Pour Nathan Devers, «quand les Français applaudissent massivement les policiers, c’est parce qu’ils sont conscients que c’est une institution républicaine», mais «cela n’empêche pas d’avoir une réflexion critique sur la police».
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00:00Moi, il n'y a pas de policières ou de policiers qui me raccompagnent chez moi,
00:03mais j'ai quelques amis policiers et en effet, je sais...
00:06On apprend tout avec ça.
00:07Non, mais bien sûr, le sacrifice que ça a été pour eux ces dernières semaines,
00:11je sais évidemment ce qu'on leur doit.
00:13Et je pense que dans l'état actuel du débat public,
00:17il y a quelque chose d'assez terrible qui les frappe.
00:19Moi, tous mes amis policiers avec qui je peux discuter disent tous la même chose.
00:23Ils disent qu'on ait une réflexion critique sur l'institution de la police,
00:27qu'on puisse remettre en cause l'organisation de la police,
00:29qu'on puisse remettre en cause la doctrine, les ordres qu'ils reçoivent,
00:33qu'on puisse remettre en cause beaucoup de choses dans le fonctionnement de leur métier.
00:36C'est une chose qu'ils admettent.
00:38Quelqu'un qui travaille dans une institution
00:40accepte, quand on est en République, qu'on critique son institution,
00:43de la même manière qu'un infirmier accepterait
00:45qu'on critique le fonctionnement de l'hôpital public.
00:47En revanche, la haine qu'ils peuvent recevoir de manière personnelle
00:51et qui les vise quand un slogan politique aussi bête...
00:54Les historiens s'interrogeront un jour sur pourquoi un slogan comme ACAB,
00:58All Cops Are... Tous les policiers, avec une insulte derrière, sont des bâtards.
01:03Comment un slogan peut-il devenir un signe de ralliement
01:06dans certains mouvements politiques ?
01:07Un slogan qui incite à la haine contre ces individus.
01:11Et justement, j'allais y venir là-dessus.
01:13Je pense que quand les Français applaudissent massivement les policiers
01:16en tant qu'individus, c'est précisément parce qu'ils sont conscients de cela,
01:20que la police est une institution républicaine,
01:22que les gens qui y travaillent dans des conditions extrêmement difficiles,
01:25c'est un métier qui n'est pas particulièrement rémunérateur,
01:28au regard de la difficulté, du danger,
01:30des sacrifices qu'il faut faire sur sa vie personnelle,
01:33on est reconnaissant de cela.
01:34Et ensuite, ça n'empêche pas, et j'insiste là-dessus,
01:37ça n'empêche pas d'avoir une réflexion critique sur la police,
01:40au même titre qu'on peut avoir une réflexion critique sur l'éducation nationale,
01:43l'hôpital, etc.