Marine Le Pen : «Les policiers sont désarmés moralement. La considération de la part de l'État n'est plus là [...] Il faut s'attaquer au laxisme de la justice, c'est ce qui rend fous les policiers»

  • l’année dernière
Présidente du groupe RN à l’Assemblée Nationale, Marine Le Pen évoque l'insuffisant soutien aux policiers de la part de l'État. «Les policiers sont désarmés moralement. La considération de la part de l'État n'est plus là [...] Il faut s'attaquer au laxisme de la justice, c'est ce qui rend fous les policiers».

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00:00 Évidemment que c'est important de les soutenir.
00:03 Ce qui est sûr, c'est que chez les policiers, il y a un sentiment de démoralisation,
00:08 il y a un sentiment de ne pas avoir été soutenu.
00:10 Emmanuel Macron était celui, souvenez-vous, qui avait évoqué d'ailleurs les violences policières.
00:14 Donc on les a en quelque sorte désarmés moralement.
00:19 Alors on peut leur donner du matériel, si on les désarme moralement, on ne règle pas le problème.
00:24 Ça ne date pas d'Emmanuel Macron ?
00:26 Non, il faut être honnête, ça ne date pas d'Emmanuel Macron, mais il n'a rien fait pour inverser cette tendance
00:33 qui fait qu'il y a des milliers de policiers aujourd'hui et hier qui démissionnent de cette fonction
00:39 parce que les salaires ne sont pas mis au bol, en seul moment qu'on puisse dire
00:43 que les risques sont de plus en plus importants et surtout que la considération de la part de l'État n'est plus là.
00:50 Donc il y a toute une série de mesures à mettre en œuvre.
00:52 D'abord le renforcement des peines pour les atteintes lorsqu'elles sont effectuées à l'encontre de policiers,
00:59 de fonctionnaires d'ailleurs, y compris des fonctionnaires de santé.
01:03 Il y a la présomption de légitime défense qui est attendue.
01:07 Pour les forces de l'ordre là ?
01:08 Oui, pour les forces de l'ordre, qui est attendue de leur part et qui devrait permettre précisément de les réarmer moralement.
01:16 Et puis, à un moment donné, il faut s'attaquer au laxisme de la justice parce que c'est ça qui les rend fous.
01:20 Il faut être honnête avec les policiers, ils ont le sentiment de faire...
01:23 C'est Sisyphe quoi, il monte la pierre en haut de la montagne, elle redescend, il la remonte, elle redescend.
01:29 Ils ont le sentiment de faire leur travail, d'arrêter des gens, de faire leur travail d'enquête,
01:34 mais ils les revoient le lendemain matin en sortant du commissariat.
01:39 On va reparler de la justice dans un instant, mais juste pour en revenir à Emmanuel Macron,
01:42 est-ce qu'il aurait dû par exemple aller au chevet du policier qui a été blessé,
01:45 brûlé par un cocktail Molotov lors d'une manif à Paris le 1er mai ?
01:48 Ce sont des actes comme ça, symboliques, importants, qu'il aurait dû faire et qu'il n'a pas fait.
01:51 Oui, ça n'est pas suffisant, mais c'est évidemment nécessaire.
01:55 Il est nécessaire physiquement, en image, de montrer le soutien à nos forces de l'ordre.
02:01 Surtout en actes aussi.
02:03 Vous proposez, vous, en 2022, une augmentation massive du budget de la sécurité et de la justice,
02:07 1,5 milliard d'euros par an, créer 7000 postes de policiers et gendarmes,
02:11 3000 postes de personnel administratif pour justement décharger les policiers de la paperasse.
02:15 Quand on regarde les chiffres, le ministère de la Justice, là, va s'élever,
02:18 le budget va s'élever à 9,6 milliards d'euros.
02:20 C'est une augmentation de 710 millions d'euros par an.
02:23 Emmanuel Macron a créé 10 000 postes de policiers et de gendarmes.
02:26 Il promet de doubler la présence sur le terrain d'ici 2030.
02:29 Il y a des choses qui ont été faites, c'est indéniable.
02:30 Oui, mais en réalité, on a bouché des trous, parce que les 10 000 policiers qui ont été embauchés
02:36 ne faisaient que compenser ceux qui avaient été supprimés dans les mandats précédents
02:40 et ceux qui n'étaient pas sur le terrain parce que l'Union européenne
02:45 nous a imposé toute une série de respect de temps de travail.
02:49 Donc, on voit que, en réalité, on ne fait, c'est un peu comme la loi de programmation militaire,
02:55 on ne fait en réalité que mettre un sparadrap sur quelque chose qui a été mal fait par le passé.
03:00 Il n'y a pas d'impulsion, mais surtout, encore une fois, au-delà du nombre de policiers.
03:04 C'est ce qu'ils disent les policiers, ils disent "ce n'est pas tellement le nombre".
03:08 Ça compte quand même, le nombre.
03:10 Oui, mais c'est vrai, mais on pourrait faire beaucoup sans modifier le nombre de policiers sur le terrain.
03:15 Mais donnez-nous les moyens.
03:17 Voilà, c'est les moyens, c'est le soutien politique qu'ils n'ont pas.
03:21 C'est le sentiment, encore une fois, que de toute façon, lorsqu'ils arrêtent des délinquants et des criminels,
03:27 la justice ne suit pas, le système pénitentiaire ne suit pas.
03:31 Il y a une forme de laxisme généralisé depuis des années
03:35 qui fait que l'impunité que ressentent les délinquants et les criminels,
03:40 ils en sont les premières victimes.
03:42 [Musique]
03:45 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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