Michel Auboin : «On voit bien que la mesure OQTF n'est pas bien encadrée»

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Michel Auboin, ancien préfet, au sujet des dysfonctionnements autour de l'OQTF, alors que le suspect principal du meurtre de Philippine était concerné par cette mesure administrative : «On voit bien que la mesure OQTF n'est pas bien encadrée».

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Transcription
00:00Là, on a une défaillance de la chaîne de suivi, c'est complètement clair.
00:04Donc, à mon avis, ça suppose de reprendre les textes sur les OQTF,
00:08parce qu'on voit bien, à force de problèmes de ce type,
00:11on voit bien que la mesure d'OQTF, elle n'est pas bien encadrée.
00:17On ne peut pas... Vous connaissez parfaitement la machine État.
00:23Je dis bien la machine parce que c'est compliqué à faire marquer la machine.
00:27On ne peut pas aller récupérer un individu qui a été condamné pour viol
00:32à sa sortie de prison.
00:34On le met immédiatement en crasse ce qui a été fait,
00:36mais on s'oblige, obligation de quitter le territoire,
00:40à lui faire quitter le territoire.
00:41Oui, et normalement, c'est comme ça que ça devrait se passer.
00:45D'abord, on le récupère à la sortie de prison, ce qui est vrai.
00:48D'ailleurs, c'est de plus en plus le cas.
00:49Objectivement, moi, quand j'étais dans les Saônes,
00:51on avait des conventions qui fonctionnaient très bien avec Fleury-Mérogis.
00:54Donc, dès que les étrangers sortaient de Fleury-Mérogis,
00:57leur dossier était déjà prêt et en général,
01:00l'autorisation du pays était déjà donnée puisqu'on avait le temps de préparer.
01:05Et donc, on les transférait en crasse et deux jours après,
01:08ils repartaient dans le pays d'origine.
01:09Bon, dans une situation comme celle-ci, là aussi,
01:12on a une chaîne qui ne fonctionne pas puisqu'on a un mineur étranger
01:16entré en situation, enfin, installé en situation irrégulière,
01:20qui sort de prison, qui est mis en crasse, certes, mais sans suivi.
01:23Mais le pire, c'est après.
01:25C'est-à-dire qu'on le libère du crâne.
01:27Alors, il faut quand même poser la question de savoir
01:30pourquoi on continue d'avoir une durée de rétention de 90 jours maximum
01:33avec un contrôle d'un GLD alors que la rétention n'est pas de la détention.
01:37Donc, c'est la loi qui assure la justice.
01:40C'est la justice qui vient s'immiscer dans une procédure administrative.
01:42Pardon de le dire, c'est quand même les parlementaires
01:44qui ont voté la loi pour introduire le GLD.
01:47C'est ce que disent les juges.
01:48Ils disent attendez, nous, on applique la loi.
01:49Eux, ils ont raison, mais on a introduit des GLD partout, à tous les niveaux.
01:54Dans un système où, normalement, enfin, où ils n'étaient pas à l'origine, quoi.
01:58Et ensuite, donc, on a déjà une durée de rétention qui est courte
02:02pour avoir un laissé-passer consulaire.
02:03Ça veut dire qu'on ne l'a pas demandé avant.
02:05Et puis, par ailleurs, on a un pays qui s'appelle le Maroc
02:09qui n'est pas mécontent de savoir qu'une partie de ces jeunes,
02:13je n'ose pas dire criminels, mais enfin, criminels en puissance,
02:16passent en France ou en Espagne et ne reviennent pas chez eux.
02:23Sous-titrage Société Radio-Canada

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