La bande de “Perrine jusqu’à minuit” réagit au rapport de la Cour des comptes, qui préconise de supprimer 100.000 postes de fonctionnaires dans les collectivités.
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00:00Que la Cour des comptes avance donc sa proposition, supprimer 100 000 postes de fonctionnaires dans les collectivités,
00:06et ça rapporterait 4,1 milliards d'euros par an, c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
00:11C'est plutôt une mauvaise idée, c'est une bataille de chiffonniers.
00:14J'ai regardé cette affaire, les chiffres sont vrais, il y a un déficit des collectivités locales qui est important,
00:20et c'est vrai que depuis 10 ans, on a embauché 100 000 fonctionnaires territoriaux de plus,
00:25sans changer le périmètre d'action des collectivités en question.
00:29On a l'impression qu'on a beaucoup embauché.
00:32Mais la réponse des intéressés, c'est-à-dire des élus, ils sont très colères.
00:37Vous prenez Lysnard, il a dit que c'est un enfumage de Bercy.
00:42Et Mme Delga, qui est présidente de l'association des régions, a dit que c'est un mensonge populiste.
00:48Donc il va y avoir une bagarre très forte.
00:52Et les arguments des collectivités locales ne sont pas des mauvais arguments.
00:57Il faut remarquer que les déficits de ces collectivités sont récents, d'une part,
01:02et que le déficit de l'État est 14 fois supérieur.
01:05C'est Éric Bocquet qui dit, le sénateur communiste,
01:08que la part dans la dette des collectivités n'a pas évolué depuis 30 ans.
01:11Oui, mais c'est vrai.
01:13Parce que les collectivités ne peuvent pas se mettre en déficit sur les dépenses courantes,
01:16elles n'ont pas le droit.
01:17Elles peuvent se mettre en déficit pour les investissements qui sont utiles.
01:20Donc en fait, les collectivités sont plutôt mieux gérées que l'État.
01:23Et c'est l'État qui leur fait la leçon.
01:25Donc ça les énerve et ils disent, si vous voulez qu'on fasse des efforts,
01:28on peut discuter, mais commencez par en faire vous-même.
01:31C'est ça la discussion.
01:32Il n'y a pas d'argent à aller chercher dans les collectivités, Sandrine Rousseau ?
01:35Si, déjà les collectivités, aujourd'hui, sont les premiers investisseurs.
01:38Qui dit investissement, dit préparation de l'avenir.
01:41Mais surtout, il y a quand même quelque chose d'incroyable,
01:43c'est que l'État a décentralisé,
01:45a supprimé des compétences qu'il avait pour les donner aux régions,
01:49aux départements, aux villes et aux métropoles.
01:52Et il n'a pas compensé à hauteur de ce que ça coûtait.
01:55Donc en fait, dire qu'il faut aujourd'hui faire des économies sur les collectivités
01:59quand la compensation n'a pas eu lieu,
02:01eh bien évidemment, les collectivités ont raison de se rebeller.
02:05Cela dit, je regarde les choses, c'est que,
02:07par exemple, l'histoire des 35 heures, ça c'est vrai.
02:10Souvent, les agents des collectivités locales ne sont pas à 35 heures,
02:14ils sont en dessous, pour un salaire de 35 heures.
02:16Et c'est vrai aussi, c'est agréable à dire,
02:19mais c'est vrai que les arrêts maladie, il y en a pas mal.
02:21Il y en a même beaucoup, de manière un peu étonnante.
02:24Donc là, il y a quelques économies, mais ce n'est pas ça qui va faire 15 milliards.
02:274,1 milliards d'euros par an, c'est ce qu'a dit la Cour des comptes ?
02:29Non mais ça, c'est ce qu'a dit la Cour des comptes,
02:31en ne remplaçant pas les partants, en redescendant de 5% le nombre des agents.
02:36Le problème des fonctionnaires français, c'est qu'ils sont bons, ils sont excellents.
02:39Donc quand vous créez un poste, c'est que vous mettez un fonctionnaire,
02:41il fonctionne, il travaille, il fait de la paperasse, il répond à des dossiers,
02:44il en bloque, il en débloque, il donne des coups de tampon.
02:47Donc le seul moyen de réformer l'État, c'est de supprimer des postes.
02:50Vous verrez que les choses avanceront, parce qu'il n'y aura plus les gens pour s'en occuper,
02:53ça avancera quand même.
02:55Et c'est ça notre problème, la réforme de l'État, c'est supprimer des postes.
02:58Le problème, c'est lesquels ?
02:59On manque d'infirmières, on manque de policiers, on manque d'enseignants.
03:02Tous les fonctionnaires qui sont au contact du public,
03:08il faut renforcer ces aspects de fonction publique.
03:11Mais tous ceux qui sont en contact de la paperasse, qui ne voient pas un Français,
03:15il faut s'interroger quand l'un part à la retraite, est-ce qu'on le remplace ou pas ?
03:18Et je pense que le 1 sur 2, qui était un peu schématique sur Sarkozy,
03:21pourrait être une bonne leçon.
03:23Dans les corps qui ont le plus subi les coupes des fonctionnaires,
03:29il y a quand même tous les corps d'inspection,
03:32qui sont quand même garants de notre sécurité,
03:35du respect de la loi, de l'inspection du travail,
03:39de l'inspection des affaires sociales, etc.
03:42Là, on est déjà à l'os sur beaucoup des services,
03:46particulièrement les services de l'État central, c'est-à-dire des ministères.
03:50Je pense que c'est trop facile de dire que l'administration, c'est de la bureaucratie.
03:57C'est avant tout de la protection du commun.
03:59Vraiment, solidarité aux profs qui ne sont pas assez nombreux,
04:02solidarité aux personnes d'expérience qui ne sont pas assez nombreuses,
04:05solidarité avec les ministères de la justice qui, eux aussi, ne sont pas nombreux, etc.
04:10La pénitentiaire, on n'en parle même pas.
04:12La protection de l'enfance, on n'en parle même pas.
04:14Mais dans les bureaux, vous allez dans un ministère,
04:16trois personnes à l'accueil, pourquoi ?
04:17Deux qui vous emmènent au perron, pourquoi ?
04:21Deux qui vous emmènent au premier étage, pourquoi ?
04:23Vous avez décidément très envie de devenir ministre, Sandrine Rousseau.
04:27C'est vous qui m'avez insisté sur le début.
04:30Le numérique est arrivé à la rescousse de l'administration,
04:33ça n'a pas fait baisser le nombre de postes de bureaux, c'est pas normal.
04:36Donc on a retenu que Sandrine Rousseau était prête à prendre tous les ministères.
04:40M. Bernier, si vous nous écoutez, finalement, Sandrine Rousseau a changé d'avis,
04:43elle est prête à rentrer au gouvernement.
04:45J'ai vu dans le portrait que Le Monde avait fait de lui,
04:47qui me comparait à Greta Thunberg, je voudrais le remercier pour cette comparaison
04:50qui n'était pas gentille dans sa bouche, mais que j'apprécie beaucoup.