Têtes à Clash - Gouvernement Barnier : à quand l'explosion ?

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Franck Tanguy reçoit François Martin, Richard Haddad, Cyril Bennasar et Tarick Dali.

Au programme des débats :
1) Le gouvernement Barnier peut-il tenir ?
2) Israël vs Hezbollah : vers un embrasement général ?

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash, 4 clasheurs, 3 rounds, on commence
00:00:17par les 4 clasheurs, Cyril Benhazard, bonjour, bonjour, Arik Dali, bonjour, bonjour, Richard
00:00:24Haddad, bonjour Franck, et François Martin. Nous sommes prêts. Parfait, moi aussi, vous
00:00:30avez bossé, j'ai bossé. Alors le premier sujet, ce sera le gouvernement Barnier, je
00:00:36vais revenir dessus. Deuxième sujet, c'est ce qui se passe en Israël avec un nouveau
00:00:40front qui a été ouvert côté libanais avec l'opposition contre le Hezbollah. Et le troisième
00:00:47round, ce sera 4 coups de cœur, coups de gueule des invités qui vont un petit peu
00:00:53marquer leur différence. Voilà, à tout de suite.
00:00:55Nous avons donc un nouveau gouvernement. C'est 16 jours de tractation politique. Un premier
00:01:05ministre, Michel Barnier, sorte de revenant de la politique, 73 ans, 39 ministres, très
00:01:10bien. Les questions que je vous pose messieurs, c'est, ce gouvernement est-il légitime ? Est-ce
00:01:15que vous pensez qu'il va durer ? Qu'est-ce que vous pensez de sa composition ? Bref,
00:01:19on va faire un petit peu de prospective. Et celui qui commence, c'est François Martin.
00:01:23Pour répondre à la question, mon cher ami, je pense que le gouvernement est légitime.
00:01:29Il n'y a pas de doute qu'il soit légitime. Est-ce qu'il va tenir ? A mon avis, pas du
00:01:34tout. Il faut rappeler un peu le contexte. Le contexte, c'est que le régime, le président
00:01:41de la République et, d'une façon générale, la classe politique, et surtout celle de ce
00:01:46que j'appelle le régime Mitterrand, puisque c'est Mitterrand qui a mis en place ce système,
00:01:51n'est plus légitime, comme on l'a vu aux élections européennes et au premier tour
00:01:58des législatives. Donc, le jeu dans ce système où il n'y a plus du tout de majorité de
00:02:06tous les côtés, c'est que chacun cherche, en fait, à griller les autres. Je pense que
00:02:11le président de la République n'a pas pris Mme Castex parce qu'il a eu peur qu'elle
00:02:17lui fasse le coup classique, c'est-à-dire de présenter des mesures maximalistes et
00:02:21ensuite de dire « Ah ben, puisqu'on ne me permet pas, je jette ma toge », et puis
00:02:25de l'enfoncer dans l'illégitimité. Et qu'il a pensé qu'il avait moins de risque
00:02:31d'avoir ça à droite qu'à gauche. Mais son idée, je pense que c'est en même temps
00:02:36de voir si jamais Barnier arrive à faire passer le budget, qui est le gros morceau,
00:02:41et en même temps de le griller en grillant la droite et le RN s'il n'y arrive pas.
00:02:45Donc un espèce de sale jeu de Misty Gris où si il grille Barnier qui grille la droite
00:02:53nationale, ça veut dire qu'il va récupérer les transfuges ensuite de ce camp dans sa
00:03:02petite majorité centriste dont il ne trouve plus, où il n'y a plus grand monde, c'est
00:03:09ça le truc.
00:03:10François, le gouvernement, il est plutôt composé du Bloc central, d'accord ? C'est
00:03:15des macronistes et c'est des DLR.
00:03:17Pas du tout. En même temps, il a fait des déclarations, il y a Retailleau qui a fait
00:03:24les déclarations qu'on a entendues sur la maîtrise de l'immigration, ce qui est
00:03:28un chiffon rouge absolument sur la gauche. Ils n'attendent qu'un moment, c'est pour
00:03:33le casser.
00:03:34Vous êtes d'accord avec Dali ?
00:03:37Non, je crois que je suis plutôt d'accord avec vous. C'est le Bloc central et Macron
00:03:43n'a pas démordu de son objectif depuis 7 ans. Il a voulu détruire la gauche, maintenant
00:03:48il veut détruire LR. De toute façon, il ne pouvait pas faire autrement. Comment voulez-vous
00:03:53faire avec le Parlement que nous avons ?
00:03:55Il aurait pu appeler Lucie Castex, c'était la première à être sur place.
00:04:00L'histoire de la première, moi je veux bien. Le premier groupe parlementaire de l'Assemblée,
00:04:05c'est le RN. Donc comme on a décidé qu'il y avait des électeurs qui ne comptaient pas,
00:04:09très bien. Donc maintenant, il faut qu'il fasse avec ça. Il n'a pas voulu de Castex,
00:04:13pourquoi ? Parce qu'il avait la trouille de deux choses. La première, c'était qu'elle
00:04:16ponde un décret, je n'en sais rien, style on va reconnaître la Palestine. Une fois
00:04:20qu'on a fait ça, qu'est-ce qu'on fait ? On va revenir derrière ? Bon, il avait peur
00:04:23de ça. Et puis surtout, il était certain qu'elle allait être censurée à la première
00:04:26occasion.
00:04:27C'est surtout ça, non ?
00:04:28C'est surtout ça. Mais une fois que le gouvernement est censuré, c'est lui qui est en premier
00:04:34ordre. On va dire, écoute mon petit gars, maintenant le problème c'est toi, tu dégages.
00:04:36Et ça, il est terrorisé par ça.
00:04:37C'est pour joigner l'analyse de François Martin.
00:04:40Mais bien entendu. Donc maintenant, n'allons pas nous faire croire que ce gouvernement
00:04:44est à droite. C'est la légende de la gauche. Parce que vous entendez, il y a un mec, il
00:04:49s'appelle Bruno Retailleau, qui est au ministère de l'Intérieur et qui a dit je vais être
00:04:53ferme. Bon, maintenant, j'attends de voir. Mais bon, il n'y a pas que lui. Sauf que
00:04:57moi, j'ai vu aussi, d'abord il y a 39 ministres. Il y a des intitulés complètement baroques.
00:05:02Moi, lorsque je vois...
00:05:03Ça, on est habitué.
00:05:04Ça, c'est pas très grave. Mais le problème, c'est pourquoi il y en a 39 et il y en a
00:05:0920 chez Fillon en 2007.
00:05:11Parce qu'on a beaucoup d'argent. On a beaucoup d'argent pour les pays.
00:05:13Bien sûr. Et puis, il y a des intitulés baroques, comme l'histoire de la coordination
00:05:16gouvernementale. Ça veut dire qu'on enterrine, dans la formation même du gouvernement, le
00:05:21fait que le Premier ministre n'est pas capable de coordonner. Donc moi, je veux bien tout
00:05:24ce qu'on veut. Donc moi, j'attends de voir. Je n'ai pas de préjugés défavorables vis-à-vis
00:05:28de Michel Barnier. Je pense que c'était un bon choix. Mais on fait ce qu'on peut avec
00:05:32ce qu'on a. Et avec l'Assemblée qu'on a, on fait ce qu'on peut.
00:05:34Vous lui voyez une durée de vie très courte ?
00:05:36Ça, je ne sais pas. Même si je suis convaincu que tout ça dépendra essentiellement de
00:05:44l'intérêt, bien compris du RN. Tout simplement, le RN censurera. Le jour, il se dira. Bon,
00:05:52maintenant, il est temps qu'on se débarrasse de Macron, qu'on se débarrasse de ces gens-là.
00:05:56J'ai le vent en poupe et on va voir ce qu'on va voir. Mais pour l'instant, je ne vois pas
00:06:00pourquoi il le censurerait.
00:06:01Moi, je pense qu'il aura une durée de vie. Je ne sais pas laquelle. Mais en tout cas,
00:06:06il ne sera pas, il ne tombera pas dans quelques mois. Pour une raison simple, il nous l'a
00:06:10démontré lui-même, M. Barnier, récemment. C'est que, en fait, pour qu'il tombe, il
00:06:16faut que, en gros, c'est très simple, pour qu'il tombe, il faut que le RN le fasse tomber.
00:06:19Appuie sur le bouton.
00:06:20Appuie sur le bouton. Voilà. Sans le RN, il ne tombera pas.
00:06:22Il ne tombera pas seul non plus. Il faut que la France insoumise vote une motion de censure
00:06:27et que le RN vote avec.
00:06:28La France insoumise va multiplier les motions de censure. Et donc, en gros, c'est le RN
00:06:35qui décide s'il tombe ou pas, pour résumer. Et vous avez vu récemment que la moindre
00:06:39incartade, la moindre phrase qui déplait au RN, immédiatement, il ajuste.
00:06:44Donc, en fait, il veut rester et il fera tout pour plaire au RN pour rester.
00:06:48Voilà. Donc, c'est-à-dire que chaque fois qu'ils vont prendre une décision, chaque
00:06:51fois que quelqu'un s'exprime, il va dire attention, il ne faut pas déplaire au RN
00:06:55pour qu'on ne tombe pas.
00:06:56Donc, je pense qu'il ne tombera pas de si tôt. Après, Macron pourra dissoudre dans
00:07:02un an. Est-ce qu'il le fera ? Je pense. Alors, tout le monde dit certainement qu'il y aura
00:07:06des élections. Ce n'est pas sûr parce qu'il dissoudra s'il sent qu'il peut retrouver
00:07:12une majorité.
00:07:13Ou en tout cas, une plus forte minorité, quelque chose plus aisément à sa main pour
00:07:19faire des coalitions.
00:07:20Exactement. Si la situation est la même ou même pire, il ne bougera pas parce que Macron
00:07:25ne veut pas. Pourquoi ? Comme vous venez de le dire, si les gouvernements tombent successivement,
00:07:31ils devraient être obligés de démissionner. Et ça, il ne veut pas.
00:07:33Tout le monde joue à ça aussi. Est-ce qu'on va l'enfoncer encore dans les sables mouvants
00:07:39un peu plus ou non ?
00:07:40Ça, c'est ce que veut la France insoumise.
00:07:42C'est ce que veut la France insoumise.
00:07:43Mais les autres ne veulent pas ça.
00:07:44C'est ce que veut la droite aussi.
00:07:45Attention, parce qu'on va peut-être parler de ces temporalités qui me semblent être
00:07:51assez différentes entre Mélenchon et Le Pen, pour le dire simplement. Mais il y en a un
00:07:56qui n'est pas intervenu.
00:07:57Moi, je crois qu'on est tous d'accord sur la légitimité de ce gouvernement finalement
00:08:00compte tenu du rapport de force qui est sorti des urnes.
00:08:03Un gouvernement de droite et de centre droit, c'est le centre de gravité de la vie politique
00:08:08en réalité.
00:08:09Vous l'auriez trouvé illégitime si ça avait été Lucie Castex qui s'y était placée ?
00:08:13Je l'aurais trouvé de toute façon vouée à l'échec, puisqu'il était programmé
00:08:16qu'elle serait éjectée à ses luttes.
00:08:19Donc pourquoi faire encore des procédures, jouer avec la démocratie pour avoir un échec
00:08:25pour recommencer ?
00:08:26Mais ce n'était pas une manière finalement, en ayant pris Lucie Castex en premier lieu.
00:08:33C'est-à-dire presque immédiatement après les élections.
00:08:35Par miracle, la gauche, le Nouveau Front Populaire a réussi à pondre un programme.
00:08:41On peut en penser ce qu'on veut, mais ça a été fait très vite.
00:08:44Ils ont mis une personne à côté de ce programme.
00:08:46Est-ce que finalement Macron n'a pas loupé cette fenêtre ? Qui serait déjà refermé
00:08:51sans doute ?
00:08:52C'est ça en fait.
00:08:53Il aurait pu faire la démonstration de cet échec, mais à quoi bon ?
00:08:55Je pense qu'il était admis par tous, il était programmé, il a gagné du temps
00:08:59en cherchant plutôt une solution viable.
00:09:01En cherchant une solution viable, et effectivement on a une solution viable.
00:09:06Je ne pense pas que ce gouvernement va tomber tout de suite, effectivement, parce que Barnier
00:09:10c'est un homme vraiment de compromis, de négociation.
00:09:12Il sait exactement ce que veulent les uns et les autres, ce qui pèse, et il saura comment
00:09:16manœuvrer, comment jongler pour ne pas froisser le Rassemblement National et rester à son
00:09:20poste.
00:09:21Je ne suis pas sûr qu'il ne fera rien, il sera empêché évidemment sur ce qu'il entend
00:09:27vouloir faire.
00:09:28Ils ne pourront pas mettre en œuvre des grandes réformes structurelles dont le pays a besoin,
00:09:34ça c'est sûr.
00:09:35Et puis le fait que Macron ait apparemment exigé qu'il y ait un rééquilibrage au centre-gauche
00:09:41avec l'éducation nationale et la justice, qui sont quand même deux postes très importants,
00:09:46ça prouve à la fois que cette espèce d'en même temps qui était une espèce de systématisme
00:09:50un peu idiot, ça frise la perversité, c'est-à-dire qu'il met un gouvernement qui est attendu
00:09:54sur certaines questions, et aussitôt l'obstacle, l'empêchement, qui est Didier Migaud, et
00:10:01donc je pense que pour ça effectivement il ne pourra pas aller aussi loin qu'on pourrait
00:10:05l'attendre, mais il pourra quand même agir, et plus haut dans le bon sens que dans le
00:10:09mauvais.
00:10:10Il y a quand même quelque chose de choquant, c'est ce qu'on est en train de dire, c'est-à-dire
00:10:14ils vont durer, ils peuvent durer à condition de ne rien faire, et l'urgence et la gravité
00:10:19de l'ensemble des problèmes que nous avons, sur le plan international, sur le plan national,
00:10:24sur le plan financier, sur le plan du budget, sur le plan de l'éducation, sur le plan de
00:10:27l'insécurité, sur le plan de l'immigration, et on dit dans ces conditions on va mettre
00:10:34un gouvernement qui durera à condition qu'il ne fasse rien, donc on est véritablement
00:10:39dans un système de quatrième république, avec un état qui est totalement impuissant
00:10:44et des gouvernements qui durent trois mois, donc moi je dis, la situation est quand même
00:10:52gravissime et ce que l'on est en train de faire ne répond absolument pas aux problèmes
00:10:57du pays.
00:10:58Il y a un moment donné le peuple risque d'en avoir marre, il y a quand même cette histoire
00:11:05de budget.
00:11:06Moi lorsque je vois que Barnier, alors qu'on est la France et le pire enfer fiscal du monde,
00:11:11et qu'il vous dit, ah ben finalement je n'exclus pas des hausses d'impôts, je vous rappelle
00:11:16quand même qu'Eric Ciotti, donc il y a un petit groupe de 16 députés, a dit que s'il
00:11:21y avait la moindre hausse d'impôts, il voterait contre, il voterait contre le budget, le RNI
00:11:25tout, donc là il a intérêt à faire attention à ça.
00:11:29C'est le présage d'une grande fragilité de ce gouvernement, contrairement à ce que
00:11:33vous dites, il va durer, est-ce qu'il ne risque pas de tomber jusqu'au budget ?
00:11:37C'est ce que je viens de dire, le problème c'est que si ce gouvernement avait été constitué
00:11:42au mois de janvier ou au mois de février, il n'y a pas le problème du budget, là maintenant
00:11:45le budget il va finir.
00:11:46Il va durer parce qu'il ne va rien faire.
00:11:47Mais qu'est-ce qu'il fait pour le budget ?
00:11:49La question c'est qu'il y a une question fiscale.
00:11:52Le budget on ne le votera pas, il n'y aura pas de majorité pour le voter, donc il sera
00:11:55bien obligé de déposer un 49-3, donc il va bien être obligé de faire ça, et donc
00:11:59il va y avoir une censure.
00:12:00Et s'il y a des hausses d'impôts, le RNI et Ciotti vont le censurer, après est-ce
00:12:06que la gauche ne censera pas ?
00:12:07Vous savez on peut reconduire le même budget avec des rafistolages, vous savez que le
00:12:12budget d'ailleurs on peut l'amender, donc il peut vous faire un budget comme vous voulez
00:12:17et après s'il essaie de l'amender il peut tomber.
00:12:21Mais moi je pense qu'il ne fera rien, c'est-à-dire que s'ils font une loi, par exemple vous
00:12:25avez des ministres, comme vous venez de le dire, plutôt de gauche, justice, éducation
00:12:30etc.
00:12:31S'ils vont prendre la moindre décision, ils auront la menace de tomber, donc ils ne feront
00:12:35rien.
00:12:37Il y a des ministres plutôt de droite, intérieur, secrétaire d'Etat aux universités, pardon
00:12:41il est ministre, pas secrétaire d'Etat, ministre aux universités, c'est quelqu'un
00:12:45qui est considéré comme très de droite, mais s'il prend la moindre décision, au-delà
00:12:50des blocages d'universités etc. tout ça c'est un peu classique, il risque une motion
00:12:55de censure, non pas de LFI et du Front Populaire, ça c'est acquis, mais même il risque d'être
00:13:03bloqué par l'aile gauche de la Macronie.
00:13:06Et donc il ne se passera rien.
00:13:07Encore sur la sécurité peut-être, vu la situation que la Macronie peut, sur certaines
00:13:13décisions, être d'accord.
00:13:15Mais au-delà de ça, il ne se passera rien, c'est une sorte de gouvernement de gestion
00:13:19des affaires courantes.
00:13:20Alors que, comme vous venez de le dire tous, nous sommes dans une situation financière
00:13:25gravissime.
00:13:26Vous voyez, premier réflexe pour des gens de droite, c'est l'augmentation des impôts
00:13:31sur les riches etc.
00:13:32Personne n'a une idée très simple qui s'appelle baisse des dépenses par exemple.
00:13:36On est un pays qui…
00:13:37Pardon de vous couper, mais Barnier a annoncé qu'il voulait jouer sur les deux tableaux.
00:13:43Il veut jouer sur les deux, je suis désolé, pourquoi les deux ? Exactement, Richard a
00:13:46raison, pourquoi les deux ?
00:13:47Ceux qui payent le plus d'impôts au monde, et ceux qui dépensent le plus pour rien.
00:13:52On peut faire la liste, on l'a déjà faite cent fois, rien que sur le fonctionnement
00:13:57de l'État, rien que ça, il y a un argent fou qui est dépensé pour rien, pour nommer
00:14:01des gens qui ne foutent rien.
00:14:02Pardon de l'expression, mais on donne toujours le conseil économique essentiel comme exemple.
00:14:07Mais il n'y a pas que le conseil économique essentiel, il y a 36 000 conseils, services
00:14:11qui ne servent à rien.
00:14:12Richard, c'est exactement pour cette raison qu'il ne veut rien faire, c'est pour cette
00:14:16raison parce que nous sommes aujourd'hui un système oligarchique où tout le monde
00:14:20s'en met plein les poches, c'est ça le système, parce qu'il n'y a plus de verticalité
00:14:23du pouvoir, il n'y a plus personne qui dirige en réalité, donc dès qu'il touche aux
00:14:27intérêts oligarchiques, il va sauter tout de suite, donc il ne peut pas toucher aux
00:14:31dépenses, il peut toucher aux dépenses de sécurité sociale, des choses comme ça,
00:14:35qui sont des dépenses sociales, mais les dépenses qui sont celles de tous les gens
00:14:39qui se servent.
00:14:40Il y a un gros sujet, il y a un gros sujet, c'est qu'ils vivent de ça, c'est quoi forcément
00:14:47?
00:14:48Cyril Benazard.
00:14:49Quand même, dans le poids des dépenses que vous appelez l'oligarchie, ça pèse pas lourd
00:14:53par rapport au poids des retraites, au poids du social et au poids de l'administration.
00:14:57La masse énorme de fonctionnaires qui est disproportionnée par rapport à nos voisins
00:15:01européens.
00:15:02Maintenant, sur l'idée qu'il ne pourra rien faire, je ne suis pas d'accord, sur le budget
00:15:06par exemple, effectivement on entend des tas de déclarations sur le mode intransigeant,
00:15:10lignes rouges, il n'est pas question qu'eux, mais en fait, l'exercice du pouvoir, et je
00:15:14pense que Barnier est assez doué pour ça, c'est d'obtenir des compromis des uns et
00:15:18des autres, c'est-à-dire ce qu'il appelle hausse d'impôts, bientôt ça va se renommer
00:15:22des niches fiscales qu'on va supprimer et qui vont toucher une petite partie de la population,
00:15:26et finalement devant l'obligation aussi d'augmenter un peu les impôts et de baisser les dépenses,
00:15:33ce qu'il va faire, il va trouver un moyen, c'est une façon de donner une cuillère pour
00:15:36papa, une cuillère pour maman, parce que c'est le rapport de force qui est sorti du
00:15:40Zurn, tout simplement, ce n'est pas l'intérêt supérieur de la nation qui commande, c'est
00:15:44ne pas se faire retoquer à droite et à gauche.
00:15:47Autrement dit, les français ont un peu ce qu'ils veulent, ils n'ont pas tranché et
00:15:52ils vont avoir, j'adore cette expression, une cuillère pour papa, une cuillère pour
00:15:56maman, tout le monde dit un coup à droite, un coup à gauche.
00:15:58Mais ça ne résoudra pas le problème, parce que ça c'est des petites miettes, pour résoudre
00:16:01le problème de la dette colossale.
00:16:03Mais ça fait des années qu'on ne règle rien.
00:16:04Non, c'est ça, il va continuer, il va limiter les dégâts, comme vous dites, en satisfaisant
00:16:09les uns et les autres, mais le problème c'est qu'il faut une réforme profonde de l'État,
00:16:16du fonctionnement de l'État pour résoudre ce problème de dette.
00:16:19Mais pardon, est-ce que vous voyez un seul parti politique qui ait ça au programme de
00:16:25l'extrême-gauche à l'extrême-droite ? On a la chance d'avoir toutes les couleurs.
00:16:31On est à la fin de la 4ème république, il y avait un endettement colossal exactement
00:16:33pareil.
00:16:34Il me semble que Reconquête et Ciotis parlent de tailler dans la dépense sociale la hache.
00:16:39Reconquête et Ciotis, sur le plan économique, c'est ça, Reconquête et Ciotis, c'est le
00:16:48seul mouvement, Reconquête et le mouvement d'Éric Ciotis, UDR, ce sont les deux seuls
00:16:54qui ne promettent pas mondes et merveilles aux gens pour leur faire plaisir.
00:16:57Vous avez remarqué, tous les deux sont au plus bas.
00:17:01Il n'y a pas de voix pour les candidats libéraux, un peu libéraux en économie.
00:17:08Oui mais à commencer par le RN, pardon.
00:17:11Et dès qu'on dit qu'on va augmenter les impôts, il s'y oppose, il veut que la retraite reste
00:17:17à 60 ans.
00:17:18Il ne veut pas mécontenter ses électeurs.
00:17:19Il est comme tous les autres.
00:17:21Finalement, d'où va venir la solution ?
00:17:25D'où viendra la solution ?
00:17:26Peut-être que le jour où on sera dos au mur parce qu'on aura le FMI à nos portes et c'est
00:17:30ça le problème.
00:17:31Mais vous allez être les premiers à rouspéter parce que vous allez dire mais parce que c'est
00:17:36l'Europe qui gouverne, parce que c'est Washington qui gouverne et vous allez tous se dire non
00:17:41non absolument pas.
00:17:42Attendez, ça fait des années que nous nous époumonsnons en dire que la politique qu'on
00:17:48mène et qu'il faut baisser les impôts, qu'il faut baisser la dépense publique qui est monstrueuse.
00:17:52C'est la pire du monde et qu'on ne nous écoute pas.
00:17:54Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
00:17:55Non, on ne fera pas la faute des Etats-Unis, ni de l'Europe, ça sera de notre faute.
00:17:59Ça, je vous l'assure, ça sera de notre faute.
00:18:04On a ce qu'on mérite.
00:18:05Je prends un exemple tout simple.
00:18:07La retraite, donc il l'a dit, Cyril a raison, c'est quoi, c'est 45%, 44% de la dépense
00:18:15sociale c'est les retraites.
00:18:17C'est gigantesque.
00:18:18Très bien, sauf que, est-ce que quelqu'un a proposé au RN de dealer la chose suivante
00:18:22? Ah, vous ne voulez pas que la retraite reste à 64 ans, bon, je vous propose quelque chose.
00:18:25Vous nous approuvez le rétablissement des fonds de pension qui avait été voté il
00:18:30y a 25 ans.
00:18:31Pourquoi personne n'en parle ? Je suis désolé, de toute façon, un jour ou l'autre, il faudra,
00:18:36vu la démographie, décorreler le montant des retraites de la démographie.
00:18:40De toute façon, on sera obligé d'y arriver.
00:18:42Alors, il vaut mieux y arriver maintenant, on aurait pu y arriver il y a 25 ans, mais
00:18:45Chirac a dissous le Parlement à ce moment-là.
00:18:48Les fonds de pension, c'est un point technique, mais on y va.
00:18:51Excusez-moi, ce n'est pas un point technique, c'est un mode de fonctionnement.
00:18:54Notre mode de fonctionnement actuel est absurde, vu la démographie.
00:18:57Ce que je voulais dire, c'est qu'on est en train d'y arriver, aux fonds de pension,
00:19:01tout seul.
00:19:02C'est les retraites programmataires.
00:19:04Il faut le faire.
00:19:05Aujourd'hui, je rappelle juste que ce sont ceux qui travaillent qui payent les retraites
00:19:08de ceux qui ne travaillent pas, sauf que la démographie fait qu'on est de moins en moins
00:19:13nombreux à travailler, donc c'est un système qui est voué à la faillite.
00:19:15Si on ne passe pas au système du fonds de pension, on est mort.
00:19:20Alors ça arrive, mais il faut que ça arrive vite, parce que là, ça commence à devenir
00:19:24urgent.
00:19:25Il y en a deux.
00:19:26Cyril et François Martin conclura.
00:19:28On parlait il y a quelques minutes de perte de souveraineté, et on a tendance beaucoup
00:19:32à entendre que nos élites ont vendu la souveraineté de la France, ont délégué ça à l'Europe.
00:19:37En réalité, la vraie perte de souveraineté, elle est là, c'est la dette, c'est l'endettement.
00:19:40Si on est dépendant, c'est vis-à-vis de son banquier, pas vis-à-vis des traités
00:19:44qu'on aurait signés et des charges qu'on aurait déléguées.
00:19:47Parce qu'une dette, ça se paye, quoi qu'on en dise certains.
00:19:51Et c'est ça qui nous rend dépendants de nos financiers, des marchés financiers.
00:19:55Merci.
00:19:56Allez, François Martin, c'est le mot de la fin.
00:19:57La souveraineté, elle est plus que financière, elle est symbolique, en fait.
00:20:01L'État n'a cessé de se, je dirais, de se prostituer.
00:20:05Où est la véritable parole du chef dans un système d'une cinquième république,
00:20:11qui est en principe une monarchie républicaine ?
00:20:13Où est-ce qu'il y a un monarque ? Il n'y en a pas.
00:20:16On voit bien tout ce qu'on est en train de dire,
00:20:18on montre qu'on est dans un système de quatrième république
00:20:20où il n'y a pas d'impulsion nationale.
00:20:22C'est ce que le général De Gaulle a voulu changer précisément.
00:20:25Donc on dit, regardez, les difficultés s'accumulent,
00:20:27mais est-ce qu'il y a à un moment donné quelqu'un qui sort qui dit, suivez-moi ?
00:20:31C'est comme ça que ça se passe, les vraies réformes.
00:20:33Les vraies réformes sont toujours des réformes difficiles, douloureuses,
00:20:36et les gens suivent parce qu'ils ont confiance dans celui qui dit,
00:20:40il faut le faire, on y va, on fait un effort et après on en tirera les fruits.
00:20:43Il n'y a personne qui porte cette parole.
00:20:45Tout le monde dit que Macron est une sorte de Jupiter impuissant.
00:20:48Oui, totalement impuissant.
00:20:49Je pense que la seule réponse véritable au bout de ce processus,
00:20:53je n'ai cessé de le dire, c'est qu'à un moment donné il s'en aille
00:20:56pour qu'on rebatte les cartes et qu'on reconstruise une majorité autour d'un projet,
00:21:01que ce soit un projet de droite ou de gauche d'ailleurs,
00:21:04mais un vrai projet.
00:21:05Aujourd'hui, on voit bien qu'il n'y a plus de chefs et il n'y a plus de projets.
00:21:09On est là en train de dire, si on met un petit mini sparsi ou un petit parlesse,
00:21:14on va essayer.
00:21:15C'est du bricolage.
00:21:16C'est pour ça que je pense qu'il ne tiendra pas.
00:21:18Ok, allez, merci beaucoup.
00:21:20Rendez-vous dans quelques secondes pour le round n°2.
00:21:23A tout de suite.
00:21:27Allez, round n°2.
00:21:29Dans le contexte de ce nouveau front ouvert par Israël côté Liban,
00:21:35autrement dit, ce qu'on a vu, c'était assez incroyable,
00:21:39ces opérations de Bipper qui explosent, de Toki qui explosent,
00:21:44c'est un raz-de-marée contre le Hezbollah.
00:21:47Ma question, c'est maintenant, est-ce que ce nouveau front,
00:21:51alors que par ailleurs le combat contre le Hamas suite au 7 octobre continue,
00:21:56est-ce que ce nouveau front, ce n'est pas l'embrasement à venir de toute la région ?
00:22:01On reparlera des acteurs, évidemment, la Turquie, l'Arabie Saoudite,
00:22:06et puis bien entendu l'Iran.
00:22:08Voilà, ça c'est tous les sujets qu'on va aborder avec vous maintenant.
00:22:11Et c'est Richard qui s'y colle.
00:22:13Richard.
00:22:14Oui, alors concernant...
00:22:15Vaste sujet.
00:22:16Vaste sujet.
00:22:17Mais pour commencer, la nouveauté, enfin la nouveauté, là les derniers événements,
00:22:22c'est Israël, nouveau front avec le Hezbollah.
00:22:25Alors en prévobule, je voudrais quand même mettre les choses à leur place
00:22:28parce que ça fait plusieurs jours, voire des semaines, que j'entends dans les médias,
00:22:33alors entre parenthèses, je constate comme à chaque fois qu'en politique étrangère,
00:22:37beaucoup de nos commentateurs et journalistes ne connaissent absolument pas leur sujet.
00:22:40Donc j'entends dans les médias à longueur d'émissions et de reportages,
00:22:44Israël, le Hezbollah, le Liban, etc.
00:22:47Et on a l'impression que le Hezbollah, c'est le Liban.
00:22:49D'ailleurs, ils parlent toujours des Libanais qui ont peur, des Libanais qui fuient.
00:22:53Non, les Libanais n'ont pas peur, les Libanais ne fuient pas.
00:22:56Ce sont les militants du Hezbollah qui fuient, ce sont eux qui sont ciblés.
00:23:00Le Hezbollah, alors je rappelle juste...
00:23:02– Les populations du sud Liban sont quand même en train de fuir les zones de conflit.
00:23:05– Oui, mais qui sont les populations du sud Liban ?
00:23:06– Ce qui est bien la logique.
00:23:07– Qui sont-ils, ces populations ?
00:23:08– Je ne sais pas.
00:23:09On dit 500 000 personnes seraient sur la route.
00:23:11– Alors, je rappelle juste que le Liban, les chiites au Liban,
00:23:15parce que le Hezbollah est une organisation chiite, c'est un pion iranien,
00:23:19ce n'est pas un allié.
00:23:20– Oui, c'est une proxy de l'Iran.
00:23:21– Ce n'est pas un allié, c'est une filiale des passe-d'aran iraniens.
00:23:25Le Hezbollah au Liban, les chiites au Liban d'abord,
00:23:28ne sont que 28 à 30% de la population.
00:23:30C'est de ça que l'on parle.
00:23:31– C'est déjà énorme.
00:23:32– C'est déjà énorme, mais on a l'impression qu'ils sont 100%,
00:23:34parce que les médias ne parlent que d'eux.
00:23:36Donc d'abord, ils ne sont que 28 à 30% de la population.
00:23:38Et le Hezbollah, il y a des élections au Liban,
00:23:41le Hezbollah, lorsqu'il se présente aux élections,
00:23:44interdit aux autres chiites de se présenter contre lui.
00:23:46Alors ils se présentent quand même, ils se font casser la gueule,
00:23:48ils se font kidnapper, ils se font parfois assassiner,
00:23:51et ils font quand même 20-25%.
00:23:52Donc le Hezbollah ne représente que le 3 quart de ce tiers,
00:23:55même pas tiers, de chiites au Liban.
00:23:57Et le Sud-Liban, dans lequel il y avait des populations chrétiennes
00:24:00qui ont fui le Hezbollah depuis longtemps.
00:24:02Donc il ne reste plus que les partisans du Hezbollah au Liban.
00:24:05Bien sûr, il y en a d'autres, mais globalement c'est ça.
00:24:08Alors effectivement, ces gens fuient le Sud-Liban.
00:24:11Mais ils fuient, vous savez, vous ne pouvez pas soutenir un mouvement terroriste,
00:24:15vous ne pouvez pas voter pour lui,
00:24:17et après vous plaindre lorsqu'il déclenche des guerres.
00:24:20Il y a le reste du Liban qui est pris en otage par le Hezbollah,
00:24:23qui est virulemment contre le Hezbollah.
00:24:25Moi j'étais au Liban...
00:24:27Autrement dit, vous dites qu'il y a une partie du Liban
00:24:29qui se frotte les mains de ce qui se passe.
00:24:31Mais pas une partie du Liban.
00:24:32Moi j'y étais, au Liban, il y a à peine un mois.
00:24:36J'ai passé 15 jours.
00:24:38Pendant 15 jours, tous les chrétiens que j'ai vus tous les jours
00:24:41me disaient, quand est-ce que les Israéliens vont nous débarrasser du Hezbollah ?
00:24:44Alors moi je leur disais, débarrassez-vous en vous-mêmes.
00:24:47On n'a plus les moyens, il est trop puissant, il est trop armé.
00:24:50Tous les jours.
00:24:51Et là aujourd'hui, hier, avant-hier,
00:24:53j'ai eu au téléphone de tas de chrétiens, des responsables politiques.
00:24:56Alors ils ne le disent pas devant les micros, devant les caméras,
00:24:58mais qui me disent, ah super, un de moins.
00:25:01Ils applaudissent.
00:25:02Et moi j'étais au Liban lorsque Fouad Chokhr,
00:25:04patron des opérations militaires du Hezbollah,
00:25:06a été éliminé par Israël fin juillet.
00:25:09J'y étais.
00:25:10J'étais à 500 m à vol d'oiseau de la banlieue sud chiite.
00:25:13Vous savez, il y a son siège qui est bombardé,
00:25:16il meurt vers 20h, on apprend ça.
00:25:19On entend, d'ailleurs, parce que tout ça est très proche.
00:25:21Moi j'étais dans l'ex-Beyrouth-Est,
00:25:23dans les quartiers chrétiens de Beyrouth.
00:25:25Une demi-heure plus tard, je suis sorti,
00:25:27les gens buvaient de l'alcool, s'amusaient, dansaient.
00:25:29Ils s'en fichent royalement.
00:25:30Et même, ils sont contents, mais en plus ils s'en fichent.
00:25:33Alors la seule peur qu'ils ont, c'est que leur pays soit bloqué par ça.
00:25:36C'est-à-dire qu'ils ont peur juste que l'aéroport ferme, etc.
00:25:39Vous vous réjouissez de ce qui se passe ?
00:25:41Oui, bien sûr, je me réjouis.
00:25:43Je vais faire circuler la parole.
00:25:45Juste, je termine sur ça.
00:25:47Il y a trois quarts des Libanais chrétiens, d'autres Druzes,
00:25:50beaucoup de Sunnites, pas tous, mais beaucoup de Sunnites,
00:25:52qui en ont ras-le-bol du Hezbollah.
00:25:54Ils ne peuvent pas l'éliminer eux-mêmes.
00:25:56Je rappelle que c'est une organisation illégale,
00:25:58qui est surarmée, qui n'a aucune...
00:26:03Attention, parce qu'elle a également une composante humanitaire.
00:26:06Le Hezbollah est loin d'être une seule image de méchant avec un couteau entre les mains.
00:26:13C'est comme les frères musulmans.
00:26:15Tous les groupes fonctionnent de cette manière.
00:26:18Ils font des hôpitaux, des écoles.
00:26:20Mais en fait, ils forment qui ? Ils soignent qui ?
00:26:23Ils soignent leurs militants.
00:26:25Juste, je termine sur ça.
00:26:27C'est aussi une organisation de trafic de drogue.
00:26:29C'est une organisation mafieuse.
00:26:31C'est ça aussi le Hezbollah.
00:26:33Ils sont financés par l'Iran, pas qu'eux.
00:26:35Ils sont financés aussi par deux autres choses.
00:26:37Le trafic de drogue, et puis ils sont financés par les détournements
00:26:39de l'argent de l'État libanais.
00:26:41Qui paye les impôts au Liban ? Les chrétiens.
00:26:43Tariq Daly.
00:26:45Richard connaît le sujet bien mieux que moi.
00:26:47Si c'est pour dire la même chose, je passe la parole à toi.
00:26:49Je vais aller plus loin.
00:26:51Le Hamas, le Hezbollah, tout le monde en a marre.
00:26:55A commencer par les Arabes.
00:26:57Et tous les pays arabes qui sont autour,
00:26:59ils se frottent les mains de voir qu'Israël les débarrasse
00:27:01de ces gens-là dont ils veulent se débarrasser depuis 70 ans.
00:27:04Il faut dire les choses comme elles sont.
00:27:06Voilà où nous en sommes.
00:27:07Bravo à Israël.
00:27:10Mais surtout, ils débarrassent tous les voisins.
00:27:12Vous n'allez pas voir les Jordaniens voler aux secours
00:27:14ni les Égyptiens, ni ceci, ni quoi, ni qu'est-ce.
00:27:16Voilà.
00:27:18Ok. François Martin.
00:27:20Je ne partage absolument pas ça.
00:27:22Je suis absolument contre.
00:27:24D'abord, je pense que si le Hezbollah existe,
00:27:26c'est la politique d'Israël depuis 1948
00:27:28de colonisation systématique qu'il a créée.
00:27:30Si le Hamas existe, c'est Israël qui l'a créée
00:27:33et qui l'a financé.
00:27:35Je rappelle que jusqu'au début
00:27:37de l'opération du 7 octobre,
00:27:39c'est Psahal lui-même
00:27:41qui amenait au consulat du Qatar
00:27:43de Gaza
00:27:4535 millions de dollars tous les mois
00:27:47exportés par le Hamas.
00:27:49Il parle du Hamas.
00:27:51C'est la politique d'Israël
00:27:53et le refus
00:27:55de la solution à deux États
00:27:57et ce qui se fait aujourd'hui
00:27:59qui a créé la situation dans laquelle
00:28:01Netanyahou est aujourd'hui
00:28:03totalement coincé.
00:28:05Coincé sur le plan militaire,
00:28:07coincé sur le plan diplomatique,
00:28:09coincé sur le plan médiatique,
00:28:11coincé sur le plan juridique
00:28:13et coincé sur le plan économique.
00:28:15Donc en fait,
00:28:17aujourd'hui, Israël est en train d'essayer
00:28:19je ne parle pas de ce qui se passe,
00:28:21je ne dis pas que ce qui est dit
00:28:23sur le Hezbollah
00:28:25et sur la situation libale est faux.
00:28:27Je regarde la situation géopolitique.
00:28:29Je voudrais finir.
00:28:31Je pense qu'aujourd'hui,
00:28:33la situation d'Israël
00:28:35est sans issue dans cette affaire
00:28:37et que la seule option pour Netanyahou
00:28:39c'est d'essayer d'internationaliser
00:28:41le conflit pour essayer d'amener
00:28:43les États-Unis derrière.
00:28:45Et je pense que l'Iran
00:28:47ne le fera pas parce que
00:28:49leur jeu, comme d'ailleurs
00:28:51c'est le même jeu
00:28:53qui est fait
00:28:55par Poutine
00:28:57en Ukraine,
00:28:59c'est d'épuiser
00:29:01l'adversaire, d'épuiser les Américains
00:29:03de telle sorte qu'à un moment donné
00:29:05le gouvernement
00:29:07s'effondre.
00:29:09Pourtant, c'est l'intérêt
00:29:11de Netanyahou qui est poursuivi
00:29:13par la justice et s'il n'est plus Premier ministre
00:29:15risque de finir en prison.
00:29:17C'est son intérêt objectif de continuer la guerre.
00:29:19Vous pensez que Netanyahou
00:29:21veut continuer la guerre ?
00:29:23Je voudrais terminer, Richard.
00:29:25Simplement pour dire qu'aujourd'hui,
00:29:27c'est Israël qui crée la situation
00:29:29par rapport au Hezbollah.
00:29:31Le Hezbollah tire, si vous regardez les tirs,
00:29:33le Hezbollah tire 200 missiles,
00:29:35300 missiles, essentiellement
00:29:37sur le nord, la bande nord
00:29:39et sur le plateau du Golan.
00:29:41Le Hezbollah a été très mesuré
00:29:43depuis le 7 octobre.
00:29:45Le Hezbollah n'a pas
00:29:47assez de missiles.
00:29:49C'est Israël qui a été descendre
00:29:51annillé.
00:29:53Voilà, c'est ça.
00:29:55Pardon, si je peux dire un mot.
00:29:57Sur le dernier point,
00:29:59est-ce que le Hezbollah
00:30:01est fragilisé ? Je ne crois pas du tout.
00:30:03Le Hezbollah, c'est 100 000 soldats.
00:30:05Non, c'est faux.
00:30:07C'est 10 000 combattants, le Hezbollah.
00:30:09Pardon, mais vous avez été
00:30:11sur place, vous les connaissez.
00:30:13Moi, j'étais sur place
00:30:15lorsque le Hezbollah, il y a à peine un an,
00:30:17a fait une manifestation, s'est fait casser la gueule,
00:30:19n'a pas pu réagir. Il a été envoyé
00:30:21des missiles il y a deux ans vers Israël
00:30:23dans une montagne druze.
00:30:25Les derniers qui se sont fait casser la gueule
00:30:27ont lancé Israël.
00:30:29Mais pas du tout, c'est faux, j'y étais.
00:30:31Pardon, vous ne connaissez pas le sujet.
00:30:33Cyril Benazar.
00:30:35Il y a beaucoup de choses à dire. Déjà, faire remonter ça
00:30:37au conflit israélo-paessinien et surtout
00:30:39le manque de volonté d'Israël
00:30:41d'aboutir à une solution
00:30:43de paix, je trouve que c'est quand même gros
00:30:45parce qu'à chaque fois, les Israëls ne sont pas
00:30:47les seuls à ne pas avoir fait la paix.
00:30:49La colonisation, c'est dans le projet
00:30:51d'Herzl au départ.
00:30:53Le Liban n'a rien à voir.
00:30:55S'il vous plaît, pas tous ensemble.
00:30:57Essayez de vous
00:30:59protéger les choix.
00:31:01Ensuite, sur le financement du Hamas, ça a été à un moment
00:31:03une tactique d'Israël qui ne savait plus quoi faire
00:31:05avec ses fous furieux armés jusqu'aux dents.
00:31:07On va essayer de déverser de l'argent
00:31:09et de les embourgeoiser. Peut-être qu'ils vont nous foutre la peine.
00:31:11Ça n'a servi à rien
00:31:13parce qu'au lieu de construire des écoles
00:31:15et de développer le tourisme, ils ont acheté des armes et percé des tunnels.
00:31:17Ensuite, le Hezbollah
00:31:19n'a aucun conflit territorial avec Israël.
00:31:21Ils harcèlent Israël
00:31:23depuis en fait
00:31:25ce qui se passe.
00:31:27Ça remonte à septembre noir, la Jordanie.
00:31:29Hussein de Jordanie
00:31:31massacre par milliers les Palestiniens
00:31:33parce que quand les Arabes répriment...
00:31:35Le Hezbollah aussi en 86 au Liban.
00:31:37Quand les Arabes répriment, ça ne rigole pas.
00:31:39Ce n'est pas comme Israël qui prévient qu'ils vont bombarder.
00:31:41Les Israéliens arrivent au Liban.
00:31:43Ils en font une base arrière terroriste
00:31:45depuis laquelle des incursions en Israël
00:31:47vont tuer des gens
00:31:49et ensuite, comme toujours, ils retournent chez eux
00:31:51se planquer derrière leurs femmes et leurs enfants.
00:31:53Et quand Israël arrive, qu'est-ce qui se passe ?
00:31:55Ils ne trouvent pas les valeureux combattants
00:31:57qu'on voit sur les vidéos qui défilent
00:31:59dans des tenues un peu nazies.
00:32:01Ils retrouvent un garagiste, un boulanger,
00:32:03un ambulancier qui a planqué sa kalachnikov
00:32:05dans sa cave et qui dit
00:32:07« moi j'ai rien fait, c'est pas grave ».
00:32:09Il s'est passé ça en 2006.
00:32:11Et à l'issue de 2006,
00:32:13ils ont obtenu un accord et une résolution de l'ONU
00:32:15qui est obligée à construire
00:32:17une zone tampon démilitarisée.
00:32:19On n'a jamais été respecté par Israël.
00:32:21Les termes, c'était qu'il ne devait pas y avoir
00:32:23de milices armées au sud du Liban
00:32:25et à la frontière d'Israël.
00:32:27Ça n'a jamais été respecté.
00:32:29Et je pense que l'objectif de guerre d'Israël
00:32:31c'est d'arriver à imposer que cet accord soit respecté,
00:32:33d'avoir une zone tampon et qu'on leur foute
00:32:35enfin la paix.
00:32:37C'est pas le but de guerre déclaré par Israël.
00:32:39Moi j'ai pas entendu ça.
00:32:41C'est de neutraliser l'UE.
00:32:43C'est bon.
00:32:45La question c'est
00:32:47est-ce qu'on arrive à
00:32:49c'est la même question d'ailleurs que pour le Hamas
00:32:51est-ce qu'on arrive à annihiler
00:32:53une résistance
00:32:55qui est faite de gens, comme vous l'avez dit,
00:32:57de garagistes et de bouchers.
00:32:59Autrement dit,
00:33:01s'il est tué, son fils se lève,
00:33:03son cousin vient en contre.
00:33:05Il n'y a pas que ça.
00:33:07Je rappelle quand même, une fois de plus,
00:33:09que le Hezbollah n'est pas légal.
00:33:11C'est-à-dire qu'il y a une armée libanaise.
00:33:13C'est vrai qu'on n'en parle jamais.
00:33:15Israël, ce qu'elle voudrait, c'est que l'armée libanaise
00:33:17se déploie.
00:33:19On est très au-delà de la légalité.
00:33:21Il y a une armée libanaise.
00:33:23Il est failli.
00:33:25Pourquoi il est failli ?
00:33:27Parce que le Hezbollah a bien voulu qu'il soit failli.
00:33:29Qui l'a mis en faillite l'État ?
00:33:31L'État libanais n'a pas pu désarmer le Hezbollah.
00:33:33Il n'a pas les moyens, etc.
00:33:35C'est pour ça qu'il est failli.
00:33:37On n'arrête pas de dire le Hezbollah Israël.
00:33:39Mais qui est le Hezbollah ?
00:33:41Comme je venais de le rappeler il y a quelques minutes,
00:33:43il y a deux tiers des Libanais,
00:33:45voire le trois quarts,
00:33:47qui ne veulent pas de ça.
00:33:49Ils ont le droit de parler ou ils n'existent pas ?
00:33:51Ils ne veulent pas faire la guerre à Israël.
00:33:53Ils ne veulent pas de guerre, de façon générale.
00:33:55Le Hezbollah est au sud du Liban.
00:33:57Ils résistent contre quoi ?
00:33:59Jamais Israël n'a colonisé un seul centimètre carré du Liban.
00:34:01Richard, j'ai bien compris que vous applaudissiez.
00:34:03Le Golan, ce n'est pas le Liban d'abord.
00:34:05Oui, mais ce n'est pas une colonisation.
00:34:07Le Liban, le Golan, ce n'est pas le Liban.
00:34:09Je ne suis pas tout ensemble.
00:34:11Pardon, laissez-moi dire un mot.
00:34:13Laissez-moi dire un mot.
00:34:17Messieurs, soyez gentils.
00:34:19On repose une seconde.
00:34:21On baisse légèrement la pression.
00:34:23Parce qu'autrement, nous avons des auditeurs
00:34:25et ils ne vont rien entendre.
00:34:27Or, vous êtes des pros
00:34:29et des experts, donc c'est pas mal
00:34:31de leur faire bénéficier de vos connaissances.
00:34:33Quelques éclaircissements.
00:34:35Le Hezbollah, ce n'est pas le Hamas.
00:34:37Le Hamas, c'est une organisation palestinienne
00:34:39qui a pris le pouvoir à Gaza.
00:34:41Le Hezbollah n'a pas le pouvoir au Liban, premièrement.
00:34:43Deuxièmement, le Hezbollah n'a pas été fondé
00:34:45pour résister à Israël.
00:34:47Il a été fondé après la révolution iranienne.
00:34:49Comme je l'ai dit, c'est une filiale
00:34:51d'extension.
00:34:53Et d'ailleurs, le plus grand
00:34:55massacreur de Palestiniens,
00:34:57c'est le Hezbollah au Liban en 1986.
00:34:59Pourquoi ? Parce que les Palestiniens étaient tout puissants
00:35:01dans le sud du Liban, comme vous le savez,
00:35:03depuis des décennies.
00:35:05Le Hezbollah qui a été créé dans les années 80,
00:35:07jamais les chiites n'ont résisté
00:35:09contre Israël, ils s'en fichent royalement.
00:35:11C'est une excuse bidon,
00:35:13le Hezbollah face à Israël.
00:35:15En 1986, quelques années après sa création,
00:35:17il a voulu prendre le pouvoir dans le sud du Liban.
00:35:19Contre qui il voulait le prendre ? Contre les Palestiniens.
00:35:21Résultat, ils sont rentrés dans les camps palestiniens
00:35:23et les ont écrasés avec leurs chenilles de char.
00:35:25Ils s'en fichent. Ils ont un mépris
00:35:27total, le Hezbollah, pour les Palestiniens.
00:35:29Parce qu'ils sont pro-iranien.
00:35:31Je ne vous apprends pas
00:35:33que les Perses ont
00:35:35un mépris total pour les populations arabes.
00:35:37Le Hamas est sunnite,
00:35:39les Palestiniens sont chiites.
00:35:41Tout ça, c'est un jeu de rôle, en réalité.
00:35:43Le Hezbollah ne veut pas
00:35:45résister contre Israël. Il n'y a pas de conflit,
00:35:47comme vous venez de le dire, territorial
00:35:49entre le Liban et Israël. Et quand bien même,
00:35:51il y en aurait, au nom de quoi ?
00:35:53Il est qui, le Hezbollah ?
00:35:55Le Hezbollah est une menace contre Israël.
00:35:57Israël ? Le Hezbollah bombarde Israël
00:35:59pour deux raisons. Un, parce que ça fait le jeu de l'Iran.
00:36:01Parce que l'Iran le lui demande.
00:36:03Deuxièmement, là, c'est un peu compliqué.
00:36:05L'Iran ne veut pas, en ce moment,
00:36:07déclencher des guerres contre Israël.
00:36:09Pourquoi ? Parce qu'ils sont très faibles, en réalité.
00:36:11Ce qui répond, d'une certaine manière,
00:36:13à ma question,
00:36:15y a-t-il risque d'extension
00:36:17d'embrasements régionales ? Non.
00:36:19Juste, je termine ma phrase.
00:36:21L'Iran ne veut pas
00:36:23de grandes guerres contre Israël, parce que l'Iran est très faible
00:36:25et n'a pas intérêt. Sauf qu'ils sont coincés.
00:36:27Depuis l'affaire du 7 octobre,
00:36:29depuis l'invasion de Gaza
00:36:31par Israël, ils sont obligés,
00:36:33vis-à-vis de leur opinion publique,
00:36:35de réagir. Ce pourquoi...
00:36:37L'invasion de Gaza par Israël ? Oui.
00:36:39Ce pourquoi,
00:36:41ils balançaient de temps en temps quelques
00:36:43missiles, quelques roquettes sur Israël,
00:36:45pour se justifier vis-à-vis de leur opinion publique.
00:36:47Israël en a profité,
00:36:49pour dire stop maintenant, vous nous tirez dessus,
00:36:51on vous élimine.
00:36:53Que l'escalade vers une guerre régionale
00:36:55totale soit inéluctable. Pas du tout.
00:36:57Effectivement, l'Iran avait jusqu'à présent
00:36:59deux boutons rouges sur son bureau. C'était le bouton
00:37:01rouge Hamas, le bouton rouge Hezbollah. Quand il appuyait
00:37:03dessus, il y avait des missiles qui partaient vers Israël.
00:37:05Ça leur a permis, avec
00:37:07le 7 octobre, de mettre fin
00:37:09au rapprochement entre les pays arabes,
00:37:11sunnites, le Qatar, l'Arabie Saoudite et Israël.
00:37:13Ils ont réussi là-dessus. Mais maintenant, je crois
00:37:15que, compte tenu du rapport de force,
00:37:17et de ce que les échanges de missiles récents
00:37:19ont prouvé, c'est-à-dire que des
00:37:21dizaines de missiles tirés vers Israël sont interceptés,
00:37:23dans l'autre sens, ça ne marche pas.
00:37:25La défense au Liban
00:37:27et en Iran ne marche pas.
00:37:29Compte tenu de ça, je ne crois pas
00:37:31que l'Iran se lancera dans une guerre qui
00:37:33pourrait lui faire perdre complètement
00:37:35son bouton Hezbollah.
00:37:37Et les gros autres grands acteurs régionaux,
00:37:39la Turquie et l'Arabie Saoudite,
00:37:41aussi ne vont pas bouger une oreille.
00:37:43Ils applaudissent.
00:37:45Ils sont très contents.
00:37:47Et puis l'Iran...
00:37:49Ça vaut la peine d'être dit.
00:37:51Ils applaudissent. En même temps,
00:37:53ils ont quand même leur opinion publique.
00:37:55Et comme toujours dans le monde arabe,
00:37:57le seul fédérateur, c'est la haine d'Israël,
00:37:59le combat contre Israël.
00:38:01Donc il y a toujours des déclarations.
00:38:03Il y en a un qui l'effraie.
00:38:05C'est marrant, parce que là, j'ai un croissant,
00:38:07on va dire,
00:38:09de trois hommes qui sont unanimes,
00:38:11dans la même direction,
00:38:13et j'en ai un.
00:38:15J'ai ma petite étoile qui s'appelle François Martin.
00:38:17Je ne pense pas du tout la même chose.
00:38:19Comment il s'appelle ?
00:38:21MBS a fait une déclaration
00:38:23en fustigeant
00:38:25l'assassinat de Haniyeh.
00:38:27Et la Turquie a dit
00:38:29que si ça continuait,
00:38:31ils allaient monter une armée pour aller défendre la Palestine.
00:38:33Donc on ne peut pas dire qu'ils s'en foutent.
00:38:35Mais c'est des tigres de papier, en l'espèce.
00:38:37Parce que ni MBS, ni Erdogan
00:38:39n'ont envie d'y mettre le doigt.
00:38:41Je pense que
00:38:43ce ne sont pas du tout des tigres de papier.
00:38:45Je pense qu'ils ont un pouvoir diplomatique
00:38:47par rapport aux Etats-Unis qui est extrêmement fort.
00:38:49Si on voit la trajectoire
00:38:51de MBS depuis le début
00:38:53de la guerre d'Ukraine,
00:38:55par rapport aux Etats-Unis,
00:38:57avec d'abord l'arrêt du pacte de Quincy,
00:38:59en disant que
00:39:01ils ne voulaient pas
00:39:03augmenter...
00:39:05En juillet 2022,
00:39:07je vous rappelle que Biden est venu en disant
00:39:09qu'il fallait augmenter les quotas de pétrole
00:39:11pour embêter les Russes.
00:39:13Pour faire baisser les cours.
00:39:15Ils ont répondu « Dakhan, fume ! »
00:39:17Ensuite,
00:39:19ils ont accueilli
00:39:21Xi Jinping.
00:39:23Après, ils ont dit qu'ils allaient accepter
00:39:25le paiement Yuan.
00:39:27Après, ils se réconcilient avec l'Iran.
00:39:29Ce que je veux dire, c'est que
00:39:31l'Arabie Saoudite me semble
00:39:33très prudent parce qu'ils ont leur agenda
00:39:352030 à terminer.
00:39:37Je rappelle que le but de l'agenda
00:39:392030, c'est de faire partie de leurs exportations
00:39:41hors pétrole,
00:39:43qui sont aujourd'hui de 10%
00:39:45de l'ensemble de l'exportation, qui est très faible,
00:39:47à 50%.
00:39:49C'est une transformation totale de leur économie.
00:39:51Comme ils ont besoin de capitaux,
00:39:53y compris à l'Ouest, ils sont très prudents.
00:39:55C'est la raison pour laquelle ils ne vont pas bouger.
00:39:57Vous venez de décrire
00:39:59la raison pour laquelle ils ne vont pas bouger.
00:40:01Ils sont en train
00:40:03progressivement de s'éloigner
00:40:05de l'orbite américaine.
00:40:07Les Etats-Unis ont deux...
00:40:09C'est énorme !
00:40:11Ça n'a rien à voir dans le conflit régional.
00:40:13L'IBS est déjà rendu.
00:40:15Si les Américains...
00:40:17Je voudrais terminer mes phrases.
00:40:19Si les Américains se font
00:40:21piquer l'Arabie Saoudite par les BRICS
00:40:23et que ce sont les Russes et les
00:40:25Chinois qui viennent s'installer
00:40:27en Arabie Saoudite et que
00:40:29les Etats-Unis
00:40:33subissent une défaite diplomatique
00:40:35majeure,
00:40:37et ce qui est en train de se faire
00:40:39aujourd'hui avec la Turquie qui demande
00:40:41officiellement son entrée dans les BRICS
00:40:43qu'elle n'obtiendra pas
00:40:45parce qu'elle ne pourra pas être à la fois dans les BRICS et dans l'OTAN.
00:40:47Mais le fait qu'elle devienne...
00:40:49C'est, je dirais,
00:40:51un coup dans le
00:40:53canif de la diplomatie
00:40:55américaine dans le contrat
00:40:57qui est extrêmement important. Il faut regarder
00:40:59aussi les questions diplomatiques. Il n'y a pas
00:41:01que les questions militaires. Mais globalement,
00:41:03François, vous dites...
00:41:05En gros, il n'y aura pas d'embrasement régional.
00:41:07Non, il n'y en aura pas. Pour d'autres raisons
00:41:09Je pense que les Etats-Unis
00:41:11sont en train de perdre une guerre géopolitique.
00:41:13Et je pense que ça peut
00:41:15les faire en sorte, pour ne pas perdre
00:41:17l'Arabie Saoudite, moi je pense qu'ils peuvent
00:41:19à un moment donné, en plus de
00:41:21la population... Parce qu'aujourd'hui
00:41:23aux Etats-Unis, une grande partie des Juifs
00:41:25sont contre
00:41:27la politique de Netanyahou, absolument
00:41:29contre. Ceux qui suivent aujourd'hui
00:41:31Trump, c'est essentiellement
00:41:33les évangélistes.
00:41:35Parce qu'il y a des Juifs qui sont pas
00:41:37sionistes, et il y a des sionistes qui sont pas Juifs.
00:41:39Aujourd'hui, c'est essentiellement
00:41:41les évangélistes qui suivent. Mais il y a
00:41:43beaucoup d'israélites, on les voit
00:41:45sur tous les plateaux, etc., qui disent
00:41:47on est en train de se faire
00:41:49comment dire...
00:41:51Notre image est en train d'être
00:41:53ternie pour 100 ans. Et ça, ça compte aussi.
00:41:55Il y a un petit bémol
00:41:57quand même à ce qui vient d'être dit.
00:41:59Il faut quand même voir que Netanyahou
00:42:01etc., on dit beaucoup de choses. Mais
00:42:03depuis quelques jours, je commence à voir des
00:42:05sondages qui commencent à circuler, et que
00:42:07apparemment, le Likoud, s'il y a des élections aujourd'hui,
00:42:09il double le nombre de ses parlementaires. Je veux pas dire qu'il va gagner,
00:42:11mais le peuple, les habitants
00:42:13disent finalement qu'il fait du bon boulot.
00:42:15On n'arrête pas de dire Netanyahou comme si c'était...
00:42:17Alors, on a tellement l'habitude des dictateurs
00:42:19iraniens, etc., qu'on a l'impression que
00:42:21Netanyahou, c'est le dictateur d'Israël.
00:42:23Netanyahou ne fait pas...
00:42:25Attendez, nous parlons sérieusement
00:42:27deux minutes. Alors, Netanyahou,
00:42:29il est Premier ministre,
00:42:31il a une coalition,
00:42:33il a maintenant un gouvernement de coalition.
00:42:35Si vous croyez une seconde
00:42:37que la majorité des Israéliens ne veulent pas attaquer
00:42:39le Hezbollah, ne veulent pas attaquer le Hamas, et veulent dire
00:42:41aller, on va négocier avec des gens qui ne
00:42:43respectent jamais aucun traité,
00:42:45aucun accord, mais vous rêvez.
00:42:47Netanyahou fait ce que les Israéliens veulent.
00:42:49Faut arrêter de fantasmer. Moi, je connais des Israéliens,
00:42:51je connais des Israélites
00:42:53américains ou français.
00:42:55C'est pas une question de personnalité.
00:42:57Ils peuvent ne pas aimer Netanyahou pour
00:42:59des raisons personnelles, mais sur la politique
00:43:01qu'ils mènent aujourd'hui, je peux vous assurer qu'il a
00:43:03la majorité. Le mot de la fin,
00:43:05ça va être Cyril Benazar. Écoutez, c'est à peu près ce que j'avais
00:43:07envie de dire. Effectivement, il y a beaucoup de juifs aux Etats-Unis
00:43:09qui ont une sensibilité démocrate, plutôt de gauche,
00:43:11et qui n'aiment pas Netanyahou. Ça, c'est sûr.
00:43:13Mais face au Hezbollah, il n'y a pas photo, quoi.
00:43:15C'est-à-dire que tout le monde est derrière
00:43:17le chef militaire qui les emmènera
00:43:19à la victoire. C'est beaucoup dire. Pas à la victoire,
00:43:21mais au moins, à mettre hors d'état de nuire.
00:43:23C'est fou furieux.
00:43:25Ça fait un an qu'ils essayent à Gaza.
00:43:27Ils n'ont rien réussi.
00:43:29C'est faux. Ça, c'est la propagande
00:43:31des médias. C'est faux. Parce que j'entends
00:43:33à droite et à gauche... En 2006,
00:43:35maintenant, j'entends...
00:43:37Là, il y a des analystes.
00:43:39Non, mais c'est faux.
00:43:41C'est faux.
00:43:43Moi, je me rends pour ces pays...
00:43:45Vous n'êtes pas allé à Gaza ? Qu'est-ce que vous en savez ?
00:43:47Vous êtes allé à Gaza ? Non, je ne vais pas
00:43:49l'éteindre à Gaza. Les Gazaouis ne tirent plus de roquettes.
00:43:51Mais messieurs,
00:43:53malheureusement, ce débat...
00:43:55Très chaud, hein ?
00:43:57Mais c'est très bien, parce que vous avez des points de vue différents.
00:43:59Et moi, j'ai beaucoup appris. J'espère que vous aussi.
00:44:01On a dépassé notre temps
00:44:03imparti. Donc, nous allons passer
00:44:05et basculer vers la troisième partie.
00:44:07Vers les coups de gueule et les coups de cœur
00:44:09des clasheurs.
00:44:11À tout de suite. Et comme dit François Martin,
00:44:13qui est décidément et très pertinent,
00:44:15on a déjà commencé
00:44:17largement. Allez, à tout de suite
00:44:19pour la troisième et dernière partie de Tête à Clash.
00:44:23Rebonjour.
00:44:25Troisième et dernière partie, c'est celle
00:44:27des coups de gueule et des coups de cœur
00:44:29de nos quatre clasheurs.
00:44:31Et celui qui s'y colle en premier,
00:44:33c'est Cyril Benazar. Cyril, c'est à vous.
00:44:35Oui, alors j'ai un coup de gueule
00:44:37qui est plutôt un coup de fatigue, en fait.
00:44:39Je suis fatigué par les procès des djihadistes.
00:44:41Il y en a un qui se tient à Paris actuellement, c'est Peter Scheriff.
00:44:43Un des instigateurs,
00:44:45copain des frères Kouachi,
00:44:47des attentats de Charlie Hebdo.
00:44:49Ce type-là,
00:44:51il n'a pas de présomption d'innocence, en l'occurrence.
00:44:53On sait ce qu'il a fait, on sait qu'il est coupable.
00:44:55On est allé le chercher au Yémen,
00:44:57pour le ramener, le faire juger.
00:44:59C'est-à-dire que ça va mobiliser, comme la dernière fois,
00:45:01le procès Salab d'Islam, qui était, lui,
00:45:03lié aux attentats du Bataclan.
00:45:05Il y a eu tout un abroglio juridique avec la Belgique
00:45:07pour savoir s'il allait être extradéjugé en France.
00:45:09Il y avait une cinquantaine de partis
00:45:11civils. Ça a duré trois mois.
00:45:13On a bloqué l'île de la Cité, c'est-à-dire
00:45:15l'axe Paris-Nord-Sud était bloqué pour ce cirque.
00:45:17Et au final, on n'apprend rien.
00:45:19Il n'y a pas de révélation. Tout ce qu'il a été capable de dire,
00:45:21c'est que les musulmans étaient traités en France
00:45:23comme des chiens. Ce qui est faux, parce qu'un chien
00:45:25qui mort, on le pique. Même en état de légitime défense,
00:45:27même quand il mort une fois, on le pique.
00:45:29On ne lui donne pas le gîte et le couvert
00:45:31pendant 20 ans, après une peine de prison.
00:45:33Et un parloir sexuel
00:45:35dans lequel il peut se marier et même se reproduire.
00:45:37Donc je suis fatigué,
00:45:39ça ne sert à rien. On a des économies
00:45:41à faire, notamment dans le domaine de la justice.
00:45:43On pourrait peut-être les faire là. On pourrait considérer
00:45:45que ces gens qui ont pris les armes contre la France
00:45:47sont nos ennemis et les flinguer à vue.
00:45:49Envoyer des commandos, on les flingue
00:45:51et c'est terminé.
00:45:53– Ça, c'était votre coup de gueule.
00:45:55– Ah oui. – Un coup de fatigue, merci.
00:45:57– Ce cirque juridique
00:45:59pour si peu.
00:46:01– Très bien. – Et le coup de cœur,
00:46:03c'est la séquence Antoine Armand,
00:46:05le nouveau ministre de l'économie,
00:46:07qui a dit encore une fois
00:46:09que le Rassemblement national
00:46:11n'était pas dans l'arc républicain,
00:46:13qu'il adresserait pas la parole
00:46:15aux députés républicains.
00:46:17Ce sur quoi Marine Le Pen a appelé
00:46:19Michel Barnier et Michel Barnier a appelé
00:46:21l'autre pour plus que le recadrer,
00:46:23d'après un témoignage que j'ai eu, il s'est fait sérieusement
00:46:25engueuler et même promettre que la prochaine fois,
00:46:27il serait viré sur le champ.
00:46:29J'ai bien aimé cette séquence
00:46:31parce qu'avec
00:46:33le résultat des élections,
00:46:35c'est-à-dire le poids électoral de quand même 11 millions
00:46:37d'électeurs du Front national, même si on n'a pas
00:46:39obtenu la majorité, même s'il n'y a pas un gouvernement
00:46:41Jordan Barley là, on voit quand même que
00:46:43la démocratie fonctionne un peu parce que ça marche
00:46:45et le fait qu'avec ça,
00:46:47Marine Le Pen tient Michel Barnier
00:46:49par les couilles, ça me réjouit,
00:46:51je trouve que ça me fait du bien au cœur.
00:46:53– Merci beaucoup, je crois que le mot
00:46:55est utilisé pour la première fois à l'antenne
00:46:57avec moi,
00:46:59je vous l'accorde, je vous donne ce point-là.
00:47:01Merci beaucoup.
00:47:03– Il a pu dire les techniques.
00:47:05– Il a pu employer un autre mot,
00:47:07mais c'est fait.
00:47:09– Allez, Tariq,
00:47:11c'est à vous, vous avez la main.
00:47:13– Cyril est fatigué,
00:47:15moi j'en ai marre des pharisiens de tout poil.
00:47:17– Donc c'est votre coup de gueule d'abord.
00:47:19– Les pharisiens de tout poil qui,
00:47:2130, 40, 50, 70 ans après,
00:47:23nous ressortent des trucs
00:47:25qui se seraient produits.
00:47:27Et maintenant on s'en prend un vieillard
00:47:29qui a disparu depuis plus de 15 ans.
00:47:31C'est la bébière qui n'est plus là pour se défendre.
00:47:33On va rafraîchir la mémoire
00:47:35de tous ces faux-culs donneurs de leçons.
00:47:37Il y a presque 30 ans, c'était en 1996,
00:47:39il y avait un écrivain que des gens connaissent,
00:47:41c'était Hubert Montaillé.
00:47:43Il écrivait des livres d'histoire,
00:47:45des livres des romans policiers, etc.
00:47:47qui avait publié un livre au titre explicite
00:47:49Le mythe de l'abbé Pierre.
00:47:51Et bien dedans, on y lisait pelle-mêle
00:47:53que le passé de résistant de l'abbé Pierre
00:47:55était pour le moins sujet à caution,
00:47:57que c'était justement à cause de cela
00:47:59qu'il, bien que député démocrate chrétien,
00:48:01le MRP, il ne disait jamais un mot
00:48:03plus haut que l'autre
00:48:05contre le parti communiste
00:48:07qui lui foutait donc une paix royale.
00:48:09Et puis aussi qu'on disait
00:48:11que son comportement avec les jeunes filles
00:48:13n'était pas celui qu'on attend
00:48:15non seulement d'un ecclésiastique
00:48:17mais d'un individu normalement constitué.
00:48:19Et dans le bouquin en question,
00:48:21on y trouve même la lettre
00:48:23que le cardinal Maurice Feltin,
00:48:25archevêque de Paris,
00:48:27avait adressée à Edmond Michelet
00:48:29qui était ministre de la fonction publique
00:48:31du gouvernement de Gaulle,
00:48:33dans lequel il disait
00:48:35que ce n'était pas forcément une excellente idée
00:48:37de décerner la légion d'honneur
00:48:39à cet individu.
00:48:41C'était il y a 66 ans.
00:48:43Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:48:45On n'en a pas parlé. Et pourquoi ?
00:48:47Les éditeurs habituels de Montaillé
00:48:49avaient de bonnes maisons d'édition.
00:48:51C'était De Noël, Nathan, Tauvert, j'en oublie.
00:48:53Il n'y en a aucun qui voulait l'éditer.
00:48:55Pense bien l'abbé Pierre,
00:48:57le défenseur des Soest Racine,
00:48:59tout le monde est beau, tout le monde est gentil,
00:49:01il a trouvé une petite maison d'édition
00:49:03qui s'appelle Odilon Médias,
00:49:05et qui en plus avait le gros défaut
00:49:07d'être très marqué à droite.
00:49:09Personne n'en a parlé.
00:49:11Tous ceux et leurs descendants qui ont observé
00:49:13ce silence, je dirais religieux,
00:49:15maintenant se déchaînent.
00:49:17Y compris les journalistes
00:49:19qui avaient reçu le bouquin gratos mais qui ont fermé leur gueule.
00:49:21Donc moi, 30 ans plus tard, 50 ans plus tard,
00:49:2370 ans plus tard, on nous ressort des trucs,
00:49:25ça commence à bien faire, j'en ai marre de ça.
00:49:27Merci.
00:49:29Ça c'était votre coup de gueule. Est-ce que vous avez un coup de cœur ?
00:49:31Un coup de cœur ?
00:49:33Je vais dire du bien des socialistes allemands.
00:49:35Ça vous va ?
00:49:37Bon, il y a un truc qui est passé complètement inaperçu.
00:49:39Il y a eu 3 élections dans les Länder
00:49:41de l'ancienne RDA
00:49:43de l'Est de l'Allemagne.
00:49:45Donc la Thuringe, le Brandenburg
00:49:47où l'AFD a fait des cartons.
00:49:49La Thuringe et la Saxe, pardon.
00:49:51L'AFD a fait des cartons
00:49:53et où le parti socialiste, le SPD,
00:49:55sur sa lancée depuis 10 ans,
00:49:57a continué à plonger dans les abysses.
00:49:59Dans les 5% je crois.
00:50:01Dans le Brandenburg, il a remonté.
00:50:03Il a gagné 5 points.
00:50:05C'est énorme.
00:50:07Alors que 3 semaines avant, il s'était effondré.
00:50:09Et il est arrivé même de justesse
00:50:11devant l'AFD.
00:50:13Pourquoi ? Tout simplement parce que le chancelier
00:50:15Scholz, il a fait ce que Mme Merkel
00:50:17n'a pas fait, c'est-à-dire qu'il a dit
00:50:19dans l'immigration, ça suffit. Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:50:21Die Linke sort du Parlement
00:50:23de Brandenburg, les Verts sortent du Parlement
00:50:25de Brandenburg, et donc la
00:50:27probabilité est qu'il y ait une coalition
00:50:29SPD-BSV, c'est-à-dire
00:50:31le parti scission de Die Linke
00:50:33qu'a fait Sarah Wagenknecht
00:50:35et qui est une gauche anti-immigration.
00:50:37Très bien.
00:50:39Merci beaucoup.
00:50:41Intéressant. Je suis bien d'accord avec vous.
00:50:43Richard Haddad, vous avez un coup de gueule et un coup de cœur
00:50:45et c'est écrit sur votre téléphone.
00:50:47Si je vois bien, non ?
00:50:49Oui, je vais regarder mes notes.
00:50:51Le coup de gueule, c'est...
00:50:53J'avais un trou de mémoire sur ce fameux terme
00:50:55que je déteste, laisser passer consulaire.
00:50:57Je ne me souviens plus comment
00:50:59ça s'intitulait, alors c'est bien
00:51:01laisser passer consulaire. C'est en lien avec les OQTF
00:51:03systématiquement. C'est en lien avec les clandestins
00:51:05qu'on n'appelle plus clandestins depuis
00:51:07François Hollande, qu'on appelle sans-papier
00:51:09ou je ne sais plus comment, parce que le mot
00:51:11clandestin est péjoratif, évidemment.
00:51:13Sans-papier, c'est la faute de la France.
00:51:15En fait, il suffit de leur donner des papiers et voilà.
00:51:17Alors que clandestin, c'est
00:51:19pénal, c'est un délit.
00:51:21Il fallait régulariser
00:51:23tous les sans-papiers.
00:51:25Et donc, c'est
00:51:27François Hollande qui a dépénalisé
00:51:29les immigrés, le fait
00:51:31d'être en France illégalement.
00:51:33Laissez passer consulaire.
00:51:35Chaque fois qu'on nous explique,
00:51:37qu'on essaie de nous expliquer pourquoi
00:51:39tel criminel, tel violeur, tel
00:51:41délinquant n'a pas été
00:51:43expulsé, on dit, ah mais on ne pouvait pas,
00:51:45on n'a pas laissé passer consulaire. Mais d'où sort
00:51:47ce machin, laisser passer consulaire ?
00:51:49Depuis quand on parle de ça ? Parce que moi, je me souviens,
00:51:51lorsque j'étais jeune, j'étais jeune militant,
00:51:53dans les années 80,
00:51:55j'avais à peine 16 ans,
00:51:57à l'époque où Pascua faisait des charters, personne
00:51:59ne prononçait ce mot, laisser passer consulaire.
00:52:01Alors, pourquoi il nous faut
00:52:03un laisser passer consulaire pour expulser quelqu'un ?
00:52:05Il faut que le Maroc, l'Algérie ou je ne sais quel pays
00:52:07acceptent de le recevoir. Est-ce que eux,
00:52:09quand ils nous envoient leurs clandestins, est-ce qu'ils nous demandent
00:52:11de laisser passer consulaire pour rentrer ?
00:52:13Non, bien évidemment. Qu'est-ce qui nous
00:52:15empêche de mettre le clandestin dans un avion
00:52:17direction
00:52:19le Maroc, l'Algérie ou peu importe
00:52:21quel pays, et puis on le débarque ?
00:52:23Et pourquoi ? Qu'est-ce qui nous empêche ?
00:52:25Ah, l'Union Européenne, telle loi, etc.
00:52:27En réalité, le laisser passer consulaire est une farce.
00:52:29On n'a pas besoin de laisser passer consulaire
00:52:31pour envoyer quelqu'un dans son pays d'origine.
00:52:33Si moi, je débarque à Dubaï demain,
00:52:35au Koweït, ou je ne sais dans quel pays,
00:52:37sans visa, je rentre,
00:52:39je peux vous assurer qu'ils ne demanderont pas
00:52:41de laisser passer consulaire à la France pour
00:52:43renvoyer chez moi. Ils me mettent dans un avion et hop,
00:52:45direct à la France.
00:52:47De toute façon, on ne rentre même pas parce qu'on a le laisser passer à l'arrivée.
00:52:49On a normalement le papier d'entrée
00:52:51à l'arrivée.
00:52:53On ne rentre même pas par le désert, c'est pas le sujet.
00:52:55Je rentre clandestinement
00:52:57dans ces pays.
00:52:59Pour vous, c'est une farce. Juste j'écoute la chronique.
00:53:01Et votre coup de cœur ?
00:53:03Mon coup de cœur, c'est un livre.
00:53:05C'est un livre de Jacques Bainville que j'affectionne.
00:53:07Je suis, comme vous le savez, éditeur,
00:53:09et j'ai édité beaucoup,
00:53:11beaucoup de livres de Jacques Bainville.
00:53:13Les plus connus sont l'Histoire de France
00:53:15et les conséquences politiques de la paix, que tout le monde conseille,
00:53:17etc.
00:53:19Jacques Bainville, c'est un auteur ?
00:53:21C'est un auteur qui est décédé en 1936.
00:53:23C'était la Revue Universelle,
00:53:25l'Action Française à l'époque. Mais il est reconnu.
00:53:27Je pensais qu'il y avait à nouveau Jacques Bainville.
00:53:29Non, c'est une réédition. Mais on continue
00:53:31à le conseiller, parce que dans
00:53:33les conséquences politiques de la paix, c'est le livre dans lequel il a prévu
00:53:35qu'il y aurait une deuxième guerre mondiale,
00:53:37à cause du traité de Versailles.
00:53:39Tous les professeurs d'histoire dans les universités,
00:53:41c'est un peu leur bible.
00:53:43Jacques Bainville est reconnu,
00:53:45il a été à l'Action Française, mais il est reconnu par tous les milieux
00:53:47de gauche comme de droite, comme un spécialiste
00:53:49de l'Allemagne et des pays de l'Est,
00:53:51et un grand spécialiste
00:53:53d'affaires étrangères.
00:53:55Tout le monde le reconnaît.
00:53:57Et son nouveau livre ?
00:53:59Tout le monde connaît les deux que j'ai cités.
00:54:01Il en a écrit des tas.
00:54:03Mais il y en a un qui est très peu connu qui s'appelle La Russie.
00:54:05Je l'ai ressorti parce que c'est un peu d'actualité.
00:54:07C'est très intéressant. Je ne le connaissais pas pourtant.
00:54:09Je pensais tout connaître de Jacques Bainville.
00:54:11La Russie, Jacques Bainville
00:54:13et la frontière de l'Est,
00:54:15et la barrière de l'Est, pardon.
00:54:17La barrière de l'Est est un livre très intéressant
00:54:19parce qu'il remet un peu certaines choses
00:54:21à leur place concernant la Russie.
00:54:23Moi j'entends tout le temps
00:54:25la Russie,
00:54:27ça défend les valeurs occidentales,
00:54:29le christianisme, etc.
00:54:31Déjà, Jacques Bainville, ce livre a été publié
00:54:33dans les années 30, juste avant sa mort.
00:54:35Il remet un peu les choses à leur place.
00:54:37Je ne vais pas rentrer dans les détails, il faut le lire.
00:54:39Mais il remonte, il rappelle
00:54:41que la Russie est à 4 siècles
00:54:43de l'invasion barbare, nous à 14 siècles.
00:54:45Que la Russie est mélangée avec l'Asie,
00:54:47que c'est une culture très différente, etc.
00:54:49Je ne vais pas rentrer dans les détails,
00:54:51mais je conseille ce livre. Bainville, ça se lit
00:54:53comme un roman. C'est toujours très bien écrit.
00:54:55Tout le monde reconnaît ça.
00:54:57C'est un livre à lire, ça se lit très vite.
00:54:59C'est un livre de 350 pages.
00:55:01La Russie, Jacques Bainville.
00:55:03Magnifique.
00:55:05Je suis certain d'une chose, c'est qu'il faut l'envoyer
00:55:07à François Martin, qui va prendre la main,
00:55:09parce que la Russie le passionne.
00:55:11Je vais le dire, parce que j'ai toujours eu l'intuition
00:55:13que les Russes étaient un peu des barbares,
00:55:15des barbares fous l'envoyant, mais quand même des barbares.
00:55:17C'est un sujet qui m'intéresse.
00:55:19Je ne vais pas te commenter, sinon mon coup de gueule,
00:55:21ça serait contre Cyril, mais je ne vais pas le faire.
00:55:23Ce serait dommage. Allez, François Martin,
00:55:25la main est à vous.
00:55:27Mon coup de gueule, c'est la presse internationale.
00:55:29Je suis tombé sur un article
00:55:31très intéressant qui explique
00:55:33qu'il existe un site américain
00:55:35qui s'appelle RealClearPolitics
00:55:37et ce site
00:55:39recense
00:55:41tous les sondages
00:55:43qui sont faits aux Etats-Unis,
00:55:45mois après mois et années après années,
00:55:47et qui les compile pour en faire la moyenne
00:55:49et les classe selon les
00:55:5110 sujets les plus importants,
00:55:53l'économie, la politique étrangère,
00:55:55l'immigration, l'inflation,
00:55:57la criminalité, la guerre de Gaza,
00:55:59la guerre d'Ukraine, etc.
00:56:01Et surtout,
00:56:05c'est publié en ce moment même
00:56:07et les résultats
00:56:09sont absolument incroyables parce que
00:56:11sur tous les points, que ce soit l'économie,
00:56:13la politique étrangère, etc.,
00:56:17l'opinion
00:56:19est négative par rapport
00:56:21à Biden et son équipe
00:56:23entre 55%
00:56:25et 70%.
00:56:27C'est-à-dire que le bilan de Biden
00:56:29et de Kamala est le plus
00:56:31désastreux de toute
00:56:33l'histoire récente des Etats-Unis
00:56:35puisque tous les présidents
00:56:37ont subi
00:56:39le même sondage
00:56:41à la même époque avant l'élection.
00:56:43Vous pensez que c'est prédictif de l'élection future de Trump ?
00:56:45Non, je pense que
00:56:47malgré ça, alors que la population
00:56:49américaine est massivement
00:56:51contre
00:56:53cette équipe,
00:56:55on présente Kamala
00:56:57et Biden et Trump
00:56:59comme au coude à coude.
00:57:01Donc je pense qu'il y a une dissociation totale
00:57:03et il y a un jeu de la presse
00:57:05qui est non seulement aux Etats-Unis
00:57:07mais également ici puisque c'est repris
00:57:09alors que
00:57:11ce qui est fait par Real Clear Politics
00:57:13est connu par tout le monde
00:57:15sauf que moi je ne le connaissais pas, je l'ai appris.
00:57:17Il y a vraiment une dichotomie.
00:57:19Notre presse est totalement soviétoïde
00:57:21et ça je trouve ça effroyable.
00:57:23Merci beaucoup.
00:57:25Mon coup de cœur ça rejoint
00:57:27à l'inverse
00:57:29ce qui a été dit par Tariq
00:57:31à propos de l'abbé Pierre. Moi mon coup de cœur
00:57:33c'est pour l'abbé Pierre. L'abbé Pierre a fait
00:57:35quoi qu'on en dise, un travail
00:57:37absolument extraordinaire. Il a monté
00:57:39une des associations les plus
00:57:41géniales qui a été faite.
00:57:43Alors c'était un queutard mais bon
00:57:45qui, je veux dire,
00:57:47à une époque où on vient
00:57:49de 68 et où
00:57:51moins on est fidèle
00:57:53c'est plutôt un signe
00:57:55positif et surtout les prêtres
00:57:57et à une époque où
00:57:59certains
00:58:01se sont vantés de se faire faire
00:58:03des fellations par les petites filles.
00:58:05D'autres ont fait des livres où ils expliquaient
00:58:07comment ils se tapaient les jeunes garçons
00:58:09en Thaïlande, etc. Que je pense
00:58:11comment il s'appelle,
00:58:13il n'y a jamais eu de campagne contre Cohn-Bendit.
00:58:15Vous voudriez de l'indulgence pour l'abbé Pierre.
00:58:17Plus de l'indulgence.
00:58:19Ce type a fait un travail extraordinaire.
00:58:21Alors même que Coluche a dit qu'il avait
00:58:23touché à tout et qu'il avait fait toutes les conneries
00:58:25possibles. Personne n'a été chercher.
00:58:27Personne n'a été faire ce que fait Coluche.
00:58:29Qui aujourd'hui
00:58:33s'importe
00:58:35du comportement sexuel
00:58:37de qui que ce soit ? Moi, pour moi
00:58:39ce qui reste de l'abbé Pierre c'est ce travail
00:58:41magnifique qu'il a fait.
00:58:43Je vais conclure.
00:58:45Allez-y.
00:58:47Il ne faut pas oublier ça.
00:58:49Je vois bien qu'on ait de l'indulgence pour
00:58:51l'abbé Pierre, d'autant qu'il est mort, qu'il a fait beaucoup
00:58:53de bien. Le problème ce n'est pas le comportement
00:58:55sexuel. Le problème c'est non seulement le côté
00:58:57tartuffe, parce qu'on est un églésiastique,
00:58:59mais la position de pouvoir qu'on peut
00:59:01avoir vis-à-vis de populations
00:59:03fragiles, miséreuses, défavorisées, des jeunes
00:59:05filles. Et on imagine que dans
00:59:07ce rapport de pouvoir,
00:59:09la drague lourde, l'attouchement, ça a
00:59:11un autre sens
00:59:13que ce qui se passe dans le cadre de la libération
00:59:15sexuelle de Cohn-Bendit ou de Frédéric Maton.
00:59:17À ton avis.
00:59:19Le comportement sexuel
00:59:21de Cohn-Bendit ne va pas en contradiction
00:59:23avec ses déclarations. 68 heures,
00:59:25libération sexuelle, jouissons sans
00:59:27entrave.
00:59:29Je ne savais pas que j'allais lancer le débat.
00:59:31C'est extraordinaire. Allez.
00:59:33Je ne vais pas remettre une pièce dans le
00:59:35nourrin, mais en gros, globalement, vous rejoignez
00:59:37Georges Marchais et vous dites que
00:59:39le bilan de l'abbé Pierre est plutôt
00:59:41globalement positif.
00:59:43Très positif.
00:59:45Très bien.
00:59:47Merci beaucoup. Allez.
00:59:49Je vous remercie d'avoir suivi
00:59:51cette émission. Messieurs brillants.
00:59:53C'était magnifique
00:59:55et informatif. Et on se retrouve dans
00:59:57quinze jours pour une nouvelle émission.
00:59:59A bientôt.

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