« Je prends le pari que toutes ces promesses sont des promesses en l’air », tacle Marine Tondelier

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Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier a livré son analyse du discours de politique générale du premier ministre, en particulier sur les ambitions écologiques du nouveau gouvernement.     Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1    Notre site internet : http://www.publicsenat.fr   ▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay    Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat    Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat X : https://twitter.com/publicsenat Instagram : https://instagram.com/publicsenat LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Transcript

00:00– Je ne cherche pas à le sauver, je vous demande juste si ça vous parle.

00:02– M. Barnier, ça c'est deux fois qu'il parle de dette écologique.

00:04Alors certes la dette écologique, c'est quand on se tourne vers le passé,

00:06on se dit, ah ben on a une dette, ok.

00:08Puis on regarde vers l'avenir, on va en laisser une plus importante.

00:11Ok, on est d'accord sur ce constat-là.

00:13Ensuite, il a enfilé des perles.

00:15Et en fait l'écologie, ce n'est pas faire un collier de perles.

00:17On n'en est plus là depuis bien longtemps.

00:19Alors peut-être que dans les années 90,

00:21quand il était ministre de l'Environnement,

00:22dire, attention il y a un changement climatique,

00:25c'était révolutionnaire.

00:26Mais 30 ans après, ce qu'il faut c'est de l'action.

00:28Et quand il prône une écologie des solutions,

00:31il a prôné une écologie des solutions.

00:32Sauf que ces solutions sont des problèmes.

00:34Moi, un Premier ministre qui se prétend en plus environnementaliste,

00:37et dont tout le monde me dit sur les plateaux,

00:39vraiment vous allez voir, vous n'allez pas être déçus du voyage.

00:41C'est le Premier ministre le plus environnementaliste

00:42de l'histoire de la politique française.

00:44Excusez-moi, la barre n'était quand même pas bien haut.

00:45Et donc je vois ces solutions.

00:47Donc ces solutions, c'est de remettre en question le ZAN,

00:49le zéro artificialisation nette pour construire.

00:51Il y a un département qui disparaît français,

00:53l'équivalent d'un département français tous les dix ans, bétonné.

00:56Puis après, il y a des inondations dans le sud.

00:58Et quand la ministre de l'Environnement dit,

01:00c'est à cause de l'artificialisation,

01:02levé de bouclier, mais pas du tout, pas du tout, pas du tout.

01:04Déni total.

01:04Le Premier ministre, dans la solution qu'il donne,

01:06il dit qu'il ne faut plus s'artificialiser.

01:08Le Premier ministre, il dit qu'il faut faire du renouvelable,

01:09on va prendre en compte l'impact des éoliennes.

01:11Moi, je comprends ce que ça veut dire.

01:12Ça veut dire, il y en a trop, n'importe comment,

01:14on va en faire moins, puis on va voir.

01:15Le Premier ministre, il parle de simplification.

01:17À chaque fois qu'il parle de simplification, ne vous trompez pas.

01:20Il parle de réduire toutes les normes environnementales,

01:23comme Gabriel Attal l'a fait sur l'agriculture.

01:25Lui, il va le faire sur tous les projets de construction,

01:27divers et variés, raccourcir les enquêtes publiques.

01:30C'est ça qui se prépare.

01:31Je peux vous faire ça sur tous les sujets.

01:33Et surtout, moi, je n'oublie pas un truc, c'est le budget.

01:35Vous savez, l'argent, c'est le nerf de la gare

01:37pour faire de la transition écologique.

01:38Tout le monde le sait, même Jean-Pyzani-Ferry,

01:40qui a écrit le programme économique de Macron en 2017, l'a compris.

01:43Bon, il dit, chaque euro qu'on n'investit pas aujourd'hui pour l'écologie,

01:46on le paiera beaucoup plus cher demain.

01:48Les économistes, même de droite, ont compris ce qu'on racontait depuis 40 ans.

01:51Bon, M. Barnier n'a pas compris.

01:54Parce que quand on regarde les lettres de plafond qui ont été envoyées au ministère,

01:57vous savez combien ils vont faire d'économies sur l'écologie ?

02:00C'est l'un des principaux postes d'économie.

02:02Ils ont enlevé 1 milliard sur les rénovations thermiques des logements.

02:05C'est l'équivalent de 100 000 à 150 000 logements

02:08qui ne seront pas rénovés cette année,

02:09soit toute la ville de Lille ou toute la ville de Rennes, en équivalent.

02:12Ils enlèvent 60% du fond vert.

02:15Le fond vert, on l'a annoncé en juillet 2022.

02:18En 10 ans, ça prendra effet.

02:20En janvier 2023, c'est un accélérateur de transition.

02:23Vous allez voir, toutes les collectivités savent qu'elles peuvent demander

02:26un bout du fond vert pour faire des projets d'aménagement du territoire,

02:29d'adaptation aux conséquences du changement climatique,

02:32comme ce qui se passe là avec les inondations dans le sud en ce moment.

02:35Et bien ce fond vert va être réduit l'année prochaine de 60%.

02:40Alors qu'on ne vienne pas m'expliquer que M. Barnier serait écologiste,

02:43qu'on ne vienne pas m'expliquer que c'est moi qui, franchement, attends trop.

02:47On est en train de passer à côté de l'enjeu du siècle.

02:49Et moi, finalement, je ne vais pas dire que je m'y suis résignée, ça jamais,

02:53mais je préfère des gens qui, officiellement, disent qu'ils ne vont rien faire

02:56que des gens qui font croire aux Français et à vous

02:59qu'ils vont faire quelque chose,

03:00alors qu'on voit très bien ce qui se prépare.

03:01Et moi, je prends le pari, je prends le pari avec vous,

03:04je parie 100 balles que, voilà, je suis en train de m'en vouloir d'avance,

03:08je parie 100 balles que toutes ces promesses sont des promesses en l'air

03:11et que ce sera pire pour l'environnement.

03:12Et vous savez quoi ?

03:13J'espère perdre, mais je crois que je vais m'en richir.

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