Le 7h45/8h30 - Valérie Rouveran - Présidente du groupe Renaissance du Gard

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Un concert de casseroles dans la rues et un chef de l'État qui s'exprime à la télé, c'est ce qu'ont vécu les Français dans leur salon hier soir.
Mais par qui ont-ils été convaincu, après trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites ?
Valérie Rouveran présidente gardoise du parti présidentiel Renaissance était l'invitée exceptionnelle de Farnce Bleu Gard Lozère le mardi 18 avril 2023.


© Radio France - Avril 2023

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00:00 - A 8h05, le rendez-vous de Grand Angle dans le 69 de France Bleu, Gare Lauser.
00:03 Un concert de casseroles dans les rues et un chef de l'État qui s'exprime à la télé.
00:07 C'est ce qu'ont vécu les Français, les Gardois, les Lausériens dans leur salon hier soir.
00:10 Mais par qui ont-ils été convaincus après trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites ?
00:16 Une invitée exceptionnelle ce matin jusqu'à 8h25.
00:19 À qui vous pouvez poser vos questions d'ailleurs.
00:21 Un grand instant direct évidemment, c'est la présidente de Renaissance dans le Gare, le parti présidentiel.
00:25 - Oui, bonjour Valérie Rouvran.
00:27 - Bonjour.
00:28 - Comment vous l'avez trouvé le candidat ? J'aurais presque même envie de dire le candidat élu hier soir.
00:35 - Alors j'ai trouvé notre président dans une volonté d'apaisement et dans une volonté de plan d'action.
00:45 Ayant écouté la colère et voulant travailler, mettre tout le monde autour de la table pour pouvoir avancer
00:55 et permettre que notre pays ne reste pas bloqué.
00:57 - On avait plutôt l'impression d'avoir affaire à un candidat plutôt qu'à un président
01:02 ou en tout cas à un candidat qui vient juste d'être élu avec en plus les mêmes propositions qu'un candidat.
01:09 Il a parlé de lancer un plan d'apaisement pas très clair avec une clause de revoyure.
01:13 Écoutez, on se retrouve juste après.
01:14 - Le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan.
01:19 Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France.
01:26 C'est notre devoir.
01:27 - 100 jours, c'est une expression qu'on utilise en plus vraiment pour les candidats ?
01:32 Or lui, son élection, c'était il y a quand même un an.
01:36 - Je crois que depuis un an, il s'est passé beaucoup de choses.
01:39 - On n'a pas l'impression qu'il la prend en compte cette année qui vient de s'écouler ?
01:44 - Non, je ne crois pas.
01:45 Je crois que sincèrement, il a entendu la colère et tout le monde l'entend.
01:51 Je crois qu'il faut renouer du dialogue avec les Français et renouer du dialogue avec les Français.
01:57 C'est aussi entendre cette colère et cette colère est autour de la réforme des retraites,
02:02 mais pas que.
02:03 Aussi sur les conditions de vie de nos concitoyens.
02:07 Je crois qu'il faut apporter des mesures concrètes.
02:11 Et ce délai de 100 jours, il est même rapide avec l'ambition qui est donnée,
02:17 mais avec des choses bien concrètes.
02:19 Et il fallait en tout cas, en l'espace de peu de temps, puisqu'il a parlé 10 minutes,
02:26 donner aussi des actions concrètes qui allaient s'échelonner dans un temps assez court.
02:32 Parce que 100 jours, c'est demain.
02:34 - Vous dites qu'il s'est exprimé à peu près 10 minutes, seulement 2 sur la réforme des retraites,
02:39 après 3 mois de mobilisation. C'est peu de minutes ?
02:42 - Je crois que la réforme des retraites a été promulguée.
02:46 Nous en sommes sûrs même.
02:48 Et donc, il faut maintenant décrisper et permettre que le dialogue revienne.
02:55 Et le dialogue revienne, on le voit, la réforme des retraites a révélé aussi
03:00 tout ce qui est autour du travail et les conditions de vie du travail.
03:05 Travailler mieux, travailler sans doute plus,
03:08 mais avec une hausse de salaire et pouvoir vivre décemment.
03:12 - Une loi promulguée dans la nuit de vendredi à samedi à 3h28 très exactement.
03:17 C'est quelque chose qui a beaucoup choqué,
03:19 juste après que le texte a été validé en grande partie par les sages.
03:23 Vous le comprenez que ça ait surpris ?
03:25 - Le journal officiel publie toujours dans la nuit.
03:29 Et effectivement, notre président a signé rapidement ce texte.
03:38 Je crois que soit on s'arrête à des choses pour faire polémique.
03:45 Aujourd'hui, nous devons cette réforme des retraites.
03:48 Et je fais partie de ceux qui le pensent et qui en sont persuadés.
03:52 Il fallait préserver notre retraite pour nos enfants, pour nos petits-enfants.
03:58 Et nous devions réformer cette retraite.
04:01 Elle n'est pas sans doute juste pour beaucoup, y comprise en tout cas en pleine justice,
04:08 parce que travailler deux ans de plus, c'est très compliqué à accepter.
04:12 Mais je crois que pour nos enfants et nos petits-enfants,
04:14 nous n'avions pas le choix de préserver cette retraite.
04:18 - Mais au vu de la colère qu'elle suscite cette réforme,
04:20 est-ce qu'il n'aurait pas dû attendre justement de voir les syndicats,
04:23 comme il le proposait d'ailleurs, de le faire aujourd'hui ?
04:26 - On ne peut pas dire qu'il n'a pas voulu voir les syndicats.
04:30 La porte a été ouverte et il y a eu un temps de crispation.
04:35 Et je crois que pour dialoguer, et je le dis souvent, il faut être deux,
04:39 Elisabeth Borne, notre première ministre, a souhaité voir les syndicats à plusieurs reprises.
04:45 Mais il y avait un non-dialogue et c'était un peu, malgré tout,
04:49 un dialogue de sourds qui n'a pas pu avoir lieu.
04:51 Aujourd'hui, je crois qu'il ne faut pas tourner la page,
04:55 mais entendre en tout cas ce qu'on dit et ce que disent les Français.
05:00 Mais cette révolte dans la rue, elle est aussi pour la réforme de retraite,
05:05 mais aussi pour les conditions de vie au travail.
05:08 Et je crois que notre président a donné un plan d'action
05:12 autour de ce nouveau pacte de vie au travail qui est essentiel.
05:16 - Alors on va y revenir, mais d'abord pour terminer sur la réforme des retraites,
05:19 Emmanuel Macron lui-même le disait, on ne l'a peut-être pas assez expliqué cette réforme des retraites.
05:25 Et c'est vrai qu'on ne sait plus où on en est finalement entre l'Assemblée nationale,
05:29 le Sénat, le Conseil constitutionnel, on ne sait plus vraiment ce qu'il y a dedans.
05:32 Est-ce que vous êtes capable de me dire quelles sont les mesures portées par cette loi,
05:37 autres que celles du report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans ?
05:41 - Alors je vais pouvoir vous apporter en tout cas des grandes lignes,
05:46 mais je ne suis pas une technicienne non plus de la réforme des retraites.
05:49 Nous savons que nous devons travailler plus.
05:52 Il y a eu des avancées aussi sur la retraite et les carrières longues.
05:57 Il y a eu des avancées sur l'inégalité entre les hommes et les femmes.
06:01 Il y a eu des avancées sur...
06:03 - Des avancées qui sont toujours, en tout cas discutées.
06:06 - Voilà, on dit que cette réforme a pénalisé les femmes.
06:10 - Il y a eu des avancées aussi sur la pénibilité et les carrières longues.
06:13 On sait aujourd'hui que 40% des Français partiront bien avant l'âge légal.
06:19 - Un Français sur quatre.
06:21 - Oui, oui.
06:22 - Pas une majorité.
06:23 - Je crois que l'essentiel aussi de la réforme des retraites,
06:27 c'est de garantir les retraites pour tous.
06:32 Nous ne pouvions plus payer cette retraite.
06:35 C'était aussi une dette qui allait s'alourdir.
06:38 Je crois qu'il y a eu un dialogue aussi,
06:41 et des aspects où les gens ne se retrouvaient pas.
06:45 Les syndicats voulaient que l'on puisse taxer plus les entreprises
06:50 plutôt que permettre aux gens de travailler un peu plus.
06:53 - C'est ce que réclamait notamment François Bayrou,
06:56 qui proposait d'augmenter les cotisations patronales.
07:00 - Nous ne sommes jamais arrivés au temps de création d'entreprises
07:05 et de plein emploi.
07:06 Je crois que sincèrement, nous avons besoin de la force de notre travail
07:10 et de la création de nos entreprises.
07:12 Si nous taxons plus encore les entreprises,
07:15 nous allons être pénalisés aussi sur le travail.
07:19 - C'est ce qu'il a expliqué notamment hier le président de la République.
07:22 Le paradoxe, c'est qu'au final,
07:24 depuis que le texte est passé devant le Conseil constitutionnel,
07:26 le texte a été durci par les sages en quelque sorte,
07:29 puisqu'il a retiré 6 mesures qui permettaient d'accompagner
07:35 notamment la retraite des seigneurs.
07:37 Est-ce qu'en l'état, vous êtes prêts à assurer le service à prévente sur le terrain ?
07:41 - Je crois que le président Emmanuel Macron a donné aussi des orientations
07:50 sur comment accompagner mieux nos seigneurs,
07:54 comment aider sur les progrès autour des femmes, des carrières longues.
08:02 Et je crois que c'est ce qu'a annoncé hier soir notre président.
08:06 - Tout ce qu'on va retenir de cette séquence-là,
08:09 c'est notamment ce sondage élable pour BFM TV.
08:13 Marine Le Pen élue au second tour avec 55% des voix
08:16 si l'élection avait lieu aujourd'hui.
08:19 Est-ce que finalement, la moralité,
08:21 c'est que vous n'avez pas fait monter le Rassemblement national ?
08:23 - Je crois que c'est une conclusion hâtive.
08:27 Il reste encore 4 ans au travail.
08:30 Et je suis aussi assez surprise du Rassemblement national
08:35 qui ne dit pas un mot, qui ne propose rien,
08:38 mais qui attend effectivement.
08:40 - Marine Le Pen a dit qu'elle reviendrait sur la réforme si elle était élue.
08:43 - Oui, tout à fait. Mais ça c'est assez pragmatique.
08:46 Mais par contre, on ne les entend pas beaucoup.
08:49 Ils ne prennent peu la parole.
08:52 Et donc, ils sont là juste pour dire
08:55 qu'on récoltera les fruits de cette colère.
08:58 Je crois que, moi en tout cas, je ne veux pas vivre dans une France
09:02 où Marine Le Pen serait présidente.
09:06 Je ne veux pas vivre dans une France
09:09 où M. Mélenchon serait président.
09:12 Et je crois que malgré les difficultés,
09:15 il faut écouter les Français, il faut apaiser.
09:18 Et le pouvoir d'achat, la qualité de vie au travail,
09:21 l'éducation, réformer aussi l'éducation,
09:24 c'est ce qu'a dit hier notre président.
09:27 Je crois que les Français nous attendent aussi
09:30 sur quelque chose d'assez pragmatique
09:32 qui nous touche dans la vie de tous les jours.
09:34 - Valérie Rouvrand, on va se quitter.
09:36 On se retrouve dans quelques minutes.
09:38 La suite, et on parle notamment de la classe politique nationale et locale.
09:42 A tout à l'heure.
09:43 [Musique]
09:46 - 39.1 de Thudela dans le 6.9 de France Bleu-Garloser.
09:49 Le Grand Temple jusqu'à 8h25.
09:51 Il est 8h11, Quentin.
09:53 - On va parler, Valérie Rouvrand, de la classe politique
09:56 dont vous faites partie.
09:57 Et surtout, de la manière dont les élus exercent le pouvoir.
10:00 Mais d'abord, je voudrais qu'on revienne sur la réforme des retraites
10:04 avec Alain qui est avec nous.
10:07 Alain, bonjour. Vous nous appelez d'où ?
10:09 - Je vous appelle de Saint-Privat-d'Aiguille.
10:12 - Ah bon. Et vous avez une question à poser à Valérie Rouvrand.
10:15 Allez-y.
10:16 - Oui, je voudrais lui parler des casserolades,
10:19 des concerts de casserole qui ont eu lieu partout en France hier soir.
10:24 Pendant l'élocution de son présidence,
10:27 ce monsieur ne voulant écouter personne,
10:29 il n'y avait aucune raison qu'on l'entende.
10:32 Et donc, je suis allé manifester sur la place de la mairie à Alès.
10:37 Il y a eu un concert de casserole important.
10:40 Et j'ai été étonné du nombre de gens qui étaient réunis là.
10:43 Réunis en 24 heures, on n'en a même pas.
10:46 Ça s'est fait quasiment spontanément.
10:48 Et ensuite, on est allé déambuler dans les rues d'Alès.
10:52 Nous étions plus de 300.
10:55 Et j'ai été étonné aussi de l'accueil au balcon.
10:59 Les gens applaudissaient.
11:01 Des gens sortaient de leurs casseroles pour participer aussi à cette manifestation.
11:07 Et donc, si vous voulez savoir un point de vue de Mme Rouvrand
11:12 sur ces casserolades...
11:16 Alors Alain, elle vous répond. Valérie Rouvrand.
11:19 Oui, bonjour.
11:21 Bien évidemment, je n'étais pas à côté de vous.
11:26 Mais au contraire, j'ai entendu ce qu'a dit le président.
11:30 Ce qui m'interpelle, j'entends la colère.
11:34 Et je crois qu'il faut entendre cette colère et apaiser.
11:39 Et c'est une volonté, en tout cas du président et du gouvernement,
11:44 d'être à l'action.
11:46 Le soutien aussi, si je puis me permettre d'ajouter Valérie Rouvrand.
11:50 Le soutien assez manifestant.
11:52 Puisque Alain le disait, il y avait des gens qui les soutenaient au balcon.
11:54 300 personnes dans les rues.
11:56 C'est assez énorme quand même à 20h à Alès.
12:00 Je suis aussi interpellée quand on dit que, de toute façon,
12:05 avant même que le président prenne la parole,
12:09 qu'il n'y ait pas une volonté de l'écouter.
12:11 Donc du coup, une volonté de révolte et de blocage.
12:15 Et je crois que quand on a un temps de crispation,
12:19 il faut que ce temps de crispation s'apaise pour retrouver le dialogue.
12:25 Et je l'espère vraiment.
12:27 Je crois que nous ne pouvons pas rester dans un pays
12:33 qui reste bloqué, où rien n'avance.
12:36 Et j'espère en tout cas que tout le monde se mettra autour de la table
12:41 pour que notre pays puisse avancer dans des conditions
12:45 où tout le monde s'y retrouvera.
12:47 Alors justement, vous parliez d'avancer.
12:50 Emmanuel Macron a lancé plusieurs chantiers hier.
12:53 Et Alain, un autre Alain qui est avec nous,
12:55 voudrait vous poser une question à ce sujet.
12:58 C'est ça Alain ?
12:59 Oui, oui, moi je suis entendu. Il parle d'un délai supplémentaire, M. Macron.
13:04 Il y a six ans qu'il est au pouvoir, M. Macron, il demande cinq jours.
13:08 Alors cinq jours, c'est un peu rigolo, parce que c'est une référence à Napoléon.
13:11 C'est le délai entre le retour de Luidelp et son abdication,
13:15 c'est-à-dire après Waterloo.
13:17 Le Waterloo à Macron, semble que ce soit la réforme des retraites.
13:20 Donc les cinq jours, il faut souhaiter qu'à l'issue des cinq jours,
13:23 il va abdiquer, il va quitter ses fonctions,
13:27 parce que là, ça suffit quoi.
13:30 Il nous a assez roulés dans la farine, ça suffit.
13:33 Les discours, les blablas, ça suffit.
13:36 Les gens, maintenant, ils sont conscients de ce qu'il est incapable de faire.
13:40 Et donc les gens en ont vraiment marre.
13:42 Comme le disait le collègue tout à l'heure qui parlait,
13:45 c'est des manifestations spontanées qui vont se renouveler,
13:49 qui vont éclater de partout.
13:51 Les gens en ont marre de cette politique et de ce président
13:54 qui parle d'apaisement, Mme Rouveran.
13:57 Mais quand on parle d'apaisement, il ne faut déjà pas jeter de l'huile sur le feu.
14:01 On nous parle de dialogue.
14:03 M. Macron a court-circuité les débats au niveau du Parlement avec ses 49.3.
14:08 Il a refusé de recevoir les organisations syndicales
14:11 quand elles aussi, au début du conflit, ont demandé à être reçues.
14:14 Ce n'est pas comme ça qu'on dialogue et ce n'est pas comme ça qu'on apaise un pays qui est en crise.
14:18 C'est une grave crise sociale.
14:20 Et on ne tournera la page que quand cette réforme des retraites sera retirée.
14:25 On ne veut pas de cette réforme qui est injuste et injustifiée.
14:28 Alors Alain Valéry, vous répond difficile d'ouvrir un nouveau chapitre,
14:32 autre que la réforme des retraites.
14:35 Il y a une chose qui est...
14:38 On ne pourra pas tomber d'accord, c'est que la réforme des retraites
14:43 va avoir lieu et qu'il y a une demande,
14:48 en tout cas, que cette réforme des retraites soit supprimée.
14:51 Je crois que c'est là la crispation.
14:54 Après, de dire qu'il ne s'est rien fait depuis 6 ans...
14:58 Moi, quand j'étais jeune, vous savez, on parlait toujours du chômage.
15:02 Et le chômage faisait partie, en tout cas, de toutes les campagnes électorales.
15:07 Et c'était le fléau.
15:08 Aujourd'hui, nous arrivons à presque au plein d'emplois.
15:12 Je crois qu'on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
15:15 Il y a encore beaucoup de choses à faire.
15:18 Pendant la crise du Covid, le gouvernement nous a protégés,
15:22 a protégé les entreprises, a protégé les emplois.
15:25 Mais maintenant, effectivement, il y a beaucoup de choses à faire.
15:28 Et cette révolte, elle n'est pas...
15:31 Et il faut être aussi assez honnête,
15:34 elle n'est pas qu'autour de la révolte autour de la réforme des retraites.
15:38 Oui, et permettez-moi d'ajouter, autour du 49.3,
15:41 ça c'est Alain qui vient de vous le dire,
15:43 ça, ils n'ont pas compris le passage en force des Français.
15:46 Alors c'est vrai que le 49.3...
15:47 Ils ont élu une assemblée qui ne donne pas de majorité absolue au gouvernement.
15:54 Et je pense qu'ils auraient aimé qu'elle fût respectée à l'assemblée.
15:58 On le regrette.
15:59 On le regrette tous.
16:00 Élisabeth Borne le disait.
16:02 On regrette tous le 49.3.
16:05 Mais par contre, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de volonté de dialogue,
16:09 qu'il n'y a pas eu... que les syndicats n'ont pas été reçus.
16:13 Non, on ne peut pas dire ça.
16:14 Sauf que, effectivement, ça n'a pas abouti.
16:18 Et donc du coup, le 49.3 fait partie aussi de pratiques.
16:24 D'autres gouvernements l'ont utilisée.
16:27 Et donc, bien sûr, on aurait souhaité avancer différemment.
16:34 Mais je crois que maintenant, la réforme des retraites a abouti.
16:40 Et je crois que nous devons être raisonnables pour parler du travail,
16:45 pour parler des conditions de vie du travail,
16:47 pour parler des salaires, pour parler d'éducation.
16:51 Et je crois qu'il y a de sécurité.
16:55 Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses et de travaux qui doivent être mis en place.
17:03 Et on ne peut pas rester à un blocage.
17:05 Notre pays ne peut pas rester bloqué.
17:08 Alors, vous parlez du travail.
17:09 Valérie Rouvrand, qu'a très concrét Sanofi qui pourrait supprimer 70 postes sur le site d'Aramon ?
17:16 Vous, concrètement, à votre échelle, qu'est-ce que vous pourriez faire ?
17:19 Vous qui avez en plus érolé, disons, dans les plus hautes instances du parti présidentiel.
17:25 Alors, quand sur votre territoire, vous avez des emplois qui cessent,
17:31 bien évidemment, vous ne vous réjouissez pas.
17:34 Et au contraire, vous essayez de porter, de faire un lien.
17:37 J'essaie toujours, en tout cas, de là où je suis, alors je ne suis pas députée,
17:42 mais je suis présidente de Renaissance, de faire un lien avec les ministères.
17:46 Et donc, c'est des choses qui me sont assez courantes.
17:50 Je peux dire en tout cas, voilà, on regrette et notre mode de vie change.
17:57 Et il y a des secteurs qui sont touchés.
17:59 Bien évidemment, on le voit par exemple aussi sur les grandes chaînes de vêtements
18:06 qui ferment petit à petit parce qu'on consomme différemment, parce qu'on vit différemment.
18:10 Mais je crois qu'il faut aussi être réaliste.
18:15 Jamais nous n'avons eu autant d'emplois et autant d'activités dans les secteurs de l'emploi.
18:23 Il y a eu des créations, beaucoup de créations.
18:26 Beaucoup de créations, mais un travail qui ne paye pas assez.
18:30 Et ça, c'est ce qui ressort souvent.
18:32 Emmanuel Macron s'est engagé lui-même justement à engager des discussions là-dessus.
18:37 Et je ne sais pas si vous avez vu cette étude qui a été publiée hier.
18:41 Une étude qui montre que l'ascenseur social est en panne complète.
18:45 Est-ce que vous avez vu ça ?
18:47 Alors hier, non, je n'ai pas vu, mais je le sais.
18:49 Elle dit que les Français qui avaient les plus hauts revenus en 2003 sont les mêmes 16 ans plus tard.
18:55 Donc aujourd'hui.
18:56 Et les Français qui avaient les revenus les plus bas en 2003 sont les mêmes qu'aujourd'hui.
19:02 En clair, ils habitent dans un même immeuble les Français, mais il n'y a plus d'ascenseur et plus d'escalier.
19:06 Alors j'ai entendu aussi que nous sommes un pays où nous travaillons moins que nos pays européens.
19:14 J'ai entendu aussi que...
19:16 Parce qu'on prend en compte notamment ceux qui sont au RSA, ceux qui sont au chômage.
19:20 Des dispositifs que n'ont pas tous nos... En tout cas pas dans les proportions de la France.
19:25 Il va falloir s'attaquer effectivement au travail.
19:28 Il va falloir s'attaquer à la qualité de vie dans le travail.
19:32 Il va falloir s'attaquer au salaire.
19:35 Et je crois qu'effectivement c'est un constat que nous partageons.
19:38 Et donc aujourd'hui, c'est ce que veut faire le gouvernement.
19:42 Mais vous, par exemple, est-ce que vous pouvez peut-être à votre échelle faire remonter des propositions, des revendications de la part des Français ?
19:49 Tout à fait.
19:51 Quoi par exemple ?
19:53 Je le fais en tout cas...
19:55 Comme réunion possible ?
19:57 En fait, en fonction des secteurs et en fonction des problématiques sur mon territoire, bien évidemment je fais remonter.
20:03 Donc quand je suis interpellée, alors attention je ne suis pas députée,
20:07 mais attirer en tout cas l'attention de notre gouvernement sur nos problématiques locales,
20:14 oui effectivement je le fais quand je suis sollicité.
20:17 On a l'impression que ces doléances-là, elles arrivent dans un placard, qu'on ferme à clé et qu'on ne rouvre plus.
20:23 On se rappelle parfaitement des cahiers de doléances des Gilets jaunes.
20:26 On ne sait même pas où ils sont passés.
20:28 Non, je ne crois pas. Là c'est un résumé. Non, je ne crois pas. Je crois qu'on a eu des avancées aussi.
20:32 Mais en tout cas, si on reprend par exemple l'exemple des Gilets jaunes, il y a eu les grands débats après,
20:36 justement pour tenter de relancer à l'époque le premier quinquennat,
20:40 qui n'ont rien donné les grands débats.
20:42 Pourquoi là, en 100 jours, ça changerait ?
20:44 Non, je ne crois pas. Je crois qu'il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites sur le bouclier tarifaire,
20:52 sur le pouvoir d'achat, sur les heures supplémentaires qui n'étaient pas taxées,
20:59 sur la taxe d'habitation qui a été supprimée, sur, je le redis, sur le plein emploi,
21:06 sur l'éducation, sur les projets de rénovation urbaine.
21:09 On entendait tout à l'heure les grandes difficultés que nous avons dans les quartiers prioritaires.
21:16 Sur la réussite scolaire aussi, les classes à 12 élèves.
21:23 Et je crois que le chantier est ouvert et qu'il y a encore beaucoup de choses.
21:26 Le président de la République est là encore pour 4 ans.
21:30 Donc soit effectivement on ne respecte pas ni son positionnement, ni le gouvernement,
21:37 et qu'on se dit que tout est noir et que rien n'a avancé.
21:41 Je crois que pendant la crise de Covid, on ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé pendant 6 ans,
21:46 puisque nous avons été protégés.
21:49 On vient de parler du fait que les Français voulaient être plus à l'écoute.
21:54 Les Français demandent aussi à leurs élus d'être plus exemplaires, disons.
21:58 Mais quand les électeurs regardent ce qui se passe,
22:01 Anime, le président de la métropole, sous le coup d'un troisième procès dans une affaire de trafic d'influence.
22:07 L'un des adjoints au maire, visé par une enquête préliminaire pour un risque de conflit d'intérêts.
22:12 Il se dit quoi les électeurs ?
22:15 Ça ne sert à rien de voter, puisqu'on vote parfois pour des gens malhonnêtes.
22:18 Alors, je n'ai pas toutes les réponses.
22:21 En tout cas, ce que je sais, c'est que ça ne donne pas confiance et ça abîme la démocratie.
22:29 Anime, en particulier, à ce sujet, je voudrais vous faire écouter ce que disait Vincent Bouger,
22:33 le patron des communistes du Gard, sur toutes ces affaires.
22:36 Quand on fait de la politique, on se doit un peu d'être exemplaire et d'être transparent.
22:40 Nous qui avons la volonté de parler des affaires de la ville,
22:44 on parle souvent maintenant de la ville des affaires.
22:46 C'est ça qui est devenu un vrai problème ici.
22:48 La ville des affaires, Valérie Rouvran.
22:50 Oui, je suis assez d'accord.
22:52 Effectivement, on a tous été un peu bousculés.
22:55 Les affaires qui durent pour Franck Proust depuis 20 ans, les trahisons, les dévotations...
23:04 Il devrait rester en poste, Franck Proust, pour vous ?
23:06 Alors, moi, pour l'instant, de toute façon, je ne vais pas commenter une décision de justice
23:13 attendant la fin du procès.
23:16 Moi, je ne suis pas là pour dire ce qu'il faut faire ou pas faire.
23:18 Mais ce qui est sûr, c'est que même quand on va à l'extérieur, on nous dit
23:25 "Dis-donc, ce qui se passe à Nîmes, c'est quand même un peu compliqué."
23:29 Qui vous dit ça ?
23:30 Non, mais quand vous allez à l'extérieur, même des élus, des citoyens...
23:35 Ceux que vous avez rencontrés, par exemple ?
23:37 Oui, ce que j'ai rencontré, des gens que j'ai rencontrés.
23:39 À la réunion de Renaissance, le week-end dernier ?
23:41 Non, non, non.
23:42 Aussi, j'ai fait un déplacement à Dijon, et c'était justement au cœur de l'affaire
23:50 de M. Franck Proust, de M. Richard Flandin.
23:53 Je crois que, quand vous êtes élu, vous essayez effectivement de vous engager.
24:01 Et je crois que nous sommes tous engagés.
24:03 Après, quand la justice est au milieu et il y a des affaires, c'est très compliqué
24:09 de redonner confiance, en tout cas, aux électeurs.
24:12 Est-ce qu'on n'est pas allé trop loin, peut-être, sur l'exemplarité ?
24:15 Comme, finalement, quelque part, au niveau de l'action politique, il n'y a pas vraiment de résultat,
24:20 on déporte le problème sur l'exemplarité des élus.
24:23 Non, on n'est pas allé trop loin.
24:24 Je crois que s'engager en politique, c'est sans...
24:26 Ils n'ont pas le pouvoir, mais au moins qu'ils soient exemplaires.
24:27 Vous voyez ce que je veux dire ?
24:28 Non, moi je crois que...
24:29 C'est parfois ce qu'on entend.
24:31 Je crois que s'engager en politique, c'est s'engager pour des idées et pour des convictions.
24:36 Et puis, voilà, quand on est là depuis très longtemps, il peut y avoir des choses qui sont remises en question.
24:45 Moi, je crois que l'engagement, en tout cas, c'est s'engager pour des idées,
24:50 c'est s'engager pour son territoire.
24:53 Et je crois que l'impact que certains vivent ne doit pas, en tout cas, rejaillir sur d'autres qui s'engagent.
25:02 Vous parlez par exemple sur Richard Flandin, le conseiller municipal qui a été démis de sa délégation,
25:08 notamment à l'urbanisme.
25:11 Là, vous l'appelez à faire quoi, Richard Flandin ?
25:14 À se retirer de... ?
25:16 Je reste à ma place.
25:19 Je suis élue de l'opposition et je n'ai pas à prendre de décision.
25:27 Ce n'est pas moi qui suis décisionnaire.
25:30 Par contre, je crois qu'il n'a plus sa délégation et que c'est entre les mains de la justice.
25:36 Je crois que je n'ai pas à commenter plus que ça.
25:39 On verra bien ce qui va se passer.
25:41 Par contre, ce qui est sûr, c'est que moi, je suis une citoyenne nîmoise.
25:46 Je suis aussi bousculée devant toutes ces affaires.
25:50 Vous, si ça devait vous arriver, évidemment, je ne vous le souhaite pas, mais vous réagiriez comment ?
25:55 Par exemple, au conseil municipal de Nîmes ?
25:57 Je ne me mets pas à la place parce que ça ne m'arrivera pas.
26:01 C'est quelque chose pour lequel vous identifiez quelquefois quand ça vous touche dans votre vie.
26:11 J'imagine que forcément, ça vous a traversé l'esprit ?
26:14 Non, ça ne m'a pas traversé l'esprit.
26:16 Bien évidemment, ça ne m'a pas traversé l'esprit de me mettre à la place.
26:20 Vous ne vous mettez jamais à leur place ?
26:22 Non, je ne me mets pas à la place parce que je n'ai pas le même vécu.
26:26 Parce que mon vécu, il est de l'engagement.
26:28 Et bien que je ne remette pas en cause leur engagement, je ne suis pas là depuis 20 ans.
26:35 Je n'ai pas un procès depuis 20 ans.
26:38 Et je n'ai pas du tout, je n'avais pas fait des marchés.
26:44 Je ne suis pas au poste.
26:45 Moi, vous savez, j'ai été élue à l'éducation, à la rénovation urbaine et à la politique de la ville.
26:51 Et moi, ce qui m'a touchée, c'est effectivement que les enfants ne soient pas égalitaires sur mon territoire.
26:57 Et qu'ils ne puissent pas réussir comme tous les autres enfants.
27:01 Moi, ce qui m'a touchée, c'est que des gens ne vivent pas décemment dans certains quartiers.
27:05 Moi, ce qui me touche, c'est ce que j'ai entendu du directeur d'habitat du Gard.
27:10 Donc oui, mon engagement est là et il n'est pas ailleurs.
27:13 Valérie Rouvrand, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu-Garloser.
27:17 Référente pour le Gard de Renaissance, le parti présidentiel.
27:20 Merci, un beau début de journée à vous.
27:22 Vous pouvez réécouter évidemment cette interview sur francebleu.fr.
27:25 Merci encore Valérie Rouvrand.

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