Retrouvez le replay de l'Équipe du Soir du 11/09/2024.
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00:00:00...
00:00:17Et ce soir, le président, c'est son métier.
00:00:19C'est le président en vie d'équipe du soir, Didier Rousteing.
00:00:22Un métier toujours facile, surtout quand le peuple se rebiffe.
00:00:25Mais enfin, bon, on regarde tout ça et voilà.
00:00:28Ca te plaît bien ?
00:00:29C'est pas dérogéable.
00:00:31D'ailleurs, quand je le fais avec Messaoud,
00:00:34qui, lui, oublie de temps en temps...
00:00:36De temps en temps, il dit le président, aujourd'hui, c'est Didier Rousteing.
00:00:40Une fois sur cinq, je lui dis à vie, Messaoud.
00:00:42Donc, quelque part, ça va pas me déplaire.
00:00:44C'est mon côté coquet.
00:00:46T'en plaisantes ou, mine de rien, il y a un petit peu d'ego avec ça ?
00:00:49Ca te plaît, quoi ?
00:00:51Ca me déplaît pas.
00:00:52C'est bien qu'il y ait des hiérarchies dans la vie.
00:00:56Ca va plaire aux autres.
00:01:00C'est l'équipe du soir. Bonsoir à tous et bienvenue.
00:01:03Une chaise de Président à vie vient disparaître libre.
00:01:06Voilà, ce sera ce soir, Didier sera là, avec nous.
00:01:10Il y a beaucoup de mots pour expliquer la joie.
00:01:12Il y en a très peu pour exprimer la tristesse.
00:01:14Mais je le ressens, là.
00:01:15Autour de nous, toute la famille de l'équipe du soir s'est rassemblée.
00:01:19Et il y a énormément d'émotions.
00:01:20On va juste commencer, on va juste se libérer un peu de ces émotions
00:01:24pour mieux rentrer et mieux vous expliquer
00:01:26qui était pour nous Didier Rousteing.
00:01:28Je vais me lever, on va faire une mille d'applaudissements.
00:01:30Mes amis, ensemble, voilà.
00:01:54...
00:02:22Merci, mes amis.
00:02:23Et puis, merci à vous qui êtes peut-être devant votre poste,
00:02:25comme ça, qui êtes un petit peu...
00:02:28un peu brincballés par cette nouvelle, on va dire,
00:02:31suffocante, sidérante, stupéfiante.
00:02:33Moi, j'ai passé une drôle de journée, personnellement,
00:02:35parce que j'ai eu beaucoup, beaucoup de messages
00:02:37avec beaucoup de gens qui m'ont présenté, on va dire,
00:02:39leur condoléance.
00:02:40Et je me suis dit, c'est drôle,
00:02:42parce que je ne suis pourtant pas de la famille de Didier.
00:02:45Et spontanément, les gens m'ont livré beaucoup de condoléances,
00:02:48m'ont donné, m'ont présenté leur condoléance, pardonnez-moi.
00:02:51Et finalement, petite réflexion, d'ailleurs,
00:02:54finalement, oui, j'étais aussi un peu de sa famille,
00:02:57sa famille de cœur, et vous voyez ici des oncles,
00:03:00des tantes, des cousins de la famille de cœur de Didier Roustan.
00:03:03Donc, voilà, et vous qui êtes derrière le poste,
00:03:06à mon avis, il y a aussi quelque chose,
00:03:08un lien affectif avec Didier, avec notre président,
00:03:12avide, de l'équipe du soir.
00:03:14Alors, le conducteur, ce soir, ou juste avant, d'ailleurs,
00:03:17j'en profite pour transmettre mes amitiés,
00:03:19mon bon souvenir, je les ai eus au téléphone,
00:03:21à toute la famille de Didier, à son fils, Dimitri,
00:03:25à sa fille, Charlotte, à la maman de ses enfants,
00:03:28qui restait avec lui, à sa compagne, également, Louise,
00:03:31qui a été remarquable et magnifique.
00:03:34Maintenant, le principe, vous connaissez l'équipe du soir,
00:03:36en fait, ce soir, ce n'est pas du tout le principe de l'équipe du soir,
00:03:38il n'y a pas de question, il n'y a pas de duel,
00:03:39il n'y a pas de super duel, il n'y a pas de vote,
00:03:41il n'y a pas de vainqueur, voilà.
00:03:42Il y a juste quelqu'un...
00:03:45On a eu la chance de croiser, d'être d'accord,
00:03:48de ne pas être d'accord, et puis voilà.
00:03:50Donc, on va évoquer, on va dire ses souvenirs,
00:03:52genre, à chaque fois, une question, j'irai à la pêche,
00:03:55et puis j'irai présenter Régis,
00:03:59pour toi, Didier, c'est quoi ?
00:04:00Enfin, voilà, il y a Régis, il y a Dominique, il y a Étienne,
00:04:02puis il y a toute la petite bande que vous connaissez.
00:04:06L'émission va être un peu foutraque,
00:04:08mais ça, ça pourrait plaire à Didier,
00:04:10puisque, évidemment, parfois, dans ses prises de position,
00:04:13il y avait ces fameuses parenthèses qui étaient parfois refermées
00:04:16et parfois qui étaient en suspens.
00:04:18Je vous propose, maintenant,
00:04:21que certains quittent le plateau, tranquillement,
00:04:22on a quelques éléments comme ça, voilà,
00:04:24et on va revoir Didier dans toute sa splendeur.
00:04:27Alors, parfois, les émissions de l'Équipe du soir,
00:04:29ça commençait avec ou sans Didier,
00:04:31mais quand il y avait Didier, parfois, c'était l'Équipe du soir,
00:04:35et puis, parfois, ça virait à Top Chef.
00:04:37On va voir une émission,
00:04:38le début d'une émission formidable, mythique,
00:04:42avec quelqu'un que vous ne connaissez pas,
00:04:44c'est Rachid, le fameux cuistot, le Paul Bocuse de ce groupe.
00:04:47On y va, une archive parmi tant d'autres, on y va.
00:04:51Nous sommes en duplex avec le Paul Bocuse de cette institution,
00:04:54c'est Rachid, regardez.
00:04:56Bonsoir, Rachid.
00:04:57Rachid, c'est quoi, le menu du soir ?
00:04:59– Bonsoir, alors, ce soir, j'ai pas le droit de bœuf,
00:05:01et j'ai cordon bleu, et j'ai d'autres cabinets.
00:05:05Je vous dis à tout à l'heure et je vous attends.
00:05:07– Le coup est bas, j'ai fait une erreur magistrale, j'ai hésité.
00:05:12Vous pouvez me faire un petit carotte râpée, jambon,
00:05:14petit fromage blanc, machin,
00:05:17et je me suis fait avoir par Rachid avec son poisson sauté de bœuf.
00:05:22Le sauté de bœuf n'est pas facile, les enfants.
00:05:24Le sauté d'agneau.
00:05:25Je pense qu'à 23h30, peut-être, je reprendrai les coudeurs,
00:05:28mais là, je suis…
00:05:29– On ne sait plus trop, je vais gifler mon deuxième patient.
00:05:32– Il vaut mieux l'avoir en journal.
00:05:34– Comment va le foie, Dominique ?
00:05:36– Tout va bien, une capacité de digestion chez moi.
00:05:39– OK, Steve Austin est là.
00:05:41– Ça va, mémé ?
00:05:42– C'est bien, et vous ?
00:05:45– Boulette, poulet, taquerie.
00:05:47– Vous avez pris la boulette ?
00:05:48– Boulette et riz, le remède et le mal dans la même assiette.
00:05:51– Bonsoir, Rachid.
00:05:54La tigresse a tout dévoré.
00:05:57Bonsoir, ma tigresse.
00:05:59Vous avez mangé léger ?
00:06:00– Je fais très léger, je fais petite salade.
00:06:02– Petite salade ? D'accord, très bien.
00:06:04Et puis enfin, Thierry Marchand, notre dernier patient.
00:06:07Thierry, l'éclaircisseur de rien du tout, d'ailleurs.
00:06:09– Ah !
00:06:13– Il ne peut plus, là.
00:06:15Il a pu, mais il ne peut plus.
00:06:16Bonsoir, Thierry.
00:06:18– Et franchement, les petits pois...
00:06:20…
00:06:27Allons-y.
00:06:28C'est parti.
00:06:29– Mes petits pois sont dangereux.
00:06:31Je vais me contenir.
00:06:33– On va pétarader sur mes pieds.
00:06:36Bon, ce n'est pas une émission culinaire.
00:06:38– Un gros bisou à Rachid.
00:06:40Voilà, Rachid, tenez bon.
00:06:42– Voilà, pour commencer, c'était un début d'émission
00:06:44avec, évidemment, la bonne humeur,
00:06:46contagieuse de Didier Rostand qui nous fait une séquence.
00:06:48Voilà, on était partis pour débriefer,
00:06:50je ne sais plus ce qui était au menu le soir,
00:06:51mais en tout cas, le menu de la cantine nous avait bien fait marrer.
00:06:56Je ne sais pas sur qui je vais convoquer, là, au tableau.
00:06:59J'ai l'impression d'être un maître d'école.
00:07:01Tiens, j'ai mon Étienne.
00:07:03– J'ai toujours commencé par les meilleurs.
00:07:04– Je ne sais pas, oui, voilà.
00:07:07Voilà, je vous dis Didier, comme ça, spontanément,
00:07:09vous me dites quoi ?
00:07:10Il y a un souvenir qui revient ?
00:07:13Il y a quelque chose ?
00:07:14– Oui, il y en a 200, des souvenirs,
00:07:15mais déjà, sur les démarrages d'émission avec Didier,
00:07:18on n'était jamais sûr de rien.
00:07:20– Non.
00:07:22– Il avait des très, très bonnes humeurs,
00:07:23il avait parfois des petites mauvaises humeurs,
00:07:25il avait parfois envie de parler de la cantine,
00:07:28parfois, il avait envie de parler de la chanson,
00:07:30il avait envie de parler de ce dont il avait envie de parler,
00:07:32pas forcément de ce qui avait été prévu dans l'émission.
00:07:35Et ça, c'était formidable, parce que c'était toujours imprévu.
00:07:39Il prenait souvent le ballon, il ne le rendait pas toujours,
00:07:43mais quand il le rendait, il était beau.
00:07:45– Le ballon était propre.
00:07:48Moi, je me méfiais de lui, avant le générique,
00:07:51il me disait, je ne suis pas bien aujourd'hui,
00:07:55presque même à la limite du forfait.
00:07:57Bon, générique qui démarre, et là,
00:07:59mes chantants pétaradants, machin,
00:08:03je ne pouvais même pas présenter Hervé,
00:08:04qui ne pouvait même plus chanter son Patrick Juvet et tout ça.
00:08:07– Je l'ai recueilli d'une fois pour ça, je lui ai dit, vous vous déconnez.
00:08:09– Laissez-moi chanter.
00:08:11– Vous, votre Didier, c'est quoi ?
00:08:14– Moi, c'est l'humanisme du personnage,
00:08:17parce qu'on discutait beaucoup aussi en dehors,
00:08:19et puis on avait une passion commune pour l'Afrique,
00:08:21de savoir…
00:08:22– Né au Congo-Brazzaville, notre Didon.
00:08:24– Né au Congo-Brazzaville.
00:08:26– J'ai fait trois ans là-bas, trois ans au Congo-Brazzaville,
00:08:28donc il a toujours été touché par la terre.
00:08:30J'ai mis le maillot du Cameroun,
00:08:30parce que je sais qu'il avait un amour particulier pour le Cameroun,
00:08:33à Roger Milla notamment, et il avait fait des reportages là-bas.
00:08:36Et c'est vrai que c'est surtout ça qui m'a marqué chez lui,
00:08:39bon déjà, j'étais hyper fier la première fois
00:08:41que j'ai fait une émission avec Didier Rousteing,
00:08:42parce que moi, je suis de la génération, je l'ai découvert à la télé,
00:08:47je suis un peu plus jeune que lui, mais pas beaucoup plus jeune non plus,
00:08:49donc ça veut dire que moi, j'ai découvert le football,
00:08:52le football de haut niveau dans le journalisme,
00:08:55grâce à Didier Rousteing, les reportages qu'on voyait à la télé,
00:08:58et la première fois que vous vous retrouvez avec Didier Rousteing,
00:09:00ça vous fait...
00:09:01Ah ben oui, moi je suis très respectueux des anciens,
00:09:03de toute façon, de manière générale,
00:09:04et lui, c'était Didier Rousteing, c'était une image pour nous incroyable.
00:09:07Peut-être qu'Olivier a un autre regard,
00:09:08parce que voilà, mais je voulais juste surfer sur ce que nous disait Hervé,
00:09:12vous, la première que vous faites avec Didier,
00:09:14vous dites, putain, c'est le gars de téléfoot,
00:09:16c'est un peu mon enfance, ma banane de pro.
00:09:17J'avais les pétoches, j'avais les pétoches.
00:09:20C'est le mec avec qui j'ai grandi à la télévision,
00:09:23donc quand j'ai commencé à m'intéresser à ça,
00:09:26et à regarder les images de foot, téléfoot,
00:09:29c'était lui, l'Euro 84, j'ai suivi,
00:09:31c'était lui, on vient de le voir avec Michel Denisot,
00:09:33il a commenté la demi-finale et tous les matchs des Bleus.
00:09:36Il avait un truc vache sacré, un truc côté total.
00:09:39Ce qu'il y a de bien, c'est que lui, il te met tout de suite à l'aise.
00:09:41Il aurait pu avoir un peu de surplomb, un peu de condescendance,
00:09:44il a ce qu'on appelle une carrière,
00:09:45je pense que c'est un mot qu'il n'aurait pas aimé,
00:09:47mais il a eu mille vies, il a fait pas mal de trucs à l'Alplus, TF1,
00:09:51il était depuis 25 ans à l'équipe, dans le groupe,
00:09:53mais il a eu mille vies et ça ne se sentait pas
00:09:58qu'il était une bible, qu'il avait une connaissance hors du commun,
00:10:01qu'il connaît mieux le football sud-américain
00:10:03que n'importe qui en France.
00:10:04Il t'accueillait comme si t'étais ton copain.
00:10:07Sur le football sud-américain, il vous faisait sentir qu'il était aussi.
00:10:10Moi, non.
00:10:12Régis, même chose, même track,
00:10:13ou vous aviez une autre approche de la mettre ?
00:10:16J'ai eu la chance de le connaître il y a très longtemps,
00:10:18au début des années 90, en jouant au foot avec lui.
00:10:21Oh ! Les Globetrotters !
00:10:24Exactement. Tu sais tout, mémé.
00:10:25On jouait dans une équipe de foot dont le président était Pierre Cantigioni,
00:10:29qui était donc le mentor de Didier.
00:10:32Et dans cette équipe de foot, il y avait des artistes,
00:10:34il y avait Herbert Léonard, Louis Bertignac, des gens comme ça,
00:10:37il y avait des anciens joueurs comme Jean-Luc Haribard
00:10:39et pas mal de journalistes.
00:10:41Et je ne sais plus pourquoi j'étais rentré dans cette équipe.
00:10:43Je me demande si ce n'était pas Didier que j'avais connu
00:10:45sur un reportage à MUT.
00:10:46Et j'ai passé à peu près deux ans à jouer au foot avec Didier.
00:10:50Il jouait... Alors, je peux vous parler du joueur.
00:10:53Non, mais ma question, c'est, alors, est-ce qu'il était si bon qu'il disait ?
00:10:56Quand Etienne dit qu'il l'a gardé un peu sur le plateau,
00:11:00il l'a gardé aussi pas mal sur le terrain.
00:11:02Non, mais c'était un beau joueur de foot.
00:11:05Franchement, il jouait dans l'axe, il jouait dix,
00:11:07il avait joué à Cannes quand il était jeune.
00:11:09Il n'était pas libéraux.
00:11:10Oui, il avait commencé libéraux.
00:11:11Au début, il était formé libéraux.
00:11:13Il jouait numéro dix. Il jouait dans l'axe.
00:11:15Il jouait avec les chaussettes baissées un peu,
00:11:17sans protège-t-il-bien, un peu à la Mario Kempès d'Argentine 78.
00:11:22Assez élégant, chaloupé, belle conduite de balle,
00:11:25belle qualité de pied et tout.
00:11:26Nerveux ou pas sur un terrain ?
00:11:28Non, hyper cool.
00:11:29Hyper cool. Il ne se prenait jamais la tête avec personne.
00:11:32Mais, en fait, il n'y avait pas de dichotomie
00:11:36entre ce qu'il était sur le terrain
00:11:38et ce qu'il disait sur le plateau, sur son romantisme,
00:11:40sur son idéal de jeu, tu vois.
00:11:41Il était en rapport avec...
00:11:43Il aimait les beaux joueurs, il aimait Cruyff, tout ça.
00:11:45Et quand tu le voyais jouer au foot,
00:11:47quand tu jouais à côté de lui,
00:11:48tu sentais qu'il aimait être ce genre de joueur-là.
00:11:51Mais c'était un beau joueur de foot.
00:11:53Pas un grand joueur, mais c'était un beau joueur.
00:11:54Olivier, vous, vous n'étiez pas surpris quand vous l'avez vu ?
00:11:56Parce que, vous, ça vous rappelle votre...
00:11:58Ah, moi, tu vois la photo que tu...
00:12:00Oui, la photo avec Michel.
00:12:02Avec Michel. Et moi, la première fois où j'ai vu Didier,
00:12:04il commentait.
00:12:05Donc, si tu veux, j'ai même une image qui est quand même assez dingue.
00:12:08C'était au Parc des Princes et il était assis par terre.
00:12:11Nous, on rentre pour aller s'échauffer.
00:12:13Puis, tout d'un coup, on voit quelqu'un qui est assis,
00:12:15un jeune mec, parce qu'il avait 24 ans.
00:12:18Oui.
00:12:19Oui, tout jeune, même pas.
00:12:21Et il était là, il était assis,
00:12:23il était en train de préparer sa fiche et il était là, assis et tout.
00:12:25Et on l'a vu.
00:12:27Bon, c'est tout, après, nous, on est partis faire le match, etc.
00:12:30Mais le premier rapport que vous avez eu,
00:12:31ça, c'est la première vision de Didier,
00:12:33mais sinon, le premier interview...
00:12:34Non, non, mais...
00:12:37Ce côté humaniste, ce côté calme,
00:12:41il n'y a pas de souci, il y a...
00:12:42Non, ça, c'est...
00:12:44Nous, il était très abordable pour nous.
00:12:46Tu vois, par rapport à ce qu'il peut se passer maintenant,
00:12:49ça n'a strictement rien à voir.
00:12:50C'était super cool, c'était super bien.
00:12:52Et puis, comme c'est quelqu'un qui est...
00:12:55Il faut quand même se remettre aussi à l'époque.
00:12:57Oui, c'est dans le contexte, c'est sympa.
00:12:58Tu ne passais pas souvent à la télé, donc tu rencontrais ces mecs.
00:13:01Donc, automatiquement, le contact, il était parfait.
00:13:04Tu ne refusais rien.
00:13:06Et eux, les journalistes, à l'époque, ils ne refusaient rien non plus.
00:13:09Donc, c'était super cool.
00:13:10Tu sais, moi, quand je l'ai retrouvé ici,
00:13:12il n'y avait aucun problème.
00:13:13Et...
00:13:14Didier, il a réussi à faire des trucs à des joueurs absolument incroyables
00:13:17dans les reportages.
00:13:18Maintenant, tu ne peux même pas tenter de faire un millième de ça.
00:13:21Et c'est incroyable, le rapport de confiance qu'il réussissait.
00:13:24Même si l'époque était différente,
00:13:25il fallait quand même avoir une force de caractère,
00:13:27une force de conviction pour convaincre des grands joueurs
00:13:30de se déguiser, de faire faire des trucs à peler,
00:13:33de faire prendre une panthère,
00:13:35des trucs absolument incroyables.
00:13:37Louise Fernandez, c'était toujours à la limite du ridicule
00:13:40parce que maintenant, quand on revoit ça,
00:13:41c'était des choses absolument formidables.
00:13:43Il avait une capacité à convaincre les gens de quelque chose
00:13:46qui était folle.
00:13:47Virginie ?
00:13:49Il le faisait bien.
00:13:50Excuse-moi.
00:13:51Mais je veux dire, il y avait tellement de gentillesse.
00:13:53Et...
00:13:55Je ne sais pas comment...
00:13:56Oui, voilà, c'était de la gentillesse.
00:13:58Tu ne pouvais pas refuser.
00:14:00On ne peut pas dire non.
00:14:02Non.
00:14:03C'était tellement bien amené, tellement cool.
00:14:05Et puis, en même temps, tu lui faisais plaisir.
00:14:08Parce qu'il avait 50 idées à la seconde.
00:14:10Oui, une petite bande-annonce par rapport à ce que vous venez de dire.
00:14:13Parce que Roland-Courbouy, c'est un souvenir d'un reportage.
00:14:16C'est ses années Canal+, Mad Max,
00:14:18avec des reportages, on va dire, extraordinaires.
00:14:20On s'est procuré juste un petit extrait.
00:14:24C'est le moment où...
00:14:25C'est vrai, vous faisiez quand même pas mal de choses.
00:14:27Didier a fait rentrer un loup.
00:14:29Un vrai loup.
00:14:30Dans les vestiaires de l'Olympique de Marseille.
00:14:32Mais pas le vestiaire rempli avec tous les joueurs.
00:14:35J'en perds pas par tout ça.
00:14:36Il a mordu quelqu'un.
00:14:37Non, mais imaginez aujourd'hui...
00:14:40Je sais pas.
00:14:41Je pense que Dominique peut essayer de le faire
00:14:43dans le vestiaire du PSG.
00:14:44On part à ça, parce que c'est un souvenir prégnant
00:14:47de Roland-Courbouy.
00:14:48Virginie, vous avez la une de l'équipe.
00:14:50On dit tout de suite de la passer, parce que la une de l'équipe,
00:14:52c'est notre Didoun qui est en une.
00:14:54Il nous a tellement marqués, il nous a tellement apportés
00:14:57qu'on était obligés de faire une une spéciale pour lui.
00:15:00C'est notre président à vie, Didier Rousteing.
00:15:02C'est notre président éternel.
00:15:03Voilà, président éternel. Elle est belle, la photo.
00:15:05Elle est magnifique.
00:15:07Il n'était pas présent sur le plateau parce qu'il est rentré à Bordeaux
00:15:10à son domicile. C'est Johan Mikou.
00:15:11Quand on parle de Didier et Johan,
00:15:14il y a quelque chose...
00:15:17Moi, souvent, on me dit,
00:15:19Didier, c'est ton chouchou, c'est ton chroniqueur préféré.
00:15:22Je dis non, non, pas du tout.
00:15:24Bon, si vous êtes dans les parages, je dis que c'est Johan.
00:15:27Johan, votre lien avec Didier,
00:15:31ça a été tout de suite un coup de foudre.
00:15:33Expliquez-nous, mon cher Johan, bonsoir.
00:15:37Bonsoir.
00:15:40Oui, tout d'abord, j'aurais aimé être avec vous en plateau,
00:15:42mais c'est vrai que j'ai dû partir sur Bordeaux.
00:15:44Ça me fait plaisir de participer à cette émission
00:15:47parce que vous savez très bien que c'est quelqu'un
00:15:49qui a énormément compté pour moi, Didier.
00:15:53Le coup de foudre, non, moi, ça fait...
00:15:55Moi, je l'ai connu déjà quand j'étais gamin, à 15-16 ans.
00:15:58J'ai entendu sur le plateau, on parlait de ses reportages à l'époque.
00:16:01Et moi, ça m'a toujours marqué parce que les reportages...
00:16:05Je ne vais pas attaquer les journalistes, loin de là.
00:16:07Rassurez-vous tous sur le plateau.
00:16:09Mais il y avait des reportages classiques, quoi.
00:16:12Et il y avait un reportage qui m'avait marqué,
00:16:15c'était le reportage qu'il avait fait avec Cantona en Angleterre,
00:16:18qui était dans un taxi, quelque chose d'improbable, en fait.
00:16:22Et la première image que j'ai de Didier, c'est celle-là.
00:16:25C'est-à-dire que je vois un journaliste interviewer
00:16:28un énorme joueur comme Cantona
00:16:30dans des positions qui me paraissaient improbables, quoi.
00:16:33Et je me suis dit, mais qui est ce mec, en fait ?
00:16:36Et là, je te parle de ça, je devais être...
00:16:38Je ne sais même pas si j'étais majeur.
00:16:40Et je me suis dit, mais c'est génial d'avoir ça à la télé,
00:16:43quelqu'un qui arrive à faire ce genre de trucs
00:16:45avec des joueurs aussi importants
00:16:48et les amener dans ce qu'il voulait, dans son délire,
00:16:51dans cette poésie, ce romantisme qui le caractérise,
00:16:55et d'essayer d'amener ces joueurs
00:16:57et de les convaincre à faire ce genre de reportages.
00:17:01Donc, moi, mon premier coup de foot, ça a été celui-là.
00:17:03Et après, j'ai eu la chance de naître à Cannes,
00:17:08comme lui a pu vivre à Cannes.
00:17:10Moi, j'ai eu la chance ensuite de pouvoir être professionnel.
00:17:13Et le lien, il date de...
00:17:15Je devais avoir une vingtaine d'années quand j'ai commencé à côtoyer,
00:17:19à connaître un petit peu Didier.
00:17:21Donc, ça fait énormément de temps que je peux le connaître.
00:17:25Et c'est déjà une chance énorme d'avoir pu rencontrer cette personne-là.
00:17:29Et c'est même grâce à lui, si j'ai une anecdote,
00:17:33c'est grâce à lui que je suis aujourd'hui avec vous, à l'équipe,
00:17:36parce que c'est lui qui m'a fait rencontrer le responsable à l'époque
00:17:40et qui m'a amené vers l'équipe.
00:17:43Donc, voilà, tout ça, c'est à la fois magnifique.
00:17:47Et ce matin, quand j'ai appris ça, c'était terrible.
00:17:51Vous vous êtes déguisé en Didier, là. Vous avez fait un bel hommage, là.
00:17:54J'ai l'impression que ce cuir est un cuir roustania,
00:17:59mon cher Johan.
00:18:02Eh bien, oui, je me suis habillé à la Didier, quoi.
00:18:05Ce soir, j'espère que je lui rends hommage
00:18:07et que Willem, il peut me voir et que ça lui fait plaisir.
00:18:10Mais j'ai essayé de tout mettre, ce qui ne pouvait pas aller ensemble, en fait.
00:18:15Donc, c'est bien ? Ça va ?
00:18:19Ça vous plaît ou pas ?
00:18:20C'est le dress code, c'est ça aussi.
00:18:23Oui, vous l'y abondez, là ?
00:18:25Oui, mais c'est normal, je pense, qu'ils se soient trouvés tous les deux
00:18:28parce qu'il y a une filiation dans l'amour du foot.
00:18:31Je pense qu'ils ont la même... Ils partagent une vision, pour moi,
00:18:35romantique et presque utopique du foot.
00:18:37Alors, utopique, faites gaffe, parce qu'il va vous sauter dessus.
00:18:40Oui, mais pour moi, c'est un compliment.
00:18:43Didier, pour moi, il a essayé de ramener le foot vers l'utopie,
00:18:45ce qu'il n'aurait jamais dû lâcher.
00:18:47L'utopie, le rêve.
00:18:48Aujourd'hui, le foot est aux mains des financiers.
00:18:50J'aurais voulu qu'il nous parle de l'élection de Vincent Labrune.
00:18:52Didier, je pense qu'on serait pissé dessus.
00:18:54Et je pense qu'il défendait...
00:18:57Contrairement à ce qu'on dit, il était nostalgique.
00:18:59Non, il aimait le foot d'aujourd'hui.
00:19:01Il décortiquait Guardiola,
00:19:03il regardait toutes les nouveautés tactiques de tout le monde.
00:19:05Mais il a toujours été amoureux d'un foot
00:19:08qui ne veut pas laisser aux mains des financiers,
00:19:10aux mains du business.
00:19:13Et je pense que Johan, il retrouve chez Didier ça, quoi.
00:19:16Parce que Johan, je pense qu'il ne le fait plus chier
00:19:19que le foot qui est devenu une espèce de machine ultralibérale
00:19:24et qui ne parle plus de jeu, de foot, d'offensive,
00:19:28de slasher, de rêve, d'émotion.
00:19:30Jo, l'affiliation, vous la validez ?
00:19:35Oui, je ne suis pas souvent d'accord avec Dominique, mais là, je le suis.
00:19:38Peut-être qu'il ira jusqu'à la 900e,
00:19:39comme je l'ai dit la dernière fois qu'il n'irait pas,
00:19:41mais bon, il va peut-être faire 900 émissions avec lui.
00:19:44Mais non, mais il a raison, Didier, c'était ça, quoi.
00:19:48Moi, j'ai aimé aussi le foot par rapport à des gens comme Didier
00:19:52parce que c'était quelqu'un qui allait dans des combats
00:19:55qui étaient peut-être perdus d'avance,
00:19:56mais il y croyait tellement
00:19:58qu'il emmenait énormément de gens avec lui.
00:20:00Il a essayé de monter un syndicat des joueurs avec des grands noms
00:20:05comme Cantona, Maradona, etc.
00:20:07T'imagines, il est allé voir ces mecs-là et il leur a parlé
00:20:09et les mecs l'ont suivi, quoi.
00:20:11Donc, c'est qu'il avait une capacité de persuasion
00:20:14pour amener les gens vers quelque chose de juste
00:20:17et malheureusement, ça n'a pas pu aller au bout
00:20:19parce qu'on sait très bien qu'il y a des pouvoirs
00:20:22qui sont peut-être trop puissants,
00:20:23mais il a essayé, il a fait Foot Citoyen aussi
00:20:28pour essayer d'aider les mecs qui étaient au plus bas.
00:20:31Donc, c'était quelqu'un qui, par sa passion,
00:20:34son amour du foot, du jeu, comme l'a dit Dominique tout à l'heure,
00:20:37ce côté romantique où on se dit, on va garder ce football-là,
00:20:43il faut le garder à tout prix.
00:20:45C'est quelqu'un qui s'est battu toutes ces années-là pour ça.
00:20:48Donc, voilà, j'espère qu'on va continuer cet état d'esprit-là.
00:20:54Et tout à l'heure, je suis tombé sur l'intervention de Bertrand Latour
00:21:02dans l'équipe de Greg qui m'a fait pleurer, quoi,
00:21:04parce que je trouve qu'en fait,
00:21:06j'espère que la jeune génération pourra s'inspirer de ce qu'a fait Didier
00:21:12et essayer de garder ça quand on est gamin de 30 ans,
00:21:15parler comme il a pu le faire tout à l'heure.
00:21:18Je me dis qu'il a quand même mis une empreinte dans ça.
00:21:21Donc, j'espère qu'on va continuer ce combat-là
00:21:25en espérant se battre pour que le football reste ce qu'il est,
00:21:30c'est-à-dire la base.
00:21:31C'est pour ça que nous tous, on en parle
00:21:33et que nous tous, on est autour de ce plateau-là.
00:21:35C'est parce que ça nous amène des émotions,
00:21:37quelque chose qui nous fait vibrer, quoi.
00:21:39Et on a plutôt tendance à l'oublier aujourd'hui.
00:21:42Et Didier a essayé de le rappeler régulièrement.
00:21:44Moi, j'ai été son adjudant à côté en essayant d'aller dans cette voie-là.
00:21:50Et je pense que ce qui me fait plaisir,
00:21:54c'est que même dans les jeunes générations,
00:21:56il les aura marquées en espérant qu'on continue ce combat-là
00:22:00et que ce football-là, on retrouvera ces émotions-là.
00:22:04On voit que Jo, c'est vraiment l'héritier de Didier
00:22:07parce qu'il peut même être un petit peu long.
00:22:09Et moi, moi, Etienne Roatty, en général, tu fais assez court.
00:22:14C'est vrai.
00:22:15Virginie, on a Jo, on a Olivier, qu'on a écouté,
00:22:19mais il y a eu beaucoup, beaucoup de joueurs de légende
00:22:22qui ont agi à la disparition de Didier.
00:22:25Vous pouvez nous faire une petite compilation, Virginie ?
00:22:27Il y a eu Michel Platini au journal L'Équipe.
00:22:30J'aimais beaucoup Didier.
00:22:31C'était un amoureux du football et un révolutionnaire du journalisme.
00:22:35Il a commencé sa carrière à l'école de l'école de l'école de l'école,
00:22:38il a commencé sa carrière avec notre génération à téléfoot
00:22:40et en commentant les matchs de l'Euro 84.
00:22:43On était copains, mais pas amis.
00:22:45J'étais sûrement un peu trop normale pour lui.
00:22:48Louise Fernandez s'est exprimée aussi.
00:22:50Quelle tristesse, quelle peine, mon ami, depuis 40 ans.
00:22:53Didier Roustan est parti cette nuit.
00:22:55Un vrai personnage, un passionné de football, un homme vrai.
00:22:58Je t'ai toujours aimé, mon Didier, tu vas terriblement me manquer.
00:23:02Toutes mes pensées à sa famille.
00:23:03On a un mot du sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps.
00:23:07Didier aimait le jeu et les joueurs, les stades et leurs ambiances.
00:23:11Je me souviens de nos discussions quand il travaillait
00:23:13pour la chaîne de l'Olympique de Marseille, dont j'étais alors l'entraîneur.
00:23:16Sa passion pour le football nous manquera.
00:23:18Michel Denisot, avec qui Didier a longtemps commenté.
00:23:22Il avait une forme de passion totale.
00:23:24Je ne dirais pas naïve, mais toujours avec les yeux de l'amour
00:23:27pour ces joueurs-là.
00:23:28Il ne s'est jamais compromis.
00:23:30Il avait une sorte de vision pure du football
00:23:32et il est toujours resté très indépendant.
00:23:34C'était un oiseau sur la branche, mais un très bel oiseau.
00:23:38Il n'a jamais eu la moindre erreur.
00:23:39Juste une vision précise de la vie, de sa vie.
00:23:42On revient sur ce dernier commentaire de Michel Denisot.
00:23:46Finalement, presque la boucle est bouclée
00:23:48par rapport à l'intervention de Johan.
00:23:50Par rapport à la petite graine sur le jeu, sur l'émotion,
00:23:54sur même la qualité du bien jouer, du bien jouer au football,
00:23:57du jouer collectif, qui nous procure des émotions.
00:23:59Vous voulez intervenir ?
00:24:01Je voulais même m'intervenir.
00:24:02Finalement, c'est un peu sur les réactions des uns et des autres.
00:24:04Aujourd'hui, j'ai reçu beaucoup de messages d'Afrique.
00:24:06J'étais impressionné.
00:24:09Même de dirigeants,
00:24:11comme le président de l'Aizvita Club, un club de RDC.
00:24:18Le problème n'est qu'à rien.
00:24:20On vous laisse un peu tranquille.
00:24:23Vous allez revenir.
00:24:24Il y a une autre réaction.
00:24:25Quand on parle de Didier, quand on l'associe au champion,
00:24:29il y a Eric Cantona.
00:24:30Il y a Eric Cantona.
00:24:32d'apprendre la mort de Didier Rousteing.
00:24:34C'était pour moi le plus grand journaliste sportif,
00:24:37intelligent, vif, avec un grand sens de l'image.
00:24:40Nous avons fait tant de choses ensemble,
00:24:42dont la création du 1er syndicat de joueurs avec Maradona.
00:24:45Il va me manquer.
00:24:46Repose en paix, mon ami.
00:24:48Merci beaucoup.
00:24:49Il faut que la jeune génération dont parlait Johan
00:24:52aille voir ce que Didier faisait avant l'équipe du soir.
00:24:55Parce que l'écriture, vous avez parlé de Magmax,
00:24:59je pense qu'il a inventé un ton en télé,
00:25:03une écriture différente par rapport au journalisme d'eau sport.
00:25:06Je pense que ces jeunes, avec les accès sur Youtube,
00:25:09il faut qu'ils aillent voir les trucs des années 90 de Didier,
00:25:12notamment à Canal, parce que j'ai grandi avec ça.
00:25:15Je pense que c'est très différent.
00:25:17C'est anti-formaté.
00:25:19Le mot de Didier, il n'aimait pas ce qui était formaté.
00:25:22Pas le foot formaté, le foot préconçu,
00:25:24prêt à réchauffer, micro-ondes.
00:25:26Il aimait tout ce qui était libre.
00:25:28Lui était libre, un peu anarcho, anarchiste, un peu rêveur.
00:25:32Comme il s'habillait, parce qu'on rigole de ses tenues.
00:25:35Il arrivait parfois en claquette à l'émission.
00:25:37Mais il était vraiment comme ça.
00:25:39Il rigolait pas.
00:25:40Lui, ses chemises, il les adorait.
00:25:42J'allais vous coincer, Dominique,
00:25:44parce qu'en disant qu'il a ouvert une voie au reportage sportif,
00:25:47moi, je trouve qu'il est inimitable.
00:25:49Parce que c'était lui-même...
00:25:51Je me souviens d'un reportage qu'il avait fait.
00:25:54Il avait de la chance.
00:25:55Parce que juste avant la saison 2011-2012,
00:25:582011-2012,
00:26:00il m'a dit, tiens, je vais suivre Montpellier.
00:26:032011-2012, c'est l'année du titre.
00:26:06Et donc, il fait ce reportage.
00:26:09J'ai une culture du reportage,
00:26:11quelque chose d'extrêmement formaté.
00:26:13Le reportage arrive, le documentaire,
00:26:15avec une sorte de mini-clip, une mini-bande-annonce.
00:26:18C'est comme ça, ça se fait, c'est plutôt bien.
00:26:21Lui, c'est pas du tout...
00:26:22Il y avait des...
00:26:23Non, non, mais il y avait des temps, il y avait des grands...
00:26:27Je me souviens d'une séquence où il filme Younes Belanda,
00:26:30joueur de Montpellier,
00:26:31il est dans le tunnel à l'Escure à Bordeaux,
00:26:34il a un ballon, il jongle, c'est tout,
00:26:37mais la position de la caméra, voilà.
00:26:40On voit donc juste Belanda, un ballon,
00:26:43l'art, juste l'amour du ballon,
00:26:46et tout est dit.
00:26:47Il y a, je crois, très peu de musique, très peu d'effets,
00:26:50très peu de choses,
00:26:51c'est quelque chose d'assez brut, assez saisissant.
00:26:54Après, il y avait toujours les animaux.
00:26:56Là, on était dans la Camargue, c'est le taureau camargué,
00:26:59il y avait Louis-Nicolas, mais dans cette narration,
00:27:02comme parfois, quand il prenait la parole avec ses parenthèses,
00:27:05il avait quelque chose de pas formaté, vous avez raison,
00:27:08mais est-ce que c'est une direction pour la jeune génération ?
00:27:11Stop au format.
00:27:13Je pense qu'on est dans un monde de chaînes d'infos
00:27:15où tout est un peu similaire, répété,
00:27:17tout le monde se copie, et que lui était pas là-dedans.
00:27:21C'est qu'il dézoommait pour montrer autre chose.
00:27:24Je pense qu'il a élargi la focale
00:27:25de pas mal de gens du public ou de journalistes de sport
00:27:28qui se sont dit, tiens, on peut raconter le sport autrement.
00:27:32Et la musique, parce que c'était un journaliste
00:27:34qui était fan de musique, de rock.
00:27:36On a mis ses meilleurs tubes lorsqu'il commençait à chanter.
00:27:39J'espère qu'il y a du Daniel Guichard.
00:27:42De rock et de Daniel Guichard, quand même.
00:27:44Daniel Guichard, on en parlera plus tard.
00:27:46C'est un chanteur, imitateur, enfin, c'est un peu comme ça.
00:27:50Hervé, est-ce qu'on est remis ?
00:27:51Je disais que ce qui m'a impressionné,
00:27:54c'est le nombre de messages que j'ai reçus d'Afrique,
00:27:56de journalistes africains qui m'ont envoyé,
00:27:59comme pour vous, qu'on est en...
00:28:01On a l'impression qu'on est dans une famille.
00:28:03On est la famille.
00:28:05Et j'étais vraiment touché.
00:28:07Il y a même des dirigeants, des dirigeants africains,
00:28:10qui m'ont appelé, qui m'ont dit Hervé, etc.
00:28:12Et là, je me suis dit, l'impact qu'il a pu avoir ailleurs,
00:28:15parce que je ne parle pas de gens d'origine africaine
00:28:18mais des journalistes en Afrique.
00:28:20Je pense qu'au Cameroun, par exemple,
00:28:22son décès a dû faire beaucoup de mal à beaucoup de journalistes.
00:28:26Un de mes amis m'a envoyé un long post qu'il a fait sur Facebook,
00:28:29un grand journaliste camerounais,
00:28:31parce que Didier Rousteing, c'était une image
00:28:33qui avait dépassé le cadre...
00:28:35On est dans le football citoyen, c'est un peu mondial,
00:28:38dans les pays francophones.
00:28:40Et ça, je ne m'attendais pas à avoir autant de réactions
00:28:43de la part de gens qui me semblaient être éloignés...
00:28:46Il était sur TV5, en plus.
00:28:47Et moi, la Cannes, par exemple, je lui disais,
00:28:50je t'ai entendu, parce qu'il commentait les matchs,
00:28:52et quand j'étais à la Cannes...
00:28:54Quand j'étais à la Cannes, son premier truc,
00:28:57parce qu'on parle de Cannes, tout à l'heure,
00:28:59la ville, la Cannes,
00:29:00il me disait toujours, bon, tu dis bonjour à Bécanoa.
00:29:03Michel Dessuyer, ne jamais oublier de dire bonjour à lui,
00:29:06Hervé Renard, évidemment, et dire la Cannes Connection.
00:29:09Bon, on va finir par cette anecdote-là.
00:29:12Quand Didier Rousteing a un art consommé
00:29:14pour faire dérailler les émissions.
00:29:17Vous ne tombez pas de votre chaise.
00:29:18Quelques morceaux choisis, puis...
00:29:20Le casting va tourner.
00:29:22Voilà, allez, à tout de suite.
00:29:25C'est incroyable.
00:29:26On dirait Bernard et Didier qui font une partie le week-end.
00:29:29Mais c'est Bernard qui est tombé.
00:29:31Rires
00:29:32Avec son gros cul.
00:29:33Oh, non !
00:29:35Non !
00:29:36Bien sûr que non.
00:29:37Evidemment que non.
00:29:38On ne peut pas dire ça. Bernard, une réponse ?
00:29:41Non, parce que je ne l'ai pas très bien placé.
00:29:43C'est signé.
00:29:44Pour certains joueurs, on va détendre un peu l'atmosphère.
00:29:48Non, mais où tu...
00:29:49Valentin Esseric a trouvé un nouveau club, Didier Rousteing.
00:29:52C'est tout de suite qu'on le s'est signé.
00:29:54Mais ça, on s'en fout.
00:29:56Je vous ai dit bonsoir.
00:29:57Je vous ai dit, c'est bien.
00:29:58On lui donne des consignes.
00:30:00Mais quel acteur !
00:30:01Le fait d'avoir perdu contre Adèle Lévy.
00:30:03Dommage, on rentre en Angleterre.
00:30:05Mais t'es qui, toi ?
00:30:07Ça vaut le coup d'en reparler dans la deuxième partie ?
00:30:10Pas pour moi. J'ai dit ce que j'avais à dire.
00:30:13Les brigades.
00:30:14Tu te fais couper.
00:30:15Je vous fais couper, mais parfois, c'est coupé.
00:30:19Le prochain qui me coupe, il va morfler.
00:30:21Moi, déjà, je joue à droite.
00:30:23Je vais dire, toi, tu ne vas pas me casser les couilles.
00:30:26Je sors par notre main innocente.
00:30:29Mappé.
00:30:31Premier but.
00:30:32Deuxième but.
00:30:33Troisième but.
00:30:34Rayé, c'était spécial.
00:30:35Il avait un jeu particulier.
00:30:37Rayé ?
00:30:38Je dis Rayé.
00:30:39Il est champion du Brésil en 1984.
00:30:41Rayé, c'est un très beau copain.
00:30:43Chaque fois que je l'embrasse, je dis, ça va ?
00:30:46Rayé, il m'a jamais dit.
00:30:47On dit Rayé.
00:30:48Il m'appelle Rayé.
00:30:49Le président, c'est toujours Didier Rousteing.
00:30:52Comment ça va ?
00:30:53Le président, c'est Laurent Blanc.
00:30:55La céleste.
00:30:56Imaginez, un jour, si on arrive Laurent Blanc.
00:30:59Si vous êtes conviés à nos discussions,
00:31:01qui est président ?
00:31:03Le président Blanc ou le président Rousteing ?
00:31:05Laurent Blanc, pendant la place de Manuche.
00:31:08Je préfère conclure tout de suite cette émission.
00:31:11Il rit.
00:31:12Non !
00:31:13Il rit.
00:31:14Kylian...
00:31:16Il rit.
00:31:17C'est le ballon.
00:31:18Je fais ce que je veux.
00:31:20Il rit.
00:31:21Un avocat débarque sur le plateau.
00:31:23Non, il n'y a pas de procès.
00:31:25Sur la chaise, à côté d'Hugo Guillemet,
00:31:27notre père fondateur, maître Bretagne, Thierry Bretagne.
00:31:30Thierry, installez-vous avec Bernard, Lyon.
00:31:34J'espère que tu vois ça de là-haut.
00:31:37Tu ne dois pas être fier de nous.
00:31:39Bernard...
00:31:40Benjamin Kourez, Daïva Padou et Mélisande Gomez.
00:31:43Est-ce que vous êtes installés, mon cher Thierry ?
00:31:46Attends, mon gros.
00:31:47Voilà.
00:31:48Voilà.
00:31:49On va juste faire un gros bisou à Johan Mikou
00:31:52parce qu'on l'a fait parler et je ne lui ai pas dit au revoir.
00:31:55Il y a eu un petit message,
00:31:57encore un petit truc à nous dire sur Didier ?
00:32:02En fait, moi, je suis particulièrement triste, ému
00:32:07et même tellement un peu ravagé par rapport à l'émotion.
00:32:13Mais en tout cas, ce que je vois,
00:32:16ça ressemble à ce que...
00:32:17Vous êtes encore au top,
00:32:18parce que ça ressemble à ce que Didier voudrait.
00:32:21En fait, on est à la fois triste,
00:32:22mais à la fois, on a envie de rire avec lui
00:32:28par rapport à toutes les conneries qu'il a pu faire sur le plateau.
00:32:31Et bravo à vous de montrer ça
00:32:33parce que c'est vraiment Didier qu'on voit là.
00:32:35Je vous embrasse tout.
00:32:36On vous embrasse.
00:32:37Et...
00:32:39On vous aime.
00:32:40Votre vie ressort.
00:32:41Oui, mais...
00:32:42Allez.
00:32:43On vous embrasse.
00:32:44Je me retourne vers...
00:32:45Je vais vous appeler les pères fondateurs.
00:32:47Vous avez la pression.
00:32:48C'est Bernard et Thierry.
00:32:51Vous étiez la première, l'équipe du soir,
00:32:53surtout vous, Thierry.
00:32:54Première saison également, Bernard.
00:32:56Oui.
00:32:57Vous, c'est la première fois que vous croisiez la route.
00:33:00C'est la même question, Thierry, je ne sais pas.
00:33:04L'équipe du soir.
00:33:05C'est la fin pour moi.
00:33:06Moi, je rencontre Didier pour la première fois
00:33:09dans les années 80.
00:33:10Il est dans un service des sports
00:33:13déprimé.
00:33:14TF1.
00:33:16TF1.
00:33:17Avec M. Denisot, qui est rédacteur en chef adjoint à l'époque,
00:33:20M. Leliot, qui est rédacteur en chef adjoint,
00:33:22et un mec qui déteste Didier,
00:33:24qui déteste l'originalité de Didier,
00:33:27sa personnalité, son écriture,
00:33:29parce que Didier a une écriture, déjà,
00:33:32et qui s'appelle François Jeannin, P. A. C. Sandre.
00:33:35Eh bien, Didier commence...
00:33:38Moi, j'ai envie de l'appeler...
00:33:42DJ Roustan.
00:33:45Pourquoi ?
00:33:46Parce qu'il met de la musique
00:33:49à l'intérieur du football.
00:33:51Il filme le football comme jamais il n'a été filmé.
00:33:54Et il est un personnage principal en une minute trente,
00:33:57parce qu'il fait des jingles au début,
00:34:00des petites virgules extraordinaires.
00:34:02Et je me dis, ce mec, il ne tiendra jamais la distance.
00:34:05À Magmax, en 1990,
00:34:07il fait 43 minutes sur K. M. Abdoul-Jabbar.
00:34:10Il rentre, on en parle ensemble, évidemment,
00:34:12et il me dit, j'ai trois heures de bande avec Jabbar,
00:34:15qui ne dit pas un mot, qui est un autiste.
00:34:18C'est extraordinaire. Il a fait de l'infiniment petit
00:34:21et du démesurément...
00:34:24J'y arriverai. Didier, tu me pardonnes ?
00:34:27Grand.
00:34:29Bernard, vous, en 1980, comme on a le même âge,
00:34:32vous ne pouvez pas rencontrer Didier Roustan,
00:34:34vous le rencontrez à travers le poste.
00:34:36La première fois, c'était à l'occasion de l'équipe du soir ?
00:34:40Non, c'est la première fois que je l'ai croisé.
00:34:42C'était dans un ancien CH de l'équipe,
00:34:44à l'autre côté de la Seine, à Issy-les-Mouineaux.
00:34:47Je voyais tous les matins un monsieur pas très bien fringué,
00:34:50en claquettes, pieds nus,
00:34:52il faisait froid, il était en T-shirt,
00:34:55il venait à la réception, il venait prendre l'équipe.
00:34:57J'étais toujours un peu intrigué par ce personnage.
00:35:00J'ai regardé et j'ai dit que c'était Didier Roustan.
00:35:03Et Didier Roustan, pour moi, c'était l'œil du tigre.
00:35:07C'est ce fameux reportage qu'il avait fait
00:35:10sous la bande de son de Rocky Balboa
00:35:12avec Louise Fernandez.
00:35:14C'était quelqu'un qui pouvait faire sortir les mécènes
00:35:17qui avaient perdu...
00:35:18C'était la finale, après la finale Metz-Sochaux,
00:35:21où ils sortent tous du Lido,
00:35:22il fait rouvrir le Parc des Princes,
00:35:24il fait retirer le pénalty...
00:35:26A Madard.
00:35:27Il avait raté.
00:35:28Il se pointe à 8h du matin à TF1,
00:35:30ils font le montage et ils le diffusent à téléfoot.
00:35:34Je me dis que c'est un extraterrestre.
00:35:36Pour moi, qui étais jeune journaliste
00:35:38et qui le voyais comme un monument,
00:35:40je me dis que c'est ça, Didier Roustan.
00:35:43Et après, j'ai appris à le connaître,
00:35:46même intimement, dans nos relations professionnelles,
00:35:49et je me suis rendu compte que c'était un homme
00:35:53très dilettante, un peu dandy,
00:35:55mais extrêmement structuré, réfléchi et intelligent.
00:35:59Je m'arrêterai là-dessus,
00:36:00sinon je fais du Roustan, je fais toutes les missions.
00:36:03C'était une gueule,
00:36:06c'était une voix, un ton libre, une conscience,
00:36:10et c'était un homme libre.
00:36:12Je ne veux pas la saliver au-dessus de toutes les valeurs.
00:36:15C'est un peu comme a dit Thierry Bretagne.
00:36:17Je vais juste corriger.
00:36:19C'est moi qui vous corrige.
00:36:20Faux dilettante.
00:36:21Mais dilettante structurée.
00:36:23Mais dilettante structurée.
00:36:25En 1999, quand il débarque et doit sortir les émissions,
00:36:29je peux vous le dire que Didier, avec le métoscope,
00:36:32toute la nuit, en train de structurer une image,
00:36:34je me souviens d'un jour, il avait l'air de regarder...
00:36:37C'est des images d'agence,
00:36:39c'est quelques courts extraits de match.
00:36:42Et un jour, il m'appelle.
00:36:43Il me dit, t'as vu le but, là ?
00:36:45Je vois le but, il y avait un but marqué par Romario.
00:36:48Il est bien ? Ouais, il est bien.
00:36:50J'avais rien vu.
00:36:51Il dit, non, non.
00:36:52Il est extraordinaire.
00:36:53Il regarde l'appui de Romario,
00:36:55t'as un ballon qui arrive, il est appui pied gauche,
00:36:58et il arrive à envoyer du pied droit, fouetter, comme ça.
00:37:02Donc la position, moi, j'avais rien vu, même, on peut le dire.
00:37:05Il dit, tu vois, ça, c'est Romario.
00:37:07Il dit, merci, Didier, je vais me coucher.
00:37:09Je vous raconterai l'anecdote.
00:37:11On a vu la photo de la rencontre qu'on avait organisée
00:37:14à l'équipe entre Dominique Rocheteau et Didier Rousteing.
00:37:17C'est cette photo qui résume tout.
00:37:19On revient, mais là, tout d'un coup,
00:37:21ce n'est pas les premiers témoignages.
00:37:24Didier, ce n'est pas l'éditorialiste,
00:37:26ce n'est pas l'historien, c'est le reporter.
00:37:28J'aimerais entendre Hugo, j'aimerais entendre Benjamin,
00:37:31j'aimerais entendre Dave et Mélisande sur les souvenirs.
00:37:34Vous, c'est ça ou c'est autre chose ? Mélisande.
00:37:37Moi, les souvenirs que j'ai de Didier,
00:37:40c'est Véronique Sanson, beaucoup,
00:37:42parce qu'il a beaucoup chanté Véronique Sanson
00:37:44et on s'est beaucoup échangé des paroles de Véronique Sanson.
00:37:48Bien sûr, parce qu'il a une énorme culture,
00:37:50au-delà du football, on parle beaucoup de foot,
00:37:53mais c'était quelqu'un d'extrêmement cultivé,
00:37:55et sur la musique, notamment, et y compris la chanson française,
00:37:59la bonne variété française, dont Véro, que nous appelions Véro.
00:38:02Il y avait, je trouve, chez lui...
00:38:06Il aurait pu être intimidant par rapport à nous.
00:38:09Quand je suis arrivée ici, je n'étais pas grand-chose
00:38:12dans le métier, et lui, il était Didier Rousteing.
00:38:15Mais c'était quelqu'un qui n'était pas du tout intimidant
00:38:18sur tout, à la fois ses collègues de travail,
00:38:21sur les joueurs de foot, sur le foot,
00:38:23sur toute la vie en général d'un vrai romantique
00:38:26et d'une grande bienveillance.
00:38:28J'ai toujours aimé sa manière d'analyser et de penser le foot,
00:38:31qui dépassait largement les analyses qu'on peut avoir
00:38:34de celui qui gagne à raison et de celui qui perd à tort.
00:38:37Parce que celui qui gagne, il arrivait quand même
00:38:40à trouver à redire, et inversement, dans la défaite,
00:38:43le perdant avait toujours quelque chose de magnifique avec lui.
00:38:46Je me souviendrai de sa bienveillance et de sa culture
00:38:49et de son énorme connaissance des paroles de Vérot
00:38:52jusqu'au bout. Je me souviens, la dernière fois,
00:38:54on avait eu un débat, et je trouve que ça le résume bien,
00:38:57sur Marquinhos. Tous les deux étaient un peu intrigués
00:39:00par cette question, parce que Marquinhos avait pleuré
00:39:03dans une interview, après une question de Thiago Silva,
00:39:06sur le fait qu'il a joué avec Thiago Silva.
00:39:09-"Je tiens le coupable, c'est moi."
00:39:11Voilà. Et fallait-il retenir l'émotion de Marquinhos
00:39:14ou son émotivité ? On avait trouvé ça...
00:39:16Et voilà.
00:39:17-"La question était géniale."
00:39:19-"Parce qu'évidemment, l'émotivité, pour Didier,
00:39:22c'était évident que ça n'enlevait rien au champion,
00:39:25évidemment que non, au contraire,
00:39:27puisque le champion devait être un homme,
00:39:29parce que lui, il était extrêmement humain
00:39:31dans le regard qu'il avait sur nous tous,
00:39:34y compris les grands champions.
00:39:36C'est pour ça qu'il a réussi à construire
00:39:38les relations avec eux, parce qu'il les regardait
00:39:41comme des humains, avec les défauts qu'ils pouvaient avoir,
00:39:44et c'est ça qu'on retiendra tous,
00:39:46parce que c'est une vraie chance de l'avoir côtoyé.
00:39:49-"Dave Apadou, je vous sens ému
00:39:50à l'évocation de Mélisande Gomes et Didier Rousteing,
00:39:53je vais vous remettre un peu la banane."
00:39:56Non, mais j'ai... On n'a pas à l'extrait.
00:39:58Non, mais j'ai, pour moi,
00:40:00Dave Apadou associé à Didier Rousteing,
00:40:02c'est Dave qui commence en disant, bon,
00:40:04je vais jeter un voile pudique, il parle de Bakary Sagna.
00:40:07Et alors, le voile pudique, genre, il est pas mal,
00:40:10il est physique, mais il s'est pas centré,
00:40:12il s'est machin, on l'a pas vu le matin,
00:40:15voilà. Et Didier le coupe, il dit,
00:40:17écoute, Dave, si un jour tu parles de moi,
00:40:19évite d'abord de jeter un voile pudique.
00:40:21Rires
00:40:23Pour moi, aujourd'hui, j'ai beaucoup repensé
00:40:26à ces petits moments, parce qu'en fait,
00:40:28c'est les petits moments, les petits moments
00:40:31de désaccord, de frottement, de... Voilà.
00:40:33Et puis les moments où je le trouvais,
00:40:36mais vraiment, c'était quelqu'un qui me faisait beaucoup rire.
00:40:39Benjamin Hugo, alors, c'est les petits derniers de la série,
00:40:42les petits derniers de la borne, là,
00:40:44il y a un truc, c'est impressionnant d'être face à Didier Rousteing ?
00:40:48Franchement, mesdeux guerrières, vous cachez bien votre jeu.
00:40:51Je vous ai pas senti...
00:40:52Pour reprendre ce que disait Mélisande,
00:40:54il avait ce côté-là hyper accueillant, en fait,
00:40:57et bienveillant, et il se mettait à la...
00:40:59En fait, il respectait les gens, mais tous de la même manière,
00:41:03et Jo parlait tout à l'heure de la trace
00:41:05qu'il laisse chez les jeunes générations,
00:41:08chez les très jeunes générations,
00:41:10il y a eu énormément d'hommages de gens qui ont entre 25 et 35 ans.
00:41:13Il était présent sur Twitter, déjà.
00:41:15Mais c'est pas seulement ça.
00:41:17Nous, on a pas grandi avec Didier Rousteing,
00:41:19mais avec ceux qui ont grandi avec Didier Rousteing.
00:41:22Quand on est arrivé dans le métier,
00:41:24c'était le mastodonte de nos dinosaures à nous,
00:41:26et pourtant, ça a été celui qui a été le plus accessible pour tous,
00:41:31pour tous ceux qui sont arrivés ici, et même pour tous ceux à l'école.
00:41:34Tout ce qui lui rend dommage, c'est parce qu'à un moment donné,
00:41:38quand ils ont fait leurs premiers travaux à l'école,
00:41:40quand ils ont dû faire leur 1re interview de quelqu'un du métier,
00:41:44le seul qui répondait, c'était Didier.
00:41:46Il y en a qui se sont retrouvés chez lui
00:41:48à faire des interviews de 20 minutes qui duraient 4 heures.
00:41:51Et en fait, tout le monde en garde un souvenir pour la vie,
00:41:56même ceux qui sont pas devenus journalistes.
00:41:58Et pour moi, c'est ça qui va rester,
00:42:02c'est qu'il a...
00:42:04Enfin, le 1er souvenir que j'ai,
00:42:08j'avais monté un blog avec un pote et personne ne répondait.
00:42:11Même des journalistes qui étaient inconnus.
00:42:13Didier Rousteing, lui, il nous a donné plusieurs heures.
00:42:16Et en fait, je me suis rendu compte qu'il faisait ça avec tout le monde.
00:42:20Et c'est impressionnant, parce qu'il gagnait rien, finalement,
00:42:24mais il avait une telle passion à transmettre
00:42:28que c'était émouvant.
00:42:30Il parlait tout le temps d'amour, en plus, dans ses réponses.
00:42:35Il disait, voilà, n'oubliez jamais d'aimer.
00:42:39C'était un peu...
00:42:41Il avait des réponses un peu philosophiques, presque, parfois.
00:42:45Et bon, je pense qu'il a marqué beaucoup de jeunes, oui.
00:42:49Qu'est-ce qu'il est en train de faire, Steven Seagal, là ?
00:42:52Je crois qu'on va regarder à un moment cet extrait,
00:42:55parce qu'il avait également une passion,
00:42:56mais au 2e degré, pour Steven Seagal.
00:42:59Benjamin ?
00:43:00Je peux que souscrire à ce qu'a dit Hugo.
00:43:02Je parlais d'intimidation avant la première émission.
00:43:04Moi, pour le coup, je me suis dit, mais devant qui je vais être ?
00:43:07Je vois cette gueule, cette voix, évidemment,
00:43:10qu'on a tous en tête encore aujourd'hui.
00:43:12Et je me dis, comment il va m'accueillir ?
00:43:14Est-ce qu'il va me rentrer dedans, ne pas me laisser la parole ?
00:43:17Et au contraire, j'ai rencontré quelqu'un.
00:43:18Vous ouvrez ce soir un monde inconnu, les copains.
00:43:20Très chaleureux.
00:43:21Il mettait vraiment le pied à l'étrier.
00:43:22Et c'est au-delà de ça, parce que très rapidement,
00:43:25il a pris son téléphone pour m'appeler sur des articles
00:43:27que j'écris aux Parisiens, pour savoir...
00:43:30Chercher un peu plus loin.
00:43:31Toujours cette curiosité à se dire,
00:43:32tiens, j'ai vu que tu avais écrit ça dans le journal ce matin.
00:43:35Mais sur cette phrase-là, qu'est-ce que tu voulais dire ?
00:43:38Qu'est-ce que tu n'as pas pu dire, peut-être ?
00:43:40Moi, je veux savoir ce que tu cachais sur cette phrase.
00:43:43Et ça nourrissait, évidemment, ses podcasts,
00:43:45parce qu'il n'y avait pas que l'émission de l'Équipe du soir.
00:43:49Et moi, j'ai ces souvenirs-là, évidemment,
00:43:51ses appels, ses textos.
00:43:54Et on parlait de transmission, on peut rassurer Jo.
00:43:56Et c'est vrai qu'encore une fois,
00:43:57il faisait référence au mot de Bertrand,
00:44:00qui était magnifique tout à l'heure.
00:44:02Je pense, effectivement, qu'il a marqué...
00:44:03Il a traversé les générations.
00:44:05Il nous a touchés, nous, les jeunes, effectivement.
00:44:07Et voilà, on se rappellera bien évidemment de Didier,
00:44:10de tout ce qu'il peut être, de ce narrateur hors pair,
00:44:12parce qu'évidemment, on prenait plaisir à écouter ses histoires.
00:44:15Il a connu le journalisme comme nous,
00:44:16on ne le connaîtra certainement jamais.
00:44:18Et ses déplacements professionnels...
00:44:20Enfin, j'ai une anecdote qui me vient,
00:44:21quand il était en Roumanie, au pays des Draculas,
00:44:24et il est en pleine forêt,
00:44:25il ne sait pas comment il va rentrer.
00:44:27Il voit des gens au bout du bois,
00:44:30et il se dit, bon, il ne faut pas que j'y aille,
00:44:32parce qu'ils vont me ligoter, il va se passer un truc.
00:44:36Et puis finalement, il est tellement sympathique,
00:44:38tellement agréable, que ces gens-là, au bout du bois,
00:44:40lui ont donné le chemin, et puis lui ont dit,
00:44:41tiens, il y a même un hôtel là-bas.
00:44:43Non, pas du tout.
00:44:44Ils lui ont même donné des sous, à la limite.
00:44:45Tellement il était sympathique.
00:44:46Non, mais voilà, c'était ça, Didier.
00:44:48Et bien évidemment, ce matin,
00:44:50ça a été une profonde tristesse, un choc.
00:44:52Et pour être honnête, je n'y crois toujours pas.
00:44:55Parce qu'il n'a jamais oublié qu'il était jeune.
00:44:57Qu'il a été jeune, il est resté jeune.
00:44:58Il a commencé très, très tôt, à une époque
00:45:01où quand même, c'était des gens installés,
00:45:03et il n'y avait pas autant de jeunes dans les rédactions.
00:45:05On verra sa première télé dans quelques mois.
00:45:06Oui, et je pense qu'il a gardé ça, cet esprit jeune.
00:45:10Il a sans cesse...
00:45:10Moi, ce qui m'a toujours impressionné chez lui,
00:45:12c'est qu'il a toujours cette volonté de se renouveler.
00:45:14Tu parlais de son arrivée sur les réseaux sociaux,
00:45:17sur les podcasts.
00:45:19C'était quelqu'un de moderne, qui vivait dans son monde,
00:45:23mais les deux pieds, bien dans la réalité.
00:45:26On va donner la parole à Éric Bilderman,
00:45:27qui ne pouvait pas être là ce soir.
00:45:30Éric, j'avais un œil sur l'écran de contrôle.
00:45:33Bonsoir, Éric.
00:45:35Bonsoir.
00:45:38Je travaillais un petit secret.
00:45:39Je vous voyais écrire deux, trois petites bafouilles,
00:45:41comme ça, des petites choses.
00:45:42C'était quoi, vos notes, mon Éric ?
00:45:45En fait, j'avais deux Didier qui me revenaient.
00:45:52Et puis, dans ces moments d'émotion,
00:45:54j'avais peur d'oublier un des deux Didier,
00:45:57parce qu'il y en a un avec qui j'étais en osmose totale.
00:46:02C'était le Didier Sepia.
00:46:05C'était le Didier qui me faisait parler de l'Ajax,
00:46:1171, 72, 73,
00:46:13qui aimait parler du Brésil 70, de la Roumanie de 1970,
00:46:18avec Mircea Lucescu, le sélectionneur.
00:46:21Donc, comme j'ai grandi en même temps que lui,
00:46:24et je dirais presque dans l'ombre de Didier,
00:46:27qui était pour nous tous jeune journaliste,
00:46:29qui, lui aussi, était un jeune journaliste,
00:46:31mais il était à la télé, donc il nous faisait rêver,
00:46:33nous, qui étions des journalistes en devenir de presse écrite.
00:46:37Et ce Didier-là, je l'ai vu évoluer avec les petites blessures,
00:46:43la blessure de l'arrêt Bosman,
00:46:45qui a transformé le football de club,
00:46:49les blessures, certainement, du football de statistiques.
00:46:55Lui, qui était un instinctif, qui ressentait le football,
00:46:57qui n'avait pas besoin de se protéger par des données chiffrées
00:47:00pour l'expliquer, le football des agents,
00:47:03le football du business,
00:47:04et peut-être dernièrement aussi le football de l'arbitrage vidéo.
00:47:08Donc, j'ai toujours eu la sensation
00:47:14d'un gars qui, à la fois, décrit le présent,
00:47:16était visionnaire sur l'avenir,
00:47:19mais en même temps, était profondément accroché au passé.
00:47:23Et en cela, c'est le Didier que j'aime,
00:47:27c'est un des deux Didiers que j'aime.
00:47:29Et puis, l'autre Didier,
00:47:31c'est un Didier qu'on a partagé avec Karine Galli.
00:47:34C'est le Didier amoureux des animaux.
00:47:36Je ne sais pas si dans l'émission,
00:47:37parce que malheureusement, je suis en reportage du côté de Nantes.
00:47:41Là, je n'ai pas pu suivre toute l'émission.
00:47:43Mais c'est quelqu'un qui aimait profondément les animaux,
00:47:46qui ne supportait pas qu'on puisse leur faire du mal.
00:47:50Et on partage avec Karine et tous les trois, on partageait ça.
00:47:55Et on s'envoyait régulièrement des SMS sur WhatsApp, on communiquait.
00:48:00On était révoltés par ce qui pouvait se passer.
00:48:03Je pense que, quelque part,
00:48:05le fait qu'il n'ait pas vu le massacre des 150 dauphins
00:48:08qui a lieu tous les ans aux îles Ferroé,
00:48:10qui a eu lieu le week-end dernier.
00:48:12Je me dis, bon, au moins, il n'a pas vu ça.
00:48:14Je sais que ça l'aurait rendu malade.
00:48:17Et c'est un combat qu'on partageait tous, tous les trois, ensemble.
00:48:23Et c'est un mec bien, c'était un mec bien, c'est tout, quoi.
00:48:27Éric, il y a un commentaire sur ce que vous venez de dire
00:48:30de Thierry Bretagne, je crois.
00:48:32Il avait une qualité extraordinaire.
00:48:35Il pouvait être amoureux sans être mièvre.
00:48:38Et il n'était dupe, à mon avis, de rien,
00:48:41même pas de lui-même et du jeu qu'il pouvait jouer.
00:48:45Et ça, c'est...
00:48:47Moi, vous savez ce qui m'a frappé ?
00:48:49Une des dernières émissions, vous vous souvenez de cette émission
00:48:52où il est critiqué sur Facebook ou je sais pas quoi,
00:48:56les réseaux sociaux, où il prend des tombereaux d'injures...
00:49:00A quelle occasion ?
00:49:01Je ne me souviens plus, sincèrement.
00:49:03Où il dit, mais je vous emmerde.
00:49:06Je vous emmerde, je continuerai à penser ce que je pense.
00:49:09Vous vous souvenez de cette émission ?
00:49:10Moi, ça m'avait frappé, parce que ce mec est énorme.
00:49:13Il a un siècle de télévision.
00:49:16C'est-à-dire qu'il part du début du feuilleton.
00:49:19Le feuilleton football commence avec Téléfoot.
00:49:22Le match du vendredi soir, les deux matchs du vendredi soir.
00:49:26C'est eux qui feuilletonnent.
00:49:28Et en plus, ils sont formidables,
00:49:29parce que ça doute leur fil du pognon pour faire leur émission.
00:49:32Vous vous rendez compte, quand même ?
00:49:34C'est le monde à l'envers.
00:49:35C'est eux qui sont au début du feuilleton.
00:49:38Et qui créent l'histoire du feuilleton football.
00:49:42Avant, il y avait des reportages.
00:49:43Avant, il y avait les coulisses de l'exploit.
00:49:45Avant, il y avait le cinq colonnes à la une du sport.
00:49:48Avant, il y avait des matchs.
00:49:50Thierry, ce que vous venez de dire, c'était Jean Sadoul
00:49:52qui filait du blé pour diffuser les matchs aujourd'hui.
00:49:55Oui, c'est ça.
00:49:56La boucle est peut-être un peu bouclée.
00:49:58Sadoul filait du pognon.
00:50:00Et Guirou était furieux en disant, vous allez vider les stades.
00:50:03Quel prophète.
00:50:04Dave, je vous ai senti un peu chancelant,
00:50:06donc j'ai voulu vous faire un peu sourire avec ce voile pudique.
00:50:10Je crois que vous n'avez pas tellement entendu sur Didier,
00:50:13mon professeur.
00:50:15Vous avez quoi, aujourd'hui, comme souvenirs,
00:50:17comme moments, comme ça, à nous raconter ?
00:50:19Votre Didier, à vous.
00:50:21Ça a commencé, comme pour beaucoup d'entre nous,
00:50:25l'enfance, mais particulièrement, moi, l'adolescence.
00:50:27Parce qu'il a fait une émission...
00:50:29On a beaucoup parlé de Magmax, etc.,
00:50:31moi aussi, qui m'a marqué, mais Terre de foot.
00:50:34Antenne 2 ?
00:50:35Exactement.
00:50:36C'était Antenne 2, à l'époque.
00:50:38Terre de foot, pour moi, c'était une sorte d'idéal.
00:50:40Je me suis dit, OK, là, il y a l'émission de mes rêves.
00:50:43Il y a l'émission que j'aurais voulu faire.
00:50:46J'étais ado, etc.
00:50:47Et je me suis dit...
00:50:48Il y avait quoi ? Il y avait musique, reportage ?
00:50:50Exactement, voilà. Et puis, sans frontières, en fait.
00:50:53C'est-à-dire que tu avais du foot africain,
00:50:56tu pouvais aller en Amérique du Sud.
00:50:58C'était l'évasion.
00:51:00Exactement. Il y avait une idée d'évasion,
00:51:02et c'est ce qu'est Didier.
00:51:03Oui, sans contraintes, sans limites, sans frontières,
00:51:06sans a priori.
00:51:07Et c'est ce qu'est Didier, finalement.
00:51:10C'est une espèce de voyageur du foot,
00:51:12un voyageur du temps aussi, c'est un passeur du temps.
00:51:15Et je disais ça à des copains,
00:51:18parce que, comme pour tout le monde, j'ai reçu des messages.
00:51:20Vous aussi, on vous a présenté vos condoléances ?
00:51:22Oui. Et c'est vrai, ça.
00:51:24C'est incroyable.
00:51:25Grosse pensée pour toi, etc., courage.
00:51:28Et...
00:51:29Ta famille.
00:51:30Exactement, il y a un truc comme ça.
00:51:32Et du coup, on partageait avec Didier,
00:51:35enfin, je partageais avec lui,
00:51:36l'amour pour Maradona,
00:51:38qui est mon dieu à moi, et lui aussi.
00:51:41Et donc, il avait fait le beau reportage pour moi
00:51:44sur Maradona, c'était dans Terre de foot.
00:51:46Le truc où le fil conducteur...
00:51:48Le Michel Platini argentin.
00:51:49Maradona, le Michel Platini argentin.
00:51:51Exactement.
00:51:52Où le fil conducteur était Maradona...
00:51:54Il imaginait les dernières paroles de Maradona, footballeur,
00:51:56c'est en 93, donc on n'est pas encore à la fin de Maradona.
00:51:58Oui, mais on n'est pas loin.
00:52:00On n'est pas loin, on est au crépuscule.
00:52:01Et il imagine ces dernières paroles de footballeur,
00:52:03et c'est un nombre, 273 ou quelque chose comme ça.
00:52:06Et tout le reportage va être d'essayer de comprendre
00:52:09quel est ce chiffre que Maradona aurait dit...
00:52:11Une énigme, quoi.
00:52:12Une énigme, et qui résout, et à la fin, d'ailleurs,
00:52:15et parce que je m'en souviens très bien...
00:52:16Et l'énigme est résolue ou pas ?
00:52:17Parce que là, vous mettez l'enjeu à la bouche.
00:52:19L'énigme est résolue sans être résolue.
00:52:21C'est-à-dire qu'en fait, on voit le bus
00:52:24qui emmenait Maradona quand il était petit
00:52:26à son club de foot...
00:52:28Le bus 273 ?
00:52:29Voilà, exactement.
00:52:30C'est du Citizen Kane, là.
00:52:31Exactement, le 273.
00:52:34Et en fait, Didier, dans sa narration,
00:52:36ne résout pas le truc.
00:52:37Il dit, j'ai senti que la réponse n'était pas très loin,
00:52:39mais je n'ai pas voulu lui prendre ça.
00:52:41Je trouvais que c'était magnifique.
00:52:42Enfin, il y avait une écriture.
00:52:43Didier, il y avait quelque chose comme ça.
00:52:45Je lui avais refilé la VHS, parce qu'il ne l'avait plus,
00:52:47pour la numériser.
00:52:49Et en fait, moi, quand je finirais là-dessus,
00:52:52j'ai débuté de journaliste il y a un peu plus de 20 ans.
00:52:54Enfin, j'avais décidé d'être journaliste
00:52:56il y a un peu plus de 20 ans, et je me lançais en me disant,
00:52:58bon, je vais peut-être atterrir dans un journal municipal
00:53:00et peut-être que je ne ferais pas plus.
00:53:01Mais dans le parcours que je rêvais,
00:53:03ce n'était pas d'être dans une telle ou telle émission.
00:53:06C'était...
00:53:08Je n'ai jamais pu lui dire, je n'ai pas osé lui dire.
00:53:10C'était de partager un jour un moment avec lui.
00:53:13Un moment de rédaction, ça aurait pu être la presse écrite,
00:53:15la radio, la télé.
00:53:17Et je n'ai pas voulu lui dire,
00:53:18parce que je voulais qu'il me voie comme un confrère,
00:53:20comme un collègue, et pas comme un...
00:53:21Fan.
00:53:22Exactement.
00:53:23Je lui dis maintenant.
00:53:25Bernard, vous, vous aviez une histoire à nous raconter.
00:53:28On a le temps.
00:53:30On a le temps, mon cher Bernard.
00:53:31Je vous jure.
00:53:32Je suis repensé en regardant la photo.
00:53:33Lorsque je revois des photos derrière vous,
00:53:35je vous lance, Bernard,
00:53:36parce que comme vous avez mille idées à la seconde,
00:53:38vous allez me sortir un autre truc.
00:53:39Je vois Didier Rousteing avec Dominique Rocheteau.
00:53:42Et je crois que cette rencontre-là n'était pas pour le rien.
00:53:46Non ? C'était ça ?
00:53:47On l'avait organisée à l'occasion de la sortie de leurs deux ouvrages.
00:53:50C'était le premier livre de Didier Puzzle.
00:53:52Aux éditions, malade.
00:53:54Et Dominique Rocheteau, fou de sentimental.
00:53:57C'est deux contemporains, mais qui ne se sont pas beaucoup côtoyés.
00:54:00Parce que Didier, il a commencé à la fin des verres de 76.
00:54:03Donc il a toujours eu cette attache-là avec Saint-Etienne,
00:54:06mais il ne connaissait pas très bien Dominique.
00:54:08On l'avait organisée dans les salons.
00:54:11Au huitième ?
00:54:12Oui, au huitième rendez-vous.
00:54:13Puis j'avais dit à Didier, on fera un shooting photo.
00:54:16Viens un peu...
00:54:17Habillé, quoi.
00:54:18Habillé, et vous avez vu le résultat que ça a donné.
00:54:21Ah, c'était là, là ?
00:54:22Il est bien, là.
00:54:23J'ai déjà fait de lui dire.
00:54:25Et puis Didier, fait-moi plaisir, sois à l'heure,
00:54:27parce que Dominique Rocheteau, il est hyper timé,
00:54:30parce qu'il était en pleine promo,
00:54:32et on l'avait gardé pour un déjeuner et un shooting.
00:54:34Et à ma grande surprise, c'est quelqu'un de très ordonné,
00:54:37il est arrivé à l'heure, et pas Rocheteau.
00:54:39Rocheteau s'est perdu dans Paris.
00:54:41C'est-à-dire, en sortant de...
00:54:43J'espère que Dominique ne m'en voudra pas,
00:54:45mais en sortant de la porte de Saint-Louis, il s'est perdu.
00:54:48Didier me dit, c'est pas grave, on va aller le chercher.
00:54:50J'ai eu le gabarit que j'ai, Didier aussi,
00:54:53et en fait, tu te rappelles la voiture qu'il avait,
00:54:55une espèce de mini...
00:54:57-"Mini", oui.
00:54:58Donc moi, déjà, je n'arrivais pas à comprendre
00:55:00comment il arrivait à rentrer dans la voiture,
00:55:03et moi, je n'ai jamais compris comment je suis rentré dedans.
00:55:06On a fait le tour de la porte de Saint-Louis.
00:55:08On a fini par trouver l'enjeu vert.
00:55:10On a fini par trouver l'enjeu vert,
00:55:12et j'ai dit, comment on va le rentrer dans la voiture ?
00:55:15Et Dominique, il s'est plié en quatre,
00:55:17alors Didier, il s'est mis là,
00:55:19et on est venus tous les trois au repas,
00:55:22et je lui avais dit aussi,
00:55:24Dominique, c'est quelqu'un d'un peu sur la réserve.
00:55:28Pas timide, mais sur la réserve.
00:55:31Tu le laisses parler.
00:55:32Ne nous fais pas un monologue, c'est une interview croisée.
00:55:35Il m'a dit oui, oui, et il a tenu à peu près trois minutes.
00:55:38Au bout de la quatrième, il a commencé à faire un monologue.
00:55:41Je lui ai dit, là, ça va être une interview croisée,
00:55:44et chaque fois, je le coupais.
00:55:46Je lui ai dit, le prends pas mal, mais quand t'es trop long,
00:55:49je le coupais pour laisser parler Dominique,
00:55:51et il s'enfonçait un peu comme ça.
00:55:53Roustan, il était comme ça,
00:55:54il restait un peu interloqué, que je l'ose le couper.
00:55:57Dominique était un peu gêné parce que je le coupais à chaque fois,
00:56:01sinon, il n'en aurait jamais placé une,
00:56:03mais ça s'est très bien fini.
00:56:05Là où je dis que c'est le côté très perfectionniste,
00:56:08le côté un peu dilettante,
00:56:09c'est que je pense que j'ai pas eu l'équivalent
00:56:12d'une personne que j'interviewais qui m'a autant cassé les pieds.
00:56:16Il m'a rappelé à peu près 40 ou 12 fois pour me dire,
00:56:19t'as pas oublié de mettre ça, t'as pas oublié de dire ça,
00:56:22parce que je réfléchis, ce que j'ai dit là,
00:56:25il faudrait vraiment que tu le mettes.
00:56:27J'ai dit, Dominique, ça fait 30 ans que je fais des interviews,
00:56:30tu vas pas m'apprendre, tu me l'envoies quand même.
00:56:33Je crois qu'il est allé dans les services
00:56:35pour qu'on lui montre l'interview, pour qu'il choisisse la photo.
00:56:39Il t'a allé voir les rotatives.
00:56:40Non, mais c'était...
00:56:42Et en fait, on lui a pas dit,
00:56:44qu'il me pardonne.
00:56:45On lui a jamais dit le jour de parution de l'interview.
00:56:48Je lui ai envoyé un texto pour lui dire le matin qu'elle était sortie.
00:56:51Sale piot, hein ?
00:56:52Euh...
00:56:53Le petit générique.
00:56:55Tiens, un petit coucou à Éric, qui est en reportage à Nantes.
00:56:58Merci d'avoir participé, de nous avoir raconté votre Didier.
00:57:02On vous fait d'énormes bisous aussi.
00:57:04Puis on vous aime, Éric, hein ?
00:57:06Voilà. Merci, mon cher Éric.
00:57:08Euh... Il avait tous les talents, Didier.
00:57:10Il était chanteur-imitateur.
00:57:12Les chanteurs-imitateurs, c'est les morceaux choisis.
00:57:15Certains m'ont dit Daniel Guichard.
00:57:17Ils chantent du Daniel Guichard, avec des paroles improvisées.
00:57:20Les paroles, c'est pas du Thierry.
00:57:22C'est pas du Thierry Bretagne.
00:57:24Le plateau tourne encore, mais regardez ces morceaux choisis.
00:57:27Chanteur-imitateur.
00:57:28...
00:57:30-"Classe est seul médicament, nous n'y...
00:57:32Ca, con, ça..."
00:57:33-"Zouk, classe est seul médicament, nous n'y...
00:57:36Au malade, au malade, au malade..."
00:57:38Tu connais pas, Kassab ?
00:57:40-"Le zouk est le seul médicament que nous avons."
00:57:42Rires
00:57:44...
00:57:45-"On a fait la guerre,
00:57:49qui a gagné, qui a perdu,
00:57:51je ne sais pas, je ne sais plus,
00:57:53on se retrouve les mains nues..."
00:57:56C'est quoi, c'est Schalke ?
00:57:58C'est la musique, l'indicatif de l'équipe des champions.
00:58:01...
00:58:05C'est la résistance, quoi, tu vois ?
00:58:07-"Enfant, entends-tu l'huile à l'eau dans la plaine..."
00:58:11Là, on n'est pas bien, là.
00:58:13On n'est pas bien.
00:58:14Excusez-moi, j'ai rien dit.
00:58:16...
00:58:17C'est Paris, Paris-Libéry.
00:58:19Ils ont été bien meilleurs que nous dans l'engagement.
00:58:22C'était pas faute d'avoir prévenu les gars.
00:58:24On peut quand même mentionner aux gens ?
00:58:26C'est Daniel Guichard.
00:58:28-"Mon vieux".
00:58:29...
00:58:30Il sautait pas sur les cornets,
00:58:32c'était l'huitième, la-li-la-la...
00:58:34Rires
00:58:36Mais après la guerre...
00:58:39Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
00:58:41... il nous reste à faire la paix...
00:58:44On revient.
00:58:45Applaudissements
00:58:48C'est pas mal, ça.
00:58:49Chacun fait ce qu'il veut avec sa bite.
00:58:51On peut faire une chanson avec ça.
00:58:53Chacun fait ce qu'il veut avec sa bite.
00:58:56-"Toi, t'en as pas été assez agressif,
00:58:58mais il pensait toujours comme ça.
00:59:00Mon vieux, t'en as pas mal, tu l'es dit de vieille,
00:59:05mais le claquiste, il connaît le nom...
00:59:08Il a dit, il a dit, on perdra quand même...
00:59:11Rires
00:59:12Fais comme Julio un petit peu, Karim.
00:59:14-"Je n'ai pas changé".
00:59:16-"Je n'ai pas changé", et tu serres ce micro,
00:59:18et quand tu mets tes bagoules, c'est terrible.
00:59:21Il faudra donner le meilleur de nous-mêmes...
00:59:23Rires
00:59:24... parce que vraiment, on est l'OM.
00:59:27Rires
00:59:28Oh, Guy !
00:59:29Guy !
00:59:31Brassage, ça suffit.
00:59:32-"Ramaya, la, la, la, Ramaya".
00:59:36C'est tous les matchs de ce genre, c'est comme ça.
00:59:38-"Tous les matchs sont comme ça,
00:59:41on n'a rien inventé, mais vrai,
00:59:44et pourtant, il n'est plus là, papa".
00:59:48Rires
00:59:49-"Ramaya, la, la, la, Ramaya".
00:59:51Rires
00:59:52-"Ramaya, la, la, la, Ramaya".
00:59:55-"83 % de possession de balles
00:59:58pendant que c'est en train de finir".
01:00:00-"Le hockey est en divisie au droit,
01:00:03le grand Manchester City est tombé,
01:00:07Guardiola a fait des mauvais choix,
01:00:10il doit dégager, c'est une truffe comme l'autre".
01:00:14Rires
01:00:15-"Ca vaut pas du Daniel Guichard, mais c'est pas mal".
01:00:18-"La première truffe du monde".
01:00:20Rires
01:00:21-"C'est deux bonnettes qui l'ont fait finir".
01:00:24Cette séquence de Ramaya qui se transforme en Ramaya,
01:00:27la ministre des Sports qui se casse la figure.
01:00:29Extraordinaire.
01:00:31Un petit tour de plateau,
01:00:32vous pourrez découvrir des gens que vous connaissez
01:00:35et des gens que vous ne connaissez pas.
01:00:37On va le présenter, pas tout de suite en dernier.
01:00:40Nabil Gelout, l'oeil est un peu mouillé.
01:00:42Nabilou, ça va bien se passer.
01:00:44Pia Clément est en notre compagnie.
01:00:46Philippe Sanfour et Giovanni Castaldi
01:00:49sont nos deux beaux-gosses de la rédaction.
01:00:51Et puis, je vous raconte,
01:00:54j'ai eu un texto de Stéphane Guy, le général de l'équipe du soir,
01:00:57qui me dit qu'il faut convier Jean-Philippe Assensi.
01:01:00Je lui dis que c'est quelqu'un qui a collaboré à Foot Citoyens
01:01:04avec Didier Rousteing,
01:01:05date de naissance de cette parution,
01:01:07donc 2003, ça a duré l'aventure à peu près à durer dix ans.
01:01:11Et je voulais vous rencontrer et vous faire parler
01:01:15pour que vous puissiez nous donner une autre facette.
01:01:18On en a parlé, mais là, vous étiez aux premières loges
01:01:21de ce citoyen engagé.
01:01:23Vous commencez comme vous voulez, par le versant que vous voulez,
01:01:27on vous écoute.
01:01:28-"Plus qu'engagé", parce qu'il a monté Foot Citoyens,
01:01:32qui était le premier média, finalement,
01:01:34à parler de l'éducation.
01:01:36C'était suite au problème de violence
01:01:38qu'il y avait eu dans le football.
01:01:40Il a décidé de lancer ce média.
01:01:43Donc, nous, on avait l'Agence pour l'éducation par le sport,
01:01:46donc on a tout de suite naturellement collaboré.
01:01:49Et c'était une implication incroyable.
01:01:52C'est-à-dire qu'il s'est transformé presque en éducateur,
01:01:55il allait sur le terrain.
01:01:58Cet outil était d'une qualité incroyable.
01:02:00Il faisait intervenir des psychologues.
01:02:03On a monté avec lui les Assises nationales du football
01:02:07à Grenoble, avec tous les anciens Verts.
01:02:09Ca a été une aventure où, voilà, on était obligés de le suivre.
01:02:14Et je pense que c'est le seul média
01:02:17qui a autant parlé de l'éducation.
01:02:20Il a tenu une dizaine d'années.
01:02:23Je me rappelle, dans ses bureaux,
01:02:25il arrivait en début d'après-midi, il s'allongeait par terre.
01:02:28Et après, on démarrait un petit peu les réflexions.
01:02:33Ca a été un outil incroyable.
01:02:35Et malheureusement, ça s'est arrêté.
01:02:38Il y avait toute une équipe.
01:02:40Je pense qu'encore une fois, il était en avance.
01:02:44Et j'ai une tristesse,
01:02:46parce qu'il voulait qu'on reprenne Foot Citoyen,
01:02:49parce qu'il ne pouvait plus le faire vivre
01:02:53et il était fatigué du peu de soutien qu'il pouvait avoir.
01:02:57Et malheureusement, on ne l'a pas fait.
01:03:00Je pense que c'est le dernier média
01:03:02qui, finalement, a parlé de tout ce qui se faisait
01:03:06sur ce côté éducation.
01:03:07C'est un souvenir incroyable
01:03:10d'une personnalité intelligente,
01:03:12parce qu'avec ce média, on allait sur le terrain,
01:03:15il faisait des forums.
01:03:16C'est des articles, mais c'est des actions aussi.
01:03:19Mais c'était des actions concrètes.
01:03:22Il allait dans les clubs,
01:03:24quand je te parlais des forums,
01:03:26et c'était quelqu'un qui avait tellement une aura.
01:03:30Le sport, c'est l'école de la fraternité.
01:03:33Et Didier, c'était avant tout ça.
01:03:35Je me souviens d'un article que j'avais lu,
01:03:38mais via un extrait dans son livre Puzzle.
01:03:41C'était sur les comportements des éducateurs
01:03:43par rapport aux petits jeunes.
01:03:45On a tous un peu connu ça,
01:03:47nous, joueurs de foot du dimanche,
01:03:49même du lundi matin, vu mon niveau.
01:03:52Des éducateurs gueulards,
01:03:53qui faisaient peur, qui assulageant.
01:03:55Ils nous racontent ça.
01:03:57Et lui, au lieu de condamner l'éducateur,
01:03:59il vient le voir, il vient le retourner,
01:04:02il vient parler avec lui.
01:04:03C'est pas un censeur.
01:04:05Il est remarquablement manipulateur
01:04:07pour arriver à faire changer le comportement.
01:04:10Il nous explique ça.
01:04:11Il a beaucoup d'empathie pour la personne
01:04:14qui était, par un comportement trop agressif
01:04:16avec les jeunes.
01:04:18C'était assez...
01:04:20Assez captivant, assez habile, intelligent et fin.
01:04:23C'était un précurseur.
01:04:25Il me disait toujours que c'est le sens du sport,
01:04:28c'est le sens de son engagement.
01:04:30C'est-à-dire que le football, pour lui,
01:04:32il ne pouvait pas supporter
01:04:34qu'il y ait autant de violence dans le football.
01:04:37Et tout ce qu'on entend depuis des heures et des heures
01:04:40montre que, finalement, il avait raison
01:04:43et cette entité qu'il a portée,
01:04:46voilà, ça reste présent.
01:04:48Et je me dis qu'il faut vraiment que ça perdure.
01:04:51Il faut que cette...
01:04:52-"Par l'oxymon", Fouette-Suiteuillens,
01:04:55c'est éteint, c'est endormi.
01:04:57Deux fois par an, ces quatre dernières années,
01:05:00Didier arrivait le lundi avec des collégiens.
01:05:03Décrochage scolaire, des choses comme ça.
01:05:06Et il faisait, sur ce plateau-là, l'équipe du soir.
01:05:09Il me remplaçait, le salopio.
01:05:11Il avait écrit des petites choses, des dialogues,
01:05:14avec des collégiens qui revisaient le match,
01:05:17revisaient des thèmes d'actualité.
01:05:19Voilà, c'était un programme éducatif.
01:05:22Il y avait la cantine.
01:05:24Après, il leur demandait de rédiger des petits articles.
01:05:28Il les faisait... C'était...
01:05:30Je ne sais plus la commune.
01:05:32Oui, oui, une commune d'une dernière discipline de France.
01:05:36Moi, j'avais un truc à vous faire écouter.
01:05:39Est-ce que vous étiez là ?
01:05:41Je vous sens un peu remé, Nabil.
01:05:43C'est normal, c'est compréhensible.
01:05:45Je me souviens... On est en train de faire l'émission.
01:05:48On a encore la première partie.
01:05:50On me dit qu'il y a un film magnifique,
01:05:53une oeuvre fantastique,
01:05:55Steven Seagal.
01:05:57Steven Seagal.
01:05:59Je ne savais pas du tout que Didier avait une passion
01:06:02pour le karaté et les films coup de poing.
01:06:05Une passion deuxième degré.
01:06:07Allez-y, Didier, on y va.
01:06:09Je ne savais pas, Didier,
01:06:11que vous aviez pour passion Steven Seagal
01:06:14et son jeu de bras.
01:06:16Moi, j'adore.
01:06:18C'est tellement nul que j'adore.
01:06:20Il ne faut pas le voir au premier degré.
01:06:23Tu fuis, bien évidemment.
01:06:25Et puis, c'est toujours sur son côté.
01:06:28Il y a 10 000 mecs en face, armés.
01:06:31Il arrive et il fait...
01:06:33C'est ridicule, mais moi, j'adore.
01:06:36Des fois, à 3h du matin, je caresse le chien,
01:06:39tout le monde dort, ça va, machin truc.
01:06:41Je les appuie, je me dis que je vais aller me coucher.
01:06:44Et je tombe sur cette merde de...
01:06:46Tu vois des films...
01:06:48C'est mon jour de chance.
01:06:50C'est mon jour de chance.
01:06:52Et je reste. Je me régale.
01:06:54Le chien attend.
01:06:56Steven Seagal, c'est magnifique.
01:06:58Après, il nous avait fait des cigaleries,
01:07:01des chinoiseries avec des bras cassés.
01:07:04Je crois qu'on a été incapables de faire le débat qui était après.
01:07:08On va s'agouiner.
01:07:10Nabil, un petit mot ?
01:07:12On tient ou pas ?
01:07:14Allez, un petit mot sur Didier.
01:07:16Si vous n'allez pas au bout, on reviendra.
01:07:19J'avais tout prévu.
01:07:21Vous avez tout prévu ?
01:07:23Non, mais moi, j'avais...
01:07:25Pour moi, il cochait un peu toutes les cages.
01:07:28J'avais un peu un rapport affectif avec lui.
01:07:31Comme quand on aime un club pour la 1re fois ou une sélection.
01:07:35J'ai une image que je n'ai jamais oubliée.
01:07:38J'étais petit.
01:07:40Au Maroc, il y avait la canne.
01:07:42C'était sur téléfoot.
01:07:44C'était la 1re fois que je voyais des images
01:07:47de la canne sur une télé française.
01:07:50Quelqu'un s'intéressait à ce football-là.
01:07:53Vu mon identité, ma double culture, ça m'avait touché.
01:07:57Cette image, je l'ai photographiée.
01:08:00Je l'ai toujours conservée en moi.
01:08:03Et en plus...
01:08:05L'année dernière, à la même époque,
01:08:08il y a eu l'attribution de la canne 2025, je crois.
01:08:12C'était au Maroc.
01:08:14Je me suis souvenu de cette image.
01:08:17J'ai appelé Didier.
01:08:19Je lui ai dit...
01:08:21J'ai jamais oublié ça.
01:08:23Je voudrais que tu me le racontes.
01:08:25C'était un disque dur.
01:08:27C'était incroyable.
01:08:29Il m'avait refait le tournoi.
01:08:31Ils étaient au-dessus.
01:08:332 ans plus tard, ils étaient en quart de finale
01:08:36de la Coupe du monde.
01:08:38Il était tout terrain.
01:08:40C'est vrai qu'on l'associe à l'Amérique du Sud.
01:08:43Ce matin, j'ai reçu plein de messages
01:08:46d'Algérie, d'ailleurs.
01:08:48C'est quelqu'un qui était aimé partout.
01:08:51Et il cochait toutes les cases.
01:08:54Quand je voyais les images avec Maradona,
01:08:57je n'en revenais pas.
01:08:59Je lui ai posé 250 fois la question.
01:09:02Comment il était ?
01:09:04Et parfois, quand on redescendait...
01:09:07Je l'associais au parking.
01:09:09Quand on repartait,
01:09:11c'est comme un performeur.
01:09:13J'ai l'impression qu'il sortait de là.
01:09:16Après la tempête, il y avait un retour au calme.
01:09:19Il se faisait vers le parking.
01:09:21C'est le moment où vous avez bigné sa bagnole.
01:09:24Il s'en foutait.
01:09:26Je crois qu'il y a eu un truc.
01:09:28Il s'en foutait dans l'émission.
01:09:31Il est sur le même méridien.
01:09:33Je savais qu'il n'allait pas dormir.
01:09:36Quand on discutait,
01:09:38il me disait qu'il allait faire un blog
01:09:41ou un podcast.
01:09:43Vers 14h, il avait terminé.
01:09:45De temps en temps, on recevait un message
01:09:48pour retweeter.
01:09:50C'est ça, pour moi, Didier.
01:09:52C'est un rapport affectif.
01:09:54J'entends tout ce qu'il a pu apporter au journalisme.
01:09:58Mais c'est plus une affaire d'émotion.
01:10:01C'est le disque dur.
01:10:03C'est l'enfance.
01:10:05Il n'y a pas de problème.
01:10:07A propos d'enfance,
01:10:09c'est des souvenirs de télé.
01:10:11Vous avez une culture télé.
01:10:13Vous adorez la fabrication des produits télé.
01:10:16Il y a l'idée de se confronter à Didier
01:10:19quand on débarque dans l'équipe du soir.
01:10:22C'est vraiment deux personnages différents
01:10:25pour dire à quel point ils dépassaient les frontières.
01:10:29J'ai une famille de télé,
01:10:31mais ils piperaient en sport.
01:10:33Le seul journaliste sportif
01:10:35que mon père connaissait,
01:10:37c'est Didier Rousteing.
01:10:39Quand je suis arrivé à l'équipe,
01:10:41il m'a dit que je le verrais,
01:10:43que je le saluerais.
01:10:45Mais sur les deux personnages,
01:10:47il y avait le côté personnel.
01:10:49Je me pensais pour elle aussi
01:10:51très proche de Karim Ghali,
01:10:53qui ne peut pas être là ce soir,
01:10:55avec qui il a toujours été
01:10:57d'une gentillesse, d'une tendresse,
01:11:00d'une bienveillance assez exceptionnelle.
01:11:03C'est un métier qui n'est pas toujours sympa,
01:11:06voire parfois dégueulasse.
01:11:08Un homme de ce statut-là,
01:11:10Hervé, Dave et Mélisande,
01:11:12c'est vraiment quelqu'un
01:11:14qui était gentil, profondément gentil.
01:11:17J'ai pu le constater au quotidien.
01:11:19Quand j'ai eu quelques polémiques,
01:11:21quelques tempêtes avec certains clubs,
01:11:23c'est un des rares qui m'a soutenu,
01:11:25qui a pris le temps de m'appeler.
01:11:27Donc ça, ça me marque.
01:11:29Après, il y a la partie plateau.
01:11:31Parfois, ça m'arrive de vous remplacer
01:11:33quand vous êtes en vacances.
01:11:35Quand on présente l'équipe du soir
01:11:37et que c'est Didier, le président,
01:11:39et que t'as bossé toute la journée
01:11:41pour faire un conducteur...
01:11:43Il vous a sagouiné vos lancements.
01:11:45J'ai jamais fait un lancement propre.
01:11:47On se dira que c'est de ta faute,
01:11:49t'as qu'à être bon, mon grand.
01:11:51Il avait ce côté...
01:11:53Je ne sais plus...
01:11:55Je crois que c'est Étienne qui disait
01:11:57qu'il avait ces humeurs.
01:11:59S'il arrivait et qu'il était de bonne humeur,
01:12:01tu passais une émission exceptionnelle.
01:12:03Ou si ça débordait dans tous les sens,
01:12:05c'était pas grave.
01:12:07Il était capable d'emmener tout le monde,
01:12:09de réagir sur tout, et c'était fantastique.
01:12:11Et puis l'autre ?
01:12:13Et puis les jours un peu moins bien.
01:12:15Franchement, c'était un cauchemar.
01:12:17Honnêtement, c'était un cauchemar.
01:12:19Sur 600 émissions,
01:12:21c'est arrivé deux fois.
01:12:23Pour conclure, mon idole d'enfance
01:12:25et de jeunesse, c'est Ronaldo le vrai,
01:12:27R9, le brésilien.
01:12:29Je lui posais tout le temps 500 questions
01:12:31parce que je voulais qu'il me raconte Ronaldo.
01:12:33Il avait toujours cette passion pour en parler.
01:12:35C'était formidable.
01:12:37Virginie, vous n'êtes pas toujours là
01:12:39pour lire les messages des autres.
01:12:41Vous aviez un petit message.
01:12:43Je peux donner un petit message pour Vaudidoune ?
01:12:45Allez-y, racontez-moi, Vaudidoune.
01:12:47Moi, j'ai été très touchée
01:12:49de la raison pour laquelle il est parti,
01:12:51la maladie qu'il a emportée.
01:12:53J'ai écrit un petit mot.
01:12:55C'est pas facile de rendre hommage à quelqu'un
01:12:57que l'on n'a pas connu longtemps.
01:12:59Pour ma part, l'aventure a duré 4 ans,
01:13:01pendant lesquels je n'ai cessé de le regarder
01:13:03avec des yeux de petite fille
01:13:05parce qu'il a toujours été impressionnant
01:13:07comme président, comme orateur, comme encyclopédie.
01:13:09On aimait bien parler ensemble des Antilles.
01:13:11Il me disait toujours ça ou fait, comment tu vas.
01:13:13Petit clin d'oeil à ses origines maternelles.
01:13:15Ça ne m'empêchait pas de bouder
01:13:17quand il n'écoutait pas mon journal
01:13:19où il me coupait la parole pour chanter.
01:13:21Mais personne ne lui fait jamais la tête très longtemps,
01:13:23à Didier. Et puis moi aussi, j'aime chanter.
01:13:25Encore un point commun.
01:13:27On chantait tous les deux comme des casseroles.
01:13:29Sa joie de vivre était contagieuse.
01:13:31Je ne compte plus les fois où les fans de football
01:13:33que j'ai rencontrés ça et là, dans les stades ou en dehors,
01:13:35me disaient, vous diriez à Didier Roustan,
01:13:37que c'est le meilleur de toute l'histoire
01:13:39de l'équipe du soir et que je l'adore.
01:13:41Je l'ai toujours fait, je n'y ai jamais manqué.
01:13:43Et il me répondait toujours, il a bon goût, ce monsieur,
01:13:45ou elle a bon goût, cette dame.
01:13:47Alors, Didoun, c'est comme ça que mémé t'appelait.
01:13:50C'est un surnom qui te colle à la peau.
01:13:52Toi, ce personnage aussi chiant qu'attachant,
01:13:54tu es le meilleur de toute l'histoire
01:13:56de l'équipe du soir et on t'adore.
01:13:58Et comme on dit, les meilleurs partent les premiers.
01:14:00Mais putain, ça fait chier et tu vas tous nous manquer.
01:14:03Merci beaucoup, Virginie.
01:14:05En plus, c'est très bien, c'est honnête,
01:14:07vous chantez faux, c'est bien de leur côté.
01:14:09Philippe, c'est quoi, votre Didier ?
01:14:12Puisque vous vous intégrez à l'équipe du soir
01:14:14il y a quelques années, ça,
01:14:16mais vous l'aviez rencontré, vous étiez proche, pas proche,
01:14:19vous avez juste observé la bête médiatique.
01:14:22C'est quoi, votre Didier, pour vous, mon cher Philou ?
01:14:25Moi, je vous le sens peut-être...
01:14:27J'anticipe peut-être une distance avec Didier.
01:14:29Pas de désamour, pas de truc, mais je ne sais pas.
01:14:32Allez-y.
01:14:33Didier, c'est le troisième grand monstre de ce métier
01:14:37que j'ai rencontré, avec qui j'ai eu la chance de travailler.
01:14:40J'ai eu énormément de chance, j'ai travaillé avec Thierry Roland,
01:14:43avec Eugène Saccomano, et j'ai travaillé avec Didier Roustan.
01:14:46Et Nabil, tout à l'heure, a employé le terme de photographe.
01:14:50Et je crois qu'on a tous, en fait...
01:14:52Moi, ma génération, j'ai grandi avec le téléfoot de Didier,
01:14:57les images avec Maradona, les images avec Cantona.
01:15:00Finale de la CUP, moi.
01:15:02Quand tu arrives à faire ce métier, tu te dis
01:15:04que tu as une chance extraordinaire, il faut profiter.
01:15:07Mais après, il y a un stade au-dessus.
01:15:09Le Graal, en fait, c'est de te dire
01:15:11est-ce que tu vas pouvoir vivre ce que ces mecs-là ont vécu ?
01:15:14Non.
01:15:15Cette proximité, cette capacité
01:15:18à pouvoir approcher des immenses champions
01:15:21et de partager quelque chose presque d'intime.
01:15:24Alors eux, ils en ont vécu 20 000, des histoires.
01:15:27Et nous, parfois, de temps en temps, on en vit une.
01:15:30Je me souviens d'un soir de Coupe du monde 2014
01:15:34à Ribeiro Preto, qui est la ville natale de Ray.
01:15:37Et je passe une soirée avec Ray.
01:15:39On se connaissait un petit peu,
01:15:41mais il m'invite dans sa maison de famille.
01:15:43Et là, il me montre les photos avec Socrates.
01:15:46Il me montre le jardin où il a appris à jouer au ballon.
01:15:49Socrates, son frère, pour les téléspectateurs.
01:15:52On paye une bière, une deuxième, on discute.
01:15:54Et puis, à un moment donné, il est 5h du matin,
01:15:56et le jour se lève.
01:15:58Et quand j'ai rencontré Didier Rousteing,
01:16:01le premier truc que j'ai eu envie de lui raconter, c'est ça.
01:16:05Parce que je me suis dit, j'ai vécu ça,
01:16:08j'en aurais peut-être pas deux dans ma carrière,
01:16:10mais ce moment-là, pendant trois heures,
01:16:12j'étais un petit Didier Rousteing.
01:16:14Et du coup, j'étais fier.
01:16:17Et puis après, j'ai eu les premières émissions ici avec lui.
01:16:22Le multiplex à RTL aussi,
01:16:24où j'ai vu mon petit Bertrand Latour
01:16:26qui se retrouvait confronté à Didier Rousteing.
01:16:29Ils n'ont pas dû lui poser de problème.
01:16:31Il a gagné 3 ou 4 ans de maturité en l'espace d'un an.
01:16:34Ça a été exceptionnel.
01:16:36Et comme le disait Dominique Sévrac en début d'émission,
01:16:40ta première à l'équipe du soir avec Didier en face...
01:16:46Il y a l'examen du bac un peu ?
01:16:48Tu arrives, tu te dis...
01:16:50C'est vrai.
01:16:51Franchement, vous cachiez vachement bien votre jeu.
01:16:54Tiens, passe décisive à Pia Clément.
01:16:57Pia, vous êtes là,
01:16:58vous avez le beau maillot du Paris Saint-Germain.
01:17:01C'est l'époque 90 ?
01:17:02C'est 92, non ?
01:17:03Oui, dans les années 90.
01:17:05Vous étiez 15 avant le but ?
01:17:07J'ai une archive à vous montrer.
01:17:09C'est votre émission de radio sur radio.
01:17:12100 % Paris Saint-Germain.
01:17:14En plus, il était content,
01:17:16parce qu'il faisait sa promo pour son livre aux éditions.
01:17:19Il vous dit, ça concerne combien de temps l'émission ?
01:17:22Non, mais c'est spécial, Didier.
01:17:24Il est bien, la promo pour son bouquin, il est content.
01:17:27Vous avez plein de points communs,
01:17:29notamment le beau jeu, les passes soyeuses de Ravière-Pastoré.
01:17:32Et puis, à un moment, Pia...
01:17:34La confiance, l'hyper-confiance.
01:17:36Et vous tentez le truc...
01:17:38Ousmane Dembélé.
01:17:41Dembélé quand il touche le ballon.
01:17:43Dembélé ?
01:17:44Ah non.
01:17:45Si.
01:17:46Quand il touche le ballon, c'est fluide, c'est délicat.
01:17:49Pour moi, Dembélé, c'est un canard sans tête.
01:17:52Alors, pourtant...
01:17:54Non, il est charmant et il a quand même des petites choses.
01:17:57Mais il faudrait que... Je sais pas.
01:17:59Il faut qu'il passe un cap.
01:18:01Voilà.
01:18:02C'était terrible.
01:18:03C'était terrible.
01:18:04Je m'en tiens sur Dembélé. Il est en train de passer le cap.
01:18:07Oui, il est en train de passer le cap.
01:18:09C'est fou, parce que cet extrait-là,
01:18:11je suis sortie de l'émission avec Didier.
01:18:13J'ai fait le montage moi-même.
01:18:15Je m'étais dit, ce moment, il s'est passé un truc.
01:18:18J'ai fait le petit montage, je l'ai mis sur les réseaux,
01:18:21mais je me suis dit, je vais avoir 40 likes comme n'importe quoi.
01:18:24On est arrivé à 4,5 millions de vues.
01:18:26Ah, quand même !
01:18:27Ce qui est intéressant, c'est que ce matin,
01:18:29on était à 4,5 millions, et cet après-midi,
01:18:31on avait pris plus 900 000 vues.
01:18:33Depuis que son décès a été annoncé.
01:18:35Combien de ?
01:18:36900 000 vues en plus, juste cet après-midi.
01:18:38D'accord.
01:18:39C'est incroyable, parce qu'il y a des centaines de personnes,
01:18:42peut-être même des milliers, qui ont retweeté à nouveau la vidéo.
01:18:45Tu veux le faire ?
01:18:46Tu peux le faire.
01:18:47En écrivant des messages qui, en gros,
01:18:51disaient que dans ces deux petites minutes de vidéo,
01:18:54il y avait beaucoup de choses de Didier.
01:18:56C'était court,
01:18:58mais la façon dont il parle de Ravier Pastorey
01:19:01et la façon dont il parle aussi des footballeurs un peu robotisés
01:19:04qu'on peut avoir aujourd'hui, ça résumait beaucoup de choses
01:19:07que représentait Didier.
01:19:09C'est étonnant, la vie de cette vidéo.
01:19:12Après, j'ai vécu le reste de l'émission,
01:19:16qui était comme un défleurage d'une certaine façon,
01:19:19parce que tout ce que tu as prévu dans l'émission,
01:19:22c'est ce que tu disais tout à l'heure,
01:19:24tout pète.
01:19:25Je suis en plein milieu d'une météo,
01:19:27il me parle de Joël Batts...
01:19:29Les conducteurs, ça n'existait pas.
01:19:31Non, il n'y a pas de conducteurs, il n'y a plus rien,
01:19:34il n'y a que Didier.
01:19:35Ce que je me disais en écoutant tout le monde,
01:19:38c'est que Didier, sa parole,
01:19:40elle n'était pas toujours facile à interrompre
01:19:43et quelque chose en nous n'a pas envie de l'interrompre.
01:19:46Cette parole-là, c'est comme un câble.
01:19:49Ce câble, c'est un des derniers qui nous relie
01:19:52à une forme du football qui est en train de sombrer
01:19:55et à laquelle on est tous attachés.
01:19:57On n'a pas envie que ça disparaisse.
01:20:00Par exemple, je vais vous donner une anecdote.
01:20:03Il y a quelques années, j'étais à 20 minutes de mon émission,
01:20:06j'avais préparé toute mon émission,
01:20:08une quotidienne d'une heure.
01:20:10Il y avait un journaliste de France Bleu
01:20:12qui court dans l'open space et qui crie
01:20:14que Maradona est mort.
01:20:16Et là, je me mets à chialer.
01:20:18Après, ça m'arrive souvent, mais là, je chiale vraiment fort.
01:20:21Si fort que j'arrive... Je casse toute mon émission,
01:20:24je récupère plein de gens pour me parler de Maradona
01:20:27qui a joué au Parc des Princes.
01:20:29Je pleure, mais à sanglots.
01:20:31J'ai des collègues qui me font des massages dans le dos,
01:20:34qui m'apportent des cafés, qui lisent mes textes à ma place.
01:20:37En fait, si ce jour-là, je pleurais,
01:20:39alors que je n'ai jamais vu jouer Maradona,
01:20:42c'est parce que des gens comme Didier existent.
01:20:45Il y a des gens qui ont su nous transmettre
01:20:47ce que c'était que ce football.
01:20:49C'est parce que Didier existait
01:20:51que beaucoup de gens sont tombés amoureux du football.
01:20:54Même moi, qui suis là depuis un an à l'équipe du soir,
01:20:57j'ai tellement de supporters qui m'ont envoyé leurs condoléances,
01:21:00qui se sont inquiétés de l'absence de Didier
01:21:03avant qu'on ait la mauvaise nouvelle,
01:21:06qu'est-ce qui lui arrive, pourquoi il n'est plus là ?
01:21:08C'est quelqu'un...
01:21:10Quand il est là, on est heureux.
01:21:12Quand il n'est plus là, il y a un vrai vide et une vraie différence.
01:21:15Juste un mot pour rebondir sur Maradona,
01:21:18parce que ça lui colle à la peau.
01:21:20Parce que moi, je lui posais toujours plein de questions.
01:21:23Et en fait, il m'a fait penser,
01:21:25quand il me parlait des coulisses
01:21:28de ses reportages à Maradona,
01:21:30c'était le film de Koutsouritsa, là.
01:21:33C'était Roustan avant Koutsouritsa.
01:21:36Il disait qu'une fois, il a pris un billet,
01:21:38il n'y avait pas de rendez-vous ni rien,
01:21:41et il est resté trois jours sur place
01:21:44à attendre d'arriver à attraper,
01:21:48à coincer à Diego Maradona.
01:21:51C'est un truc, c'est irréel, quoi.
01:21:53Et c'est pas genre à deux heures d'avion, quoi.
01:21:57C'est dingue, donc c'était ça aussi Didier.
01:22:00Je peux ajouter un petit truc ?
01:22:02Juste, si vous l'avez pas encore fait
01:22:05et si ça vous rebute pas de lire 427 pages,
01:22:08lisez Puzzle, parce que c'est un livre fantastique,
01:22:11et vraiment un conseil de lecture.
01:22:13Lisez-le en écoutant les morceaux de musique
01:22:16que Didier cite tout au long du livre.
01:22:18Parce que franchement, il y a des scènes
01:22:20où il ride dans New York en voiture,
01:22:22il va commenter un match de boxe incroyable,
01:22:24et à chaque fois, il vous cite le morceau
01:22:26qu'il est en train d'écouter dans la bagnole.
01:22:28Et par exemple, vous écoutez là même,
01:22:30en vous endormant ce soir après l'émission,
01:22:32vous écoutez Long Time Gone, de Crosby, Stills & Nash.
01:22:35Vous pensez à Didier, et je vous jure
01:22:37que votre nuit va bien se passer.
01:22:39Est-ce que vous pouvez redire la recette de cuisine ?
01:22:42Parce que les téléspectateurs ont peut-être un truc...
01:22:44Mais qu'est-ce qu'elle a dit ? C'est de l'anglais.
01:22:46Tu peux le chanter, je te chasame.
01:22:48Non, je peux pas le chanter.
01:22:49Le groupe, c'est Crosby, Stills & Nash.
01:22:52Et le titre, Long Time Gone,
01:22:55ça veut dire parti depuis longtemps.
01:22:57Crosby, Stills & Nash, je crois qu'il y a un des gars,
01:22:59c'est un mari de Véronique Samson, je crois que la boucle est bouclée.
01:23:01Ah, c'est possible. Avec Véro.
01:23:03Oui, avec Véro. Voilà.
01:23:05Et une réaction, celle de...
01:23:08Elle est encore ministre des sports, enfin, démissionnaire ?
01:23:10Oui, pour l'instant, elle n'est pas encore de Nouveau-Gouvernement.
01:23:12Elle n'est pas encore, voilà. Amélie Oudéa-Castérat.
01:23:14Amélie Oudéa-Castérat. J'ai eu beaucoup de tristesse
01:23:16en apprenant ce matin le décès de Didier Roustan,
01:23:18grande figure du journalisme sportif français,
01:23:21son amant pour le football, le beau jeu,
01:23:23et tout ce qui faisait l'émission de ce sport manquera à tous.
01:23:26Son combat contre le racisme, qui pouvait l'abîmer, le dénaturer,
01:23:29a fait de lui le pionnier d'une cause
01:23:31dont nous devons tous nous sentir les dépositaires.
01:23:34J'adresse à mon tour une pensée émue
01:23:36à sa famille, ses proches et ses collègues.
01:23:38OK. La boucle est bouclée.
01:23:40Jean-Philippe, j'avais ouvert par vous.
01:23:42Les politiques rendent hommage à l'œuvre, au combat,
01:23:45choses comme ça. Bon, voilà.
01:23:47Et puis, on parlait aussi, il y a deux podcasts extraordinaires
01:23:50de plus de deux heures sur Maradona.
01:23:52J'écoutais un podcast de deux heures
01:23:54que j'écoutais avec mon fils régulièrement.
01:23:56Il a quel âge, votre fils ?
01:23:58Il a 28 ans. Il a fait un stage chez Didier quand il avait 14 ans.
01:24:01D'accord.
01:24:02Et il voyait Didier arriver, s'allonger par terre, monter dans le studio.
01:24:06Pour lui, c'était un extraterrestre.
01:24:08Vous savez ce qu'on écoute, là ?
01:24:10La playlist de Didier et de Pierre.
01:24:12C'est le Crosby Show.
01:24:14Là, vous imaginez Didier dans sa bagnole aux steaks.
01:24:17Ah ouais ?
01:24:18J'ai un peu les frissons.
01:24:20On avait une petite pastille, comme on dit dans le jargon,
01:24:23sur les fourrirs.
01:24:25Les fourrirs avec Didier.
01:24:27Les fulgurances, Didier.
01:24:29Allez, fourrir, et puis on change de casting juste après.
01:24:33Pour ou contre la chemise de Didier Rousteing ?
01:24:35Vous pouvez vous exprimer. Bonsoir, Didier.
01:24:37Dave Aponeau n'a pas osé. Vous êtes sûrs ?
01:24:39Un débat en voie.
01:24:41Parce qu'on avait l'immunité.
01:24:43Ah, mais tu as vu, quand même.
01:24:45Ah, quand même, ouais.
01:24:46Non, mais là, il y a tout ça.
01:24:48Ah ben, ouais.
01:24:50Il y a des tickets !
01:24:52Il y a des tickets, putain !
01:24:54Voilà, putain. Voilà, bon.
01:24:56Symboliquement, 4 et 5, quand même, c'est...
01:24:59Ah oui, c'est...
01:25:00Ah, quand même, ben oui.
01:25:01À la moyenne.
01:25:02Excusez-moi.
01:25:03C'est comme revenir de l'école.
01:25:04J'ai eu un 10 sur 20.
01:25:05Ça va ?
01:25:06J'ai eu un 8 sur 20.
01:25:07Non, 8, ça passait très bien.
01:25:09Zidane, vrai ou faux ?
01:25:11Oui, c'est vrai.
01:25:12Vrai.
01:25:13Eh ben, mes copions, tu les as, tes deux trucs.
01:25:15J'ai pris le micro, j'ai pris le micro.
01:25:17Tu les as, tes trucs.
01:25:19Paris outragé.
01:25:22Paris brisé.
01:25:24Paris mortirisé.
01:25:27Mais Paris libéré.
01:25:29Bravo.
01:25:30Et Rouillet libéré ou pas ?
01:25:31Eh ben, bien sûr.
01:25:32Il faut s'emparer de cette affaire.
01:25:34Si elle veut s'emparer de cette affaire...
01:25:35Le maillot de l'équipe de France est sacré.
01:25:37Tu n'as plus un joueur à emmener en cause du monde.
01:25:40Enfin...
01:25:41C'est deux lunettes qui l'ont...
01:25:44Et des faux rires à la pelle avec Didier Rousteing.
01:25:48Raymond, vous vous asseyez où vous voulez.
01:25:50Fassons maintenant en direct.
01:25:51C'est soit là, soit là.
01:25:52Mais allez-y, choisissez votre camp.
01:25:54À droite ou à gauche ?
01:25:55Moi, je suis plutôt à gauche.
01:25:57On a Raymond, on a Timothée.
01:26:00On a Bernard Léonce, le retour.
01:26:02Romain, Olivier Rouillet qui arrivent au petit trou
01:26:05avec ce joli T-shirt.
01:26:06Je n'avais pas vu Bob Marley avec Grégory Schneider
01:26:09qui n'est pas habillé du tout en Grégory Schneider.
01:26:11Moi, j'ai du mal même à vous reconnaître.
01:26:13Et puis, un nouvel ami de l'équipe du soir,
01:26:15c'est Roland Courbis.
01:26:16Roland, je vous ai eu au téléphone depuis ce matin.
01:26:19Et depuis qu'on a commencé cette émission,
01:26:21je suis frappé par les souvenirs qu'il a laissés
01:26:24en tant que reporter.
01:26:27Documentaire, documentariste, je ne sais pas comment vous voulez.
01:26:30Et vous, vous m'avez dit...
01:26:32Ah, mais je me souviens !
01:26:34Souvenir un peu flou au début,
01:26:35parce que vous m'avez lancé un animal,
01:26:37c'était un guépard, un truc.
01:26:38Et puis finalement, vous m'avez rappelé, vous m'avez dit
01:26:40non, non, non, il y a un loup avec Mozart,
01:26:43on est à Marseille, tout ça.
01:26:45Alors, on a retrouvé.
01:26:46Et puis après, vous avez fait aussi votre enquête.
01:26:48Ce n'est pas l'expression, il y a un loup.
01:26:49Non, il y a un vrai loup.
01:26:50C'est vrai que j'aurais oublié, il y a un vrai loup.
01:26:52Alors, c'est un documentaire sur l'OM.
01:26:54C'est sur Canal+.
01:26:56On est en 91.
01:26:57C'est la grande équipe de Marseille.
01:26:59Donc, il fait, Didier, il fait rentrer un loup
01:27:02dans les vestiaires de l'OM
01:27:03avec les joueurs de l'OM.
01:27:04Vous ne me croyez pas.
01:27:05Regardez.
01:27:07Viens donc nous voir.
01:27:09Viens donc nous sentir.
01:27:29Alors, le loup prit peu à peu confiance.
01:27:32Elle a s'excusé auprès de Mozart,
01:27:34s'excusé d'avoir comme les hommes
01:27:36porté un jugement sans appel.
01:27:38Il alla par la suite flairer ce sac.
01:27:41Et là, il sentit un décalage
01:27:43entre cet homme et ses belles paroles.
01:27:46C'est un extrait.
01:27:47Vous pouvez d'ailleurs le regarder en intégralité
01:27:49sur YouTube.
01:27:51C'est Roustan, le loup, l'OM.
01:27:53Ça dure à peu près un quart d'heure.
01:27:55Je vous passe la main.
01:27:56C'est spontanément, vous m'avez cité ça.
01:27:58Allez-y, Roland.
01:27:59Oui, je pense que c'était un gars
01:28:01avec beaucoup de qualités.
01:28:03Et parmi ces qualités,
01:28:04il y avait une certaine polyvalence.
01:28:06Là, c'est l'exemple.
01:28:08Premièrement, c'est un reportage,
01:28:10voire même un documentaire.
01:28:12Mais d'avoir l'idée,
01:28:14pour qu'on puisse peut-être se rappeler
01:28:1730 ans après, d'avoir l'idée
01:28:19de mettre un loup,
01:28:21même un petit peu domestique,
01:28:23dans ce vestiaire.
01:28:25Quand il passe et qu'il s'approche de Mozart,
01:28:29on a peur que Mozart fasse une grimace
01:28:31et que le loup...
01:28:33Le croque.
01:28:34Donc ça, ça m'est resté gravé.
01:28:37Et en plus de ça,
01:28:39c'est pas seulement l'idée de mettre le loup,
01:28:41c'est le commentaire qu'il fait
01:28:43avec cette musique-là
01:28:45qui est sympa comme tout.
01:28:47Ça démontre un petit peu
01:28:49toutes les qualités qu'il pouvait avoir.
01:28:51J'en profite de votre invitation
01:28:54pour présenter mes condoléances
01:28:56à toute sa famille.
01:28:58Et c'est vrai que j'ai eu le plaisir
01:29:00de le connaître depuis quand même
01:29:02une quarantaine d'années
01:29:04où finalement, je savais pas exactement
01:29:07où il était le meilleur.
01:29:08Dans les commentaires,
01:29:10dans les documentaires,
01:29:12dans la façon d'analyser les choses,
01:29:15c'était un gars complet pour moi
01:29:17qui, pour notre football adoré,
01:29:21je pense que c'était une grosse perte.
01:29:23Je reviens, on est en 91.
01:29:25Donc on a une équipe de l'OM
01:29:27qui est l'une des meilleures équipes d'Europe.
01:29:30Donc des joueurs qui sont des stars.
01:29:32Le gars arrive à faire entrer
01:29:34un loup domestiqué.
01:29:35Oui, j'imagine que c'est quand même
01:29:37pas une bête sauvage, les loups-garous.
01:29:39On a Raymond Goethals.
01:29:42On a donc un entraîneur qui est là.
01:29:45C'est ouvert, quoi.
01:29:47Ce serait pas possible aujourd'hui.
01:29:51Ce serait...
01:29:52Ah non, là, c'est totalement impossible.
01:29:54C'est... Voilà.
01:29:55Quel regard vous jetez ?
01:29:57Moi, je me pose la question.
01:29:58Est-ce que c'était vrai ?
01:29:59C'est un montage.
01:30:00C'est pas possible.
01:30:01Non, mais c'est pas possible.
01:30:03A l'heure actuelle,
01:30:04on peut même pas l'imaginer.
01:30:06Je veux dire, quelqu'un qui veut
01:30:08apporter quelque chose de différent
01:30:10maintenant dans les prises de vue,
01:30:12il pourra jamais rentrer dans un vestiaire
01:30:14et faire un truc pareil.
01:30:15Ça a été une fois et c'est exceptionnel.
01:30:18C'est unique, mais c'est extravagant.
01:30:21Mais ça lui ressemble bien.
01:30:23Qui a une très bonne mémoire ?
01:30:25Quelqu'un ?
01:30:26Parce qu'on a vu passer un jour,
01:30:27en équipe du soir,
01:30:28on a fait passer un facochère.
01:30:30Vous vous souvenez pas d'un facochère ?
01:30:32Facochère, l'équipe du soir.
01:30:34Regardez, c'est avec Jérôme Alonso.
01:30:37Si tu es en situation de jouer le ballon
01:30:40et que même un tout petit vient te déséquilibrer,
01:30:43c'est pas parce qu'il y a 30 kg d'écart...
01:30:45Un petit, c'est un facochère.
01:30:46Oui, bien sûr.
01:30:47Je reprenais le tweet de...
01:30:48Le facochère est petit, mais rabelé.
01:30:50Le facochère est très méchant.
01:30:51Non, mais je reprenais le...
01:30:52Le facochère, il te fait...
01:30:53Il y a des lions, ils vont pas...
01:30:55Je reprenais juste le tweet de l'autre.
01:30:57Tu es costaud, sois relâché.
01:30:58Moi, j'arrive derrière, je vais te refaire.
01:31:00Viens là, viens là.
01:31:01Vu la chevelure, t'es un salope.
01:31:02Relâche-toi.
01:31:03Moi, je suis le facochère.
01:31:06Le facochère.
01:31:07Moi, je me dirige vers le but.
01:31:08Attendez, je me casse.
01:31:09J'arrive.
01:31:10Il y a le réalisateur en train de...
01:31:11Non, tu me vois pas.
01:31:12Allez, c'est comme ça.
01:31:13Mais tu es relâché, d'accord ?
01:31:14Vas-y.
01:31:15Moi, je suis comme ça.
01:31:16Oh, le salaud !
01:31:17Il y a eu...
01:31:18Il y a eu...
01:31:19Il y a eu...
01:31:20Il est pas mal.
01:31:21Il est pas mal.
01:31:22Non, non.
01:31:23Je pense que ma charge est moins forte que celle de Carvara.
01:31:26Car déjà, je suis pas un facochère.
01:31:28Ah, quand on n'a pas les images, il faut avoir des idées.
01:31:32C'est une faute de Carvara, là.
01:31:34Olivier ?
01:31:35Oui ?
01:31:36Vous avez quoi, vous, en tête ?
01:31:38Vous avez quoi ?
01:31:40Si je vous dis comme ça, Didier Rousteing,
01:31:42vous me dites un souvenir, un truc, quelque chose.
01:31:44Moi, j'ai...
01:31:45Vous avez branché un peu sur le joueur
01:31:47quand vous étiez joueur,
01:31:48mais maintenant, à la hauteur du plateau.
01:31:50Pas du tout.
01:31:51Moi, j'ai, assez récemment, son bouquin.
01:31:55Son bouquin qu'il a fait, qu'il m'a donné,
01:31:57que j'ai lu cet hiver, quand j'étais en vacances.
01:32:00J'ai découvert, Didier Rousteing,
01:32:02que je ne connaissais pas, sous cet angle,
01:32:05d'être un mec qui bossait comme un malade,
01:32:07comme un fou furieux.
01:32:09C'est un truc de dingue.
01:32:10Dans son bouquin, il y a tout ça.
01:32:13Quand il rentre à TF1, au début,
01:32:15et tout son parcours,
01:32:16quand le représentant de Foot Citoyens était là,
01:32:19tout ce qu'il a fait,
01:32:20tout l'investissement.
01:32:21On ne se rend pas compte de l'investissement
01:32:23de Didier Rousteing dans ses idées.
01:32:25Parce que, comme l'a dit Jo, tout à l'heure,
01:32:28d'aller voir Cantona et d'aller voir Marathona,
01:32:31de leur parler, de les emmener pour faire
01:32:33le syndicat des joueurs.
01:32:34Mais son investissement, il était extraordinaire.
01:32:37Quand je suis rentré, je lui ai dit,
01:32:38je lui écoute, Didier, moi, je t'ai découvert,
01:32:40parce que je ne te connaissais pas aussi impliqué.
01:32:44Ca l'a touché ?
01:32:45Oui, complètement.
01:32:46Et puis, il était sur son cul,
01:32:47parce qu'il m'a regardé avec des yeux en me disant,
01:32:50mais tant, j'ai fait quelque chose de normal.
01:32:53Je n'ai fait que d'aller au bout de mes idées.
01:32:56Mais je lui ai dit, écoute, c'est extraordinaire,
01:32:58on devrait en parler souvent,
01:32:59et on devrait beaucoup plus parler de ton bouquin,
01:33:01et surtout, et je pense qu'il l'a démontré,
01:33:03et les gens ont compris.
01:33:04Parce que quand tu regardes,
01:33:05je viens de regarder Bertrand Latour tout à l'heure
01:33:08dans son petit truc de ce matin,
01:33:10où il est en larmes, tu comprends l'impact.
01:33:13Et moi, je suis heureux que les jeunes
01:33:15puissent prendre conscience de cela,
01:33:17parce que vraiment, ce qu'a fait Didier,
01:33:19je vous le dis encore,
01:33:20moi, je l'ai découvert cet hiver,
01:33:21mais c'est extraordinaire, c'est fabuleux,
01:33:23c'était vraiment un très, très grand monsieur.
01:33:26Et on a un jeune, là, Thimothé Mémon.
01:33:28Un panneau, c'est...
01:33:29Oui, le machin, oui, d'accord, ok.
01:33:32Votre Didier, à vous.
01:33:34Moi, c'est assez particulier,
01:33:36parce que j'ai grandi sans la télévision,
01:33:38donc jusqu'à 20 ans, je n'avais pas la télévision.
01:33:40Donc pour moi, la télévision, c'était des bribes,
01:33:42c'était des moments, quand j'étais chez ma grand-mère,
01:33:44quand j'allais voir les matchs chez mon voisin, César.
01:33:46Il n'y a pas la télé, à Sainté ?
01:33:47Non, c'était un choix de mes parents,
01:33:49un choix éducatif.
01:33:50Je les en remercie,
01:33:51parce que ça m'a poussé vers la radio.
01:33:52D'accord.
01:33:53Et Thim a poussé vers la radio,
01:33:55et pour moi, Didier Roustan, c'est avant tout une voix.
01:33:58C'est une voix très particulière.
01:34:00Et depuis tout à l'heure,
01:34:01on parle beaucoup de ses reportages,
01:34:02on parle peu de ses commentaires.
01:34:03Moi, quand j'écoute, quand j'allume la télé
01:34:05et que je ne suis pas forcément devant la télé,
01:34:07j'aime reconnaître, j'aime savoir qui parle.
01:34:09Il y a des voix qui sont interchangeables.
01:34:10Il y a des voix où, quand c'était Roustan,
01:34:12c'était Roustan.
01:34:13Il n'y avait aucun doute là-dessus.
01:34:15On reconnaissait la voix.
01:34:16On reconnaissait aussi un phrasé,
01:34:18parce que les voix, on a la voix qu'on a.
01:34:21Moi, en tant que commentateur,
01:34:22le phrasé, essayer de mettre les bons mots,
01:34:25le terme Idoine, la belle expression,
01:34:27la belle image, faire exploser une émotion
01:34:29dans la tête des gens,
01:34:30oui, ça, c'était quelque chose d'assez frappant.
01:34:33Et puis, j'ai la chance d'avoir pour parrain
01:34:37quelqu'un qui s'en est allé il y a quelques années,
01:34:39Robert Herbin, qui avait un rapport
01:34:41avec les journalistes,
01:34:42qui était celui qu'il avait avec les hommes en général,
01:34:45c'est-à-dire qu'il avait un petit peu du mal
01:34:46dans la communication, Robert Herbin.
01:34:49Mais quand j'ai décidé d'être journaliste,
01:34:51un des rares noms que m'a cité Robert Herbin,
01:34:53c'est celui de Didier Roustan.
01:34:54Ils n'avaient pas toujours été d'accord,
01:34:55mais il y avait de l'estime.
01:34:56Quand on avait l'estime de Robert Herbin,
01:34:58c'était déjà pas mal.
01:34:59Raymond, avec Didier, c'était comment ?
01:35:03Il y avait des joutes ?
01:35:04Il y avait des trucs ?
01:35:05Oui, c'était particulier.
01:35:06Mais nous, on a commencé il y a longtemps.
01:35:09Je me souviens, je sais pas si je peux le dire aujourd'hui,
01:35:13c'est un de mes pires souvenirs de commentateur.
01:35:16C'est vrai ?
01:35:17C'est une des premières fois où je commentais avec Didier.
01:35:20Et j'avais pas les codes, j'avais pas les règles.
01:35:24Et je me suis retrouvé avec Didier.
01:35:26Et on est où, là, à peu près ?
01:35:28C'était un match de Coupe de France.
01:35:30C'était...
01:35:32C'était sur Antenne 2 ?
01:35:34C'était sur Antenne 2.
01:35:35France 2, Antenne 2, d'accord.
01:35:37Je sais plus.
01:35:38Et Didier ne commande pas les matchs.
01:35:40Qu'est-ce qu'il fait ?
01:35:41Il explique.
01:35:42Il parle de trucs.
01:35:44Il part à droite, il part à gauche.
01:35:46Les joueurs, il en cite un ou deux
01:35:48parce qu'il les connaît et qu'il les aime bien.
01:35:50Les autres, ils existent pas.
01:35:52Mais le match, c'est un prétexte pour faire ce qu'il faisait ici.
01:35:56D'accord.
01:35:57Je veux dire, il parlait, il expliquait.
01:35:59Quand vous êtes le consultant à côté,
01:36:02qui doit s'accrocher à quelque chose pour parler...
01:36:05En plus, moi, j'ai pas son bagage, sa culture.
01:36:08Il me sortait des noms de joueurs.
01:36:11J'ai dit, d'où il me les sort ?
01:36:13Il faut que je dise quelque chose.
01:36:15Moi, je suis testé, là, pour les commentaires.
01:36:18Je savais plus...
01:36:20J'ai vécu une heure et demie de souffrance.
01:36:23Mais avec lui, avec...
01:36:25Je veux dire, c'est pas...
01:36:27C'est pas pour me...
01:36:28Non, c'est pas pour vous plomber.
01:36:30Non, mais il partait dans ses histoires, dans ses trucs.
01:36:33Et de temps en temps, je ramenais en disant...
01:36:35Oui, et là, sur l'action, regardez ce qu'il se passe.
01:36:38Et il repartait sur autre chose.
01:36:40Oui, ça me rappelle d'une action que j'ai vue.
01:36:43Et il repartait là-dessus.
01:36:45Ca a été... Voilà.
01:36:46Donc, c'est les premiers trucs.
01:36:48Après, je me souviens, quand on est arrivé là...
01:36:51Là, parce qu'il y a un peu des joutes...
01:36:53Il y a un peu des joutes idéologiques, tout ça.
01:36:56Il y a des trucs, des bachins, les coachs français, étrangers...
01:37:00On était, à la base, opposés sur tout.
01:37:03Je pense qu'on avait une vision totalement différente.
01:37:07Moi, je sortais du métier d'entraîneur, de sélectionneur.
01:37:11Et je lui disais, les idéalistes, c'est bien beau,
01:37:14mais nous, il faut qu'on gagne des matchs.
01:37:17Il faut qu'on gagne des matchs.
01:37:19Et c'est ce rapport-là...
01:37:21Chaque fois, c'était l'idéal.
01:37:23Pour lui, c'était un truc...
01:37:25Pour moi, c'était utopique.
01:37:27Et puis, petit à petit, je pense qu'on s'est un peu...
01:37:29On s'est un peu rapprochés.
01:37:31On n'a plus, au début...
01:37:34Je sentais que, quand je disais quelque chose,
01:37:37il était là, il mangeait son frein.
01:37:39Quand il disait quelque chose, je disais,
01:37:41je ne vais pas le contrarier d'entrée.
01:37:43J'arrive, donc je vais faire attention.
01:37:45On est polis quand on arrive dans la maison.
01:37:47Alors que je pensais totalement le contraire.
01:37:50Et puis, finalement, en s'écoutant,
01:37:52je crois qu'on a...
01:37:54On a un peu rapproché nos...
01:37:58Nos manières de voir les choses.
01:38:00Peut-être un peu plus pragmatiques
01:38:02et, moi, un peu plus idéalistes.
01:38:04On se délie un peu ?
01:38:06Un petit peu, mais les débuts ont été...
01:38:08Dans le contrat de Didier Rousteing,
01:38:10c'est de ne pas être d'accord avec Grégory Schneider.
01:38:12C'est dans le contrat, d'ailleurs, de tous les chroniqueurs.
01:38:15Grégory, j'ai toujours une formule pour lancer.
01:38:17Je vous taquine à chaque fois.
01:38:19Vous, votre Didier, c'est quoi ?
01:38:21Parce qu'à part Bernard,
01:38:23qui le connaît peut-être depuis plus longtemps que vous,
01:38:25c'est quoi, Didier ?
01:38:27C'est un truc très précis qu'il avait fait en 83
01:38:30en tant que réalisateur, quand il était sur TF1, à l'époque.
01:38:33Enfin, la voie du foot, c'était Thierry Roland.
01:38:36Je lui enlève rien, mais je m'y retrouvais pas, en fait.
01:38:39Parce que je trouvais ça...
01:38:41Patriotique, nationaliste.
01:38:43Moi, franchement, j'étais, pour les Pays de l'Est,
01:38:45en train de faire chier le monde, à l'époque.
01:38:47Parce que je me sentais pas avec les autres.
01:38:50Je voulais pas cette sensation de foot-là.
01:38:52J'étais pas...
01:38:54Et l'Euro 84 est passé.
01:38:56Je me souviens d'un résumé des buts de l'Euro 84,
01:38:58où il avait choisi, sur les buts France-Belgique,
01:39:01de mettre Duster,
01:39:03ce qui est quand même assez rare,
01:39:05et de mettre la chanson
01:39:07Toda menina bayana de Gilberto Gil.
01:39:10Et je sais pas si vous vous souvenez de ce match,
01:39:13de ce qui se dégageait de ce match.
01:39:15C'était à La Beaujoire, la lumière,
01:39:17le karma de cette équipe, le karma de Platini,
01:39:19le karma de Fernandez.
01:39:21Et là-dessus, la musique brésilienne,
01:39:24c'est un truc qui m'a... Comment dire ?
01:39:27Qui m'a guidé toute ma vie, presque.
01:39:29C'était une vision œcuménique.
01:39:31Je me sentais avec les autres, pour le coup.
01:39:33C'est un peu mon Brésil 70, pour ceux qui en parlent,
01:39:35et qui voient ça comme une étoile, un petit peu.
01:39:38Et c'est vraiment quelque chose...
01:39:40J'y ai pensé tous les mois, juste parce qu'il a fait le choix.
01:39:43Il y avait un côté... Il y avait la fraîcheur,
01:39:45il y avait la jeunesse, il y avait une espèce de promesse d'éternité,
01:39:48parce qu'à 13 ans, tu crois que ça va durer éternellement,
01:39:50que ça va toujours être aussi beau, aussi joyeux.
01:39:52Et ce choix de mettre la musique là, c'était fulgurant.
01:39:56Est-ce que vous pouvez juste répéter le nom de la musique ?
01:39:59C'est Gilberto Gil. Je ne peux pas...
01:40:01Toda Menina Bayana.
01:40:03Oui, parce que je pense que tout le monde la connaît.
01:40:06Vous voyez, avec un peu de musique brésilienne,
01:40:08ce France-Belgique, le 5 à 0 à la Beaujoire,
01:40:12le foot n'est plus une utopie.
01:40:14Le foot est une réalité, Raymond.
01:40:165-0.
01:40:175-0, magnifique.
01:40:18Ça, c'est la réalité. La première réalité.
01:40:21Après, on peut l'agrémenter. Il le faisait bien.
01:40:24Louis Sarrière-Droit.
01:40:25Oui, Louis Sarrière-Droit, je me souviens.
01:40:27Vous le trouviez comment, Roland, sur ses commentaires ?
01:40:32Non, sur son parti pris, en fait.
01:40:34L'idée d'avoir un biais, d'avoir un parti pris
01:40:36sur un football résolument tourné vers l'avant.
01:40:40Vous aussi, coach, vous êtes dans l'équilibre de l'équipe,
01:40:43dans le concret.
01:40:45Je me trouvais souvent, pour ne pas dire toujours,
01:40:48différent, pas de tous les autres,
01:40:51mais de beaucoup d'autres.
01:40:53Et d'ailleurs, je ne sais pas si vous l'entendez aujourd'hui,
01:40:56on avait une expression, tiens, il a fait une roussant.
01:41:00Et c'est quand même un compliment.
01:41:02Parce que ceux qui l'analysaient, lui,
01:41:06de la façon dont il analysait,
01:41:08c'était totalement différent des autres commentateurs.
01:41:12Et moi, qui suis un petit peu curieux et passionné comme vous,
01:41:16je l'écoutais toujours attentivement.
01:41:19Et souvent, je me disais, tiens, ça, je n'y avais pas pensé.
01:41:22Et donc, si on me dit qu'elle était finalement
01:41:26dans sa polyvalence et dans le fait
01:41:28qu'il était vraiment bon dans pas mal de secteurs,
01:41:32je vous pose la question,
01:41:34qu'est-ce que c'est, là où il était le numéro un,
01:41:36de ce qu'il savait faire ?
01:41:38Ce soir, en tout cas, moi, ce qui me surprend
01:41:40à travers l'évocation et son souvenir,
01:41:42c'est ses reportages.
01:41:44C'est ce qui...
01:41:45Roland, vous m'avez bluffé quand vous m'avez dit ça ce matin,
01:41:48quand vous avez appris la disparition de Didier,
01:41:50en disant tout de suite...
01:41:51Je pensais qu'il y avait peut-être une interview
01:41:53à bord de match, après une victoire,
01:41:55après un triomphe, quelque chose et tout ça.
01:41:57Non, vous, c'était ses reportages.
01:41:59C'est souvent ce qui transpire.
01:42:01Sur l'évocation de Didier qui nous parle de foot,
01:42:05moi, je me souviens que c'était la Ligue des Nations
01:42:08qui a remporté l'équipe de France-Juillet-Les Champs
01:42:10avec un incroyable but de Benzema contre la Belgique.
01:42:13On avait les images.
01:42:15C'est le but. On est mené 2 à 0 à la pause.
01:42:17On ne l'a pas, mais je viens d'avoir l'idée.
01:42:20Ne paniquez pas, on ne le verra pas.
01:42:23C'est la Ligue des Nations.
01:42:25C'est la Ligue des Nations.
01:42:27La France est menée 2 à 0.
01:42:28Tout d'un coup, il y a une révolte.
01:42:30Il y a Benzema, ce génie.
01:42:31Et tout d'un coup, les images tournent en boucle.
01:42:34On les a, et tout ça.
01:42:36Il me dit, regardez, regardez la façon
01:42:38dont Karim prend son temps, se donne du temps.
01:42:42C'est vrai qu'il est dans une surface de réparation
01:42:44avec tous les joueurs belges autour de lui.
01:42:46Mais regardez comme il ne panique pas.
01:42:48Regardez comme il prend son temps.
01:42:50Et c'est vrai que le moment, et en plus,
01:42:52il avait un rapport à l'image qui était très intime,
01:42:54qui était un pro. Il pouvait aller y coller.
01:42:56Et c'est vrai que, je ne sais pas si parfois,
01:42:59vous, Olivier, Roland, Raymond,
01:43:02en conseillant, peut-être un attaquant,
01:43:04en disant peut-être, prends ton temps.
01:43:06Je ne sais pas si ça se dit ou pas.
01:43:08Peut-être fais un choix.
01:43:10Et là, notre Didier nous avait pris par la main
01:43:12et nous avait un peu ouvert la porte.
01:43:14En tout cas, moi, vu mes connaissances
01:43:16sous l'homéstique technique, on ouvre souvent la porte
01:43:18assez facilement, et je trouvais que c'était sensible,
01:43:20c'était intéressant.
01:43:22Bernard, vous avez un truc, là.
01:43:24Quand vous touchez votre alliance, c'est qu'il y a quelque chose...
01:43:26Ah, non, c'est quelque chose...
01:43:28Non, sur Didier, par rapport aux évocations de Raymond,
01:43:30de Timothée, Grégory, Grégory,
01:43:32on va revenir vous voir après, Bernard.
01:43:34Je vous écoutez les uns les autres.
01:43:36J'ai eu une discussion cet après-midi avec Osvaldo Piazza,
01:43:38qui est son ami argentin.
01:43:40Je sais qu'il allait souvent, quand il partait dans ses voyages,
01:43:42il avait besoin toujours de se ressourcer.
01:43:44Il me racontait un petit peu ça.
01:43:46C'est qu'ils allaient voir des matchs ensemble
01:43:48et il me disait, c'est incroyable, c'est que Didier,
01:43:50il avait l'œil, mais pendant les matchs,
01:43:52on ne se parlait jamais.
01:43:54Il ne parlait pas, parce qu'il ne commentait pas,
01:43:56donc il regardait. Et qu'à la fin du match,
01:43:58il me demandait ce que j'avais pensé du match.
01:44:00Et lui, il se lançait dans des monologues interminables
01:44:02à la Didier Rousteing.
01:44:04Et il me dit, il voyait des choses
01:44:06qu'effectivement, il n'avait pas été joueur professionnel,
01:44:08il n'a pas été entraîné, mais qu'il arrivait à voir.
01:44:10Et ça, je pense que c'est quelque chose
01:44:12qu'il avait de plus en tant que journaliste.
01:44:14Sensibilité ?
01:44:16Oui, sensibilité. Mais moi, ce que je disais tout à l'heure,
01:44:18ce que j'ai le plus aimé chez Didier,
01:44:20c'était le fait que ça soit un homme libre,
01:44:22mais à travers ses voyages,
01:44:24à travers le football, il cherchait l'homme aussi.
01:44:26Il cherchait les relations humaines,
01:44:28il cherchait à vivre des émotions
01:44:30et à les partager.
01:44:32C'est peut-être pour ça aussi qu'il y avait ses voyages
01:44:34en Argentine et cet amour inconsidéré
01:44:36pour le football argentin,
01:44:38parce que pour y être allé plusieurs fois,
01:44:40l'Argentine, tu ne vas pas qu'à un match de foot,
01:44:42tu vas à une célébration,
01:44:44une communion,
01:44:46comme il n'y en a plus trop
01:44:48de par le monde.
01:44:50C'est pour ça que j'étais très proche avec lui
01:44:52sur la sensibilité. On dit toujours
01:44:54que le plus grand pays au monde de football,
01:44:56c'est le Brésil, et je partageais sa vision
01:44:58en disant que c'était l'Argentine,
01:45:00justement pour le côté sociétal, expérience, aventure humaine
01:45:02et le partage, parce que le football, à la base, c'est ça.
01:45:04Je pense que Didier, ce qu'il a recherché toute sa vie
01:45:06à travers le football, c'est l'homme et le partage.
01:45:08Je vous invite à relire, si vous l'avez sous la main,
01:45:10vous pouvez l'acheter, son livre Puzzle
01:45:12aux éditions Marabout, puisque ses petits voyages
01:45:14en Argentine et la façon dont il nous raconte
01:45:16un rapport lié au stade,
01:45:18je ne sais plus dans quel stade.
01:45:20Oui, il les a tous faits,
01:45:22mais à un moment, il fait un pas de côté
01:45:24et il parle des gens, des supporters qui sont là.
01:45:26Le match est finalement un prétexte
01:45:28et il y a une description sur l'amour,
01:45:30l'émotion que suscite le foot.
01:45:32On n'est presque plus en train de regarder
01:45:34si un contrôle est réussi, si une frappe est ratée,
01:45:36tout ça. Non.
01:45:38Il s'est déplacé pour regarder juste les gens
01:45:40et la passion qu'ils avaient. Greg Schneider ?
01:45:42Non, mais c'est pour rebondir sur ce qu'il dit.
01:45:44Il a constamment traité le foot
01:45:46ou vu le foot comme un espace de liberté,
01:45:48y compris dans son exercice journalistique.
01:45:50Or, il a travaillé dans de très grosses boîtes,
01:45:52TF1, France Télé, même ici,
01:45:54et il s'est toujours dégagé une marge.
01:45:56Il s'est toujours dégagé quelque chose de personnel.
01:45:58Moi, je me souviens que quand il était là
01:46:00et qu'il était président, quand il sentait
01:46:02qu'on disait des choses un peu rebattues,
01:46:04je le sentais physiquement se crisper.
01:46:06Ah oui ?
01:46:08Oui, parce qu'il n'aimait pas
01:46:10qu'on utilise le temps qu'on avait
01:46:12pour répéter ce qu'il s'était dit.
01:46:14Ah, vous sentiez une sorte de...
01:46:16Quand il entendait un truc qui tournait,
01:46:18très franchement, ça n'allait pas.
01:46:20Ah, je ferai ça la prochaine fois.
01:46:22Oui, vous pouvez.
01:46:24C'est pour ça que tu le stressais.
01:46:26L'exercice journalistique, l'air de rien,
01:46:28quelque part, t'es peut-être un peu plus libre
01:46:30qu'un autre journaliste.
01:46:32Pourquoi ?
01:46:34Parce que t'as le monde entier dans la main.
01:46:36Déjà, c'est un espace où il n'y a pas de frontières.
01:46:38Le football, il est partout.
01:46:40Il traverse les frontières, tu rencontres tout le monde.
01:46:42Quel autre métier ou exercice journalistique
01:46:44te permet de voir un tel panel de gens ?
01:46:46Tu peux aller chercher un bulgare,
01:46:48tu peux aller chercher un nigérian.
01:46:50Il n'y a que ça, en fait.
01:46:52Et il a constamment usé cette liberté-là
01:46:54et ça, en tout cas, ce qu'il faut retenir,
01:46:56c'est qu'il a vraiment bénéficié et joué
01:46:58de cette possibilité-là.
01:47:00Le jingle.
01:47:02Le jingle de Didier.
01:47:04Petite pastille.
01:47:06On est le 5 septembre 2008,
01:47:08quatrième numéro épisode
01:47:10de l'Equipe du soir
01:47:12et première de Didier Rousteing.
01:47:14Au menu, on est en 2008.
01:47:16Je crois qu'il y a un sélectionneur
01:47:18de l'équipe de France,
01:47:20mais je ne me souviens plus tellement.
01:47:22On est en fin du jeu, évidemment.
01:47:24On pense à un fin du foot.
01:47:26Donc on pense à qui ?
01:47:28Ah oui, amis téléspectateurs de l'équipe TV,
01:47:30c'est bien sûr Didier Rousteing.
01:47:32Didier, venez par ici.
01:47:34Applaudissements nourris
01:47:36sur les bancs de la droite et de la gauche.
01:47:38Un cycle du sang.
01:47:40Bon, Didier, ce Raymond Domenech,
01:47:42défendez-le un petit peu, non ?
01:47:44Il ne vous convainc pas du tout ?
01:47:46Domenech, il avale toutes les couleurs.
01:47:48C'est un avaleur d'anaconda.
01:47:50Maintenant, on te mettra sous tutelle
01:47:52et il n'y aura plus ton docteur.
01:47:54Je veux du beau jeu, etc.
01:47:56Et lui, il dit oui à tout.
01:47:58Il sait qu'il a toutes les chances
01:48:00de se qualifier et qu'après,
01:48:02on aura tout oublié.
01:48:04Une équipe très attractive
01:48:06et performante, c'était la Russie.
01:48:08Il joue avec un milieu de terrain défensif,
01:48:10un ancien attaquant, c'est Mac.
01:48:12C'est peut-être un peu pointu.
01:48:14Vous êtes le guest, le spécialiste.
01:48:16Je vous suis.
01:48:18C'est important.
01:48:20Pour les gens, peut-être.
01:48:22Il est milliardaire, il a 24 ans.
01:48:24Il est dans les plus belles années
01:48:26de sa vie et il va s'éclater.
01:48:28Il va dans un club de rats
01:48:30où il va s'entraîner avec...
01:48:32Par rapport à Chelsea, si tu veux.
01:48:34Il va s'entraîner avec des joueurs moyens.
01:48:36Il ne touche pas à cette cloche.
01:48:38Le dimanche, il ne va pas avoir de ballon.
01:48:40Alors qu'il pourrait être...
01:48:42Et puis en plus, finalement...
01:48:44Tu lui laisses la carte bleue.
01:48:46Les femmes de joueurs en connaissent un peu.
01:48:48Ca va vite.
01:48:50La belle vie, ça veut dire
01:48:52que 24 000 euros, ma foi...
01:48:54Oui, c'est un peu juste.
01:48:56Tu ne peux pas te payer un hélicoptère.
01:48:58C'est parti, les images qui partent.
01:49:00Et nous, on se dit au revoir.
01:49:02J'ai le maillot de lion.
01:49:04Et là, je sors un poulpe.
01:49:06Et j'explique que si Paul Le Gouen
01:49:08allait faire ses conférences de presse
01:49:10avec ça sur la tronche,
01:49:12au moins, on rigolerait.
01:49:14Pierre Ménès sent que le vent tourne
01:49:16et que cette bêbête pue énormément.
01:49:18Je lui cours après, mais il est rapide.
01:49:20Il est rapide, le Ménès.
01:49:22Vous avez vu ?
01:49:24Il est vif, le Pierrot.
01:49:26C'est une lutte terrible.
01:49:28Rires
01:49:30C'est de l'atmosphère.
01:49:32On vous en reparle souvent,
01:49:34de cette petite chose ?
01:49:36Je pense que ça passe en boucle.
01:49:38On en parle beaucoup.
01:49:40C'est la première de Vigier Roustan
01:49:42qui a été un peu gratinée.
01:49:44Qu'est-ce qu'il remontait ?
01:49:46La première où il a été extraordinaire,
01:49:48il a réussi à couper la parole
01:49:50à Thierry Bretagne.
01:49:52Il avait gagné sa place.
01:49:54Il y a eu un petit doigt levé de Timothée.
01:49:56Qu'est-ce qu'il a dit ?
01:49:58Je voyais ces images.
01:50:00C'est brillant.
01:50:02C'est des grandes images de télé.
01:50:04J'ai, comme Giovanni, eu la chance
01:50:06de vous remplacer une fois.
01:50:08Je me souviens bien d'avoir dit
01:50:10que Didier Roustan, comme président,
01:50:12ne met pas Éric Blanc ni Didier Roustan.
01:50:14J'étais dans une angoisse absolue
01:50:16d'avoir quelqu'un d'ingérable à ma gauche.
01:50:18Pour les suivantes, pourquoi pas ?
01:50:20Mais pas pour la première.
01:50:22Il avait accédé à ma demande.
01:50:24Rires
01:50:26Marc ne vous aime pas.
01:50:28On le sait tous.
01:50:30On a beaucoup évoqué Maradona.
01:50:32Les relations Didier-Maradona.
01:50:34Il n'est plus là à Nabil ?
01:50:36Il est parti ?
01:50:38Ah non, il n'est pas là.
01:50:40C'est Nabil qui vous en a parlé.
01:50:42J'ai deux dessins à vous montrer
01:50:44de Pharao.
01:50:46Regardez.
01:50:48Regardez Didier.
01:50:50Et puis le deuxième dessin.
01:50:52...
01:50:57Voilà. Maradona.
01:50:59Didier Roustan.
01:51:01On a eu la surprise,
01:51:03pas forcément une grande surprise,
01:51:05d'apprendre le dessin de Maradona.
01:51:07C'était le 25 novembre 2020.
01:51:09Donc Maradona par Didier Roustan.
01:51:11On a réfléchi de la manière
01:51:13dont clôturé cette émission.
01:51:15Je pense qu'il fallait donner la parole
01:51:17à Didier sur Maradona.
01:51:19C'est une possibilité ?
01:51:21Il y a beaucoup à dire sur Maradona.
01:51:23Il y a des micros qui circulent.
01:51:25Est-ce qu'il y a quelqu'un
01:51:27qui veut ajouter quelque chose ?
01:51:29Je pense qu'on a embrassé tout le monde,
01:51:31même nos téléspectateurs qu'on n'a pas embrassés.
01:51:33A chaque fois, on leur dit
01:51:35qu'on vous aime.
01:51:37Et puis on lance le dernier.
01:51:39Tout le monde a dit
01:51:41sa petite écho sur Didier ?
01:51:43Alors on vous embrasse.
01:51:45On vous dit de passer une belle nuit.
01:51:47On a été ensemble pour évoquer Didier.
01:51:49On a essayé de vous le faire revivre.
01:51:51Et puis d'essayer de vous le présenter
01:51:53tel qu'il est,
01:51:55avec ses qualités, ses défauts
01:51:57et sa faune.
01:51:59On vous embrasse et on vous souhaite
01:52:01une douce nuit.
01:52:03Au revoir.
01:52:09La logique aurait été
01:52:11qu'il meure sur un terrain de football.
01:52:13Ce n'est pas passé loin,
01:52:15puisqu'il entraînait encore récemment.
01:52:17Et...
01:52:19Je n'ai jamais...
01:52:21Avec tout ce qu'il a connu,
01:52:23si tu veux,
01:52:25on pourrait dire à un moment
01:52:27le football ou quelque chose comme ça.
01:52:29Et c'est incroyable.
01:52:31Quand je vois,
01:52:33et je ne juge pas,
01:52:35des gens qui sont au bout du rouleau
01:52:37dans leur équipe nationale
01:52:39parce qu'ils ont beaucoup donné,
01:52:41parce qu'ils l'ont porté pendant 10 ans...
01:52:43Je pense à Michel Platini,
01:52:45mais qui arrête à un moment.
01:52:47Remarque qu'il arrête sa carrière
01:52:49en même temps.
01:52:51Zidane, pareil, mais après il a repris.
01:52:53Mais certains disent...
01:52:55Je comprends, ils n'en peuvent plus,
01:52:57ils n'ont plus la foi.
01:52:59Tu joues en béquille,
01:53:01tu lui mets le maillot de l'Argentine,
01:53:03mais il y va.
01:53:05C'est exceptionnel,
01:53:07cet amour qu'il a
01:53:09pour ce sport.
01:53:11J'ai mis ce tee-shirt aujourd'hui
01:53:13parce que c'est Maradona,
01:53:15mais si tu élargis un peu,
01:53:17Maradona, tu vois,
01:53:19il est là avec son maillot,
01:53:21avec ses pantoufles et un ballon.
01:53:23C'est ça, Maradona.
01:53:25C'est la simplicité.
01:53:29C'est Maradona.
01:53:31C'est Maradona.
01:53:33C'est Maradona.
01:53:35C'est Maradona.
01:53:37C'est Maradona.
01:53:39C'est Maradona.
01:53:41C'est Maradona.
01:53:43C'est Maradona.
01:53:45C'est Maradona.
01:53:47C'est Maradona.
01:53:49C'est Maradona.
01:53:51C'est Maradona.
01:53:53C'est Maradona.
01:53:55C'est Maradona.