Frederic Durand, journaliste, au sujet des voitures de policiers incendiées à Cavaillon (Vaucluse) : «Je crois que les échecs de la police renforcent ce sentiment d’impunité».
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00:00D'autant que là, on n'est pas dans une grande métropole, moi j'ai grandi à côté, puisque j'étais assez ramis de Provence, c'est le sud Vaucluse, à côté de la Durance, on est dans une petite ville de 26 000 habitants.
00:11Il y avait de la délinquance à l'époque où moi je vivais, mais ça n'avait absolument rien à voir avec les proportions que ça a pris aujourd'hui.
00:18Et je crois que les échecs de la police renforcent le sentiment d'impunité. Pourquoi ?
00:23Parce qu'effectivement, vous avez en place, je le dis chaque fois, mais c'est important de se le rappeler, une filière qui emploie 250 000 personnes, le trafic de drogue c'est ça, 80-90% c'est du cannabis.
00:35Vous avez en gros 4 millions de clients et vous avez entre 3 et 5 milliards de chiffre d'affaires par an.
00:40Si vous n'allez pas à un moment donné taper un peu du côté de la consommation, vous n'arrêterez jamais l'offre, parce que la demande est tellement puissante que ça ne pourra pas fonctionner avec la seule répression.
00:53La preuve, et la police souffre. Pourquoi ? Parce que dès qu'ils arrivent à arrêter un point de vue, dès qu'ils arrivent à l'éliminer, il y en a un autre qui fleurit à un kilomètre plus loin.
01:04Ça c'est la réalité et je pense qu'il va falloir envisager d'autres manières.