00:00 - ARISTOCRATIE : UNE VIE DE CHATELAIN. MARQUIS DE BRETEUIL (Première diffusion : 10/11/1997, un reportage de Martin Blanchard) - La plupart du temps, hériter d'un château relève du cadeau empoisonné. Malgré les avantages fiscaux qui leur sont accordés, les châtelains d'aujourd'hui, souvent désargentés, se voient obligés de retrousser leurs manches pour entretenir leur noble demeure, ce qui dans ce monde-là ne va pas forcément de soi. A une heure de Paris, au château de Breteuil, les propriétaires du château ont tout mis en oeuvre pour que le nom et le domaine passent le cap du millénaire. Pour cela, le Marquis de Breteuil doit rentabiliser son château, attirer le public. Mieux encore, le Marquis s'est transformé en grand ordonnateur de mariages japonais.
07:08 - ARISTOCRATIE : UN BLASON CONTRE LA MAFIA (Première diffusion : 14/11/1997, un reportage de Martin Blanchard)
13:44 - ARISTOCRATIE : LA PETITE DUCHESSE (Première diffusion : 13/11/1997, un reportage de Martin Blanchard)
20:36 - ARISTOCRATIE : LES NOUVEAUX LORDS : GARFIELD DAVIES (Première diffusion : 11/11/1997, un reportage de Martin Blanchard)
27:16 - ARISTOCRATIE : LE RETOUR DES PRINCES (Première diffusion : 13/11/1997, un reportage de Martin Blanchard)
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27:16 - ARISTOCRATIE : LE RETOUR DES PRINCES (Première diffusion : 13/11/1997, un reportage de Martin Blanchard)
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00:00Marquis, pour des enfants, ça fait rêver, marquis, marquise, etc.
00:04Mais, au fond, moi, je suis très réaliste.
00:07Je veux dire, être marquise, ça veut rien dire de particulier.
00:10C'est une référence à l'histoire, au passé.
00:15Mais enfin, moi, je vis dans le présent.
00:16Donc, c'est très bien. Ça va avec le château.
00:21À 1 heure de Paris, un château de famille, témoignage de 4 siècles d'histoire de France.
00:267 jours sur 7, c'est le propriétaire des lieux, le marquis Henri-François de Breteuil, 10e du nom, qui mène la visite.
00:35Voilà, entrez, entrez. Allez-y, allez-y.
00:38Alors, soyez les bienvenus aujourd'hui au château de Breteuil.
00:42Ce château a été construit aux alentours de 1600.
00:46Il est toujours resté chez les marquis de Breteuil, où il s'est transmis de père en fils jusqu'à nos jours.
00:52Et moi-même, Henri de Breteuil, j'ai repris ce château avec mon épouse,
00:55il y a 25 ans environ.
00:57Ici, nous sommes dans la grande galerie, qui est un peu la galerie des ancêtres,
01:01qui est aussi la galerie des ministres, puisque les Breteuil ont donné 3 ministres aux rois de France.
01:06Là, vous avez Louis de Breteuil, qui était ministre des Finances de Louis XIV.
01:11François-Victor, le 3e marquis de Breteuil, a été ministre, lui, de la guerre du Régent.
01:17Et puis, le grand homme de la famille a été 1er ministre de Louis XVI.
01:20On ne le voit pas ici.
01:21Vous le verrez tout à l'heure en visitant 1er étage en cire, vous le verrez avec ses souvenirs historiques.
01:26Eh bien, vous allez maintenant pouvoir suivre Xavier.
01:30Et je vous souhaite une excellente après-midi, un bon retour.
01:36Combien ça coûte, un château par jour ?
01:3815 000 francs par jour.
01:40On se réveille tous les matins, on se dit qu'on est très heureux d'être propriétaire de ce château,
01:43mais il faudra bien trouver 15 000 francs pour chaque jour, pour l'entretenir.
01:48Hériter d'un château relève souvent du cadeau empoisonné.
01:50Pour entretenir leur demeure, les châtelains d'aujourd'hui doivent retrousser leur manche.
01:54Pour gagner sa vie, un château doit trouver un créneau, celui du marquis, les mariages japonais.
01:59Il y a une vingtaine d'années, François-Henri de Breteuil a eu l'idée de se transformer en grand ordonnateur de cérémonie.
02:06Il fait renaître une vieille tradition royale qui autorisait un noble à marier dans son château.
02:11Un rapide voyage au pays du soleil levant et l'opération était lancée.
02:16Dans l'esprit de nos mariés japonais, le fait que ce soit le propriétaire des lieux qui les reçoive,
02:22c'est l'image du château.
02:24Pour eux, ce n'est pas comme un mariage par un fonctionnaire à Tokyo.
02:29C'est un côté plus personnel.
02:31Il fallait trouver une formule liée au mariage tel qu'il se déroulait dans les châteaux autrefois.
02:36Et c'est un peu cela qui m'a inspiré dans cette formule-là.
02:40Et qui est conforme à leur tradition, c'est-à-dire faire confirmer leur mariage par un notable, par une personnalité.
02:47Pour vous, c'est rentable ?
02:49Oui, c'est tout à fait rentable.
02:51Rentable ? Certainement.
02:53Travaillant aux mains dans la main avec trois agences de tourisme, le marquis facture chaque mariage, ou plutôt chaque confirmation, 7500 francs.
03:00Pour ce prix, les mariés disposent du château durant deux heures.
03:03En grande pompe, le marquis les accueille dans la chapelle de la famille.
03:06La scène est bien entendu immortalisée par des photos et un film vidéo.
03:10Ensuite, petite réception, champagne et biscuits à la cuillère sont compris dans le forfait.
03:21Qu'est-ce que vous savez dire en japonais ?
03:23Pas grand-chose.
03:26Ce qui veut dire soyez le bienvenu.
03:28Ce qui me parle tout à fait de circonstance aujourd'hui.
03:33Avec toutes mes félicitations, tous mes vœux de bonheur.
03:35Puis quelques autres mots.
03:37Vous êtes allé au Japon ?
03:38Oui, c'est comme ça que j'ai lancé Breteuil au Japon.
03:40Je suis allé passer huit jours.
03:42Une conférence de presse avec toute la presse japonaise.
03:45Une semaine de rendez-vous, heure par heure, avec toutes les agents japonaises importantes.
03:49Et Breteuil était lancé sur le marché japonais.
03:51Il faut vraiment aller sur place voir les responsables.
03:54Avec une soixantaine de mariages et 120 000 visiteurs par an, Breteuil tourne comme une PME.
03:58Entre les guides, les jardiniers et les femmes de ménage, le marquis emploie 14 personnes.
04:02Madame Ramos est au service du château depuis 28 ans.
04:05C'est pas des gens qui récupèrent l'argent du château pour acheter quelque chose pour chez eux.
04:09Tout va au château.
04:11Pour les toits, il y a des choses qui s'abîment souvent, vous savez.
04:15Tous les jours, tous les jours, il y a des choses à faire.
04:17Un coup de peinture par-ci, quelque chose qui se casse par-ci, par-là.
04:21Monsieur et madame de Breteuil, vous les appelez comment ? Marquis et marquise ?
04:25Monsieur et madame Breteuil, toujours.
04:27Toujours, mais quand je parle avec les autres personnes,
04:30j'ai du monsieur et madame le marquis, monsieur le marquis et madame la marquise.
04:34Mais moi, à eux-mêmes, je l'appelle monsieur et madame de Breteuil.
04:38Et que les autres personnes qui sont là, ils l'appellent Céverine, ça, je ne le ferai jamais.
04:42En 1967, quand il hérite du domaine, François-Henri de Breteuil tourne une page de l'histoire familiale.
04:48Lui et sa femme décident d'habiter au fond du parc, dans un petit pavillon de chasse.
04:52On vient d'avoir un coup de fil.
04:54Terminée la vie de château, le marquis doit apprendre à gérer son patrimoine.
04:58L'aristocrate devient patron.
05:01J'estime d'abord qu'il n'y a aucune valeur propre à la noblesse ou à l'aristocratie.
05:06Ça, ça n'existe pas.
05:08Il y a des gens très religieux qui ne sont pas aristocrates.
05:10Il y a des gens très patriotes qui ne sont pas aristocrates.
05:12Toutes ces valeurs qu'on avait traditionnellement liées à la noblesse, c'est complètement farfelu.
05:17Marquis, pour des enfants, ça fait rêver, marquis, marquise, etc.
05:21Mais au fond, je suis très réaliste.
05:24Être marquis, ça ne veut rien dire de particulier.
05:27C'est une référence à l'histoire, au passé.
05:32Mais moi, je vis dans le présent, donc c'est très bien.
05:35Ça va avec le château.
05:36C'est une chance d'appartenir à une famille qui a fait tout ça.
05:38Mais nous, nous sommes, je ne dirais pas inférieurs, mais on est quand même complètement différents d'eux.
05:44Nous, nous sommes dans la situation des interprètes qui mettent en scène leur histoire, si vous voulez.
05:50C'est un peu ça.
05:51Mais eux, ils ont fait l'histoire.
05:53Objectif des breteuils aujourd'hui, prolonger cette histoire.
05:56Et pour ça, toujours le même impératif, trouver de l'argent.
06:01Ils sont combien aujourd'hui, au fond, vous savez ?
06:03205.
06:04205.
06:05Et ils arrivent donc vers 6h, 6h30, c'est ça ?
06:08Et ils dînent vers quelle heure ?
06:10Dînent vers 20h30.
06:1120h30, d'accord.
06:12On va aller voir pour les salons, alors, comment on organise ensemble.
06:14Et surtout, repérer le salon en danse.
06:16Qu'on soit bien d'accord avec vous.
06:18Très bien.
06:19Dernière réception, l'agenda de breteuils est plein.
06:22Chaque année, les salons du château reçoivent plus de 35 000 clients.
06:25Et c'est toujours le marquis en personne qui accueille, supervise.
06:28Au total, un chiffre d'affaires annuel de 5 millions de francs.
06:32Diriger un château, c'est assez stressant, parce qu'il y a toujours des choses à faire de droite et de gauche.
06:37C'est pas gênant d'avoir toujours des visiteurs ?
06:39Au contraire.
06:40Mais pas du tout, parce qu'on vous dit que voilà quelques ardoises de plus qui vont être restaurées grâce à eux.
06:46Vu l'entretien énorme de la maison, du parc, des dépendances,
06:50il faut les recettes des 2 activités pour que le château gagne sa vie.
06:53En France, plus de 2 000 personnes sont propriétaires de châteaux.
06:56Pour tous, la règle est la même.
06:58Le château doit être rentable.
06:59Mais seulement une vingtaine atteint l'objectif.
07:01Le marquis de Breteuil, lui, a gagné son pari.
07:04Le domaine et son nom franchiront le millénaire.
07:06Mais c'est une exception.
07:11La baronne cordopatrie n'a pas le choix.
07:13Condamnée à mort par la mafia, c'est toute sirène hurlante
07:16et entourée de cigares du corps qu'elle traverse les rues de Régio de Calabre.
07:21A 67 ans, elle est le principal témoin d'un procès contre la Engrangheta.
07:27Cette mafia du sud de l'Italie a déjà tenté à 11 reprises de l'assassiner.
07:37Sans mon escorte, je suis vraiment en danger.
07:40Je reçois constamment des menaces.
07:42Et ce ne serait pas prudent de sortir sans escorte.
07:47C'est grâce à eux, grâce aux policiers de mon escorte,
07:49que je peux sortir tranquille.
07:54Dans une région où règne la loi du silence,
07:56le combat de la baronne surprend et impressionne ses concitoyens.
08:02On m'appelle la baronne courage.
08:04Mais je ne me sens pas particulièrement courageuse.
08:07Je suis une personne normale qui a réagi de manière normale
08:10à un outrage qui n'était pas normal.
08:15Son combat contre la mafia a isolé la baronne.
08:17Pour elle, il n'est plus question de fréquenter les salons de l'aristocratie de Régio.
08:22Seule sa cousine, Angelica, continue à l'appuyer.
08:26L'aristocratie de Régio a cessé de me fréquenter
08:29dès les premiers différents que nous avons eus avec la mafia.
08:32Ils ont immédiatement pris leur distance avec ceux qui se battaient contre la mafia.
08:35Une série de cambriolages à son domicile
08:37ont privé la baronne cordopatrie des tableaux et des archives de sa famille.
08:42Par peur des attentats, elle passe le plus clair de son temps chez sa cousine,
08:45avec qui elle évoque les origines chevaleresques de leur famille,
08:48dont les lettres de noblesse remontent à l'époque de Charlemagne.
08:52A l'origine, ma famille s'appelait Capetche et avait le titre de duc.
08:56C'est pour cela que la couronne du blason est une couronne ducale.
09:00Les montagnes représentent la patrie
09:02et le coeur est celui que l'on a donné à la patrie.
09:05D'où notre nom, Cordopatrie, qui correspond à notre titre de baron.
09:11À la place de la devise, nous arborons des épées.
09:14Elles symbolisent le serment prêté par l'un de mes ancêtres il y a des siècles.
09:19Il a juré que lui et ses descendants de sexe masculin
09:22répondraient à l'appel du roi et iraient à la guerre,
09:25quelle que soit leur situation familiale ou leur état de santé.
09:32Moi-même, je respecte ce serment en combattant la mafia.
09:37Je suis fière de ce blason,
09:40mais je n'en suis pas à la hauteur.
09:42Mes ancêtres ont fait tellement.
09:44Je me sens écrasée par ce blason, par ce nom de famille.
09:48J'y mets tous mes efforts,
09:50mais je ne me sens absolument pas à la hauteur de mes ancêtres.
09:54À 50 km de Redjou s'étendait le domaine de la famille Cordopatrie.
09:58Des mille hectares, il n'en reste qu'une quarantaine à la baronne.
10:01Ici, la mafia a remplacé la noblesse dans les campagnes.
10:04Installées en ville, les aristocrates ont été forcés de vendre leurs terres.
10:08Seule la famille de Teresa Cordopatrie a refusé.
10:11Et pour 28 hectares d'olivier, la mafia lui a déclaré la guerre.
10:18Ils ont tout volé.
10:21Et ils ont tiré autant qu'ils le pouvaient, en signe de mépris.
10:26La mafia a progressivement pris possession de toute cette région,
10:30de toutes ces terres.
10:32Le chef du clan voisin voulait s'approprier toutes les terres qui entourent le village.
10:38C'était une question de prestige.
10:41Et il en avait besoin pour cacher ces trafics de drogue.
10:44Les terres lui permettent de justifier l'argent qui vient de la drogue.
10:52Au début, personne ne cédait.
10:54Puis, il y a eu les premières menaces,
10:56les enfants enlevés,
10:58les voitures incendiées,
11:00les ouvriers intimidés.
11:02Le traitement était le même pour tous.
11:04Il y a ceux qui ont cédé immédiatement,
11:06ceux qui ont cédé plus tard
11:08et ceux qui n'ont jamais cédé.
11:10Malheureusement, c'est le cas des Cordopatries.
11:12Pour les mafieux, qu'un propriétaire ne cède pas est inacceptable.
11:15S'il réussit à gagner, personne ne cèdera.
11:18C'est pour cela que la mafia devait punir ceux qui donnaient le mauvais exemple.
11:23Après les menaces, la mafia passe aux actes.
11:26Trois tentatives d'assassinat contre le frère de Teresa.
11:53Instactivement, j'ai mis la main sur mon cœur.
11:56L'assassin a appuyé son arme juste là, sur le dos de ma main.
12:00Son arme s'est enrayée.
12:02Mais le canon était brûlant après l'écho qu'il avait tiré.
12:06J'ai été brûlée à la main.
12:08Une petite blessure de rien du tout.
12:11J'ai donc eu la vie sauve parce que l'arme s'est enrayée.
12:15Le tueur s'est mis à courir en direction du boulevard.
12:18Et il a tourné.
12:20J'ai couru à sa poursuite.
12:24Mais je n'ai pas réussi à le rattraper.
12:27Je n'avais pas compris que mon frère était mort.
12:30Je pensais qu'il s'était baissé pour éviter les balles.
12:34Quand je suis revenue ici, je l'ai trouvé qui baignait dans son sang.
12:38Il est mort quelques instants plus tard, exactement ici.
12:41Avant l'assassinat d'Antonio Carlo Cordopatri,
12:44la justice italienne semblait sourde au problème de la famille.
12:47Leurs plaintes restaient sans réponse.
12:49Des magistrats leur conseillaient même de vendre à la mafia.
12:52Mais la baronne n'a pas cédé.
12:54Armée de sa machine à écrire, elle a déposé plainte sur plainte.
12:57Aujourd'hui, l'assassin et 4 membres de la famille mafieuse sont sous les verrous.
13:01La victoire, si victoire il y a à l'issue de ce procès,
13:05ce ne sera sûrement pas ma victoire.
13:08Parce que j'ai perdu mon frère et qu'il ne reviendra plus.
13:11Malheureusement, les Cordopatri ont donc perdu la dernière bataille de cette génération.
13:17Mes ancêtres avaient toujours été vainqueurs.
13:21Aujourd'hui, c'est l'Etat et la justice qui pourront sortir vainqueurs
13:24grâce au sacrifice de mon frère.
13:28Même si la baronne Courage gagne son dernier procès,
13:31elle reste en danger de mort.
13:33La mafia n'oublie pas, ne pardonne pas.
13:35Après son procès, elle ne sera plus sous protection judiciaire.
13:38Privée de ses gardes du corps, la dernière baronne Cordopatri
13:41sera alors une preuve facile pour la mafia.
13:47Sanlúcar de Barrameda, en bouchure du Guadalquivir.
13:50Ici, l'Andalousie, la province la plus méditerranéenne d'Espagne,
13:54débouche sur l'Atlantique.
13:56C'est de ce port que Christophe Colomb et Magellan sont partis pour le Nouveau Monde.
14:00C'est par ici que l'or et les épices venus d'Amérique sont entrés en Europe.
14:07Sanlúcar de Barrameda se trouve sur les terres de Medida Sidonia,
14:11l'une des plus vieilles dynasties de la noblesse espagnole.
14:14Le château de Medida Sidonia est au cœur de Sanlúcar.
14:22Avant, plus de 500 personnes vivaient dans le château.
14:26Aujourd'hui, il n'y a presque plus personne.
14:30Moi, je m'occupe de l'entretien du parc et Maria fait la cuisine.
14:35Une femme de ménage vient de temps en temps.
14:38Madame la Duchesse vit toute seule dans ce château.
14:45Doña Luisa Isabel Alvarez de Toledo est une grande d'Espagne.
14:50C'est la 21e duchesse de Medida Sidonia.
14:53Dans le sang de Doña Luisa coulent 9 siècles de l'histoire d'Espagne.
14:57Mais ici, on ne la connaît pas pour son lignage.
15:00Ceux qui l'aiment l'appellent la petite duchesse.
15:03Ceux qui ne l'aiment pas parlent de la duchesse rouge.
15:07Depuis 30 ans, Doña Luisa se bat contre tous les régimes qui se sont succédés en Espagne.
15:12C'est une rebelle comme ses ancêtres.
15:17Lui, c'est Pedro Alcantara de Guzman.
15:21C'est un homme très intéressant, du siècle des Lumières.
15:29C'est un des grands réformateurs espagnols du 18e siècle.
15:37C'était l'ami des philosophes français.
15:40Les écrits de Voltaire lui parvenaient cachés dans des chapeaux.
15:48Lui, c'est le 8e duc de Guzman.
15:51Dans ce tableau, on dirait un ange.
15:54En réalité, c'est le plus grand dongement de la famille.
15:57Doña Luisa vit dans un château construit par ses ancêtres sur les ruines d'une mosquée au 15e siècle.
16:02La duchesse est historienne.
16:04Elle puise ses informations dans les archives de Medina Sidonia.
16:08Sur ces étagères reposent 900 ans de l'histoire d'Espagne.
16:12Ce sont les archives privées les plus importantes d'Europe.
16:15Valeur estimée de ce trésor, 300 millions de francs.
16:18La duchesse est aussi écrivain et les livres qu'elle publie heurtent souvent l'histoire officielle.
16:23En Espagne, beaucoup de documents ont été détruits.
16:27En 1507, par exemple, les rois catholiques ont donné l'ordre d'éliminer une partie de nos archives.
16:33Des documents concernant l'achat de terres en Amérique ont disparu.
16:38Il s'agissait de donations effectuées par le roi du Portugal en 1463.
16:43Ce document était la preuve que l'on connaissait l'Amérique bien avant Christophe Colomb.
16:49Les pêcheurs et les commerçants allaient régulièrement de l'autre côté de l'Atlantique avant la découverte officielle.
16:55Mais les couronnes de Castille et du Portugal ne voulaient partager le Nouveau Monde avec personne.
17:02Alors elles auraient écrit l'histoire avec l'aide du pape pour exclure d'Amérique toutes les autres nations.
17:08Et puis pour que Colomb puisse s'entendre avec les indiens d'Amérique.
17:12Il fallait bien que ces indigènes parlent espagnol.
17:16Sous la dictature de Franco, la duchesse s'insurge une fois de plus contre l'histoire.
17:20En 1967, un bombardier nucléaire américain sombre dans l'Atlantique à deux pas de Saint-Lucard.
17:26Par chance, la bombe n'explose pas.
17:28Mais dans les environs de l'accident, on a peur.
17:30Les autorités franquistes étouffent l'affaire.
17:33La duchesse, avocate de formation, dénonce le gouvernement.
17:36Résultat, un an de prison et l'exil en France.
17:39Ses ennemis la surnomment dès lors la duchesse rouge.
17:42Mais c'est notre petite duchesse.
17:44Vous êtes en pleine forme, madame.
17:46Ça fait longtemps que je ne vous ai pas rencontrée.
17:49Ça me fait vraiment plaisir de vous voir.
17:59Ce combat mené contre la dictature franquiste lui vaut encore aujourd'hui l'estime et la tendresse de la population.
18:11Tout le monde vous connaît, ici ?
18:13Non, pas tout le monde. Les jeunes ne me connaissent pas.
18:21Parce que tout le monde la connaît.
18:24Et pourquoi ?
18:27On a toujours entendu parler d'elle.
18:29Les vieux, mon père, mon grand-père, ils ont toujours tous parlé d'elle.
18:35On parle tous de notre petite duchesse.
18:39Est-ce que c'est votre nom qui vous oblige à conserver tout cela ?
18:43C'est le bon sens et l'amour de l'art qui m'oblige à conserver ce château.
18:47Pas le fait que je m'appelle Medina Sidonia.
18:50Un nom, ça ne te rend ni meilleure, ni moins.
18:54Un nom, ça ne te rend ni meilleur, ni plus intelligent que les autres.
18:58Vraiment, ça ne te donne rien.
19:08En revanche, si tu considères que tu dois rendre service à la société,
19:14et ça, ça ne veut pas dire forcément être communiste,
19:17alors tu dois agir en conséquence.
19:24Quand j'ai hérité de ce palais, tout était en ruine.
19:27Aujourd'hui, j'essaie de le conserver le mieux possible.
19:32À la mort de Franco, la duchesse regagne l'Espagne.
19:34Aussitôt, elle demande une aide publique pour sauver ses archives,
19:37mais l'Etat paye trop peu à son goût.
19:39Les négociations s'enveniment, les aides lui sont retirées.
19:42Aujourd'hui, pour préserver ses manuscrits,
19:44la duchesse de Medina Sidonia doit vendre son domaine petit bout par petit bout.
19:49L'Espagne d'aujourd'hui ressemble beaucoup à l'Espagne du XVIe siècle.
19:55C'est un mélange d'Isabelle la catholique et de Philippe,
19:58un mélange de XVe et de XVIe siècle.
20:04Un but de pouvoir, régime absolutiste, autorité capricieuse.
20:12Un personnage mythique, le roi,
20:16placé au-dessus du bien et du mal, mais entouré de profiteurs.
20:23L'Espagne d'aujourd'hui n'a pas changé.
20:25Le citoyen n'est qu'un sujet, un vassal, mais surtout pas un citoyen.
20:37La chambre des lords, la chambre haute du parlement britannique,
20:40est avant tout composée de nobles.
20:42Pour Garfield Davis, 62 ans, c'est un grand jour, c'est aujourd'hui qu'il devient baron.
20:57Au Royaume-Uni, seule la reine a la prérogative d'en oublier ses sujets
21:01sur recommandation du premier ministre.
21:03Cette année, Tony Blair a proposé Garfield Davis.
21:06Chaque nouveau lord doit se plier au protocole.
21:12C'est la robe que doit porter chaque lord lors de sa présentation à la chambre.
21:15C'est en ermine ?
21:17Ça, c'est une ermine.
21:19Vous voyez, pour un lord ou un baron, il n'y aura que deux bandes blanches.
21:25Un vicomte, lui, a trois bandes.
21:28Un marquis... Oui, un marquis a quatre bandes le long de la robe.
21:34Vous ne pourriez pas porter la robe d'un marquis ou d'un vicomte, c'est exclu.
21:38Un duquel a cinq bandes alors ?
21:40Non, ça dépend. Quatre ou cinq.
21:45Il existe deux types de lords.
21:47Les aristocrates, qui ont hérité de leurs titres de noblesse,
21:50et les lords à vie, dont les titres ne sont pas transmissibles aux descendants.
21:53C'est le cas de Lord Davis.
21:57Étrangers, découvrez-vous !
22:02La cérémonie d'introduction à la chambre des lords se déroule selon un rituel bien rodé.
22:06La procession est toujours conduite par Black Rod, autrement dit le chef du protocole.
22:10Et le nouveau lord se doit d'être accompagné par deux parrains.
22:14Dans le cas présent, la baronne de Fountain, le Flyde,
22:19et aussi Lord Graham of Edmonton.
22:25Mais le plus important, c'est le serment prêté à la reine Elisabeth II.
22:31Moi, Lord Davis de Coytie, devant Dieu Tout-Puissant,
22:35et en vertu de la loi, je jure fidélité à sa majesté la reine Elisabeth,
22:41à ses héritiers et successeurs, et que Dieu me vienne en aide.
22:47C'est officiel, Garfield Davis est désormais Lord Baron Davis of Coytie.
22:55Voilà, c'est terminé.
22:57Ça a vraiment été pour moi une expérience nouvelle, tout ce cérémonial.
23:01C'est impressionnant, mais je suis très content.
23:04Et je vais commencer à travailler à la chambre des lords.
23:12Mais je dois souligner une chose.
23:14Il va y avoir un changement.
23:16L'actuel Premier Ministre, Tony Blair, a l'intention de réformer la chambre des lords.
23:21En fait, il va rejeter la chambre des lords.
23:24C'est une véritable révolution au Royaume-Uni.
23:27Les aristocrates, dont le seul mérite est d'avoir un ancêtre qui a été inoubli il y a deux ou trois siècles,
23:32ne pourront plus voter ou amender les lois.
23:35Merveilleux, c'était merveilleux.
23:41Qu'est-ce que c'est, cette manette rouge que vous portez ?
23:44Cette manette rouge, c'est une tradition.
23:46La tradition, c'est qu'il y ait un roi.
23:50Madame Davies, est-ce que vous êtes devenue baronne aujourd'hui ?
23:53Non, non, ce n'est pas une baronne, c'est une lady.
23:56Il faut être nommé par la reine pour être baronne.
23:59Ma marraine était une baronne.
24:02Ma femme Marianne, elle s'appelle Lady Davies.
24:05Mais je suis une baronne.
24:07Je suis une baronne.
24:09Je suis une baronne.
24:11Je suis une baronne.
24:13Je suis une baronne.
24:15Je suis une baronne.
24:17Lady Davies, mais pas une baronne.
24:43On va se détendre avec un verre de gin et de tonic.
24:48Lord Davies, êtes-vous un aristocrate ?
24:50Un aristocrate est censé avoir des terres.
24:54Beaucoup de terres, même.
24:56Il fait des biens immobiliers.
25:00Il est censé être un anti avec des employés.
25:05Moi, j'ai un revenu plus que raisonnable.
25:10Je suis quelqu'un de très simple.
25:12On a travaillé très dur avec ma femme pour acheter notre maison.
25:16J'ai pris un crédit immobilier.
25:18Me décrire comme un aristocrate n'a aucun sens.
25:23Lord Davies est d'origine modeste.
25:25Il commence à travailler à 15 ans dans la synergie
25:28avant de s'intégrer complètement dans le syndicalisme
25:31pour devenir, en 1985, secrétaire général de l'USDAL,
25:34le plus important syndicat britannique du secteur privé.
25:37Il habite aujourd'hui dans la banlieue de Manchester,
25:40le nord industriel de l'Angleterre.
25:46Je vais ouvrir la manette maintenant
25:48et vous allez voir ce qu'il y a à l'intérieur.
25:58Garfield Davies mesure aujourd'hui avec fierté le chemin parcouru.
26:04Qu'est-ce que c'est ?
26:06Ceci confirme ma nomination
26:09comme Lord Byron Davies
26:12de Coytie.
26:17Et ça, c'est le sceau royal.
26:21Si vous regardez par là,
26:23vous voyez que cette figurine au bout de la cheminée
26:26est une effigie de mon arrière-grand-père.
26:29Il a commencé à travailler dans la mine à l'âge de 7 ans
26:32et il en est sorti à l'âge de 80 ans.
26:37Je ne sais pas si vous vous souvenez
26:39qu'il a commencé à travailler au fond de la mine au Pays de Galles
26:42à l'âge de 7 ans
26:44et ça sans s'arrêter jusqu'à 80 ans.
26:47D'ailleurs, il est dans le livre Guinness des records
26:50pour avoir passé 73 ans au fond de la mine
26:53et il est mort à 86 ans.
27:00Vous voyez, c'est ça que j'ai reçu en héritage.
27:04Il s'appelait David Davies.
27:10Prague, novembre 89, c'est la Révolution de Benoît.
27:13Vaclav Havel est proclamé président
27:15et les communistes tchèques abandonnent le pouvoir.
27:18Une de ses premières promesses,
27:20rendre les biens à les richesses nationalisées par les communistes
27:23à leurs anciens propriétaires.
27:25Huit ans plus tard, les aristocrates sont de retour.
27:28Pour récupérer leurs propriétés,
27:30ils rompent l'exil qu'ils avaient choisi pour fuir les communistes.
27:33Le duc Jaroslav Vlobkovits est lui rentré d'Allemagne
27:36où il vivait depuis 68.
27:38Il y travaillait comme technicien en électronique.
27:40Il récupère le château de son enfance
27:42après cinq ans de négociations acharnées avec l'administration.
27:45C'est là qu'il décide de renouer.
27:47C'est là qu'il décide de renouer.
27:49C'est là qu'il décide de renouer.
27:51C'est là qu'il décide de renouer.
27:53C'est là qu'il décide de renouer.
27:55C'est là qu'il décide de renouer.
27:57C'est là qu'il décide de renouer.
27:59C'est là qu'il décide de renouer.
28:01C'est là qu'il décide de renouer.
28:03C'est là qu'il décide de renouer.
28:05C'est là qu'il décide de renouer.
28:07C'est là qu'il décide de renouer.
28:09C'est là qu'il décide de renouer.
28:11C'est là qu'il décide de renouer.
28:13C'est là qu'il décide de renouer.
28:15C'est là qu'il décide de renouer.
28:17C'est là qu'il décide de renouer.
28:19Le problème, c'est l'argent.
28:23Tout est beaucoup trop cher.
28:25Ici, j'aimerais construire un bureau.
28:27Et là, un restaurant.
28:33Nous sommes totalement livrés à nouvelle.
28:35Nous ne recevrons aucune aide.
28:39Pourtant, les gens attendent beaucoup de nous.
28:43Ils veulent nous voir travailler efficacement
28:45pour le bien de la communauté.
28:47C'est notre devoir.
28:49Rentré en Tchécoslovaquie sans un sou,
28:51Jaroslav n'est pas au bout de ses peines.
28:53Un château, ça coûte cher.
28:55Or, le duc récupère un second château,
28:57en Bohème, le château de Pitsen.
28:59Construit en 1905 par son grand-père,
29:01qui, déchu de ses titres par le régime,
29:03travailla comme cantonnier jusqu'à la fin de sa vie.
29:11À partir de 1916,
29:13le château fut loué à une famille tchèque.
29:17Puis, pendant la guerre,
29:19il est devenu le bureau local du Tod,
29:21l'administration nazie qui gérait le travail forcé.
29:25Enfin, après la guerre,
29:27il nous a été rendu une première fois.
29:31Mais en 1948,
29:33le parti communiste l'a repris.
29:37En 1988,
29:39le ministère de l'Intérieur
29:41voulait en faire un lieu d'archivage.
29:43Heureusement, ils n'ont pas eu le temps.
29:45Encore vide et inoccupé en 1991,
29:47j'ai pu le récupérer facilement.
29:53Comme le premier château,
29:55celui-ci est en ruine.
29:57Alors, pour payer sa rénovation,
29:59le duc invite une école d'art
30:01à s'installer gratuitement entre ses murs.
30:03Seule condition, en guise de travaux pratiques,
30:05les élèves s'engagent
30:07à en restaurer une partie.
30:09Je suis content de cet arrangement.
30:11Cela ne me coûte rien,
30:13cela ne me rapporte rien non plus,
30:15mais au moins,
30:17le château est entretenu.
30:19Et dans 20 ans,
30:21on verra bien ce qu'on en fera.
30:25Les Lobkowicz étaient
30:27une des plus riches familles princières
30:29de l'Empire austro-hongrois.
30:3124 châteaux et 6 siècles d'histoire
30:33au sommet de l'appareil d'État.
30:35Un des derniers grands personnages
30:37de la dynastie,
30:39le prince Maximilien.
30:41Il fuit définitivement le pays en 1968
30:43et c'est son petit-fils,
30:45né aux États-Unis,
30:47qui rentre aujourd'hui
30:49et récupère 11 de leurs 24 châteaux,
30:51dont celui-ci,
30:53une perle de la Renaissance.
30:55Il nous a toujours semblé clair
30:57que le communisme,
30:59comme tout système imposé,
31:01ne pouvait durer.
31:03Nous sommes heureux que la République tchèque
31:05nous donne la possibilité,
31:07ainsi qu'à d'autres familles,
31:09de retrouver notre patrie.
31:13Notre histoire est très longue
31:15et ce ne sont pas 40 ans de communisme
31:17qui peuvent effacer 600 ans d'histoire familiale.
31:23En plus des 11 châteaux,
31:25le prince William récupère aussi
31:27l'impressionnante collection d'art
31:29commencée par ses ancêtres au XIVe siècle.
31:31Plus de 1000 chefs-d'oeuvre,
31:33dont voici 3 trésors.
31:35Une vue de la Tamuse,
31:37peinte par Canaletto en 1747.
31:41La moisson de Bruegel l'Ancien,
31:43peinte en 1565,
31:45et exposée dans la salle de musique
31:47le manuscrit de la Symphonie héroïque de Beethoven,
31:49dédié à son principal mécène,
31:51leur ancêtre,
31:53le prince Franz Josef Lobkowicz.
31:57Ici, c'est la galerie que lue sous le nom de Karl Krol,
31:59un peintre du XIXe,
32:01qui a peint tous nos châteaux et nos propriétés.
32:03Là, c'est le château Tchékov,
32:05en tchèque,
32:07ou Tchékenstein, en allemand.
32:09Aujourd'hui, il est ouvert au public.
32:11C'est ici que Wagner composa son opéra
32:13Tannhauser.
32:17Et par ici,
32:19se trouve le château le plus important
32:21de la famille.
32:23Il s'agit de notre siège historique.
32:25Il possède 365 fenêtres,
32:27une chaque jour de l'année.
32:31Mais le prince William se trouve
32:33confronté au même problème que son cousin
32:35le duc Jaroslav.
32:37La rénovation et l'entretien de ces palais
32:39coûtent cher, très cher, même quand on est
32:41un homme d'affaires américain.
32:43Nous avons décidé d'ouvrir
32:45nos châteaux au public.
32:47Nous l'avons fait, mais cela coûte une fortune.
32:49Pour y parvenir,
32:51nous devons donc investir financièrement
32:53et de plus, cela nous demande
32:55énormément de temps et d'énergie.
32:57Nous nous sommes donc tournés
32:59vers le privé.
33:01Nous avons décidé de monter
33:03deux fondations,
33:05l'une ici, l'autre aux Etats-Unis,
33:07dans le but de rendre encore plus de collections
33:09accessibles au public.
33:11En deux ans, la fondation américaine
33:13du prince William a déjà récolté
33:15des centaines de milliers de dollars.
33:17Mais le duc Jaroslav
33:19cherche, lui, toujours la solution.
33:21Les deux cousins ne se fréquentent plus
33:23et lui n'a pas de riche relation aux Etats-Unis.
33:25Même les aristos se retrouvent
33:27aujourd'hui confrontés
33:29aux durs lois du marché.