Le Dessous du Ciel - 1974 - Episode 05

  • il y a 7 mois
DB - 23-02-2024
Transcript
00:00 [Musique]
00:27 Après avoir effectué son premier saut en Suisse, Joël Gavernier, 18 ans, décide de se consacrer au parachutisme.
00:34 Elle rentre à Viranjac, où son père, divorcé de sa mère et ignorant les activités aéronautiques de sa fille,
00:41 lui propose une situation dans son imprimerie.
00:44 Au centre de parachutisme de Mauville, la secrétaire du directeur Jean-Pierre tombe malade.
00:50 Louis propose la candidature de Joël, qui est acceptée.
00:54 Mais enfin, qu'est-ce que tu as contre ma proposition ?
00:57 Excuse-moi, mais j'ai pas envie de travailler avec toi.
01:00 Et pourquoi, s'il te plaît ?
01:02 J'ai l'impression que tu ne dois pas être un patron très commode.
01:04 Et je m'en flatte ! Parce que dans cette période de dimission collective...
01:09 Mais sois rassurée, tu n'es pas obligée d'être ma secrétaire.
01:12 Je suis incapable d'être la secrétaire de qui que ce soit, j'ai juste pris quelques cours.
01:15 Accéléré !
01:17 Ça, c'est ce que disait le prospectus, mais en réalité, ça n'allait pas si vite.
01:20 Ah bon ? Ah ben, ils vont m'entendre, ceux-là !
01:23 Alors tu ne sais rien faire ?
01:25 J'ai pas dit ça, papa.
01:27 Mais dans ton entreprise, précisément parce que je suis ta fille, il faudrait que je donne le bon exemple.
01:32 Et j'ai peur de décevoir.
01:35 Heureusement que tu as oublié d'être idiote, toi.
01:37 Bon, si je comprends bien, tu acceptes de te sacrifier pour me rendre au service.
01:41 J'accepte ton sacrifice.
01:43 Et après, parce que rester à Virangeac à ne rien faire, il ne faut pas compter sur moi.
01:49 Si tu ne m'entendes pas, je pourrais prendre des cours de perfectionnement par correspondance.
01:54 Ah, parce qu'il y a quelque chose à perfectionner.
01:56 Pardon, Joe, Louis est là, il veut te parler.
02:00 Prévenu d'attendre un moment.
02:01 C'est très important.
02:03 Venez.
02:04 C'est fou ce qu'on tient compte de ce que je dis dans cette maison.
02:06 Bonjour, M. Cavernier.
02:07 Bonjour.
02:08 Bonjour.
02:09 Je suis content que vous soyez là, M. Cavernier, parce que je voudrais vous parler.
02:12 Il s'agit de quoi ?
02:13 Ben voilà, j'ai une proposition à faire à Joe, avec votre permission, bien entendu.
02:17 Qu'est-ce que c'est ?
02:18 Notre secrétaire, la secrétaire du centre où je travaille, est tombée malade.
02:22 Et nous aimerions que Joe puisse la remplacer pendant son absence.
02:25 Joe n'a pas envie d'être secrétaire.
02:27 Ah, mais je n'ai pas dit ça.
02:28 Mais si, tu l'as dit.
02:29 C'est-à-dire que ce n'est pas vraiment un travail de secrétariat, vous comprenez,
02:31 c'est plutôt pour aider le chef du centre.
02:34 Joe en est parfaitement incapable.
02:36 Je peux toujours essayer.
02:38 Et il paye combien, ce monsieur ?
02:41 Oh, ben, c'est pas sérieux.
02:42 Oh, ben, ça n'a pas d'importance, ça paraît intéressant.
02:44 Et toi, tu serais prête à accepter ce travail ?
02:46 Oui, papa.
02:48 Et ce serait pour commencer quand ?
02:50 Ah, ben, tout de suite.
02:53 Excusez-moi, voulez-vous aller attendre Joe à côté quelques instants ?
02:58 Oui, bien sûr.
03:00 Ah, ben, alors ça, ça, c'est la meilleure.
03:02 Quoi ?
03:04 Tu refuses une proposition intéressante dans mon usine
03:07 pour en accepter une minable dans un club qui n'est même pas capable de te payer.
03:11 Mais c'est justement parce que c'est ton usine.
03:13 Je ne te le fais pas dire.
03:15 Tu veux que je te parie avec moi, t'ennuies.
03:17 Non, papa.
03:18 Mais je pense que ce serait bien.
03:20 Si j'avais un peu d'expérience avant d'entrer dans l'imprimerie.
03:22 Tu sais, la fille du patron...
03:24 Tu ne te paierais pas un peu ma tête, non ?
03:26 Non, papa.
03:27 Si, si, ma fille, si.
03:29 Dis-moi, il n'y aurait pas une petite histoire sentimentale là-dessous ?
03:34 Je me trompe ?
03:36 Pas comme tu l'entends.
03:37 Ah, bien sûr.
03:38 Bien sûr, parce que l'amour, c'est vous qui l'avez inventé.
03:40 Et les sentiments que vous éprouvez, personne ne les a connus avant vous.
03:43 Sinon, je serais un papa barbare qui forge le malheur de sa pauvre enfant.
03:47 Tu n'as jamais été un papa barbare.
03:50 Évidemment, j'ai toujours cédé à la longue.
03:53 Et quelques fois même, pas à la longue.
03:55 Et je crois bien que je vais encore céder aujourd'hui.
03:59 Merci, papa.
04:01 Tu as vraiment des idées de génie quand tu t'y mets.
04:03 Ah oui, mais attention, tu vas être vraiment secrétaire, je te préviens, tu vas avoir du pain sur la planche.
04:06 Ah bon ?
04:07 Tu comptais payer des sous en parachute, comment ?
04:09 Parce que Jean-Pierre, sur ce chapitre-là, il ne fait pas de cadeaux.
04:11 Qui c'est Jean-Pierre ?
04:12 Jean-Pierre, c'est le chef de centre, ton futur patron.
04:15 On ne sait pas qui soit radin, mais il a du mal à joindre les deux bouts, c'est normal.
04:19 Il faut payer le matériel, les parachutes, l'avion, etc.
04:22 Tu verras, il t'expliquera ça lui-même.
04:25 Salut, Kittou.
04:33 Salut.
04:34 Ça va ?
04:35 Ça marche ?
04:37 Ça va, oui.
04:38 Je te présente Joël, notre nouvel secrétaire.
04:40 Bonjour, mademoiselle.
04:41 Bonjour, monsieur.
04:42 Ah, m'appelez pas monsieur, appelez-moi Tittou, comme tout le monde.
04:45 Tittou, notre mécanicien préféré.
04:47 Et unique. Alors, si vous permettez, je retourne au boulot.
04:51 Bon, viens, je vais t'expliquer un petit peu les installations de Mauville.
04:54 Alors là, c'est le terrain d'aviation.
04:57 De temps en temps, il y a des troupeaux de moutons qui viennent s'y promener.
04:59 Remarque, c'est extra, comme tour de zagasons.
05:02 Ça, c'est la cafétéria.
05:04 C'est là où l'on viendra fêter des nombreuses victoires du parachutisme.
05:08 Là, c'est le hangar, avec ce magnifique appareil.
05:12 Là-bas, les baraquements, c'est la salle de pliage, les dortoirs, cuisine, etc.
05:18 Enfin, tu verras, tu auras le temps de visiter.
05:20 Et la petite maison là-bas, c'est le bureau de Jean-Pierre.
05:22 Ah ! Alors voilà l'oiseau rare.
05:26 L'oiseau rare, comme tu dis.
05:29 Joël, Jean-Pierre.
05:30 Bonjour, monsieur. Je vous remercie de m'accepter parmi vous.
05:33 Oh, attendez quand même un peu avant de m'en remercier.
05:35 Vous ne savez pas ce qui vous attend.
05:37 Alors, ça ne vous dérange pas trop de travailler pendant le week-end ?
05:39 Non, pas du tout.
05:40 Pas du tout.
05:41 Et puis, vous savez aussi que t'as pas la machine.
05:44 Un peu.
05:45 Un peu, elle est modeste avec ça.
05:46 Et bien, allons-y, car il n'y a pas de temps à perdre.
05:48 Voilà, ainsi et où.
05:50 Alors, ça c'est la liste des participants.
05:53 Alors, vous me faites une fiche par personne.
05:56 Ils vont pas tarder à arriver, alors si ça pouvait être prêt.
05:59 D'accord.
06:00 Bon, on y va.
06:01 Oh, mais dis-donc, tu tapes beaucoup mieux que ce que prétendait Louis.
06:22 Dis donc, Louis.
06:23 Il est confus, je lui ai jamais rien dit, moi.
06:25 Écoutez les gars, ça suffit.
06:27 Je voudrais configer la paix à ma nouvelle secrétaire.
06:29 Elle en sera combien, aujourd'hui ?
06:30 22.
06:31 Eh bien, Joe, tu vas pouvoir mettre les bouchées doubles, surtout si tu peux suivre le stage.
06:34 Je suppose que tu vas te dévouer pour lui donner des leçons particulières.
06:37 Bon, ça va, ça va.
06:38 Venez avec moi, c'est ça, Joe, on n'en va jamais finir.
06:41 Bon, on y va.
06:43 Bon, on y va.
06:45 Bon, on y va.
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07:21 Pas trop paumée dans toute cette papasse ?
07:32 Non, pourquoi ?
07:33 Si j'ai bien compris, tu débutes.
07:35 Et alors ?
07:36 Je ne suis plus une gamine, Franck.
07:39 Je suis capable de faire les choses à fond, moi aussi.
07:41 Tu crois pas ?
07:43 Si.
07:45 Mais j'en ai tellement vu débarquer à Mauville des filles qui venaient pour tout, sauf pour sauter en parachute.
07:49 Elles venaient pour quoi, alors ?
07:50 Des émotions fortes.
07:52 Des petits flirts, aussi.
07:54 Et combien qui ne sautaient qu'une fois et qu'on ne revoyait jamais.
07:57 Il n'y a pas que les femmes qui sont comme ça.
08:00 C'est vrai, il y a aussi des petits bidons.
08:02 Mais moins.
08:03 Vous, les hommes, vous êtes tous tellement persuadés qu'on n'arrivera jamais à rien,
08:07 vous vous y attendez tellement qu'on finit par ne pas vous écouter ce soir.
08:09 Peut-être.
08:11 Qu'est-ce que tu as contre les femmes, Franck ?
08:14 Rien.
08:15 C'est vrai, je me sens pas très à l'aise avec elles.
08:20 Et avec moi ?
08:21 Mais toi, c'est pas pareil, toi.
08:23 Ah, parce que moi, je ne suis pas une femme, peut-être.
08:26 Allez, viens, on va retrouver Jean-Pierre et Louis.
08:29 Ah, Jo, si tu es là, tiens, aide-moi.
08:34 Ben, dis donc, il faut faire tous les métiers chez vous.
08:36 Ah, oui, le parachutisme est un sport pauvre.
08:39 Voilà, merci.
08:42 Oh là là.
08:43 Heureusement qu'ils tomberont de sommeil ce soir, parce que dormir là-dessus, hein...
08:46 J'ai une secrétaire femme du monde.
08:48 Tout le monde peut bordir autant, hein.
08:49 Bon, ben, dépêchez-vous parce qu'ils vont déjà être arrivés.
08:51 Bonjour.
09:04 Bonjour.
09:05 Salut.
09:06 Salut.
09:07 Ça va ?
09:08 Ça va ?
09:09 Vous allez bien ?
09:10 Ça va ?
09:11 Bonjour.
09:12 Bonjour.
09:13 Salut.
09:14 Pas trop fatigué ?
09:15 Ah, attention, le petit.
09:16 Bon, allez tous vous inscrire, hein, on verra les dents du hors après.
09:20 Venez, suivez-moi, c'est par là.
09:22 Salut.
09:23 Deschanel, Daniel, magasinier.
09:38 Agnès de Rives, coiffeuse.
09:40 Depuis, Marcel, mécanicien.
09:44 J'ai bien peur que ce soit ma dernière année, parce que ma femme a pu râler.
09:47 Les prochaines vacances où je les passe avec elle, l'auraient l'âge du cocul.
09:50 Qu'est-ce que tu préfères ?
09:53 Ça se discute.
09:54 Huguenin.
09:55 Marcel, dessinateur. 37.
09:56 Coste, mentorale.
09:58 J'ai pu sauter que trois ou quatre fois.
10:00 En plus des sauts, si tu comptes les déplacements, ça finit par faire cher au...
10:02 Eh oui, mon pauvre Patrice.
10:04 Patrice Dubois, assiluteur.
10:06 Eh Didier, t'as vu ce qu'il est devenu celui-là ?
10:08 J'ai plus jamais entendu parler de lui.
10:09 Brigitte Carbone, secrétaire d'élections.
10:11 Pourtant, il avait l'air mordu.
10:13 Je crois qu'on vous appelle.
10:15 Excusez-moi.
10:17 Moi, des copines avaient loué un bateau.
10:24 J'ai failli partir avec elles.
10:26 Et puis, voilà.
10:28 Mon mari n'a pas encore bien l'habitude de ce qu'il vit du Golfe.
10:30 D'accord, Titou ?
10:31 Tout le monde est inscrit ?
10:33 Oui.
10:34 Bien.
10:35 Alors, suivez-moi.
10:36 Je vais vous installer dans votre palace.
10:37 À jeûne, tu mets tout ça au propre.
10:39 D'accord.
10:40 Ne te dessèche pas, Joe.
10:51 Il y a du travail les premiers jours et après, ça se torse.
10:55 Tu pourras bientôt sauter tant que tu voudras.
10:57 Alors, tu travailles toute la journée ?
11:04 Oui, il faut bien.
11:05 Pourquoi il faut bien ?
11:07 Parce qu'il y a des tas de choses à faire pour les parachutistes.
11:09 Tu sautes jamais ?
11:11 Moi, si j'étais à ta place, je sauterais toujours.
11:13 Tu ne peux pas sauter, tu n'as pas l'âge.
11:15 Et toi, toi, tu n'as pas l'âge ?
11:16 Oui, moi, j'ai l'âge.
11:17 Qu'est-ce que vous complotez toutes les deux ?
11:19 On va voir notre femme. C'est défendu ?
11:22 Non, non, non.
11:24 Il y a des rats quand il sautera.
11:26 Oui, pas moi.
11:27 Ça a l'air d'aller, toi.
11:32 Ça va même, très bien.
11:34 Tout ça parce que tu t'es balancé au bout de trois morceaux de ficelle ?
11:36 Peut-être.
11:38 Quand je pense que Louis, il avait peur de tout quand il était gosse.
11:41 Mais qu'est-ce qui dit qu'il ne continue pas à avoir peur ?
11:43 Qu'il passe par-dessus sa peur.
11:45 Par-dessus sa peur ? C'est de toi, ça ?
11:47 Tu n'es pas d'accord ?
11:49 Si, mais ce n'est pas une phrase qui te ressemble.
11:51 Ah bon ?
11:53 Ça, ça doit être de Franck.
11:55 Comment tu l'as deviné ?
12:01 C'est très bien que je te connais par cœur.
12:03 Alors, tu dois savoir que rien ni personne ne m'empêchera de sauter en parachute.
12:07 Ah oui, c'est bien. C'est bien pour ça que j'ai peur de la réaction de papa.
12:11 Tu te rends compte s'il la prenait par quelqu'un d'autre que par toi ?
12:16 On dirait vraiment que je suis en train de commettre un crime.
12:18 Non, mais papa s'est braqué ces derniers temps.
12:21 Il risque de prendre ça très mal.
12:23 Pourquoi ?
12:25 Mais tu es mineure, ma vieille.
12:27 Bon, d'accord, il ne te fera pas mettre en prison, mais...
12:30 Mais à Louis, à Franck, à Jean-Pierre surtout, il peut créer des ennuis.
12:35 Des ennuis ?
12:37 Des ennuis ?
12:39 Les paras, on se ressemble.
12:43 Nous avons soif de liberté.
12:49 Nous sommes même amour qui nous rassemble.
12:55 Nous ouvrons un monde illimité.
13:03 Contrôler sa faible espace.