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Dans son édito du 19/02/2025, Thomas Bonnet revient sur l'opposition de la droite à Richard Ferrand, un fidèle de la première heure du chef de l'État, comme président du Conseil constitutionnel.

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Transcription
00:00On va parler d'un des faits politiques du jour.
00:03Richard Ferrand va être auditionné aujourd'hui
00:06par les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée nationale.
00:09Un grand oral qui va être décisif pour celui qui a été choisi
00:12par Emmanuel Macron pour devenir le prochain président
00:15du Conseil constitutionnel.
00:17Mais le chemin est encore long et semé d'embûches, Thomas Bonnet.
00:20Oui, ce qui devait au départ être une simple formalité
00:23s'apparente désormais à un moment de doute et d'inquiétude
00:25pour Richard Ferrand.
00:26Alors le principal intéressé se défend de tout soupçon
00:28concernant un manque d'impartialité.
00:31Il est d'usage qu'avant les auditions, les députés envoient
00:33les questions et que l'auditionné puisse répondre par écrit.
00:36Le service politique de CNews s'est procuré ce document
00:38et je vous propose deux extraits.
00:39D'abord, celui où Richard Ferrand parle de cette exigence
00:42d'impartialité qui s'appliquera pleinement à moi.
00:45J'ai déjà indiqué, dit-il, qu'entrer au Conseil constitutionnel
00:48impose d'abandonner toute activité politique.
00:50Et puis deuxième extrait, Richard Ferrand explique
00:53je m'appliquerai pleinement la formule de Robert Badinter
00:55sur le devoir d'ingratitude.
00:57Un membre du Conseil constitutionnel ne doit rien
00:59à l'autorité qui l'a nommé.
01:01Ces arguments n'ont pas convaincu la droite.
01:03Les députés du groupe de Laurent Wauquiez voteront contre.
01:06Oui, une décision à l'unanimité précise Laurent Wauquiez.
01:09En fait, ce qui est reproché à l'ancien président
01:11de l'Assemblée nationale, en plus d'un potentiel manque
01:14d'impartialité, c'est aussi le fait qu'il n'ait pas réellement
01:16d'expertise juridique.
01:17Et puis, Richard Ferrand est issu du Parti socialiste,
01:20ce qui n'est pas un gage de sécurité pour la droite.
01:25Laurent Wauquiez utilise l'exemple de Laurent Fabius,
01:27qui, je vous le rappelle, présidait encore actuellement
01:29le Conseil constitutionnel et qui avait largement censuré
01:32la loi immigration au début de l'année 2024.
01:34Et puis, il y a aussi la politique dans cette affaire.
01:35La décision de Laurent Wauquiez marque une réelle différence
01:38avec Bruno Rotailleau, qui a, lui, préféré botter en touche
01:40quand il a été interrogé sur le profil de Richard Ferrand.
01:43De par sa position de ministre, on comprend qu'il est plus délicat
01:45pour lui de se positionner clairement.
01:47Et donc, c'est une façon pour Laurent Wauquiez d'attaquer
01:49son rival pour la présidence DLR.
01:51Il y a quand même un réel embarras du côté de la Macronie
01:54sur la façon dont les choses vont se dérouler.
01:56Absolument. Un membre du gouvernement me confiait
01:58cette semaine, justement, cet embarras.
02:01Il ne faut pas que cette nomination puisse nous affaiblir.
02:04Il faut qu'on ait un Conseil constitutionnel irréprochable,
02:07me disait cette même personne à l'abri des caméras.
02:10Il faut dire que pour les macronistes, le choix du prochain
02:12président du Conseil constitutionnel est fondamental.
02:15Ce sera l'héritage de dix ans d'Emmanuel Macron.
02:17Et puis surtout, il sera vu comme un rôle déterminant
02:20en cas d'accession de Marine Le Pen à l'Élysée.
02:23Marine Le Pen, dont on ne connaît pas encore clairement la position,
02:25elle a parlé de dérive et on ne sait pas comment ils vont voter
02:28les membres du Rassemblement national concernant cette nomination.

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