Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des finances, était l'invité de BFM Politique, du dimanche 15 septembre 2024. - BFM Politique, présenté par Neïla Latrous, sur BFMTV.
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00:00Bonjour Eric Coquerel, merci d'avoir accepté l'invitation de BFM Politique, le rendez-vous d'actualité du dimanche midi proposé en partenariat avec La Tribune Dimanche.
00:10À mes côtés, Amandine Attalaya et Ludovic Vigogne pour vous interroger. Bonjour à vous deux.
00:15Et derrière les écrans, les téléspectateurs, grâce à ce QR code qui va apparaître à la droite de l'écran, pourront aussi vous poser leurs questions.
00:24Nous les relayerons ces questions et je pense qu'elles seront nombreuses.
00:28Eric Coquerel, parce que l'on a tout entendu cette semaine sur la santé financière de la France, que le déficit sera plus important que prévu, qu'il va falloir faire des choix.
00:37Quand on parle de choix, on entend parler plutôt, on entend sacrifice sur les impôts, sur les salaires, sur les retraites et chacun se demande ce qui va lui tomber dessus un peu l'an prochain.
00:47Est-ce que d'abord la situation de la France financièrement est si catastrophique que ça ?
00:54Elle n'est pas si catastrophique que ça. La France n'est pas en faillite, d'accord ?
00:58Sur une échelle de 1 à 10 ?
01:00La France n'est pas en faillite.
01:015, 6 ?
01:02C'est-à-dire que la France a de quoi, par exemple, aujourd'hui, assumer de payer ce qu'on appelle la charge de la dette, c'est-à-dire les intérêts chaque année, d'accord ?
01:10La question qui nous est posée, c'est plutôt au nom de cette dette, de déficit qui a augmenté, qu'est-ce qu'on nous propose comme politique ? C'est ça qu'on doit regarder.
01:20Ça, on va y venir, mais juste au regard de tous les chiffres qui ont été balancés dans le débat public cette semaine, des 100 milliards d'économies à faire, par exemple, d'ici à 2027, vous, vous rassurez les gens qui nous écoutent, vous dites « ça va ».
01:32Non, je ne vous dis pas « ça va », je vous dis que ça ne peut pas être le seul critère qui nous permet de juger de la santé d'un pays, la question des déficits.
01:40On doit regarder, par exemple, la croissance, elle faiblit, on doit regarder, moi, ce qui me semble être la dette la plus importante, qui est la dette écologique, c'est-à-dire qui, elle, va frapper nos enfants, nos petits-enfants,
01:52et qui ne pourra pas être négociée ni autre, et qui a évidemment un lien avec les investissements nécessaires que nous ne mettons pas, donc c'est plutôt ça que je regarde.
02:00C'est-à-dire que la politique qui nous est proposée depuis des années, c'est ça qui m'inquiète, c'est une politique qui vise à dire « on baisse les dépenses publiques et on fait des cadeaux fiscaux qui richent ».
02:10Et du coup, on a un déficit, je vous réponds juste, ce qui me pose problème, c'est d'où vient ce déficit ? Ce n'est pas tant le chiffre en lui-même, la France a de quoi, je vous le dis, payer aujourd'hui.
02:19Par exemple, au mois d'août, il y a eu…
02:21J'ai du mal à comprendre ça parce que Jean-Luc Mélenchon compare la situation de la France à celle de la Grèce en 2010.
02:28Non, ce que Jean-Luc Mélenchon…
02:29C'était une situation absolument catastrophique qui a nécessité le port d'internet.
02:33Ce que Jean-Luc Mélenchon dit, c'est qu'il y a des critères à un moment donné qui permettent de dire « tiens, on va, pourquoi pas, faire intervenir le FMI en France, etc. »
02:41Moi, je crois que l'utilisation de ces chiffres, c'est plutôt fait pour nous faire avaler des politiques de rigueur, des politiques de baisse de dépenses publiques, plutôt que le chiffre en lui-même.
02:50Le chiffre en lui-même, encore une fois, au mois d'août dernier…
02:53Donc la Commission européenne ne va pas intervenir en France, le FMI non plus, pour rassurer ceux qui nous écoutent.
02:57Au mois d'août dernier, on a fait une levée des emprunts par rapport aux marchés financiers.
03:03Il y a eu deux fois plus de personnes qui ont voulu prêter à la France que des emprunts que nous souhaitions avoir.
03:10Et on a, encore une fois, fait des emprunts à un taux inférieur à l'inflation.
03:15Ça veut dire que la France est considérée en réalité, y compris par les marchés financiers, comme un des 15 pays les plus sûrs, tout simplement parce qu'il y a plein de critères.
03:23Je vous en donne un simplement. Rien que l'État a un patrimoine de 20 000 milliards d'euros.
03:28Donc arrêtons de laisser penser que nous serions tout d'un coup en déficit.
03:32C'est comme si, moi je vous disais, quelqu'un qui a une richesse énorme et qui a une dette, mais qui a cette richesse sur laquelle s'appuie, il risque d'être en faillite.
03:39Bien évidemment, non. Il a cette richesse qui existe.
03:41Donc ça, c'est l'effet objectif.
03:44Mais ce qui est vrai, c'est qu'au nom de cette dette, on nous promet des politiques qui sont des politiques toujours plus de dépenses publiques.
03:50Et là où ça pose problème, c'est que les politiques qu'on veut nous imposer.
03:54L'an prochain, on nous parle de 30 milliards de baisse de dépenses publiques qu'il faudrait faire pour répondre, pour baisser le déficit.
04:0130 milliards, c'est du sang et des larmes, juste pour comprendre.
04:04Je vais vous répondre.
04:05Non, non, mais juste pour comprendre. On va rentrer dans le détail après, Éric Ockrel.
04:07Si vous allez les chercher sur les raisons qui créent les déficits depuis des années dans ce pays, c'est-à-dire la baisse des recettes,
04:13et notamment la baisse des recettes à travers les cadeaux fiscaux aux plus riches de nos concitoyens.
04:17On reviendra à des chiffres tout à l'heure. C'est faisable.
04:20Mais si, comme aujourd'hui se prépare à le faire le gouvernement, vous allez le faire sur les dépenses publiques, sur la protection sociale,
04:26là, non seulement c'est un problème parce que nous ne répondrons pas aux besoins des Français en matière écologique, d'éducation, de santé,
04:32mais en plus de ça, figurez-vous, quand vous baissez les dépenses publiques, il faut bien que les téléspectateurs le comprennent,
04:37vous avez un effet récessif sur l'économie. D'accord ?
04:40C'est-à-dire qu'en réalité, vous trainez l'activité économique.
04:43Pour vulgariser, on dépense moins, vous dites on crée moins de croissance.
04:46C'est clair.
04:47Mais juste sur un point, la comparaison que fait Jean-Luc Mélenchon avec la Grèce, en disant attention, il peut se passer la même chose,
04:54ce n'est pas une comparaison sur l'état des comptes, il n'est pas en train de dire que Bruno Le Maire ou qu'Emmanuel Macron ont maquillé les comptes de la France.
05:00Non, la comparaison qu'il fait, c'est les menaces que l'on nous...
05:03Oui, ça j'ai bien compris, avec Coquerel.
05:06C'est ça la comparaison, c'est les menaces qu'on nous fait, et au nom de ces menaces, on va produire des politiques de socialité qui ne vont faire qu'aggraver le problème.
05:13Oui, mais pour vous, les comptes ne sont pas faux, comme ça a été le cas en Grèce en 2010.
05:17Ah non, mais c'est plus qu'on peut... On va arrêter la comparaison avec la Grèce.
05:20Non, les comptes ne sont pas faux, mais on utilise ces comptes, un, pour faire peur, et deux, pour par contre produire des politiques qui, elles, sont mauvaises.
05:29C'est ça qui aujourd'hui est au cœur. Je le redis, si on veut baisser les déficits et permettre d'investir, on doit d'abord faire en sorte que l'État ait à nouveau plus de recettes.
05:38Cette année, les déficits augmentent parce qu'on a moins de recettes.
05:41On est malgré tout dans une situation d'endettement massif. Bruno Le Maire rappelait qu'au moment des crises, que ce soit le gilet jaune, le Covid, la crise énergétique,
05:49tous les partis ont réclamé des mesures de pouvoir d'achat, y compris la France insoumise, supplémentaires.
05:54Est-ce que vous n'êtes pas aussi un peu responsable de la situation dans laquelle on est ? Est-ce que ce n'est pas trop facile de mettre tout sur le dos d'Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire ?
06:03Écoutez, ils ont une politique économique qui mène, pas nous qui la menons. C'est une politique économique, par exemple, et ils l'assument.
06:09Bruno Le Maire, ce que j'aime bien, c'est qu'il ne se cache pas derrière en expliquant qu'il fait l'inverse de ce qu'il applique.
06:18Bruno Le Maire et Emmanuel Macron ont l'idée que l'objectif central, c'est d'attirer les capitaux.
06:24Donc, vous faites des cadeaux fiscaux aux capitals comme jamais on n'a fait dans ce pays.
06:30Il faut bien se rendre compte d'une chose, juste à titre d'exemple.
06:35Les 500 plus grosses fortunes de ce pays, entre 2017 et 2024, elles ont vu la part de leur patrimoine doubler par rapport à la chasse nationale.
06:44On est passé de 20 à 45 %. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, ça veut dire que 45 personnes dans ce pays ont 45 % du patrimoine national.
06:52Ça, c'est le résultat de la politique d'Emmanuel Macron par différentes mesures fiscales qui ont avantage le capital.
06:58Ce que nous dit Bruno Le Maire, c'est que ces gens-là, en réalité, vous savez, c'est la fameuse phrase du chancelier allemand Helmut Schmitt des années 80,
07:06les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois de l'après-demain.
07:10Alors, sauf que ça, on n'en voit pas trace. On ne voit pas trace.
07:13Le chômage a baissé.
07:14Le chômage a peut-être baissé, mais il reste un chômage de masse, quoi qu'on nous dise.
07:18L'emploi n'a pas une création d'emploi aussi mirifique qu'on nous dit si on retire les apprentis qui sont en augmentation.
07:25Et puis, différentes mesures qui, à mon avis, améliorent les chiffres.
07:29Donc, on n'a pas un effet.
07:30Et d'ailleurs, vous avez aujourd'hui des institutions comme France Stratégie qui travaillent pour Matignon,
07:35donc ils ne travaillent pas pour France Insoumise, qui nous expliquent que cette politique dite du ruissellement,
07:39on n'en voit pas d'impact en termes d'activité et en termes d'emploi.
07:43Donc, il n'y a rien à sauver dans le bilan de Bruno Le Maire ?
07:46Comment ?
07:47De ce que vous dites, il n'y a rien à sauver dans le bilan de Bruno Le Maire ?
07:49Moi, je m'y oppose fortement.
07:50Je pense qu'il faut une politique qui fait trois choses.
07:53Un, par des réformes fiscales, faire en sorte de revenir sur ces cadeaux fiscaux qu'on a faits.
07:57Je ne sais pas si vous vous rendez compte, ça nous coûte environ 60 milliards d'euros par an.
08:00S'il n'y avait pas eu ces 60 milliards, aujourd'hui, figurez-vous, on serait en dessous du 3 % de déficit.
08:04Mais alors, je me permets, Michel Barnier a dit qu'il voulait davantage…
08:06Deux, laissez-moi juste aller jusqu'au bout de mon raisonnement, d'accord ?
08:08Oui.
08:09Une politique fiscale.
08:10Et deux, on fait en sorte d'avoir une politique qui transfère à nouveau la part des richesses produites du capital vers le travail,
08:17en augmentant les salaires, en augmentant les pensions des retraités, en augmentant tout ce qui découle du travail.
08:22Voilà ce qu'il faut faire.
08:23Ça aura un effet bénéfique sur l'activité économique, parce que les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent, ils consomment.
08:28Et ça aura en plus un effet bénéfique, y compris peut-être à terme sur les déficits.
08:32Eric Coquerel, de ce que je comprends, Bruno Le Maire, Emmanuel Macron, la politique mise en œuvre, à vos yeux, nous mène à là où on en est.
08:38Michel Barnier a été nommé.
08:40Amandine…
08:41Oui, parce que si je poursuis votre logique, Michel Barnier dit qu'il veut plus de justice fiscale.
08:46Il n'a pas précisé.
08:47Mais si, par exemple, il souhaite davantage d'impôts sur les plus riches ou sur les plus grandes entreprises, qu'est-ce qui vous empêche de travailler avec lui ?
08:56Simplement, il ne le fera pas.
08:58Je vous l'annonce à l'avance.
08:59Vous le savez ?
09:00Oui, oui.
09:01Je prends l'engagement devant vous qu'il ne le fait pas.
09:03Alors, comment vous comprenez plus de justice fiscale dans sa bouche ?
09:06Je pense que…
09:07Ça peut aussi être baisser les impôts des plus modestes.
09:11Le macronisme a commencé…
09:12La première loi qu'ils ont faite, c'est d'attaquer le code du travail.
09:16Ils nous ont dit que c'était pour plus de protection des salariés.
09:18Donc, à chaque fois, ils nous annoncent des choses et ils font l'inverse.
09:21Moi, je pense qu'une chose, c'est que si Emmanuel Macron n'a pas nommé Lucie Castex et le nouveau Front populaire,
09:26coalition arrivée en tête,
09:29c'est parce qu'il veut poursuivre cette politique.
09:33Et si M. Barnier est nommé aujourd'hui, c'est parce que M. Macron a l'assurance
09:37qu'il va poursuivre cette politique en faveur, notamment du capital, des plus riches.
09:41Donc, je vous le dis à l'avance, il n'y aura pas, dans les propositions que fera M. Barnier,
09:45avec le prétexte de dire « on ne touche pas aux impôts »,
09:48comme si toucher aux impôts des plus riches était toucher aux impôts de tous les Français,
09:53il n'y aura pas de proposition.
09:55Par contre, j'ai une crainte.
09:56C'est que, par exemple, on augmente la TVA.
09:59C'est-à-dire qu'on aille, en réalité, augmenter l'impôt le plus injuste
10:02de façon à trouver certaines liquidités dont on a besoin.
10:07Mais moi, je vous le dis à l'avance, vous verrez, M. Barnier ne proposera pas
10:10les mesures que nous défendons au niveau du nouveau Front populaire.
10:13– Mais vous avez échangé avec lui, déjà ?
10:15– Non, mais c'est une logique.
10:17– Est-ce que vous l'avez eu au téléphone ?
10:20– Non, je n'ai pas eu M. Barnier au téléphone.
10:22– Je précise que vous êtes président de la commission des finances de l'Assemblée
10:24et qu'en règle générale, le budget ne peut pas être voté contre vous ou dans votre dos.
10:29Est-ce qu'il a déjà pris contact avec vous, lui, ou l'ancien conseiller ?
10:32– Son directeur de cabinet a pris contact, mais c'était pour m'interroger sur les délais
10:36de dépôt du budget devant le Parlement, mais rien de plus.
10:40– Donc aucune idée n'est conclue pour l'instant ?
10:43– M. Barnier, je veux dire, on est ce que la politique nous fait,
10:47ce que les combats qu'on mène toute sa vie.
10:49M. Barnier a toujours été, y compris quand il était commissaire européen,
10:52le défenseur d'une politique qui est aussi une politique de l'offre,
10:55de la compétitivité, qui n'est pas une politique de la demande,
10:58qui n'est pas une politique qui favorise les revenus du salaire.
11:01Donc, il m'étonnerait fort, alors même que M. Macron n'a pas voulu
11:04nommer Lucie Castex pour appliquer la politique que nous vous proposons,
11:07notamment celle, par exemple, d'aller chercher de l'argent,
11:11là, sur ce qui nous coûte trop cher dans ce pays,
11:13c'est-à-dire les plus hauts revenus du capital,
11:15il m'étonnerait fort de partir sur une espèce de fiction,
11:18où est-ce que si M. Barnier faisait la politique du Nouveau Front Populaire,
11:21vous travailleriez avec lui ?
11:22Si, bien sûr, s'il applique la politique du Nouveau Front Populaire,
11:25qu'il applique notamment cette taxation, il n'y aurait pas de raison
11:27qu'on vote contre ces propositions.
11:30Mais je vous le dis à l'avance, ce n'est pas ce qui se passera.
11:32C'est intéressant, s'il veut taxer les plus riches, vous voterez dans son sens.
11:35S'il prend des mesures qui sont celles qu'on applique,
11:37on va voter ses amendements.
11:39Une ouverture de votre part jamais vue jusque-là.
11:41Vous êtes d'accord, mais ne retenez pas ce bout de phrase
11:43en disant qu'Éric Coquerel a expliqué qu'il allait voter les propositions
11:46de M. Barnier.
11:47Non, je note une ouverture.
11:48Je vous dis simplement que M. Barnier ne le fera pas.
11:52Vous le disiez, on est dans une période de préparation budgétaire,
11:55vous avez demandé à Matignon de vous remettre des documents à ce sujet,
11:58est-ce que vous les avez reçus ?
11:59Est-ce que vous les avez en votre possession ?
12:01Non, on n'a pas reçu ce qu'on appelle les lettres de plafond.
12:03Je prends juste 30 secondes pour expliquer que c'est un peu…
12:06Ça peut sembler comme ça un peu technique.
12:08Normalement, fin juillet, on reçoit ce qu'on appelle un document
12:10qui est un tiré-à-part, qui est le résumé de toutes les économies demandées
12:14à chaque ministère, mais quand même un peu détaillée,
12:17pour la loi de finances de l'année suivante.
12:20Comme vous le savez, Emmanuel Macron n'a pas nommé le nouveau Front populaire,
12:25et là, il a commencé à laisser un gouvernement démissionnaire
12:27pendant 52 jours, en réalité, quand même faire de la politique.
12:30On va mettre ça à côté.
12:31Donc, on n'a pas eu ce tiré-à-part.
12:33Par contre, il y a eu des lettres de plafond envoyées au ministère.
12:35C'est-à-dire qu'on n'a rien reçu qui nous permette, nous, parlementaires,
12:38de commencer à travailler, mais les ministères ont bien reçu des lettres de plafond
12:41qui leur proposent aujourd'hui, à ce stade, 15 milliards d'économies,
12:45et M. Le Maire pense qu'il va falloir plus.
12:47Peut-être, je vais essayer d'être encore plus vulgarisatrice,
12:49si vous permettez Ricocret, les lettres de plafond,
12:51c'est chaque ministère à qui on dit, vous avez tant,
12:53vous ne pouvez pas les dépasser à l'année prochaine.
12:55C'est tant de dépenses.
12:56C'est votre enveloppe.
12:57Et comme nous n'avons pas eu des tirs-à-part, on dit maintenant,
12:59la plaisanterie a suffi.
13:00Donc, donnez-nous les lettres de plafond.
13:02Donc, les ministères savent ce qu'ils peuvent dépenser,
13:03mais vous, en tant que président de la Commission des finances,
13:05vous ne savez pas quelle est l'enveloppe ?
13:06Non, je sais la somme globale.
13:07On nous a quand même envoyé la somme globale.
13:08Mais vous ne savez pas ministère par ministère.
13:09On sait qu'il y a 15 milliards en moins.
13:10Certains ministères qui sont sacrément amputés déjà,
13:12mais on n'a pas le détail.
13:13Or, je vais vous expliquer pourquoi c'est important d'avoir le détail.
13:15Vous allez le comprendre tout de suite.
13:17Vous ne les avez pas aujourd'hui, à l'heure où on se parle.
13:19On est dimanche 15 septembre, 12h16.
13:21Vous n'avez aucun document.
13:22Vous avez un ministère qui s'appelle la cohésion des territoires.
13:24Dans la cohésion des territoires, vous avez plein de choses,
13:26dont le logement, qui est une politique.
13:28Vous connaissez la situation catastrophique du logement en France,
13:31le fait qu'il n'y ait jamais eu autant de demandes de logements sociaux
13:34et aussi peu de construction.
13:35Donc, ça nous intéresse de savoir si la question du logement,
13:38par exemple, est impactée par la baisse de dépenses publiques
13:41qu'on demande à la cohésion des territoires.
13:43Ça, nous ne l'avons pas.
13:44Et donc, ce que nous avons dit avec Charles de Courson,
13:46qui est mon rapporteur général, c'est que si nous ne l'avons pas demain soir,
13:50nous irons à Matignon, puisque c'est à Matignon,
13:52chercher ces lettres de plafond.
13:54Vous en avez le droit ?
13:56Alors oui, on a le droit théoriquement d'avoir tous les documents
13:59qui permettent de faire un budget.
14:01Alors là, je vous passe les détails sur la manière dont on peut imaginer
14:04ce que sont ces documents, puisque ce qu'on nous dit à chaque fois,
14:07alors là, c'est le serpent qui se prend la queue,
14:09c'est que vous comprenez, M. Barnier peut peut-être modifier ces documents,
14:13ces lettres de plafond, et donc, si on vous les donne,
14:15ce n'est pas forcément ce qui sera appliqué.
14:17Oui, d'accord.
14:18Enfin, là, on n'est plus qu'à quelques jours,
14:20quoi qu'il en soit, ça aurait même dû être hier,
14:22de la transmission d'un budget, pour qu'on ait un budget à la fin de l'année,
14:26par exemple, au Conseil des finances publiques de M. Pierre Moscovici,
14:29pour qu'il le regarde.
14:30Il y a un cheminement qui est prévu par la loi.
14:32À mon avis, ces lettres de plafond, je vous le dis,
14:34ne vont pas tellement s'en éloigner.
14:35Donc, nous, parlementaires, nous avons le droit de les consulter.
14:38Et ça va se passer comment ?
14:39Si vous n'avez pas les documents demain soir,
14:41vous allez arriver à Matignon, vous allez sonner,
14:43et le Premier ministre doit vous ouvrir.
14:46Peut-être pas le Premier ministre.
14:47Je ne vais pas demander que le Premier ministre...
14:49Il y a des gens qui travaillent à Matignon,
14:50mais on va demander que Charles de Conson et moi,
14:52on va demander à avoir ces documents.
14:53Mais vous avez eu des contacts avec Matignon à ce sujet ?
14:55Oui, ils le savent.
14:56Ils savent qu'on les veut.
14:57Mais donc, vous serez reçus ou pas ?
14:59Ils vous ont répondu, a priori.
15:01À mon avis, on sera reçus.
15:02Après, on verra bien la réponse.
15:04Mais comment ça se passe ?
15:06Je me mets, honnêtement, dans la tête d'un téléspectateur qui nous regarde,
15:09qui se dit, Eric Coquerel va aller donc mardi,
15:12et Charles de Conson, vous allez aller à la mardi,
15:14vous allez sonner à Matignon,
15:15vous allez dire, bonjour, je suis Eric Coquerel,
15:17Charles de Conson avec moi, je viens chercher des documents.
15:19Et vous avez le droit d'ouvrir les bureaux et de chercher des documents.
15:21On a le droit.
15:22Alors, encore une fois, ça dépend, là aussi,
15:24de la manière dont on considère ces documents.
15:26Moi, théoriquement, je peux aller chercher tous les documents
15:28qui font en sorte qu'ils ont un lien avec le budget,
15:31en tant que président de la Commission des financements.
15:32On peut nous dire, oui, mais vous comprenez,
15:34ces documents, en réalité, ils vont être changés, etc.
15:37On verra bien ce qu'on nous dit.
15:38Mais très sincèrement, d'un point de vue politique,
15:40je le dis au Premier ministre, je profite d'être ici,
15:44je lui dis, il faut que lundi, il nous les transmette.
15:46Je pense qu'il faut de la transparence.
15:48Il peut, après, accompagner en disant,
15:50attention, ce ne sont peut-être pas les lettres de plaçons finales
15:53qui seront envoyées.
15:54Ou alors, il nous dit une chose, moi, je veux bien,
15:56c'est une autre réponse, il nous dit, je les déchire,
15:58et ça n'a plus aucun rapport avec le budget qui vous sera proposé.
16:02Mais ça, je ne le crois pas non plus.
16:03Je pense que ça va servir de base de travail au budget de M. Barnier.
16:07Ce budget, ça a pris du retard, ça, on le sait tous et vous le dites.
16:11Est-ce que vous pensez, il est extrêmement compliqué à faire,
16:15on connaît la situation de l'Assemblée nationale,
16:17est-ce qu'il est possible que ce budget ne soit pas voté ?
16:21Édouard Philippe, par exemple, dit que ça semble être une possibilité
16:25et que la France peut aller dans le mur.
16:28Alors, deux choses.
16:29Déjà, il va passer en commission des finances, ce budget.
16:31Que vous présidez ?
16:32Que je préside.
16:33Et comme on a fait un gouvernement des perdants,
16:35c'est-à-dire un gouvernement des minoritaires,
16:37il est possible que ce gouvernement n'ait pas de majorité
16:40pour permettre qu'il sorte un pacte de ma commission.
16:43Vous allez tout réécrire ?
16:45On va essayer de le réécrire profondément.
16:48Et figurez-vous que déjà l'an dernier, il y avait déjà une majorité pour ça,
16:52dans ma commission.
16:53On a voté pour 15 milliards de taxation du capital,
16:55notamment avec l'aide du Modem.
16:57Ça a été rayé d'une plume par le 49.3,
16:59mais je pense qu'on va aller plus loin cette fois-ci,
17:01c'est-à-dire qu'on va avoir, à mon avis, un budget qui va sortir,
17:04qui va s'approcher, par exemple, de certaines propositions du Nouveau Front Populaire.
17:08A partir de là, le gouvernement a deux choix.
17:10Qu'est-ce qu'il dit ?
17:11Il dit que je suis dans une situation politique différente
17:14parce que je n'ai pas de majorité,
17:16donc j'entends ce que me dit le Parlement,
17:18ce serait peut-être un respect de démocratie parlementaire
17:20qui ne serait peut-être pas si mal,
17:21et ce budget, je le prends modifié.
17:23On verra bien ce qui se passe.
17:24Deuxième choix, je ne veux pas entendre parler des modifications
17:27et, de ce point de vue-là, je remets au vote le budget non modifié,
17:32mon budget initial.
17:33Et là, il y a plusieurs cas de figure.
17:3449.3, c'est-à-dire qu'on le passe sans vote.
17:37Motion de censure, on verra bien ce que fera l'Assemblée,
17:40notamment l'IREN.
17:41Et puis, l'autre possibilité, c'est de continuer
17:43avec le risque, effectivement, d'être battu,
17:46ce que j'espère, ce que je suis, pour battre ce budget,
17:49parce qu'il ne correspond pas au vote des Français,
17:51il ne correspond pas aux besoins des Français,
17:53et dans ces cas-là, le gouvernement a plusieurs possibilités.
17:56Il peut faire voter une loi spéciale, ça s'appelle une loi spéciale,
17:59qui reprend le budget de l'an dernier.
18:00Je dis ça pour rassurer un peu les gens, parce qu'on n'en est pas au showdown.
18:03Oui, les fonctionnaires seront payés, la France continuera de vivre.
18:08Il y a différentes mesures qui leur permettent, j'allais dire,
18:10d'aller jusqu'au bout, mais qui, inévitablement,
18:13indiquera qu'ils sont dans la passe, dans une situation de crise,
18:16parce qu'ils ont voulu appliquer à l'Assemblée nationale
18:19une politique qui est minoritaire dans le pays.
18:22Encore une fois, ça dépend aussi de ce que fait Mme Le Pen.
18:25On verra bien si elle protège et elle défend, finalement,
18:28les tenants du système et une politique
18:31qui n'est vraiment pas en faveur de la plus grande masse de nos concitoyens.
18:34On ne sait pas encore quelle sera l'identité du ministre de l'Économie
18:38qui aura à défendre ce budget sur les bancs de l'Assemblée nationale.
18:41Aujourd'hui, Michel Barnier est en train de composer son gouvernement.
18:44Est-ce qu'il y a une personnalité qui, trouvée grâce à vos yeux,
18:47vous rassurait pour le ministère de l'Économie et des Finances,
18:49qui vous amènerait à réviser votre jugement ?
18:51Vous n'êtes pas avec Charles de Courson, par exemple ?
18:53Ah mais Charles de Courson ne sera pas ministre de l'Économie.
18:56Non, je ne crois pas. Enfin, il n'y aura pas une personnalité pour une bonne raison.
18:59C'est qu'encore une fois, la question n'est pas la personne.
19:02La question, c'est le programme, le projet.
19:04Et donc, le programme et le projet, je vous l'ai dit tout à l'heure,
19:06je ne crois pas, tout d'un coup, qu'on va avoir des inclinaisons
19:09vers une politique de la demande, vers une politique de relance des salaires, etc.
19:12Donc, la question n'est pas la personne.
19:15Moi, j'essaye toujours d'avoir un rapport courtois et républicain
19:19avec les ministres des Finances.
19:21qui me sont proposés.
19:23Ce qui ne m'empêche pas de m'opposer frontalement à leur politique.
19:25Et je pense que là, ça sera pareil.
19:26Mais si vous rencontriez Michel Barnier, ce serait peut-être plus simple.
19:29Pourquoi est-ce que les communistes et les écologistes, ils sont prêts,
19:32et pas vous ?
19:33Mais là, vous me parlez moi, président de la Commission des Finances ?
19:35Je parle des Insoumis, de la France Insoumise.
19:37Écoutez, la question de « ils sont prêts », encore une fois, pour l'instant,
19:43ce que je constate, c'est que nos partenaires que les ont rencontrés
19:46ont été dire « nous ne sommes pas d'accord avec votre nomination
19:48et nous ne sommes pas d'accord avec la politique que vous avez appliquée ».
19:51Alors, est-ce qu'il faut se déplacer pour le dire ?
19:53Bon, c'est un sujet, mais on dit la même chose.
19:55Voilà, c'est ce qui est, à ma part, important.
19:56Et d'ailleurs, c'est tellement vrai que nous allons tous voter la motion de censure
20:00qui sera déposée une fois que M. Barnier aura fait son discours de politique générale.
20:05Éric Coquerel, vous restez avec nous.
20:06Dans quelques instants, on va rentrer dans le détail.
20:07Pouvoir d'achat, salaire, retraite.
20:10Suite du débat dans quelques instants dans BFM Politique.
20:19Alors, qu'est-ce qu'on a ?
20:20Une femme qui n'a pas assez de réseau pour faire un live du match.
20:22Si, si, ça marche très bien, je suis chez Bouygues Télécom.
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26:38BFM TV, BFM politique.
26:47Nella Latrousse.
26:49Toujours avec Éric Coquerel,
26:51président de la commission des finances à l'Assemblée nationale
26:53et député insoumis de la Seine-Saint-Denis,
26:55invité de BFM politique,
26:57en partenariat avec La Tribune Dimanche.
26:59Je reviens sur ce que vous nous disiez à quelques instants, Éric Coquerel.
27:03Le budget tel qu'il sera réécrit par les députés
27:07pourra ressembler, peu ou prou,
27:09à ce que propose le nouveau Front populaire.
27:11C'est-à-dire ?
27:12Qu'est-ce qu'il y aurait dedans ?
27:13Taxation des hauts patrimoines ?
27:15Retour de l'ISF ?
27:17Oui, je pense qu'on peut aller jusqu'à là.
27:19On peut voter le retour à l'exit tax dans la version première.
27:23On peut voter une taxe sur les superdividendes.
27:26Ça, c'est autre chose.
27:27C'est par décret.
27:28Je parle des recettes pour l'instant.
27:30On peut voter une taxe sur les transactions financières.
27:35Si je vous dis ça, c'est que ma commission les a votées l'an dernier.
27:39Rendez-vous compte.
27:40Et là, cette fois-ci, on a un rapport de force plus important.
27:42Je ne dis pas tout le programme du NFP,
27:46mais je pense qu'on peut décliner pas mal de mesures du programme du NFP.
27:49Parce que, mine de rien, dans l'Assemblée nationale,
27:52il y a quand même, à mon avis, une majorité de députés
27:55qui trouvent que trop, c'est trop.
27:57En général, quand on parle d'économie, de recettes,
28:01il y a un sujet qui revient invariablement sur la table,
28:03et c'est celui du modèle social.
28:04C'est Bruno Le Maire, je crois, qui, cette semaine devant vous,
28:07évoquait le fait que les dépenses sociales
28:09représentaient pour 50% des dépenses publiques.
28:12Est-ce qu'il y a des économies à faire de ce côté-là ?
28:17Je pense, par exemple, à la droite qui dit
28:19économie facile, l'aide médicale d'État,
28:22à peu près un milliard d'euros.
28:24Quand la droite dit ça, il n'y en a pas pour autant.
28:27Qu'importe, il y en a pour beaucoup moins.
28:29Quand la droite dit ça, c'est surtout un clin d'œil idéologique
28:32et raciste par rapport au programme du RN
28:35pour dire qu'on peut faire aussi bien.
28:37Ce n'est pas parce que vous allez supprimer l'AME
28:39que vous allez récupérer beaucoup d'argent.
28:40Par contre, vous allez mettre en péril
28:42peut-être beaucoup de Français.
28:43Je vous rappelle que les virus et les microbes,
28:45ça ignore la couleur de peau et votre statut.
28:48C'est une aide qui est réservée à une partie des migrants.
28:50C'est une aide qui sert à soigner,
28:52à donner des soins à des gens qui sont sur le territoire.
28:55Je pense que toute la population a intérêt
28:58à ce que ça perdure.
28:59Je dirais que c'est quand même quelque chose
29:01qui a un peu à voir avec notre devise
29:04liberté, égalité, fraternité.
29:06Je pense que tout ça, c'est à la fois inutile,
29:10démagogique et raciste.
29:12Vous dites que c'est un clin d'œil au RN.
29:15L'argument de la droite, notamment au Sénat,
29:17c'est de dire que le coût augmente d'année en année.
29:20Ils évoquent plus 12 % entre 2022 et aujourd'hui.
29:24Ils disent le nombre de bénéficiaires,
29:25c'est plus 43 % depuis 2019.
29:28Et dans le même temps, près d'un Français sur deux
29:30renonce à se soigner.
29:31C'est ça l'argument qui est avancé par la droite.
29:33Mais vous ne pouvez pas dire…
29:34Parce que plus d'un Français sur deux refuse à se soigner,
29:37qui pose le problème de l'état de l'hôpital public,
29:39l'état du système de santé en France,
29:41qui avant que des politiques,
29:43notamment proposées par la droite,
29:44sévissent, était le meilleur système de santé au monde.
29:47Vous ne pouvez pas dire pour ça que les responsables,
29:50c'est les quelques centaines de milliers de personnes
29:53dont très peu l'utilisent en réalité,
29:55qui ne sont pas régularisées dans ce pays.
29:58Vous voyez bien le décalage.
29:59Pourquoi notre système de santé est dans cet état ?
30:03Parce qu'on a décidé d'appliquer à quelque chose
30:05qui devrait être fondamentalement un bien commun
30:10et quelque chose qu'on assure à tout le monde.
30:12C'est un peu la suite de ce qui s'est fait
30:14après le Conseil national de la résistance.
30:16On a décidé d'appliquer des mesures
30:18qui en réalité favorisent les profits,
30:20les cliniques privées, etc.
30:21C'est ça sur lequel il faut revenir.
30:23Arrêtons de laisser penser que c'est
30:25quelques centaines de milliers de personnes
30:27qui vivent sur le territoire
30:28qui en sont les responsables.
30:29Sur le thème de l'immigration,
30:31la piste d'un ministère de l'immigration
30:34a été évoquée et peut-être envisagée.
30:37Ce n'est pas très clair.
30:38S'il voit le jour, vous en penserez quoi ?
30:40J'y serais fondamentalement opposé.
30:43Parce que tout ça revient à quoi ?
30:45Ça revient à dire que le problème dans notre pays
30:47serait l'immigration et même les étrangers
30:49et peut-être les descendants d'étrangers.
30:51Ou ça revient spécifiquement à ces planchers
30:53parce que c'est une préoccupation majeure
30:55des Français et que beaucoup d'entre eux,
30:5710 millions, ont voté pour le rassemblement national.
31:00Il y a le pouvoir d'achat et l'immigration.
31:03Et 11 millions d'électeurs, rassemblement national.
31:06C'est ce qu'on entend à longueur de temps
31:08sur les médias.
31:09Comme vous avez une certaine influence,
31:11quelqu'un qui allume sa télé
31:13dans des zones rurales
31:16où il n'y a même pas d'étrangers,
31:18se dit que c'est vraiment le problème numéro un.
31:20Alors je vous dis, je l'assume,
31:22le problème numéro un dans ce pays
31:23n'est pas la question de l'immigration.
31:25Et quand vous parlez à des secteurs
31:27éclairés du patronat,
31:28ils vous expliquent même qu'au terme de main-d'oeuvre,
31:30la France, en réalité, n'a pas suffisamment
31:32d'immigrés et de migrants.
31:34Ou en tout cas, nous ce que nous disons,
31:36c'est que les gens qui travaillent dans ce pays,
31:39parce qu'il y a un emploi qui est disponible
31:41mais qui sont non régularisés,
31:43donc qui peuvent être exploités,
31:44donc qui peuvent baisser le prix du travail
31:46pour tout le monde,
31:47doivent être régularisés.
31:48Et c'est ce que demandent aussi
31:50certains secteurs économiques
31:51parce que ce n'est pas possible.
31:53Quand vous regardez à l'étranger,
31:54que vous voyez par exemple l'Allemagne
31:56qui, avec une coalition plutôt à gauche,
32:00serre la vis,
32:01avec un retour des contrôles aux frontières.
32:03Vous savez qui serre la vis,
32:04après ne pas avoir serré la vis pendant des années.
32:07Donc on n'est pas dans la même situation
32:08que notre pays.
32:09Aujourd'hui, la France est très loin,
32:11il faut le savoir,
32:12d'être un des pays qui accueillent le plus en Europe.
32:15Ce n'est absolument pas vrai.
32:16Tous les chiffres le montrent.
32:17Donc je vous le répète,
32:19le problème aujourd'hui en France,
32:22c'est plus ce que nous coûte à hauteur
32:25de dizaines de milliards d'euros le capital,
32:28je l'ai dit tout à l'heure,
32:29que les migrants dans ce pays.
32:31Ceux qui nous disent ça,
32:32sont ceux qui veulent qu'on ignore le problème,
32:34c'est-à-dire qu'on ignore
32:35où partent les richesses de ce pays
32:37et qu'on a un problème de système.
32:38Donc au lieu de regarder les financiers,
32:41ils nous disent de regarder les migrants.
32:42C'est vieux comme le monde et comme le capitalisme.
32:44Quand on parle du système social,
32:45Éric Coquerel,
32:46on entend dire aussi
32:47qu'il y a un problème de soutenabilité à long terme
32:49parce qu'aujourd'hui,
32:50c'est un système social
32:51où c'est les actifs de moins en moins nombreux
32:53qui payent un modèle
32:55où il y a un vieillissement de la population,
32:57des retraites qui pèsent
32:58pour un certain nombre de dépenses.
32:59Est-ce qu'il faut mettre les retraités
33:00à contribution par exemple ?
33:02Ils sont déjà à contribution.
33:04Evidemment, je veux dire
33:06augmenter les cotisations
33:07ou comme cela a été proposé,
33:09ne plus réindexer sur l'inflation
33:12pour les retraites les plus importantes.
33:15Je vais vous répondre globalement déjà.
33:17Oui, il y a une population qui vieillit.
33:19Mais en même temps,
33:20nous produisons plus de richesses.
33:21En même temps, sur le temps long,
33:23nous avons une productivité
33:24beaucoup plus importante.
33:25Autrement dit, la question,
33:26c'est qu'est-ce qu'on fait
33:27de cette richesse produite ?
33:29On produit plus de richesses
33:31mais finalement,
33:32de façon à ce que certains en profitent
33:34et toujours les mêmes,
33:35on va aller faire en sorte
33:37qu'il y ait moins de protection sociale.
33:38Mais vous avez noté
33:39que ce n'était pas ma question.
33:40Ma question, c'était
33:41est-ce qu'il faut mettre
33:42à contribution les retraités ?
33:43Parce que notre pays était en ruine
33:45à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale
33:46et on a fait un système
33:47de protection sociale
33:48qui est unique au monde,
33:49qui est la sécurité sociale
33:50ou presque unique au monde.
33:51D'accord ?
33:52Le système des retraites.
33:53Est-ce que notre pays,
33:54à votre avis,
33:55en termes de richesse produite,
33:56avait les moyens ou pas de le faire ?
33:57Bien évidemment,
33:58il l'avait moins qu'aujourd'hui.
33:59Donc, aujourd'hui,
34:00nous avons les moyens
34:01et ça dépend…
34:02Pourriez-vous taquiner en disant
34:03qu'il y avait eu un gouvernement
34:04d'union nationale aussi,
34:05ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ?
34:11que même s'il y en a plus aujourd'hui,
34:13les retraités continuent
34:14à partir à un âge décent
34:15qui leur assure
34:16de pouvoir bénéficier
34:17de leur retraite en bonne santé
34:19et d'être payés,
34:20par exemple,
34:21ce que nous proposons
34:22à minimum pour les retraites complètes
34:23au niveau du SPIC.
34:24Nous avons suffisamment de moyens
34:26et la question,
34:27c'est de savoir
34:28où vous mettez les moyens.
34:29Donc, votre réponse, c'est non.
34:30Mettre à contribution les retraités,
34:31juste, votre réponse, c'est non.
34:32Non, non.
34:33Et je vous réponds juste une chose.
34:34C'est que vous me dites
34:35que la protection sociale
34:36coûte très cher en France.
34:37D'accord ?
34:38C'est des dépenses publiques et autres.
34:39Non, je vous dis que le modèle,
34:40c'est des gens qui travaillent.
34:41Oui, oui, j'ai entendu.
34:42Qui sont de moins en moins nombreux
34:43pour financer la protection.
34:44Mais vous savez que
34:45sur cette question
34:46de dépenses publiques,
34:47de dépenses sur la protection sociale,
34:49il y en a beaucoup plus en France,
34:50par exemple,
34:51qu'aux Pays-Bas.
34:52Mais aux Pays-Bas,
34:53eh bien, il y a beaucoup plus
34:54de dépenses privées
34:55qui servent exactement
34:56la même chose.
34:57Ça veut dire que les gens,
34:58en réalité, payent
35:00pour, justement,
35:01assurer des fois
35:02de manière inégale
35:03leur système de santé ou autre.
35:04Donc, c'est ça
35:05qu'il faut regarder.
35:06Nous, nous avons décidé
35:07d'avoir un système public,
35:08un système égalitaire,
35:09un système qui ne laisse
35:10personne sur le côté
35:11où on ne dit jamais à personne
35:12que tu ne peux pas payer,
35:13donc tu ne rentres pas
35:14dans tel ou tel hôpital.
35:15Eh bien, ce système-là,
35:16nous avons, je vous le dis,
35:17au terme de richesse,
35:18les moyens de nous le payer
35:19à partir du moment
35:20où on répartit la richesse autrement.
35:21Mais est-ce que c'est
35:22vraiment raisonnable
35:23de vouloir abroger
35:24la réforme des retraites
35:25adoptée l'an dernier
35:26et qui repose sur l'âge
35:27de départ à 64 ans,
35:28comme vous voulez le faire,
35:29alors que le régime
35:30est en déficit,
35:31que le déficit
35:32va encore s'aggraver
35:33d'ici 2030 ?
35:35Oui, bien sûr.
35:36Est-ce qu'on a les moyens
35:37de le faire ?
35:38Mais est-ce que c'est raisonnable
35:39d'avoir un système
35:40qui fait en sorte
35:41qu'on va revenir
35:42sur l'âge de la retraite
35:43en 1910,
35:44alors qu'on produit
35:45je ne sais pas combien
35:46de plus de richesse
35:47dans ce pays ?
35:48Est-ce que c'est raisonnable
35:49de revenir autant en arrière
35:50sur des conquêtes sociales
35:51qui ont été gagnées
35:52à des moments, encore une fois,
35:53où le pays était
35:54beaucoup moins riche
35:55qu'aujourd'hui ?
35:56Moi, je ne crois pas.
35:57Je crois que les gens,
35:58ils ont le droit,
35:59après 40 années de cotisation,
36:00ils ont le droit
36:01d'avoir une retraite
36:02en bonne santé.
36:03Si aujourd'hui,
36:04l'espérance de vie augmente,
36:05eh bien, ça a un lien
36:06avec le fait
36:07que les gens partent
36:08en bonne santé.
36:09Donc, je vous le dis,
36:10oui, je pense que c'est raisonnable.
36:11Je pense que ce qui n'est pas
36:12raisonnable,
36:13c'est par exemple
36:14d'avoir un système
36:15qui va pousser les gens
36:16à travailler jusqu'à 64 ans,
36:17ce qui veut dire
36:18qu'en 2027,
36:19ce ne sont pas mes chiffres,
36:20c'est les chiffres du COR.
36:21En 2027,
36:22on pense que le système
36:23de retraite...
36:24Le COR, c'est le Conseil
36:25d'orientation des retraites ?
36:26Conseil d'orientation
36:27des retraites.
36:28Excusez-moi
36:30En 2027,
36:31si on applique
36:32cette réforme des retraites,
36:33on va gagner environ
36:3410 milliards d'euros.
36:35D'accord ?
36:36Mais ça va coûter
36:374,5 milliards d'euros
36:38pour une bonne raison,
36:39c'est qu'il y a
36:40des prestations sociales
36:41qui vont devoir être utilisées
36:42pour payer les gens
36:43qui ne sont pas encore
36:44en retraite
36:45mais qui n'ont plus de travail
36:46parce qu'on sait aussi
36:47comme ça
36:48que le travail des seniors,
36:49ça ne va pas se faire
36:50sur un claquement de doigts.
36:51Donc, je vous dis,
36:52tout ça n'est pas raisonnable.
36:53Il faut regarder
36:54de manière plus globale
36:55les choses.
36:56Il faut aller chercher
36:57les finances
36:58et trouver où les trouver
36:59pour faire en sorte
37:00que les gens continuent
37:01à partir à un âge décent
37:02et ça aura beaucoup d'avantages
37:03y compris pour l'économie.
37:04Le Rassemblement national
37:05propose d'abroger
37:06cette réforme
37:07dans le cadre
37:08de sa niche parlementaire
37:09le 31 octobre.
37:10Est-ce qu'il faut
37:11que les députés
37:12du nouveau Front populaire
37:13s'associent à cette démarche ?
37:14Alors, vous posez un problème,
37:15je ne vais pas le contourner.
37:16C'est un problème
37:17de donner une victoire sociale
37:19à un mouvement
37:20qui par ailleurs
37:21sur sa politique
37:22propose une politique économique
37:23qui n'est pas très différente
37:24finalement de M. Macron
37:25et de lui donner
37:26cette caution-là.
37:27Donc, c'est un problème
37:28pour nous qui se pose.
37:29Et nous, ce que nous
37:30regardons aujourd'hui,
37:31c'est de faire en sorte
37:32que d'ici la fin de l'année,
37:33on puisse assurer de l'abroger
37:34mais avec nos propres mesures
37:35que nous allons proposer.
37:36C'est-à-dire ?
37:37Eh bien, nous avons
37:38déjà demandé par exemple
37:39à M. Barnier
37:40de faire une séance
37:41extraordinaire
37:42dans laquelle nous maitrions
37:43l'abrogation
37:44de la réforme des retraites.
37:45Après tout,
37:46on peut peut-être espérer
37:47qu'il ait un réflexe démocratique
37:48en se disant
37:49que les partis
37:50qu'il propose
37:51ont été largement
37:52majoritaires aux législatives.
37:54Donc, sur la proposition
37:55du RN,
37:56c'est sûr à 100%.
37:57Vous ne voterez pas.
37:58Et les filles
37:59vont déposer
38:00dans sa propre niche
38:01à la fin du mois de novembre
38:02avec tout l'accord
38:03de ses partenaires,
38:04sa propre abrogation
38:05de la réforme des retraites.
38:06Et enfin,
38:07il y a une troisième façon
38:08de faire.
38:09Donc, pour rien comprendre,
38:10vous dites
38:11nous, on va déposer
38:12le texte fin novembre.
38:13Non, non.
38:14J'essaie d'expliquer.
38:15On peut aussi faire en sorte
38:16au moins de geler
38:17cette réforme.
38:18J'essaie de déclarer
38:19pour ceux qui me regardent
38:20ce que vous êtes en train de dire.
38:21Ce qu'on va faire,
38:22c'est qu'on va proposer
38:23de l'abroger fin novembre
38:24et c'est ce qui nous permettra
38:25de ne pas le voter fin octobre.
38:26On l'abrogera
38:27avant la fin de l'année
38:28par quelque manière
38:29qu'il soit.
38:30Donc, vous ne voterez pas
38:31le texte du RN.
38:32Soit par la niche,
38:33soit par des amendements
38:34au projet de loi de finances
38:35de la Sécurité Sociale.
38:36Donc, vous ne voterez pas
38:37le texte du RN.
38:38Vraisemblablement,
38:39on est plutôt partis là-dessus
38:40même si nous n'avons pas
38:41pris nos décisions définitives.
38:42Mais je vais vous dire
38:43une chose en plus.
38:44Parce que les communistes
38:45sont ouverts à le voter,
38:46le texte du RN.
38:48dans leur niche.
38:49Et vous savez qu'après,
38:50il faut que ça soit
38:51mis au calendrier au Sénat
38:52où ils n'ont pas de groupe.
38:54Donc, en réalité,
38:55si par exemple,
38:56cette loi a été votée
38:57dans la niche du RN,
38:59il n'y aurait en réalité
39:01aucune assurance
39:02qu'elle soit discutée
39:03après au Sénat
39:04puisque M. Larcher
39:05a lui-même dit
39:06que ça ne serait pas le cas
39:07et comme le RN n'a pas de groupe,
39:08imaginez que ça ne sera
39:09qu'en plus difficile.
39:10Donc, la meilleure manière
39:11de faire,
39:12c'est de se donner
39:13deux possibilités.
39:14La niche que nous allons proposer
39:16ou le moins qu'on puisse dire,
39:17c'est que nous avons une légitimité
39:18parce que les formations politiques
39:20qui étaient du côté
39:21des salariés,
39:22des syndicats,
39:23des mobilisations,
39:24c'est les nôtres
39:25pour la faire passer
39:26à l'Assemblée nationale.
39:27Et puis, une séance de rattrapage
39:28qui sera peut-être
39:29la plus efficace
39:30si ça ne passe pas,
39:31c'est par des amendements
39:32au projet de loi de finances
39:33de la Sécurité sociale
39:34parce que ça,
39:35le Sénat est obligé
39:36de les examiner
39:37et qu'à la fin,
39:38ça revient à l'Assemblée.
39:39Donc, d'ici la fin de l'année,
39:40je vous le dis,
39:41nous abrogerons,
39:42c'est très fort.
39:47Qu'est-ce que vous leur dites ?
39:48Ils ont dit 5 ans.
39:49Fabien Roussel.
39:50J'attends de voir
39:51ce que dit le groupe communiste.
39:52Je ne suis pas certain
39:53que ce soit la position du groupe.
39:54Ludovic.
39:55Monsieur Roussel
39:56ne fait pas partie du groupe.
39:57Il n'est plus député, effectivement.
39:58Mardi,
39:59le bureau de l'Assemblée nationale
40:00se prononcera
40:01sur la demande
40:02d'institution
40:03du président de la République
40:04qui est réclamé
40:05par la France insoumise.
40:07Est-ce que c'est du cinéma,
40:08sachant que ça n'a aucune chance
40:09d'aboutir ?
40:11Non, non,
40:12ce n'est pas du cinéma du tout.
40:13D'abord, vous dites
40:14que ça n'a aucune chance
40:15d'aboutir.
40:16Il y a tout combat
40:17pour gagner un combat.
40:18Il faut une majorité
40:19des trois cinquièmes
40:20et beaucoup,
40:21même vos partenaires,
40:22ne soutiennent pas
40:23votre démarche.
40:24Attendez,
40:25là-dessus aussi,
40:26puisque pour l'instant,
40:27nous allons proposer ça
40:28au bureau de l'Assemblée nationale.
40:29Il faut qu'on comprenne bien
40:30au bureau de l'Assemblée nationale
40:31parce qu'il n'aura pas
40:32la légitimité.
40:33Nous n'allons pas proposer
40:34la destitution.
40:35Nous allons proposer
40:36que la destitution
40:37soit discutée
40:38en commission des lois.
40:39Pour l'instant,
40:40les écologistes nous disent
40:41oui.
40:42Le parti communiste,
40:43le groupe communiste,
40:44nous dit oui.
40:45Et les socialistes nous disent
40:46nous ne savons pas,
40:47nous n'avons pas encore donné
40:48notre réponse.
40:49François Hollande, par exemple,
40:50dit non.
40:51Oui, mais François Hollande,
40:52c'est un peu la même chose.
40:53François Hollande,
40:54vous avez remarqué une chose,
40:55c'est que François Hollande
40:56n'est pas la direction
40:57du Parti Socialiste
40:58ni de la direction de son groupe.
40:59Sans les socialistes,
41:00on est d'accord,
41:01Eric Coquerel,
41:02ça ne passe pas au bureau.
41:03Si c'est le cas, oui,
41:04mais laissez-nous tenter
41:05de nous trouver un autre partenaire.
41:06Ils n'ont pas changé d'avis
41:07depuis le début,
41:08où tous les groupes
41:09sont de manière.
41:10Donc voilà ce que nous proposons,
41:11on verra bien
41:12ce qu'ils décident.
41:13Mais je vais vous dire une chose,
41:14à travers,
41:15outre le fait que je pense
41:16qu'il y a des étapes
41:17qui peuvent être franchies
41:18et qu'après tout,
41:19si l'Assemblée nationale,
41:20qui quelque part,
41:21j'allais dire,
41:22a eu un message
41:23pour le moins méprisant
41:24de la part du président
41:25de la République
41:26en décidant
41:27de nommer
41:28un groupe ultraminoritaire
41:29à la tête du gouvernement,
41:30c'est-à-dire,
41:31il ne se soucie pas du tout
41:32de ce qu'est l'Assemblée nationale,
41:33de sa représentation nationale,
41:34il ne se soucie pas du tout
41:35de ce qu'est l'Assemblée nationale,
41:36de sa représentation nationale
41:37et par-delà,
41:38c'est le suffrage universel.
41:39Je trouve que l'Assemblée nationale
41:40aurait,
41:41j'allais dire,
41:42il y a un côté
41:43défendre l'honneur
41:44de l'Assemblée nationale
41:45parce que ce qu'a fait
41:46le président de la République,
41:47c'est absolument antidémocratique.
41:48Je ne sais pas si vous vous rendez compte,
41:49c'est la première fois
41:50sous la Ve République
41:51qu'un président de la République
41:52fait ça.
41:53Et donc,
41:54à partir de là,
41:55c'est normal
41:56que d'une manière
41:57ou d'une autre,
41:58on le mette en question,
41:59lui.
42:00Ça passe par ça
42:01et si après tout,
42:02si jamais il perd sur le budget,
42:03s'il ne veut pas nommer
42:04un gouvernement neuf populaire,
42:05il estime que la solution
42:06soit la démission
42:07où j'ai cru comprendre
42:08que certains,
42:09même dans son camp,
42:10estiment que finalement
42:11ça ne serait pas plus mal,
42:12eh bien nous, ça nous va.
42:13Mais je pense que c'était important
42:14de passer la responsabilité
42:15du président de la République.
42:16Mais c'est ce que j'allais vous demander,
42:17est-ce que vous croyez
42:18qu'il peut y avoir
42:19des élections anticipées
42:20comme Marine Le Pen
42:21semble le penser,
42:22qu'Emmanuel Macron
42:23ne puisse pas aller au bout
42:24de son mandat,
42:25comme Edouard Philippe
42:26semble le proposer ?
42:27Aujourd'hui,
42:28le moins qu'on puisse dire,
42:29il a décidé la dissolution
42:31à un moment assez extraordinaire,
42:33quelques semaines avant
42:34les Jeux Olympiques.
42:35Après, il nous a fait lanterner
42:37pendant 52 jours
42:38son gouvernement.
42:39Il nomme un gouvernement minoritaire,
42:41donc il met le pays
42:42dans une impasse.
42:43D'ailleurs, à mon avis,
42:44il révèle aussi
42:45une crise de régime terrible
42:46qui est celui
42:47de la Ve République,
42:48raison pour laquelle,
42:49vous le savez,
42:50dans le programme,
42:51nous mettons la VIe République
42:52par la Constituante,
42:53c'est-à-dire par le peuple.
42:54Mais le président de la République,
42:55je veux dire,
42:56ça devient…
42:57Si rien ne passe,
42:58si le budget ne passe pas,
42:59si on arrive
43:00à ne pas voter le budget,
43:02enfin le battre plutôt,
43:03il y a un moment donné
43:04où on ne peut pas
43:05dissoudre l'Assemblée
43:06par le fait que ça ne peut pas
43:07être fait pendant un an.
43:08Pour vous,
43:09si Michel Barnier tombe,
43:10c'est la démission
43:11d'Emmanuel Macron
43:12la prochaine étape ?
43:13Bien évidemment,
43:14la question se posera.
43:15Et donc, faisons un peu
43:16de politique fiction,
43:17Emmanuel Macron tombe,
43:18il y a une présidentielle anticipée,
43:19qui est votre candidat ?
43:20Je…
43:21C'est…
43:22Ecoutez, moi, du côté…
43:23Je vais donner mon point de vue
43:24parce qu'on n'a pas discuté
43:25de tout ça.
43:26C'est vous qui êtes l'invité,
43:27donc ça tombe bien.
43:28Vous le savez,
43:29ça fait pas mal de temps
43:30que je pense que
43:31Jean-Luc Mélenchon
43:32était notre meilleur candidat,
43:33y compris pour les années à venir.
43:34Alors, ça serait encore plus vrai
43:36aujourd'hui,
43:37c'est-à-dire si les élections
43:38présidentielles arrivaient maintenant.
43:40Voilà quel est mon choix.
43:41Mais, quoi qu'il en soit,
43:43vous verrez,
43:44je pense que le candidat
43:45que nous choisirons,
43:46parce que ça dépend aussi
43:47de la décision de Jean-Luc,
43:48il l'a toujours dit,
43:49notamment en lien
43:51avec son âge,
43:53avec certaines choses
43:54et ce qu'il se sent encore capable,
43:55donc il l'avait toujours dit.
43:56Aujourd'hui, j'ai l'impression
43:57qu'oui, et moi je le crois aussi,
43:58mais nous aurons de toute façon
44:00un candidat
44:01qui sera capable
44:02d'aller au deuxième tour
44:03et qui sera capable
44:04de présider ce pays.
44:05Voilà ce qui m'importe.
44:06Jean-Luc Mélenchon
44:07doit être le candidat
44:08de tout le Nouveau Front Populaire ?
44:09Écoutez, là, c'est des questions…
44:11On verra bien comment ça se passe,
44:13on n'en est pas là.
44:14J'imagine que vous avez préparé
44:15la suite, Éric Ocrel.
44:16Si la question se repose
44:17à ce moment-là,
44:18vous l'inviterez
44:19et on en discutera.
44:20Mais il peut être
44:21un candidat unique ?
44:22Moi, je souhaiterais
44:23en tout cas qu'on ait
44:24un candidat unique.
44:25Je souhaiterais qu'on ait
44:26un candidat unique
44:27du Nouveau Front Populaire.
44:28Le Nouveau Front Populaire
44:29étant une alliance,
44:30une unité
44:31sur un programme
44:32de rupture.
44:33J'insiste là-dessus
44:34parce que ce n'est pas
44:35l'unité pour l'unité.
44:36C'est un programme de rupture
44:37et à partir de là,
44:38il faudra choisir
44:39le meilleur candidat possible.
44:40Et pour vous,
44:41c'est Jean-Luc Mélenchon ?
44:42Je ne sais pas si vous l'avez
44:43écouté hier encore
44:44à la Fête de l'Humanité
44:45faire son discours.
44:46Je trouve qu'aujourd'hui,
44:47c'est encore celui
44:48qui a le plus de possibilités
44:51de remporter l'élection
44:52et qui a la meilleure vision
44:53de ce que devrait faire notre pays.
44:55Voilà, je vous réponds
44:56aujourd'hui, à l'instant.
44:57Un autre homme
44:58pourrait lui faire concurrence.
44:59Vous voyez où je vais en venir.
45:01Monsieur Ruffin,
45:02qui a beaucoup fait parler de lui
45:04ces derniers jours
45:05parce qu'il s'en est pris
45:06violemment à la France Insoumise,
45:08à Jean-Luc Mélenchon.
45:09Il y a beaucoup de récits
45:11et d'anecdotes.
45:12On peut peut-être commencer
45:13par le fait qu'il dénonce
45:14une stratégie communautariste
45:16de la part de Jean-Luc Mélenchon
45:18puisqu'il dit avoir eu honte
45:20d'avoir à donner
45:21pendant sa campagne législative,
45:22sa dernière campagne,
45:23des tracts différents.
45:24Un tract avec le visage
45:25de Jean-Luc Mélenchon
45:26pour les Noirs et les Arabes
45:28et un tract
45:29sans Jean-Luc Mélenchon
45:30pour les autres.
45:32S'il a fait ça,
45:33c'est qu'il a fait
45:34des diffusions de tracts.
45:35Vous n'avez jamais fait ça ?
45:36Non, bien sûr que non.
45:37S'il a fait des diffusions
45:38de tracts de ce type,
45:39ça m'embête un peu
45:40qu'il ait fait des tracts différents
45:42selon les électorats
45:43auxquels il s'adresse.
45:44Donc c'est lui
45:45le communautariste ?
45:46Ça pose un problème.
45:47En tout cas, c'est lui
45:48qui, d'une certaine manière,
45:49est en train de nous dire
45:50qu'il y a des tracts
45:51qu'il a distribués
45:52qui seraient des tracts
45:53entre guillemets,
45:54comme il dit au faciès.
45:55Je vais revenir
45:56sur cette expression abominable.
45:57Et puis de l'autre côté,
45:58des tracts où il conviendrait
45:59de mettre,
46:00parce que d'ailleurs,
46:01Jean-Luc Mélenchon,
46:02ce n'est pas seulement
46:03Jean-Luc Mélenchon,
46:04c'est notre programme
46:05et notamment
46:06notre combat antiraciste
46:07sous la table
46:08pour ne pas choquer
46:09certains électeurs
46:10dont il subodore
46:11que ça pourrait faire en sorte
46:12qu'il ne vote pas pour nous
46:13sans en quoi il se trompe
46:14parce que les électeurs
46:15à qui il s'adresse comme ça,
46:16par exemple,
46:17des électeurs du RN,
46:18éventuellement,
46:19peuvent lui taper sur l'épaule
46:20en disant
46:21« François, t'es un mec bien »
46:22et ils votent Eren après.
46:23C'est ce qui est arrivé à François
46:24et c'est ce qui est arrivé aussi
46:25aux législatives
46:26un peu à Fabien Roussel
46:27dans sa circonscription
46:28battu au premier tour.
46:29Parce que si je comprends bien
46:30votre réponse,
46:31vous semblez dire
46:32qu'il cherche les voix
46:33François Ruffin
46:34du RN, c'est ça ?
46:35Parce qu'on a vu
46:36la réponse de Manuel Bompard
46:38qui, je cite le titre du blog,
46:39dit « Ruffin, Zemmour, même combat ».
46:41Alors je vais revenir.
46:42Je vais revenir globalement
46:43parce que je pense que
46:44François s'égare
46:45et ça me pose problème
46:46parce que je l'estime,
46:47je le respecte, d'accord ?
46:48Je l'ai dit, je le répète,
46:49je vais donner une anecdote,
46:50c'est moi qui en 2017
46:51avais dit à Jean-Luc Mélenchon
46:52de l'investir
46:53alors qu'il ne voulait pas
46:54être investi
46:55par France Insoumise seul.
46:56C'est le seul
46:57à qui nous avons fait ce...
46:58Donc voilà.
46:59Mais aujourd'hui, il s'égare.
47:00Pourquoi il s'égare ?
47:01C'est que d'abord,
47:02première chose,
47:03il divise au mauvais moment.
47:04Parce que moi, je me rappelle
47:05que la dernière fois
47:06que François a pris la parole,
47:07fin juillet,
47:08c'était pour dire
47:09la gauche est nulle,
47:10sous-entendu,
47:11moi je ne suis pas nul,
47:12mais la gauche est nulle,
47:13elle n'est même pas capable
47:14de trouver le nom
47:15d'un Premier ministre.
47:16Ça tombait bien,
47:17c'était exactement
47:18le récit
47:19que voulait mettre
47:20M. Macron sur la table.
47:21Patatra,
47:22quelques heures après,
47:23on propose
47:24Lucie Castex.
47:25Bien.
47:26Et là, cette fois-ci,
47:27il nous dit, lui,
47:28qui est le chantre d'unité,
47:29trouve le moyen
47:30de nous attaquer.
47:31Trouve le moyen
47:32de nous attaquer
47:33de manière frontale
47:34et de manière,
47:35j'allais le dire,
47:36calomnieuse
47:37dans la manière
47:38dont nous nous attaquons.
47:39Donc déjà,
47:40c'est ça qui me pose problème.
47:41Après, je réponds sur le fond.
47:42Aujourd'hui,
47:43considérez que
47:44quand vous vous occupez
47:46de toutes les discriminations,
47:48toutes les inégalités,
47:49toute la rupture
47:50de l'égalité des droits
47:51qui fondent
47:52notre citoyenneté
47:53et notre nation,
47:54que subissent
47:55plusieurs millions
47:56de nos concitoyens
47:57qui, par ailleurs,
47:58parce qu'il n'y a pas
47:59d'un côté un combat
48:00antiraciste
48:01et pas un combat social,
48:02sont en réalité
48:03une des composantes
48:04essentielles,
48:05aujourd'hui,
48:06de ce qu'on appelle
48:07la classe ouvrière,
48:08en tout cas des travailleurs.
48:09Mais ça vaut de le comparer
48:10à Éric Zemmour,
48:11quand même ?
48:12Je vous réponds.
48:13Considérez que
48:14parce qu'un mouvement de gauche,
48:15dont c'est le rôle,
48:16s'occupe de ça,
48:17combat le racisme,
48:18c'est du communautarisme,
48:19excusez-moi,
48:20je crois entendre
48:21le printemps républicain,
48:22c'est-à-dire ceux,
48:23là même,
48:24qui depuis des années
48:25nous disent,
48:26au nom d'un principe universaliste
48:27qui serait théorique,
48:28ceux qui dénoncent le racisme
48:29ou ceux qui en sont victimes
48:30et le disent,
48:31finalement,
48:32ce sont les racistes
48:33parce qu'ils nous renvoient
48:34à des différenciations
48:35de couleur de peau.
48:36C'est malheureusement
48:37ce qui se passe dans ce pays
48:38aiguillonné par l'extrême droite.
48:39Et donc,
48:40ça c'est,
48:41comment dire,
48:42penser que
48:43quand on fait ça,
48:44c'est du communautarisme,
48:45je trouve que,
48:46moi ça dépasse
48:47mon entendement.
48:48Si nous ne prenons pas
48:49cette question essentielle,
48:50le racisme,
48:51c'est un phénomène social,
48:52c'est un phénomène global,
48:53si nous ne le prenons pas en compte,
48:54alors en réalité,
48:55nous ne réalisons pas
48:56les promesses
48:57mêmes de la République.
48:58Mais pour vous,
48:59François Ruffin a toujours
49:00sa place au sein
49:01du Nouveau Front Populaire.
49:02Il faudrait quand même
49:03qu'il revienne,
49:04alors attendez,
49:05je vous le dis franchement,
49:06il faudrait quand même
49:07qu'il revienne fondamentalement
49:08sur ce qu'il vient de dire.
49:09Moi, ça me pose problème,
49:10vraiment problème.
49:11Je le souhaite,
49:12je fais de la politique,
49:13c'est pour essayer
49:14de convaincre les gens,
49:15y compris les camarades
49:16qui, à un moment donné,
49:17s'égarent.
49:18La seule petite chose
49:19qui m'inquiète,
49:20c'est que depuis quelques années,
49:21je regarde ceux
49:22qui commencent à s'égarer
49:23de cette manière-là
49:24et en général,
49:25ça ne s'arrête pas.
49:26Vous lui demandez des excuses,
49:27François Ruffin ?
49:28J'aimerais bien au moins
49:29qu'il reconnaisse
49:30qu'il a été trop loin,
49:31qu'il revienne sur ses tisans.
49:32J'ai compris,
49:33pour l'instant,
49:34il ne le faisait pas.
49:35Et en plus,
49:36c'est une vision
49:37du monde du travail
49:38qui est fausse.
49:39Le monde du travail,
49:40aujourd'hui,
49:41ce n'est pas des bastions ouvriers
49:42qui seraient des bastions
49:43de personnes,
49:44entre guillemets,
49:45blanches
49:46qui risqueraient de voter
49:47entre nous les RN.
49:48D'abord,
49:49c'est souvent l'abstention,
49:50mais tous les gens
49:51qui sont dans les quartiers
49:52de l'anti-racisme.
49:53Merci d'avoir été l'invité
49:54de BFM politique.
49:55Merci Amandine.
49:56Merci Ludovic.
49:57Et tout de suite,
49:58affaire suivante.