• l’année dernière
En plein débat sur la loi immigration, le sénateur de l'Isère Didier Rambaud est invité à commenter l'actualité politique de la semaine.

Category

📺
TV
Transcription
00:00 (Générique)
00:17 -Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG politique
00:20 de Télégrenoble, 45 minutes en tête à tête,
00:23 chaque semaine, avec un élu du territoire
00:25 dont les décisions peuvent impacter
00:27 votre vie quotidienne. Je reçois Didier Rambaud.
00:30 -Bonjour, Thibault Leduc.
00:32 -Bienvenue. Vous êtes sénateur de l'ISER depuis 2017.
00:35 Vous faites partie de la majorité présidentielle
00:38 d'Emmanuel Macron. Après avoir été membre
00:41 du Parti socialiste, en tant que conseiller départemental,
00:44 vous restez un homme de gauche, Didier Rambaud.
00:47 Une gauche qui vous a rendu service, fin septembre,
00:50 pour le scrutin des sénatoriales. Sur le papier,
00:53 votre réélection n'était pas forcément acquise.
00:55 Vous avez perdu des voix entre votre première élection en 2017
00:59 et le scrutin de 2023, de 413 à 377 voix.
01:03 Mais vous avez maintenu votre poste.
01:06 Certains ont attribué ça à la multiplication
01:09 des listes à gauche, qui a favorisé votre élection,
01:13 qui joue avec un calcul un peu particulier
01:16 pour les sénatoriales.
01:17 -D'abord, j'ose espérer que cette élection,
01:20 je la dois aussi un peu à moi-même.
01:22 Après six années de travail intensif
01:25 tant au Sénat que sur le terrain,
01:28 les grands électeurs, j'espère, ont reconnu un petit peu ce travail.
01:33 Bon, je passe l'oreille.
01:35 J'étais bien conscient que ça allait être une élection
01:38 très difficile quand on appartient à la majorité présidentielle.
01:41 De plus en plus, on constate que malheureusement,
01:44 il y a l'effet contrebalancé.
01:46 Je n'avais pas le vent dans le dos, comme on dit,
01:49 pour utiliser une métaphore sportive.
01:51 Tant la droite que la gauche, depuis quelques mois,
01:54 ont fait un siège.
01:55 Bon, écoutez, on a remis un petit peu les pendules à l'heure.
01:58 Quant à savoir si la division de la gauche m'a porté chance ou pas,
02:02 je ne sais pas, il faudrait...
02:04 On aurait été dans un autre cas de figure.
02:06 Je pense que les voix de la liste Brognier-Ferrari,
02:09 quelque part, si elle n'avait pas existé,
02:12 se seraient réparties entre celles de Guillaume Gontard
02:15 et de moi-même.
02:16 Donc, à la sortie, bon, on serait fait peut-être 2-2-1,
02:19 effectivement, 2 LR, 2 gauche,
02:21 et le 5e siège de la majorité présidentielle.
02:23 En tout cas, je suis là devant vous, aujourd'hui.
02:26 – Et puis, c'est les LR qui ont effectivement hérité
02:29 d'un 3e siège.
02:30 Les 4 sortants, finalement, ont été reconduits.
02:33 Il n'y en a qu'un qu'on n'a pas retrouvé, mais c'était normal,
02:36 il avait décidé de ne pas se représenter, c'est André Vallini.
02:40 Ça marque la fin de sa carrière nationale,
02:42 il reste élu au département de l'ISER.
02:44 67 ans, c'est jeune, finalement, pour arrêter une carrière au Sénat.
02:48 C'était une tradition, effectivement, qu'on y rentrait plutôt assez vieux
02:52 et en ressortait encore plus vieux.
02:54 Ça s'est beaucoup rajeuni depuis une dizaine d'années,
02:57 beaucoup féminisé, aussi.
02:59 Je pense qu'André Vallini a une longue carrière,
03:01 derrière lui, étant sous-plante locale, que nationale,
03:04 il a été aussi député avant d'être sénateur, il était ministre.
03:08 Je pense qu'il était à un tournant, il avait envie de faire autre chose.
03:11 – Vous parlez de la féminisation et du rajeunissement,
03:14 pourtant, Gérard Larcher a été reconduit à la présidence du Sénat
03:18 il y a 14 ans, il est entré au Sénat en 1986, il y a 37 ans,
03:21 pour donner un nouveau souffle à cette Assemblée.
03:24 En tout cas, c'est une image qui n'est pas forcément en phase
03:27 avec les attentes aujourd'hui des citoyens ?
03:30 – Oui, c'est possible.
03:32 Enfin bon, c'est la majorité sénatoriale qui désigne son candidat,
03:36 voilà, no comment.
03:38 – Bon, effectivement, votre courant est loin,
03:41 très loin d'être majoritaire au Sénat, le courant d'Emmanuel Macron.
03:45 Si je me base sur les résultats du premier tour de la présidentielle l'an dernier,
03:49 3 Français sur 4 ont voté soit pour Emmanuel Macron,
03:52 soit pour Jean-Luc Mélenchon, soit pour Marine Le Pen,
03:54 ça représente exactement 73%.
03:57 Pour être précis, est-ce que vous savez combien ces 3 forces politiques
04:00 pèsent au Sénat ?
04:02 – Oh, très franchement, ça ne doit pas être très haut,
04:05 j'ose pas vous dire moins de 10%, mais pas loin.
04:08 Voilà, je rappelle que l'élection sénatoriale est une élection très particulière,
04:13 c'est la représentation des territoires, des collectivités locales.
04:16 On connaît les rapports de forces politiques au sein de nos communes,
04:19 de nos départements, donc fatalement,
04:22 ça entraîne mécaniquement des élus d'une certaine tendance.
04:28 Mais d'où l'importance, effectivement, c'était important,
04:31 à mon avis, pour le département de l'Isère,
04:33 d'avoir sur les 5 sénateurs au moins quelqu'un
04:36 qui appartient à la majorité présidentielle,
04:39 dans le cadre de l'équipe des forces.
04:40 Et puis bon, compte tenu de ce qu'est aujourd'hui le département de l'Isère,
04:42 qui est quand même un grand département,
04:44 de ne pas avoir un sénateur majorité présidentielle,
04:47 ça aurait été un petit peu anachronique.
04:48 – 7% !
04:49 – Oui, oui, j'en étais pas très loin.
04:51 – Vous aviez bien l'ordre de grandeur des choses.
04:54 Bon, ça dit quand même le décalage qu'il peut y avoir
04:58 entre le Sénat et les Français, en tout cas,
05:00 si on se base sur ces rapports de forces.
05:03 – Encore une fois, c'est un mode de représentation très particulier,
05:06 le Sénat n'a pas pour vocation à représenter tous les Français,
05:11 mais de représenter les élus.
05:13 Bon, voilà, et on connaît les rapports de forces aujourd'hui.
05:16 – Vous étiez il y a quelques jours, Didier Rambaud,
05:18 dans les rues de Grenoble, pour marcher aux côtés d'autres élus iséraux,
05:21 de tous bords confondus contre l'antisémitisme,
05:24 on en voit quelques images.
05:26 Une marche à laquelle n'a pas participé la France Insoumise,
05:29 qui ne voulait pas officiellement se mêler aux élus du RN.
05:32 Le président Macron n'a pas non plus participé à ce mouvement,
05:36 estimé qu'il voulait préserver l'unité du pays.
05:40 Il a eu peur de heurter certains musulmans,
05:43 défilant contre l'antisémitisme ?
05:45 Vous avez compris sa décision ?
05:47 – C'était quelque chose d'insoluble à régler,
05:51 bon, quand même le président de la République,
05:53 il est au-dessus quand même, il a de la hauteur,
05:56 donc on sait que notre société, elle est fracturée,
05:59 effectivement, vous venez de le dire, à travers différents courants.
06:03 Bon, voilà, moi je respecte sa décision,
06:06 de toute façon, il serait venu, on aurait dit qu'il était là
06:08 pour faire un coup de com', il n'est pas là, et bien on lui reproche.
06:12 Bon, c'était une manifestation, effectivement, pour la République,
06:15 contre l'antisémitisme et toutes les formes de racisme,
06:18 contre toutes les formes de racisme et de haine.
06:22 – On a vu sur ces images à Grenoble,
06:24 qu'il y avait beaucoup d'élus en écharpe,
06:26 par contre, il y avait peu de jeunes dans ce rassemblement,
06:29 quelques milliers de personnes ont défilé dans les rues de Grenoble,
06:32 ça vous a interpellé ?
06:33 – Oui, ça a été pour moi, peut-être, la mauvaise surprise,
06:38 je dirais une manifestation très institutionnelle,
06:43 beaucoup d'élus locaux, des corps constitués,
06:46 certes, aussi la communauté juive importante,
06:50 mais pas de jeunes, pas de diversité,
06:52 et quelque part, ça doit nous interpeller.
06:55 – Alors les jeunes, on les retrouve plutôt,
06:58 quand il s'agit de manifester, dans le camp d'en face,
07:00 comme chaque samedi, depuis plus d'un mois,
07:02 des manifestations sont organisées à Grenoble pour réclamer
07:04 le cessez-le-feu immédiat et l'arrêt des bombardements israéliens
07:07 sur la bande de Gaza, une mobilisation qui monte en puissance,
07:09 ils étaient quelques dizaines au début,
07:11 et ce week-end, pour le sixième rassemblement,
07:15 la police a dénombré 1300 manifestants dans les rues de Grenoble,
07:18 les organisateurs estiment à 3000, qu'est-ce que ça vous inspire ?
07:23 – Sur une ville comme Grenoble, je dirais, je ne suis pas très surpris,
07:27 on connaît un petit peu l'importance de ce mouvement,
07:31 que je dirais, islamo-gauchiste, beaucoup d'étudiants,
07:36 une diversité, beaucoup de communautés étrangères présentes sur le territoire,
07:42 donc il ne faut pas être surpris, mais néanmoins,
07:45 ça montre aussi quand même une certaine fracture,
07:48 il y a besoin de se parler, d'être côte à côte,
07:52 je prône effectivement, je ne suis pas pro-israélien,
07:56 par contre oui, je dis qu'Israël a droit de pouvoir vivre en sécurité,
08:02 et les Palestiniens doivent pouvoir aussi avoir un État,
08:05 donc est-ce qu'un jour ou l'autre, on arrivera effectivement à se côte à côte ?
08:10 Bon, depuis des années, on l'attend, je l'espère,
08:14 et c'est sur quoi il faut se battre, voilà.
08:17 J'aimerais qu'effectivement, on puisse un jour ou l'autre, tous se retrouver.
08:21 – Ce n'est pas le cas en tout cas dans les rues de Grenoble,
08:23 puisque les manifestations sont à des moments différents,
08:26 et il n'y a pas de mélange des gens, j'ai envie de dire, entre les deux courants.
08:31 Pour revenir au Sénat, la nouvelle Assemblée est vite rentrée dans le vif du sujet,
08:37 avec l'examen du projet de loi sur l'immigration,
08:39 qui fait beaucoup parler depuis la rentrée,
08:42 le texte est proposé par la majorité présidentielle,
08:45 il avait déjà été décrié avant d'être travaillé par le Sénat,
08:48 qui l'a durci, qu'est-ce que vous en pensez ?
08:52 Il y a des choses intéressantes dans ce texte qui est sorti du Sénat ?
08:56 – D'abord, je me permets de préciser l'intitulé exact de ce projet de loi,
09:01 c'est "mieux contrôler l'immigration et mieux réussir l'intégration",
09:05 c'est "immigration et intégration", je tiens beaucoup à ces deux volets.
09:09 Alors effectivement, je l'ai voté, ce texte, comme mes collègues de mon groupe,
09:14 d'abord parce qu'au départ c'est un texte gouvernemental,
09:17 même si je ne partage pas un petit peu les corrections assez droitières
09:21 qui ont été apportées par la majorité présidentielle,
09:24 je l'ai d'ailleurs voté très fermement contre l'amendement qui supprime l'IME,
09:29 cette aide médicale d'État, pour des raisons de santé,
09:32 de sanitaire, pour des raisons d'éthique.
09:34 Nous avons aussi combattu la suppression de l'article visant à supprimer
09:40 la régularisation de celles et ceux qui travaillent aujourd'hui
09:44 sur ce qu'on appelle les métiers dits en tension,
09:46 restauration, les métiers du soin, du BTP,
09:50 donc c'est un signal qu'on voulait adresser à l'Assemblée nationale,
09:53 oui, nous avons voté ce texte parce qu'au départ c'était un projet gouvernemental,
09:57 mais nous espérons bien, en tout cas moi je l'espère,
10:00 que l'Assemblée nationale puisse le corriger
10:03 et revenir sur des dispositifs beaucoup plus acceptables,
10:08 notamment en matière d'intégration,
10:10 tout en rappelant qu'il faut effectivement être, je pense,
10:13 plus ferme sur l'immigration, je pense qu'effectivement
10:16 on a dans d'autres pays 4 à 5 000 délinquants étrangers
10:21 qu'il faut pouvoir expulser à tout moment.
10:25 Il faut aussi que l'intégration soit davantage dirigée
10:28 vers celles et ceux qui maîtrisent peut-être davantage la langue française,
10:32 mais celles et ceux qui sont intégrés dans notre pays
10:35 doivent pouvoir le vivre de manière très digne.
10:38 Trouver cet équilibre qui me paraît indispensable.
10:40 Vous évoquez l'AME, l'Aide médicale d'État,
10:42 effectivement qui, pour l'instant, si on en croit,
10:44 le texte voté au Sénat serait supprimé pour une partie des étrangers,
10:50 ça représente à peu près 300, un peu plus de 300 000 personnes.
10:54 Aurélien Rousseau, ministre de la Justice,
10:56 l'actuel ministre, a dit que c'était une faute de supprimer cet AME.
10:59 Pourtant Gérald Darmanin, lui, est plutôt favorable à cette suppression.
11:03 Comment ça va être arbitré au sein de la majorité présidentielle ?
11:07 Très franchement, sur cet article-là, pour moi, c'est une unie rouge.
11:12 Je ne vois pas l'Assemblée nationale voter un texte
11:17 reprenant cette disposition du Sénat.
11:19 Et là, clairement, sinon le texte n'irait pas plus loin.
11:23 Donc je suis 100% derrière ce qu'a exprimé Aurélien Rousseau à ce sujet.
11:29 Je pense que Gérald Darmanin est dans une situation un petit peu d'équilibre.
11:34 Il veut cheminer progressivement vers un texte.
11:38 Donc il faut tenir compte des forces politiques qui sont en présence,
11:42 notamment celle du Sénat, puisqu'elle est majoritaire.
11:46 Mais bon, je pense qu'à la sortie, on devrait pouvoir s'y retrouver.
11:51 – Position d'équilibre ou positionnement pour l'avenir ?
11:54 On lui prête des intentions présidentielles à Gérald Darmanin.
11:57 Le fait de se positionner comme ça sur la droite du courant macroniste,
12:02 ça peut être aussi une stratégie ?
12:04 – C'est d'où vient Gérald Darmanin.
12:05 Donc j'imagine qu'il est comme tout homme politique national.
12:11 Il a sûrement, oui, peut-être des envies.
12:13 En tout cas, à ce jour, je ne les ai pas encore entendus.
12:16 Nous verrons bien.
12:17 Et puis je vous le dis très franchement, ce n'est pas ma préoccupation du moment.
12:20 Je rappelle d'ailleurs, parce qu'on pense qu'on est déjà un petit peu…
12:24 on veut basculer dans l'après Macron.
12:26 Il est encore président de la République pour trois ans et demi.
12:29 Donc il y a encore beaucoup de choses à faire avec lui.
12:30 Je pense qu'il a beaucoup de dossiers, d'orientations à donner pour notre pays.
12:35 Moi, en tout cas, c'est pour ça que j'ai souhaité être à nouveau parlementaire
12:38 et continuer à ses côtés.
12:40 – Donc ce projet loi Immigration et intégration
12:43 va être étudié maintenant par les députés.
12:45 On a compris que vous souhaitez que vos collègues députés adoucissent ce texte.
12:49 Reviennent peut-être à la version d'origine ?
12:52 – Je ne sais pas si on arrivera à revenir à la position d'origine.
12:54 Parce qu'à la sortie, il faut qu'il soit voté ce texte.
12:57 En tout cas, oui, il doit être recorrigé.
12:59 C'est vrai qu'il ne pourra pas être définitivement validé
13:03 selon la formule du Sénat.
13:06 Ce n'est pas possible.
13:07 – Ce n'est pas l'inverse, habituellement, qu'il se passe.
13:09 Ce sont les députés qui travaillent sur un texte,
13:10 qui le proposent au Sénat, qui l'amendent
13:12 et finalement l'Assemblée nationale tranche en deuxième lecture ?
13:15 – Oui, il y a une vieille habitude, notamment sur les projets de loi dits régaliens,
13:18 que ça passe en première lecture à l'Assemblée nationale.
13:21 Mais non, vous voyez, ce n'est pas constitutionnel.
13:24 Donc c'est le gouvernement qui fixe l'ordre du jour
13:28 en fonction de ce qui se passe à l'Assemblée nationale, au Sénat.
13:31 D'ailleurs, on voit depuis le début de l'année 2023 que certains textes,
13:35 je pense à l'accélération sur le nucléaire, sur les énergies renouvelables,
13:39 sont passés en première lecture au Sénat avant d'aller à l'Assemblée nationale.
13:45 C'est peut-être une habitude à laquelle il va falloir s'y faire.
13:49 – Vous parlez de ligne rouge pour l'AME, notamment,
13:52 c'est aussi une ligne rouge pour les députés Ehler,
13:55 mais peut-être pas du même côté de la ligne que vous.
13:58 S'il est de modifier ce texte sur l'immigration et l'intégration
14:02 par l'Assemblée nationale, il n'aura plus le soutien de la droite.
14:05 Il faudra donc le faire passer par un 49.3, c'est ce qui se précise, selon vous ?
14:09 – L'hypothèse n'est pas exclue, à mon avis.
14:13 On n'a pas bien envie que ça passe par un 49.3,
14:17 parce qu'on sait combien ça avait un petit peu heurté le pays
14:20 au moment de la réforme des retraites, notamment,
14:23 même si c'est un outil constitutionnel, je me permets de vous rappeler.
14:25 Ce n'est pas un coup de force, ce n'est pas un coup d'État.
14:27 La Constitution permet effectivement l'adoption des textes par le 49.3.
14:32 Je pense que le souhait du ministre et de la Première ministre,
14:37 c'est que ça ne soit pas le cas, mais on verra bien dans quelques semaines
14:42 ce qui se passera suite à l'examen de ce texte.
14:45 – C'est un outil effectivement constitutionnel qui est souvent discuté
14:49 et un outil qu'Élisabeth Borne a déjà utilisé une quinzaine de fois en un an.
14:53 C'est un record, même Michel Rocart, qui est celui qui l'a le plus utilisé,
14:56 l'a fait 28 fois en 4 ans, donc la proportion est plus faible.
15:00 On a même l'impression que la Première ministre ne prend plus vraiment la peine
15:04 d'écouter les débats contradictoires.
15:07 Fin octobre, lors de l'examen du texte sur le budget de la sécurité sociale,
15:10 elle a sorti le 49.3 au bout de quelques heures de discussion.
15:14 – Oui, mais j'ai envie de dire, cette interpellation s'adresse aussi aux oppositions.
15:17 Si les oppositions souhaitent aller au bout des textes,
15:20 effectivement qu'elles fassent preuve aussi peut-être de davantage d'ouverture,
15:25 qu'elles soient beaucoup plus conscientes de l'intérêt général du pays
15:27 plutôt que de quelques intérêts de boutique politicienne,
15:30 on peut retourner l'argument.
15:33 Moi j'entends effectivement des oppositions du côté du PS, du côté des LR,
15:37 qui regrettent ça, bah écoutez, avancez aussi de votre côté.
15:41 – Alors même dans votre camp, il y en a certaines qui regrettent,
15:44 Elodie Jaquet-Laforge qui est vice-présidente de l'Assemblée nationale,
15:48 estimait fin octobre dans une interview à Libération
15:51 que l'espace public de discussion se rétrécissait, vous êtes d'accord avec elle ?
15:56 – Oui, oui, forcément, quand on en arrive là,
15:58 je me permets de faire une petite parenthèse, le 49-3 n'existe pas au Sénat.
16:01 – C'est vrai.
16:02 – Donc nous, nous allons jusqu'au bout de l'examen des textes.
16:04 – Vous n'avez pas le choix.
16:05 – On n'a pas le choix, certes.
16:07 – Donc oui, un espace de discussion démocratique qui se réduit.
16:13 – Oui, oui, et puis on voit la nouvelle configuration politique
16:16 à l'Assemblée nationale, où malheureusement certains groupes
16:20 veulent faire plus du spectacle, du théâtre,
16:24 voire même de l'agressivité et autres,
16:27 donc ça dénature le débat politique, le débat démocratique,
16:31 je ne suis pas sûr que les choses avancent beaucoup.
16:34 À un moment donné, je pense que l'opinion publique
16:36 devra en prendre conscience lors d'une prochaine échéance électorale,
16:40 de savoir celles et ceux qui veulent réellement voir à l'Assemblée nationale.
16:44 – Vous parlez de la France insoumise, qui ne siège pas non plus au Sénat,
16:46 il n'y a aucun élu LFI dans cette nouvelle Assemblée.
16:51 Puisqu'on parle de vote de système démocratique,
16:54 la semaine dernière, les États membres de l'Union européenne
16:57 étaient amenés à se prononcer sur le renouvellement
17:00 de l'autorisation du glyphosate pour les 10 prochaines années.
17:03 Si j'en parle, c'est qu'Emmanuel Macron avait promis
17:05 lors de sa première campagne en 2017,
17:08 d'interdire l'usage de ce pesticide en France dans les 3 ans,
17:12 donc 2020, pesticide qui selon l'OMS serait la cause probable
17:16 de nombreux cancers.
17:18 Sur ce vote, on pouvait se dire que la France allait voter contre,
17:21 mais elle s'est abstenue, alors moi j'ai du mal à comprendre cette proposition.
17:24 – Elle s'est abstenue, mais elle avait proposé aussi de réduire à 7 ans.
17:28 On est dans l'Europe, donc on n'est pas tout seul,
17:30 que vous savez, chaque fois qu'il y a des sujets,
17:31 des dossiers européens, il y a des…
17:33 – Oui, mais si on ne montre pas la voie, on a envie de suivre.
17:36 – Je pense que l'engagement d'Emmanuel Macron en 2017
17:39 a un peu porté ses fruits, parce que si on regarde bien
17:43 ce qui se passe depuis 2017, notamment en France,
17:46 la consommation de glyphosate a baissé de l'ordre de 35%.
17:50 Donc quelque part, il a créé une prise de conscience.
17:53 Et je vois même dans le monde agricole,
17:55 parce qu'en fait c'est quoi le problème ?
17:57 C'est qu'on a un problème de concurrence.
17:58 On pourrait se permettre en France, effectivement, de dire stop,
18:01 on arrête le glyphosate, mais bon, nos produits agricoles…
18:03 – C'est ce qu'il avait dit, c'est ce qu'il avait promis.
18:05 – Oui, mais bon, le faire de manière coordonnée avec nos voisins européens,
18:11 parce qu'à la sortie, qu'est-ce qui se passerait ?
18:13 On mettrait en difficulté nos produits agricoles et nos agriculteurs.
18:17 Donc il vaut mieux s'y prendre de manière progressive,
18:20 trouver des alternatives.
18:23 C'est un peu ce qui se fait depuis quelques années.
18:25 Et je le répète, la consommation de glyphosate en France
18:28 a nettement baissé de plus d'un tiers.
18:31 Bon, voilà.
18:32 Donc moi, je crois à une voie progressive,
18:34 plutôt qu'à une voie brutale qui ne serait pas comprise
18:37 et qui pénaliserait davantage nos agriculteurs.
18:41 – Il y a une part de lobby aussi, j'imagine, dans cette décision.
18:45 Le lobby agricole a peut-être été plus efficace que la santé publique ?
18:49 – La réalité est là, oui.
18:53 Nous, on a une profession agricole,
18:54 on a une agriculture en France qui compte dans notre économie.
18:58 Donc voilà, on ne peut pas prendre des décisions comme ça, brutales,
19:03 qui pourraient la pénaliser du jour au lendemain.
19:06 Bon, moi, je crois beaucoup au travail de trouver des alternatives.
19:10 Progressivement, on va y arriver, je pense,
19:13 à supprimer définitivement tout ce qui concerne un peu ces herbicides.
19:19 Ben oui, oui, comme vous, je ne me rappellerais plus,
19:22 effectivement, que ça soit supprimé.
19:23 Mais bon, si on est tout seul à le faire,
19:25 je pense qu'on se tirerait une balle dans le pied.
19:27 – C'était sûrement une promesse ambitieuse,
19:29 peut-être trop ambitieuse d'Emmanuel Macron,
19:30 d'interdire le glyphosate pour 2020.
19:33 Ça restera sûrement quand même une petite tâche
19:36 sur son bilan écologique,
19:38 qui est contesté par de nombreuses associations.
19:41 – On va arriver en 2024 et dans le budget qui est prévu,
19:45 plus de traces d'ISF vert,
19:47 comme il avait été préconisé par l'économiste Jean-Pyzani-Ferry,
19:51 comme le Modem le demande également.
19:53 Ça vous dérange, vous, qu'on ne parte pas sur ce type de "taxation d'ISF vert" ?
20:00 – Taxation, toujours très prudent par rapport à ce thème, à cette idée,
20:04 parce que je rappelle qu'on est dans un pays
20:05 où les prélèvements obligatoires,
20:07 les prélèvements obligatoires, c'est les impôts, les taxes que nous payons,
20:10 sont très élevés en France, on a le record européen.
20:14 Je ne suis pas sûr qu'à chaque fois qu'il y a un problème,
20:17 la solution, ce soit de créer une taxe ou un impôt supplémentaire.
20:22 Moi, je crois beaucoup à des décisions qui sont prises au quotidien,
20:27 on aura l'occasion d'en parler peut-être au cours de cet échange,
20:31 le ZAN, le ZFE, la loi Climat et Résilience,
20:36 la Convention citoyenne sur l'environnement,
20:38 qu'on a beaucoup décriée, mais finalement,
20:40 quand on regarde les mesures qui sont prises aujourd'hui
20:42 et qui sont des fois contestées, elles émanent de cette Convention citoyenne.
20:46 Donc moi, je crois beaucoup plus à ce travail
20:48 que plutôt à une sorte d'écologie punitive, taxant,
20:54 on sait ce que… oui, on avait créé la taxe carbone,
20:55 souvenez-vous, il y a quelques années,
20:57 puis ça a débouché sur les gilets jaunes, voilà.
20:59 Donc je pense qu'il faut s'y prendre autrement.
21:01 – À la différence que le ISF, là,
21:03 il s'adresse plutôt à ceux qui ont les moyens de payer,
21:07 il y a une note de l'Institut des politiques publiques
21:09 qui a été dévoilée en juin 2023,
21:11 qui conclut que les foyers fiscaux les plus riches
21:12 paient proportionnellement moins d'impôts
21:14 que le reste de la population française,
21:17 parce qu'ils ont des niches fiscales,
21:18 parce qu'ils ont divers moyens d'échapper à certaines taxations,
21:23 il y aurait une forme aussi de justice sociale,
21:26 au-delà d'aider à faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État
21:29 pour éventuellement développer les recherches contre le glyphosate.
21:34 – On rentre dans l'examen d'un PLF, le projet de loi de finances,
21:39 qui correspond à ce qu'on appelle le budget de l'État,
21:41 il va y avoir un certain nombre d'articles,
21:44 d'amendements qui vont être proposés
21:46 en matière de suppression de certaines niches fiscales,
21:49 mais lorsqu'on en supprime certaines,
21:51 comme on dit, il y a toujours un chien qui se cache derrière.
21:54 Oui, je suis d'accord avec vous,
21:57 et sachant d'où je viens, que j'aimerais effectivement
22:02 peut-être davantage de solidarité financière
22:08 et qu'on fasse davantage appel vers ceux qui gagnent le plus dans le monde,
22:15 dans d'autres pays, même si pour réussir le monde, on y arrive,
22:18 on commence, il y a l'impôt minimal sur les sociétés,
22:20 l'OCDE qui a été mis en place, qu'il faut maintenant appliquer,
22:27 voilà, encore une fois, c'est une question d'équilibre,
22:29 quand on a supprimé l'ISF, ce n'était pas pour faire plaisir aux plus riches,
22:33 c'était pour faire revenir…
22:35 – Mais ça n'a pas marché.
22:37 – Ah bon ?
22:37 – Les études sont très partagées sur le ruissellement,
22:41 en tout cas sur l'économie française.
22:42 – En tout cas, on est le pays au monde qui attire le plus d'investisseurs.
22:47 – Oui, mais est-ce que la population, au final, a-t-elle vu quelque chose changer ?
22:53 – Quelque part, le taux de chômage a fortement baissé,
22:55 parce qu'il y a eu beaucoup de création d'emplois industriels,
22:59 on a fait, voilà, là aussi, si on a l'industrie qui redémarre dans d'autres pays,
23:03 qui avait beaucoup baissé, c'est parce qu'il y a des investisseurs
23:06 qui sont renus, je crois qu'il y a 300 usines
23:08 qui ont été créées ces dernières années dans notre pays,
23:11 on le voit dans le département du Lyser,
23:14 on va avoir à nouveau une fabrication de paracétamol,
23:17 on s'était rendu compte durant la crise Covid
23:18 qu'on ne savait plus fabriquer de médicaments,
23:20 ben voilà, c'est le retour à une certaine souveraineté,
23:23 mais il faut des capitaux derrière, il faut des investisseurs derrière,
23:27 si on démontre que notre pays, au contraire, veut les chasser,
23:31 veut les taxer davantage, ce n'est peut-être pas un bon signal,
23:34 mais j'entends aussi que, socialement,
23:37 il y a un équilibre trouvé entre les deux.
23:39 – Alors, vous avez évoqué la ZFE, qui fait partie, effectivement,
23:42 d'un volet de mesures qui a vocation à préserver l'environnement,
23:49 le gouvernement est revenu en partie sur la mise en place de cette ZFE avant l'été,
23:54 en ne les rendant plus obligatoires pour les métropoles,
23:57 à partir d'un certain seuil de pollution,
24:00 ce qui a créé la confusion, notamment ici, dans l'agglomération grenobloise,
24:04 puisqu'elle est opérationnelle depuis le 1er juillet 2023,
24:10 c'est quoi, un manque de fermeté de la part du gouvernement,
24:13 d'être revenu un peu en arrière ?
24:14 – Non, c'est un souci, encore une fois, d'équilibre,
24:17 parce que, encore une fois, c'est tout le débat entre fin du monde et fin du mois,
24:22 une ZFE, finalement, aujourd'hui, ça pénalise qui ?
24:26 Les périurbains, les ruraux,
24:29 celles et ceux qui sont les moins avantagés, les plus pauvres,
24:31 celles et ceux qui ont les véhicules les plus polluants,
24:36 donc, voilà, il faut que, oui,
24:41 davantage de contraintes environnementales n'entraînent pas,
24:43 il faut qu'il y ait une certaine, comment dire, acceptabilité sociale,
24:47 donc, le gouvernement entend ça, le voit,
24:50 et dans les agglomérations où, effectivement,
24:53 et heureusement, on n'a pas atteint un certain seuil de pollution,
24:57 eh bien, prenons des décisions beaucoup plus progressives,
25:01 c'est pourquoi, effectivement, il y a eu celle-là,
25:03 et qui concerne plus particulièrement l'agglomération grenobloise, voilà.
25:07 Et je rappelle que la ZFE, voilà, là encore,
25:10 c'est une mesure qui émane de la loi "climat et résilience",
25:13 et qui, elle-même, émane aussi des propositions
25:16 de la Convention citoyenne sur l'environnement, voilà,
25:20 qui démontre qu'elle a été utile, fort utile.
25:22 – Même si, effectivement, les élus grenoblois ont râlé
25:25 face à ce qu'ils ont appelé un revirement du gouvernement
25:29 sur l'obligation de la mettre en place, par exemple.
25:30 – Oui, mais les élus grenoblois, ils n'ont pas de souci
25:32 avec les urbains, les pérus urbains que nous sommes,
25:34 puisque c'est nous qui nous déplaçons,
25:37 et le niveau de vie dans ces territoires-là n'est pas le même
25:41 que sur l'agglomération grenobloise elle-même,
25:44 donc, il faut aussi être capable de le voir, de l'entendre.
25:48 – Parmi ceux qui ont râlé contre…
25:50 – Je pense aux artisans aussi, beaucoup de petits artisans,
25:52 évidemment, avec des fourgonnettes, etc., qui faudra changer, voilà.
25:58 Il ne faut pas pénaliser non plus l'économie de service,
26:02 notre économie présentielle.
26:03 – Parmi ceux qui ont râlé, il y a Sylvain Laval,
26:06 qui est le président du SMAG,
26:08 le syndicat des mobilités de l'agglomération grenobloise,
26:11 vice-président de la Métropole.
26:13 En ce moment, il y a une enquête publique
26:15 sur le projet de transport par câble urbain,
26:18 il était l'invité de la précédente émission,
26:20 et comme c'est la tradition dans le QG politique,
26:22 je lui ai demandé de vous poser une question, on l'écoute.
26:25 – Monsieur le sénateur, cher Didier, bonjour.
26:28 En tant que législateur, vous travaillez bien sûr
26:30 sur l'évolution des lois et de la réglementation,
26:33 et j'évoquais dans cette émission la complexité
26:36 que nous avons aujourd'hui dans notre pays
26:37 pour réaliser des infrastructures de transport importantes
26:41 au regard de la longueur des procédures et de leur lourdeur.
26:45 Alors, il serait intéressant que le Parlement,
26:48 et particulièrement le Sénat, puissent se saisir de cette question
26:50 pour faire en sorte que les délais soient raccourcis,
26:52 que nous ayons peut-être des procédures spécifiques et adaptées
26:56 pour pouvoir réaliser peut-être en 2 ou 3 ans
26:58 ce que nous sommes aujourd'hui en capacité de faire
27:00 en une dizaine d'années, parce que nous voyons bien
27:02 que le besoin, il est maintenant, il est important,
27:04 il est immédiat sur ces grands sujets.
27:06 Et donc merci avec l'ensemble de vos collègues
27:08 de l'action que vous pourrez avoir sur cette question.
27:09 – Alors, la complexité administrative,
27:14 si on prend l'exemple du projet de câble
27:16 qui doit relier Saint-Martin-le-Vignoux à Fontaine,
27:18 il a été lancé il y a pratiquement 10 ans.
27:22 Aujourd'hui, il n'y a pas encore eu un seul coup de pioche,
27:24 l'État a retardé de plus d'un an le lancement de l'enquête publique,
27:27 un an perdu sans vraiment de raison,
27:29 en tout cas, les élus chrono-blancs n'ont pas compris.
27:32 Heureusement que dans le monde économique, il n'y a pas la même inertie.
27:35 – Oui, je partage ce que vient de dire Sylvain Laval,
27:39 je dirais un peu c'est le mal français,
27:41 cette lenteur, cette complexité, etc.
27:45 qui est responsable un peu tout le monde,
27:47 nous-mêmes, parfois les parlementaires,
27:49 parce que nous avons tendance par moments à trop légiférer,
27:52 mais pourquoi on le fait ?
27:53 Parce que le citoyen peut-être qu'il veut parfois davantage de sécurité,
27:58 lorsque vous avez un événement naturel qui se produit,
28:01 une inondation, un glissement de terrain,
28:03 des maisons qui s'effondrent, etc.
28:05 Qu'est-ce qu'on fait en général ?
28:07 On évite que ça se renouvelle et on crée davantage de la norme.
28:11 Et effectivement, tous nos codes, codes environnementaux,
28:14 codes du travail, etc.
28:15 d'année en année, on les grossit, on les grossit,
28:19 et à la sortie, on perd du temps.
28:21 Alors, on a pris des dispositions récemment,
28:24 notamment ces six derniers mois,
28:26 je pense notamment à la loi d'accélération sur les énergies renouvelables,
28:30 pour accélérer justement l'installation d'éoliennes,
28:33 de solaires, panneaux photovoltaïques.
28:35 Je pense aussi au projet de loi sur les industries vertes,
28:38 où effectivement, pourquoi en France,
28:40 pour implanter une usine, il faut mettre plus de 18 mois,
28:43 alors qu'en Allemagne, vous en mettez 6.
28:45 Bon voilà, on vient de prendre les dispositions de légiférer,
28:50 et j'espère dans le bon sens, pour raccourcir les délais.
28:54 Et puis, on est dans une société qui s'est judiciarisée de plus en plus,
28:58 à l'américaine, avec des recours, des recours et des recours,
29:01 des recours sur les recours, etc.
29:03 et qui font perdre beaucoup de temps.
29:06 Quand on veut simplifier tout ça,
29:08 des fois, ça entraîne beaucoup de contestations.
29:13 Mais je reconnais, oui, c'est le mal français.
29:16 Et quelque part, ça nous pénalise, ça pénalise notre économie.
29:19 Et à travers le sujet des transports aussi,
29:22 on pourrait le voir sur d'autres sujets,
29:23 TGV, Lyon-Turin, le RER Grenoblois,
29:28 effectivement, il va falloir aller beaucoup plus vite.
29:31 – Le RER métropolitain qui a été souhaité
29:34 par l'ensemble des élus du territoire,
29:36 qui a été annoncé par Emmanuel Macron, il y a à peu près un an,
29:40 depuis, il ne s'est pas passé grand-chose,
29:42 là aussi, il y a une année de perdues,
29:44 sur un projet qui va s'installer de toute façon au long cours,
29:47 le fait de cadencer les trains sur une agglomération,
29:49 ce n'est pas quelque chose qui se met facilement en place ?
29:52 – Non, il s'est passé des choses, d'abord,
29:54 on a voté une enveloppe de 800 millions d'euros,
29:56 alors ce n'est qu'une première enveloppe,
29:59 parce que faire un RER,
30:01 on ne décide pas de donner comme ça des coups de pioche,
30:02 il y a quand même des études préalables à faire.
30:04 Est-ce qu'elles sont prêtes aujourd'hui ?
30:06 Même si on avait le milliard, parce que c'est à peu près le chiffre
30:09 sur lequel on va aller pour l'agglomération grenobloise,
30:11 RER, qui n'est pas seulement,
30:13 ce n'est pas aussi seulement que du ferroviaire,
30:15 c'est aussi les cars express, l'autopartage,
30:18 ces différents modes de transport qu'il va falloir mailler, tout cela,
30:22 quand bien même on aurait ce milliard d'euros,
30:24 on ne serait pas capable de le faire,
30:25 on ne serait pas capable de donner le premier coup de pioche,
30:26 – Pourquoi ?
30:27 – Parce que les études ne sont pas encore suffisamment prêtes,
30:30 voilà, donc il faut s'y mettre,
30:32 on a voté, on est en train de voter une proposition de loi sur les services,
30:38 l'organisation un petit peu de ces services RER,
30:41 à l'image du Grand Paris, parce qu'il faut l'organiser,
30:44 il faut trouver des structures pour pouvoir porter ce projet de RER,
30:47 bon, je pense que les choses avancent,
30:49 c'est vrai que ça va être très long, il ne faut pas se leurrer,
30:51 on en a pour 10 à 15 ans devant nous,
30:53 avant de voir définitivement ce projet sur les rails,
30:57 si j'ai envie, permettez-moi cette expression,
31:00 mais bon, il y a eu une volonté affichée par le président de la République
31:04 disant que toutes les grandes métropoles françaises
31:06 devaient se doter d'un tel service, bon, écoutez, on va y aller.
31:10 – 10 à 15 ans, ça fera peut-être 30, au final, je parle de 30 ans
31:14 parce que c'est la durée du projet Lyon-Turin que vous avez évoqué,
31:19 Didier Rambeau, ça fait 30 ans qu'on en entend parler,
31:22 que des études ont été faites, que des travaux ont été entrepris,
31:26 mais le projet n'est toujours pas bouclé,
31:28 il suscite d'ailleurs beaucoup d'opposition dans la région.
31:31 – Oui, ce qui m'inquiète un petit peu d'ailleurs,
31:32 parce que plus on avance dans le temps,
31:34 et je crains que plus les oppositions s'intensifient.
31:37 Alors, je rappelle qu'il y a un tunnel qui est en train d'être construit,
31:41 le tunnel franco-italien, il est en cours de construction,
31:45 maintenant se pose la question des accès français au tunnel,
31:50 sous lequel il y a un scénario qui me semble à peu près validé,
31:54 le scénario dit "grand gamarit", il y a une DUP qui a été prise en 2012,
32:00 alors il faut se dépêcher maintenant effectivement de lancer les premières études
32:04 parce qu'elle va expirer en 2026 ou 2027, je crois,
32:10 mais oui, il y a le problème des financements,
32:12 il faut que la région dise une bonne fois pour toutes
32:15 combien elle met sur la table,
32:16 aux côtés de l'État et aux côtés de l'Europe,
32:20 mais c'est un vrai projet, et pour le coup environnemental aussi,
32:25 ce n'est pas seulement pour aller plus vite de Lyon à Turin.
32:27 – C'est mettre des camions sur le terrain.
32:30 – Principalement, ça fait partie d'un maillon,
32:33 je dirais ce grand corridor ferroviaire qui partirait de Kiev jusqu'à Lisbonne,
32:39 mais c'est effectivement remettre des camions sur les rails,
32:44 et je suis surpris que les deux maires des principales villes en Rhône-Alpes,
32:48 Lyon et Grenoble, soient peu motivés par ce projet.
32:52 – Peu motivés, c'est gentil, on va dire qu'ils sont clairement opposés…
32:55 – Oui, il semblerait, oui.
32:56 – … au projet Lyon-Turin, c'est encore un projet qui peut capoter,
32:59 on a vu des images des travaux,
33:00 effectivement il y a de nombreux tunnels d'infrastructures
33:03 qui ont déjà été construits dans les vallées françaises et italiennes,
33:07 ça pourrait encore ne pas aboutir à un projet comme ça ?
33:10 – Là il y a quand même des travaux qui ont démarré,
33:11 du côté de la Maurienne, le tunnel est en cours de construction,
33:15 mais effectivement si on tarde encore,
33:18 ce n'est peut-être pas le scénario, celui qu'on avait prévu, qui sera réalisé,
33:23 parce que vous savez qu'il y a une alternative,
33:25 Dijon-Modane, pour aller vers ce tunnel,
33:30 et je crois que de ce côté-là, la région Rhône-Alpes et notamment l'Isère,
33:34 à mon avis, serait pernante, même si effectivement,
33:38 il y a des questions qui vont se poser de traverser dans le Nord-Isère,
33:41 je dirais de Grenée jusqu'à Chambéry, en passant par l'île d'Abo,
33:48 des communes comme Chimilin, etc.
33:50 parce que je sais qu'il y a déjà des levées,
33:52 des préoccupations qui sont mises sur la table,
33:57 mais il faut accélérer là aussi, oui, je suis d'accord.
33:59 – On change de sujet, Didier Rombaud,
34:01 avec l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
34:04 c'est Emmanuel Macron qui a annoncé ça il y a quelques jours,
34:08 c'était une nécessité ou c'est plus un coup de com' assez facile finalement ?
34:13 – Pour être très franc avec vous, quand la question a été posée
34:16 il y a un an et demi, deux ans en arrière,
34:19 je n'en voyais pas forcément l'urgence,
34:20 parce que pour moi l'IVG était quelque chose d'acquis dans d'autres pays,
34:24 il n'y avait pas de remise en cause,
34:26 je n'entends pas une force politique aujourd'hui vouloir la remettre en cause,
34:29 mais quand on voit ce qui se passe dans le monde,
34:31 notamment aux États-Unis, dans certains États fédéraux,
34:34 en Europe, à nos portes, en Hongrie, en Pologne, à Malte,
34:38 on ne sait pas ce qui peut se passer,
34:39 effectivement dans les prochaines années,
34:41 il pourrait y avoir une nouvelle majorité dans ce pays
34:44 qui pourrait remettre en cause cette loi,
34:46 donc effectivement je crois, je suis convaincu qu'aujourd'hui
34:48 il faut constitutionnaliser ce sujet-là,
34:52 ce qui veut dire, quand on le met dans la Constitution,
34:54 ça veut dire qu'aucune loi derrière ne peut remettre en cause cette loi,
35:00 enfin cet acquis, donc pour cela il faut une révision constitutionnelle,
35:03 la révision constitutionnelle se fait de deux manières,
35:06 soit c'est par référendum, soit c'est ce qu'on appelle le Congrès,
35:09 le Congrès à Versailles qui réunit à la fois le Sénat et l'Assemblée nationale
35:13 et qui l'adopte à la majorité des deux tiers.
35:16 Le Président de la République, je crois savoir,
35:18 comme vous l'a annoncé récemment,
35:20 il souhaite l'inscrire prochainement à l'ordre du jour du Parlement,
35:24 probablement premier semestre de l'année 2024,
35:27 je suis convaincu qu'aujourd'hui il faut le faire, oui.
35:30 Surtout que quand je vois qu'au Sénat,
35:32 il y a eu une proposition de loi à ce sujet-là,
35:34 qui n'a pas été adoptée par l'ensemble de la majorité de droite,
35:37 vous pourrez interroger d'ailleurs les parlementaires et l'air
35:40 de ce département qui ne l'ont pas votée,
35:43 c'est passé grâce à une majorité de gauche,
35:46 ce que j'appellerais les progressistes, tant de droite que de gauche.
35:50 – On avait posé la question à Michel Savin il y a quelques semaines,
35:53 il nous avait expliqué pourquoi il n'avait pas voté en faveur de cette mesure.
35:59 L'IVG, vous parliez d'uniformisation européenne tout à l'heure pour le glyphosate,
36:05 aujourd'hui les délais sont différents,
36:07 les délais d'avortement sont différents,
36:09 suivant les pays européens, en France c'est 14 semaines,
36:12 ça peut aller à 24 aux Pays-Bas, 10 au Portugal,
36:15 dans l'autre sens, est-ce qu'il faudrait uniformiser tout ça
36:18 pour que ce soit à l'échelle de l'Europe aussi,
36:21 un dossier comme celui-là ?
36:23 – Quand on veut construire une Europe unie et forte,
36:25 autant que possible, uniformiser sur un grand nombre de dossiers,
36:31 on parlait tout à l'heure du glyphosate, l'IVG sûrement,
36:34 bon je ne suis pas sûr, par contre là c'est un sujet beaucoup plus sensible,
36:39 quand je vois dans certains pays, dans certaines démocraties dites illibérales,
36:44 Hongrie, Pologne, etc., je doute qu'on y arrive.
36:48 – Sans cesse.
36:49 – Oui bon.
36:50 – Le planning familial s'est félicité de cette mesure,
36:53 mais a pointé un autre problème, l'inégalité sociale et territoriale
36:57 pour accéder à ce droit à l'avortement,
37:00 puisqu'il pointait notamment la fermeture d'hôpitaux de santé ces dernières années,
37:05 c'est pas un scoop, la santé en France a subi quelques coups
37:10 et va sûrement avoir encore quelques années compliquées
37:15 pour se remettre en ordre de marche,
37:17 en octobre les médecins généralistes étaient en grève pour protester
37:20 contre la loi Vallée-Tout,
37:22 projet de loi qui prévoit le recrutement de médecins extra-européens
37:26 pour venir renforcer les rangs ici en France,
37:30 est-ce que c'est d'abord une proposition de loi
37:32 avec laquelle vous êtes en phase Didier Rambaud ?
37:34 – Elle a été recorrigée par le Sénat, pas forcément dans le sens que je souhaite,
37:40 alors la santé c'est un sujet vaste, par quel bout on le prend,
37:43 en tout cas on voit, on ressent une dégradation du service ces dernières années,
37:48 le sujet de la désertification médicale,
37:50 dans beaucoup de secteurs du département vous n'avez plus de médecins,
37:53 quand il s'agit d'avoir des rendez-vous avec les spécialistes,
37:56 c'est plusieurs mois, oui ça peut être plusieurs mois d'attente,
38:01 mais parallèlement, alors il y a des décisions qui ont été prises,
38:03 notamment on paye un petit peu ce fameux numerus clausus,
38:07 bon il a été élevé mais bon…
38:08 – Il va falloir du temps.
38:09 – Il va falloir une dizaine d'années pour avoir les effets concrets,
38:13 est-ce qu'il faut aller vers davantage de mesures dites coercitives,
38:16 c'est-à-dire d'imposer à des étudiants de médecine,
38:19 lorsqu'ils ont terminé leurs études,
38:21 de s'installer là où il y a des besoins.
38:25 – Vous êtes favorable à ça par exemple ?
38:28 – Est-ce que c'est un bon signal qui est donné ?
38:30 Oui vu comme citoyen de base, je me dis pourquoi un prof dans l'enseignement
38:37 il va là où on le décide de l'affecter ?
38:41 Et un médecin ce ne serait pas le contraire,
38:43 alors qu'on lui paye ses finances,
38:44 quelque part c'est l'État qui paye ses études,
38:47 mais en disant cela je sais très bien que je me heurte
38:50 de manière à l'ordre des médecins,
38:53 pas sûr que ce soit une mesure qui soit vraiment partagée
38:56 et qui pourrait avoir un effet contraire.
39:02 – Le recrutement dans ce cas-là de médecins,
39:04 faire un appel d'air aux médecins étrangers,
39:06 ça peut être une solution, c'était l'objet de cette proposition ?
39:10 – Oui, tout à fait, on est bien content d'ailleurs
39:13 pour compenser dans nos territoires,
39:16 qui ne concernent pas que les territoires ruraux,
39:19 y compris même, je découvre même dans certains quartiers de Paris,
39:23 qu'il n'y a plus de médecins généralistes,
39:26 donc ça concerne finalement tous les territoires,
39:29 s'il y a des médecins étrangers qui veulent venir s'installer dans le pays,
39:33 pourquoi pas, moi ça ne me dérange absolument pas,
39:36 et puis dans le cadre de l'ouverture d'esprit,
39:39 d'ouverture vers d'autres…
39:41 – Il faudrait que Gérald Darmanin leur facilite la tâche
39:44 pour avoir des papiers en règle quand même.
39:46 – Ce n'est pas Gérald Darmanin, c'est le Parlement,
39:48 parce que dans le projet de loi, permettez-moi,
39:50 je rappelle, il y a les deux facettes,
39:54 c'est faciliter l'intégration et mieux maîtriser l'immigration,
39:58 donc effectivement, dans les métiers dits en tension,
40:02 on parle beaucoup de la restauration,
40:03 mais il y a aussi tous les métiers du soin.
40:06 Alors, on va finir avec quelqu'un
40:07 qui n'apprécie pas forcément Gérald Darmanin,
40:10 pour d'autres raisons, c'est le président du Conseil Régional
40:13 OVN Ronalp, Laurent Wauquiez, qui avait annoncé il y a quelques semaines
40:18 que la région se retirerait du dispositif ZAN,
40:21 zéro artificialisation nette,
40:24 qui vise à stopper la bétonisation des sols,
40:28 il estime que ce dispositif est ruralicide,
40:31 vous êtes un élu de territoire plutôt rural,
40:34 vous avez été maire du Grand-Lens, dans le pays voironnais,
40:38 c'est une demande des maires ruraux
40:41 que vous ressentez également sur le terrain,
40:43 de faire évoluer cette loi, de la rendre peut-être moins contraignante ?
40:48 – Oui, mais encore une fois, l'annonce du président Wauquiez,
40:52 je dirais, elle est un petit peu démagogique, populiste,
40:55 on voit bien qu'il veut…
40:56 – C'était d'ailleurs au congrès des maires ruraux…
40:58 – J'étais d'ailleurs, j'étais la veille,
40:59 ce n'était pas le jour où, heureusement,
41:01 le jour où il a annoncé cela,
41:03 moi j'étais le jour où il y avait Christophe Bichud
41:04 qui justement expliquait le pourquoi de cette loisanne,
41:07 on ne peut plus continuer effectivement à bétonner,
41:10 à urbaniser notre pays quand on pense que,
41:13 ce qu'on a fait en 5, tous les dégâts qu'on a fait en 50 ans
41:16 par rapport à, il y a de ce nombre, 200 ans en arrière,
41:19 donc ce n'est plus possible,
41:20 c'était une solution facilité de miter le territoire,
41:23 d'empiler les lotissements les uns derrière les autres,
41:27 sans aucune logique d'urbanisation,
41:29 toutes les conséquences que ça a entraîné sur la biodiversité,
41:34 les réseaux d'eau d'assainissement qu'il a fait le construire,
41:38 et c'était aussi une préconisation de la Convention citoyenne
41:42 sur l'environnement.
41:45 Donc il y a un coup d'arrêt,
41:47 il y a une manière progressive qui est donnée,
41:50 alors peut-être que la loi a été un peu trop brutale,
41:53 et je me permets de vous rappeler que nous l'avons recorrigée
41:56 l'été dernier, en juin dernier, à l'Assemblée nationale et au Sénat,
42:00 voté à l'unanimité pour effectivement remettre
42:03 un petit peu des critères de souplesse,
42:06 notamment ce qu'on appelle la garantie rurale,
42:08 c'est-à-dire de permettre au moins à chaque petite commune
42:12 d'avoir encore un hectare à urbaniser,
42:15 de sortir ce qu'on appelle les grands projets d'investiture
42:19 du compte national.
42:21 Quand sur un territoire, vous avez une usine importante qui arrive,
42:25 ça ne doit pas être pris dans le compte des terrains
42:28 de ce qu'il vous reste à construire,
42:30 ça doit être dans un comté à part.
42:31 Il y a des mesures de correction qui ont déjà été prises,
42:35 mais bon, il ne faut pas non plus la déshabiller complètement,
42:37 cette loi.
42:39 - Un élu de la République qui incite d'autres élus
42:41 à ne pas respecter la loi, ça vous pose problème ?
42:43 - C'est un peu surprenant, surtout quelqu'un qui, paraît-il,
42:46 voudrait être candidat à la présidence de la République,
42:50 quel exemple il donne ?
42:51 C'est-à-dire demain, si des fois il était élu président,
42:55 donc on pourrait se permettre de dire, moi, élu, non,
42:57 je décide de ne pas appliquer cette loi.
43:00 Effectivement, ce n'est pas un bon signal qui est donné.
43:03 - Ce n'est pas le 1er élu à ne pas respecter la loi.
43:06 On a vu la démission de François Bayrou,
43:09 le Premier ministre de la Justice, l'air Macron,
43:11 quelques jours seulement après une affaire
43:13 de détournement de fonds publics.
43:15 La justice a rendu la semaine dernière une peine de prison
43:19 avec sursis à l'encontre de François Bayrou
43:22 pour cette affaire, 2,5 années de prison avec sursis.
43:26 Deux jours après, elle a requis une peine similaire
43:28 à un an de prison avec sursis contre le garde des Sceaux en poste.
43:31 Éric Dupond-Moretti, qui était là accusé de conflit d'intérêt
43:35 dans l'exercice de ses fonctions,
43:37 on va le voir en image à la sortie du territoire.
43:40 Ça la fout mal quand même qu'un ministre de la Justice
43:43 en exercice se retrouve avec une condamnation potentielle.
43:46 Le verdict va être rendu le 29 novembre.
43:49 D'abord, on peut s'interroger sur l'existence
43:52 de cette cour de justice de la République
43:55 qui est constituée de juges et d'élus,
43:57 qui sont des parlementaires, des parlementaires
43:59 qui jugent eux-mêmes d'autres élus et des ministres.
44:03 Est-ce que ça peut durer, ce système-là ?
44:05 Je crois savoir qu'il y a un peu, ici ou là,
44:07 des dévilités de vouloir supprimer cette cour.
44:10 Quant au fond du sujet, je n'ai pas regardé de près
44:13 ce qu'a fait, personne ne sait exactement
44:16 quels sont, lorsque Dupond-Moriti était en fonction,
44:18 quelles sont les initiatives qu'il a prises à ce sujet.
44:22 – On le saura dans quelques jours, puisque la cour va trancher.
44:25 S'il est condamné, il ne peut pas rester en la sécurité.
44:28 – Oui, ça me paraît clair, oui, qu'il sera mis fin à ses fonctions.
44:32 Bon, voilà, cela étant, je n'oublie pas ce qu'a fait
44:35 Dupond-Moriti pour la justice dans notre pays.
44:37 Il y avait très longtemps qu'il n'y avait pas eu autant
44:40 de moyens donnés à la justice qui étaient très en retard
44:43 de création de postes de magistrats, de rénovation
44:46 de tous nos tribunaux, des postes de greffiers, etc.
44:50 Il y a des moyens énormes qui ont été donnés
44:52 ces dernières années à la justice, grâce à l'action
44:55 d'Éric Dupond-Moriti.
44:57 J'avais envie de le dire aussi, indépendamment de cette affaire
45:00 qui, effectivement, si elle est confirmée,
45:02 ce serait regrettable.
45:03 – Oui, ça nous rappellera peut-être l'affaire Causac,
45:06 ministre du Budget, qui avait, lui, planqué son argent en Suisse
45:11 alors qu'il était en poste pour justement faire la chasse
45:14 aux fraudeurs fiscaux.
45:16 Puisqu'on est sur le registre judiciaire,
45:18 il y a une affaire inédite qui a éclaté
45:20 le week-end dernier au Sénat.
45:22 Elle concerne un de vos collègues, le sénateur Joël Guerriot,
45:24 accusé d'avoir drogué une députée pour abuser sexuellement d'elle.
45:28 Ça paraît un peu fou, cette histoire,
45:31 mais il a été mis en examen.
45:33 Vous le connaissez, ce sénateur ?
45:35 – J'avoue très peu. Je vois qui c'est, etc.
45:38 – Ça vous a surpris, une histoire comme ça ?
45:40 C'est digne d'un…
45:42 – Oui, mais hélas, dans toute société, tout groupe humain,
45:45 ben oui, vous avez toujours le cas, celui qui met le pied à côté.
45:50 Oui, c'est inacceptable, effectivement.
45:53 Bon, voilà, qu'est-ce que je vous dis ?
45:55 Là, c'est de l'ordre du privé, très franchement.
45:58 Mais effectivement, il ne pourrait pas continuer.
46:01 Si c'était confirmé et s'il était condamné,
46:04 il faudrait en tirer toutes les conséquences.
46:05 – On termine juste avec un peu de sport.
46:08 La candidature olympique d'Owen Ronald a été confirmée
46:11 au début du mois de novembre.
46:13 On a même la carte des sites potentiels.
46:16 J'imagine que ça ne vous a pas échappé que sur cette carte,
46:19 il y en avait pour la Haute-Savoie, pour la Savoie,
46:21 pour les Alpes du Sud, mais rien pour l'Isère.
46:24 – Ah ben, je ne suis pas sûr qu'on ait une municipalité grenobloise
46:27 qui soit très porteuse à ce niveau-là.
46:29 – Vous pensez que c'est eux les responsables ?
46:31 – Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques années,
46:35 j'étais dans le comité d'organisation, de préfiguration
46:38 pour une candidature olympique, pour recevoir les Jeux olympiques
46:41 de 2018 à Grenoble, lorsque j'étais vice-président
46:44 des départements en charge de l'Isère olympique.
46:46 – Avec Michel Destau qui était à Merde-Grenoble
46:48 qui portait cette candidature aussi.
46:49 – Et Didier Migaud, président de la Métropole.
46:51 Bon, on n'a pas été aidés à l'époque par les élus écologistes
46:55 qui trouvaient que c'était des projets hors du temps.
47:00 Donc, j'imagine difficilement aujourd'hui,
47:04 l'actuel maire de Grenoble, revendiquer quoi que ce soit
47:07 par rapport à ces Jeux olympiques, ce qui est dommage d'ailleurs.
47:09 – Vous la soutenez, cette candidature ?
47:11 – Oui, je suis un sportif, j'aime les Jeux olympiques,
47:13 donc quand on a les Jeux olympiques dans notre région,
47:16 forcément, c'est un plus, on le voit bien,
47:20 à chaque fois que des Jeux sont dans un pays, dans une région,
47:24 en termes d'équipement, d'infrastructure, de dynamique et autres,
47:28 c'est un plus qui est apporté, donc il faut y aller.
47:31 – Alors, je poserai la question la semaine prochaine à Cyril Chatelain,
47:33 qui est député iséraux et président du groupe écologiste
47:37 à l'Assemblée nationale, mais avant de lui poser ma question,
47:39 vous allez lui poser une question, j'espère que ce n'est pas la même,
47:41 sinon ça fera doublon, je vous laisse faire Didier Rambeau.
47:47 – Cyril Chatelain, bonjour, ces derniers mois,
47:52 nous avons vu beaucoup de manifestations, parfois violentes,
47:56 autour de sujets qui concernaient un petit peu l'environnement.
48:02 Ma question est la suivante, est-ce que vous estimez
48:04 que la désobéissance civile doit justifier des violences
48:11 tant sur les personnes que sur les biens ?
48:16 J'aimerais un peu avoir aujourd'hui l'avis des élus écologistes à ce sujet.
48:19 Merci.
48:21 – Eh bien merci Didier Rambeau, le lapsus avec Didier Migaud était révélateur,
48:24 je crois que vous avez commencé votre carrière comme attaché parlementaire
48:27 avec Didier Migaud.
48:28 – J'ai travaillé effectivement 11 ans avec lui.
48:30 – Quand il était député de l'Isère, ça remonte au siècle dernier.
48:35 [Rires]
48:36 Ça ne va pas là et l'autre.
48:38 Merci en tout cas Didier Rambeau d'être venu,
48:41 rendez-vous le vendredi 1er décembre à 21h15 pour le prochain QG politique.
48:46 Vous pouvez revoir toutes nos émissions en ligne sur telegram.net.
48:50 [Musique]

Recommandations