La Juive du Château Trompette - 1974 - Episode 3

  • avant-hier
DB - 03-10-2024

Category

📺
TV
Transcription
00:00La Marseillaise
00:31La Marseillaise
00:35C'est l'heure du roi ! Ouvrez !
00:40C'est l'heure du roi ! C'est l'heure du roi !
00:41Lâchez-moi !
00:42Laissez-les, messieurs !
00:43Si nous voulons se faire assiéger contre un troupeau,
00:45nos épaisseurs seront insuffisantes !
00:47Cachez-vous, là-haut !
00:49Oui !
01:01C'est l'heure du roi !
01:20C'est l'heure du roi ! Je vous arrête !
01:23Pourquoi ?
01:24Qu'est-ce que c'est la crime que j'ai commis ?
01:26Vous avez une nièce beaucoup trop belle !
01:28Elle a été la cause, la nuit dernière, de la mort de beaucoup d'hommes de qualité.
01:32Et demain, toute la ville portera le deuil.
01:34Elle est également en état d'arrestation, ainsi que tous ses complices.
01:38Où se cache-t-il ?
01:40Il y a Belgirette qui... qui ne sent plus ici.
01:43Bon, c'est ce que nous allons voir. Fouillez la maison !
01:59Il me semblait bien rassuré.
02:01Mais si, mais si, mais si, je suis très rassuré.
02:05On n'a trouvé personne.
02:07Les oiseaux se sont envolés ou terrés.
02:10Mais la chasse n'est pas finie.
02:12Cette maison restera sur surveillance
02:14jusqu'à ce que nous ayons découvert votre nièce et ses complices.
02:17Car je suis persuadé qu'ils se cachent ici.
02:19Et maintenant, suivez-nous.
02:28C'est parti.
02:30C'est parti.
02:32C'est parti.
02:58C'est parti.
02:59Je n'ai pas de mémoire, Jésus.
03:01J'y pensais.
03:03Et à ce propos, mon cher...
03:07Je vous dis à la prêtre de mon pays,
03:10un vague cousin,
03:12qui, si je ne me trompe, est le vicaire de la paroisse de Sainte-Croix,
03:15qui pourrait nous permettre de respirer quelque temps.
03:17Sainte-Croix n'est pas loin seulement.
03:19Nous n'avons plus assez les culs en poche.
03:21C'est ça.
03:23Salant.
03:25J'aurais bien cru que Dieu avait renoncé à faire des miracles.
03:29Je soupçonne pour celui-ci de s'être servi de la bonne main de sa mère.
03:33Ça ne m'étonnerait pas.
03:40Quoi, Rath ?
03:41Oui ?
03:42Il nous faudra un autre miracle.
03:43Le diable a posté deux hiboux sur les basses branches.
03:45Et toute sortie par la rue est impossible.
03:47Surtout si on la veut discrète.
03:49Reste l'issue qu'ont emprunté nos amis.
03:51Comment la trouverons-nous si les soldats eux-mêmes s'y sont cassés le nez ?
03:53J'ai grand peur que nous y cassions également le nom.
03:56Et pourtant, il y a une issue certaine.
04:00L'audience ?
04:02Une issue certaine.
04:04Certaine.
04:29Claudian.
04:41Allons-y.
04:53Tu as dit mon ami de faiblesse ?
04:55Non, j'ai comme la sensation d'un vertige.
04:57Ah oui ?
04:59Plus précisément d'un...
05:01d'un grand vide.
05:02S'il n'est qu'un vide,
05:03ratez-vous de le combler.
05:06Je vous en prie.
05:11Comment est-il ?
05:14Ah.
05:27Souffrez mon ami que je vous fasse raison.
05:44Maître Simon.
05:46Est-ce que votre auberge est pleine ?
05:48Pleine, mais à Clédon, il n'y a pas un chat.
05:49Bon alors tant mieux.
05:50Ah bah tant mieux.
05:51Bonjour mademoiselle.
05:52Mais votre oncle n'est pas avec vous ?
05:54Non.
05:55Maître Simon, vous m'avez déjà cachée plusieurs fois.
05:57Oui.
05:58Est-ce qu'il faut vous cacher encore ?
05:59Oui.
06:00Avec ces trois messieurs et ma fille.
06:02Comment ? Votre...
06:03On vous contera ça plus tard, maître Simon.
06:04Sinon, vous n'avez personne cette nuit ?
06:06Non, personne.
06:07Ah si, un pauvre diable de bergerie.
06:09Ah oui ?
06:10Oui.
06:11Ah si, un pauvre diable de bergerie des Landes
06:13qui a conduit un troupeau aux abattoirs de Bordeaux.
06:15Et voilà tout.
06:16Mais oui, absolument.
06:17Bon alors tant mieux, nous sommes tranquilles.
06:19Ne perdez pas de temps, s'il vous plaît, cachez-nous.
06:21Bon bah écoutez, suivez-moi, c'est par là.
06:42Claudion.
06:45Il y a deux choses, l'une.
06:47Où l'intendant a donné l'ordre de nous faire arrêter
06:50et auquel cas il va nous faire rechercher dans toutes les...
06:53les auberges et toutes les hôtelleries de Bordeaux.
06:56Où il n'a pas donné d'ordre et il n'y change même pas.
06:59Dans ce cas, nous...
07:01nous eussions bien fait de rester là-haut chez Samuel.
07:03Nous y étions très bien.
07:05Oui.
07:07Mais l'hospitalité de mon cousin la bébé-gogne
07:10va nous être fort utile.
07:12Comment vous sentez-vous maintenant?
07:14Je me sentais faible tout à l'heure, mais...
07:17les alimbiques de cet apothicaire
07:19semblent m'avoir rendu quelque vigueur.
07:21Je dirais même quelque clairvoyance.
07:23Bon, alors dans ce cas, mon ami,
07:25ne perdons pas de temps.
07:37Et la sortie se révélera devant nous.
07:40A bébé-gogne, mon cher cousin, nous voici.
07:43Chut!
08:07...
08:11...
08:16...
08:21...
08:26...
08:31...
08:36...
08:41...
08:46...
08:51...
08:56...
09:01...
09:06...
09:11...
09:13Bonjour, mon cousin.
09:15Votre cousin?
09:17Sans doute.
09:18Mais vous n'êtes pas la bébé-gogne?
09:19Ah oui, certes.
09:21Je vous nomme Coharas.
09:23C'est moi, mon cousin.
09:24Il y a si longtemps que je vous avais vu.
09:26J'ai l'honneur de vous présenter l'un de mes amis,
09:28le chevalier Claudio Mardi.
09:30Bonjour, bébé.
09:32Mais qu'est-ce qui vous amène dans ce lieu sain
09:34à cette heure matinale?
09:35Eh, mes jeunes seigneurs!
09:36Nous venons nous recueillir
09:38et remercier Dieu
09:39de nous avoir accordé sa protection cette nuit.
09:41Sa protection?
09:43Mais, mon vénérable cousin,
09:45ceci est une histoire assez longue.
09:48Assez longue?
09:49Oui, tout en déjeunant nous vous montrons nos aventures.
09:51En déjeunant, oui.
09:52Mais j'ai ma sainte messe à dire.
09:53Il faut que je me prépare.
09:54Mais si vous voulez,
09:55nous pouvons nous retrouver après l'office.
09:57Je vais prévenir ma servante.
09:58A tout à l'heure, mon cousin.
09:59A tout à l'heure, je vous laisse à vos prières.
10:01A tout à l'heure.
10:19Vous avez une bonne figure, votre cousin.
10:22Est-ce qu'il a aussi une bonne table?
10:24Une bonne fourchette.
10:26Et ce qui ne gâche rien, une bois sec.
10:28Longtemps.
10:30Dites-moi, il m'avait une idée.
10:32Nous allons avoir besoin de notre cousin.
10:35Ces caves magnifiques
10:36où nous étions tout à l'heure
10:37sont certainement à Samuel.
10:38Samuel est notre ami.
10:40Nous devrions lui demander
10:41de nous rendre un petit service.
10:43Samuel est toujours en prison.
10:45Eh bien, il va nous rendre ce petit service à son insu.
10:47Nous allons lui emprunter
10:48quelques-unes de ses meilleures bouteilles
10:50et les donner à l'abbé Vigogne
10:51dont nous allons avoir fort besoin.
10:54Exactement.
10:55Lumineux.
10:59Je retourne où nous venons
11:00et j'en rapporte un panier bien garni.
11:02Si, par hasard, sur votre chemin
11:04vous trouvez un habit plus discret.
11:07Oh oui.
11:08Je viens.
11:12Soyez prudent.
11:20C'est bon.
11:50Pardonnez-moi.
12:11Mademoiselle,
12:12je n'ai pas pour habitude
12:13d'appartenir quiconque.
12:17Surtout dans une église.
12:21Votre beauté me trompe
12:23au point de perdre toute convenance.
12:27Vous me trouvez belle.
12:31Je serai prêt à conquérir un trône
12:33pour vous l'offrir.
12:37Si je vous demandais quelque chose
12:39de plus difficile,
12:42le feriez-vous ?
12:45Je pourrais tout pour vous.
12:48Vous êtes jeune.
12:51Vous êtes sûrement brave.
12:55Si j'avais senti en vous
12:56qu'un chevalier en quête de bonne fortune,
13:00je ne vous aurais point regardé.
13:07Je suis libre de mon cœur.
13:11Libre de ma main.
13:14Ce n'est pas un marché, mais...
13:18je ne pourrais aimer
13:19que celui qui me viendra en aide.
13:24Je pourrais vous suivre
13:25jusqu'au bout du monde.
13:29Si vous êtes brave,
13:32et si vous vous sentez
13:33capable de m'aider,
13:36trouvez-vous ce soir
13:39sous le porche de cette église.
13:44Vous y serez ?
13:47Oui.
13:51À quelle heure ?
13:53À minuit.
13:56À ce soir.
14:03Je vous défends de me suivre.
14:13À ce soir.
14:43Je vous ai apporté à boire
14:44et à ranger pour toute la journée.
14:48Vous parlez d'or, Maître Simon !
14:51Je ne pourrai plus vous voir
14:52que la nuit prochaine.
14:53Merci, merci beaucoup.
14:54Bon, ça va ?
14:56Très bien.
14:58Surtout, ne bougez pas.
15:00Ici, vous êtes en sûreté.
15:02Au revoir.
15:13Au revoir.
15:37À ce train, mon capitaine,
15:38nous aurons tombé
15:39pour rattraper la juive et ses compagnons.
15:40Je vais l'amuser, Maître Sous.
15:41Il nous faut les vrais combats.
15:42À mon avis, mon capitaine,
15:43ils vont voyager de nuit
15:44et se reposer le matin venu.
15:45C'est donc au gîte qu'il faut les saisir,
15:46comme des marmottes.
15:47Les cassettes ne manquent pas
15:48sur la route du château de Plozac.
15:49Allez, en avant !
16:03Ensorcelé.
16:05Littéralement ensorcelé.
16:07Et où avez-vous rencontré cette femme ?
16:09Dans votre église.
16:10Dites-donc, dès votre arrivée à Bordeaux,
16:12vous vous enflammez pour mes paroissiennes.
16:14Entre autres choses.
16:15Entre beaucoup d'autres choses.
16:18Et j'ai même obtenu d'elle un rendez-vous.
16:20À quelle heure ?
16:21Minuit.
16:23Nous avons tout le temps.
16:24Mon dieu, c'est fameux.
16:27Fameux, hein ?
16:29Ça ne vous gêne pas de déjeuner de si bonne heure ?
16:31Non, c'est que je me lève le très grand matin.
16:33Catherine !
16:35Catherine !
16:37Après ce petit pâté de pérille
16:38que tu as quelque chose
16:39à nous donner ?
16:40Ce canard rôti.
16:41Bon, et après ?
16:42Une omelette au fromage, monsieur l'abbé.
16:44Bien, merci Catherine.
16:46Et vous ne nous attendiez pas, mon cousin.
16:48Peste, vous avez une très bonne table.
16:50La bonne chair est la seule jouissance terrestre
16:53que nous permettent les lois de l'église.
16:57La seule ?
17:01Mon cousin,
17:03vous êtes ici chez vous.
17:04Dieu me garde, ne vous en chassez jamais.
17:07Mais cependant, je voudrais vous donner un conseil.
17:11Si j'étais à votre place,
17:12je me cacherais ici tout le jour
17:14et dès le soir venu,
17:15je scellerais un bon cheval
17:16et je piquerais des deux vers le château de Coiras.
17:19On ne sort pas facilement de Bordeaux la nuit.
17:21De toute façon, il m'est complètement impossible de partir.
17:25J'ai beaucoup de choses à faire à Bordeaux.
17:29C'est toujours une personne qui vous tient bien à cœur.
17:32Plus que je ne saurais dire.
17:34C'est une chose étonnante de constater qu'on peut donner...
17:37sa vie...
17:38son âme.
17:39Hé là, hé là !
17:40Votre âme appartient à Dieu.
17:42Mais cette jeune fille est une créature de Dieu, mon cousin.
17:45Mais comme nous tous sur cette terre,
17:48aussi je dois vous engager à suivre fidèlement
17:50la loi de notre Seigneur Jésus-Christ.
17:53Cette jeune fille...
17:55Cette jeune fille...
17:56Je gâche que vous savez qui elle est.
17:58Peut-être !
18:00Mais n'allez pas croire que ce petit vin me pousse aux confidences.
18:04Non, pas le moins du monde.
18:06Alors ?
18:10Alors, écoutez bien ceci.
18:13Le mystère...
18:14dont elle semble s'entourer...
18:16n'est ni coquetterie, ni affectation de sa part.
18:20C'est le moyen pour elle de vivre retirée d'un monde...
18:22qui a été injuste et cruel.
18:26Son jeu d'homme.
18:27Et la plus amère.
18:29Son frère est aux Amériques et son père est prisonnier.
18:32Pourquoi donc était-il prisonnier ?
18:34Parce que son père, le barone Saint-Hermine,
18:37était fermier général.
18:39Il avait fait une grande fortune.
18:41La richesse crée des ennemis.
18:43Alors, il y a trois ans,
18:45on l'accusa de malversation et d'exaction.
18:48L'accusation venait de très haut.
18:50Mais cependant, M. Saint-Hermine est un entretien vélo-roi
18:53et il parvint à lui démontrer son innocence.
18:56Mais, certainement, il y avait quelqu'un de très attaché à sa perte.
19:00Il négligea les conseils de prudence
19:02et, l'année suivante,
19:04les manoeuvres diffamatoires se précisèrent.
19:08Alors, M. Saint-Hermine n'eut pas le temps de se rendre à Versailles
19:11et l'intendant, M. Camus de Ville,
19:12le fit arrêter et enfermer au fort du Jardin.
19:15Et il y a trois ans passés, je sais, il est toujours enfermé.
19:17Mais enfin, il a été jugé.
19:19Mais jamais.
19:20Chaque année, le bricourt qui va passer devant le parlement,
19:22il n'en est rien eu.
19:24Le bon plaisir du roi seul peut le faire sortir.
19:26Mais...
19:28sa fille...
19:29sa fille...
19:31Elle a été autorisée à le voir qu'une seule fois le lendemain de son arrestation.
19:35Ses amis.
19:37Mais il n'en a plus.
19:38C'est bien qu'elle ait été placée sous séquestre.
19:40Et malgré M. Saint-Hermine,
19:42on ne lui a laissé que la petite maison qui est là, de l'autre côté de la place.
19:45Mais la pauvre fille est complètement ruinée.
19:47Ah, oui.
19:49Et non.
19:50Enfin,
19:51les bruits ont couru
19:53que le fermier général était en possession d'une fortune énorme.
19:58Mais la police du roi n'a jamais réussi à la trouver.
20:02Et depuis trois ans, M. Saint-Hermine est au fort du Hain.
20:06Mais on a prétendu que...
20:08on l'avait amenée de nuit
20:10dans un cachot du château de Trollpette.
20:13Et on a prétendu aussi
20:15qu'il avait cherché à s'en évader.
20:17Mais que l'homme qui l'avait aidé avait été tué.
20:20Alors M. Saint-Hermine n'a pas pu aller très loin.
20:23Et personne n'a jamais pensé à le libérer.
20:27Ça serait une entreprise très difficile.
20:30Et très dangereuse, vraisemblablement.
20:33Eh bien, si comme j'ai tout lieu de le croire, votre belle inconnue
20:35et mademoiselle de Saint-Hermine, mon cher Coharas,
20:37vous allez vous jeter dans un faux d'aventure qui vous mènera en Dieu sait où.
20:40Et j'ai bien l'impression d'être embarqué pour le voyage.
20:43Car il est facile de deviner ce qu'elle va vous demander.
20:45De délivrer son père.
20:46Et ça me semble complètement impossible.
20:49L'impossible me plaît.
20:51Et je compte pousser encore plus loin l'impossible.
20:54Philippe de Blossac
20:56est prisonnier au fort du Hain.
20:58Et M. de Saint-Hermine également.
21:01Je veux les libérer tous les deux.
21:03Non, pardon.
21:04Si on s'en tient au propos de l'abbé,
21:06M. de Saint-Hermine n'est plus au fort du Hain.
21:08Il est à Château-Trompette.
21:09Qu'avez-vous à répondre à ça?
21:10Une seule chose.
21:12C'est que vous vous noyez dans un verre d'eau.
21:14Je voudrais bien savoir comment, en jetant bas les portes du Château-Trompette,
21:17vous abattrez du même coup celle du fort du Hain.
21:19On n'a pas dit cela.
21:21Il est une chose que vous ignorez et que je sais, moi.
21:25On ne reste pas au fort du Hain.
21:28Les prisonniers n'y font qu'un court séjour.
21:30Parce qu'on les a jugés et condamnés, on les envoie ailleurs.
21:33Alors suivez bien mon raisonnement.
21:36S'il faut en croire ce que nous a dit Raoul,
21:39Philippe a été arrêté pour le soustraire momentanément au complot de la marquise.
21:44D'ici peu, on le relâchera
21:46et nous n'aurons pas à nous emmêler.
21:49Ou bien alors,
21:51on l'enfermera au Château-Trompette
21:54et je vous garantis que nous le délivrerons aussi simplement
21:57que votre aïeule refuse à la main de l'infante d'Espagne. Je sais.
22:06Allez, faites comme votre fille, Sarah.
22:10Dormez.
22:12Comment le pourrais-je ?
22:17J'ai hâte de fuir pour elle
22:19et de trouver la paix au Château de Bleusac.
22:23Chaque minute qui m'éloigne de Philippe est pour moi comme une blessure.
22:27Pour mieux les aider, essayez de reprendre des forces.
22:31Vous avez raison.
22:33Mais voyez-vous,
22:35toute ma vie j'ai dû quitter sans retour les lieux et les êtres que j'aimais.
22:42Allez, faites-nous confiance, Sarah.
22:44Je vous ramène en Philippe
22:46où nous irons l'arracher à sa prison.
22:50Comprenez-moi, Raoul.
22:52Quand j'étais petite,
22:54je voyais souvent ma mère s'arrêter de chanter brusquement et tendre l'oreille.
23:00Elle ne m'a jamais dit pourquoi.
23:04Aujourd'hui, je refais exactement les mêmes gestes que ma mère.
23:10Et je sens que demain il en sera ainsi
23:13et tous les autres jours, peut-être.
23:15Ce n'est pas pure imagination,
23:17ce ne sont pas des crânes puérils.
23:19Chaque minute de bonheur, il m'a fallu l'arracher à un monde qui m'a toujours été hostile.
23:25Pourtant, Raoul,
23:27j'ai toujours rêvé d'une vie droite,
23:30unie, simple,
23:33pour ne plus entendre sauter mon cœur dans ma poitrine
23:36au moindre bruit suspect.
23:38Allez, faites-nous confiance.
23:40Nous allons retrouver cette paix.
23:47Surveillez les issues !
23:53Que voulez-vous, messieurs ?
23:54Où est l'échurrie ?
23:55Par là-bas.
24:18C'est bien celui-là.
24:32Le gentilhomme a laissé son cheval ici il y a deux jours.
24:35Je l'ai bien reconnu quand j'étais de garde au Château-Trompette le soir du bal.
24:39Le comte de Blossac le tenait par le bras et l'appelait son cousin.
24:42S'il n'est pas déjà dans l'auberge, il ne manquera pas d'y revenir.
24:46Je vais voir la route, s'il y a des traceurs de l'auberge.
25:06Vous cherchez quelque chose, capitaine ?
25:08Quelqu'un.
25:11Avez-vous vu passer cette nuit une femme et trois cavaliers ?
25:15Non, mon capitaine.
25:17Je me suis couché de bonheur et je n'ai rien entendu.
25:20Et à qui est ce vébrin qui est dans ton échurrie ?
25:23C'est le cheval d'un gentilhomme qui est passé ici il y a deux jours.
25:26La pauvre bête était très lasse.
25:28Le gentilhomme était pressé d'arriver à Bordeaux
25:30et il a trouvé à s'embarquer sur un chaland qui descendait la Garonne.
25:33Figure-toi que c'est justement après ce petit gentilhomme que nous courons.
25:38Vraiment ?
25:40Lorsqu'il arrive à venir ici, nous l'attendrons.
25:43Oui. Je vous risque d'attendre longtemps.
25:46Nous ne sommes pas pressés.
25:50Surveillez la route !
25:52Et ne vous menterez pas !
25:59Mon capitaine !
26:02Mon capitaine !
26:04Oui, qui est-il ?
26:06Simon, l'aubergiste est-il marié ?
26:08Je ne sais pas.
26:10Pourquoi nous ont dit ça ?
26:11On peut donc raisonnablement conclure qu'il n'a pas d'enfant.
26:14Oui, où est-il revenu ?
26:15A une découverte que je viens de faire.
26:17J'en prête.
26:18Mieux que ça. Une preuve.
26:20On a vu sortir de Bordeaux la juive avec une petite fille.
26:22Oui.
26:23Où se trouve la petite fille, se trouve donc la juive.
26:24Exactement.
26:26Examinez à présent ma découverte.
26:30Bien travaillé, Pivoine.
26:32Je suis à bonne école, mon capitaine.
26:34Je ne peux pas assister
26:36à la petite leçon que je vais donner à cet aubergiste du diable.
26:39Capitaine, vous voulez boire quelque chose ?
26:41J'ai un petit vin que je garde au frais.
26:47Avec ce petit vin que tu gardes au frais,
26:50tu ne garderais pas nos fugitifs, n'est-ce pas ?
26:52Qu'est-ce que vous voulez dire ?
26:54On va encore s'en battre, ces gaillards !
26:57Mais vous pouvez prouver !
26:58Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
27:00Je ne sais rien !
27:01Trouvez-moi les servants !
27:03Arrêtez !
27:05Sentez les murs ! Arrêtez les feuilles !
27:08Passez-moi au crime, cette picoche !
27:10Je n'ai que vos greniers !
27:13J'ai une certitude que nous sommes dans l'auberge.
27:17Et bien qu'ils cherchent.
27:20Écoute-moi bien !
27:21Si tu ne me dis pas où sont les fugitifs,
27:23je te fais prendre à l'arbre pour qu'ils nous en apportent !
27:25Alors gréchez votre corps tout de suite !
27:27Je ne sais rien !
27:28Cherchez partout !
27:29Je suis sûr qu'ils sont ici !
27:32Malheure à toi !
27:33Si nous trouvons ce que nous cherchons,
27:35et si vous ne trouvez pas,
27:36alors c'est à Rairie qu'il te faudra la corse !
27:39Dans une auberge aussi déserte,
27:42les pistoles ne doivent pas vous alourdir les poches.
27:47Vous qui courez tout le jour dans la maison,
27:51aucun recours ne vous en est ignoré.
27:54Il ne vous est jamais arrivé
27:56de vous égarer dans quelques cachettes.
28:00Jamais.
28:03Dommage.
28:04Si vous m'en indiquiez une,
28:05je vous la louerai volontiers.
28:06Cinquante pistoles.
28:10Cinquante pistoles pour savoir où il les a cachées !
28:13Capitaine !
28:14Faites excuse si je vous demande un renseignement.
28:17Qu'est-ce que tu veux ?
28:18Cinquante pistoles.
28:19Combien cela fait-il ?
28:22Vingt-cinq louis.
28:23Et vingt-cinq louis, ça fait 625 livres.
28:27Exactement.
28:28Et maintenant ?
28:29Eh bien, sérieusement,
28:31les donneriez-vous à celui qui vous dirait au sens de ce que vous cherchez ?
28:36Est-ce que tu le saurais, toi ?
28:38Ça se pourrait bien.
28:40Alors, allons-y !
28:41Venez !
28:42Il fallait pas faire tant de bruit cette nuit !
28:44Je ne m'aurais pas réveillé !
28:46Nous nous laissons pas prendre au lit, comme des chouettes.
28:49Ah, tu me fais racher ! C'est ta trahison, toi !
28:52On les a trouvés, mon capitaine ! On les a trouvés !
28:59Non !
29:01Non !
29:02Non !
29:32Arrête !
29:50Détendez-vous, Tiboine ! Détendez-vous, mon dieu !
30:03Arrête !
30:05Arrête !
30:31C'est bon !
30:34On va t'y prendre !
31:05C'est ça !
31:14Ça y est ! Ils sont tous morts ou en fuite !
31:16Parfait ! Ne perdons pas de temps !
31:18D'autant que les fuyeurs vont me porter de bonnes nouvelles à Bordeaux !
31:21Allez, en route pour le château de Glossac ! Nous avons des choix, maintenant !
31:24Moi, je reste ! Je sais où me cacher !
31:26En mettant ces uniformes, on voyagerait paisiblement comme des soldats du roi !
31:29Excellente idée !
31:30Je peux venir avec vous ?
31:31Si vous voulez ! Enlevez les bottes !
31:34C'est parti !
32:05Vous êtes un incapable !
32:08Je suis fautif, madame.
32:10Mais...
32:12Ma blessure n'est pas très grave.
32:14Je vais choisir des hommes tout dévoués à votre service.
32:17Dans deux jours, les fuyeurs seront entre nos mains.
32:23Et bien, qu'attendez-vous, Bourracan ?
32:28Qu'attendez-vous ?
32:34Qu'attendez-vous ?
32:45Vous m'avez compris.
32:47Surtout, pas de lumière et pas de bruit.
32:49Ici, vous êtes en sécurité.
32:51Vous avez l'ordre d'arrestation de l'intendant lancé contre vous quatre.
32:54Pour avoir prêté main-forte à Philippe de Glossac,
32:56la moindre imprudence, vous serez fatale.
32:58Tant que la police est sur pied, et le troupe de cavaliers est lancée en pursuite de la juive,
33:03Mon cousin, vous nous avez déjà conté tout cela.
33:06Le péril n'est pas aussi grand.
33:08Vous le dites, mais je vous répète que toute la police est sur pied pour vous arrêter tous les quatre.
33:11Mais vous n'êtes pour rien dans cette histoire.
33:13Mais vous, vous êtes un des quatre, mon cousin.
33:15Et vous aussi. Et nous serions tous un de vos bras.
33:17Mais nous, peut-être, mais vous, non.
33:19Qui saura maintenant que nous sommes ici ?
33:22Que vous nous avez cachés chez vous ?
33:24Mais c'est que je défame mon archevêque.
33:26Mais alors ?
33:28Mais alors ?
33:29Vous avez tué le neveu de l'archevêque lors de nuit.
33:33Mais oui.
33:34Que Dieu ait son âme.
33:36Bon.
33:38Mais surtout, n'oubliez pas mes recommandations.
33:40Alors demain matin, avant le jour, je vous apporterai des provisions.
33:42Et puis après, nous verrons.
33:46Par mesure de précaution, je suis obligé de fermer la porte à double tour.
33:50Merci, mon bon cousin.
33:59Eh !
35:00Rien à faire de ce côté-ci.
35:05Vous supposez bien que je ne vais pas rester longtemps ici.
35:07Quant au rendez-vous ?
35:08Pare-bleu.
35:09Vous allez enfoncer la porte ?
35:10Non, mais j'ai remarqué dans l'escalier une meurtrière.
35:12On n'est qu'à une trentaine de pieds du sol.
35:14C'est une hauteur suffisante pour se rompre le cou ?
35:17Pas si dans cette buse-là.
35:19Je vous en prie.
35:20Je vous en prie.
35:21Je vous en prie.
35:22Je vous en prie.
35:23Je vous en prie.
35:24Je vous en prie.
35:25Je vous en prie.
35:26Je vous en prie.
35:27Je vous en prie.
35:28Pas si dans cette buse-là pour descendre.
35:59Dès que je vais toucher le sol, remontez-là.
36:01Plus tard, je vous ferai un signal pour mon tour.
36:28Je vous en prie.
36:59Mademoiselle de Saint-Hermine.
37:02Comment avez-vous pu savoir ?
37:05Quand j'ai parlé de ma rencontre à mon cousin, l'abbé Végogne,
37:10il a tout de suite deviné qui était la mystérieuse inconnue de son église.
37:14Et l'abbé vous a parlé de moi ?
37:20Il m'a parlé de vous.
37:23Je vous en prie.
37:24Je vous en prie.
37:25Je vous en prie.
37:26Je vous en prie.
37:27Il m'a parlé de votre père.
37:33De mon père.
37:37C'est précisément de lui que je voulais vous entretenir.
37:41Je ne vous demanderai pas de forcer les portes et les grilles du château Trompette.
37:45Ce serait folie.
37:48Mais alors ?
37:50Mon père ne peut sortir de prison que par corruption.
37:53Et les gardiens sont incorruptibles ?
37:56Non.
37:58Il y a au château Trompette un vieil officier, le capitaine Croce.
38:02Il hait la noblesse et le roi.
38:07Cet homme s'intéresse à mon père, qui jadis lui a rendu service.
38:12Il est venu me trouver, il y a deux jours.
38:16Il quitte le service.
38:19Mais avant de partir, il a tenu à me donner un conseil.
38:22D'après lui, de six heures du soir au petit jour, la surveillance sera lâche singulièrement.
38:30Du fait que le commandant second du château, monsieur le comte de Blossac, sort chaque nuit.
38:37Pour aller sans doute voir quelques maîtresses.
38:41Philippe de Blossac.
38:43Vous le connaissez ?
38:45Depuis peu.
38:46Le comte de Blossac est donc remplacé par un homme, moitié soldat, moitié geôlier, qu'on appelle La Tulipe.
38:54Ce La Tulipe est un chenapan, capable de tout pour de l'argent.
38:59Si on lui donnait cent mille livres, il ferait évader mon père.
39:03Mais...
39:06Par quel procédé ?
39:09C'est fort simple.
39:10Si Philippe de Blossac s'absente chaque nuit, rien n'est plus facile que d'ouvrir la porte du cachot de mon père,
39:17de l'amener chez le comte et de le faire sortir de cet appartement.
39:23Au bas des jardins, un escalier plonge dans la garonne.
39:27Un bâtelier de nos amis pourrait venir prendre mon père
39:31et le conduire à bord d'un navire en partance pour l'Amérique.
39:35Mais ce que vous me demandez là, mademoiselle, c'est...
39:38Mais ce que vous me demandez là, mademoiselle, n'est pas précisément l'exploit de Paladin.
39:44Rien n'est plus facile pour moi que d'aller trouver La Tulipe et de lui demander son prix.
39:48Monsieur...
39:50Je suis fabuleusement riche.
39:53Et cependant, je n'ai pas le premier louis des cent mille livres que La Tulipe demande.
39:58Mais mon père, présentant sa triste aventure,
40:02a caché dans l'hôtel que nous habitions une somme de deux millions en or.
40:07On a eu beau chercher, on n'a pas trouvé les deux millions.
40:12Et pourtant, ils sont dans l'hôtel.
40:15Sous séquestre et confié à la garde d'un officier et de huit soldats.
40:21Je sais où est caché l'argent.
40:27Je vous fais une entière confiance.
40:31Peut-être à cause d'une brusque sympathie.
40:35Mais je tiens toujours mes promesses.
40:39Je vous l'ai dit.
40:41J'épouserai celui qui m'aidera à délivrer mon père.
40:49Ce plan vous indiquera la cachette de ma fortune.
40:59J'irai chercher votre or, mademoiselle.
41:05J'irai soudoyer le geôlier.
41:12J'irai délivrer votre père.
41:17Mais je...
41:19J'irai parce que...
41:22j'ai été bouleversé dès que je vous ai vu.
41:28Je ne vous demande pas de tenir votre promesse.
41:35Je veux vous libérer.
41:38Et non vous enchaîner.
41:42Monsieur, c'est la première fois que j'ose demander de tenter cette aventure.
41:48Mais sachez que ma promesse...
41:52ne serait pas une chaîne.
41:56Patrouille !
42:04Patrouille !
42:34Je ne sais lequel encore, mais...
42:37Fiez-vous à moi.
42:40Ai-je donc enfin trouvé celui que je cherchais ?
42:43Sans doute.
42:46Puisque j'ai enfin trouvé celle que j'attendais.
43:04Patrouille !
43:34Patrouille !
44:05Vous l'aimez ?
44:06Vous l'aimez, vous l'aimez.
44:08Et vous lui avez juré de faire sauter le château de trompette pour délivrer son père.
44:12Il s'agit plus simplement de trouver la bagatelle de 2 millions.
44:15Enfin, mon cher Corat, c'est complètement impossible.
44:17Regardez ce plan.
44:18Ce coffre dessiné ici indique certainement l'emplacement du trésor.
44:21Il est caché dans cette cheminée.
44:23Pour le prendre, il faut déceler la plaque.
44:25Et pour cela, il faut que l'officier qui loge dans cette pièce,
44:27M. de Beauverger...
44:30Un des conjurés de l'autre nuit.
44:31Donc, tout dévoie la marquise.
44:33Que M. de Beauverger nous le permette.
44:35Pour qu'il nous le permette, il faut que nous entrions dans cette pièce.
44:37Et pour que nous entrions dans cette pièce,
44:39il faut que nous passions devant le corps de garde,
44:41fort de 8 soldats.
44:43Décidément, ce plan est très précis.
44:45Et pour que nous passions devant ce corps de garde,
44:47il faut que nous franchissions le seuil de l'hôtel,
44:49lui-même gardé par une sentinelle.
44:52Voilà, c'est tout.
44:56Eh bien...
44:59Qu'en pensez-vous ?
45:00Je pense que l'amour est l'antichambre de la folie.
45:30La rue de la Vieille Tour, mon ami, s'il vous plaît.
45:50Tout droit devant vous, vous y tombez dessus.
45:53Excusez ma curiosité, c'est un bâtiment militaire ?
45:56Nullement, monsieur, mais nous en avons la garde.
45:58Merci.
46:00Merci.
46:12L'entrée me semble difficile à franchir.
46:14Le plan indique un jardin derrière ce mur.
46:16Mais le plan n'indique pas comment entrer dans l'hôtel par le jardin.
46:19Je ne vois qu'une solution, escalader ce mur.
46:21Escalader ce mur avec la sentinelle à côté ?
46:24En une seconde, elle ne sera plus là.
46:27Prêt d'amour !
46:30Prêt d'amour !
47:01Prêt d'amour !
47:03Je savais bien que tu viendrais comme d'habitude.
47:05Les nuits sont longues dans le corps de garde.
47:07Longues et sinistres, tu devrais dire.
47:09Heureusement qu'ici, le vin est bon et les filles sont belles.
47:13Les filles ? Pourquoi les filles ?
47:15Mais dis-donc, tu aurais pu dire que tu es belle.
47:31Pas d'infidélité, Brossard.
47:33Et pourtant, c'est pas que les femmes ne me gâtent pas.
47:35Regarde.
47:37Encore une qui me donne un rendez-vous galant.
47:40Comme elle sent bon, Maripaz.
47:45Bon, voici la porte.
47:47Et voici, comme prévu, entre la porte et nous, le poste de garde.
47:50Autrement dit...
47:51Autrement dit, maintenant que nous avons reconnu les lieux,
47:53nous avons jusqu'à la nuit prochaine pour réfléchir à la réussite de l'opération.
47:57En fait...
48:00Jacqueline, rends-moi cette lettre, c'est une plaisanterie.
48:02Plaisanterie ou pas, je ne vous rendrai jamais de billets doux, cher don Juan.
48:06Écoute.
48:07Cesse de plaisanter, cette lettre n'est pas pour moi.
48:09Pourtant, c'est bien ce que tu me disais tout à l'heure.
48:11Mais pour te faire enrager.
48:12Et bien maintenant, c'est toi qui enrage.
48:14Si tu veux que je te crois, tu l'ouvres et tu me la fais lire.
48:17Écoute, je ne peux pas, cette lettre n'est pas pour moi.
48:19Alors, elle ne sera pour personne.
48:21Petite voix stupide !
48:23Mais cette lettre est-il pour mon capitaine ?
48:24Non, je ne te crois pas.
48:25Écoute, crois-moi ou ne me crois pas, en tout cas me blague dans le bon drap.
48:28Qu'est-ce que je vais faire maintenant, hein ?
48:29Fais ce que tu voudras.
48:30Mais ne plus jamais jouer comme ça avec moi.
48:32Ça, tu peux en être sûr.
48:49Toujours pas de courrier pour moi.
48:50Hélas non, mon capitaine.
48:55C'est bon.
49:25C'est bon.
49:55C'est bon.
50:05Sommes-nous loin du château de Blossac ?
50:07Oh oui, il nous faudra bien quatre heures de cheval pour y arriver.
50:09Quatre heures ?
50:10Après la route que nous venons de faire, ce serait une rude épreuve pour nos ventures.
50:13Madame la Comtesse de Blossac,
50:16préfériez-vous que nous prenions d'ici quelques repos ?
50:18Si ces braves gens le permettent.
50:20S'ils le permettent, je leur en serai gré.
50:22C'est formidable comme vous courir les cheveux.
50:25Puis d'ailleurs, vous devez mourir de faim.
50:27Nous nous attendons car on nous attend à Blossac.
50:29Ça, ça ne nous regarde pas.
50:30Hé !
50:31Fais chauffer la soupe et le lait pour des voyageurs.
50:33Tout de suite, avec plaisir.
50:53C'est bon, c'est bon.
50:56Tenez, ce n'est pas le ciel qui vous l'envoie,
50:58mais il sera très content, j'en suis sûre, si vous l'acceptez.
51:00Merci.
51:01Bon, alors, tout va bien ?
51:02Alors, à dix shots et que Dieu vous garde.
51:04Et qu'ils vous j'entendent.
51:06Et merci encore.
51:08Moi, ce que j'aimais bien dans notre beau pays,
51:10c'est que où on aille,
51:12il y a toujours une bonne soupe pour qui on a besoin.
51:16Eh bien, moi, ce que je n'aime pas dans notre beau pays,
51:19c'est qu'on soit toujours obligé de se battre
51:21pour défendre le bon droit.
51:26Les soldats qui n'aiment pas se battre,
51:29on leur a tout vu.
51:32Mais qu'est-ce que tu fais dans l'armée, alors ?
51:35On ne choisit pas toujours son métier.
51:37Juste.
51:39On n'a pas obligé un grand garçon comme ça
51:41à enfiler un uniforme.
51:43On ne m'a pas obligé.
51:45On m'a forcé.
51:46On m'a forcé.
51:48Mon pauvre Bilou.
51:53Toujours la grogne.
52:16Comment ça va ?
52:17Ne craignez rien, madame.
52:18Je veuille sur la petite.
52:20Allez manger tranquille.
52:35Oh, vous allez bien manger quelque chose, maintenant.
52:38Non, merci. Je n'ai pas faim.
52:40Je vais bien.
52:41Je vais bien.
52:42Je vais bien.
52:43Je vais bien.
52:44Je vais bien.
52:45Je vais bien.
52:46Non, merci. Je n'ai pas faim.
52:47Pourtant, ce serait raisonnable.
52:49Je tombe de fatigue.
52:50Voulez-vous vous étendre sur elle ?
52:52Bien sûr, ça n'est pas digne de vous, mais tout de même.
52:54Non, merci. Je resterai ici.
52:56Comme vous voulez.
52:58Il faut que j'aille maintenant au ruisseau pour ma lessive.
53:01Vous ne désirez plus rien ?
53:02Non, rien.
53:03Alors, je vous laisse.
53:12Croyez-vous que nous soyons en sûreté ici ?
53:14C'est pour prendre quel corps, oui.
53:19Les paysans de chez nous ont une expression
53:22pour dire que quelqu'un tombe de sommeil.
53:25Ils disent qu'ils piquent les pois.
53:30Croyez-vous que ce soit la saison ?
53:32Oui, je crois, oui.
53:34Alors je peux donc s'endonger.
53:36Piquez les pois vous-même, mais pourquoi pas ?
53:41D'ailleurs, j'en fais autant.
53:42Vous devriez faire de même, ça serait une sage précaution.

Recommandations