SMART BOURSE - Emission du mercredi 25 septembre

  • le mois dernier
Mercredi 25 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Denis Bachot (Responsable de l'Europe de l'Ouest, Fidelity International) , Hervé Thiard (Directeur général France, Pictet AM) , Frédéric Leroux (Gérant global et responsable de l'équipe Cross Asset, Carmignac) , Benoist Lombard (Directeur général adjoint, Groupe Crystal) , Éric Pinon (Président, AFG) et Yves Desjardins (Directeur général France, Schroders)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Be Smart For Change pour rester à l'écoute des marchés et à l'écoute de l'industrie de la gestion d'actifs à l'occasion de ce Salon Patrimonia 2024.
00:19Smart Bourse est sur place et vous propose toute une série d'interviews exclusives à commencer par celle du président de l'AFG,
00:25Philippe Sedbon, qui est avec nous à l'occasion de cette édition 2024 de ce Salon Patrimonia.
00:31Toutes les interviews à suivre sont à retrouver bien sûr en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:38Nous sommes ici pour cette édition spéciale Patrimonia à l'occasion de ce salon incontournable historique de l'industrie de la gestion d'actifs.
00:56Et nous recevons pour entamer cette édition spéciale le président de l'association française de la gestion, Philippe Sedbon.
01:02Bonjour Philippe Sedbon.
01:03Bonjour.
01:04Merci beaucoup d'être avec nous.
01:06Déjà pour parler quand même des forces de l'industrie de la gestion d'actifs en France.
01:11On est là pour se réjouir des atouts de la position de l'industrie de la gestion d'actifs française.
01:17Il faut le dire assez simplement, Philippe Sedbon.
01:20C'est une industrie qui est leader aujourd'hui en Europe.
01:23Absolument.
01:24On a une industrie formidable en France dans la gestion d'actifs puisque on a un total de 4600 milliards d'euros gérés par 700 sociétés de gestion.
01:35C'est juste effectivement le leader en Europe continentale.
01:40Et c'est le fruit d'une longue histoire.
01:42Alors, on compte parmi ces sociétés, ces 700 sociétés de gestion quand même trois sociétés de gestion parmi le top 20 mondial.
01:50Mais j'ai presque envie de vous dire la richesse de ce tissu de 700 sociétés de gestion.
01:56Il est ailleurs.
01:57On doit se réjouir d'avoir les leaders mondiaux.
01:59Et d'ailleurs, quand on voit l'opération qui a été annoncée cet été, je pense que l'AFG s'en réjouit.
02:05Il faut toujours se réjouir d'avoir des champions mondiaux.
02:08Mais la richesse, elle est ailleurs.
02:10On a des sociétés de taille internationale.
02:13On a des sociétés qui adressent d'autres typologies de clientèle, d'autres types de passifs.
02:18Et puis, on a beaucoup de sociétés entrepreneuriales.
02:20Et c'est ça qui fait justement cette richesse parce que ça apporte de l'innovation.
02:25Ça apporte des réponses différentes à des besoins d'épargnant qui sont tous différents.
02:30Vos besoins ne sont pas les miens, ne sont pas ceux de nos voisins, des gens qui sont autour de nous aujourd'hui.
02:38Et donc, il faut apporter des réponses différentes.
02:40C'est essentiel.
02:41Et il y a de la place pour toutes les tailles de sociétés de gestion.
02:44C'est ce que vous dites, Philippe Sedbon.
02:46Cette richesse, elle vient aussi du fait qu'on a encore des boutiques, comme on dit,
02:51et à la fois des gros ensembles qui sont en train de se former, de se consolider.
02:55Oui, alors on peut peut-être en parler.
02:57Il y a des forces qui s'exercent.
02:59Effectivement, on voit tous, on peut observer.
03:02Et il y a plein de facteurs qui expliquent ça.
03:04La taille est importante.
03:05Mais la taille est importante sur les différents marchés qu'on adresse.
03:08Maintenant, il y a de la place.
03:10Justement, il faut entretenir cet écosystème avec des sociétés de petite taille,
03:16des sociétés naissantes qui innovent en permanence.
03:19L'innovation vient de là.
03:20Elle vient aussi de là.
03:21Elle vient beaucoup de là.
03:23A fortiori.
03:24Mais après, il y a des forces.
03:26Effectivement, on est dans une transition importante technologique.
03:31Bien entendu, transition industrielle pour l'accompagnement climatique environnemental.
03:36Mais tant qu'on peut maintenir cet écosystème, il est important.
03:41Et l'AFG au quotidien, j'ai envie de dire se bat ou en tout cas fait tous les efforts possibles
03:49pour défendre cet écosystème qui est majeur parce qu'il est important pour les épargnants.
03:53Il est important pour le financement de l'économie.
03:55Les sociétés de gestion sont au cœur, font le pont entre les épargnants et le financement de l'économie.
04:01Donc, cet écosystème leader en Europe, il est majeur pour l'économie française.
04:06On a eu toute une série de rapports à ce sujet.
04:10Notamment, je pense au rapport de Christian Noyer, le rapport d'Enrico Letta,
04:14le rapport de Mario Draghi également qui adresse des sujets de compétitivité large pour tous les secteurs,
04:21mais y compris pour le secteur financier, y compris pour l'industrie de la gestion d'actifs.
04:25Où est-ce que vous placez les enjeux pour l'industrie de la gestion d'actifs française quand on parle de compétitivité ?
04:31Tout en haut, tout en haut. C'est un sujet permanent qui nous anime à l'AFG.
04:37Et depuis de nombreuses années, la compétitivité de l'industrie, je viens de l'évoquer avec d'autres,
04:42notamment sur la taille, sur l'innovation, sur la transformation technologique.
04:47La compétitivité, c'est un enjeu majeur. Pourquoi ?
04:53Pour pouvoir être compétitif, bien entendu qu'il y a des enjeux de taille, des enjeux de coûts,
04:59tout ce qu'on connaît dans toutes les industries.
05:02Mais vous avez aussi des enjeux réglementaires qui permettent de poser ou pas cette compétitivité.
05:07Et vous avez des enjeux, j'ai envie de dire, de rayonnement sur votre zone, on va dire, naturelle,
05:15qui peut être la France, l'Europe plus largement, mais déjà la France et l'Europe,
05:20justement pour asseoir cette compétitivité.
05:23Or, aujourd'hui, on se réjouit, on se réjouira encore et encore demain d'avoir cette position de leadership.
05:30Pour autant, notre compétitivité, elle est entamée.
05:34Il y a une fragilité.
05:36Il y a une fragilité certaine.
05:38Et la part de marché des sociétés de gestion françaises en Europe baisse.
05:42Et dans le monde, baisse.
05:44Face aux anglo-saxons, pour le dire...
05:46Notamment face aux anglo-saxons.
05:48Les anglo-saxons sont leaders, sont moteurs.
05:53Et on a tout à gagner à avoir des moteurs puissants et performants.
05:57Donc tant mieux, mais on n'est pas non plus obligé de se tirer une balle dans le pied.
06:02On fait des avancées notables dans, notamment, toute la partie finance durable.
06:08Grâce à une réglementation qui tire l'ensemble vers le haut, qui est moteur,
06:13faisons attention que chaque fois qu'on envisage une nouvelle réglementation,
06:18on fasse en même temps, et l'AFG appelle cela depuis longtemps,
06:21nous le redisons chaque fois que nous rencontrons les pouvoirs publics et les régulateurs,
06:26nous demandons des tests de compétitivité sur les textes réglementaires systématiquement.
06:30C'est un vrai sujet. Dans le rapport Draghi, il y a quand même l'idée qu'il faut prendre des risques.
06:35Alors, déréglementer, j'en sais rien.
06:37Ou en tout cas, comme vous dites, faire attention à chaque nouvelle réglementation,
06:41au dosage et à l'objectif qu'on poursuit avec chaque nouvelle réglementation.
06:46Dans une industrie qui est peut-être l'une des plus réglementées, je le rappelle à chaque fois.
06:50Oui, je reviens justement ce matin des Etats-Unis, où je vais régulièrement.
06:56Nous sommes les champions du monde de la réglementation.
07:01Cela a des très bons côtés.
07:03Et puis, ce qu'on vient d'évoquer sur l'aspect compétitivité,
07:07veillons à ne pas prendre de retard sur les grands enjeux de transition,
07:11quels qu'ils soient, par trop de carcans réglementaires.
07:16Donc, essayons de garder de la souplesse.
07:18C'est ce que nous proposons la plupart du temps, notamment lorsqu'on parle de transition.
07:23Et concrètement, qu'est-ce qui entrave la compétitivité de l'industrie de la gestion de l'actif
07:28quand on évoque ces sujets réglementaires ?
07:30Aujourd'hui, pour vous, Philippe, c'est bon ?
07:32De nombreux sujets.
07:34Cela serait très long de les développer, mais deux ou trois clés.
07:39Un, on a une orientation depuis 40 ans peut-être en Europe qui est une approche consumériste.
07:48C'est-à-dire qu'on se préoccupe d'abord, j'ai presque envie de dire que, du consommateur.
07:55Le consommateur, il est salarié, il est entrepreneur, il est retraité, il est futur salarié, futur entrepreneur.
08:03Donc, il est intéressé par le côté production aussi.
08:06Donc, intéressons-nous à la compétitivité des secteurs de production.
08:11C'est majeur parce que c'est ça qui fera l'environnement justement des consommateurs demain.
08:16Donc, c'est un point majeur. C'est vraiment la fondation d'eux.
08:19Et puis ensuite, lorsque vous réglementez que ce soit l'ESG, que ce soit sur l'environnement technologique,
08:27que ce soit sur les données, l'information, enjeu crucial pour les sociétés de gestion, pour les investisseurs.
08:35L'information est au cœur de tout, encore plus aujourd'hui avec l'émergence de l'intelligence artificielle
08:40et ces vecteurs technologiques que nous avons de plus en plus.
08:44Lorsqu'on réglemente là-dessus, faisons attention de préserver cet écosystème européen,
08:51cette indépendance et cette souveraineté européenne.
08:54L'orientation de l'épargne, la destination de l'épargne des Européens, des Français
08:59est aussi importante que le reste. Elle est stratégique pour les croissances de long terme.
09:04Sur la partie ESG, vous évoquiez l'importance des données financières et extra financières.
09:10L'information, l'accès à l'information sont des enjeux clés évidemment pour l'industrie de la gestion d'actifs.
09:16Sur la donnée extra financière, quelle est votre position aujourd'hui ?
09:19Parce que si on a de la réglementation qui se met en place et qui arrive, c'est bien sur ces questions-là.
09:24Au niveau européen notamment, il faut plus de réglementation, une meilleure réglementation.
09:31Des spécialistes m'expliquent qu'on a mis des dizaines d'années, peut-être même un siècle,
09:34à obtenir une standardisation des normes comptables financières traditionnelles.
09:39Je ne sais pas si on mettra autant de temps pour les données extra financières.
09:43Mais visiblement, il y a un sujet de standardisation de ce point de vue-là.
09:47Oui, la réponse est oui. Je vais vous dire un mot de la standardisation.
09:51Mais avant de penser standardisation, il faut penser information brute.
09:55Oui.
09:56C'est le socle.
09:57La matière première.
09:58La matière première.
09:59Cette matière première aujourd'hui, le paradoxe, c'est qu'il y a de plus en plus d'informations.
10:07Mais le traitement de l'information est de plus en plus compliqué.
10:11Pourquoi ? Parce que l'accès à l'information se fait par des canaux qui sont peu nombreux.
10:19Oui.
10:20Or, les sociétés de gestion, les investisseurs ont besoin de cette information brute pour continuer à faire leur travail.
10:27Qu'on parle de données financières ou de données extra financières.
10:33Et donc, cette information-là pour prendre les bonnes décisions d'investissement.
10:36Parce que le métier ne change pas parce qu'on doit être plus vert.
10:40On doit réussir cette transition, accélérer cette transition écologique.
10:45Le métier reste le même, dégagé de la rentabilité pour les épargnants, pour leurs projets de vie.
10:51Donc, si on veut continuer à faire ce métier correctement, c'est-à-dire prendre les bonnes décisions,
10:56financer les bons projets.
10:58On doit avoir cette information.
11:00Cette information doit être disponible.
11:02On doit pouvoir la traiter correctement.
11:06Et elle doit être peu coûteuse.
11:08Tout ce qu'on n'a pas aujourd'hui.
11:09Non.
11:10Oui.
11:11Tout ce qu'on n'a pas aujourd'hui.
11:12Ça veut dire quoi ?
11:13Avant de parler de standardisation, intéressons-nous à cette matière brute.
11:16Et donc, il y a des fournisseurs de données formidables dans le monde qui font avancer l'ensemble de l'écosystème.
11:25Bravo.
11:26Maintenant, assurons-nous quand même que cette information soit disponible à un coût raisonnable.
11:34Et qu'on peut continuer à construire cet écosystème sur la base de cette information.
11:39Juste un mot sur la standardisation.
11:41Elle vient ensuite.
11:42Elle vient ensuite.
11:44Et on a de nombreuses initiatives là-dessus à l'AFG.
11:47Notamment avec l'Institut de la Finance Durable.
11:50On travaille justement.
11:51On a standardisé dans le passé la donnée financière, purement financière pour établir cette analyse financière.
11:59Moi, j'ai fait mes études au début des années 80 et j'en sais quelque chose.
12:03Eh bien, il faut faire la même.
12:05Il faut réussir la même chose.
12:06Ça prendra du temps, mais il faut réussir la même chose sur la partie finance durable, la partie verte.
12:11Et donc, on travaille avec l'Institut de la Finance Durable sur un chantier qui est justement l'analyse des plans de transition des entreprises.
12:20Comment on analyse ça et comment on en déduit une traduction en valeur pour les entreprises?
12:26Un dernier mot.
12:27Philippe Sedbon, dans l'environnement fiscal budgétaire actuel, on sent que les tentations sont importantes en France, mais ailleurs aussi.
12:37Peut-être dans le monde.
12:38En France, beaucoup.
12:39En France, beaucoup.
12:40Quelle est la position de l'AFG qui garantit aussi une bonne gestion de l'épargne en France?
12:47En fait, il y a deux préoccupations qu'on doit avoir pour avoir cette bonne gestion de l'épargne et donc continuer à générer et à ne pas décourager l'épargne.
12:55Et que cette épargne, c'est cette épargne qui va aller investir, s'investir et réussir cette transition.
13:01Les budgets de l'État sont quand même limités désormais.
13:05Donc, pour ne pas décourager cette épargne, il y a deux aspects à regarder.
13:09Un, d'où est ce qu'on part en termes de taux d'imposition?
13:12Et deux, est ce que d'où est ce qu'on part?
13:17Et deuxièmement, est ce qu'on est compétitif par rapport à notre environnement?
13:22D'où est ce qu'on part?
13:23On est déjà un des taux les plus élevés d'Europe, même s'il y a eu une baisse dans les années passées.
13:30Je vous rappelle qu'on a le taux le plus élevé en Europe sur le capital.
13:34Donc, essayons de faire en sorte de ne pas décourager cette épargne.
13:39Elle est essentielle pour le financement futur de l'économie.
13:42Merci beaucoup, Philippe Sedbon.
13:43Merci d'être venu nous voir le président de l'AFG à l'occasion de cette édition spéciale Smart Bourse sur ce salon Patrimonia 2024.
13:52C'est Benoît Lombard qui est à nos côtés à présent depuis ce salon Patrimonia 2024.
14:07Directeur général adjoint du groupe Cristal et porte parole du groupe Cristal.
14:11Benoît Lombard, bonjour.
14:12Bonjour.
14:13Bon, c'est la course.
14:14C'est une course à la taille qui est engagée depuis quelques années maintenant.
14:18Le groupe Cristal étant le plus gros consolidateur peut être de ce marché du conseil en gestion patrimoine et de la distribution.
14:25J'ai compté il y a quasiment 30 acquisitions depuis 2021.
14:28C'est ça.
14:29On est quasiment une trentaine d'acquisitions.
14:31C'est un rythme soutenable dans le temps.
14:33À quel stade de la consolidation est ce que vous estimez qu'on est aujourd'hui sur ce marché de la gestion et du conseil en France ?
14:41Ça fait 30 ans que moi, je suis un acteur de la gestion patrimoine et la consolidation, c'est l'action de rendre plus solide.
14:48Et donc, l'objectif, il est de rendre plus solide un métier qui a gagné ses lettres de noblesse, qui a toujours eu, qui gagne des parts de marché et qui permet d'offrir à des particuliers.
14:56Parce que c'est ça, en fait, l'objectif d'offrir à des particuliers toute une gamme de solutions et de conseils qui s'inscrivent dans le temps.
15:03On ne perd pas ce cap là.
15:04Quand on est engagé dans ce rythme d'acquisition, alors ça devient un savoir-faire évidemment très important pour le groupe Cristal.
15:10Mais il y a toujours le risque de perdre un peu la vision finale ou le cap final.
15:14Vous dites le cap final.
15:15Il est très clair.
15:16Toujours pour nous.
15:17Moi, je me souviens quand j'étais ma propre entité.
15:19Donc, il fallait tout faire.
15:21Donc, on était passé de gestionnaire patrimoine à chef d'entreprise et avec des contraintes réglementaires de la transformation digitale, de la sélection de produits, du référencement des produits, du suivi de ces produits.
15:33Des obligations réglementaires de plus en plus complexes.
15:35On ne pouvait pas tout faire.
15:37C'est quoi, nous, notre proposition de valeur ?
15:39Eh bien, c'est de se concentrer, de dire à nos conseillers.
15:42Aujourd'hui, on a quand même un peu plus de 400 conseillers.
15:44De dire à nos conseillers, vous êtes là pour être au plus près des clients et on s'occupe du reste.
15:48Et on a des divisions.
15:49On a des départements.
15:50On a bien évidemment le département M&A qui est là au plus près des sociétés qui viennent nous voir.
15:56Des cabinets de consolidation patrimoine qui viennent nous voir et qui sont très intéressés par cette proposition de regroupement, d'association.
16:04Et on a aujourd'hui, on a la chance d'avoir aujourd'hui plus de 150 associés dans cette entité qui est cristal.
16:13On en est où de la consolidation ?
16:15C'est-à-dire, il y a encore beaucoup de travail à faire pour avoir la taille critique.
16:20Avoir le périmètre aussi de solutions à proposer qui soient pertinents pour le groupe cristal ?
16:26Oui, on a un savoir-faire certain.
16:30Nous avons au sein du groupe des départements des divisions.
16:33Je m'occupe également de l'ingénierie patrimoniale.
16:35On a dans le groupe plus de 30 ingénieurs patrimoniaux.
16:38C'est-à-dire que le groupe cristal a sur la place, sans vilain jeu de mots, les plus forts nombres d'ingénieurs patrimoniaux.
16:47On a des solutions, bien sûr, d'investissement.
16:49On façonne des solutions qu'on va chercher à l'extérieur avec toutes les propositions de valeur du groupe Zenith, de Zenith Investment Solutions.
16:57Et qu'est-ce qu'on fait avec tous ces éléments ?
17:00On les propose, on les met sur les tagères pour nos conseillers qui ont un catalogue vaste de solutions qui correspondent aux besoins du moment.
17:07Un mot de l'acquisition structurante qui est celle de Primonial, qui est l'événement majeur de cette année en matière de consolidation.
17:17Quels sont les enjeux pour vous ? Parce que là, on ne parle pas d'une taille petite ou intermédiaire en matière d'inquisition.
17:22Où est-ce que vous passez les enjeux pour cette division de distribution du groupe cristal ?
17:27On est évidemment ravis d'avoir avec nous aujourd'hui...
17:31Vous avez doublé les encours, c'est ça ?
17:32On a doublé. On est passé grossièrement, si je puis m'exprimer ainsi, de 500 personnes à un peu plus de 1 000.
17:40Donc on a doublé de taille.
17:41On a doublé de taille aussi en termes de stock.
17:43Puisque aujourd'hui, on est l'acteur majeur parce qu'on a, quelques chiffres, 22 milliards d'encours confiés.
17:48Et cette accélération, on le fait bien évidemment avec Primonial, où il y a un savoir-faire, des compétences qui sont extrêmement reconnues.
17:56Et on connaît l'histoire de Primonial.
17:57Le B2B2C et le B2C étaient des éléments extrêmement importants pour Primonial.
18:04Ils étaient peut-être passés un peu derrière le scope.
18:07Puisque bien évidemment, ils avaient des solutions de façonner des propositions d'investissement, notamment dans l'immobilier, qui avaient pris un peu le dessus.
18:16Eh bien nous, on veut réveiller cette belle normie.
18:18On veut réveiller ce groupe qui est exceptionnel et avec qui on a un maillage.
18:22On est en pleine intégration actuellement.
18:23On a un maillage des compétences, des hommes, de savoir-faire reconnus,
18:27qui associés à ceux du groupe Cristal vont nous permettre une nouvelle fois de multiplier encore notre offre de services en B2B et en B2C.
18:36Quand on mène ce rythme d'acquisition, il faut intégrer les équipes, il faut intégrer les marques également.
18:43En termes de gestion de marques, qu'est-ce qu'il faut comprendre de la structuration du groupe Cristal aujourd'hui ?
18:50Quelles sont les marques importantes ?
18:52On a des ateliers qui vont nous permettre de faire évoluer.
18:56Aujourd'hui, Cristal a deux, trois marques fondamentales.
19:00La place, bien sûr, qui est le B2B.
19:02Que vous présidez, Benoît, je le rappelle.
19:04Moi, je m'occupe de Maisons-la-Place, qui est le familier office.
19:06Et puis la marque de la générale patrimoniale et de la gestion privée du groupe.
19:09Mais on a, bien sûr, Zenith, Zenith Investment Solutions.
19:11Et Zenith, c'est quoi ?
19:12C'est trois marques.
19:13Zenith Capital, structurée.
19:14Zenith Investment Solutions sur le private equity.
19:17Quand même, on sait qu'aujourd'hui, on va aller adresser auprès de nos clientèles des solutions que l'on façonne grâce à Zenith Investment Solutions.
19:25Et puis, Zenith AM, ex-Wise AM, qui est notre société de gestion, qui délivre des prestations à la fois en matière de gestion sous mandat,
19:32mais toute une gamme d'OPC, où là encore, on va adresser à notre clientèle, à nos conseillers, et in fine à leurs propres clients,
19:39des solutions qu'on va aller chercher à l'extérieur.
19:41Nous sommes un concentrateur de solutions différenciantes en allant chercher le meilleur du marché.
19:48Que vous dit le marché aujourd'hui ?
19:49Que vous disent les clients privés de Maisons-la-Place, par exemple, Benoît ?
19:52Est-ce qu'ils ont des questions particulières au regard, je ne sais pas, de l'environnement politique, des tentations fiscales qui sont nombreuses aujourd'hui, on va le dire comme ça ?
20:03Bien sûr, mais il y a d'abord l'environnement financier.
20:06Et je dis toujours, on a connu ce krach obligataire en 2022, dont on ne parle peut-être pas assez.
20:12On est passé assez rapidement, en neuf mois, de taux de zéro à 3 %, alors qu'on avait mis un peu plus de dix ans pour passer de 3 à 0.
20:20Bon, donc une accélération brutale et un choc sur le marché obligataire.
20:23Et bien évidemment, beaucoup de questions que se posaient nos conseillers, que se posaient nos clients pour aller chercher du rendement obligataire.
20:30On voit que la baisse des taux commence.
20:32Et je vous vois venir, mon cher Grégoire, car je sais que vous aimez bien les taux et moi aussi j'adore ça.
20:36Et bien aujourd'hui, on doit être capable de pouvoir accompagner cette lente baisse des taux en offrant des solutions qui vont nous permettre de capter,
20:42j'allais dire de cristalliser, pour le groupe Cristal c'est formidable, de cristalliser ces taux, ce rendement.
20:47Puis bien sûr, il y a l'environnement fiscal qui n'est pas certain.
20:50Je dois dire que le gouvernement actuel nous laisse penser que s'il y aura des modifications,
20:55elles seront peut-être un peu moins violentes que ce qu'on aurait pu avoir si on avait eu sur l'échiquier politique d'autres personnes à la tête du gouvernement français.
21:03Et donc, ça va plutôt dans le bon sens.
21:05Mais c'est vrai qu'on est là pour rassurer et on est toujours là pour ne pas être dans la précipitation.
21:09Pour un garçon qui parle vite comme moi, c'est toujours quelque chose de difficile à dire.
21:12Merci beaucoup, Benoît Lombard, qui est venu nous voir à l'occasion de ce Salon Patrimonia 2024.
21:17Directeur général adjoint du groupe Cristal.
21:30Nous sommes donc avec Jean-Denis Bachot, le responsable pour l'Europe de l'Ouest de Fidélité internationale.
21:36Ici, depuis ce Salon Patrimonia édition 2024.
21:38Jean-Denis Bachot, bonjour.
21:40Bonjour Grégoire.
21:41Vous venez de devenir responsable pour l'Europe de l'Ouest de Fidélité internationale.
21:44Ça date d'il y a quelques semaines à peine, je crois, Jean-Denis.
21:47Vous avez été très longtemps le responsable de Fidélité pour la France, qui vient de marquer ses 30 ans,
21:52qui vient de célébrer ses 30 ans de présence sur le territoire français.
21:55Vous avez accompagné une bonne partie de ces 30 ans, Jean-Denis.
21:59Qu'est-ce qui a changé entre votre arrivée au départ et le 30e anniversaire de Fidélité en France?
22:06Beaucoup de choses, forcément, parce que ça date de 1994.
22:09A l'époque, on faisait partie d'une des plus grandes sociétés de gestion internationale à s'installer dans l'Hexagone.
22:15Donc, c'était un peu une révolution. Il faut bien le reconnaître.
22:18Et puis, on s'est installé sérieusement parce que quelques années plus tard,
22:22on a obtenu notre agrément auprès de notre autorité de tutelle, l'AMF.
22:25Et on est devenu une société de gestion à part entière,
22:27une société de gestion que nous avons conservée et qui continue de croître aujourd'hui.
22:31Donc, effectivement, les évolutions, elles ont été importantes.
22:34Mais je dirais qu'il y a à la fois une rupture et à la fois une forme de continuation.
22:38La continuation, c'est le service auprès des clients, l'accompagnement qui est nécessaire toujours.
22:43Cette forme d'éducation auprès de nos différents segments de clientèle,
22:47parce que le domaine financier est un domaine relativement complexe sur lequel on se doit d'être clair et de bien les accompagner.
22:57Donc, je dirais une forme de continuité là-dedans et une forme de rupture aussi dans les solutions financières à apporter.
23:03Ou pour moi, aujourd'hui, on cherche peut-être un peu moins à s'exposer à une classe d'actifs
23:08qu'à proposer des solutions financières, une sorte de package qui répondent à un besoin spécifique.
23:13Et qui correspondent à des objectifs de vie aussi pour les gens et pour le client final.
23:18À ce titre là, comment vous regardez le marché de l'épargne aujourd'hui en France, Jean-Denis ?
23:24Et où est-ce que vous voyez des enjeux spécifiques ?
23:26Je veux parler notamment de l'enjeu autour de l'épargne salariale, de l'épargne retraite,
23:32qui sont évidemment des sujets brûlants, on va le dire aujourd'hui.
23:35Et qui sont des marchés peut-être intéressants à adresser quand on est fournisseur de solutions financières.
23:43Pour répondre à ce point là, je pense qu'il y a deux choses.
23:46D'abord, l'épargne financière, ça présente quand même 6 000 milliards aujourd'hui à peu près en France.
23:50Avec une grosse proportion qui est toujours en actifs à très faible risque.
23:55On pense évidemment aux solutions financières fonds euros, mais également aux produits monétaires, etc.
24:00Alors certes, on a des taux d'intérêt qui sont un petit peu plus attractifs.
24:04Mais disons qu'il y a cet équilibre aujourd'hui qui est toujours à revoir, où on doit aller sur une épargne un peu plus longue.
24:11Et ça me permet de rebondir sur le point intéressant de l'épargne salariale et de l'épargne retraite globalement.
24:16Où je pense que c'est un des grands défis de notre société aujourd'hui.
24:20C'est passionnant pour nous gérants d'actifs, pour Fidelity en particulier.
24:23Parce que je le dis toujours, Fidelity aux Etats-Unis, c'est un des grands acteurs de ce sujet là au travers du 401k,
24:31qui est l'épargne retraite collective, l'équivalent de notre paire collective aujourd'hui.
24:38Et sur lequel Fidelity a quasiment un tiers du marché.
24:42Et donc, c'est quelque chose qui nous touche.
24:44Et sur quelque chose, je pense qu'on a beaucoup, beaucoup de choses à faire.
24:48Parce qu'il y a beaucoup de travail pour accompagner les particuliers à la fois en retraite individuelle,
24:55mais aussi les entreprises en retraite collective.
24:58En discutant avec les spécialistes de l'épargne salariale en l'occurrence, un point qui m'a ouvert les yeux,
25:04c'est que pour beaucoup de français, c'est souvent le premier contact et peut-être même le seul contact qu'ils auront
25:11avec la logique d'épargne financière, d'investissement de long terme, de préparation à des objectifs de vie qui peuvent être la retraite ou autre.
25:20Je n'avais pas pris conscience de ça, en fait.
25:22C'est vrai et je pense qu'on a beaucoup à apprendre de nos voisins aux Etats-Unis.
25:28Dans cette forme de décomplexer, en fait, cette approche et de la rendre un peu plus lisible, un peu plus simple.
25:36Aussi au travers d'outils digitaux aujourd'hui, d'accompagnement, de formation, d'éducation.
25:41C'est un énorme sujet aujourd'hui.
25:43Et voilà, collectivement, chez Patrimonia, beaucoup de nos concurrents également travaillent ce sujet-là et c'est une bonne chose.
25:50Mais comment on adresse ce marché ?
25:52C'est quoi les grands critères, les grands facteurs clés pour vous pour répondre à la demande des entreprises ?
25:59Et derrière les entreprises, les salariés des entreprises, ils ont la même demande que tout le monde ?
26:03C'est des demandes différentes ?
26:05C'est des demandes différentes.
26:06Je dirais, d'abord, il y a la retraite individuelle.
26:08Et ici, c'est le sujet de la retraite individuelle auprès de nos partenaires, conseillers en gestion de patrimoine,
26:13parce que le PER est quand même une très belle réussite.
26:16Et au travers de solutions telles que ce qu'on propose chez Fidelity, les solutions de fonds à horizon, de fonds Target,
26:23qui fonctionnent extrêmement bien parce que c'est simple, c'est lisible et c'est packagé.
26:29En fait, ce sont des solutions et on a repris le concept aux Etats-Unis.
26:35On a inventé ce concept-là aux Etats-Unis.
26:38Vous savez, quand vous partez à la retraite, vous avez une date de maturité et on gère vos actifs de façon optimale
26:44jusqu'à cette maturité en ayant une approche dégressive du risque au fil du temps.
26:51Et en fait, ce genre de solution dans le cadre de la retraite individuelle,
26:55elle sera peut-être un petit peu différente de ce qu'on peut revoir dans la retraite collective
26:58ou pour les entreprises, on sera sur des approches plus de fonds diversifiés,
27:05sous des formats FCPE dans le cadre de l'épargne salariale, etc.
27:09Donc, les solutions sont un peu différentes, mais la finalité est la même.
27:14Il y a un autre sujet qui vous anime en ce moment chez Fidelity International.
27:18Vous êtes une maison de stock picker.
27:20Vous mettez en avant toujours l'analyse fondamentale, vos équipes d'analystes qui sont partout dans le monde
27:26et qui font de la remontée de terrain depuis le bilan des entreprises.
27:31Et dans le même temps, vous êtes aussi promoteur de ce qu'on appelle les ETF actifs aujourd'hui, Jean-Denis Bachot.
27:38Comment est-ce qu'on vient du monde du stock picking, de l'analyse fondamentale ?
27:42Comment est-ce qu'on se retrouve aujourd'hui également promoteur d'instruments qui viennent quand même de la gestion passive ?
27:49Même si on appelle ça aujourd'hui des ETF actifs.
27:51Il faut peut-être d'ailleurs un peu caractériser ce que sont ces produits.
27:54Il n'y a rien d'antinomique là-dedans, mais effectivement, je suis d'accord Grégoire, ça demande une petite explication.
28:00De façon extrêmement simple, notre définition des ETF actifs, car il y en a plusieurs sur le marché.
28:05Notre définition des ETF actifs aujourd'hui chez Fidelity, c'est effectivement, comme vous le disiez,
28:10de s'appuyer sur ce qui fait notre ADN, c'est-à-dire cet ADN de recherche, de sélection de valeur,
28:15de sélection d'entreprises qui vont former un portefeuille, mais où on va réduire le risque au travers d'une tracking error plus faible.
28:24Et ça aujourd'hui, c'est une demande de beaucoup de nos clients.
28:27C'est une demande de nos clients d'avoir une approche où on s'appuie sur de la gestion active,
28:33mais on va prendre un niveau de risque relativement faible avec des tracking error d'environ 2 points maximum,
28:40de manière à pouvoir créer de l'alpha au-dessus du benchmark de façon régulière sans prendre des risques factoriels trop importants.
28:48En gros, ce sont des gestions systématiques et c'est effectivement dans une enveloppe ETF.
28:53Et en fait, pourquoi est-ce que ça paraît un peu antinomique ?
28:57C'est parce que les gens voient l'ETF comme un véhicule purement passif.
29:01C'est vrai, c'est aujourd'hui la grande majorité des actifs, mais il y a aujourd'hui un développement très fort
29:06qu'on a vu aux Etats-Unis et qui commence à se développer en France et en Europe globalement,
29:11de ces ETF à plus faible tracking error qui permettent à beaucoup d'investisseurs d'avoir des approches co-satellites.
29:17C'est pour une nouvelle clientèle, c'est une prolongation de la gestion ou un complément à de la gestion active traditionnelle
29:24ou est-ce que ça vient remplacer une partie de la gestion active demain en tout cas ?
29:30Les deux, mon général.
29:32Je pense que ça vient remplacer une partie de la gestion passive pour une raison simple,
29:40parce qu'il y a à la fois des composantes ESG qu'on arrive à intégrer et qui répondent à des problématiques ESG
29:47pour beaucoup de nos investisseurs, donc ça permet de tiquer la box ESG.
29:51Il y a un autre élément où les prix sont beaucoup plus faibles de la gestion active traditionnelle
29:58parce que le niveau de risque est plus faible, la tracking error est plus faible.
30:01Du coup, par rapport à de la gestion pure passive, c'est un peu plus cher,
30:04mais pas si cher que ça au regard de l'alpha créé et donc ça prend un peu de place sur la gestion passive.
30:09Ça prend de la place aussi sur la gestion active pour deux raisons principales.
30:12D'abord parce que la gestion active, dans certains cas, a pu un peu décevoir
30:17et il y a pas mal de clients qui peuvent se dire j'ai envie de réduire ma partie core de mon portefeuille en allant sur ces véhicules-là
30:24et ma partie satellite, là je vais y aller plus franchement avec des solutions plus gestion active.
30:29Donc ça permet aussi de rebalancer un peu des portefeuilles à la fois sur la partie passive,
30:35mais aussi sur la gestion active à plus faible tracking error.
30:38Merci beaucoup Jean-Denis, merci d'être venu nous voir pour ce salon Patrimonia.
30:42Jean-Denis Bachel, responsable pour l'Europe de l'Ouest de Fidelity International.
30:55C'est Yves Desjardins qui est à nos côtés à l'occasion de ce salon Patrimonia,
30:59édition 2024, directeur général de Schroders en France.
31:02Yves Desjardins, bonjour et bienvenue.
31:04Merci.
31:05Un mot peut-être de ce qui caractérise pour vous aujourd'hui l'industrie de la gestion d'actifs.
31:10On est ici présent pour cet événement de référence historique pour l'industrie de la gestion d'actifs
31:15et au sein de cette industrie, qu'est-ce qui caractérise Schroders sur le marché français de l'épargne ?
31:21C'est une très bonne question et les choses évoluent beaucoup pour Schroders.
31:24Schroders depuis une dizaine d'années a beaucoup investi, beaucoup évolué sur les actifs privés,
31:29passant de 4 milliards à 12 milliards en France pour faire simple,
31:32mais sur une clientèle institutionnelle, ce qui était la base.
31:35Évidemment, aujourd'hui sur l'offre qu'on a mis à disposition pour les institutionnels,
31:40on s'oriente de plus en plus vers une offre à une association de clientèle privée
31:45et donc la loi Industrie Verte, LTIV2, tous ces sujets vont nous aider.
31:49Un mot de ce cadre à la fois législatif et réglementaire qui évolue.
31:53LTIV2, c'est la réglementation européenne qui permet aux clients privés d'accéder à des fonds d'actifs privés,
32:01de private equity, mais pas uniquement, je crois Yves Desjardins.
32:05Et la loi Industrie Verte incite fortement les gérants d'épargne ou en tout cas les enveloppes
32:11à accueillir de plus en plus de ces actifs privés.
32:13C'est complètement ça. LTIV2, ce n'est pas une réglementation européenne nouvelle,
32:18elle est ancienne, elle a été revue récemment.
32:21Et parce que la première mouture était perfectible, notamment pour des problématiques de gestion,
32:26pour les problématiques d'accès, il y avait des tickets minimum, tout ça, ça a été corrigé.
32:31Et la loi Industrie Verte, oui, complètement, quand vous dites qu'elle incite le particulier,
32:37je dirais même que ça va plus loin, c'est-à-dire qu'elle oblige notamment les assureurs et les distributeurs
32:41dans le cadre des contrats d'assurance vie, des gestions profilées par défaut et dans le cas des PER,
32:46à intégrer des actifs privés.
32:49Et vous l'avez dit, c'est très important, pas que du Private Equity.
32:52Non, c'est un univers au sens large, il y a aussi de la dette, de la dette privée.
32:55Justement d'ailleurs, où est-ce que vous voyez le plus de dynamisme dans cet univers des actifs privés
33:02aujourd'hui sur ce marché français en l'occurrence ?
33:05Alors forcément, on est biaisé parce qu'on voit le dynamisme, c'est un effet un peu autoréalisateur,
33:10c'est-à-dire qu'on pense que le marché du Private Equity et de l'immobilier en l'occurrence,
33:15qui sont les deux grosses autres classes d'actifs, est très mature, très mûre en France.
33:19Il y a beaucoup d'offres, alors qu'elles ne sont pas LTIF, mais elles vont en devenir, ce n'est pas un sujet.
33:22La dette privée, c'est beaucoup plus confidentiel.
33:25Il y a eu quelques acteurs qui en ont fait avec des partenaires spécifiques,
33:29mais ce n'est pas très généralisé.
33:31Et le cadre réglementaire, la loi Industrie Verte, a permis d'ouvrir aussi,
33:35en dehors de l'obligation qui est faite aux assureurs,
33:38a permis d'ouvrir les véhicules à une clientèle de non-professionnels, une clientèle de particuliers.
33:43Et comme nous, on a de la dette infrastructure chez Schroders à Paris depuis 10 ans maintenant,
33:48c'est évidemment là, sur cet actif-là, qu'on investit et qu'on évolue.
33:53Comment on adapte cet univers d'investissement, vous le disiez vous-même,
33:59au départ réservé à la clientèle institutionnelle, à cet univers de la clientèle privée ?
34:05Est-ce qu'il y a des freins à lever ?
34:07Quelles sont les questions peut-être qu'un client privé pose, que le client institutionnel ne pose pas ?
34:12Et où est-ce que la demande du client privé se situe aujourd'hui précisément ?
34:16Comment on l'adapte ?
34:18Si je fais une réponse très courte, je vais la développer quand même,
34:21on ne l'adapte pas.
34:23On ne dénature pas ce type d'investissement.
34:26Le parti-prix qu'on a eu chez Schroders, c'est de dire,
34:29si on veut aller vers des actifs privés pour les clientèles particulières,
34:32on va offrir la même chose.
34:34Quand je dis la même chose, je vais mettre des guillemets, je vais revenir dessus,
34:37mais ce sont les mêmes actifs sous-jacents.
34:39On ne va pas aller sourcer des actifs qui ne sont pas assez bons pour des instituts
34:44en se disant, ce n'est pas grave, on a du particulier, on va leur donner.
34:47J'entends.
34:48Parce que si on fait ça, Schroders, c'est une maison qui a 220 ans,
34:52c'est une maison familiale, ce n'est pas dans l'ADN.
34:54Mais si on fait ça, en plus, on risque de tuer le marché devant nous.
34:58Donc, on ne change pas les actifs.
35:00On change évidemment la façon de faire un tout petit peu,
35:03puisque ce sont des actifs semi-liquides.
35:05Nous, on va lancer un fond Evergreen, donc il faut créer des poches de liquidité.
35:08On dit créer des poches de liquidité, dit aussi avoir un fond qui n'est pas 100% actif privé.
35:13Et là, LTIF, c'est très intéressant, parce que LTIF a permis de modifier pas mal de choses.
35:19On peut en discuter, mais finalement, le poids qu'on aura en actifs liquides, en cash,
35:24sera aux alentours de 10%, pas plus.
35:26D'accord.
35:27Donc, quand même, des stratégies et des fonds qui sont pleinement investis dans cet univers.
35:31C'est ça le but.
35:32Si c'est pour garder 30 ou 40% de liquidité, ça n'a plus tellement de sens à l'arrivée, j'imagine.
35:37Oui, complètement.
35:38En fait, je ne suis pas là pour faire le procès du private equity, parfois.
35:42Mais c'est vrai qu'entre la promesse de départ, la J-curve, la fameuse courbe en J,
35:47donc la vitesse à laquelle vous allez déployer les actifs, les remboursements, le cash nécessaire,
35:53finalement, parfois, le résultat final n'est pas mauvais, mais un peu éloigné de la promesse de départ.
35:59Nous, on s'est dit, essayons de bâtir la promesse en se disant, on va avoir 20% d'actifs liquides,
36:05dont une partie, ça va être intéressant, peuvent être les coupons et les remboursements à venir sur les obligations,
36:10ce que vous ne pouvez pas faire en equity, et donc avoir 10-12% de cash réellement.
36:14Donc, en fait, l'effet dilutif sur la performance ne devrait pas être là.
36:18Il y a une question à laquelle je n'ai pas répondu.
36:20Vous m'avez dit, comment est-ce qu'on communique avec les particuliers ?
36:23Je pense qu'il y a un effort à faire chez nous dans le verbe d'arrêter de jargonner,
36:29d'arrêter d'employer des acronymes.
36:32Par contre, moi, je considère qu'un particulier est moins sachant, oui,
36:37mais pas moins capable de comprendre qu'un institutionnel.
36:41Donc, expliquons simplement.
36:43Expliquons, quand on fait de la dette infrastructure, ce n'est pas compliqué.
36:46On vient financer des projets existants ou des projets futurs.
36:50Nous, c'est plutôt des projets existants, ce qu'on appelle du brownfield, pour jargonner un peu.
36:54Et donc, en fait, vous allez financer le développement d'un parc éolien,
36:58vous allez financer du solaire, vous allez financer du matériel roulant.
37:01Le matériel roulant, c'est des trains.
37:02Vous allez financer du télécom.
37:05Cet aspect tangible, c'est la clé de communication
37:11entre une société de gestion d'investissement comme Schroders et un client privé ?
37:16C'est tout le sujet pour le client privé et d'ailleurs pour notre distributeur.
37:19C'est tout le narratif, tout le storytelling, comme on dit en bon français.
37:23C'est très simple à comprendre.
37:25Il y a une pub, il n'y a pas très longtemps, je ne me rappelle plus de la marque,
37:28mais qui faisait ça, qui expliquait.
37:30On voyait la maman aller à l'école avec son enfant et lui dire ça, j'ai financé, ça, j'ai financé.
37:34Bien sûr, c'est autour de moi, c'est dans la vie réelle.
37:37La réalité, c'est que chaque investissement qu'on fait, même en coté, même quand vous investissez en bond,
37:41même quand vous payez aux impôts, ça a du sens, mais on ne le voit pas.
37:45Là, on le voit vraiment.
37:46Il y a vraiment un marqueur de j'ai investi là-dedans.
37:49Comment vous voyez le marché se développer en France ?
37:51Vous disiez tout à l'heure que le capital d'investissement est déjà assez mature.
37:55Ce sont des segments comme la dette privée qui vont avoir la plus forte croissance en matière de développement ?
38:00Il est mature, oui, ça, c'est vrai.
38:02Par contre, c'est vrai que quand vous regardez la loi industrie verte,
38:05l'obligation qu'il y a des assureurs pour l'assurance et pour les PER d'intégrer ces actifs privés,
38:12quand vous voyez la croissance des PER, par exemple, qui est faramineuse,
38:16et s'il y a des évolutions au niveau des taxes dans les mois qui viennent en France,
38:21le PER peut-être sera toujours un sujet d'avenir.
38:24Évidemment que ça va être porteur pour tout le monde, pour l'immobilier, pour le private equity,
38:30mais on pense que la dette, la dette infra, mais la dette privée de façon générale va porter beaucoup.
38:36Pourquoi ça va porter beaucoup ?
38:37Parce qu'à la fin, vous avez une meilleure certitude des cash flows.
38:41Si vous faites de la gestion profilée et que vous êtes assureur,
38:44vous savez que votre actif va vous payer, là, nous, ce qu'on regarde aujourd'hui,
38:48c'est un fonds qui va être entre 6 et 7 % de rendement net au client final.
38:52C'est déjà pas mal.
38:53Oui, bien sûr.
38:54Oui, ça offre de la visibilité.
38:56Merci beaucoup Yves Desjardins, directeur général de Schroders en France,
39:00qui était avec nous dans Smart Bourse à l'occasion de ce Salon Patrimoniale 2024.
39:04Merci à vous.
39:15Nous sommes à présent avec Hervé Thiard, le directeur général de Piquet Asset Management en France.
39:20Hervé Thiard, bonjour.
39:21Bonjour Grégoire.
39:22Merci de venir nous voir dans Smart Bourse à l'occasion de ce Salon Patrimoniale 2024,
39:26qui est l'occasion toujours de faire un petit point sur l'actualité de Piquet Asset Management,
39:31mais aussi de sa maison mère, du groupe Piquet Hervé.
39:34Qu'est ce qu'on peut dire de cette année 2024 pour le groupe et pour l'asset management en France ?
39:41Pour le groupe, c'est une année stable, avec une croissance de 8% de nos encours,
39:48ce qui nous mène à des encours de 720 milliards.
39:51Donc une année de grande stabilité.
39:54Sur la partie AM, là aussi, une collecte en hausse, des encours en hausse de plus de 10%,
40:03qui nous amène à 265 milliards.
40:06Donc c'est une année stable dans la continuité de notre groupe.
40:10C'est le rythme de croisière de Piquet, c'est ça Hervé ?
40:13C'est un petit peu la Suisse, on peut le dire comme ça aussi, c'est vrai.
40:17Et au niveau de la France, c'est aussi une année stable, puisqu'on conserve des stocks de 10 milliards.
40:25Donc toujours cette continuité, on est toujours très actifs sur nos trois segments clés,
40:30qui sont les institutionnels, les gérants d'actifs
40:34et enfin tous les distributeurs, soit des banquiers privés, des réseaux d'assurance-vie bien sûr,
40:39mais aussi les conseillers en gestion de patrimoine,
40:42qui sont de plus en plus importants dans notre stock, puisqu'ils représentent maintenant plus de 15% de nos actifs.
40:48Une croissance stable effectivement, comme vous le dites Hervé,
40:53dans un marché, et je parle de flux de marché notamment aujourd'hui,
40:57qui a été un peu particulier en 2024.
41:00C'est-à-dire que la hausse des taux, les rendements retrouvés ont fait que
41:05beaucoup de produits monétaires, beaucoup de produits structurés ont été très demandés
41:10et très distribués, j'ai envie de dire, pour les épargnants français.
41:15C'est vrai que c'est une année très particulière, qui n'est clairement pas en faveur des gérants actions.
41:22Ce n'est pas là qu'on a vu plus de collecte.
41:25Tous les fonds actions ont été vidés, il n'y a pas d'autre terme,
41:29en faveur des comptes à terme, des fonds euros, des produits structurés,
41:34et de tous les placements de taux, de rendement, de rendement finalement relativement faible.
41:39Avec la baisse des taux, cela va évidemment changer et on va avoir un retour de flamme.
41:44On pense que ça va se mettre en œuvre en 2024, en cette fin d'année et en 2025.
41:50On risque d'avoir un retour sur les supports plus rentables.
41:54On risque d'avoir une année 2024-2025 qui est un miroir de 2022-2023.
42:00On le voit déjà, les flux sont déjà sur les produits actions.
42:06Quelles sont les actions qui profitent le mieux de la baisse des taux qui est en train de se mettre en œuvre ?
42:11Évidemment, c'est les valeurs de croissance.
42:13Dans les valeurs de croissance, c'est particulièrement les fonds technos.
42:18Tout ce qui est riche en technologies, que ce soit sur les secteurs de la biotech, de la sécurité numérique,
42:25tous ces fonds-là commencent à retrouver des flux.
42:28Deuxième classe d'actifs qui en profitent, et on en parle au moins, c'est la gestion long-short,
42:33qui, lorsqu'elle est bien faite, peut générer entre 5 et 10%.
42:39Quand les taux vont passés sous les 3%, c'est vrai que les investisseurs vont se demander quelle est l'alternative.
42:46Et la gestion long-short, si elle est bien gérée...
42:49La performance absolue peut redevenir quelque chose d'intéressant.
42:52Elle était mise de côté quand les taux étaient à 5-6%, mais là maintenant, elle retrouve tout son lustre.
42:58Il y a un effet d'inertie, où est-ce que les choses peuvent aller vite ?
43:01Dans la tête du client final, il a déjà commencé à voir les taux baisser, il a déjà anticipé que les taux allaient baisser,
43:06parce que les baisses de taux sont encore très récentes.
43:09Elles sont très récentes, elles ne sont pas encore vraiment implémentées.
43:13Mais on va le voir, les prochains fonds d'échéance, qui sont très à la mode,
43:18vont offrir du 5 ou du 4, mais ça va être plutôt de l'ordre de 3.
43:22On va le voir sur les fonds euros. Je ne peux pas faire des pronostics, mais c'est clair que ça va venir.
43:29Et je dirais qu'il ne faut pas trop attendre.
43:32La remontée des marchés actions risque d'être assez rapide sur un effet tout simple de baisse de taux.
43:42Au-delà des mouvements de flux qui peuvent varier au gré des environnements de marché,
43:48il y a un flux qui a l'air assez structurel et assez puissant sur le marché français de l'épargne aujourd'hui.
43:54C'est tout ce qui a trait aux actifs privés.
43:57On parle du private equity.
43:59L'univers des actifs privés est encore plus large que le seul private equity, qui reste la dette de banque.
44:04Ça reste le gros de la gestion d'actifs privés.
44:08Vous avez aussi de la dette privée, qui est très intéressante.
44:12En contrepartie, ce sont des placements très longs.
44:16Vous êtes loqués pendant 8 à 10 ans.
44:19Mais il y a un mouvement de fonds qui est très intéressant.
44:21Et nous, on compte bien tirer profit de cette tendance lourde.
44:26Et pour ça, on a trois atouts.
44:29On sait gérer des actifs privés depuis 30 ans.
44:33On a une très longue expérience.
44:35On a eu le temps de tester les crises, les cracks actions, les crises de liquidités.
44:39Ça, c'est bien.
44:40Ensuite, on a les stocks.
44:43On a 30 milliards d'actifs privés.
44:46C'est intéressant d'avoir une grosse taille parce que vous avez accès aux meilleurs deals.
44:52Bien sûr.
44:53Et enfin, on a les performances.
44:55On peut le dire.
44:56On a des multiples en moyenne de 2,8.
45:00C'est presque trois fois la mise que l'on rend à nos investisseurs.
45:04Ce sont des très bons multiples.
45:06Fort de cela, on va...
45:08Ça fait 20 ans qu'on vend sur la France des fonds USIT côté classique.
45:14On va, en plus de cette vente, mettre sur le marché des actifs privés.
45:19Et on va d'abord se focaliser sur un fonds de co-investissement fixé,
45:24enfin focalisé, excusez-moi, sur l'environnement, le thème de l'environnement.
45:30Et pour ça, en fait, il y a un petit challenge qu'il faut que l'on règle.
45:33C'est le problème de l'accessibilité.
45:35Bien sûr.
45:36Il se trouve que le private equity se diffuse pas aussi facilement que les fonds USIT.
45:42C'est pour ça qu'on a décidé de passer un pas en arrière avec une plateforme,
45:46d'ailleurs, qui est présente sur ce salon,
45:50qui va nous permettre, en fait, sous forme d'un feeder, un fonds de droit français,
45:55qui est un FIPS, qui réplique exactement la performance de notre fonds co-investissement sur l'environnement.
46:04Et notre plateforme avec lequel on travaille, c'est, je peux le dire...
46:08Ah, bien sûr, oui, Private Corner.
46:10Non, mais c'est intéressant parce que ça monte l'enjeu du dernier kilomètre.
46:15Vous avez cette expérience, ce track record de la gestion d'actifs privés,
46:19de la détention d'actifs privés, pour le compte de clients institutionnels,
46:23historiquement, j'imagine, peut-être, Hervé Thien.
46:25Absolument, des caisses de pension suisse et autres.
46:27Exactement. Sauf que là, c'est une autre type de clientèle à laquelle il faut répondre aujourd'hui.
46:33C'est une clientèle beaucoup plus large qui est intermédiée par des banques privées,
46:37des conseillers de gestion patrimoine, comme ceux qui sont ici.
46:41Et donc, on espère avoir, oui, c'est ça, une audience beaucoup plus large.
46:45Et la clé, c'est de passer par une plateforme, par exemple.
46:47Et Private Corner, pour l'instant, c'est la solution.
46:49C'est-à-dire qu'ils ont une forte expérience du booking client, du reporting client, de l'accessibilité.
46:55Ils ont déjà des contrats avec beaucoup de distributeurs qui sont présents ici, avec des banques aussi.
47:00Donc, ça nous permet d'avoir effectivement une diffusion qui est plus simple.
47:04Quelles ambitions vous avez sur ce marché du private equity en France ?
47:09Le fonds que l'on réplique a déjà 80 millions d'euros de collecte.
47:14Donc, il a déjà des investissements. Donc, il fonctionne déjà.
47:18Et on ambitionne de collecter entre, je ne sais pas si je peux dire, Lucie,
47:21mais plusieurs dizaines de millions via ce feeder.
47:25Et le fonds est live depuis 15 jours. Donc, il est accessible depuis 15 jours.
47:31Merci beaucoup, Hervé.
47:32Merci, Grégoire.
47:33Hervé Tiard, le directeur général de PICT Asset Management,
47:35qui était avec nous dans cette émission spéciale Patrimonia,
47:39organisée ici à Lyon par Bismarck et SmartBourse.
47:48Parlons quand même un peu des marchés à l'occasion de cette édition 2024 de Patrimonia.
47:58Et c'est Frédéric Leroux qui est à mes côtés,
48:00le responsable de l'équipe Cross Asset de Carmignac.
48:02Bonjour, Frédéric.
48:03Bonjour.
48:04Merci beaucoup. Oui, on parle de vos convictions de marché.
48:07On entre dans un cycle global de baisse de taux.
48:10C'est ce qu'on comprend à ce stade.
48:12Comment est-ce que vous voyez ce cycle se développer devant nous ?
48:15Sachant qu'on a vu la réserve fédérale américaine entrer en jeu de manière assez volontaire.
48:22Alors, je pense qu'il y a une chose à avoir en tête, une contextualisation.
48:26C'est que l'inflation, notamment américaine, mais en Europe, c'est pareil,
48:30a commencé à descendre à partir d'octobre 22.
48:34Et on voit donc aux États-Unis, deux ans après seulement, la première baisse de taux.
48:39Ce qui veut dire que les marchés ont déjà eu quand même beaucoup de temps
48:43pour anticiper les effets de cette baisse de taux, puisque ça fait deux ans qu'ils voient l'inflation baisser.
48:48Donc, partant de là, est-ce qu'il faut en attendre des tonnes ?
48:53Peut-être, mais peut-être pas, puisque les marchés sont quand même,
48:56quand vous regardez leur trajet sur les actions fin 2022 à partir d'octobre,
49:01tout 2023, toute cette partie de 2024, c'est de la hausse.
49:05Alors que les taux n'ont pas baissé.
49:07Donc voilà, il y a quand même de l'anticipation qui est là.
49:09Donc, il faut faire un peu attention.
49:11Alors, la fête qui démarre par 50 centimes.
49:14Effectivement, 15 jours avant, ce n'était pas gagné.
49:17Ça a commencé à être un peu une anticipation des plus optimistes d'entre nous.
49:21Et puis, quelques jours avant, on s'est dit bon, voilà, c'est le cas de base.
49:24Ce qui a rendu d'ailleurs quand même pour la première fois depuis des années,
49:27la réunion de la fête, le soir à 20h, intéressante, avec un petit peu de suspense.
49:31C'était amusant. Il y avait du monde devant la télé.
49:34Bon là, 50 centimes. Très bien.
49:37On entend plus. C'est beaucoup de membres de la fête.
49:40On va continuer avec ce rythme là.
49:43Et bon, c'est peut être là un petit peu beaucoup d'optimisme.
49:47Je comprends donc à l'égard de la capacité de la Banque centrale à faire ce qu'elle a envie de faire.
49:50Et donc peut être un peu de pessimisme à l'égard de l'état de santé réelle de l'économie américaine.
49:56Est ce qu'il faut imaginer quelque chose d'assez ordonné avec une fête qui donne forcément le là?
50:02Est ce que d'autres banques centrales, BCE notamment, vont pouvoir se mettre facilement dans les pas de la réserve fédérale américaine?
50:08Ou est ce qu'à un moment, il faut imaginer quelque chose d'un peu moins synchrone?
50:12Je pense que idéalement, la Banque centrale européenne aurait tout intérêt à emboîter le pas de la Fed pour une fois, etc.
50:21Elle a fait le premier mouvement, même les deux premiers avant la Fed.
50:25C'était très nécessaire eu égard à la dynamique européenne qui est quand même très, très faible.
50:30Dans un premier temps, il y avait des freins à cette baisse de taux qui était liée au salaire, dont la rigidité du marché du travail empêchait les salaires s'ajuster plus rapidement à la baisse des prix.
50:41Donc, ça, on comprenait que ça empêche un peu la baisse des taux.
50:44Maintenant, elle est là, mais on entend quand même, j'ai envie de dire l'école allemande dire alors on ne va pas aller trop vite.
50:48Il reste encore des poches d'inflation.
50:50Pas trop vite.
50:51Or, je pense que quand même le moteur de croissance européen est quand même bien fatigué.
50:57On a quand même eu un beau désengagé de l'industrie allemande.
51:00Est ce que ça veut dire qu'à un moment ou un autre, il va falloir qu'on connaisse une vraie crise allemande pour forcer la baisse et aller plus vite dans son mouvement de baisse de taux possible?
51:11Donc, ce sera pas ordonné.
51:13Je pense qu'il risque d'y avoir un moment de douleur.
51:17Le moment de douleur est encore devant nous.
51:19C'est pas ce qu'on a aujourd'hui.
51:20Absolument. Il pourrait y avoir de la volatilité, de l'incertitude et surtout une réaction forte à des événements économiques qui ne sont pas forcément bien dans la tête des décideurs aujourd'hui.
51:28En tout cas, pour l'Allemagne, aux États-Unis.
51:32Bon, je pense que dès l'instant où cette grande tendance de désinflation n'est pas remise en cause par les autorités, on aura plutôt des surprises sur la rapidité des banques centrales américaines.
51:45Il faut se rappeler exactement les années 70, 80 aux États-Unis.
51:49C'est la même chose.
51:50C'est une série de vagues d'inflation.
51:52La Fed faisait le boulot relativement méchamment dans les phases d'hausse d'inflation.
51:57Mais dès qu'elle le pouvait, elle baissait les taux très vite parce qu'elle voulait pas faire souffrir les gens.
52:02En gros, aujourd'hui, on est exactement dans cette dynamique là, avec peut être un petit peu trop d'optimisme à l'égard de la désinflation, de l'atteinte des objectifs de 2%.
52:12Le même optimisme qui avait fait que la Fed avait dû avoir besoin d'un an pour se rendre compte que l'inflation n'était pas que transitoire.
52:20Du point de vue du marché, qu'est-ce que ça veut dire ?
52:23Frédéric, vous le disiez en début d'entretien.
52:25Beaucoup a sans doute déjà été anticipé.
52:28Ça veut dire qu'on est content de voir ces baisses de taux arriver.
52:33Ça matérialise quelque chose qui a été anticipé par le marché.
52:37Mais ça veut dire que pour gérer des investissements avec une vue devant nous, il faut peut être regarder les choses différemment.
52:44Maintenant, Frédéric, je pense qu'on ne peut pas se contenter d'avoir dans les portefeuilles des belles valeurs de croissance avec une valorisation raisonnable.
52:57Se contenter de ça en disant que la baisse des taux va avoir un effet considérable sur ce style de valeur compte tenu de l'actualisation des flux futurs.
53:07Je crois qu'il faut déjà construire une forme de barbelle.
53:13Certes, le cœur du portefeuille, ça doit être probablement ces belles valeurs qui vont bien profiter de la baisse des taux.
53:20Mais moi, j'aurais, je conseillerais, et c'est un petit peu ce qu'on fait chez nous, d'anticiper déjà le premier, le prochain mouvement.
53:29C'est-à-dire qu'à un moment donné, peut être qu'on va se rendre compte que la détente très forte des taux des banques centrales va très vite réveiller l'hydroinflationniste.
53:39Si, comme on a commencé à le voir peut être hier avant-hier avec la Chine, la Chine commence à prendre des mesures un petit peu plus fortes pour éviter la déflation.
53:48On aura un facteur supplémentaire de réveil peut être du prix de certaines matières premières.
53:53Voilà une contribution à l'inflation.
53:56Et donc, notamment sur les parties taux, la gestion taux, il y a des choses à faire pour se prévenir contre ça.
54:02Sur la partie action, il y a peut être ne pas considérer que la Chine est définitivement ininvestissable.
54:08Il y a peut être, c'est dire le Japon quand même.
54:11Certes, le yen remonte.
54:12Est-ce que c'est vraiment dangereux pour les actions japonaises?
54:15Faut se poser ces questions là.
54:17Il faut peut être se poser la question de se dire est ce que je peux continuer à avoir un portefeuille investi à 90% entre les Etats-Unis et l'Europe?
54:25Et ma réponse est plutôt non.
54:27Il faut commencer à se diversifier.
54:29Ça va payer.
54:30C'est vrai que les dernières années, le niveau de concentration a été tel de performance sur les marchés actions, notamment que tous ceux qui ont joué la carte de la diversification.
54:42Je ne dis pas qu'ils n'ont pas été payés, mais ils étaient moins bien payés que le S&P 500.
54:48En fait, on l'a commencé à voir déjà depuis quelques mois aux Etats-Unis.
54:52Il y avait un indice assez simple à regarder.
54:54Vous avez l'indice Standard & Poor's qui est chargé à 28% de Magnificent 7.
55:01Et il y avait le SPW au lieu du SPX qui est l'Equal Weighted S&P Index.
55:06Toutes les valeurs sont prises pour le même poids chacune.
55:09Et donc, on a une énorme sous-performance de ce SPW parce que toute la perf était faite par quelques valeurs.
55:15Et depuis quelques mois, ça s'est un petit peu inversé, montrant que finalement, le reste des valeurs a plutôt rattrapé un petit peu les grosses.
55:22Et ça, c'est lourd ce qui se met en place, cette tendance-là?
55:24Pour l'instant, ce n'est pas vif.
55:25Ce n'est pas violent.
55:26C'est une nuance qu'on est en train de voir, mais qui va dans le sens d'une surperformance de temps en temps sur des périodes courtes, de thématiques cycliques, value,
55:36par rapport à ces gros mastodontes des valeurs de croissance qui ont fait la performance des fonds depuis deux ans.
55:41Donc, il y a des signes sous-jacents qui nous indiquent qu'il faut être un peu moins complaisant, travailler un peu plus, aller chercher les bonnes idées là où on peut les trouver.
55:53Pour finir sur la partie obligataire, s'il faut imaginer un risque des résurgences inflationnistes à un moment,
56:00qu'est-ce que ça implique pour une stratégie obligataire, une stratégie tôt, Frédéric Leroux?
56:05Ce qui est intéressant, c'est que sur la partie tôt, chez nous dans l'allocation globale, cette possibilité est déjà bien mise en œuvre.
56:12Plus peut-être que dans le marché d'action où on a encore quand même un momentum très fort qui favorise ce qui a marché ces dernières années.
56:20Sur les taux, on aime beaucoup les swaps d'inflation, notamment aux États-Unis.
56:25L'inflation n'est pas chère.
56:26L'inflation, on l'achète aujourd'hui à un peu plus de 2% en moyenne pour les 10 ans qui viennent.
56:31Pour moi, ça n'a pas de sens.
56:33C'est un cadeau extraordinaire.
56:34Donc, voilà, acheter l'inflation future à travers les swaps d'inflation.
56:38Dans le même temps, poursuivre des positionnements de pontification de la courbe.
56:43Alors, les taux courts vont continuer de baisser, mais les baisses de taux courts sont tellement, tellement anticipées par les marchés que c'est plus tellement cette partie de la courbe qui va bouger.
56:52C'est peut être plus la partie longue qui va avoir plus de mal à accompagner à la baisse de taux, la baisse des taux courts.
57:01Les taux longs vont avoir une résistance à la baisse qui va être marquée potentiellement, notamment parce que les marchés vont finir par se dire avec ces baisses de taux successives.
57:11Est ce qu'on n'est pas en train de recréer des conditions qui pourront ressembler peut être avec des bémols à ce qu'on a connu en 21 22?
57:18Et donc, les taux longs vont anticiper peut être une inflation qui ne baisse plus, voire qui remonte.
57:23Et dans ce cas là, la pontification est forcément une excellente idée.
57:27Donc, les soifs d'inflation, la pontification et avec ça, on réduit sensiblement le risque global d'un portefeuille multi assets.
57:35Merci beaucoup, Frédéric.
57:36Merci d'être venu nous voir sur le stand Smart Bourse Bismarck à l'occasion de cette édition patrimoniale 2024.
57:42Frédéric Leroux, responsable de l'équipe Cross Asset de Carmignac, qui était notre invité.

Recommandations