Nathan Devers, écrivain, à propos d'un policier blessé lors d'un refus d'obtempérer au Chesnay : «Il y a une sorte de concurrence d'autorité, dans certains quartiers, entre l'Etat et des puissances illicites».
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00:00Moi j'aime bien employer le mot de mafia pour décrire ce phénomène parce que je pense qu'on a affaire à un phénomène mafieux,
00:05ça veut dire des autorités qui brassent énormément d'argent, qui ont quasiment une sorte de petit PIB,
00:11j'exagère un peu en disant ça, mais en tout cas qui se vivent comme ayant une autorité qui peut faire concurrence à celle de l'État.
00:18Et donc à partir de là, l'explication morale, parler d'inhumanité pour ces actions-là,
00:22enfin évidemment pas besoin de faire un dessin que rouler sur quelqu'un qui vous a rien fait de mal et qui est policier,
00:27c'est absolument inhumain et c'est immoral, mais je pense que l'explication morale ne pousse pas à la réalité concrète de ce qui se passe,
00:34à savoir que vous avez tout simplement une sorte de concurrence d'autorité dans certains quartiers entre l'État et des puissances
00:43qui par le trafic de drogue, par le trafic d'autres choses aussi, par les trafics illicites, finalement arrivent à remplacer toutes les prérogatives de l'État,
00:53génèrent énormément d'argent, gèrent l'ascenseur social de tous les gens qui travaillent pour eux, gèrent leur carrière, les font travailler,
00:59fonctionnent comme une sorte d'immense entreprise, gèrent aussi parfois, non pas la sécurité, mais l'insécurité des quartiers dans lesquels ils prennent du pouvoir
01:09en feignant de faire la loi et de faire de la sécurité. Donc si vous voulez, je pense qu'il y a aussi cette dimension qui est importante.