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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Jean-François d'Astrevin, bonjour, je suis ravie de vous accueillir,
00:04d'autant plus que vous descendez de Savoie, là, ça fait du bien.
00:08Et vous êtes le président du syndicat général du BTP Savoie.
00:13Oui.
00:13Après, racontez-nous, parce qu'en fait, moi j'adore les histoires comme ça.
00:18Vous êtes chef d'entreprise, trois entreprises, président du syndicat de la profession,
00:22et vous avez commencé comment ?
00:24Alors j'ai commencé avec une caisse à outils et un tom-tom.
00:28J'ai commencé d'abord par l'École de la République,
00:32pour obtenir un diplôme, ce qui était le plus important pour mes parents,
00:34parce que je viens pas d'un milieu aisé.
00:37Et après, j'ai fait monteur dans le froid et la climatisation en années 90.
00:43Après, j'ai été dépanneur.
00:45Après, j'ai été metteur au point.
00:48Et après, je suis passé conducteur de travaux, chargé d'affaires.
00:51Et une fois que j'ai acquis, j'ai mis 15 ans pour faire cette carrière,
00:55une fois que j'ai acquis le Savoir,
00:56j'avais cette fibre entrepreneuriale en moi.
00:59C'est quoi une fibre entrepreneuriale en soi ?
01:01Je sais parce que je l'ai un peu eu, mais quand même.
01:03Si je n'essayais pas, je serais passé à côté de quelque chose dans ma vie.
01:08D'accord.
01:08Le soir, je me couchais et je me disais, mais j'ai cette force en moi,
01:12une énergie, il faut que j'y aille, il faut que j'y aille.
01:16Comme un sportif qui fait en loisir,
01:22mais qui sent qu'il peut passer le cap au-dessus,
01:25qui a ça en lui, qui se dit, il faut que j'essaye.
01:27Si je n'y arrive pas, je reste...
01:29C'est formidable ce que vous dites, parce que vous avez ça
01:31et on a des écoles de commerce certainement formidables,
01:34mais je ne suis pas sûre qu'on arrive à donner ça,
01:37à repérer cette envie d'entreprendre que vous avez.
01:42Et je crois que c'est absolument fondamental.
01:44Alors ensuite, parce qu'il y a plusieurs stades,
01:47vous avez monté vos boîtes.
01:48Oui.
01:49Vos boîtes, trois.
01:50Oui, j'ai monté trois structures.
01:52J'ai d'abord commencé par créer la boîte où j'étais le plus à l'aise,
01:58l'installation de climatisation chauffage plomberie en B2B,
02:04donc plutôt orientée de professionnel à professionnel.
02:09Ça a marché, on a pu démarrer avec les galères
02:12qui sont le propre démarrage d'une entreprise.
02:16Suite à ça, j'ai créé l'entreprise qui fera l'entretien
02:19et la maintenance de la première,
02:21et puis la troisième, c'est une société qui est spécialisée
02:24dans le bien-être, donc le bien-être piscine à Mamsona, etc.
02:29Alors, c'est génial.
02:30Ça a l'air facile, mais vous êtes quand même passé
02:33de quelque chose de pragmatique, de physique,
02:37parce qu'une boîte, c'est un maximum d'ennuis quand même.
02:40Oui, tout à fait.
02:42On pourra en parler, en particulier dans le BTP.
02:46Et donc, c'est venu assez spontanément la gestion,
02:49le management, recruter...
02:51Non, la première chose qui m'a blessé,
02:54c'est que je suis passé du jour au lendemain
02:57de cadre, collègue de travail, à patron, seul.
03:03Et même des gens que je connaissais,
03:07qui étaient proches quand on était collègues ou quoi,
03:10pouf, je suis passé de l'autre côté
03:11et il y avait un fossé qui s'était créé.
03:14Et puis, il y a une légende qui dit que
03:18quand on monte sa boîte, c'est l'enfer.
03:20Oui, c'est l'enfer pendant les trois premières années.
03:22Enfin, moi, c'est ce que j'ai vécu.
03:24Au bout d'un an, je ne comprenais pas ce qui se passait.
03:27Je suis passé d'un langage technique à apprendre,
03:30à gérer de l'humain, mais surtout,
03:31ce qui a été le plus dur pour moi, ça a été...
03:33Parler à banquier ?
03:34Parler à la finance, comprendre la finance.
03:36Donc, au bout d'un an, je pensais que j'étais en échec,
03:41alors que j'étais bénéficiaire et que tout se passait bien.
03:44Mais je confondais la trésor et les résultats.
03:46Non seulement ça, vous y arrivez, c'est génial, ça se passe bien,
03:49mais non, vous allez prendre toute la profession en main.
03:51Alors, j'ai pris la profession et puis j'ai aussi...
03:55Donc, la profession, c'est...
03:58Je considère... Au départ, je ne suis pas de la Savoie.
04:02En Savoie, j'ai pu faire ma famille, avoir mes enfants,
04:06construire mon projet professionnel
04:08et être accueilli par mes collègues.
04:10Donc, vous êtes Savoyard.
04:12Donc, je suis Savoyard et quelque part,
04:14je veux rendre à ma profession et rendre à mon département d'adaptation,
04:20où je suis, ce qui m'a été donné.
04:24On a une énorme problématique en Savoie.
04:27Aujourd'hui, il y a du travail,
04:29mais ce qui nous bloque, c'est la complexité administrative.
04:32Savoie, on a encore du travail dans le BTP.
04:34Donc, ça, complexité administrative, je note.
04:36Complexité administrative, c'est...
04:38Par exemple, aujourd'hui, ce qui sort un peu de notre région en Savoie,
04:42c'est le travail en station.
04:45Sauf que maintenant, on nous interdit de travailler en station,
04:49mais en été.
04:50Et quand on nous ouvre la possibilité, on nous donne des horaires.
04:54Parce qu'il nous reste très peu de temps, je voudrais savoir,
04:56vous, personnellement, comment agissez-vous ?
04:58Quel est votre recours ?
05:00Qu'est-ce que vous faites ?
05:00Quand vous êtes furieux, que vous découvrez encore
05:03qu'il y a une norme quelconque ou une interdiction administrative,
05:07vous faites quoi, vous, président de syndicat ?
05:09Vous avez recours au MEDEF ? Vous faites quoi ?
05:11On n'a pas recours au MEDEF, puisque le MEDEF ne nous reconnaît pas
05:16et ne veut pas nous adresser la parole en public.
05:19Donc, on ne peut pas avoir recours aux institutions locales.
05:23Donc, on se débrouille.
05:24On a l'habitude, on date de 1876.
05:26On a notre réseau local, on a...
05:31Le préfet ?
05:33Le préfet.
05:34C'est le pouvoir, le préfet.
05:35Et le préfet a des pouvoirs, mais surtout,
05:36il faut faire comprendre aux préfets qu'on a des pouvoirs.
05:39Donc, on a un vrai réseau politique.
05:40On a un vrai réseau de soutien associatif aussi.
05:44Et on s'appuie dessus avant l'action.
05:47On reste dans le dialogue.
05:48C'est le mot de la fin.
05:50Vous avez fait comprendre qu'il fallait vous aider
05:54et qu'il faut agir tous ensemble pour arrêter cette inflation normative
06:00d'ennuis, d'administration, de nous empêcher de bosser.
06:03Laissez-nous bosser.
06:04Exactement.
06:04Il faut ouvrir la représentativité aussi au niveau du monde patronal.
06:09Nous sommes tout à fait d'accord.
06:10Nous partageons la même conviction.
06:13Merci infiniment, Jean-François Destrevigne.
06:15Et puis, à bientôt.
06:16Merci beaucoup.
06:17Et puis, n'oubliez pas, j'aime ma boîte.
06:20C'est prévu.

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