Au lendemain de la belle victoire du Stade Brestois face à Salzbourg (4-0) lors de la deuxième journée de la phase de ligue de la Ligue des champions, Éric Roy, l'entraîneur Breton, était en direct sur le plateau de L'Équipe de choc, sur la chaîne L'Équipe.
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00:00Bon, est-ce que vous vous êtes remis de vos émotions ?
00:04On a vu des supporters en larmes, on a vu des chants dans les vestiaires, on a vu la fête.
00:08La fête a dû être sympa.
00:10Est-ce que ça y est, on revient un petit peu sur terre
00:12et on n'a peut-être pas forcément envie de se remettre tout de suite la tête au championnat ?
00:15On a envie de profiter, non ?
00:17On a envie de profiter, mais en même temps, on ne peut pas.
00:20C'est vrai que j'ai dit aux joueurs de la fin du match de profiter de cette soirée.
00:24Demain, on va déjà penser aujourd'hui au avant, malheureusement,
00:29parce que c'est la réalité de notre métier.
00:31Est-ce que vous aviez imaginé remporter ce match 4-0 au coup d'envoi du match,
00:37quand vous êtes à Salzbourg ?
00:38Est-ce que dans vos rêves les plus fous, c'était totalement infaisable ?
00:42Dans les rêves les plus fous, on peut toujours imaginer ce qu'on a envie,
00:45ce qu'on a envie de rêver, justement.
00:46Maintenant, après le fait de le réaliser, c'est encore autre chose.
00:52J'étais quand même assez confiant sur le fait que l'équipe réagirait,
00:56qu'elle était capable de montrer bien sûr autre chose que les valeurs
00:59qu'on avait montrées à Auxerre.
01:01Et qu'à partir de là, en ayant bien préparé ce match,
01:05que les joueurs aient envie d'avoir une réaction.
01:10C'était un match, en tous les cas, dans lequel on était capable d'exister,
01:14qui était à notre portée.
01:16Même si on a souffert à l'intérieur de ce match-là, forcément,
01:20on peut considérer qu'on a fait quand même une bonne prestation
01:25et surtout qu'on a été très efficaces dans les deux surfaces,
01:28ce qui fait souvent la différence dans les matchs de haut niveau.
01:31On peut dire ça. 4 buts à l'extérieur, 4-0, c'est magnifique.
01:34Tout le monde se bat pour vous poser des questions.
01:36Coach, on est vraiment content de vous avoir.
01:37C'est Pierre Bouby qui commence.
01:38Salut Eric. Déjà, félicitations.
01:40Moi, j'avais une question.
01:41Comment tu te sens au bout de 25 minutes de jeu,
01:44où vous prenez un peu la foudre ?
01:46Comment tu te sens à ce moment-là ?
01:47Tu te dis que ça va être compliqué ?
01:48Ou tu te dis, je ne sais pas,
01:51les autres sont en train de faire un match exceptionnel,
01:53il va falloir serrer les dents ?
01:56Alors, pas tant que ça, parce qu'en fait,
01:58les 5-10 premières minutes étaient pas mal.
02:00On a fait une bonne entame de match.
02:01Et c'est vrai qu'après, ils ont eu un temps fort,
02:03qui a duré effectivement un quart d'heure,
02:05où ils ont fait ce qu'on avait analysé et ce qu'on connaît d'eux,
02:09c'est-à-dire cette capacité à être très fort dans le jeu combiné,
02:11dans les attaques placées, avec du mouvement,
02:14avec des joueurs techniques, avec des joueurs de vitesse,
02:16des jeunes joueurs qui sont un peu décomplexés,
02:18parce qu'il y a beaucoup de qualité,
02:21et notamment dans le domaine offensif.
02:22Mais en même temps, dans la préparation,
02:24on savait aussi que comme c'est une équipe
02:26qui essaie d'imposer son jeu
02:28et d'être beaucoup dans le contre-pressing,
02:29ça veut dire qu'ils mettent beaucoup de monde devant,
02:31qu'ils prenaient beaucoup de risques derrière,
02:35souvent en jouant et en assumant des 1 contre 1,
02:38et qu'à la récupération,
02:39si on était capable sur 2-3 coups d'être efficace
02:43et surtout juste techniquement,
02:45on allait pouvoir leur faire mal.
02:46Donc même dans les périodes où on a souffert,
02:48on avait toujours à l'esprit
02:51cette capacité qu'on pouvait avoir
02:53de pouvoir faire mal sur un ou deux coups.
02:55Effectivement, dans les moments où ça tangue,
02:58c'est dur, on a tous été sur le terrain à un moment donné,
03:00il faut être capable d'être sérieux, solide,
03:03d'avoir une bonne gestion des émotions,
03:05de garder beaucoup de sang-froid
03:08et d'être capable d'avoir beaucoup d'abnégation
03:11et de courage comme on a eu à un certain moment dans le match.
03:14Eric, je dois te demander de faire un tout petit peu plus court
03:16sur les réponses.
03:17Je suis désolée, mais il y a tellement de questions
03:18qu'on veut tous te les poser.
03:19Tidiani, vas-y.
03:20Bonsoir Eric.
03:21Et pour rebondir un petit peu
03:23sur ce qu'avait été votre discours après Auxerre
03:26et dans la gestion post-match,
03:28quand on a une euphorie comme ça à gérer,
03:31est-ce qu'on va plus chercher à la canaliser
03:34ou est-ce qu'au contraire,
03:35on va essayer de s'appuyer dessus ?
03:38Non, mais je pense que les victoires donnent de la confiance.
03:44La confiance permet au groupe aussi de progresser.
03:47Félicitations déjà.
03:48Et juste la question qu'on s'est posée tout à l'heure,
03:51quand tu es capable de faire des matchs comme ça
03:54en Ligue des Champions,
03:55derrière tu as le championnat,
03:56comment tu gères le fait de dire
03:59qu'il y a une priorité entre les deux ?
04:01Comment tu gères ça pour les joueurs ?
04:04Moi j'ai la réponse, mais bon.
04:07C'est ça.
04:10Je vais faire très court du coup.
04:12Non, mais c'est facile à gérer en fait.
04:15La priorité c'est toujours le match qui suit.
04:17C'est toujours le match qui arrive.
04:18Donc la priorité aujourd'hui c'est le match du Havre.
04:21Et avant Salzbourg c'est Salzbourg,
04:23et avant Auxerre c'est Auxerre.
04:24Après c'est toujours pareil,
04:25on fait un sport de haut niveau
04:27et des fois malheureusement,
04:28on n'est pas au niveau auquel on souhaite être.
04:31Ça a été le cas Auxerre,
04:32ça a été bien mieux contre Salzbourg
04:34et j'espère que ce sera encore mieux contre le Havre.
04:36Et contre le Havre.
04:38Et j'avais déjà anticipé, pour te dire,
04:41sur les trois matchs qu'on avait à jouer dans la semaine,
04:43puisque j'avais déjà anticipé presque des compos
04:47que j'avais dans ma tête,
04:49en sachant les fatigues, l'accumulation des matchs,
04:53le besoin aussi de donner la chance à certains.
04:58Et paradoxalement,
04:59ce qui est complètement erroné et ce qui est dans la presse,
05:02c'est que les joueurs qui n'ont pas joué contre Salzbourg,
05:06je les avais déjà plus ou moins programmés.
05:08Donc ce n'était pas lié à une performance ou des choses comme ça,
05:12ou des punitions.
05:13Et moi en fait, en termes de management,
05:15je ne punis jamais un joueur sur un match.
05:18On a tous été des joueurs de certains hauts niveaux
05:21et on a tous fait de bons matchs,
05:22et de moins bons matchs,
05:23et raté des matchs aussi.
05:25Et en aucun cas,
05:26moi je suis un entraîneur qui sanctionne mes joueurs
05:28sur un mauvais match.
05:29Au moins tu es un entraîneur qui explique les choses
05:31et ça on aime bien nous les journalistes.
05:33Par contre, Eric, on avait dit un poil plus court.
05:36Il reste trois minutes.
05:39Ça file droit ici.
05:41Bonsoir Eric.
05:42Déjà, un grand bravo.
05:45Sans tomber dans l'euphorie, Eric,
05:47parce qu'on sait que le foot français et les Coupes d'Europe,
05:49ce n'est pas toujours une grande histoire d'amour.
05:51Est-ce qu'il n'y a quand même pas un sentiment de fierté là ?
05:53Deux matchs, six points,
05:55vous êtes le petit poussé de cette compétition.
05:57Deuxième au placement.
05:58Deuxième avant même tous les résultats.
06:00Vous étiez premier à un moment.
06:01On s'était tous fait la réflexion hier à l'Emirates.
06:04Il y a quand même un sentiment de fierté, non Eric ?
06:07Non mais bien sûr, forcément.
06:08Une fierté d'abord pour le club,
06:10une fierté pour les joueurs,
06:13une fierté pour mon staff,
06:14pour le travail que l'on fait aussi.
06:16Bien sûr, tout ça c'est important.
06:17Mais après, comme tu le dis,
06:19il n'y a pas d'euphorie.
06:21Je suis peut-être un peu con
06:22parce que je ne suis pas très euphorie quand on gagne
06:24et en même temps je ne suis pas très dans le sens inverse
06:26quand les choses se passent mal.
06:29Donc j'essaie toujours d'être un peu tempéré.
06:31Mais il n'y a pas d'euphorie
06:32parce qu'on veut recultiver cette humilité qu'on a.
06:35On sait que ce match-là,
06:36il aurait pu tourner aussi à un moment donné,
06:37même si on a mené.
06:39Et comme je le dis,
06:40on a subi quelques situations.
06:41J'aurais aimé en subir moins,
06:42mais on en a subi.
06:44Et c'est vrai que ça aurait pu tourner.
06:45C'est un match qui a bien tourné dans notre sens.
06:47Donc il faut aussi profiter de ce bon moment,
06:49mais en même temps garder raison
06:51et de se dire qu'on a encore beaucoup de travail
06:54et que c'est une équipe qui est en construction
06:55parce qu'on a 11 joueurs qui sont arrivés cet été
06:57et 10 qui sont partis.
06:59Donc ce n'est pas rien dans un effectif.
07:01Et que par rapport aux échéances qui nous attendent,
07:03il y a un gros travail encore à fournir.
07:05Il nous reste deux minutes avec Éric Roy.
07:06Juju.
07:07Bonjour Éric et merci d'être avec nous.
07:08Félicitations pour l'appréciation d'hier.
07:10Moi j'ai été marqué...
07:11Oui, j'ai un petit chat dans la gorge.
07:12Il en perd sa voix.
07:13J'ai été marqué hier par l'entrée en jeu
07:15notamment de Mama Baldé
07:16qui est impliqué après sur deux buts brestois.
07:19Qu'est-ce que tu lui as dit juste avant qu'il entre en jeu ?
07:22Et je trouve que c'est en disant
07:23sur l'état d'esprit qui animait ton équipe hier à Salzburg.
07:27Oui, par rapport à ça et par rapport aux entrants
07:30et par rapport au groupe
07:32et la force à l'intérieur du groupe et le collectif.
07:35Parce que nous, je pense que notre force
07:36c'est d'être vraiment une équipe
07:38et d'être vraiment un groupe.
07:39C'est un peu dans la trame de ce qu'était l'année dernière.
07:42C'est que les entrants font souvent des différences,
07:44apportent souvent beaucoup.
07:46Et quand justement je fais des changements
07:49et souvent moi je fais les cinq changements
07:51si vous regardez un petit peu l'historique des matchs.
07:53C'est justement pour que ces garçons-là
07:56amènent quelque chose de différent à un moment du match
07:59et qu'ils permettent à l'équipe d'avoir un second souffle
08:02et notamment d'avoir pas justement une baisse de régime
08:05mais au contraire de continuer à accentuer
08:07cette capacité à faire mal à l'adversaire.
08:10Et c'est vrai qu'on peut dire depuis le début de la saison
08:12souvent que ceux qui sont entrés
08:13notamment sur les deux matchs de la Champions League
08:16ils ont été vraiment très importants.
08:18Et Mama, c'est vrai, a fait une grande, grande différence
08:20quand il est entrangé.