• il y a 2 mois
Ils étaient dix en 2017, sept il y a encore quelques mois. Depuis la dissolution de l'assemblée nationale par Emmanuel Macron et les législatives qui ont suivi, le parti présidentiel n'a plus qu'un seul parlementaire en Isère  : le sénateur Didier Rambaud. Ancien collaborateur du nouveau ministre de la justice Didier Migaud, l'élu Renaissance est l'invité du QG de Télégrenoble ce week-end pour commenter l'actualité politique de la semaine et le virage à droite du nouveau gouvernement.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans le QG politique de Télé Grenoble avec chaque semaine sur
00:00:22ce plateau un élu du territoire dont les décisions peuvent impacter directement notre
00:00:27vie quotidienne.
00:00:28Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Didier Rambeau, bonjour.
00:00:31Bonjour Thibault Leduc.
00:00:32Bienvenue, sénateur renaissance de l'ISER depuis 7 ans, vous êtes le dernier parlementaire
00:00:37isérois à représenter le camp d'Emmanuel Macron, vous étiez 10 en 2022, 7 jusqu'au
00:00:447 juillet dernier, vous ne vous sentez pas trop seul aujourd'hui ?
00:00:48C'est la vie politique hélas, si sûrement, je pense que d'ailleurs ça me paraît un
00:00:53peu paradoxal que sur les 10 députés isérois il n'y ait pas aujourd'hui au moins 2 voire
00:00:583 qui représentent la majorité présidentielle, mais bon voilà c'est le résultat des élections
00:01:03mais effectivement sur le terrain c'est pas forcément facile tous les jours.
00:01:06Est-ce que ça traduit un essoufflement voire un déclin du parti qu'Emmanuel Macron avait
00:01:11lancé en 2017 ? Vous aviez été un des premiers, vous étiez socialiste à l'époque, à le
00:01:16rejoindre dans ce nouveau mouvement, cette nouvelle façon d'essayer de faire de la politique
00:01:19?
00:01:20Je crois que vous avez raison de dire que j'ai créé le mouvement En Marche en avril
00:01:242016, on n'est plus dans le même état d'esprit effectivement aujourd'hui qu'il y a 7 ans,
00:01:29bon voilà je continue de penser néanmoins que notre pays a besoin de dépasser un petit
00:01:35peu ces clivages politiques, je ne remets pas en cause les origines, les identités
00:01:39politiques, gauche, droite, le centre, mais aujourd'hui notre pays est dans une telle
00:01:44situation que c'est l'intérêt général qui doit primer et il faut être capable effectivement
00:01:50de se rassembler pour avancer sur un certain nombre de réformes.
00:01:53Comment se porte le parti Renaissance ici en Isère ?
00:01:57Comme tous les partis politiques, il ne faut pas se leurrer, ça vivote, le nombre d'adhérents
00:02:02a baissé, on n'est plus du tout dans le même état d'esprit qu'en 2017 où effectivement
00:02:07moi j'ai connu la période où on était pas loin de 6 000 adhérents En Marche.
00:02:11Ici en Isère ?
00:02:12Ah oui oui carrément, bon aujourd'hui le chiffre a détemment chuté mais bon c'est
00:02:16propre de tous les partis qui sont au gouvernement, il y a toujours de la déception, des attentes
00:02:24et beaucoup d'adhérents qui s'en vont, mais bon néanmoins le mouvement est toujours
00:02:29présent.
00:02:30Il a fait sa rentrée politique le week-end dernier, j'ai vu ça à Sarsena avec Elisabeth
00:02:34Born l'ancienne Première Ministre qui était un petit peu l'invité, Vedette vous étiez
00:02:38présent ce jour-là ?
00:02:39Non pour des raisons familiales je n'ai pas pu être présent mais effectivement je suis
00:02:42cela avec attention.
00:02:44Alors vous regrettiez que ni plus de députés Renaissance ou en tout cas de la majorité
00:02:49présidentielle en Isère, parmi les 6 députés macronistes qui ont été battus au mois d'juillet
00:02:54il y en a un dont la défaite a été un peu plus symbolique que les autres c'est celle
00:03:00d'Olivier Véran sur la première circonscription, l'ancien ministre de la Santé qui a été
00:03:06battu par un inconnu de 24 ans de la France Insoumise dans une circonscription qui sociologiquement
00:03:12semblait quand même depuis de nombreuses années favorable aux idées d'Emmanuel Macron ?
00:03:18Oui ben il paye, Olivier Véran paye sûrement son travail comme ministre, la période de
00:03:24la crise sanitaire etc. il a été amené à prendre des décisions difficiles donc je
00:03:29pense qu'une grande partie de toutes les forces politiques avaient envie de se le faire permettez
00:03:35moi l'expression, bon voilà c'est la vie politique, une élection qui était très
00:03:43difficile quand vous faites partie de la majorité présidentielle, c'est là où on voit que
00:03:49les implantations locales lors des élections législatives de plus en plus ne paient plus,
00:03:54on connaissait une période où une implantation locale vous permettait de résister à des
00:03:58vagues, ce n'est plus le cas aujourd'hui, on le voit dans toutes les circonscriptions
00:04:03de France et Olivier Véran l'a payé aussi. Il avait été aussi porte-parole du gouvernement,
00:04:09il avait quitté le gouvernement en janvier et lui qui était à la base neurologue au CHU avait
00:04:14surpris tout le monde à l'époque en annonçant qu'il avait quitté l'hôpital public pour aller
00:04:19travailler dans une clinique parisienne privée spécialisée en soins esthétiques pour un ancien
00:04:23ministre de la Santé qui clamait son attachement à l'hôpital public et qui luttait contre le
00:04:28manque de médecins, c'était une décision plutôt surprenante, heureusement pendant la campagne des
00:04:33législatives il avait tenu à rectifier le tir sur notre plateau notamment lors d'un débat. J'ai
00:04:38écouté mes collègues, j'ai écouté les patients aussi et donc j'ai demandé ma réintégration donc
00:04:41je suis en cours de validation de mes compétences par le conseil de l'ordre et oui quand on peut
00:04:45avoir été ministre de la Santé devoir en passer par là et je respecte ça, si tout va bien le 3
00:04:50juillet je suis de nouveau neurologue et j'espère recommencer au CHU assez vite. Voilà c'était une
00:04:56bonne nouvelle pour le CHU de Grenoble qui manque comme tous les hôpitaux cruellement de médecins et
00:04:59notamment dans cette spécialité sauf qu'on a appris cette semaine qu'Olivier Véran avait une
00:05:05nouvelle fois changé d'avis et décidé de ne pas redevenir médecin mais de créer une société de
00:05:09lobbying pour vendre son carnet d'adresse et son influence à des sociétés privées. Qu'est-ce que
00:05:14ça vous inspire ce revirement de situation ? Écoutez j'apprends que là à l'instant on précise
00:05:19cette information. Ça a été relayé par beaucoup de médias nationaux cette semaine. Je n'ai pas eu l'occasion
00:05:24d'échanger avec Olivier Véran depuis les législatives. Je pense que ça
00:05:29ressort de la vie privée, de son engagement personnel, de ce qu'il a envie de faire sous le
00:05:34plan professionnel. Quand on a un homme public comme il l'est et comme il restera, j'imagine
00:05:42quand on a ce parcours et cette notoriété, on doit quand même essayer d'être cohérent avec
00:05:48certaines valeurs ou avec certains discours. Écoutez je n'ai pas eu l'occasion d'échanger
00:05:51avec lui donc je ne sais pas exactement derrière ce qu'il y a. Est-ce que c'est aussi parallèlement
00:05:57et continue son activité de médecin ? Je n'ai pas d'informations donc je ne peux pas en dire
00:06:03plus à l'heure qu'il est. C'est la chute de Grenoble. On nous a répondu de façon assez
00:06:07alambiquée qu'ils n'avaient pas eu de nouvelles d'Olivier Véran malgré son envie de réintégrer
00:06:12l'hôpital dès le 3 juillet. Si de façon plus générale qu'un élu qui s'est fait incarner
00:06:21d'adresse grâce à un mandat public retourne ensuite à la vie privée et essaye de faire
00:06:26fructifier son réseau indépendamment du cas d'Olivier Véran. On l'a vu à d'autres reprises.
00:06:33Ça vous choque ? Non, ça ne me choque pas. Ça veut dire qu'on a eu des expériences de terrain
00:06:42professionnel. Si on peut les mettre à profit pour apporter un plus à celles et ceux qui nous
00:06:49sollicitent, pourquoi pas. Tant qu'on n'est pas dans une situation je dirais de conflit d'intérêt,
00:06:54je ne vois pas où est le problème. Bon, sa situation, Olivier Véran a été examiné cet été
00:06:59puisque visiblement son projet d'uricer... Il faut savoir qu'il existe une haute autorité de
00:07:05transparence aux avis publics qui a été présidée jusqu'à présent d'ailleurs par Didier Bigaud,
00:07:09donc qui veille justement, qui donne des avis sur ce type de situation donc respectons les
00:07:13avis qui sont donnés par cette haute autorité. Elle a émis quelques réserves quand même sur le
00:07:17cas d'Olivier Véran mais elle a validé son réorientation professionnelle. En tout cas,
00:07:21si sa vie à lui comme aux autres députés iséraux s'est retrouvée bouleversée ces dernières
00:07:27semaines, c'est à cause de cette dissolution voulue par Emmanuel Macron. Pour clarifier les
00:07:34choses, après la défaite de son camp aux européennes, trois mois après cette décision,
00:07:40Didier Rambeau, est-ce que les choses sont plus claires ? D'abord, je vois... Vous voulez me
00:07:46faire commenter à nouveau cette dissolution ? Avec un peu de recul maintenant, parce que c'est
00:07:50ce qu'elle a donné. – On savait qu'elle allait arriver, c'était clair. C'est vrai que dans l'esprit
00:07:54de tout le monde, on voyait ça plutôt à l'automne, au moment de l'adoption du budget,
00:07:58qu'elle allait sûrement à nouveau être adoptée par un 49-3, donc on a vécu deux années de 49-3
00:08:04répétitifs, ça ne pouvait pas durer. Donc la dissolution, elle était pratiquement admise
00:08:10par tout le monde. Elle allait arriver. La grande surprise, c'est qu'elle est arrivée
00:08:15plus tôt que prévu, qu'elle n'a pas forcément, hélas, clarifié la situation au sein de l'Assemblée
00:08:21nationale, puisqu'il n'y a aucune majorité qui se dégage, droite. Maintenant, il faut en tirer
00:08:28les conséquences. Et pour ce qui me concerne, faire confiance à ce nouveau gouvernement,
00:08:34puisque notre pays a besoin maintenant de stabilité, a besoin de continuer à fonctionner,
00:08:40a besoin de réformes supplémentaires. Voilà, nous allons voir.
00:08:44– Vous le rappelez, il y a quelques instants, vous avez été un des premiers à rejoindre Emmanuel Macron
00:08:48en 2016. Est-ce que vous avez aujourd'hui toujours des contacts un peu privilégiés avec lui ?
00:08:53Est-ce que sur cette période un peu de flottement, depuis le mois de juin, vous avez échangé ?
00:08:58– Alors non, je n'ai pas eu cette occasion. Je sais que ça va arriver, là, puisqu'en début de session
00:09:03parlementaire, début octobre, qui va démarrer, il a prévu de rencontrer notre groupe de sénateurs,
00:09:09donc on va avoir l'occasion, effectivement, avec le recul, de pouvoir à nouveau échanger avec lui.
00:09:14Mais ça n'a pas été le cas, effectivement, ces dernières semaines. Mais bon, l'actualité a quand même été,
00:09:17entre la dissolution, les Jeux olympiques, la constitution du nouveau gouvernement
00:09:22et la rentrée parlementaire, assez dense. Donc il n'y a pas eu d'occasion de le faire.
00:09:26Mais là, je sais que ça va arriver dans les prochains jours.
00:09:29– Vous commenterez peut-être avec lui la nomination de ce nouveau Premier ministre,
00:09:34un Michel Barnier, membre des Républicains, un parti qui a rassemblé 6% des voix aux législatives.
00:09:41Une nomination qui a inspiré cette question à l'invité de la précédente émission.
00:09:46C'est Hugo Prévost, justement, le tombeur d'Olivier Véran, qui est le nouveau député
00:09:50de la première circonscription de l'ISER, membre de la France Insoumise.
00:09:54Il est à votre place et je vais demander de vous poser une question. Didier Rombaud, on l'écoute.
00:09:59– Écoutez, il me vient une question tout à fait naturelle que je pense que tout le monde se pose.
00:10:04Monsieur, vous êtes sénateur, donc parlementaire, représentant du peuple.
00:10:08Êtes-vous bien à l'aise avec le coup de force antidémocratique qu'a organisé Emmanuel Macron
00:10:13en ne reconnaissant pas la souveraineté populaire du peuple, qui a voté pour le nouveau Front populaire
00:10:19et avec la nomination de Monsieur Barnier ?
00:10:24– D'abord, je vais rappeler à ce nouveau député peut-être ce qu'est un sénateur.
00:10:29Il n'est pas forcément représentant du peuple.
00:10:31Un sénateur est élu au suffrage universel indirect.
00:10:34– Par des élus.
00:10:35– Par des élus. Nous sommes les représentants des territoires, des collectivités locales.
00:10:39Donc première rectificative.
00:10:40– Il a 24 ans et il débute.
00:10:42– Oui, voilà, c'est l'occasion d'apprendre des choses.
00:10:45Deuxième rectificatif, ce n'est pas la gauche qui a gagné les élections.
00:10:50On voit bien la situation aujourd'hui.
00:10:52Il n'y a pas de majorité, même relative, au sein de l'Assemblée nationale.
00:10:56Je peux leur faire la démonstration aujourd'hui.
00:10:58Qui a été élu président de l'Assemblée nationale ?
00:11:01Est-ce que c'est un élu de gauche ?
00:11:03Donc ils n'ont pas gagné les élections.
00:11:06Et puis, troisième réponse, est-ce que je suis à l'aise ?
00:11:11Bon, vous savez, je ne suis pas langue de bois.
00:11:14Le choix de Michel Barnier comme Premier ministre ne m'a pas forcément enchanté.
00:11:18Je vais même aller plus loin.
00:11:19J'aurais préféré quelqu'un comme Bernard Cazeneuve, par exemple,
00:11:22un social-démocrate comme moi,
00:11:25qui correspondait sûrement mieux à ce que j'aspirais,
00:11:28à ce que j'avais envie de voir.
00:11:30Bon voilà, Michel Barnier a été choisi,
00:11:32parce que Bernard Cazeneuve a été empêché,
00:11:35il faut aussi avoir le courage de le dire,
00:11:37empêché par qui ?
00:11:38Par ses propres amis politiques, notamment le Parti socialiste.
00:11:41Parce que si aujourd'hui le Parti socialiste avait accepté ce choix-là,
00:11:44je pense qu'on se serait retrouvé avec Bernard Cazeneuve, Premier ministre.
00:11:47Bon voilà, il faudrait en tirer les conséquences.
00:11:50Et puis maintenant, écoutez, avançons.
00:11:52– Alors pour rebondir sur la question de Dugos Prévost,
00:11:54effectivement, la gauche n'a pas gagné les élections,
00:11:57mais elle l'air encore moins.
00:12:00Contrairement au sport, en politique,
00:12:02on peut perdre une compétition
00:12:05et se retrouver finalement sur la plus haute marge du podium.
00:12:07C'est ça qu'au-delà des hommes politiques,
00:12:10les Français ont peut-être un peu de mal à comprendre ?
00:12:13– C'est effectivement un peu surprenant, moi le premier,
00:12:16mais bon, ça résulte d'un compromis.
00:12:19C'est souvent dans les pays où il n'y a pas de majorité qui se dégage,
00:12:22il faut trouver un accord, un consensus autour d'une personnalité,
00:12:27trouver une personnalité qui pouvait empêcher tout de suite
00:12:32l'adoption d'une motion de censure, en l'occurrence un LR.
00:12:37Et derrière lui, je vois l'arrivée aussi de nouveaux ministres
00:12:42plutôt représentatifs d'une certaine droite,
00:12:45je dirais la droite Trocadéro, droite assez conservatrice.
00:12:50Mais à côté, il y a d'autres personnalités qui sont arrivées
00:12:53qui vont permettre de trouver un équilibre.
00:12:56– Trocadéro, c'est Fillon qui avait rassemblé ses troupes
00:12:59pendant la campagne des présidentielles en 2007,
00:13:02François Fillon qui incarnait effectivement cette droite
00:13:05plutôt radicale ou conservatrice, dont on va reparler.
00:13:09– Richard Ramos qui est un député modem a déclaré
00:13:12que Macron avait fait une erreur politique en nommant Michel Barnier.
00:13:15Est-ce que vous iriez aussi loin ?
00:13:17– Non, je ne vais pas aussi loin parce que je pourrais répondre à Richard Ramos
00:13:23qui d'autre ?
00:13:25– J'ai la réponse, il y avait Lucie Castex qui avait été proposée
00:13:29par le NFP qui était arrivée en tête.
00:13:31– Mais on savait pertinemment que ça n'allait pas durer 8 jours
00:13:34puisqu'il allait y avoir l'adoption d'une motion de censure
00:13:37par tout ce qui n'était pas à gauche, le bloc central et puis l'extrême droite
00:13:42faisant qu'il y avait une motion de censure
00:13:45et qui allait faire tomber ce gouvernement.
00:13:48– Mais Didier Ambaud, est-ce que ce n'était pas aux députés d'en décider
00:13:50plutôt qu'à Emmanuel Macron d'en préjuger à l'avance de ce scénario ?
00:13:56– Je pense que le choix du président de la République c'était de ne pas perdre de temps,
00:14:00de nommer un gouvernement qui allait au moins pouvoir travailler quelques mois,
00:14:05aller au moins jusqu'à l'examen du budget, qui est le budget de l'État,
00:14:08qui est quand même le prochain dossier le plus important du Parlement, voilà.
00:14:16– Vous n'êtes pas très ambitieux pour ce gouvernement,
00:14:18au moins jusqu'à l'examen du budget, donc au moins jusqu'en octobre.
00:14:21– C'est les chances majeures et puis après on sait pertinemment
00:14:26que tout ça est très fragile, qu'il n'y a pas une majorité absolue
00:14:29au sein de l'Assemblée nationale qui se dégage,
00:14:31donc il va falloir trouver des compromis sur un certain nombre de dossiers, voilà.
00:14:35Moi je fais confiance encore à l'esprit de responsabilité
00:14:38de certaines forces politiques qui ne sont pas dans ce bloc central,
00:14:42je pense aux PS, je pense aux écologistes,
00:14:45pour effectivement sur un certain nombre de dossiers, celui de la fin de vie,
00:14:50celui des retraites, de continuer à avancer.
00:14:55– Alors un mot sur le nouveau Premier ministre, sur Michel Barnier
00:14:59qui est né d'ailleurs en Isère à la Tronche
00:15:01et qui a fait une grande partie de sa carrière politique
00:15:04dans le département d'à côté, la Savoie,
00:15:06est-ce que c'est quelqu'un que vous connaissez personnellement ?
00:15:08– A titre personnel, non, parce qu'on n'est pas de la même génération,
00:15:12il était quand même en retrait, même s'il avait des fonctions européennes,
00:15:16donc il était plutôt en retrait de la vie politique locale,
00:15:19donc je n'ai jamais eu l'occasion de le croiser, d'échanger avec lui.
00:15:22A priori, c'est plutôt un homme d'abord courtois,
00:15:25qui me semble respectueux des uns et des autres,
00:15:29pas sectaire me semble-t-il, on va voir à l'œuvre,
00:15:33alors qu'il est, je ne vais pas trembler avant d'avoir la fièvre,
00:15:39un peu comme François Hollande qui est là,
00:15:41j'ai regretté qu'il annonce qu'on va le censurer,
00:15:44alors qu'il n'a pas encore prononcé son discours de politique générale.
00:15:49Je dirais que c'est sa prochaine échéance majeure,
00:15:53et nous verrons bien comment on peut continuer avec lui.
00:15:56– Ce sera la semaine prochaine ça, c'est pas un novice en politique,
00:16:00il a 73 ans et il est depuis 40 ans dans le paysage politique français.
00:16:05– Ce qui me rassure c'est que c'est un Européen d'abord,
00:16:07c'est important quand on sait qu'aujourd'hui,
00:16:09beaucoup de choses passent par l'Europe,
00:16:12on connaît la situation de nos finances publiques,
00:16:14on sait qu'il va falloir mener des négociations au niveau européen,
00:16:17je pense qu'il a plutôt un bon profil pour faire cela.
00:16:19– Vous savez comment Jacques Chirac le surnommait,
00:16:21à l'époque où il était jeune ministre, ça remonte au siècle dernier.
00:16:26– Vous allez me l'apprendre.
00:16:27– Le moniteur de ski, alors à la fois pour ses origines savoyardes,
00:16:30mais aussi parce qu'un virage à gauche, un virage à droite,
00:16:33un virage à gauche, un virage à droite,
00:16:34c'est en tout cas comme ça qu'il était dépeint par son camp.
00:16:38On rappelle qu'il s'est opposé au mariage pour tous,
00:16:41à l'adoption pour les couples homosexuels par exemple,
00:16:44et puis depuis qu'il est Premier ministre,
00:16:46il a déclaré qu'il serait un rempart pour qu'on préserve ses droits,
00:16:49ce sont la loi Veil sur l'IVG, la procréation médicale assistée,
00:16:52et le mariage pour tous, donc là on est…
00:16:54– Tant mieux, tant mieux.
00:16:55– Oui tant mieux, mais on est dans ce salon que…
00:16:57– Il débarbe bien, il savait très bien que pour un grand nombre d'élus
00:17:00de la majorité présidentielle de ce bloc central,
00:17:03Renaissance, Modem, Horizons, sûrement un grand nombre de LR,
00:17:07c'était des lignes rouges, donc là je pense que toucher à ces sujets-là,
00:17:12ces sujets de société fondamentaux, c'était inacceptable.
00:17:18Là il se heurterait effectivement à une motion de censure immédiatement.
00:17:23– Mais quand il dit ça, est-ce que comme quand Olivier Véran nous déclarait
00:17:26qu'il rêvait de revenir vite médecin à Grenoble,
00:17:28est-ce qu'il est sincère Michel Barnier,
00:17:30quand il dit qu'il est prêt à défendre ces sujets qu'il a pourtant combattus ?
00:17:35– Ce sont des sujets qui font appel à notre conscience,
00:17:39très particuliers, sur lesquels on peut évoluer aussi,
00:17:42donc bon, tant mieux, tant mieux,
00:17:44ça veut dire que l'adoption d'un certain nombre,
00:17:46vous savez c'est comme la peine de mort à l'époque,
00:17:48un grand nombre d'élus n'avaient pas voté, n'étaient contre,
00:17:51et puis aujourd'hui ne la remettraient pas en cause.
00:17:54Bon voilà, moi je me réjouis, je me réjouis effectivement,
00:17:58si ça peut faire avancer ces sujets-là dans la société,
00:18:00parce qu'il ne suffit pas de faire voter des lois,
00:18:02il suffit aussi que la société les comprenne, les adopte, donc tant mieux.
00:18:11– Vous parliez du côté très droitier de ce gouvernement,
00:18:15Michel Barnier, je ne pense pas qu'il ait changé d'avis là-dessus,
00:18:18défendait le départ à la retraite après 65 ans,
00:18:21il y a encore peu de temps, au moment des primaires à droite,
00:18:25et puis la composition de son gouvernement
00:18:28fait clairement pencher la balance de ce côté-là,
00:18:32je rappelle qu'il y a Catherine Vautrin ou Laurence Garnier
00:18:34qui sont elles aussi des ministres clairement opposés
00:18:37au mariage pour tous, voire à l'IVG comme Laurence Garnier,
00:18:40Bruno Retailleau également, a toujours milité contre
00:18:43ces avancées sociales, vous êtes d'accord avec le constat
00:18:48que ce gouvernement n'a jamais, en tout cas que la France
00:18:51n'a jamais eu un gouvernement aussi à droite depuis 15 ans ?
00:18:54– J'ai connu dans le passé des gouvernements très à droite,
00:18:57quand il y avait des pendreaux, des pasquois…
00:19:01– Oui mais je parle des 15 dernières années.
00:19:05– Effectivement, par rapport à ces personnes-là
00:19:09qui n'ont pas voté ces lois qui pour moi sont fondamentales,
00:19:13qui ont été des avancées sociales et sociétales importantes
00:19:17pour notre pays, ça peut interpeler,
00:19:21et donc il va falloir être très vigilant pour la suite.
00:19:25– Est-ce que ce vote de juillet ne traduisait pas visiblement
00:19:29cette attente de la population ?
00:19:31– Non, c'est clair, non, il ne traduisait pas cette attente,
00:19:33mais bon, attendant le discours de politique générale,
00:19:36voilà, qui va fixer un cap, qui va donner des orientations,
00:19:40effectivement, c'est à partir de ce moment-là
00:19:42qu'on va pouvoir être rassuré et continuer à travailler.
00:19:48– Bon, il y en a un qui a déjà fixé un cap et des orientations
00:19:50dans ce gouvernement, c'est Bruno Rotaillot,
00:19:52ministre de l'Intérieur, qui est une des personnalités phares
00:19:55de ce nouveau gouvernement de Michel Barnier,
00:19:57alors c'est un de vos collègues, Bruno Rotaillot,
00:20:00puisqu'il est sénateur, il présidait le groupe de droite au Sénat,
00:20:05il avait d'ailleurs œuvré pour durcir la loi sur l'immigration,
00:20:09pour durcir également la réforme des retraites,
00:20:14comment vous le situez politiquement Bruno Rotaillot ?
00:20:18À droite DLR ?
00:20:20– À droite DLR, oui, c'est la droite conservatrice,
00:20:23c'est la droite, comme je disais tout à l'heure,
00:20:25trocadéro, effectivement, mais bon, il peut s'améliorer.
00:20:29– Vous pensez qu'il va s'améliorer ?
00:20:31– En tout cas, voilà, il ne fera pas ce que nous ne souhaitons pas,
00:20:36voilà, je vous le dis très franchement,
00:20:38un grand nombre de députés, y compris de sénateurs centristes,
00:20:43sûrement DLR, n'accepteront pas une remise en cause
00:20:48des sujets dont on vient de parler.
00:20:51– On retrouve aussi Rachida Dati, à La Culture,
00:20:53qui s'est maintenue, qui avait été nommée
00:20:55par l'ancien gouvernement de Gabriel Attal,
00:20:58Rachida Dati qui est mise en examen pour corruption passive
00:21:00qui risque à renvoi devant le tribunal correctionnel.
00:21:02On peut être surpris de la voir se maintenir dans ce gouvernement.
00:21:07Ça vous a étonné ?
00:21:09– Écoutez, elle venait d'être nommée depuis 6 mois ministre de la Culture.
00:21:13– Il y en avait d'autres qui avaient été nommées et qui n'ont pas résisté.
00:21:16– Oui, je vais la côtoyer plus régulièrement
00:21:18parce que je suis, au Sénat, rapporteur du budget Culture.
00:21:22Je sais qu'elle attache beaucoup d'importance à la Culture
00:21:27dans les secteurs ruraux, périurbains.
00:21:30En général, la Culture, c'est réservé aux élites,
00:21:33à Paris, aux grandes métropoles.
00:21:36Elle a ce souci, effectivement, de rééquilibrer tout ça.
00:21:39Bon, moi, c'est là-dessus que je vais la juger.
00:21:41Après, ses affaires personnelles, elle assumera.
00:21:45– Vous allez soutenir ce gouvernement, Didier Rambeau ?
00:21:49– Pour l'instant, oui.
00:21:51Le Premier ministre est nommé par le Président de la République.
00:21:55Les ministres sont aussi nommés par le Président de la République, que je soutiens.
00:21:59Notre pays a besoin, en ce moment, de stabilité.
00:22:02Il a besoin d'un gouvernement.
00:22:04Bon, il y en a un qui vient d'être nommé.
00:22:06Donc, je fais une confiance pour l'instant.
00:22:08Après, je suis libre et autonome.
00:22:10Je l'ai démontré dans le passé, y compris face à mes propres amis politiques.
00:22:14Vous avez parlé d'immigration tout à l'heure.
00:22:16– Vous avez voté contre.
00:22:17– Moi, je ne l'ai pas voté.
00:22:18Donc, je serai toujours dans cet état d'esprit.
00:22:22Ce qui ne sera pas conforme à mes valeurs,
00:22:25ce qui ne sera pas conforme à ce que j'estime à l'intérêt du pays,
00:22:28je m'y opposerai.
00:22:29Mais pour l'instant, je ne tremble pas avant d'avoir la fièvre.
00:22:34– Alors, parmi ces ministres, il y en a un avec lequel, je pense,
00:22:37vous avez plus d'affinité, parce que vous le connaissez très bien.
00:22:40– C'est du moins venir.
00:22:42– C'est Didier Migaud.
00:22:43Vous l'avez cité tout à l'heure.
00:22:44Ancien Président de la métropole grenobloise.
00:22:47On le voit là, sur le plateau de Télé Grenoble, il y a quelques années.
00:22:50Il était maire de Sessaing.
00:22:51Député de la 4e circonscription de l'Isère pendant 21 ans.
00:22:55On a eu l'occasion, nous, au début de la chaîne,
00:22:57de le côtoyer à de nombreuses reprises.
00:22:59Élu socialiste qui avait mené notamment la construction
00:23:03du Stade des Alpes à Grenoble à l'époque.
00:23:06Vous avez été, Didier Rambeau, le collaborateur parlementaire de Didier Migaud.
00:23:12– Oui, effectivement.
00:23:13J'ai travaillé 12 ans auprès de lui.
00:23:15J'ai été son premier collaborateur lorsqu'il a été élu député
00:23:19pour la première fois, son premier collaborateur parlementaire.
00:23:21Et durant 12 ans.
00:23:23Donc effectivement, aujourd'hui, peut-être avec émotion et une certaine fierté aussi,
00:23:27de le voir à ce niveau-là.
00:23:29Il a fait une belle carrière politique.
00:23:31Président de la Cour des comptes.
00:23:32Président de la Haute Autorité de la Transparence de la République.
00:23:35Aujourd'hui, garde des Sceaux, numéro 2 de ce gouvernement.
00:23:38Effectivement, là, j'ai plutôt confiance.
00:23:42Parce que je connais ses valeurs, je connais son engagement.
00:23:46C'est un énorme travailleur qui va au bout des choses,
00:23:49qui ne laisse jamais un dossier comme ça en instance.
00:23:52Je dirais, ses premières prises de parole, moi aussi,
00:23:55alors qu'il a été plutôt en retrait de la vie politique,
00:23:57certains se disaient, mais qu'est-ce qu'il est devenu ?
00:23:59Est-ce qu'il est toujours de gauche, etc. ?
00:24:01– Il avait dû rendre sa carte au Parti Socialiste, par la force des choses.
00:24:03– Oui, par la force des choses.
00:24:05Bon, sa première prise de parole m'a plutôt rassuré.
00:24:09Devrait aussi rassurer une partie de l'opinion.
00:24:12La famille d'où il vient, quand il a rappelé à Bruno Rotailleau
00:24:16qu'on était dans un état de droit, quand même, voilà.
00:24:19Donc, voilà, qu'il y avait des choses,
00:24:21on ne faisait pas n'importe quoi dans notre pays.
00:24:23– Il risque peut-être d'être un peu quand même seul
00:24:25contre tous dans ce gouvernement.
00:24:27Vous avez été surpris qu'il accepte ce poste ?
00:24:34– Oui, un petit peu.
00:24:35Même si, bon, on a eu l'occasion d'échanger au cours de l'été
00:24:40avec… il m'avait fait part qu'il était plutôt disponible,
00:24:43alors je pense peut-être qu'il se situait dans un autre cas de figure
00:24:46comme Premier ministre, mais il avait envie d'être disponible.
00:24:52C'est un juriste de formation, donc je pense que…
00:24:56Et puis, dans ce gouvernement où il y a beaucoup de nouveaux,
00:25:00je pense qu'il y a besoin aussi un petit peu de gens expérimentés.
00:25:04Lui, les territoires, il sait ce que c'est.
00:25:06Il a été quand même député d'une circonscription à la fois urbaine,
00:25:10de montagne, rurale.
00:25:12Donc, il y a des choses qu'il sent, comme on dit.
00:25:15Il a mis les pieds dans la boue à des moments donnés.
00:25:20Donc, ce gouvernement a besoin de ministres de son niveau-là.
00:25:24– Alors là, on le voit le jour de la passation de pouvoir
00:25:28avec Dupond-Moretti qui était le ministre emblématique de la justice.
00:25:33Une passation de pouvoir un peu tendue d'ailleurs.
00:25:35Dupond-Moretti faisait la gueule, on peut le dire clairement à ce moment-là.
00:25:39– Je pense que Dupond-Moretti avait envie de continuer son travail.
00:25:44Surtout qu'il avait obtenu des moyens importants pour la justice
00:25:48en termes de création de postes de magistrats,
00:25:52permettre à notre justice de mieux fonctionner,
00:25:54création de postes de greffiers.
00:25:56Je pense qu'il avait envie de voir un petit peu l'aboutissement de son travail.
00:26:01On peut imaginer sa déception.
00:26:04Il découvre aussi ce qu'est la vie politique, qui est faite de haut et de bas.
00:26:08– Un homme de gauche, Didier Migaud,
00:26:10mais très critiqué par son ancienne famille politique, le Parti socialiste.
00:26:14Même celle qui a pris sa place sur la 4e circonscription,
00:26:17Marie-Noëlle Batistel, qu'on recevra d'ailleurs dans la prochaine émission.
00:26:22Elle n'a pas forcément été très tendre avec lui,
00:26:26même si elle reconnaît la qualité de l'homme.
00:26:29Marie-Noëlle Batistel, que j'estime beaucoup d'ailleurs à titre personnel,
00:26:32est sûrement un petit peu verrouillée par son environnement politique,
00:26:38par le groupe socialiste à l'Assemblée nationale,
00:26:41par des amis politiques locaux qui considèrent que Macron est un homme de droite,
00:26:47que ce gouvernement n'a jamais été aussi à droite.
00:26:49Et qu'est-ce que Didier Migaud vient faire là-dedans ?
00:26:51Je pense qu'elle est sûrement, comment dire, un petit peu sous influence.
00:26:54– Alors, Migaud à la justice, Retailleau à l'intérieur.
00:26:58On a deux ministères qui doivent vraiment travailler main dans la main,
00:27:02si on veut être efficaces.
00:27:04C'est foutu d'avance avec des personnages comme ça.
00:27:06– Mais on a toujours connu ça dans le passé.
00:27:08Ce sont deux fonctions différentes.
00:27:10– Avec autant de différences idéologiques.
00:27:12– Je me souviens au début des années Mitterrand,
00:27:14cette opposition entre Gaston Defer, ministre de l'Intérieur,
00:27:17et Robert Badinter, garde de saut.
00:27:19Il y avait ces tensions-là qui existaient.
00:27:22On l'a connu sur d'autres gouvernements.
00:27:24On l'a vu sur les gouvernements précédents,
00:27:26entre Gérald Darmanin et Dupont-Moretti.
00:27:29Il y a des moments donnés, ça n'a pas été non plus très fluide.
00:27:32Bon, voilà.
00:27:33Chacun sont sur leur secteur d'activité.
00:27:36Bon, donc ça continuera.
00:27:39Là, effectivement, ce sont deux personnalités différentes.
00:27:42Il y aura sûrement des tensions.
00:27:44Mais chacun aura sa place.
00:27:46Je fais confiance, moi, à Didier Migaud,
00:27:48pour défendre les valeurs qui sont les siennes, qui sont les miennes.
00:27:53Et rappeler qu'effectivement, dans notre pays,
00:27:56qui est un état de droit, qui est le pays des droits de l'homme,
00:27:59on ne fait pas non plus n'importe quoi.
00:28:01Je rappelle que Didier Migaud avait voté,
00:28:03quand il était député, la suppression du délit de solidarité
00:28:06qui visait à pénaliser ceux qui aidaient les migrants.
00:28:10Retailleau, lui, est sur une ligne très dure
00:28:13vis-à-vis de l'immigration illégale, notamment.
00:28:16Il y a d'ailleurs déjà eu une première passe d'armes,
00:28:18pratiquement le lendemain de leur nomination, entre les deux.
00:28:21Retailleau demandait au garde des Sceaux une justice plus ferme.
00:28:24Et Didier Migaud lui a répondu que la justice était
00:28:27et devait rester indépendante.
00:28:30Oui, c'est la loi, c'est comme ça.
00:28:32C'est la séparation des pouvoirs entre l'exécutif,
00:28:34le législatif et le judiciaire.
00:28:36C'est bien de le rappeler.
00:28:38Bon, ça semble quand même un peu mal parti pour ce gouvernement.
00:28:41Mais bon, vous êtes optimiste, on verra dans les semaines.
00:28:43En nature, voilà.
00:28:45Mais surtout, je veux que notre pays fonctionne.
00:28:47C'est comme ça important.
00:28:49Qu'est-ce qui compte pour d'autres pays ?
00:28:51C'est le chaos ou c'est l'intérêt général ?
00:28:53On verra si le duo, ne serait-ce que celui-là, arrive à fonctionner.
00:28:57C'est quand même mal parti pour Michel Barnier,
00:29:00qui est aujourd'hui le Premier ministre le plus impopulaire
00:29:03depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République,
00:29:06si on en croit les sondages qui ont été publiés juste après sa nomination.
00:29:1039% d'opinion favorable.
00:29:12Mais bon, vu le contexte, on ne pouvait pas imaginer un raz-de-marée.
00:29:15Mais il a aussi fait quelques impairs.
00:29:17Notamment, il a oublié de nommer un ministre du handicap
00:29:20alors qu'on sort des Jeux paralympiques
00:29:22et qu'Emmanuel Macron l'avait fait une cause importante ces dernières années.
00:29:26C'est une réaction que nous avons eue.
00:29:28Notre groupe au Sénat s'est réuni la semaine dernière
00:29:30suite à l'annonce de ce gouvernement.
00:29:32Et c'est ce qui est ressorti tout de suite.
00:29:34Comment ça se fait ?
00:29:36Les personnes handicapées ont été oubliées.
00:29:38En plus, après les Jeux paralympiques,
00:29:40qui ont été un beau moment,
00:29:43je trouve qu'au-delà des médailles qu'on a pu obtenir,
00:29:46quand on a vu tous ces athlètes,
00:29:48cette volonté, je pense notamment à celle qui a gagné
00:29:51la médaille d'or sur la Boscia, Aurélie Aubert,
00:29:55quelle leçon elle a donnée pour un grand nombre de citoyens français.
00:30:00Donc effectivement, c'est quand même dommage que derrière,
00:30:03il n'y ait pas une forme de continuité et de reconnaissance
00:30:06vis-à-vis de ce secteur-là.
00:30:08Bon, je pense que la bourde va être attrapée.
00:30:11– On devrait avoir une ministre, a priori, du handicap
00:30:14dans les jours qui viennent.
00:30:16Au moment où on organise cette émission, en tout cas,
00:30:18elle n'est pas nommée.
00:30:20Vous le voyez passer les fêtes, ce gouvernement ?
00:30:23Sincèrement ?
00:30:25Est-ce qu'en janvier 2025, on aura encore ce gouvernement en place ?
00:30:29– Vous savez, la vie politique est tellement compliquée.
00:30:32Qu'est-ce qui peut se passer d'ici là ?
00:30:35Si le budget, si ce gouvernement passe l'épreuve du budget,
00:30:39ça sera déjà une belle étape de franchie.
00:30:42Après, j'ai la faiblesse de penser qu'on ne va pas mettre à l'ordre du jour
00:30:46des projets de loi ou des propositions de loi
00:30:50qui vont créer des frictions,
00:30:52qui vont tendre les familles politiques.
00:30:56– En tout cas, ce sont les parlementaires
00:30:58qui vont décider de l'avenir et de la durée de vie de ce gouvernement.
00:31:02On devrait avoir rapidement le dépôt d'une motion de censure.
00:31:05Vous avez évoqué François Hollande,
00:31:07qui est favorable d'entrée à censurer ce gouvernement.
00:31:10C'est le 1er octobre.
00:31:12En cas de dépôt de motion de censure,
00:31:14le Sénat aura lui aussi, comme l'Assemblée nationale, son mot à dire ?
00:31:17– Non, sur les motions de censure,
00:31:19c'est une règle qui n'appartient qu'à l'Assemblée nationale.
00:31:22Le Sénat ne se prononce jamais sur les motions de censure.
00:31:24– Non, vous n'aurez pas…
00:31:26– Un cas de conscience.
00:31:27– Voilà, un cas de conscience à gérer.
00:31:29Si jamais, et ce n'est pas une hypothèse impossible,
00:31:33la censure était votée par l'Assemblée nationale,
00:31:36est-ce que ça impliquerait une démission d'Emmanuel Macron ?
00:31:40Même si légalement, ce n'est pas le cas,
00:31:42mais de manière politique, qu'est-ce qu'il pourrait faire d'autre ?
00:31:46– Nommer un nouveau gouvernement, c'est la règle.
00:31:49Un gouvernement tombe, il en est nommé un autre.
00:31:53Il ne faut pas fragiliser, au-delà de la personne d'Emmanuel Macron,
00:31:56certains sont contre, qu'on soit pour ou contre,
00:31:59il faut protéger la fonction de Président de la République.
00:32:01C'est quand même le garant de nos institutions dans notre pays.
00:32:05On ne peut pas jouer avec ça.
00:32:07Donc il a été élu, il a été réélu, il doit faire son mandat.
00:32:12– Même dans votre camp, il y en a qui jouent un peu avec ça.
00:32:16Édouard Philippe a annoncé qu'il était candidat à la présidentielle.
00:32:21On sous-entend derrière cette candidature
00:32:24qu'il l'est, même dans l'éventualité où Emmanuel Macron…
00:32:27– C'est vous qui interprétez, c'est vous qui sous-entendez.
00:32:30– Vous n'êtes pas assez observateur de la vie politique
00:32:32pour savoir qu'il n'a pas fait ça de façon innocente à ce moment-là, Édouard Philippe.
00:32:36– J'ai regretté qu'il le fasse d'ailleurs.
00:32:38Je trouvais que c'était un peu prématuré, surtout dans cette période-là.
00:32:42Voilà, je fais partie de celles et ceux qui pensent que c'était un peu prématuré.
00:32:47C'est le problème de notre système politique français.
00:32:50À peine une élection se termine, qu'on pense déjà à la suivante.
00:32:55Et je dirais que ça endommage un petit peu le fonctionnement de nos institutions.
00:33:01Ça empêche souvent de bien réformer notre pays.
00:33:04On sait que notre pays a besoin de grandes réformes.
00:33:07Bon, j'ai regretté cette annonce, c'est clair.
00:33:11– Vous qui connaissez quand même bien Emmanuel Macron,
00:33:14vous le voyez démissionner avant la fin de son mandat ?
00:33:17– Pas du tout, pas du tout.
00:33:20– Pas le mieux à être clair.
00:33:22– Pas du tout, connaissant sa personnalité, son caractère et autres.
00:33:28On connaît aussi son habileté politique, sa faculté à savoir rebondir
00:33:34quand il y a des crises dans notre pays.
00:33:36Souvenez-vous de la crise des gilets jaunes, la crise agricole,
00:33:40un peu la crise politique que l'on vient de connaître aussi,
00:33:44avec cette difficulté à trouver un Premier ministre pouvant faire un minimum de consensus.
00:33:51Donc je lui fais confiance pour cela, pour continuer à bien terminer son mandat.
00:33:55– Alors s'il ne démissionne pas, il peut par contre être destitué.
00:33:58Il y a une procédure de destitution qui a été lancée par la gauche,
00:34:04et la France insoumise notamment,
00:34:05qui a été validée par le bureau de l'Assemblée nationale.
00:34:08On a appris cette semaine que c'est un député iséraux,
00:34:11Jérémy Jordanoff, qui va être le rapporteur de la proposition de résolution
00:34:15visant à engager une procédure de destitution.
00:34:18Il y a peu de chance qu'elle aboutisse, lui-même d'ailleurs en est conscient,
00:34:22mais c'est quand même un acte qui va occuper les deux assemblées pendant quelques semaines.
00:34:28– C'est du spectacle politique, c'est de la popole comme on dit,
00:34:32et ce n'est pas ce dont notre pays a besoin en ce moment.
00:34:35Comme vous l'avez dit, il ne saura pas destituer le Président de la République, c'est impossible.
00:34:39Donc effectivement, vous allez beaucoup vous exciter,
00:34:44permettez-moi l'expression, sur ce sujet-là, sur ce dossier-là,
00:34:47pendant 15 jours, et puis pendant ce temps,
00:34:49on ne parle pas d'autre chose plus importante pour notre pays.
00:34:52Voilà, c'est un peu le mal français, le mal de notre vie politique,
00:34:56de nos hommes politiques, qui pensent plus à faire du spectacle au cas où.
00:35:01Alors je vois bien, on voit aujourd'hui le mal que fait,
00:35:04dans notre vie démocratique, la France insoumise,
00:35:07au-delà des propos outranciers en continu qu'ils prononcent à l'Assemblée nationale,
00:35:13de cette volonté, un petit peu, permettez-moi l'expression,
00:35:16de bordéliser la vie politique.
00:35:19Cette initiative s'inscrit dans cela, et c'est dommage,
00:35:23parce que ce n'est pas ce dont on a besoin.
00:35:25Je ne suis pas sûr que c'est ce que souhaitent les Français non plus.
00:35:28Alors Didier Rimbaud, il y a un personnage dont on n'a pas encore parlé,
00:35:30mais qui est revenu au centre du jeu,
00:35:33qui est devenu d'ailleurs un peu le maître des horloges,
00:35:35c'est Marine Le Pen.
00:35:37Depuis la désolution, Emmanuel Macron l'a clairement remis dans le game,
00:35:41comme on dit.
00:35:42Je vais vous faire réécouter un extrait d'un discours d'Emmanuel Macron.
00:35:45Vous allez reconnaître tout de suite le moment.
00:35:47Ce n'est pas si vieux, c'était lors de son investiture en 2022.
00:35:50Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi,
00:35:56non pour soutenir les idées que je porte,
00:36:00mais pour faire barrage à celle de l'extrême droite.
00:36:07Et je veux ici les remercier,
00:36:12et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir.
00:36:18Je suis dépositaire de leur sens du devoir,
00:36:22de leur attachement à la République,
00:36:25et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines.
00:36:30Les images, elles restent.
00:36:32Ça fait mal d'écouter Emmanuel Macron, ça n'a que deux ans.
00:36:35Au moment où il prononce ce discours,
00:36:37le Rennes ne dispose que de six députés à l'Assemblée nationale,
00:36:40deux ans plus tard, il représente le premier groupe le plus important,
00:36:43avec plus de 140 postes.
00:36:46Il a échoué là, clairement.
00:36:48On a échoué tous.
00:36:50Parce que je pense qu'on n'a pas su convaincre aussi les Français
00:36:56du mal que pouvait représenter aujourd'hui le Rassemblement national.
00:37:00Ses idées, ses valeurs, ses propositions,
00:37:04y compris ses propositions économiques et sociales,
00:37:07qui entraîneraient une régression.
00:37:10Voilà, c'est un combat de tous les jours,
00:37:13il va falloir l'intensifier,
00:37:15il va falloir aussi prendre des initiatives
00:37:18pour qu'un grand nombre de Français s'y retrouvent,
00:37:21reprennent confiance,
00:37:23et se rendent compte qu'effectivement,
00:37:26les solutions proposées par le RN ne correspondent pas à leurs aspirations,
00:37:30qui seraient d'ailleurs sûrement celles et ceux aujourd'hui
00:37:33qui votent pour ce mouvement-là,
00:37:35qui seraient sûrement les premières victimes
00:37:37dans l'hypothèse d'un gouvernement RN.
00:37:40– Je sais que vous n'avez pas envie de lui dire du mal,
00:37:43mais c'est quand même Emmanuel Macron
00:37:45qui porte la responsabilité principale de cet échec aujourd'hui.
00:37:52En dissolvant, vous louiez son habileté politique
00:37:56quand il dissout l'Assemblée nationale au mois de juin,
00:37:59il sait très bien que ça va renforcer le RN,
00:38:02il n'y avait pas d'autre perspective.
00:38:04C'est votre avis ?
00:38:06– Oui, effectivement, aujourd'hui,
00:38:08se retrouver avec plus de 100 députés RN à l'Assemblée,
00:38:12oui, je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt,
00:38:16on voit bien la responsabilité,
00:38:18mais enfin bon, il n'a pas créé le RN non plus.
00:38:20Et les problèmes qui n'ont pas été réglés aujourd'hui,
00:38:24celles et ceux qui étaient avant lui n'ont pas su le faire.
00:38:27On sait qu'il y a des sujets latents, récurrents,
00:38:30qui remontent à 30, 40 ans en arrière.
00:38:34Voilà, on n'a pas suffisamment encore réparé notre pays
00:38:39et on se retrouve avec ce type de résultats.
00:38:43Je pense que le président de la République,
00:38:46ça doit le déchirer effectivement de voir ça aujourd'hui.
00:38:49Et je peux vous dire que s'il a une préoccupation majeure,
00:38:53c'est que la prochaine présidentielle,
00:38:55c'est de ne pas passer le témoin à Marine Le Pen.
00:38:58– Alors, s'il ne veut pas passer le témoin à Marine Le Pen,
00:39:01il faudra que quelqu'un d'autre reprenne le leadership
00:39:04dans le camp macroniste.
00:39:06On a parlé d'Édouard Philippe qui, dès cette rentrée,
00:39:09s'est positionné comme un candidat à la présidentielle de 2027.
00:39:14Vous en voyez d'autres dans votre camp
00:39:16qui pourraient avoir vos faveurs, Didier Rambeau ?
00:39:19– Ma préoccupation, c'est qu'il n'y ait pas un second tour
00:39:22Mélenchon-Le Pen.
00:39:25Ça veut donc dire qu'il faudra qu'il y ait un candidat
00:39:28de ce bloc central, de la droite républicaine
00:39:32jusqu'à la gauche social-démocrate, qui émerge.
00:39:36Donc à l'heure qu'il est, je ne le connais pas encore.
00:39:39– Il y en a un qui vient de se prononcer,
00:39:41qui a été Premier ministre, qui a tout le bagage
00:39:44pour revendiquer ce type de poste.
00:39:46Il ne vous convient pas ?
00:39:47– Il pourrait convenir, effectivement,
00:39:49mais vous pourrez comprendre qu'à l'heure qu'il est,
00:39:51ça me semble peut-être encore un peu prématuré.
00:39:53Moi, ma préoccupation, c'est que dans trois mois,
00:39:56il y ait un budget qui soit voté pour notre pays,
00:39:59c'est qu'il y ait un certain nombre de réformes qui soient engagées,
00:40:02c'est que le pouvoir d'achat s'améliore pour les Français,
00:40:05c'est que le chômage continue à baisser,
00:40:09c'est que nos services publics fonctionnent,
00:40:11c'est que notre santé qui souffre aujourd'hui,
00:40:13la désertification médicale des hôpitaux,
00:40:16c'est ça où je ne vais pas attendre dans deux ans et demi
00:40:18qu'il y ait un nouveau président de la publique.
00:40:20C'est le sujet sur lequel je souhaite me pencher maintenant.
00:40:22Nous verrons bien d'ici un an, d'ici un an et demi,
00:40:26celle ou celui qui sera en capacité d'éviter ce second tour
00:40:30dont je vous parlais il y a un instant.
00:40:32– Certains de ces sujets vont être abordés dès la semaine prochaine
00:40:34puisque c'est la rentrée parlementaire pour les députés comme les sédateurs,
00:40:37le 1er octobre, après un peu de vacances un peu plus longues que les scolaires.
00:40:42Mais bon, il va falloir pas mal d'énergie, je pense,
00:40:44pour gérer les prochains mois.
00:40:47On va parler très vite de l'abrogation de la réforme des retraites
00:40:51puisque le Rassemblement national a prévu de la proposer
00:40:54dès la fin du mois d'octobre dans ce qu'on appelle la niche parlementaire.
00:40:58Est-ce qu'il faut revenir sur cette loi et l'abroger ?
00:41:01– Non, très franchement non.
00:41:03Il faut avoir le courage, l'honnêteté de le dire.
00:41:06C'est économiquement et même socialement irresponsable de revenir sur cette loi.
00:41:10Personne n'y croit d'ailleurs, même ceux qui la proposent.
00:41:14Croire qu'on peut revenir à la retraite à 60 ans coûte 15 milliards d'euros.
00:41:19Quand on connaît l'état de nos finances publiques.
00:41:22Et en plus, on aggraverait le sujet pour les générations suivantes.
00:41:26Par contre, effectivement, je pense que cette loi a besoin d'être modulée,
00:41:29d'être améliorée.
00:41:31Je pense aux carrières pénibles notamment.
00:41:33Là, c'est sûr que c'est un sujet sur lequel il faut revenir.
00:41:37On ne reviendra pas à l'âge de départ.
00:41:39Par contre, il y a des modalités pour un certain nombre de professions
00:41:43qui méritent d'être revues.
00:41:46Je pense aussi aux pensions agricoles qui sont scandaleusement basses.
00:41:51Même si on les a beaucoup améliorées ces dernières années.
00:41:54Oui à l'amélioration, non à l'abrogation.
00:41:58On va beaucoup parler aussi dans cette rentrée parlementaire d'immigration.
00:42:03Michel Barnier a laissé entendre qu'il allait remettre le contrôle aux frontières
00:42:06comme c'est le cas par exemple en Allemagne.
00:42:09Bono Retailleau veut supprimer l'aide médicale d'État, l'AME,
00:42:14qui concerne à peu près 300 000 personnes en France.
00:42:18Oui, l'AME. Vous venez de voir une prise de position d'un grand nombre de médecins
00:42:22qui jugeraient cette suppression dangereuse en matière de santé publique
00:42:28pour notre pays.
00:42:30Mais ce n'est pas eux qui gouvernent Didier Rombaud, c'est Bruno Retailleau.
00:42:33Je vous fais un pari que cette décision ne sera jamais prise,
00:42:39de suppression de l'AME.
00:42:41Vous vous rappeliez que vous aviez voté contre la loi immigration
00:42:45qui a inclué ce type de mesures à l'époque.
00:42:50Vous seriez capable de faire sécession, comme on dit,
00:42:55si jamais ce type de proposition était en mesure de passer ?
00:42:58Écoutez, j'étais capable de le faire il y a quelques mois.
00:43:01Je ne vois pas pourquoi je ne serais pas capable de le faire aujourd'hui.
00:43:04Je suis dans une position aujourd'hui comme sénateur d'être libre et autonome.
00:43:07D'ailleurs, c'est un peu la position des sénateurs renaissants.
00:43:11Nous serons au Sénat libres et autonomes.
00:43:14Et donc, s'il y a une reprise de dispositions qui ont été censurées
00:43:22par le Conseil constitutionnel, je ne les voterai pas.
00:43:26Le message est passé.
00:43:28On verra ce débat qui risque d'être assez enflammé dans les assemblées
00:43:33s'il est remis sur le devant de l'actualité.
00:43:36On va finir cette émission en revenant sur notre territoire,
00:43:40l'actualité de la semaine en Isère.
00:43:43Il y a eu notamment cette évacuation d'un immeuble à Echirol, le Cara.
00:43:48On va voir quelques images de cet immeuble qui est squatté depuis des années
00:43:51par des dealers.
00:43:53L'évacuation a été ordonnée pour des raisons de sécurité.
00:43:55Mais on peut interpréter aussi ce recul des autorités face aux dealers.
00:44:05On va vider finalement les habitants de cet immeuble
00:44:08parce qu'on n'arrive pas à en faire partie, les dealers.
00:44:11– Alors, plus globalement, au-delà du problème d'Echirol,
00:44:14c'est le sujet de la drogue dans notre pays, des narcotrafiquants.
00:44:20Alors, je vais un petit peu travailler sur ce sujet-là
00:44:22puisqu'au Sénat, il y a eu une commission d'enquête parlementaire
00:44:25qui a ségé pendant plusieurs mois, qui a auditionné un très grand nombre d'acteurs,
00:44:30qui a sorti un énorme volume.
00:44:33On est à un point de bascule dans notre pays.
00:44:35Il faut savoir qu'en France, on a 3 000 points de deal.
00:44:39Donc, il faut arriver à résorber.
00:44:42Mais au-delà des points de deal, c'est un peu, je dirais,
00:44:45le haut de l'échelle sur lequel il faut taper.
00:44:51Il faut frapper au portefeuille.
00:44:53Alors, on a fait un certain nombre de propositions.
00:44:57Frapper au niveau du portefeuille des narcotrafiquants,
00:45:01faire des enquêtes patrimoniales,
00:45:03parce que c'est là quand on touche à l'argent, au patrimoine de ces gens-là,
00:45:09c'est peut-être là que ça va commencer à bouger.
00:45:12Et puis, il faut une coopération internationale beaucoup plus forte
00:45:15parce que ce n'est pas seulement un problème français.
00:45:17Parce que la drogue, vous savez d'où elle arrive, par nos ports, par nos aéroports.
00:45:22Je fais confiance aussi à la révolution de l'intelligence artificielle
00:45:26qui permet de mieux détecter effectivement les lieux de passage,
00:45:31les valises, les cargos, etc.
00:45:36Et puis aussi, il faut que chaque municipalité joue son rôle
00:45:41en termes de prévention, présence de police, de vidéosurveillance aussi,
00:45:45pour mieux voir un petit peu comment ces trafics s'opèrent.
00:45:49– Pour le coup, il y a des caméras de vidéosurveillance un peu partout,
00:45:52il y a une police municipale.
00:45:54L'immeuble est à 100 mètres du commissariat, en tout cas de la police municipale.
00:46:00La maire d'Échirol réclame depuis des années justement
00:46:03un commissariat de police nationale dans sa commune.
00:46:05Elle n'a jamais eu de retour, notamment de Gérald Darmanin.
00:46:09– En création de postes de policiers, il me semble qu'il y a eu quand même…
00:46:12– Oui, mais elle voulait être dans un commissariat de plein exercice
00:46:14dans la commune d'Échirol.
00:46:16Effectivement, il y a eu des renforts sur l'ensemble du département,
00:46:19mais pas forcément dédiés à Échirol.
00:46:22Mais plus largement, on a l'impression quand même
00:46:24qu'il y a une impuissance des pouvoirs publics à régler ce genre de problème
00:46:28depuis des années, voire des décennies.
00:46:31– Sachez que le problème des narcotrafiquants, c'est un sujet international,
00:46:36c'est une véritable mafia internationale.
00:46:38Donc il faut imaginer que ça ne peut pas se régler à l'image d'un seul pays.
00:46:43Même si chaque pays doit prendre sa part, mettre des moyens supplémentaires.
00:46:48Mais bon, je doute que la création d'un commissariat de police
00:46:54va régler le problème du trafic de drogue,
00:46:57parce que sinon vous allez le déplacer ailleurs.
00:46:59Donc voilà, on ne peut pas mettre un commissariat de police
00:47:01dans chaque quartier de notre pays.
00:47:05– Il y a certaines politiques qui ont des solutions alternatives,
00:47:09comme la légalisation du cannabis.
00:47:11Ça existe dans d'autres pays.
00:47:13Il y a 35 000 condamnations par an en France en 2023
00:47:17liées à ce trafic de cannabis.
00:47:19Essentiellement, ça laisserait pour eux du temps à la justice et à la police
00:47:23de traiter d'autres problèmes.
00:47:25Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:47:27– Je n'ai pas un avis tranché sur ce sujet-là.
00:47:30J'ai l'impression quand même qu'on se déplacerait un problème.
00:47:32Si ce n'est plus le cannabis, il va se déplacer sur des drogues plus dures,
00:47:35cocaïne, etc.
00:47:37– Ça toucherait peut-être moins de monde.
00:47:40– Voilà, je pense qu'effectivement, ça mérite un vrai débat dans notre pays,
00:47:45sur la question de la légalisation du cannabis.
00:47:48À l'heure qu'il est, l'honnêteté de vous dire, je n'ai pas une position tranchée.
00:47:53Je demande à affiner le sujet, à avoir des avis,
00:47:56à voir comment ça se passe dans les pays où ça a été permis.
00:48:01Est-ce que ça a vraiment réglé le problème ou pas ?
00:48:04– Je suis sûr que Bruno Rotaio sera enchanté de lancer ce sujet dans les débats.
00:48:08– Oui, oui, pour l'instant, il aime beaucoup les coups.
00:48:12On voit bien sa stratégie de caresser, dans le sens du poil, un certain électorat.
00:48:20Bon, maintenant, il est en action, voilà.
00:48:23– Alors, sur ce sujet, Eric Piolle lui est favorable à cette légalisation.
00:48:28Je vous propose de l'écouter.
00:48:29Le maire de Grenoble, sur le plateau de BFM, c'était il y a quelques jours.
00:48:32– L'explosion de la consommation de drogues, y compris dans vos milieux médiatiques,
00:48:36y compris dans les cabinets ministériels, y compris au Sénat,
00:48:39on l'a encore vu, partout dans la société française.
00:48:41– Il n'y a aucun milieu qui ne soit épargné, effectivement.
00:48:43– Le cannabis, la cocaïne, on ne prend pas en compte cette question de santé publique.
00:48:48– Alors, il était très remonté.
00:48:50– Très véhément, oui.
00:48:51J'espère que ce n'est pas pour cacher ce qu'il n'a pas fait comme maire, voilà.
00:48:54En termes de sécurité, de prévention, je pensais aux caméras de vidéosurveillance
00:48:59où, à un moment donné, il avait fait un petit peu de provocation
00:49:01en proposant au maire de Nice de lui vendre.
00:49:03Bon, voilà, pas sûr qu'à ce moment-là, il avait pris les bonnes orientations
00:49:06et les bonnes décisions.
00:49:07Donc, effectivement, aujourd'hui, écoutez, il est très véhément
00:49:09pour peut-être cacher ce qu'il n'a pas fait.
00:49:11– Alors, si j'en crois Éric Piolle, si j'ai pris cet extrait,
00:49:13c'est que, selon lui, la drogue circulerait aussi au sein du Sénat.
00:49:16Depuis 7 ans, vous en avez vu passer, Didier Rambeau ?
00:49:20– Alors, très franchement, droit dans les yeux, jamais.
00:49:23Je n'ai jamais vu ce type de trafic.
00:49:25Voilà, peut-être que je ne suis pas dans les bons endroits.
00:49:27Bon, voilà, je vois très bien à quoi vous faites allusion.
00:49:32– Ce n'est pas moi, c'est Éric Piolle qui, je pense, faisait allusion à ça.
00:49:35– Il y a un sénateur, effectivement, qui a mis le pied en touche,
00:49:40qui jouait le guériot pour ne pas le nommer.
00:49:43– J'ai même sa photo.
00:49:45– Pour ne pas le nommer.
00:49:46– Qui est revenu dans l'actualité cette semaine.
00:49:48– Comme dans toute collectivité, dans tout groupe humain,
00:49:50vous n'avez pas 100% de gens parfaits.
00:49:54Mais très franchement, non.
00:49:56Au Sénat, avant cette affaire guériot, 6 ans sénateur,
00:50:00je n'ai jamais eu de même déco que comme quoi…
00:50:04– Il ne vous a jamais proposé en entrant en séance…
00:50:06– Et encore moins proposé… Non, non, non, soyons sérieux.
00:50:09– Non, mais en tout cas, cette affaire a effectivement interpellé.
00:50:13Elle est sortie l'an dernier, en 2023.
00:50:16Vous étiez au Sénat depuis 6 ans.
00:50:17Joël Guériot, qui est député de la majorité présidentielle horizon,
00:50:21a été accusé d'avoir voulu droguer une députée pour la violer.
00:50:25Si on en reparle aujourd'hui, c'est que cette semaine,
00:50:28la justice a publié des révélations
00:50:32comme quoi il avait consulté dans les semaines précédentes cet acte
00:50:35des sites internet pour se renseigner sur la soumission chimique.
00:50:39Donc les taux se resserrent sur ce sénateur.
00:50:41Depuis un an, vous l'avez croisé au Sénat ?
00:50:44– Non, très franchement, depuis que cette affaire a été révélée,
00:50:47on ne l'a plus revue, et tant mieux d'ailleurs.
00:50:50Donc on ne l'a plus recroisé.
00:50:51Je ne le connaissais que très peu d'ailleurs, ce collègue sénateur.
00:50:54Et on ne l'a plus revu au Sénat.
00:50:56Il n'a plus siégé dans l'hémicycle
00:50:58et encore moins dans les commissions ou autres instances.
00:51:02– C'est un fait divers qui fait un drôlement écho.
00:51:04– Écho à l'affaire Pellicot, qui est une dramatique affaire
00:51:09qui a été, je pense, dans notre pays, un nombre de chocs
00:51:13pour reprendre le titre d'un magazine.
00:51:17Je salue cette femme très courageuse qui a accepté,
00:51:20y compris que son procès soit médiatisé,
00:51:23pour se rendre compte un petit peu des sujets,
00:51:28des violences sexuelles qui se posent.
00:51:31Déjà, le mouvement MeToo avait été une première prise de conscience.
00:51:34Je n'oublie pas non plus ce qu'on a appris sur l'abbé Pierre aussi,
00:51:38tout récemment.
00:51:40Je salue cette femme qui, je pense qu'au-delà de ce qui lui est arrivé,
00:51:48va créer aussi une prise de conscience dans notre pays.
00:51:54Enfin, on va peut-être aborder plus sereinement ces sujets,
00:51:57plus sérieusement ces sujets, il y aura moins de non-dits.
00:52:00– Une prise de conscience qui a du mal à infuser partout.
00:52:03Si je reviens sur cette affaire Guerriault, révélée en 2023,
00:52:06vous ne l'avez pas recroisée à l'Assemblée,
00:52:08mais il n'y avait eu aucune sanction.
00:52:10Gérard Larcher a simplement demandé sept semaines sa mise en retrait.
00:52:12Un an après, ça veut dire que la parole de cette députée
00:52:16qu'il accusait n'a pas été prise au sérieux pendant un an
00:52:19par le président du Sénat ?
00:52:21– Je ne veux pas juger le président du Sénat.
00:52:23Je ne sais pas juridiquement et concrètement
00:52:25ce que le président du Sénat pouvait faire par rapport à cette affaire.
00:52:29Ce n'est pas un juge, ce n'est pas un juge.
00:52:31– Oui, mais le jugement n'a pas eu lieu non plus aujourd'hui
00:52:33et pourtant là, maintenant, devant les nouvelles révélations,
00:52:35il se sent obligé de réagir.
00:52:37– Oui, il réagit, il lui demande de se mettre en retrait mais…
00:52:41– Il ne l'avait pas fait il y a un an.
00:52:45– Je pense qu'il y avait, comme on dit, peut-être la présomption d'innocence
00:52:50qui existe dans notre état de droit aussi.
00:52:52– Mais qui existe encore aujourd'hui, alors si on se bat là-dessus…
00:52:55– Mais je ne suis pas sûr, si je ne peux pas vous me poser une colle,
00:52:59je ne suis pas sûr que juridiquement il puisse faire autre chose
00:53:02que de lui demander de se mettre en retrait.
00:53:05– Dans l'actu de la semaine…
00:53:07– Ce n'est pas un juge, ce n'est pas un juge.
00:53:09– Non, non, bien sûr, mais j'étais étonné qu'il ne l'ait pas fait à l'époque
00:53:11et puis maintenant avec les nouvelles révélations,
00:53:13il n'y a rien de nouveau, il y est face.
00:53:16Une réaction, on va dire, plus rapide aurait pu être plus compréhensible
00:53:21dans l'état d'esprit aujourd'hui de prise de conscience que vous soulignez.
00:53:25– En disant tout cela, bien évidemment, je confirme ce qu'il a fait là,
00:53:28c'est abject ce collègue sénateur, enfin ce collègue, oui.
00:53:32– Oui, ça reste un collègue sénateur.
00:53:34– Et là, il ne faut pas l'appeler comme ça.
00:53:35– Il est encore élu.
00:53:36– Mais voilà, quelle image ça donne effectivement sur le sénat.
00:53:40Effectivement, dans les jours qu'on suivit, les semaines qu'on suivit,
00:53:43le nombre d'interpellations que j'ai eues, de colibés aussi,
00:53:46savoir si j'avais mon petit sachet, etc.
00:53:49Bon voilà, est-ce qu'il se passait au Sénat, est témoigné courant ?
00:53:53Non, non, très franchement, non.
00:53:55– On peut destituer un sénateur s'il ne démissionne pas ?
00:53:59C'est une procédure qui existe dans votre instance ?
00:54:01– Je ne crois pas, seule la justice peut intervenir.
00:54:06– Dans l'actu de la semaine, ça bouge aussi à Grenoble
00:54:09dans la perspective des municipales, Didier Rambeau.
00:54:12Si vous n'êtes pas élu grenoblois,
00:54:14j'imagine que vous suivez aussi ce qui se passe dans la capitale des Alpes.
00:54:17Alors après la création d'un premier collectif citoyen
00:54:20marqué à droite début septembre, un autre a vu le jour cette semaine.
00:54:23Il est constitué de l'ancienne socialiste Marie Jossala,
00:54:27de l'ancien député Renaissance Jean-Charles Collarois
00:54:31et puis d'un ancien collaborateur également parlementaire de Yannick Neder, LR.
00:54:36Qu'est-ce que vous en pensez de cette initiative ?
00:54:38– Vous avez raison de rappeler que je ne suis pas un élu grenoblois,
00:54:41mais je suis sénateur de l'ISER, donc sénateur de toutes les communes de l'ISER.
00:54:44– Et puis les élus grenois peuvent potentiellement voter pour vous
00:54:47au moment des élections.
00:54:48– Exactement, et ils sont très nombreux.
00:54:50Donc forcément je suis très intéressé par ce qui se passe sur Grenoble.
00:54:54Je pense que Grenoble a besoin d'une alternative.
00:54:56On sait que l'image de Grenoble est mauvaise, dans l'opinion,
00:54:59sur différents sujets, la sécurité, l'attractivité économique.
00:55:03– A raison ou pas selon vous ?
00:55:05– Oui je pense, oui je pense.
00:55:07Quand je vois des gens de ma commune qui me disent
00:55:10qu'ils doivent quitter la commune du Grand-Lens pour habiter ailleurs
00:55:14parce qu'ils habitent sur Grenoble, parce qu'ils travaillent sur Grenoble,
00:55:17ils ne veulent pas acheter sur Grenoble, ils veulent plutôt acheter
00:55:20même jusqu'à Voiron parce que la ville n'est plus attractive.
00:55:24Donc c'est un vrai sujet.
00:55:26Il faut effectivement que Grenoble retrouve ses lettres de noblesse.
00:55:32Donc je me réjouis qu'un certain nombre de citoyens grenoblois
00:55:36pensent à cette future échéance.
00:55:38Voilà, vous avez cité Desdons, je les connais bien.
00:55:40Donc ils habitent Grenoble, ils vivent Grenoble, ils sont compétents.
00:55:44Ben écoutez, qu'ils fassent leur travail, effectivement,
00:55:47de commencer à réfléchir, à trouver une alternative à l'actuelle municipalité.
00:55:52– Jean-Jacques Collaroy, c'est peut-être celui que vous connaissez le mieux
00:55:55puisqu'il était encore élu député Renaissance il y a quelques années
00:55:59sur le canton de Saint-Martin.
00:56:01Il a d'ailleurs essayé de se représenter aux législatives en juillet,
00:56:05mais il a été battu.
00:56:07On sait que dans le même camp politique, dans votre famille politique,
00:56:09il y avait Olivier Véran aussi,
00:56:11qui réfléchissait à une éventuelle candidature à Grenoble.
00:56:15Alors visiblement, il n'est pas du tout impliqué dans ce collectif.
00:56:19Émilie Chalas non plus, l'ancienne tête de liste Renaissance
00:56:23au municipal à Grenoble, qui elle aussi a été députée de Grenoble.
00:56:28Alors regarde avec bienveillance, mais n'est pas intégrée là-dedans.
00:56:31Ça veut dire qu'au sein même des élus Grenoblois Renaissance
00:56:36ou des anciens élus, il y a déjà des dissensions
00:56:39alors qu'on essaye de rassembler plus largement ?
00:56:41– Mais à un moment, qu'il y ait des initiatives diverses et variées
00:56:44qui sont en train de naître, tant mieux.
00:56:46Ça montre qu'il y a un grand nombre de citoyens
00:56:48qui s'intéressent au devenir de cette ville.
00:56:50Mais c'est clair qu'à un moment donné, il faudra se rassembler.
00:56:53Donc il faudrait…
00:56:55Vous avez cité un certain nombre de personnalités,
00:56:57ça montre qu'il y a un potentiel sur Grenoble.
00:57:00Et à un moment donné, il faudra se retrouver
00:57:02pour créer une alternative.
00:57:04C'est ce que je demanderais à toutes ces personnes-là.
00:57:09Parce que sinon, ça partira à l'échec.
00:57:12Ou alors ça sera le retour d'un ancien élu
00:57:16qui, comme vous le savez, a été condamné en son temps.
00:57:19– Carignan, qui lui non plus ne cache pas
00:57:21qu'il sera tête de liste au municipal.
00:57:24C'est Émilie Chalas dans votre camp à Renaissance,
00:57:27au Parti de Renaissance, qui est la plus légitime
00:57:29à mener la liste aux prochaines municipales à Grenoble ?
00:57:33– Tout adhérent de Renaissance est habitant de Grenoble,
00:57:37intéressé par Grenoble à la légitimité.
00:57:39Bon après, je ne sais pas quelle est aujourd'hui
00:57:41la volonté d'Émilie Chalas.
00:57:43Elle a mené un combat honorable il y a moins de 6 ans.
00:57:47Si elle a envie de continuer à s'investir,
00:57:49elle aura bien évidemment toute sa place.
00:57:51– En tête de liste ?
00:57:52– Ou à notre place, je ne sais pas.
00:57:54Peut-être, voilà.
00:57:55Mais ça je veux dire, il faut que toutes celles et ceux
00:57:59qui aujourd'hui travaillent sur Grenoble,
00:58:01à une alternative, à un moment donné,
00:58:04devront se parler, se mettre d'accord.
00:58:08Je ne vais pas, d'ores et déjà, annoncer un nom,
00:58:11une tête de liste qui pourrait bloquer d'autres initiatives
00:58:16ou entraîner des dissidences ou une multiplication de listes
00:58:20qui porteraient préjudice à ce renouvellement.
00:58:23Ça me paraît un peu prématuré de déjà donner un nom.
00:58:25Par contre, tous les noms que vous dites citer,
00:58:27c'est évident qu'ils ont leur mot à dire
00:58:29et qu'ils auront leur place dans un futur rassemblement.
00:58:32– En tout cas, effectivement, pour l'instant,
00:58:34même si ce ne sont pas encore des listes clairement établies,
00:58:36il y a des collectifs qui se montent.
00:58:38On sent que l'union ne va pas être aussi simple que ça.
00:58:41Une heure avant la présentation de ce collectif
00:58:44dans lequel on retrouve Jean-Charles Collarois,
00:58:46l'ancien député Renaissance,
00:58:48il y avait Pascal Cloer qui réunissait l'opposition de gauche
00:58:53à la mairie de Grenoble pour créer également un nouveau groupe
00:58:56avec l'ambition de porter sa candidature au municipal à Grenoble,
00:59:00même si effectivement, comme vous, ils ne vont pas vouloir donner de nom,
00:59:03ils vont dire on est d'abord sur le programme, sur le collectif, etc.
00:59:06Mais une campagne municipale, vous le savez,
00:59:08vous avez été maire, Didier Rambeau,
00:59:10et notamment dans une grande ville,
00:59:11elle s'incarne sur une personnalité en priorité.
00:59:14Elle devra s'imposer, voilà.
00:59:17Laissons les choses se faire très calmement,
00:59:22elle s'imposera d'elle-même cette personnalité.
00:59:25Par contre, ce dont je suis sûr,
00:59:27c'est que tous ces groupes dont vous venez de parler,
00:59:29s'ils partent séparément, c'est l'échec assuré.
00:59:31On verra, c'est dans 18 mois les municipales,
00:59:34c'est normalement la prochaine échéance,
00:59:36à moins qu'en septembre de l'année prochaine,
00:59:38on reparte pour des législatives.
00:59:40Là, légalement, on pourra dissoudre l'Assemblée nationale
00:59:43et repartir.
00:59:44A votre avis, c'est une hypothèse
00:59:46qui tient la corde aujourd'hui ?
00:59:48On en parle beaucoup, effectivement.
00:59:50Oui, on en parle beaucoup.
00:59:53Il y aura peut-être un changement
00:59:55de mode de scrutin d'ici là, aussi.
00:59:58Vous pensez que l'Assemblée nationale est armée
01:00:00pour valider un changement de mode de scrutin
01:00:02dans les mois qui viennent ?
01:00:04Il me semble que j'entends pratiquement
01:00:06dans toutes les familles politiques
01:00:07une volonté de passer à la proportionnelle.
01:00:10Voilà, donc ça change la donne.
01:00:12Ce serait une bonne idée, selon vous,
01:00:14ce type de scrutin ?
01:00:15Alors, je vais vous dire, j'ai été très longtemps hostile
01:00:17parce que je croyais beaucoup au scrutin majoritaire
01:00:19qui permettait de dégager des majorités stables,
01:00:22fortes.
01:00:23Ce n'est plus le cas aujourd'hui,
01:00:24compte tenu que la vie politique,
01:00:26on est allé vers une tripartition de la vie politique,
01:00:29une gauche radicale, une droite dure,
01:00:32et un bloc central.
01:00:34Donc, trois grands blocs qui dominent notre pays,
01:00:36politiquement.
01:00:37Donc, il faut aller sûrement vers la proportionnelle
01:00:39et après, il faudra qu'il y ait...
01:00:41D'ailleurs, je pense que le mode de scrutin proportionnel
01:00:46facilitera des échanges, des compromis
01:00:49en amont des élections,
01:00:51permettra à des familles politiques
01:00:53de se mettre d'accord, comme en Allemagne, par exemple.
01:00:56Très bien.
01:00:57On a vu que le scrutin majoritaire
01:00:59n'évitait pas de se retrouver
01:01:01avec une assemblée ingouvernable.
01:01:03On peut la présenter comme ça.
01:01:05Merci Didier Rambaud d'avoir participé à cette émission.
01:01:08Il vous reste une mission,
01:01:09c'est de poser une question
01:01:10à notre prochaine invitée,
01:01:11que vous connaissez bien également,
01:01:13puisqu'elle aussi, elle a été proche de Didier Migaud.
01:01:17C'est celle qui la remplace
01:01:18sur la 4e circonscription de l'Isère,
01:01:20un député socialiste, Marie-Noëlle Battistel.
01:01:24Bonjour Marie-Noëlle Battistel.
01:01:26Je lui confirme que j'ai toujours de respect
01:01:28vis-à-vis de sa personne,
01:01:29que j'ai toujours plaisir à travailler avec elle
01:01:31sur un certain nombre de dossiers.
01:01:32Je pense notamment au dossier de l'Alpe-du-Grand-Serre.
01:01:35Néanmoins, je la ramène à ses fonctions nationales.
01:01:39Et lui demander, très franchement,
01:01:42est-ce qu'elle peut continuer à travailler
01:01:45et à soutenir les élus de la France insoumise,
01:01:47qui n'ont que pour seule ambition
01:01:49de créer le chaos dans notre pays,
01:01:52de bordéliser la vie parlementaire.
01:01:56Je souhaiterais qu'elle me réponde
01:01:57très franchement à cette question.
01:01:59A très bientôt.
01:02:00Merci Didier Rambaud.
01:02:01Il vous rencontrera la semaine prochaine
01:02:02sur le plateau du QG politique.
01:02:04Vous pouvez d'ailleurs retrouver
01:02:05l'intégralité de nos émissions
01:02:08sur le site telegram.net.
01:02:10Merci.

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