Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 11 septembre 2024.
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00:00RTL Soir. Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Bonsoir Alexis Buisson. Vous êtes journaliste correspondant à New York de nombreuses rédactions et auteur de Kamala Harris, la biographie aux éditions de l'Archipel.
00:12Merci de prendre la parole depuis les Etats-Unis où vous avez suivi hier, bien entendu, le débat télévisé entre Kamala Harris et Donald Trump.
00:18La presse française explique globalement que la vice-présidente s'est imposée hier soir. Est-ce que c'est aussi votre avis ?
00:24Bonsoir Yves, bonsoir à tous. Absolument. Moi, je trouve que Kamala Harris a fait une très bonne performance de débat.
00:30On s'attendait à ce qu'elle soit déstabilisée par Donald Trump. En fait, on s'est rendu compte assez rapidement que c'est l'inverse qui s'est produit,
00:38notamment d'entrée de jeu, quand elle s'est dirigée vers lui et qu'elle lui a serré la main.
00:42Ça l'a pris un peu de court, visiblement. Et finalement, ça a donné un peu le ton pour le reste de la soirée où elle l'a vraiment mis sur la défensive à chaque moment.
00:53Moi, ceci dit, un petit bémol, gagner un débat, c'est une chose. Mais bien entendu, on se souvient de l'exemple d'Hillary Clinton en 2016,
01:01qui avait enchaîné de très bonnes performances face à Donald Trump pendant les débats.
01:06C'est trois débats face à Donald Trump. Et on sait bien sûr ce qui s'est passé après. Elle n'a pas gagné l'élection.
01:12Donc, un débat, c'est important, bien entendu, surtout dans une élection, une campagne aussi courte comme celle que l'on connaît aujourd'hui aux États-Unis.
01:19Mais cela ne fait pas tout.
01:20En quoi s'est-elle imposée, finalement ? C'est elle qui a pris la main, d'une certaine façon ?
01:25Oui, elle a pris la main. Elle n'a pas laissé, finalement, Donald Trump déployer ses attaques, ses lignes d'attaque contre elle.
01:34Moi, ce que j'ai trouvé intéressant, notamment, c'est que finalement, on avait l'impression, en suivant ce débat, que c'était Donald Trump le sortant,
01:41que c'était Donald Trump qui était au pouvoir, alors qu'en fait, c'est Kamala Harris et Joe Biden, aux côtés de Joe Biden,
01:48qui est en poste depuis maintenant presque quatre ans comme vice-présidente.
01:52Et en fait, Donald Trump, à la toute fin du débat, a posé cette question, qui est, qu'a-t-elle fait pour lutter contre l'inflation,
02:01pour combattre l'immigration irrégulière en provenance de l'Amérique centrale ?
02:07Et finalement, moi, j'ai trouvé qu'il n'avait pas vraiment tiré ce fil assez face à elle.
02:13Et donc, il s'est laissé, en quelque sorte, définir par elle, alors qu'on pensait, avant ce débat, que finalement, c'est lui qui allait la définir et la mettre dans une casse.
02:24À l'exhibition, on peut dire que ce débat était particulièrement violent, acrimonieux, disent nos confrères de l'AFP.
02:31Acrimonieux, oui. Moi, j'ai trouvé que c'était finalement un débat plutôt de bonne tenue.
02:39Et la barre est assez basse, je le reconnais. J'ai le souvenir notamment, bien sûr, de débats entre Hillary Clinton et Donald Trump,
02:48ou même entre Joe Biden et Donald Trump en 2020, où Donald Trump n'avait de cesse d'interrompre Joe Biden.
02:55Là, le format du débat permettait quand même une bonne répartition de la parole.
03:01Les micros étaient coupés pour le candidat qui ne s'exprimait pas.
03:04Et donc, finalement, on n'a pas assisté aux interruptions qu'on a vues dans d'autres débats.
03:10En revanche, il y avait effectivement certains gestes, un langage corporel qui était peut-être vu comme assez violent.
03:20Donald Trump n'a pas nommé Kamala Harris, il a simplement utilisé le pronom « elle » pour lui parler.
03:26Elle, Kamala Harris l'a regardée fixement, mais aussi fait des sourires, a secoué la tête à plusieurs reprises quand il s'exprimait pour marquer son désaccord.
03:38Donc, effectivement, en ce sens, il y avait de la tension dans l'air.
03:44Et puis, Donald Trump a fait vraiment du Trump. Ça a parfois battu les records. Je vous laisse écouter Alexis.
03:51Mais ces meetings sont vides. Elles payent les gens pour y aller.
03:56Le plus grave, c'est ce qu'ils ont fait. Ils ont laissé entrer des millions de migrants et ils envahissent des villes.
04:03Regardez la ville de Springfield, dans l'Ohio. Les migrants mangent les chiens, les chats, ils mangent les animaux des habitants.
04:13Il arrive à dire que les migrants dévorent des chiens et des chats sans éclater de rire, Donald Trump.
04:18Oui, effectivement. Et ça, c'est du Trump tout craché. Finalement, il n'y a rien de vraiment nouveau.
04:23Le Trump qu'on a vu hier, c'est celui qu'on voit depuis des années dans des débats, dans des meetings, dans des rassemblements politiques, etc.
04:30Donc, finalement, il n'a rien apporté de vraiment nouveau.
04:34Pardonnez-moi, à l'exhibition, je vous interromps, un candidat français qui tiendrait de tels propos serait immédiatement disqualifié.
04:41Aux États-Unis, ça passe ?
04:44Oui, ça passe au sein d'une partie de la population pour qui les thèses de Donald Trump sont partagées.
04:51Je rappelle qu'aux États-Unis, le paysage médiatique est extraordinairement fracturé.
04:56Donc, chacun vit dans des bulles d'opinion, en quelque sorte.
05:01Et c'est extrêmement difficile pour un grand nombre, des millions d'Américains, d'être exposés à des arguments différents
05:08et de revoir leurs opinions, même quand il s'agit de propos outranciers comme ceux qu'on a entendus dans la bouche de Donald Trump.
05:16Donc, c'est aussi pour ça que cette élection est aussi serrée et qu'elle restera serrée jusqu'à la fin.
05:22Puisque c'est extrêmement difficile de changer l'opinion d'une grande partie de la population ici.
05:29Mais est-ce que nos confrères présentateurs américains ont mis le holà en direct ?
05:33Ce qui visiblement, dit-on, a rendu fou Donald Trump. Vous avez observé ça ?
05:38Oui, tout à fait. Ils ont fait la vérification factuelle en direct.
05:42C'est souvent quelque chose qui est reproché aux journalistes qui animent ces débats.
05:47C'est de ne pas faire assez de vérifications et de ne pas remettre Donald Trump à sa place.
05:51Ou même l'autre candidat, mais souvent c'est Donald Trump, puisque c'est lui qui profère le plus grand nombre de mensonges ou de contre-vérités.
05:59Là, effectivement, ils l'ont fait. Ça leur a été reproché sans surprise par le camp républicain
06:03qui a dit qu'ils avaient pris le camp de Kamala Harris face à lui.
06:12Et il fallait bien sûr s'attendre à de telles remarques.
06:15Encore une fois, il n'y a rien de nouveau dans ce genre de propos contre les journalistes.
06:21À l'exhibition, la star mondiale Taylor Swift a immédiatement annoncé qu'elle soutenait la candidature de Kamala Harris.
06:27Est-ce que ça peut avoir un poids ?
06:30Oui, tout à fait. Je suis un peu réticent à dire que ça va vraiment changer la donne.
06:36Mais en tout cas, il est clair qu'avoir le soutien de quelqu'un comme Taylor Swift, ça peut mobiliser une partie des jeunes électrices.
06:45Les électrices qui vont voter pour la première fois.
06:48Et on sait que l'électorat de la jeunesse est très important dans cette élection.
06:54Et ça sera, comme je le disais, une élection qui sera très serrée, qui se jouera à quelques milliers de voix dans un petit nombre d'états.
07:02Et donc, j'ai envie de dire, tout est bon à prendre.
07:04Et notamment le soutien d'une star très appréciée des adolescentes et des jeunes femmes comme Taylor Swift.
07:11Tout est bon à prendre. Encore une fois, tout peut faire une différence à ce stade.
07:16Je vous bouscule un petit peu. En quelques mots, s'il vous plaît.
07:19Qui est en tête dans les sondages des dernières 24 heures ? Je veux dire post-débat, si on en a déjà eu.
07:24Est-ce que le principe d'un second débat est prévu ?
07:27Effectivement, il y a des discussions autour d'un second débat. On va voir si ça va se produire.
07:31Pour les sondages, c'est toujours un peu compliqué puisqu'il faut du temps pour que l'opinion se forme.
07:39Je rappelle que, bien sûr, le débat a eu lieu hier soir. Il y a des dizaines de millions de personnes qui l'ont regardé.
07:48Mais il y a encore des millions d'Américains qui vont le découvrir dans les jours qui viennent,
07:53à travers le prisme partiel et partiel des réseaux sociaux.
07:59Et donc, si vous voulez, il faudra encore quelques jours pour vraiment comprendre l'impact de ce débat dans l'opinion.
08:06Merci infiniment à l'exhibition de toutes ces précisions, correspondant à New York de nombreux médias.
08:11Et je rappelle votre livre Kamala Harris, la biographie rééditée hier aux éditions de l'Archipel.
08:16Oui, dans un instant.
08:17Dans un instant, on va rire. Yves avec Marc-Antoine Lebray, il rayonne, il rutile, il s'apprête à rentrer dans ce studio.
08:23On n'attend que lui. A tout de suite pour le Breaking News.