré ces précautions, les révoltés marcheraient sur le château,
51:33je défendrai les bastions face aux fleuves.
51:36Méret,
51:37vous défendrez l'arrière du château et l'entrée du prison.
51:41Messieurs.
51:43L'homme qui va venir nous a chargé d'une mission
51:45pour laquelle il va falloir du cœur au ventre.
51:47Mais je l'ai assuré au nom de tous
51:49que si Marchand dépasse ses pistoles,
51:51le cœur, le cœur, il nous manquera pas.
51:54L'affaire risque d'être chaude.
51:55Ah, brûlante, l'ami.
51:56Mais t'es pas en bois, non?
51:58Allez, prenez ces joujoux, là.
52:00Avec ça, vous ferez du bon travail.
52:01Ils sont meilleurs que les vôtres.
52:05Par cette ansie,
52:06les armes ont germé sur toutes les terres.
52:10Et bientôt,
52:11ça sera plus important que les trésors.
52:14Ça, tu vois ça?
52:15Ça chante, ça pète et ça chauffe.
52:17Ça chauffe aussi, les pistoles.
52:19Moi, franchement, l'ami,
52:21l'or, c'est plus au roi,
52:23plus infidèle.
52:24Celui de ton gentilhomme sera le bienvenu.
52:26Ah, pour sûr.
52:27Mais aujourd'hui, on ne donne rien pour rien.
52:29On se conditionne de tout payer.
52:31Alors, sachez-le bien,
52:32si j'avais pas poussé dans cette foire,
52:34c'est pas pour un peu d'or
52:35que je me ferais trouver la peau.
52:37Alors, comme il est convenu que tout s'achetait,
52:39on a convenu de se vendre.
52:40Et bientôt, ça s'arrangera.
52:42Aujourd'hui, le darin sera gros, j'espère?
52:44Oui.
52:45Tu pourras te payer toutes les filles
52:47et payer aussi tous les taverniers.
52:49Et après,
52:50après, tu pourras aller rentrer sur ta mi-terre.
52:53Va faire tes discours sur la place, là.
52:56C'est à la mode.
52:58Dis-leur, toi.
53:00Tire pas la langue comme ça, les prolègues.
53:03Espèce de petite crapule.
53:04Pour un peu d'or, tu me trouveras la peau, toi.
53:06Ah, tu aimes l'or, toi.
53:07Tu veux de l'or, beaucoup d'or.
53:09In nomine Patris et Filii.
53:11Tiens, avale.
53:12Avale, mais avale ça, mon dieu.
53:14Avale, je te dis.
53:16Après, tu pourras aller te battre en toute sécurité.
53:19Demain, si t'es vivant,
53:20ta petite pièce, là,
53:21ta petite pièce, tu la retrouveras.
53:23Et si t'en crèves,
53:24eh ben, tu partiras pas sans rien.
53:25Vite.
53:28Colas.
53:29Colas, ouvre la porte.
53:30C'est le gentilhomme qui vous achète.
53:32Il a beaucoup de courage et celui-là, il va payer.
53:37Bien.
53:38Vous avez distribué les armes.
53:40Tout est parfait, en route.
53:41Nous passerons par la rue Saint-André,
53:43la rue du Loup et les Minimes.
53:44En ordre dispersé, hein.
53:46Vous connaissez le lieu.
53:47Vous avez tout prévu.
53:49Les émeutiers qui connaissent notre réputation
53:52auraient donné aussi leur rôle
53:54pour avoir notre aide,
53:55mais voyez, vos arguments m'ont varié.
53:57Et vous êtes bien entourés.
53:59Allez, en route.
54:25Sous-titrage MFP.
54:55Sous-titrage MFP.
55:25Sous-titrage MFP.

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