L'entraîneur du Stade Brestois, Éric Roy, était en direct par visio sur le plateau de l'émission L'Équipe de choc, sur la chaîne L'Équipe, pour commenter l'actuelle 7e place de son club (avec un match en retard), après la victoire à Montpellier (3-1), ce dimanche, lors de la 13e journée du Championnat de France.
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00:00 C'est vrai que depuis le début de la saison, je ne peux que me satisfaire du banc.
00:03 Ça n'a pas toujours été sur des pas, sur des buts.
00:05 Mais à chaque fois que tout le monde rentre,
00:08 ceux qui rentrent en tous les cas apportent quelque chose,
00:10 amènent de l'énergie supérieure, supplémentaire à cette équipe.
00:13 Et c'est vrai que c'est une grande satisfaction
00:15 parce que c'est toujours difficile pour un coach de rabâcher qu'on a un groupe.
00:19 Après, il faut aussi pouvoir donner du temps de jeu à ceux qui en ont moins.
00:22 Et c'est vrai que dans les matchs rapprochés qui nous attendent d'ici la fin des matchs allés,
00:26 tout le monde aura sa chance.
00:27 Nous aussi, on a quelqu'un qui nous apporte de l'énergie supplémentaire sur ce plateau.
00:30 Mais il est titulaire lui, c'est Pierre Bouville.
00:32 Salut coach.
00:33 Je voulais savoir, tu avais été en inactivité pendant un long moment.
00:39 Est-ce que ça t'a permis d'avoir un autre regard sur le football
00:42 une fois que tu es revenu dans le travail ?
00:45 Et comment est-ce que tu as vécu justement ce retour avec un groupe
00:49 qui est plus et presque une identité forte justement du football breton ?
00:53 Alors, forcément, tu es obligé de prendre un peu de hauteur
00:57 quand tu n'es plus dans le circuit.
00:58 Après, je ne l'ai jamais vraiment quitté parce que comme toi,
01:01 j'étais beaucoup dans les médias, beaucoup à commenter des matchs,
01:03 soit sur la Ligue 1 ou soit sur des championnats à l'étranger,
01:06 notamment l'Angleterre.
01:08 L'œil s'aiguise toujours.
01:10 Quand on a été joueur, on essaie toujours de s'enrichir aussi de ce qu'on peut voir.
01:15 Donc, c'est vrai que ça a été une période d'inactivité un petit peu forcée
01:18 parce qu'il n'y a pas grand monde qui voulait me donner ma chance,
01:20 me redonner ma chance après-midi justement.
01:23 Et c'est vrai que quelque part, on reste passionné.
01:28 Mais c'est vrai qu'à un moment donné,
01:29 je n'imaginais plus qu'un club puisse me refaire confiance.
01:33 Donc, l'appel de Greg Lorenzi, c'est vrai, a été un tournant pour moi.
01:38 Et puis après, découvrir ce groupe l'année dernière pour déjà l'opération Sortage,
01:41 ça a été une grande satisfaction parce que j'aime mes joueurs,
01:44 j'aime la manière dont ils s'investissent au quotidien.
01:48 Ce sont des garçons qui jouent avec le cœur.
01:50 Et je pense que c'est la plus grande des réussites quand on est entraîneur.
01:53 - Et aujourd'hui, ça paye au classement en Brest qui est 7e.
01:55 Tini Niembo.
01:56 - Bonjour Eric.
01:57 Vous avez apporté un regain spectaculaire à cette équipe de Brest.
02:02 On dit souvent qu'un entraîneur aime quand son équipe lui ressemble.
02:07 Est-ce que vous trouvez que l'équipe vous ressemble ?
02:12 - En tous les cas, je l'espère.
02:14 Parce que c'est vrai que...
02:16 Alors, vous êtes tous jeunes sur le plateau.
02:18 Peut-être pas beaucoup qui m'ont vu jouer.
02:20 Mais bon, j'étais un milieu de terrain.
02:22 J'étais un joueur d'équipe aussi.
02:27 Même si j'ai joué dans des grands clubs.
02:29 Mais un joueur d'équipe qui était au service de son entraîneur et du collectif.
02:34 Voilà, j'avais une réflexion aussi.
02:36 C'est peut-être pour ça aussi que je suis devenu entraîneur.
02:38 J'avais toujours une réflexion un petit peu de comment va s'organiser l'équipe.
02:43 D'avoir vraiment une idée du plan de jeu que l'entraîneur voulait mettre en place.
02:47 D'être un relais sur le terrain pour lui.
02:49 Même si je n'ai pas toujours porté le brassard.
02:50 Mais ça m'est arrivé.
02:52 Donc voilà, ce que j'ai dit en tous les cas, c'est qu'effectivement,
02:55 moi je veux une équipe qui soit dynamique.
02:57 Je veux une équipe qui aille vers l'avant.
02:58 Je veux une équipe qui met du monde dans la surface de réparation.
03:01 Je ne suis pas tellement un adepte de faire 50 passes
03:04 et tourner son adversaire pour marquer des buts.
03:06 Alors, il y en a qui sont capables de le faire.
03:08 Je ne pense pas que ça corresponde aussi à nos qualités.
03:10 Et ce que je pense qui est le plus important,
03:11 c'est de pouvoir s'adapter à l'effectif que l'on a.
03:14 Et aujourd'hui, c'est vrai que je suis quand même assez satisfait
03:17 de ce qu'on produit maintenant depuis 11 mois que je suis là.
03:19 - Ah ben j'imagine. Mathias Duchey.
03:21 - Alors Eric, vous parliez de l'équipe qui ressemble à votre caractère.
03:24 Moi, je vous ai connu à Nice et c'est très clairement
03:26 ce qui transpire du Stade Brestois depuis que vous avez pris les Rennes.
03:29 Il y a un petit truc aussi dont on parle depuis le début de la saison
03:32 beaucoup autour du Stade Brestois,
03:33 et notamment vos joueurs dans les interviews.
03:36 C'est un petit peu cet arbitrage, un petit peu dans les deux sens.
03:39 Et on a l'impression qu'il se passe quelque chose d'assez bizarre cette saison
03:44 avec le Stade Brestois et avec d'autres équipes.
03:46 Quel regard vous portez sur le banc par rapport à ces choix,
03:50 notamment arbitraux, qui ont très clairement depuis le début de la saison
03:52 pas été trop en vos faveurs ?
03:54 - Ben, j'ai fait un petit biais d'humeur sur mon réseau social,
04:00 sur mon Instagram, après le match de Monaco.
04:03 Parce que c'est vrai que sur ce match-là,
04:06 et même pour en avoir discuté avec l'entraîneur Monégasque,
04:10 il m'avait dit qu'effectivement ça avait été un arbitrage difficile dans les deux sens.
04:15 Donc, c'est vrai qu'il y avait quelques situations
04:18 et quelques événements dans le match qu'on n'avait pas trop compris.
04:23 Donc, voilà, les joueurs sont toujours un peu frustrés
04:25 quand ils ont l'impression de faire un bon match.
04:28 Maintenant, je n'oublie pas que malgré tout,
04:29 au-delà de ce problème d'arbitrage à Monaco,
04:31 on avait marqué deux buts.
04:33 On avait potentiellement pu bénéficier d'un pénalty
04:36 qui nous aurait pu amener à un troisième but.
04:39 On avait tiré sur la barre, on avait tiré sur le poteau
04:41 en étant Brest et en se déplaçant à Monaco,
04:43 qui est une des grosses équipes de ce championnat.
04:45 Notre contenu était intéressant et c'est vrai qu'il y avait quand même cette déception
04:50 d'avoir ces deux buts refusés,
04:51 certainement un assez, peut-être injustement,
04:54 en tous les cas, durement refusé.
04:57 Ce pénalty qui, à mon sens, aurait dû être sifflé
04:59 et qui nous a été confirmé par Stéphane Manois
05:01 quand il nous a rendu visite la semaine dernière.
05:04 Donc voilà, mais après, on se rend compte que de toute façon,
05:06 même si la technologie a apporté certaines choses,
05:09 je pense que ce sont des choses qui sont précartésiennes sur leur jeu,
05:13 sur la gun light technologique par exemple, si le ballon rentre ou pas.
05:16 On se rend compte que c'est toujours une question d'interprétation.
05:20 Donc à partir de là, il faut accepter malgré tout les décisions arbitrales
05:24 quand elles nous sont défavorables.
05:26 - Fred Le Canu, une question également pour vous.
05:27 - Oui coach, une question.
05:28 Moi, je viens modestement du monde du judo
05:30 et on est très sensibles aux valeurs et aux valeurs sportives.
05:33 Je sais que malheureusement, vous avez été sujet à des violences ces derniers temps.
05:38 Je sais que dans le monde du football, en ce moment,
05:40 c'est un peu difficile avec un pourtour de personnes
05:42 qui se perdent un petit peu dans les messages
05:43 et qui ont des attitudes qui sont un peu négatives.
05:45 Comment est-ce que vous, vous avez vécu ces dernières heures
05:47 avec notamment ces violences dont vous avez été victime ?
05:50 - On rappelle que le bus des supporters Brestois a été caillassé.
05:53 - C'est ça.
05:54 - Oui, ça a été un gros choc.
05:56 Ça a été un gros choc quand on était sur le chemin du retour,
05:58 d'apprendre que notre bus avait été frappé par une dizaine de projectiles.
06:05 Ce qui est terrible, c'est qu'on se dit que ça aurait pu être une tragédie incroyable
06:08 parce qu'ils étaient sur l'autoroute à 80 km/h, 90 km/h
06:12 et en subissant un assaut, on va dire pratiquement cet assaut.
06:17 On le voit, l'impact sur le pare-brise du conducteur
06:21 qui aurait pu perdre le contrôle de son véhicule.
06:24 À un moment donné, je ne sais pas, j'en appelle à la responsabilité de chacun.
06:28 Je crois qu'il faut vraiment que les pouvoirs publics puissent…
06:31 Parce que ça se passe en dehors des stades maintenant.
06:33 C'est vrai que les clubs peuvent être responsables de leurs supporters,
06:36 mais quand ça se passe dans l'enceinte, mais en dehors…
06:38 Je ne sais pas si les supporters montpellierins, mais en tous les cas,
06:42 il est évident que tout le monde doit prendre maintenant vraiment conscience
06:45 qu'on ne peut plus se laisser aller à ce genre de choses
06:50 parce que le jour où il va y avoir une grande tragédie, ça sera trop tard.
06:55 Donc voilà, c'est un grand choc.
06:57 J'apporte mon soutien à nos supporters qui ont bien animé leur parkage
07:01 sur ce match de Montpellier.
07:02 On en a eu besoin parce qu'il y a eu des moments difficiles également dans ce match-là.
07:06 Mais il est évident que quand on fait du foot, comme moi depuis toujours,
07:09 qui est amoureux de ce sport, on est toujours très chagriné
07:12 quand on voit qu'il y a des énergumènes qui s'en servent quelque part
07:17 et qui nous donnent une moise image alors que ça reste toujours qu'une très très faible minorité.
07:22 – Dernière question avec Pierre Bouby.
07:23 – Oui, je vais repartir un peu sur le sportif.
07:27 – Oui c'est mieux, on préfère, c'est plus léger.
07:28 – Oui, c'est mieux, mais ça va titiller un peu.
07:30 Est-ce que… Là, Brest est 7ème avec un match en retard et 18 points.
07:33 Est-ce qu'on change un petit peu d'objectif tout de suite ?
07:36 Est-ce qu'on ne se dit pas qu'il y a peut-être un truc qui allait gratter
07:40 avant Noël déjà dans un premier temps ?
07:43 – Tu sais Pierre, déjà on a eu la réussite, le bonheur,
07:49 les qualités aussi pour faire un très très bon début de saison.
07:52 C'est vrai que sur les cinq derniers matchs, c'était un peu plus compliqué
07:54 même s'il y avait des grosses équipes sur ces cinq derniers matchs.
07:58 Et c'est vrai que l'objectif du match de Montpellier,
08:00 c'était déjà de repartir sur une bonne dynamique
08:03 et d'essayer de valoriser notre bon début de saison.
08:06 Donc voilà, l'objectif quelque part, aujourd'hui, j'ai connu l'équipe
08:10 et je suis rentré dans cette équipe-là en essayant de se sauver
08:13 d'une situation périlleuse où tous les matchs,
08:16 tu les prépares pour sortir d'une zone dangereuse.
08:19 Et aujourd'hui, il est évident qu'il est beaucoup plus intéressant
08:21 et beaucoup plus valorisant de pouvoir préparer les matchs
08:25 pour essayer de rester dans la première partie de tableau.
08:27 Et c'est vrai que c'est un petit peu notre objectif aujourd'hui,
08:29 de rester dans cette première partie le plus longtemps possible.
08:32 Je l'ai dit, à tous les matchs, je vais pouvoir essayer de valoriser notre capital point.
08:35 Mais l'objectif aujourd'hui, prioritaire et premier, il ne change pas.
08:39 C'est le maintien.
08:40 Et après, à un moment donné, si assez tôt dans la saison,
08:43 on arrive à déjà atteindre ce premier objectif, on s'en fixera des nouveaux.
08:47 Moi, j'ai l'habitude de toujours fixer deux objectifs à mes équipes et à mon équipe.
08:51 Et c'est vrai qu'on a rempli les deux premiers entre les dates internationales.
08:58 Et on n'a pas réussi le troisième.
09:00 Et on espère bien pouvoir réussir le quatrième,
09:02 sur les six matchs qui nous attendent à la fin des matchs allés.
09:05 - On en reparlera en février alors.
09:06 - Exactement.
09:08 - Il y a un beau petit calendrier qui arrive,
09:09 vous l'avez dit, avec deux matchs à domicile, notamment Clermont et Strasbourg.
09:12 Merci beaucoup coach d'avoir été avec nous dans cette émission.
09:14 Vous revenez quand vous voulez.
09:14 - Merci à vous. - Et à José Leficus, il en a un petit peu besoin.