• il y a 2 mois
Chaque dimanche, un tour d'horizon de l'actualité européenne avec François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions, et nos invités.

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00:00Ravie de vous retrouver pour les Informer de l'Europe.
00:11Comme chaque dimanche, votre émission de décryptage de l'actualité européenne à la radio et à la télévision sur le canal 27 de la TNT.
00:20Aujourd'hui, nous allons parler de l'Europe, plus que jamais divisée sur les questions d'immigration.
00:26On en parle notamment avec vous, François Bodonnet.
00:28Bonjour.
00:29Bonjour, Adrien. Bonjour à tous.
00:30Vous êtes rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions et on retrouve votre édito tous les matins sur le canal 27.
00:37Avec vous, François, on en parle donc et avec nos informés.
00:40Marie-Christine Vallée, qui est journaliste spécialiste de l'Europe, et Clara Bauer-Babeuf, qui est journaliste pour le site Euractiv, un site spécialisé sur les affaires européennes.
00:50Alors, François, ça a été une forme de coup de tonnerre dans le ciel européen cette semaine.
00:54L'Allemagne qui annonce rétablir des contrôles, des contrôles aux frontières.
00:59Tout cela à partir de demain.
01:01Pourquoi c'est si rapide ?
01:02Eh bien, je crois que c'est une décision éminemment politique qui a été annoncée le 9 septembre.
01:08Donc, c'était hier quasiment pour une entrée en vigueur une semaine plus tard seulement.
01:12Donc, demain matin, c'est très court, en effet.
01:13Alors, la raison principale, c'est évidemment la poussée de l'extrême droite avec une victoire.
01:18On va dire de la composante dure de l'AFD, c'est-à-dire Alternative für Deutschland, dans le land de Thuringe, il y a deux semaines.
01:25Elle a fait également un très bon score en Saxe voisine.
01:27Et puis, il y a des élections dimanche prochain dans le Brandenburg, près de Berlin.
01:32Donc, la coalition au pouvoir à Berlin voulait faire vite pour tenter de couper l'herbe sous le pied à l'extrême droite.
01:38Ces contrôles aux frontières vont être rétablis pendant six mois avec la France, Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, la Pologne, la République tchèque, la Suisse et l'Autriche.
01:47Donald Tusk, qui est le premier ministre polonais, parle d'une mesure inacceptable.
01:52Et dans tous les autres pays voisins, eh bien, ça grince des dents.
01:55Écoutez, par exemple, la colère froide de Gerhard Körner.
01:58Il est le ministre de l'Intérieur autrichien.
02:02C'est important que l'Allemagne devienne elle aussi plus sévère dans la lutte contre l'immigration clandestine, car cela a un impact sur toute l'Europe et donc, bien sûr, sur l'Autriche.
02:12C'est une bonne chose.
02:14Mais d'un autre côté, je le dis aussi très clairement, je n'accepterai aucun refoulement de migrants de l'Allemagne vers l'Autriche.
02:22C'est hors de question pour moi et c'est hors de question pour l'Autriche.
02:27L'Autriche, on vient de l'entendre, très inquiète de possibles refoulements à la frontière.
02:31Donc, Bernard, au contraire, qui justifie ce retour des contrôles pour assurer, je cite, la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste.
02:40Et c'est vrai, Adrien, que la réinstauration des contrôles intervient trois semaines après l'attentat meurtrier de Solingen, attentat revendiqué par le groupe Etat islamique.
02:49Clara Bauer-Babeff, ce n'est pas la première fois qu'un pays remet, rétablit des contrôles aux frontières.
02:55C'est arrivé plusieurs fois par le passé.
02:57Bon, ça paraît non pas banal, mais en tout cas, pas si rare que ça.
03:00Pourquoi de telles réactions cette fois-ci ?
03:02Vous avez raison, ce n'est pas si rare que ça.
03:04En revanche, l'Allemagne, c'est quand même l'un des pays qui est pilier de la cohésion européenne, qui a participé au projet européen dès le début de sa création.
03:12Et puis rappelez-vous aussi, en 2015, lors de la crise migratoire, l'ex-chancelière allemande Angela Merkel avait accueilli à bras ouverts 1 million de réfugiés, notamment en provenant de Syrie.
03:22Donc on a aussi une rupture totale avec 10 ans en arrière ce qui se passait.
03:26Et puis aussi, géographiquement, François le rappelait tout à l'heure, si on regarde l'Allemagne, c'est 9 pays européens frontaliers.
03:33Donc ça pose des questions, que ce soit pour le tourisme, mais aussi, par exemple, pour les travailleurs frontaliers, par exemple.
03:37Marie-Christine Vallée, Clara, a évoqué ce changement de culture politique pratiquement en 10 ans.
03:44Qu'est-ce que ça dit, malgré tout, de l'état de la coalition actuelle en Allemagne ?
03:48On rappelle qu'il y a des sociodémocrates et des Verts, notamment.
03:52Eh bien, elle est en train de prendre un véritable virage politique sur la politique migratoire.
03:58Vous parliez à l'instant du million de réfugiés syriens arrivés en 2015.
04:03Mais il y a aussi les demandes d'asile annuelles qui sont importantes.
04:06Et rien que pour l'année 2023, il y a eu 330 000 demandes d'asile en Allemagne contre, par comparaison, 145 000 pour la France.
04:16Alors ce virage, il est dû aux élections, car la coalition n'est pas en tête dans ces élections.
04:21Vous avez parlé tout à l'heure de la Thuringe et de la Saxe.
04:25Mais on peut rappeler aussi le résultat des élections européennes du mois de juin,
04:29où les partis de la coalition sont arrivés derrière la CDU-CSU, derrière l'extrême droite de l'AFD,
04:36et que le parti du chancier Lecholz, qui est donc le SPD, avait obtenu seulement 14% des voix.
04:41C'est une réaction aussi à ça, semblez-vous dire.
04:43Donc il y a aussi une réaction à cela.
04:46En plus, il y a une grosse pression de la droite, puisque dans la foulée de l'attentat de Solingen,
04:51la CDU, qui est créditée d'important un sondage pour remporter les élections fédérales de l'année prochaine,
04:59la CDU a appelé à une véritable inversion, elle a dit ce mot, inversion de la politique migratoire.
05:06Aussi, le gouvernement de coalition lance actuellement un message aux pays voisins et aux migrants irréguliers.
05:13François Bodonnet, est-ce que c'est une remise en cause sinon la fin de la libre circulation, de ce qu'on appelle l'espace Schengen ?
05:21Alors, c'est vrai que la question a été posée par certains observateurs également au niveau européen,
05:27parce qu'on peut se poser la question de savoir si ce n'est pas la fin de l'espace Schengen.
05:31Je ne crois pas, parce que ça s'est déjà produit.
05:33Il y a d'autres pays, dont la France d'ailleurs, qui ont rétabli des contrôles aux frontières.
05:38Donc là, c'est l'Allemagne, c'est plus important, mais ça ne veut pas dire pour autant que l'espace Schengen est menacé.
05:43Mais je crois quand même que ça montre une totale absence de solidarité européenne.
05:48Ça montre que quand il y a une crise, l'Europe passe au second plan.
05:53On l'avait vu pendant la crise Covid, toutes les frontières s'étaient refermées, l'espace Schengen n'existait plus.
05:57Et encore une fois, c'était une réaction nationale et absolument pas européenne.
06:02Du coup, on peut aussi imaginer que tous les voisins de l'Allemagne qui ne l'ont pas encore fait seront tentés de faire la même chose.
06:08Ça montre enfin que l'espace Schengen n'a pas de tour de contrôle.
06:11Là, il a suffi que l'Allemagne informe la Commission européenne en disant je vais refaire des contrôles aux frontières.
06:16Et elle l'a fait. Et il n'y a personne, en fait, à Bruxelles qui, je dirais, contrôle ce qui se passe dans l'espace Schengen.
06:25Donc, pour résumer, je ne pense pas que ce soit la fin de l'espace Schengen, mais ça montre que cet espace Schengen,
06:30qui est quand même une base de l'Union européenne, la libre circulation des personnes et des biens, cet espace Schengen est extrêmement fragile.
06:37– Clara Bauer-Babeff, question que je me pose, est-ce que ça ne peut pas donner des idées à d'autres pays ?
06:42Vous disiez vous-même l'Allemagne, c'est le cœur de l'Europe.
06:44Bon, est-ce que d'autres pays ne peuvent pas se dire s'ils le font, après tout, pourquoi pas nous ?
06:48– Oui, absolument. Et je pense qu'on en parlera dans l'émission tout à l'heure.
06:50Mais notamment les Pays-Bas qui, pas uniquement en réaction de l'Allemagne, m'ont dit attendez, si l'Allemagne peut le faire, nous aussi.
06:56Et effectivement, aussi, face à cette montée des gouvernements d'extrême droite un peu partout en Europe,
07:01ça ouvre évidemment la porte à ouvrir le débat.
07:04– Alors, justement, les Pays-Bas, vous avez esquissé, parce qu'il n'y a pas que l'Allemagne qui prend des décisions un petit peu dures sur les sujets européens.
07:12Les Pays-Bas, ils ont annoncé cette semaine que le pacte Asile et Migration qui a été adopté tout récemment en Europe ne serait pas appliqué.
07:21Je rappelle que le gouvernement des Pays-Bas est nouveau et qu'il y a eu une élection à l'issue de laquelle l'extrême droite a été victorieuse.
07:30– Oui, absolument. Donc le pacte Asile et Migration, c'est cet ensemble de textes législatifs qui a été adopté à Bruxelles en mai dernier
07:37et qui régit le droit d'asile en Europe. Alors, cet ensemble de textes, il a été mis à jour, il existait déjà auparavant.
07:43Mais là, les règles ont été durcites en mai dernier par rapport aux anciennes.
07:48Et effectivement, aux Pays-Bas, donc c'est cette coalition avec quatre partis différents,
07:53dont le Parti pour la liberté qui est un parti populiste et d'extrême droite,
07:57qui a déclaré qu'effectivement, de une, ils souhaitaient durcir leurs règles à l'intérieur,
08:03c'est-à-dire restreindre l'accès aux logements sociaux pour les réfugiés, limiter le regroupement familial.
08:07Et surtout, se désolidariser du pacte Asile et Migration et ne plus le respecter.
08:11– Alors, je vais vous poser la question, Marie-Christine Vallée, de la possibilité pour les Pays-Bas
08:17de réellement mettre en application cette volonté, en l'occurrence, de ne pas appliquer le pacte Asile et Migration.
08:24C'est juste après le Fil info de Claire Chekaglini sur France Info, il est 10h moins 10.
08:31– Huit morts, un blessé dans un état critique et cinq autres plus légèrement touchés.
08:35Bilan du naufrage qui s'est produit cette nuit au large d'Ambleteuse, dans le Pas-de-Calais.
08:40Pour la seule journée d'hier, les autorités ont recensé 11 traversées ou tentatives de traversées de la Manche.
08:46Fusillades hier soir dans l'agglomération de Grenoble, deux hommes ont été gravement blessés.
08:51Le RN, toujours en quête de respectabilité après son échec relatif aux législatives,
08:56le parti d'extrême droite va se doter de cadres régionaux
08:59pour sélectionner et filtrer ses futurs candidats.
09:02Dispositif qui sera annoncé officiellement par Jordan Bardella,
09:05aujourd'hui en clôture des journées parlementaires du Rassemblement National.
09:09L'immunothérapie pour traiter les cancers avancés du col de l'utérus,
09:14elle permet d'augmenter l'espérance de vie des malades de 8%.
09:18Annonce faite au congrès européen de cancérologie qui se tient à Barcelone.
09:22Chaque année en France, environ 850 femmes pourraient être concernées par ces avancées médicales.
09:27Football, le PSG, désormais seul en tête de la Ligue 1
09:30après avoir gagné au Parc des Princes hier soir face à Brest 3 à 1.
09:34Auxerre, sèchement battu à domicile par Monaco, 3 à 0.
09:37Victoire de Marseille au Stade Vélodrome, 2 à 0 face à Nice.
09:40Poursuite aujourd'hui de la quatrième journée de Ligue 1 avec cinq rencontres,
09:45notamment Lens-Lyon à 20h45.
09:58Et toujours avec nous, Clara Bauer-Babeff, journaliste pour le site Eure Active
10:03et Marie-Christine Vallée, vous êtes journaliste spécialisée sur les questions européennes.
10:08Alors Marie-Christine, c'était à vous que j'allais donner la parole.
10:11Clara a évoqué la volonté de remise en cause de la part des Pays-Bas de ce pacte Asile et Migration.
10:17Est-ce que, de façon très concrète, c'est possible ?
10:19Je parle en béhossien mais il a peut-être été signé quelque part ce pacte.
10:24Écoutez, les Pays-Bas peuvent toujours le demander à la Commission européenne
10:27mais de là à l'obtenir, c'est quand même autre chose.
10:30Cela dit, des clauses d'exemption sont possibles.
10:33Il y en a peu mais elles existent.
10:35Le Danemark, par exemple, est exempté d'adhérer à l'euro.
10:39C'est un opting-out qu'il a obtenu il y a très longtemps.
10:42L'Irlande ne fait pas partie de la zone Schengen, de l'espace Schengen.
10:47Et la Pologne n'applique pas la charte des droits fondamentaux.
10:50Au total, il y a 5 exemptions actuellement dans l'Union européenne,
10:555 clauses qui ont été accordées.
10:57Mais toutes ont été données soit au moment de l'adhésion du pays à l'Union européenne,
11:02soit au moment de la révision d'un traité.
11:04Donc le pays se mettait en retrait sur tel point particulier.
11:09Les Pays-Bas, là, ils ont voté tous les textes.
11:11Les négociations ont duré 4 ans et ils ont voté tous les textes.
11:16Donc il va être difficile de se retirer après avoir donné son accord.
11:21En plus, soit il faudrait réviser ce pacte.
11:25Effectivement, si le pacte Asile et Migration était révisé,
11:28ils pourraient à ce moment-là le faire.
11:31Mais il faut qu'ils aient aussi l'accord de tous les pays partenaires dans l'espace Schengen.
11:36Ce qui n'est pas évident, on l'imagine.
11:38Il faut en fait une unanimité.
11:39Donc ce n'est pas évident.
11:41Mais ce que pourraient faire les Pays-Bas, c'est de refuser la répartition des migrants,
11:47puisque le pacte prévoit que pour soulager les pays d'arriver,
11:52tels que l'Italie ou la Grèce, les autres pays se partagent un certain quota.
11:57Et là, ils pourraient refuser d'accueillir physiquement ces personnes-là.
12:04En revanche, ils seraient obligés d'apporter un soutien financier aux autres pays
12:08qui, eux, prendraient, entre guillemets, le fardeau.
12:11Ou bien de payer 20 000 euros par migrant refusé aux fonds européens.
12:16Avec, une nouvelle fois, Clara Bauer-Babeuf, le risque de faire tâche d'huile, peut-être,
12:23si on commence à avoir des exemptions ici et là ?
12:25Oui, absolument.
12:26Et c'est d'ailleurs pour ça que le pacte asile-immigration,
12:28Marie-Christine vient le dire, a été travaillé pendant quatre ans,
12:31parce que c'est évidemment compliqué d'arriver à se mettre d'accord à 27
12:35sur les règles en termes d'immigration.
12:38Donc évidemment que ce serait très compliqué.
12:41François, ce pacte, justement, asile-immigration,
12:45est-ce que, de façon concrète, alors il n'est pas encore entré en application,
12:49est-ce que, de façon concrète, il peut être utile,
12:52il peut servir à calmer la colère en Europe ?
12:56Je ne crois pas. En fait, pour être tout à fait franc,
12:58je ne donne pas très cher de ce pacte asile-immigration.
13:01D'abord parce que, vous l'avez dit, il ne va entrer en vigueur qu'en 2026.
13:04Donc c'est loin.
13:05Donc ça veut dire qu'en fait, les populations européennes
13:07ne vont pas voir les effets de ce pacte asile-immigration,
13:10qui, il faut le rappeler, durcit en gros les conditions d'entrée sur le sol européen.
13:16Et je crois que le risque, du coup, c'est ce qu'on est en train de voir.
13:19C'est-à-dire qu'en fait, sous la pression de l'extrême droite,
13:21dans tous les pays d'Europe, parce que vraiment,
13:23c'est un phénomène véritablement européen,
13:26que dans tous les pays d'Europe, en fait,
13:28il y ait des mesures unilatérales qui seront prises.
13:31Parce que vous avez des gouvernants qui disent
13:32« Ok, c'est très bien ce qui se passe au niveau européen,
13:35sauf que, encore une fois, ce n'est pas encore mis en place.
13:37Et moi, si je ne fais rien,
13:39c'est l'extrême droite qui va gagner aux prochaines élections. »
13:41Et donc, ça, ça concerne tous les pays d'Europe, y compris la France.
13:45Michel Barnier, il a bien laissé entendre que sur l'immigration,
13:49il ferait quelque chose.
13:51Alors, avec humanité, a-t-il rappelé,
13:53mais il y aura des annonces dans les semaines qui viennent là-dessus.
13:57Donc, je crois que c'est important.
13:58Et puis aussi, on assiste à une droitisation aussi des institutions européennes.
14:03Le Parlement européen, le nouveau Parlement européen,
14:05mais également la Commission européenne.
14:07On va connaître cette semaine la répartition des portefeuilles du Collège,
14:11c'est-à-dire, en fait, les ministres européens, d'une certaine façon,
14:15puisque c'est l'exécutif.
14:16Et là, on voit aussi qu'il y aura forcément des commissaires européens
14:21qui viennent d'extrême droite ou, en tout cas, de gouvernements d'extrême droite,
14:25par exemple, le gouvernement italien.
14:27Donc, on assiste à une droitisation générale en Europe.
14:29Et je pense que, pour beaucoup de pays,
14:31ce pacte asile-immigration est largement insuffisant.
14:33Mais François, ça donne l'impression que toute solidarité en Europe
14:37sur ces sujets-là devient impossible.
14:39Et donc, que chacun pourrait être un peu livré à sa propre politique
14:42et à décider dans son coin.
14:43Oui, mais c'est un choix des États membres eux-mêmes.
14:46Enfin, je veux dire, ce n'est pas quelque chose qui vient de Bruxelles.
14:48Mais oui, je suis d'accord avec vous.
14:50Absence de solidarité européenne.
14:52Quand ça va mal, quand on risque de perdre les prochaines élections,
14:55eh bien, on prend des mesures au niveau national
14:57et on ne se tourne pas vers l'Europe.
14:59Et pendant ce temps-là, Clara Boer-Babeff, la Hongrie.
15:02La Hongrie menace d'envoyer des bus avec des migrants
15:07pour un aller simple pour Bruxelles, disent-ils.
15:09Oui, alors, s'il nous manquait encore un exemple,
15:11comme voulait le dire François, pour montrer que c'est un sujet
15:14complètement, enfin, c'est un sujet brûlant en Europe, la Hongrie.
15:17Après, la Hongrie, ce n'est pas la première fois
15:19qu'elle est en conflit avec Bruxelles.
15:21Ça arrive très souvent, notamment sur cette question-là.
15:24Mais là, effectivement, on voit sur les images
15:27une espèce de mise en scène où, sur les bus,
15:29il y a écrit direction Bruxelles.
15:31Et en fait, cette décision et cette annonce,
15:33elle fait suite, la Hongrie s'est prise une amende
15:36de 200 millions d'euros au début de l'été
15:38par la Cour de justice de l'Union européenne,
15:40justement pour non-respect de certaines règles
15:42en matière de migration.
15:43Et donc, en réponse, la Hongrie, qui a déjà dit
15:46que le pacte asile-migration, ce n'était clairement pas pour elle
15:48et qu'elle n'en ferait pas partie, a réagi, a mis...
15:51Bon, alors là, c'est assez théâtral,
15:53on a ces bus jaunes avec l'aller simple pour Bruxelles.
15:55Bruxelles a déjà réagi, évidemment, en disant
15:57qu'il était heure de question que ça arrive
15:59et que la Hongrie était purement dans la provocation.
16:01Mais encore une fois, ça illustre bien que c'est un sujet
16:04qui, en Europe, est explosif.
16:05En quelques mots, Marie-Christine Vallée,
16:07vous aussi, comme François Baudonnet,
16:08vous ne donnez pas cher du pacte asile-immigration.
16:11Ce sont ces mots.
16:12Je pense qu'il sera interprété un peu par tous les pays.
16:15Déjà, tout à l'heure, je vous parlais des Pays-Bas
16:17qui ne recevraient pas physiquement les migrants,
16:19mais qui préfèreraient payer le soutien financier.
16:22C'est déjà ce qu'a annoncé la Hongrie,
16:24c'est ce qu'elle va faire.
16:25Donc, il va y avoir une sorte de puzzle
16:27qui va s'installer dans les différents pays de Schengen.
16:30Une mosaïque, effectivement, de pays européens.
16:33Merci, Marie-Christine Vallée,
16:35journaliste spécialiste de l'Europe.
16:37Merci, Clara Boer-Babev,
16:40journaliste pour le site Euractiv,
16:42site d'information européen, évidemment.
16:44Et merci à vous, François Baudonnet.
16:47François, je vous le rappelle,
16:48on vous retrouve tous les matins pour votre édito international
16:52sur l'antenne de France Info à la télévision.
16:55Fin des informés de l'Europe, à la semaine prochaine.

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