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00:00Gauthier Rybinski, bonjour.
00:02Bonjour Pauline.
00:02Alors qu'est-ce que vous avez retenu de ce débat ?
00:05Est-ce que pour vous il y a un vainqueur ?
00:07Bon, c'est la question traditionnelle qu'on se pose.
00:10Là, elle est particulièrement justifiée,
00:14dans la mesure où on sait que les derniers sondages
00:17donnent les deux au coude à coude.
00:20Dans la mesure aussi, et il ne faut pas l'oublier,
00:22c'est que le suffrage, la conception plutôt,
00:25la construction électorale aux États-Unis
00:28est quelque chose qui biaise le suffrage populaire.
00:31Rappelons pour un seul exemple
00:34que Hillary Clinton avait remporté le suffrage populaire.
00:37Elle avait plus de voix que Donald Trump.
00:39Bon, donc là aussi il faut rester méfiant
00:42dans la mesure où ceux qui auront, ou finalement,
00:44qui donneront une balance,
00:46qui mettront la balance d'un côté ou de l'autre,
00:49et bien seront relativement limités.
00:51Malgré tout, si vous voulez, par rapport à ce suffrage
00:55et par rapport au vainqueur,
00:57là où il y a une difficulté incontournable,
00:59c'est dans le fait qu'on n'est pas sur la même planète
01:02avec les deux personnages.
01:04Quand on parle rationalité, par exemple,
01:06à propos de la guerre en Ukraine,
01:08vous avez un Donald Trump qui dit
01:10moi je connais très bien Zelensky,
01:12et pour cause, il avait essayé de faire pression sur Zelensky
01:15en ce qui concernait le fils de Joe Biden,
01:17je connais très bien Poutine,
01:18oui, il est fasciné par Poutine,
01:21et c'est ce que dit Kamala Harris après,
01:23elle lui dit mais si vous étiez encore en poste,
01:25non seulement Poutine serait à Kiev,
01:27mais vous seriez mangé par Poutine,
01:29qui est supérieur à vous,
01:31à la fois dans la conception de la tactique et de la stratégie.
01:34Donc là, si vous voulez,
01:36on a d'un côté quelque chose qui relève de l'intuition
01:40et du mensonge,
01:42Ludovic le soulignait,
01:44écoutez, on mange à Springfield des chiens,
01:47mais qui va croire ça ?
01:49Alors si, ses partisans vont le croire en disant
01:51plus c'est gros, plus c'est la preuve que c'est vrai,
01:53allons sur place et on vous dira
01:55qu'il n'y a pas de chien à manger à Springfield.
01:57– Les journalistes ont démenti aussi.
01:59– On dit nous avons vérifié,
02:01mais justement, vous savez que dans le conspirationnisme,
02:04c'est ça, plus la chose est démentie,
02:06plus on dit c'est la preuve que notre champion a raison.
02:08Donc voilà, dire qu'effectivement
02:10que Kamala Harris est vainqueur
02:12sur le plan de la rationalité
02:14et de la connaissance des dossiers,
02:16c'est indéniable,
02:18mais est-ce que c'est de nature à faire basculer
02:20une partie d'un électorat centriste,
02:22et là où Donald Trump semble s'être trompé,
02:24c'est que ça n'est pas cette partie-là
02:26qui sera tentée, suite à ce débat,
02:28de le rejoindre.
02:30Mais encore une fois, souvenons-nous qu'entre
02:32les deux élections, celles de 2016 et 2020,
02:34Donald Trump, qui ne s'était pas caché,
02:36qui avait exercé le pouvoir
02:38et on savait comment il l'exerçait,
02:40avait récolté quand même
02:42quelque chose comme 11 millions de voix supplémentaires.
02:44– Vous évoquiez ces dossiers,
02:46ces différents thèmes qui ont été abordés,
02:48il a été beaucoup question de l'immigration
02:50mais aussi de l'avortement.
02:52– Alors l'immigration, oui, parce que vous savez
02:54que c'est un thème à la fois fantasmé
02:56et qui est réel parce qu'il y a
02:58cette construction d'un mur sur la frontière
03:00entre le Mexique et les États-Unis.
03:02Je dis fantasmé parce qu'au fond, d'une part,
03:04la tradition américaine est la tradition
03:06d'un pays qui accueille des travailleurs
03:08et qu'il y a de la place aux États-Unis.
03:10On n'est pas dans une situation
03:12d'emploi contrainte, il n'y a quasiment pas
03:14de chômage et donc vous voyez bien
03:16que là, c'est une obsession idéologique
03:18de la part de Trump.
03:20Donc il a accusé Kamala Harris
03:22qui avait été chargée par Joe Biden
03:24d'être en quelque sorte une référente
03:26sur ce dossier ultra compliqué.
03:28Donc là, elle peut être gênée aux entournures
03:30mais là où Donald Trump
03:32ne l'a pas répondu, c'est sur l'extrait
03:34que nous avons vu, où elle parle de l'avortement
03:36et de ce que c'est que la détresse de l'avortement.
03:38Là, c'est intéressant, je terminerai par ça,
03:40c'est qu'on voit que le public américain,
03:42que les citoyens américains,
03:44au-delà même de leur…
03:46j'allais dire du fait de savoir
03:48s'ils sont concernés individuellement
03:50ou pas, ou dans leur famille par la question
03:52de l'avortement, se prononcent là-dessus
03:54et reviennent un peu, on va voir,
03:56mais reviennent sur les fondamentaux
03:58des États-Unis, c'est-à-dire la liberté.
04:00En l'occurrence, la liberté, c'est la liberté
04:02du choix, alors qu'une loi
04:04avec une droite américaine
04:06qui bannirait totalement l'avortement,
04:08ça veut dire que tout le monde doit s'y conformer
04:10alors que ceux qui autorisent l'avortement
04:12ne forcent nullement les femmes
04:14qui ne veulent pas avorter à le faire.
04:16Donc c'est là qu'il y a quelque chose
04:18qui doit recentrer sur la base
04:20de ce que sont les États-Unis
04:22ou de ce qu'ils prétendent être,
04:24c'est-à-dire le pays où la liberté est la plus grande.
04:26– Merci Gauthier pour votre analyse.