Marylise Léon : "Il faut faciliter, notamment pour les jeunes, l'accès à l'assurance chômage dès cinq mois"

  • le mois dernier
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT est l'invitée de Questions politiques ce dimanche. Elle est revenue sur les grands dossiers sociaux qui attendent le nouveau Premier ministre, Michel Barnier. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-08-septembre-2024-5469080

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Transcription
00:00Générique
00:09Bonjour, ravie de vous retrouver dans Questions politiques,
00:12l'émission politique du dimanche sur France Inter,
00:14diffusée sur France Info, la télé, Canal 27
00:17et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:19Un Premier ministre a donc enfin été nommé par le Président.
00:23Un homme de droite plutôt old school,
00:26la droite qui a rassemblé, il faut le rappeler,
00:295,4% des voix au second tour des dernières élections législatives.
00:34Alors avec qui va réussir à gouverner Michel Barnier ?
00:37Avec des Républicains bien sûr,
00:39avec une partie du Bloc central très probablement,
00:41mais le nouveau Premier ministre fait d'incontestables efforts
00:45pour tenter de séduire des personnalités de gauche.
00:48Il promet d'écouter les syndicats,
00:50de rouvrir les discussions sur certains aspects de la réforme des retraites
00:55et il envisage même de garantir une meilleure justice fiscale.
00:59Est-ce que ce ne sont que des mots ?
01:01Comment les interpréter ?
01:02On a souhaité en parler avec l'une de celles qui défend
01:04bec et ongles tous ces sujets,
01:06Marie-Lise Léon, la secrétaire générale de la CFDT
01:09est notre invitée ce dimanche dans Questions politiques,
01:12en direct et jusqu'à 13h.
01:21Bonjour Marie-Lise Léon.
01:22Bonjour.
01:23Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:25A mes côtés pour vous interviewer,
01:26Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions.
01:28Bonjour Nathalie.
01:29Bonjour à toutes et à tous.
01:31Et bonjour Françoise Fressoz du journal Le Monde.
01:33Bonjour à tous et à toutes,
01:35car je pense qu'il ne faut pas non plus oublier les hommes.
01:37On est entre femmes sur le plateau,
01:39mais j'espère qu'il y a plein d'auditeurs.
01:41On ne pense qu'à ça.
01:42On va commencer avec vos images de la semaine.
01:45Elles ont été nombreuses en politique,
01:47mais pas seulement vous Marie-Lise Léon.
01:49Je commence avec vous.
01:50Qu'est-ce qui vous a marqué ?
01:51L'image de la semaine que vous avez gardée en particulier ?
01:54Alors moi, c'est l'image des suites de la tragédie dans la Manche,
01:59le 3 septembre dernier,
02:01où il y a eu 12 personnes qui ont perdu la vie
02:04en voulant traverser la Manche et aller en Grande-Bretagne.
02:08Et cette image, elle est terrible,
02:10parce qu'elle nous renvoie.
02:13Ce sont des sacs mortuaires.
02:15C'est ce qu'on voit sur la photo.
02:16Et je pense que ça suscite deux réactions.
02:19Un, une immense tristesse.
02:21Et je pense que parler de ces histoires de vie
02:25uniquement au prisme de tableurs Excel,
02:27de chiffres et de statistiques,
02:29c'est déshumaniser ce qu'est la situation de ces personnes.
02:32Et qu'on a besoin de réhumaniser justement
02:35notre vision de ces flux migratoires
02:38qui sont en général une nécessité
02:41pour les personnes qui prennent ces risques.
02:44Ça n'est certainement pas par facilité
02:46qu'ils prennent les chemins de l'exil
02:48et qu'il faudrait pouvoir avoir une vraie capacité
02:52entre les pays, principalement à l'échelle européenne,
02:55de pouvoir prendre en compte ces situations humaines
02:59avant tout plutôt que de façon politique,
03:02politique-politicienne.
03:04Mais du coup, ça veut dire que vous seriez favorable
03:06à une filière légale ?
03:08Oui, il faut pouvoir discuter de ces voies légales
03:11à l'immigration entre la France et la Grande-Bretagne.
03:14On se rend bien compte que la nécessité
03:17que ces personnes ont de migrer,
03:19d'aller chercher dans des pays un avenir meilleur,
03:23tout ce qui est aujourd'hui mis en place
03:26ne les en empêche pas
03:28parce que ce sont des impératifs pour beaucoup d'entre eux.
03:31Mais ça s'organise comment ?
03:33Il faut pouvoir le mettre sur la table.
03:35Et quand j'entends le nouveau Premier ministre
03:38expliquer que les frontières sont des passoires,
03:40je pense que ce n'est pas comme ça
03:41qu'on va traiter de ces questions.
03:43Et puis moi, je suis aussi particulièrement attachée
03:45à la question de la qualité de l'intégration.
03:47On parle beaucoup d'immigration, de statistiques, de flux,
03:50de soixantaines de milliers de personnes
03:52qui viennent envahir la France ou l'Europe.
03:54Mais là, l'intégration, c'est rester en France.
03:56Rester en France et leur donner de bonnes conditions
03:59d'intégration, ça me semble essentiel.
04:01Michel Barnier parle de frontières passoires.
04:05Oui.
04:06Oui, quoi ?
04:07Il parle de flux, il parle de statistiques.
04:09Moi, je veux qu'on parle des hommes et des femmes
04:10qui sont concernés et des enfants
04:12qui connaissent ces destins tragiques
04:14et qui, je le rappelle, pour la plupart,
04:16ne viennent pas ou ne quittent pas leur pays
04:18par facilité, mais par nécessité.
04:20Et vous, Françoise, quelle est l'image
04:23que vous avez sélectionnée ?
04:24Alors, j'ai retenu la passation des pouvoirs
04:26entre Gabriel Attal et Michel Barnier.
04:29C'était jeudi dans la cour de Matignon.
04:32Et j'ai trouvé que c'était la confrontation
04:34chimiquement pure entre l'Ancien Monde
04:37et le Nouveau Monde.
04:39Et au fond, dans cette confrontation,
04:41on voit bien que le gagnant n'est pas
04:45celui qu'on croyait.
04:46C'est-à-dire que Gabriel Attal, jeune,
04:49qui peut au fond incarner la quête de l'avenir,
04:53le Nouveau Monde, il est un peu dans la complainte.
04:55D'abord, il est long, ça dure 15 minutes.
04:57Il est dans la complainte.
04:58J'ai eu que 8 mois pour gouverner,
05:00pas assez.
05:01Et puis, il est dans la conservation.
05:02Surtout, touchez pas à mon bilan, l'école.
05:05Et alors, on voit Michel Barnier,
05:07qui est quand même le vieux routier par excellence.
05:09Il a été député, sénateur, président du Conseil général.
05:12Il a été commissaire européen.
05:14Il a été 4 fois ministre.
05:16Alors, on voit un peu qu'il se tourne un peu les pouces
05:18pendant ces 15 minutes d'intervention.
05:20Mais il a l'œil très, très tourné vers le haut.
05:23Il s'énerve jamais.
05:24Mais alors, après, il va le moucher.
05:25Il va commencer par lui dire,
05:26je peux te dire quelques mots ?
05:28Et puis, après, il lui dit, vous savez,
05:30Benjamin, c'est un titre qu'on perd très vite.
05:33Il a été lui-même le Benjamin à l'Assemblée nationale.
05:35Et puis, après, il l'assène.
05:38Oui, il y aura des changements et des ruptures.
05:40Voilà.
05:41Et donc, on voit que ça donne le signal de ce qui va se passer.
05:44Ce n'est pas une véritable cohabitation,
05:46mais ça va être quand même assez musclé.
05:48Et il y a, je pense, incarné un changement de style.
05:51C'est-à-dire que Michel Barnier va essayer
05:53d'au moins corriger ce qui ne s'est pas passé sous le Macronisme,
05:57c'est-à-dire l'ouverture, l'écoute aux partenaires sociaux,
06:00aux collectivités locales,
06:02à tous ceux qui se sont sentis un peu non respectés dans la République.
06:06On termine avec vous, Nathalie.
06:08Vous revenez sur les manifestations d'hier un peu partout en France.
06:11Exactement. Ils n'ont pas fait le plein.
06:12C'est le moins qu'on puisse dire.
06:13Mais d'un autre côté, la date n'était peut-être pas la meilleure.
06:15C'est à ce qu'un certain nombre de gens au Parti socialiste ont dit.
06:18Il y avait beaucoup de banderoles avec une seule solution, la destitution.
06:21Il faut dire que c'était à l'appel de LFI, notamment,
06:24et qu'ils sont sur le thème de la destitution d'Emmanuel Macron.
06:27Au départ, c'était les associations.
06:29C'est l'association de jeunes.
06:30En général, LFI est toujours pour une mobilisation dès le début.
06:34Ce n'est pas pour dire que ce n'était pas un tabac.
06:36Je reviens sur cette photo.
06:38C'est pour dire qu'il ne faudrait pas que ce soit un galop d'essais.
06:40C'est-à-dire qu'en gros, on peut comprendre.
06:42Enfin, il ne faudrait pas.
06:43On peut comprendre qu'un certain nombre de personnes,
06:45et ça, ça a été dit en long, en large et en travers,
06:47considèrent que de mettre au pouvoir ou de voir au pouvoir
06:50quelqu'un qui, effectivement, vous l'avez dit dans votre introduction,
06:53a réuni 4,5 %, et en gros, un Premier ministre qui a commencé à l'UDR,
06:58c'est quelque chose d'assez surprenant pour les gens.
07:00Donc, certains, pour l'instant, soit sont sous le choc,
07:03soit ne le connaissent pas Michel Barnier,
07:04soit ne lui font pas de procès d'intention,
07:06en considérant qu'on va le juger sur preuve,
07:08ce qui est finalement ce que fait Marine Le Pen
07:10et qui est peut-être une bonne façon d'envisager les choses.
07:13Mais il ne faudrait pas, quand on connaîtra le gouvernement,
07:15et normalement, Michel Barnier nous dit que ça sera si vite,
07:18qu'il soit un ramassis, c'est affreux,
07:21qu'il soit une espèce de mélange entre des sortants,
07:24qu'on connaît déjà, probablement de droite,
07:26des entrants, qu'on connaît déjà, probablement LR,
07:29et qu'il n'y ait, pour l'instant, c'est ce que dit la gauche,
07:32aucune personne associative,
07:34quelle qu'elle soit, qu'elle soit encartée ou non,
07:36mais qui incarne la couronne gauche,
07:38parce que là, pour le cours, en matière de pouvoir d'achat, de retraite,
07:41ça pourrait se prolonger, et on pourrait penser,
07:44et il y a déjà des manifestations qui sont prévues,
07:46je ne sais pas quelle est la position de la CFDT là-dessus,
07:48mais pour la fin du mois, pour d'autres,
07:50et ça pourrait effectivement être un thème qui prend,
07:53et qui peut être une sorte d'étincelle,
07:56et il faudrait, et Michel Barnier, je crois,
07:58on est totalement conscients,
07:59que le gouvernement ressemble un petit peu à l'élection, ça peut arriver.
08:07Je ne suis pas là pour faire des effets d'annonce,
08:10ni pour faire de l'esbrouf, d'ailleurs je n'en ferai pas
08:12tout au long de mon mandat de Premier ministre,
08:15ce n'est pas mon tempérament,
08:17mais il y a deux choses auxquelles je crois,
08:19c'est qu'il faut comprendre pour agir,
08:22et on ne comprend pas toujours bien, ou mieux,
08:25en lisant des notes, on comprend mieux,
08:29j'en suis sûr, en écoutant les gens, en les respectant.
08:35Le Premier ministre, Michel Barnier,
08:37qui nous a expliqué son style, sa méthode,
08:39hier lors de son premier déplacement à l'hôpital Necker à Paris,
08:43un Premier ministre de droite donc, Marie-Lise Léon,
08:46est-ce que c'est la logique des institutions, première question,
08:49et comment est-ce que vous avez réagi à l'annonce de cette nomination ?
08:53En ce qui concerne la logique des institutions,
08:55je rebondis sur ce que disait Nathalie Saint-Cricq,
08:57je pense qu'il y a beaucoup de citoyens qui ont,
08:59au-delà d'avoir été étonnés de cette nomination,
09:01sont quand même inquiets aussi de la façon
09:04dont le résultat des urnes a été pris en compte,
09:07et là, en l'occurrence, n'a pas été pris en compte.
09:09Moi je considère que cette nomination,
09:11elle a été extrêmement longue à arriver,
09:13c'est-à-dire qu'il y a eu un élan extrêmement positif
09:16de citoyens et de citoyennes qui se sont mobilisés
09:18pour aller voter au moment des législatives,
09:20et qui ont fait un front républicain,
09:22en disant on ne veut pas de l'extrême droite,
09:24et qui attendaient que ça porte ses fruits,
09:27c'est-à-dire qu'il y ait une réaction rapide du Président de la République,
09:30ça n'a pas été le cas.
09:32Moi je ne partage pas du tout le choix qu'il a fait
09:34de vouloir désigner un Premier ministre
09:36avec le Rassemblement National en arbitre,
09:39c'est-à-dire qu'il a uniquement regardé
09:41s'il ferait l'objet d'une censure de ce côté-là
09:43de l'échiquier politique,
09:45et puis le troisième point,
09:47c'est qu'on a un représentant aujourd'hui,
09:49donc Premier ministre d'un parti
09:51qui est arrivé quatrième aux élections,
09:53ou cinquième, il n'est même pas sur le podium,
09:55on est le dernier jour des JO paralympiques,
09:57on a un représentant d'un parti
09:59qui n'est même pas sur le podium
10:01au moment de l'élection législative,
10:03et ça a comme conséquence, je pense,
10:05d'abîmer encore un peu plus notre démocratie,
10:07et d'expliquer à quoi ça sert finalement d'aller voter.
10:09Ceci dit, dans le fonctionnement des institutions,
10:12c'est le Président de la République qui désigne le Premier ministre,
10:15nous on a pris acte de cette nomination,
10:18et on verra après dans les relations...
10:20Non respect des institutions,
10:22et donc il n'est pas vraiment légitime,
10:24si je comprends bien Michel Barnier.
10:26Non, ce n'est pas une question de légitimité,
10:28la question de la légitimité, c'est comment,
10:30qui le désigne, c'est le Président de la République
10:32qui a décidé que ce serait lui.
10:34Dans le processus, je pense que ça soulève
10:36beaucoup de questions, et qu'il y a beaucoup de citoyens,
10:38moi quand j'ai beaucoup circulé pendant cet été
10:40et en cette rentrée auprès des équipes syndicales,
10:42et où ils me disent en tant que citoyen
10:44je me suis déplacée, je ne comprends pas bien
10:46comment on en est arrivé là,
10:48et pourquoi on nous a demandé de nous mobiliser
10:50pour avoir aujourd'hui ce profil.
10:52Après, on va voir ce qu'il va faire,
10:54quels sont ses projets, quelle est la méthode
10:56qu'il veut utiliser, etc.
10:58Deux questions précises,
11:00est-ce que vous regrettez, vous,
11:02le fait que ce ne soit pas Lucie Castex qui ait été choisie,
11:04ou le fait que Bernard Cazeneuve,
11:06il n'y a pas eu les conditions avec la gauche réformiste
11:08de porter Bernard Cazeneuve au gouvernement ?
11:10Je ne me prononcerai pas sur les noms,
11:12j'ai toujours dit que mon sujet
11:14ce n'était pas le casting,
11:16et que la question était de savoir
11:18quels seront les sujets prioritaires portés
11:20par ce nouveau gouvernement.
11:22Oui, mais la couleur politique est importante.
11:24La couleur politique est importante,
11:26moi en tant que citoyenne, en tant qu'observatrice
11:28de la politique, moi je suis actrice
11:30dans le syndicalisme,
11:32je m'étonne qu'on en arrive
11:34à ce résultat.
11:36Après, je ne fais pas
11:38de procès d'intention pour Michel Barnier,
11:40je connais son parcours,
11:42c'est un européen convaincu,
11:44c'est aussi un homme politique qui a beaucoup oeuvré
11:46pour faire évoluer le droit de l'environnement.
11:48Aujourd'hui, le message que
11:50j'ai envie de lui passer c'est
11:52l'urgence aujourd'hui elle est sociale,
11:54les questions sociales doivent être traitées prioritairement.
11:56Je note qu'il est allé
11:58à la rencontre des professionnels
12:00de santé, il parle d'écoute et de respect.
12:02Moi, je ne fais pas un déplacement
12:04sans qu'on me parle de respect,
12:06de dignité et de reconnaissance au travail.
12:08Pour poser les choses différemment,
12:10est-ce que vous considérez, comme François Hollande,
12:12que,
12:14c'est presque du droit constitutionnel,
12:16que le Président aurait dû choisir...
12:18C'est une responsable syndicale, je sais.
12:20Ça fait du bien de le dire, merci.
12:22C'est une citoyenne aussi.
12:24Est-ce que vous pensez qu'on choisit un Premier ministre
12:26et qu'il est testé à l'Assemblée
12:28et que c'est à lui de trouver sa majorité,
12:30ou auquel cas qu'Emmanuel Macron a dû être un petit peu plus
12:32en retrait en proposant
12:34les trois noms
12:36qu'on connaît tous, ou est-ce que vous trouvez
12:38logique qu'il dise, pour assurer la stabilité,
12:40je m'assure moi-même,
12:42puisque vous avez fait allusion au Rassemblement du Sénat,
12:44je m'assure moi-même qu'il ne sera pas censuré.
12:46D'un point de vue philosophique,
12:48qu'est-ce que vous trouvez le plus conforme
12:50aux institutions ?
12:52Il y a les textes et il y a l'esprit des textes,
12:54et je pense que ça n'était pas au Président de la République
12:56d'anticiper le fait que telle ou telle
12:58personne se fasse censurer, c'est-à-dire que dans l'esprit
13:00de l'exercice de la démocratie,
13:02on a un Président de la République
13:04qui nous a rappelé
13:06à de nombreuses reprises que ce qui comptait,
13:08c'était le vote et le résultat du vote.
13:10Là, il prend un petit peu la tangente en disant
13:12je vais sur la stabilité des institutions,
13:14ce que j'entends.
13:16Néanmoins, je pense qu'en tant que Président de la République,
13:18il aurait dû prendre le risque qu'à un moment,
13:20les personnes qui étaient susceptibles
13:22de devenir Première Ministre,
13:24alignées avec le résultat du vote,
13:26puissent être censurées.
13:28C'était celui de Laurent Berger,
13:30qui était ancien secrétaire général
13:32de la CFDT. Est-ce que vous pensez
13:34que compte tenu de la gravité de la situation,
13:36il aurait dû y aller, prendre son risque ?
13:38Alors là, c'est aussi en tant que responsable syndical.
13:40Je pense qu'il a été extrêmement clair.
13:42Il a été clair au mois de juillet,
13:44au mois d'août et au mois de septembre.
13:46La réponse a été non à chaque fois.
13:48Moi, je suis farouchement attachée
13:50à ce que mon organisation CFDT
13:52soit bien dans l'action syndicale.
13:54Cela ne veut pas dire
13:56qu'on est complètement déconnecté
13:58du rôle politique.
14:00Pour les avoir d'ailleurs côtoyés,
14:02j'ai eu des responsables politiques
14:04depuis le mois de juillet au téléphone.
14:06On a échangé à de nombreuses reprises.
14:08On a quand même,
14:10pour beaucoup de formations politiques,
14:12une vision du syndicalisme comme étant
14:14la cour à transmission ou en tout cas
14:16dans un rapport de subordination.
14:18C'est-à-dire que les partis politiques réfléchissent
14:20et les organisations syndicales
14:22organisent des manifestations.
14:24Moi, je suis radicalement contre
14:26cette vision et je pense que
14:28Laurent Berger, Premier ministre,
14:30met un peu le trouble dans cette vision
14:32d'indépendance et d'autonomie
14:34entre partis politiques et
14:36les organisations syndicales.
14:38La manifestation d'hier
14:40dont parlait Nathalie Saint-Christ
14:42sur son image de la semaine,
14:44entre 100 000 et 300 000 participants
14:46sur la France entière.
14:4826 000 à Paris, je crois.
14:50Cela paraît peu.
14:52Cela veut dire que les Français
14:54sont favorables à la nomination
14:56de Michel Barnier. C'est accepté ?
14:58C'est une initiative
15:00des partis politiques d'avoir organisé
15:02ces rassemblements hier.
15:04Je pense qu'offrir à toutes ces personnes
15:06qui sont en colère par rapport
15:08à ce qui se passe aujourd'hui, la nomination de Michel Barnier,
15:10c'est le rôle des partis
15:12politiques aussi de pouvoir
15:14structurer et organiser ce type de rassemblement.
15:16Aujourd'hui,
15:18moi, ce que j'entends beaucoup
15:20dans l'exercice
15:22syndical, d'aller à la rencontre des
15:24travailleurs, des travailleuses dans les fonctions publiques,
15:26les hôpitaux, les EHPAD, c'est beaucoup
15:28de personnes assez désabusées.
15:30Et donc, du coup, continuent d'aller manifester ?
15:32Ils ne sont pas forcément allés manifester.
15:34Pour certains, ils sont allés.
15:36Mais qui, d'abord, me disent
15:38« Marie-Elise, en fait, personne ne parle
15:40de nous. Personne ne parle de ce qu'on vit.
15:42Personne ne parle de nos problématiques. »
15:44Il y a trois questions
15:46qui me sont souvent posées
15:48quand je me déplace. Un, comment je fais pour boucler
15:50mes fins de mois ? Deux, comment j'ai les moyens de bien faire
15:52mon travail ? Trois, comment je peux
15:54être engagée dans la transition écologique
15:56sans avoir peur de perdre mon boulot ? C'est ça, les trois
15:58sujets, aujourd'hui, du monde social,
16:00du monde du travail. Et c'est
16:02ce dont on devrait, je pense, parler
16:04parce que
16:06les citoyens et citoyennes
16:08que je côtoie
16:10me disent « Mais on a
16:12des responsables politiques qui regardent
16:14d'abord leur fonctionnement de partie du mouvement
16:16et on ne parle pas de nous. On ne parle pas
16:18de nos réalités. » On a Michel Barnier, là, qui dit
16:20« Je veux réentendre les syndicats.
16:22Je veux des syndicats forts. » Et vous y croyez ?
16:24Comment ça va se passer ? Je ne sais pas que j'y crois.
16:26C'est qu'on va demander à ce qu'il puisse y avoir
16:28très rapidement une rencontre.
16:30Et puis, il y a les bonnes intentions.
16:32Il y a être d'accord sur les sujets
16:34prioritaires. Comme je l'ai dit, il y a
16:36les enjeux de pouvoir d'achat. Ça, c'est le sujet
16:38numéro un. Les enjeux de travail et de
16:40bien faire mon travail.
16:42Aujourd'hui, j'étais encore vendredi avec une
16:44responsable de santé sociale
16:46qui me dit « Je travaille dans un EHPAD.
16:48Je ne fais pas une tournée sans qu'on me dise
16:50qu'on n'est encore que deux. J'ai pas le temps
16:52de faire les douches aux résidents.
16:54Je ne peux pas passer plus de dix minutes
16:56pour leur parler, être à leur
16:58côté, voir comment ça va, etc.
17:00C'est une souffrance terrible quand on est
17:02aide-soignant dans un EHPAD,
17:04d'avoir le sentiment de mal faire son travail.
17:06C'est ça qu'il faut pouvoir traiter aujourd'hui
17:08de manière concrète.
17:10Est-ce que vous avez déjà eu des contacts avec
17:12Michel Barnier depuis qu'il a été nommé ?
17:14Est-ce qu'il vous a appelé ?
17:16Est-ce que vous le connaissez personnellement ?
17:18Je ne le connais pas personnellement.
17:20On a eu des échanges
17:22récemment lorsqu'il était dans la négociation
17:24sur les conditions du Brexit.
17:26Je sais qu'il parlait
17:28régulièrement avec les responsables de la Confédération
17:30européenne des syndicats,
17:32qu'il a fait preuve de diplomatie, de dialogue.
17:34Ce sont plutôt les
17:36interlocuteurs syndicaux
17:38européens qui ont
17:40apprécié la façon dont il a mené
17:42ces négociations.
17:44Pour l'instant, on n'a pas de date ?
17:46C'est pas vous qui entrez en contact ?
17:48J'attends de voir.
17:50Je pense qu'il a quelques préoccupations
17:52premières en termes de composition
17:54de son gouvernement.
17:56La priorité que vous avez donnée tout à l'heure
17:58dans les personnes que vous pouvez rencontrer,
18:00est-ce que vous avez l'impression
18:02que c'est un état latent de fureur ?
18:04Ou alors qu'au contraire, vous avez parlé
18:06de gens désabusés, c'est plutôt
18:08des gens qui sauront trouver une solution
18:10par eux-mêmes, genre
18:12on va essayer de s'en sortir ?
18:14Vous sentez quelque chose qui monte ?
18:18Depuis la réforme
18:20des retraites, on voit qu'on a atteint
18:22un point de colère
18:24et d'envie que ça change, de vouloir
18:26s'investir, et là où
18:28les gens que je rencontre,
18:30l'une de leurs clés,
18:32ou des solutions qu'ils cherchent à construire, c'est via
18:34le syndicalisme, et on est là pour ça,
18:36pour trouver des solutions concrètes.
18:38Vous aviez bondi dans les adhésions.
18:40Oui, on a...
18:42Vous en êtes à quoi pour l'instant ?
18:44Je ne suis pas à ça tous les matins,
18:46en direct live, c'est un peu plus compliqué
18:48que ça. Aujourd'hui,
18:50on est à plus de 634 000 adhérents
18:52et adhérentes. Mesdames, nous sommes une majorité
18:54d'adhérentes à la CFDT,
18:56à 52%. On est
18:58en progression, on a eu une très forte progression
19:00en 2023. On a continué
19:02de progresser en 2024,
19:04de façon un peu plus
19:06moindre,
19:08par rapport à
19:102023, mais on se rend
19:12compte que le syndicalisme utile que
19:14je défends et que nous défendons à la CFDT,
19:16c'est le syndicalisme de la proximité.
19:18C'est comme j'évoquais cette
19:20responsable syndicale, Cristal,
19:22qui me dit vendredi, moi je fais la tournée
19:24des services, je vais à la rencontre
19:26des professionnels. Et c'est exactement
19:28dans ces opérations, on a eu
19:30des opérations saisonnières,
19:32on est allé à la rencontre cet été, on a proposé
19:34des adhésions découvertes,
19:36c'est-à-dire que vous vous engagez auprès de la CFDT,
19:38mais vous ne payez votre adhésion
19:40qu'au bout de trois mois. Ça marche très bien,
19:42je vous dis que vous pouvez d'ailleurs adhérer
19:44en ligne, on a un bout.
19:46Dans le contexte politique dans lequel on est, on est plus
19:48utile ou à l'intérieur du gouvernement pour
19:50essayer de faire bouger les choses ?
19:51Je pense que ça dépend de sa vision
19:53de l'utilité, de ce que l'on peut faire,
19:55de son action. Moi, en tant que responsable
19:57syndicale, je suis convaincue que les organisations,
19:59c'est dans le syndicalisme qu'on peut aujourd'hui
20:01changer vraiment la vie des gens.
20:03Marie-Lise Léon, pardonnez-moi,
20:05j'allais dire le branchu grand dieu, Marie-Lise Léon,
20:07la secrétaire générale de la CFDT,
20:09est en question politique ce dimanche
20:11avec nous donc jusqu'à 13h.
20:13Alors, ce qu'on a envie de savoir effectivement, c'est ce que
20:15vous allez demander au nouveau Premier ministre,
20:17quelles sont les urgences sociales
20:19aujourd'hui dans notre pays ? J'aurais
20:21qu'on parle d'abord de la réforme des retraites
20:23qui a été au cœur évidemment du choix du Premier
20:25ministre et Michel Barnier a déjà, je l'ai
20:27dit, abordé le sujet. J'aurais qu'on écoute pour
20:29commencer Jordan Bardella sur le plateau
20:31de TF1 hier soir. On écoute
20:33le Président du Rassemblement National.
20:35Cette réforme des retraites
20:37est injuste et par conséquent
20:39nous continuerons de défendre à l'Assemblée Nationale
20:41un départ beaucoup plus tôt pour les gens
20:43qui ont commencé à travailler avant 20 ans parce qu'il y a des
20:45millions de Français qui font des métiers difficiles
20:47dans notre pays et qui n'ont pas
20:49la chance de pouvoir travailler
20:51longtemps en bonne santé.
20:53Nous serons extrêmement vigilants. En tout cas
20:55le combat continue, le combat commence.
20:57Jordan Bardella qui va donc continuer
20:59le combat sur la réforme des retraites.
21:01On va y revenir. Michel Barnier
21:03s'est déjà dit prêt à rouvrir le débat.
21:05Précision importante
21:07pour les personnes les plus fragiles.
21:09Qu'est-ce que vous lui répondez ? C'est suffisant ou pas ?
21:11Il faut qu'on mette tous
21:13les sujets sur la table. Un, il faut qu'on traite
21:15l'éléphant dans la pièce, c'est les 64 ans.
21:17L'âge légal a été reporté de 62 à 64.
21:19Il faut qu'on puisse lever
21:21cette...
21:23Ça veut dire suspension de la réforme ?
21:25Abolition de la réforme ?
21:27Qu'est-ce que vous plaidez très concrètement ?
21:29Si on se dit qu'on rouvre les discussions,
21:31à minima, on suspend la réforme.
21:33On évite que l'âge continue d'évoluer.
21:35Ce n'est pas le décret qui devrait être
21:37pris là et qui
21:39enterrinerait effectivement la retraite
21:41à 64 ans.
21:43Il y a eu énormément de témoignages
21:45encore récemment au début septembre
21:47sur la brutalité de ce
21:49décalage de l'âge de personnes qui se trouvent
21:51bouleversées
21:53dans leur vie personnelle, qui avaient mené un projet
21:55d'aller à la retraite, qui doivent travailler 6 mois,
21:57un an de plus, sans avoir la possibilité
21:59physique, pour beaucoup,
22:01de pouvoir aller jusqu'à cet âge-là.
22:03La question, elle est d'abord
22:05de traiter de cette question du décalage
22:07de l'âge progressif.
22:09Vous voulez quoi ? Suspension ?
22:11Nouveau décret ?
22:13À minima, le temps que l'on discute, c'est qu'on suspend
22:15et qu'on discute.
22:17L'idée, c'est que
22:19argument contre argument, on fasse la démonstration
22:21comme on a essayé de le faire pendant toute la mobilisation
22:23contre la réforme des retraites,
22:25c'est que c'est une réforme profondément injuste.
22:27Elle touche d'abord des personnes,
22:29ça touche les femmes,
22:31qui sont touchées de plein pot
22:33par ce décalage de l'âge, parce qu'elles doivent travailler
22:35plus longtemps, parce qu'elles ont des carrières
22:37beaucoup plus fragmentées.
22:39C'est une réforme qui... Et après, il y a
22:41d'autres sujets qui doivent être
22:43traités. La question des polypensionnés,
22:45la question des femmes, la question
22:47de l'égalité entre les hommes et les femmes, elle est extrêmement importante.
22:49Là, vous allez parler avec quelqu'un,
22:51un Premier ministre désormais, Michel Barnier, qui était favorable
22:53à 65 ans, un départ à la retraite à 65 ans.
22:55Comment vous allez le convaincre ?
22:57J'imagine que lorsqu'il prend le costume
22:59de Premier ministre,
23:01il ne sait pas qu'il se transforme.
23:03C'est qu'il est à l'écoute
23:05des personnes qu'il a
23:07en face de lui.
23:09Il a eu des convictions personnelles,
23:11il a effectivement été sur les 65 ans.
23:13Il charge aussi
23:15à la CFDT de lui faire la démonstration
23:17que le curseur de l'âge,
23:19le décalage de l'âge, c'est le
23:21levier le plus injuste.
23:23Alors que l'on a une explosion
23:25des accidents de travail, des morts au travail,
23:27on a une explosion des
23:29classements en invalidité,
23:31en incapacité. Aujourd'hui,
23:33le monde du travail doit
23:35prendre à bras le corps ces questions
23:37de pénibilité, d'exposition à des risques.
23:39Il faut parler d'organisation
23:41du travail, et je pense que c'est d'abord
23:43en parlant de ces sujets-là que l'on pourra...
23:45Il y a quand même une urgence qui est
23:47mise en avant par Michel Barnier,
23:49parce qu'il y a une situation budgétaire extrêmement tendue,
23:51c'est-à-dire que ça rapporte quand même
23:5320 milliards d'euros. Est-ce qu'on peut
23:55remettre à bas la réforme
23:57à un moment clé, ou par ailleurs,
23:59il faut chercher des économies budgétaires,
24:01des impôts nouveaux ? Est-ce que c'est
24:03opportun de remettre en cause l'équilibre
24:05financier ?
24:07Notre objectif n'est pas de
24:09remettre en cause l'équilibre budgétaire
24:11et de la réforme financière.
24:13Dé facto, oui, mais du coup,
24:15nous, on plaide depuis des
24:17mois et des mois pour une conférence des finances publiques.
24:19C'est-à-dire qu'à un moment, en responsabilité,
24:21la CFDT, elle est prête à regarder
24:23l'ensemble des dépenses,
24:25l'ensemble des recettes et des nouvelles recettes
24:27qui pourraient être apportées pour
24:29cet équilibre budgétaire,
24:31sécurité sociale et budget
24:33de l'État. Je pense que
24:35aujourd'hui, je pense que
24:37l'argument de l'équilibre budgétaire, il a bon dos.
24:39Je pense qu'on a d'abord des responsables politiques
24:41qui n'ont pas envie
24:43de bouger sur ce qui
24:45considère avoir été comme une réforme
24:47nécessaire, qu'ils ont portée,
24:49qui a créé énormément de
24:51crispations dans le pays. Mais je pense que
24:53le résultat, notamment du vote
24:55aux élections législatives,
24:57elle est aussi l'expression de ce
24:59rejet de cette réforme
25:01profondément injuste des retraites.
25:03Comment on fait en urgence ?
25:05Parce qu'on a pour l'instant des échéances,
25:07il n'y a pas de budget encore, il va y en avoir un.
25:09Il y a des prescriptions de l'Europe.
25:11Et si on dit, on gèle
25:13pour l'instant la réforme, on se prive quand même de pas mal.
25:15On n'a pas le temps de passer six mois à négocier.
25:17Ça en a déjà passé un an.
25:19Ça ne prend pas forcément six mois.
25:21Là encore, je pense qu'il y a une responsabilité
25:23des acteurs,
25:25acteurs sociaux, qu'ils soient
25:27syndicaux et patronaux,
25:29à se mettre rapidement autour de la table.
25:31Si les économies susceptibles de rééquilibrer en partie
25:33les comptes étaient aussi simples à trouver,
25:35on ne serait pas allé chercher les retraites.
25:37Je ne suis pas
25:39convaincue
25:41que ça
25:43soit si simple que ça.
25:45Je pense qu'on a
25:47par facilité aussi
25:49une majorité présidentielle
25:51de l'époque qui,
25:53plutôt que de s'engager sur le chemin
25:55qui était initialement
25:57d'une retraite à la carte,
25:59je pense qu'il y a eu
26:01un refus d'obstacle face à
26:03ce qu'ils considéraient comme trop complexe.
26:05Par facilité, ils sont allés sur ces 64 ans
26:07sans régler
26:09un certain nombre d'enjeux,
26:11comme le règlement de justice sociale,
26:13la question des polypensionnés,
26:15les carrières des femmes,
26:17et la question de la pénibilité.
26:19Ça reste depuis 20 ans, c'est le cheval de bataille
26:21de la CFDT.
26:23Tout à l'heure, vous disiez qu'il fallait peut-être aussi créer
26:25de nouvelles recettes.
26:27Ça veut dire taxer les riches, taxer les entreprises ?
26:29Depuis 2012,
26:31on demande à ce qu'il puisse y avoir
26:33une réforme fiscale.
26:35Je ne veux pas tomber
26:37dans la caricature, les riches ont de l'argent,
26:39on ne peut pas payer. La question, c'est
26:41la justice fiscale.
26:43Comment on fait en sorte de réhabiliter
26:45le consentement à l'impôt, de savoir
26:47comment on peut assurer la pérennité
26:49de nos services publics,
26:51et de pouvoir faire en sorte
26:53que lorsqu'il y a des efforts à produire,
26:55ce sont ceux qui le peuvent le plus
26:57qu'ils soient mis à contribution.
26:59Très concrètement, Michel Barnier a promis
27:01plus de justice fiscale, mais vous lui demandez quoi ?
27:03Plus de progressivité
27:05sur la fiscalité du travail,
27:07une fiscalité sur le capital
27:09de même nature que sur le travail,
27:11progressive. Nous sommes, nous,
27:13favorables à une réforme des impôts de succession,
27:15par exemple.
27:17Donc, il faut augmenter les impôts, pas forcément les impôts
27:19sur le revenu ?
27:21L'idée, ce n'est pas un impôt
27:23tout azimut. La question, c'est effectivement
27:25mettre à contribution ceux qui en ont les moyens.
27:27Et ça avance.
27:29Il y a quelques mois, on évoquait la question
27:31de la taxation des super profits, des entreprises.
27:33Bruno Le Maire nous a d'abord
27:35expliqué qu'il ne savait pas ce que c'était, puis après
27:37il s'est rendu compte qu'il a trouvé
27:39la définition et il nous a renvoyé
27:41vers l'Europe. Je pense qu'il peut y avoir des choses
27:43de cette nature qui peuvent être menées rapidement
27:45en France. Il y a d'autres choses, par exemple,
27:47on a beaucoup vu qu'il y avait une explosion
27:49des arrêts de travail.
27:51Il a été proposé par Gabriel Attal qu'il y ait
27:53un contrôle, donc pas qu'on les sabre,
27:55mais qu'on évite les habiller.
27:57Est-ce que ça, par exemple, ça pourrait hausser des pistes ?
27:59Ça, c'était déjà des pistes l'année
28:01dernière et le président de la République
28:03lui-même avait expliqué qu'il n'y avait pas
28:05de bonne solution parce qu'en fait,
28:07prendre une mesure de cette nature,
28:09instaurer de la carence ou
28:11ne plus prendre en compte
28:13ou diminuer les plafonds des IG,
28:15les indemnités journalières,
28:17ce n'était pas une bonne solution. Parce qu'en fait,
28:19moi, ce qui m'intéresse, c'est de comprendre
28:21ce qui se passe. Pourquoi il y a
28:23de plus en plus d'arrêts de travail ?
28:25Ça ne veut pas dire qu'il y a des médecins qui les distribuent
28:27de façon beaucoup plus facile, ça veut dire
28:29que c'est le travail qui est malade.
28:31Ça veut dire que les personnes qui vont au boulot...
28:33Oui, mais dans ces proportions,
28:35ça veut dire qu'on a un problème de travail.
28:37On a un problème d'organisation du travail.
28:39J'étais encore aussi vendredi avec une militante
28:41des collectivités locales,
28:43Nathalie, qui me dit, mais en fait, j'ai l'impression
28:45d'être dans mon rôle
28:47syndical qu'à analyser
28:49des dossiers de salariés
28:51en grande souffrance, des agents territoriaux
28:53à qui on explique que la seule
28:55voie, la seule issue qu'on leur propose
28:57c'est d'aller en invalidité, en incapacité.
28:59C'est-à-dire qu'il y a une paresse
29:01des employeurs qui ne veulent pas
29:03traiter des questions d'organisation du travail
29:05et qui considèrent, et c'est
29:07terrible, qu'en fait, il y a de la main-d'oeuvre
29:09jetable et qu'un salarié ou un agent
29:11qui est en incapacité de faire son boulot,
29:13eh bien, on a qu'à en prendre un autre.
29:15Ça, je pense qu'il faut qu'on soit capables
29:17de le mettre sur la table, et j'en appelle à la responsabilité
29:19des employeurs. L'État employeur,
29:21les collectivités
29:23territoriales
29:25et les employeurs privés, parce que
29:27ils ont une responsabilité.
29:29Ils ont une responsabilité à traiter
29:31réellement de ces questions, qui sont
29:33sous le feu des projecteurs
29:35depuis 2023,
29:37la réforme des retraites, où les
29:39manifestants nous disaient, moi j'aime mon
29:41boulot, j'ai pas forcément les bonnes
29:43conditions pour le faire, je suis usé par
29:45mon travail, et je veux pouvoir
29:47travailler dans de bonnes conditions.
29:49C'est ça, le cœur du réacteur
29:51de cette rentrée, et donc l'urgence, elle est
29:53sociale. Alors je voudrais qu'on recentre le débat
29:55sur les retraites, on est parti sur ça.
29:57Qu'est-ce que vous répondez, Marie-Lise Léon,
29:59à Jordan Bardella,
30:01qu'on a entendu, le Rassemblement National,
30:03dans sa prochaine niche parlementaire
30:05à l'Assemblée, qui aura lieu le 31 octobre
30:07prochain, va proposer, justement,
30:09le retour à l'âge de départ
30:11à 62 ans, avec 42 annuités.
30:13Vous êtes d'accord avec eux ?
30:15Je vous ne
30:17ferais pas dire qu'à un moment,
30:19l'Assemblée et le Rassemblement National
30:21aient quoi que ce soit en commun, parce que
30:23c'est une formation politique
30:25qui place au cœur de son programme l'inégalité
30:27de droit. C'est-à-dire que si
30:29il fait cette proposition aujourd'hui,
30:31je ne pense absolument pas que c'est parce qu'il s'intéresse
30:33aux gens, c'est qu'il pense que ça fait partie
30:35de sa stratégie d'accession
30:37au pouvoir. Et donc,
30:39vous ne me ferez jamais dire que
30:41la proposition du RN, ou les propositions
30:43du RN, vont dans le bon sens.
30:45Je refuse ce type de
30:47commentaire. Et donc, la question
30:49aujourd'hui... Si c'est l'opportunité de
30:51voir cette proposition passer,
30:53on la laisse ?
30:55Au bout du bout, je ne pense pas que ça les intéresse
30:57beaucoup, ce qui se passe dans le monde du travail,
30:59et que, notamment, sur
31:01les questions d'égalité entre les hommes
31:03et les femmes, ça soit un sujet de préoccupation de leur part.
31:05Alors, vous avez parlé de la
31:07retraite des femmes, des poly-pensionnées...
31:09Ceux qui ont
31:11des carrières qui
31:13leur permettent d'aller à la fois dans le public
31:15et le privé. C'est le parcours du combattant
31:17quand on arrive en retraite. Et donc, il faut pouvoir simplifier
31:19ces allers-retours
31:21pour le
31:23calcul des annuités
31:25et la façon de pouvoir accéder à la retraite.
31:27Et pour les femmes, vous demandez quoi en particulier ?
31:29Alors, la question des femmes,
31:31elle est d'abord
31:33une question de travail,
31:35et je reviens au premier
31:37sujet, qui est la question du pouvoir d'achat.
31:39C'est-à-dire que l'un des enjeux premiers
31:41de mon point de vue sur la
31:43question salariale, c'est l'égalité
31:45entre les hommes et les femmes. C'est-à-dire que
31:47les retraites sont le reflet d'une carrière professionnelle.
31:49On sait que les femmes ont
31:51plus de temps partiel subi,
31:53des contrats plus courts.
31:55Elles s'arrêtent
31:57à des périodes de leur vie,
31:59de maternité. Et donc, répondre à ces
32:01questions, c'est d'abord...
32:03A la retraite, c'est d'abord traiter à la racine
32:05les problématiques, c'est-à-dire la question
32:07de l'égalité salariale, la capacité
32:09d'avoir des vraies évolutions de carrière,
32:11d'avoir un véritable accompagnement
32:13de la parentalité, et pas forcément
32:15que de la maternité. Il faut pouvoir
32:17aussi permettre aux hommes de s'investir
32:19et de pouvoir
32:21être partie prenante
32:23dans ces moments de la vie
32:25familiale. Et ça, ce sont
32:27des propositions très concrètes qu'on a faites
32:29en octobre 2023 auprès de la première ministre
32:31de l'époque. Il y avait une conférence sociale.
32:33Alors, c'est aussi un
32:35élément qu'on a beaucoup entendu ces derniers temps.
32:37On va organiser une grande conférence
32:39sociale et salariale, ok.
32:41Moi, je n'ai rien contre. La question,
32:43c'est qu'est-ce que ça produit, puisque
32:45il y a quasiment
32:47un an, on a déjà eu cet exercice
32:49et le résultat, c'est zéro.
32:51Là, vous demandez des négociations, plus des consultations.
32:53Des négociations, et puis il faut que l'État
32:55se mouille. C'est-à-dire que
32:57la responsabilité première sur les
32:59questions de pouvoir d'achat, ce sont les employeurs.
33:01On est d'accord. Après,
33:03l'État peut jouer un rôle extrêmement
33:05important, notamment en conditionnant
33:07des exonérations de cotisations
33:09au fait qu'il y ait des véritables
33:11négociations salariales.
33:13Ça, c'est notre première proposition.
33:15Il y a une très forte revendication à gauche qui est de porter
33:17le SMIC à 1 600 euros, et puis il y avait
33:19par ailleurs le travail gouvernemental
33:21qui était d'essayer de dé-smicardiser,
33:23c'est-à-dire d'essayer de faire en sorte
33:25que les salaires au-dessus du SMIC,
33:27il y ait une progression un peu plus importante
33:29parce qu'au fond, les carrières sont bloquées.
33:31Pour vous, quelle est la priorité en matière
33:33de pouvoir d'achat ? La priorité, c'est
33:35la négociation de branche, négociation
33:37salariale et négociation
33:39dans les entreprises. Revalorisation
33:41du point d'indice pour les fonctionnaires,
33:43ça c'est, on a toujours été
33:45extrêmement clair, 2024 ne peut pas
33:47être une année blanche.
33:49Aujourd'hui, on ne vit pas dignement
33:51au SMIC. Donc,
33:53revaloriser le SMIC, ok,
33:55mais attention, non,
33:57là, le montant, on peut en
33:59discuter. Oui, c'est important, mais
34:01porter le SMIC à 1 600, 1 800 ou
34:032 000, vous savez très bien qu'à un
34:05moment, si c'est pour avoir 40% de Français
34:07au SMIC qui y restent pendant 30 ans,
34:09ça n'a aucun intérêt. Mais si c'est pour
34:11augmenter le SMIC de 30 euros, ça n'a pas beaucoup d'intérêt
34:13non plus. Non, mais ça, il faut voir
34:15quelle est la bonne
34:17maille. Il faut pouvoir en discuter,
34:19et y compris en discuter avec les
34:21employeurs qui pour le moment
34:23poussent, c'est le moins
34:25qu'on puisse dire, ils poussent des cris
34:27effrayés en expliquant qu'on va supprimer 200 000
34:29emplois. Voilà, la question, elle est de pouvoir
34:31trouver le bon curseur et surtout,
34:33moi, ce qui m'intéresse, c'est de ne pas
34:35rester scotché au SMIC toute leur vie
34:37pour un certain nombre de salariés. Aujourd'hui, il n'y a
34:39jamais eu autant de salariés
34:41au SMIC. On est à 17%
34:43des emplois qui concernent des personnes
34:45qui sont au SMIC. Et puis,
34:47quel avenir, quelle progression,
34:49quelle vision, quel parcours professionnel
34:51on propose à ces personnes ? Le SMIC,
34:53c'est le salaire d'entrée dans la vie active
34:55lorsqu'on n'a pas de qualification particulière.
34:57Donc, ça veut dire qu'il faut, là encore,
34:59vous allez me dire que je
35:01reviens à la charge, revenir
35:03sur la question du travail, quelles sont
35:05les compétences que j'ai, quelles sont celles que
35:07je développe, comment elles sont reconnues
35:09et comment je peux avoir de vraies perspectives.
35:11Mais comment j'arrive à convaincre un chef
35:13d'entreprise d'augmenter les salaires en ce moment ?
35:17Le convaincre...
35:19Non mais comment le coincer ? Comment l'obliger ?
35:21Par la négociation, la négociation.
35:23La question aussi du dialogue,
35:25c'est une question de...
35:27Le dialogue et la négociation,
35:29c'est une composante du rapport de force.
35:31Aujourd'hui, si vous avez des salariés qui vous disent
35:33je passe, je bosse comme un dingue,
35:35je m'y investis, parfois
35:37ça grignote sur ma vie personnelle
35:39et je n'arrive pas à vivre dignement,
35:41il faut pouvoir en discuter dans l'entreprise
35:43et c'est dire comment on peut augmenter
35:45les salaires et comment
35:47on reconnaît qu'à un moment, il y a
35:49un investissement au travail,
35:51des compétences particulières
35:53et qu'il faut pouvoir vivre dignement de son travail.
35:55On voit l'augmentation des faillites
35:57d'entreprise.
35:59Vous avez mis en cause tout à l'heure le chef d'entreprise,
36:01il a l'air de dire qu'il pourrait le faire,
36:03mais il pousse des cris d'orfraie dès qu'on leur en parle.
36:05Est-ce que vous considérez qu'il n'y a pas quand même une inquiétude
36:07sur la situation économique ?
36:09Ou est-ce qu'il faut revenir sur la politique de l'offre dont on a parlé tout à l'heure
36:11qui consiste, je le répète,
36:13en aider les entreprises
36:15pour pouvoir
36:17améliorer l'emploi,
36:19c'est-à-dire leur faire des cadeaux.
36:21J'ai jamais eu de problème
36:23avec les aides aux entreprises.
36:25Certains disent aujourd'hui que maintenant c'est bon,
36:27ça a été continué sous François Hollande, ça a été continué sous Emmanuel Macron
36:29et que maintenant on pourrait
36:31revenir là-dessus. En clair, est-ce que vous comprenez
36:33aussi les inquiétudes des
36:35PME, des TPE ? Et ce n'est pas toujours
36:37les grands groupes qui...
36:3980% des entreprises ne sont pas
36:41au CAC 40.
36:43Je n'en suis
36:45tout à fait consciente,
36:47mais aujourd'hui ce qu'on voudrait nous faire croire, c'est qu'il n'y a pas de
36:49valeur créée, il n'y a pas de
36:51valeur à partager. Il y a des
36:53entreprises où il y a eu des secteurs d'activité
36:55qui se sont largement
36:57bien sortis ces dernières années.
36:59Je pense notamment aux laboratoires médicaux
37:01avec la crise Covid.
37:03On ne peut pas considérer que ça a été une période de crise.
37:05On a eu d'énormes
37:07difficultés et nous y sommes parvenus
37:09à ouvrir des négociations salariales
37:11dans cette branche professionnelle.
37:13Donc, lorsqu'il y a une
37:15volonté manifeste des employeurs
37:17de ne pas négocier...
37:19Il y a une possibilité, parce que les laboratoires, effectivement, avec le Covid
37:21avaient réussi à avoir des bénéfices substantiels.
37:23Mais je parle des autres secteurs.
37:25Oui, mais c'est pour ça que nous on prône le dialogue
37:27au cas par cas dans les
37:29différents secteurs d'activité et
37:31entreprise par entreprise, puisqu'il faut
37:33être bien lucide sur le fait qu'il n'y a pas
37:35deux entreprises qui ont le même contexte,
37:37la même histoire,
37:39les mêmes résultats, etc.
37:41Mais il y a effectivement
37:43des secteurs d'activité
37:45qui ne veulent pas
37:47négocier. Je parle des pharmacies,
37:49les salariés polyvalents en pharmacie.
37:51On est dans une branche professionnelle
37:53où on a 14
37:55coefficients sous le SMIC.
37:57Ça veut dire que
37:59vous pouvez avoir des évolutions
38:01de carrière passées d'un coefficient 14 fois
38:03et être toujours payé pareil.
38:05Ce n'est pas possible. Il faut pouvoir
38:07avancer. Et là, je pense que l'État
38:09est un acteur utile
38:11en disant, à un moment,
38:13ces aides, la politique de l'offre,
38:15on est OK pour... Il faut les couper pour faire avancer ?
38:17Il ne faut pas forcément les couper, il faut les conditionner.
38:19Il faut les conditionner.
38:21Et ça, c'est un enjeu économique,
38:23mais c'est aussi un enjeu démocratique.
38:25Moi, j'entends aussi beaucoup,
38:27de travailleurs qui me disent
38:29il y a des milliards, on nous parle de
38:31milliards d'euros quand nous,
38:33notre quotidien, c'est
38:35compter nos centimes
38:37et on est à l'euro près. C'est-à-dire qu'il y a
38:39une distance entre ce qui est
38:41discuté au niveau politique
38:43et ce que vivent les travailleurs.
38:45Et je pense que la façon dont les entreprises
38:47peuvent rendre les comptes,
38:49c'est-à-dire qu'on peut évaluer l'efficacité
38:51des euros qu'ils perçoivent,
38:53ça me semble extrêmement important.
38:55Je voudrais qu'on parle d'un mot,
38:57un peu plus même, de l'assurance chômage.
38:59C'est autre réforme,
39:01suspendue par Gabriel Attal en pleine campagne
39:03pour les élections législatives.
39:05Le décret d'application pourrait être, malgré tout, signé
39:07le 31 octobre prochain.
39:09Alors, je rappelle que c'est une réforme
39:11qui prévoit d'augmenter la durée minimale
39:13de travail pour toucher des droits de chômage.
39:15Jusqu'ici, six mois,
39:17ça suffisait
39:19sur les deux dernières années
39:21pour pouvoir les toucher.
39:23Désormais, il va falloir travailler au moins
39:25huit mois sur les vingt derniers
39:27pour pouvoir les toucher toujours.
39:29Est-ce qu'il faut la renégocier,
39:31cette réforme ?
39:33Vous l'avez beaucoup combattue.
39:35On l'a toujours combattue.
39:37Il y a cette réforme qui est dans les cartons,
39:39qui a été posée sur le bureau du Premier ministre.
39:41C'est une réforme
39:43qui s'assoit
39:45sur un accord qui a été
39:47conclu par les partenaires sociaux.
39:49Il y a trois organisations syndicales et trois organisations patronales
39:51qui ont conclu un accord en responsabilité.
39:53C'est-à-dire que moi,
39:55j'en appellerai le Premier ministre
39:57à prendre cet accord,
39:59responsabiliser les employeurs pour qu'on aille
40:01au bout de la négociation sur l'emploi des seniors.
40:03Je pense que c'est extrêmement important
40:05de responsabiliser les entreprises
40:07pour garder dans l'entreprise
40:09les seniors.
40:11Parce que d'un point de vue de la durée
40:13au chômage, quand on a passé
40:1550 ans ou 55 ans,
40:17on passe deux fois plus de temps au chômage
40:19parce que les entreprises ne jouent pas le jeu
40:21du recrutement.
40:23Moi, ce que je dirais à Michel Barnier, c'est très clair,
40:25c'est prenez l'accord de 2023,
40:27laissez-nous négocier
40:29sur les seniors et on verra
40:31comment les choses peuvent entrer.
40:33Pour vous, le principe même d'une réforme
40:35de l'assurance chômage, en gros qui a été
40:37vendue comme une remise
40:39à l'honneur du travail en serrant un peu
40:41la vis, ce n'est pas quelque chose qui vous
40:43fait pousser des cris ? Le principe même ?
40:45Ou alors vous voulez tout comballer ?
40:47Vous parlez de la réforme
40:49menée, enfin pensée
40:51par le Premier ministre.
40:53Et vous, vous avez parlé de la partie senior
40:55qui effectivement n'est pas traitée.
40:57Est-ce que vous considérez que le principe même
40:59de revoir l'indemnisation du chômage
41:01par rapport à la situation de l'emploi
41:03est une aberration ?
41:05Ça, c'est la vision qu'avait le précédent gouvernement.
41:07Donc on verra avec le nouveau
41:09quelle est sa vision du travail de l'assurance chômage.
41:11L'assurance chômage, ce n'est pas un confort que prennent
41:13certains salariés en se disant je vais me mettre en retrait,
41:15je vais me mettre peinard, rester chez moi
41:17pendant quelques mois et bénéficier de l'assurance chômage.
41:19Ce n'est pas du tout la vision que j'ai
41:21ni l'ensemble des
41:23organisations syndicales et ce n'est pas l'esprit
41:25de notre accord. L'accord dont je parle,
41:27l'accord de 2023,
41:29plutôt que de passer les règles d'entrer
41:31dans le régime d'assurance chômage
41:33à 8 mois, nous on dit il faut les mettre
41:35à 5 mois. C'est-à-dire qu'il faut faciliter
41:37notamment pour les jeunes
41:39de pouvoir accéder
41:41au régime d'assurance chômage en ayant
41:43travaillé 5 mois. C'est quelque chose qui va
41:45leur changer la vie et être
41:47un vrai soutien pour pouvoir rentrer dans
41:49la vie active.
41:51On est radicalement
41:53opposés et je voudrais juste
41:55dire qu'à un moment, quand je dis que l'assurance chômage
41:57ce n'est pas un choix, j'ai en tête aussi
41:59des entreprises comme Monduel ou Valor
42:01qui sont des entreprises en grande
42:03difficulté où les salariés apprennent quasiment
42:05du jour au lendemain qu'ils vont être mis dehors
42:07parce que l'entreprise compte
42:09fermer parce qu'elle
42:11considère que ça n'a plus d'intérêt de maintenir
42:13des emplois. C'est aussi de la responsabilité
42:15des employeurs de jouer le jeu
42:17du dialogue et de trouver des solutions
42:19concrètes. Je voudrais juste rappeler
42:21quand même ce que Michel Barnier disait en 2021
42:23sur l'assurance chômage. Il plaidait
42:25pour une suppression systématique
42:27des allocations chômage après deux refus
42:29d'offres d'emploi raisonnables.
42:31Ça sera l'objet d'une discussion
42:33dans laquelle je lui expliquerai
42:35que parler de personnes qui bénéficient
42:37de l'assurance chômage comme des assistés, c'est
42:39méconnaître totalement ce qu'est
42:41le travail et l'assurance chômage.
42:43Globalement, on voit que vous avez des revendications, des convictions
42:45très fortes. Globalement, comment vous essayerez
42:47de les faire passer, sachant qu'il y a eu
42:49une négociation après la réforme
42:51des retraites avec le patronat, que ça n'a pas
42:53abouti. C'est quoi le levier
42:55pour que vos revendications aboutissent ?
42:57On se remet autour de la table. Ça veut dire que moi je reste
42:59une convaincue et je suis
43:01croyante et pratiquante en matière du dialogue
43:03social et de négociation collective.
43:05C'est l'objet aussi de
43:07l'expression de la CFDT à la nomination
43:09du Premier ministre, c'est que
43:11le politique ne pourra pas faire seul.
43:13Il faut pouvoir compter sur les
43:15acteurs sociaux et la CFDT, elle sera
43:17au rendez-vous pour pouvoir défendre...
43:19Dans la rue aussi ou pas ?
43:21On ne sera pas dans la rue le 1er octobre.
43:23Je l'ai dit, la question numéro un, c'est
43:25le pouvoir d'achat.
43:27Notre efficacité sur ces questions de
43:29salaire, c'est d'être
43:31au plus près des réalités des entreprises
43:33et c'est dans les entreprises que ça se joue.
43:35Une dernière question, ce soir c'est la fin des
43:37Jeux Paralympiques avec la cérémonie
43:39de clôture. C'est la fin
43:41d'un mois de compétition, d'un mois et demi
43:43de festivité aussi. Qu'est-ce qu'ils nous
43:45auront apporté au final ces Jeux
43:47Olympiques et Paralympiques ? Qu'est-ce qu'on va en garder ?
43:49Qu'est-ce qu'il faudrait qu'on en garde ?
43:51Toutes les organisations syndicales
43:53se sont investies dans le comité
43:55de la charte sociale, c'est-à-dire que je pense
43:57qu'on a eu un travail exemplaire
43:59d'anticipation
44:01notamment des conditions de travail
44:03pour les conditions d'emploi
44:05de tous ceux qui ont participé
44:07à la préparation des équipements,
44:09à la construction des équipements,
44:11à l'accueil des athlètes.
44:13Donc ça c'est une grande nouveauté.
44:15Je pense que ça a été extrêmement
44:17efficace, tout le monde a joué le jeu.
44:19Ce que moi j'en retiens, alors moi à titre
44:21personnel j'adore...
44:23C'est-à-dire ce droit de regard
44:25sur les conditions de travail ?
44:27Je pense qu'il y a un droit de suite.
44:29Effectivement, je pense qu'on parle de l'héritage des Jeux.
44:31Socialement, il y a une façon
44:33je pense de continuer
44:35d'organiser les JO comme on l'a fait
44:37à Paris, je pense que c'est extrêmement important.
44:39Et puis,
44:41il y a aussi eu, d'un point
44:43de vue en tant que citoyenne,
44:45la ferveur et l'élan
44:47de solidarité et de fraternité
44:49dont on a pu bénéficier.
44:51C'est extrêmement positif.
44:53Et puis, l'action syndicale
44:55elle a aussi produit
44:57des avancées concrètes, je pense notamment pour les fonctionnaires.
44:59On a obtenu des choses qui vont être
45:01pérennisées
45:03sur la question des comptes épargne-temps,
45:05sur un certain nombre d'éléments
45:07de conditions de travail qui donnent à voir
45:09un syndicalisme utile
45:11au moment des JO et des Jeux Olympiques.
45:13Et pour la suite.
45:15Je pense que c'est extrêmement positif.
45:17Merci beaucoup.
45:19Vous restez avec nous évidemment
45:21et je vous propose d'accueillir notre second invité
45:23pour le livre de la semaine.
45:25France Inter
45:29Questions politiques
45:31Karine Bécard
45:33Bonjour Nicolas Lebourg.
45:35Merci d'être avec nous
45:37ce dimanche sur le plateau de questions politiques.
45:39Vous êtes un grand spécialiste de l'extrême droite
45:41en France et en Europe
45:43et vous venez de sortir, avec Olivier Schmitt,
45:45un livre passionnant, très érudit
45:47aussi, intitulé Paris-Moscou
45:49dans lequel vous racontez tous ces liens
45:51qui existent entre l'extrême droite française
45:53et la Russie. Ce sont des liens
45:55très anciens et on en parle de plus en plus
45:57souvent aussi aujourd'hui. La preuve avec
45:59les dernières élections européennes en juin
46:01dernier. Expliquez-nous d'abord
46:03Nicolas Lebourg, pourquoi cette fascination
46:05de l'extrême droite à l'égard
46:07de la Russie ? La Russie représente
46:09quoi pour l'extrême droite française ?
46:11Vous savez, quand on rêve d'un espace
46:13lointain, c'est facile d'y projeter ce qu'on veut.
46:15Il y a toujours ce jeu-là. Et en particulier
46:17quand vous êtes à la marge politique. Alors aujourd'hui
46:19le Rassemblement National n'est plus à la marge
46:21mais pendant longtemps, il y a été.
46:23La Russie, il y avait des raisons structurelles
46:25il y avait des immigrés russes en France de manière massive
46:27après la révolution de 1917
46:29qui avait fui la Russie communiste
46:31et qui ont créé des liens. Et puis
46:33ensuite, au fur et à mesure, chacun a pu
46:35projeter à l'extrême droite
46:37sa Russie, sa représentation. Aujourd'hui
46:39vous avez des gens à l'extrême droite
46:41qui pensent que la Russie, elle représente
46:43l'avenir du monde blanc. La capacité
46:45du monde blanc à s'organiser. A contrario
46:47vous en avez d'autres qui disent mais non, la Russie
46:49c'est un pays très multi-ethnique
46:51où il y a des musulmans, où il y a des asiatiques, etc.
46:53Et ça représente un état fort qui arrive
46:55à concilier tout à chacun. Donc
46:57cette Russie, elle est venue en fait donner une
46:59forme réelle à ce qu'étaient les
47:01aspirations politiques d'une famille
47:03marginale chez nous. Alors quand vous parlez
47:05d'extrême droite, parce qu'on n'arrête pas d'utiliser ce mot-là
47:07il y a quoi derrière ? Est-ce qu'on parle de
47:09Marine Le Pen ? Est-ce qu'on parle du RN ? Est-ce qu'on parle de
47:11ce groupuscule très idéologisé ? Il y a quoi
47:13derrière tout ça ? Vous avez entièrement raison parce qu'il y a
47:15toujours des polémiques autour de ce mot. Exactement. Le mot
47:17extrême droite en français, il arrive
47:19dans les années 1820.
47:21Il y a deux siècles. Donc l'éternelle question
47:23de vous pouvez pas dire extrême droite parce que c'est pas des fascistes
47:25et pas des nazis est un non-sens pour un
47:27locuteur français. Cette extrême droite
47:29c'est une famille très plurielle
47:31mais qui fonctionne avec des réseaux
47:33qui existent selon les différents courants.
47:35C'est quoi l'extrême droite en gros depuis deux siècles ?
47:37C'est une famille politique qui pense qu'il faut
47:39régénérer la nation, la société
47:41sous une forme organique. Chacun
47:43doit tenir sa place pour que le tout soit
47:45parfaitement cohérent et qui envisage
47:47toujours ça. C'est une des grandes différences entre l'extrême
47:49droite et les droites les plus dures. Elle pense
47:51qu'on ne peut régénérer cette société ainsi
47:53que s'il y a une révision des relations internationales.
47:55Vous réfléchissez à n'importe quel mouvement d'extrême droite dans
47:57le monde, à n'importe quelle époque, il veut
47:59changer l'ordre international. Et ça
48:01vous le retrouvez des radicaux, des plus radicaux,
48:03plus modérés. D'accord. Alors
48:05maintenant ce qu'on a envie de comprendre et ce qu'on comprend
48:07à travers votre livre c'est quels sont les liens
48:09qui existent vraiment entre
48:11Marine Le Pen et la Russie ?
48:13Alors c'est une affaire qui est une affaire compliquée
48:15parce qu'au début quand Marine Le Pen prend
48:17le parti, rappelez-vous on disait
48:19c'est une transformation par rapport à
48:21Jean-Marie Le Pen qui était contre. Jean-Marie Le Pen
48:23n'avait rien du tout contre les russes. Oui c'est ce qu'on découvre
48:25dans votre livre. Voilà il est tout à fait à l'aise avec la
48:27culture russe, la classie. Russophile.
48:29Bon plus souvent les agents
48:31antisémites qu'autre chose mais bon ça
48:33c'est un aspect de sa vie.
48:35Mais donc il n'y avait pas de rupture là-dessus.
48:37Par contre. Non mais des liens il y en a ?
48:39Des liens avec le Kremlin ? Il y a évidemment des liens et puis il y a des liens
48:41idéologiques, il y a des liens structurels. Vous savez
48:43il y a une petite anecdote qui est intéressante qu'on raconte.
48:45Un moment Marine Le Pen va pour soutenir
48:47en Russie l'annexion de la Crimée
48:49et l'agence de presse
48:51russe Spoutnik fait deux
48:53communiqués. Un en russe, un
48:55en français. Dans celui en français elle
48:57vient soutenir effectivement la politique
48:59russe en Ukraine. Dans celui en russe
49:01elle vient soutenir et
49:03négocier un prêt. C'est enlever
49:05la seconde dépêche. Bon c'est pas
49:07exactement une coïncidence sans doute. Mais
49:09on ne peut pas réduire ça qu'à ça.
49:11C'est pas vrai. Si on écoute Marine Le Pen,
49:13si on la lit, c'est une femme qui a une vision du monde
49:15où la multipolarité
49:17est la condition même de la survie
49:19de la France dans sa représentation des choses.
49:21Multipolarité ? L'idée qu'il faut organiser le monde
49:23à l'échelle internationale, non pas
49:25d'une manière transnationale, non pas
49:27avec les Etats-Unis qui jouent un premier rôle
49:29et des grands organismes, Organisation Mondiale du Commerce,
49:31Organisation Mondiale de la Santé qui rassemblent.
49:33Mais au contraire avoir
49:35des nations souveraines qui constituent
49:37différents pôles. Et cette représentation-là
49:39bien évidemment, elle vous tourne
49:41intellectuellement, naturellement vers la Russie
49:43ou vers la Chine. Et alors du coup vous avez
49:45esquissé, vous avez glissé cette idée
49:47de prêt bancaire dont on parle très souvent
49:49entre effectivement le Rassemblement National
49:51et la Russie de manière globale.
49:53Est-ce qu'il y a eu des contreparties ?
49:55Il est rare
49:57qu'on vous prête de l'argent sans contrepartie.
49:59Mais bien évidemment
50:01c'est un enjeu. Est-ce qu'elle a dû faire des choses pour le Kremlin ?
50:03Est-ce qu'elle a dû faire des choses pour Vladimir Poutine ?
50:05Quels sont les liens ? Alors on voit bien la façon
50:07dont le Rassemblement National a su
50:09soutenir très longtemps quand il avait
50:11besoin d'argent la politique russe
50:13et comment aujourd'hui il y a au contraire un dégagement
50:15maintenant qu'il n'a plus besoin d'argent.
50:17On a vu que le discours de Jordan Bardella
50:19durant les européennes et législatives n'était pas
50:21le même discours que celui de Marine Le Pen
50:23dans les années précédentes.
50:25C'est assez naturel, il y a une question de génération là-dessus
50:27et puis il y a une question effectivement de situation
50:29du parti, il n'est plus en demande.
50:31Est-ce qu'on s'étonne
50:33de quelque chose alors que
50:35il semble anormal
50:37et d'ailleurs dans la campagne, François Bayrou
50:39avait parlé de banque de la démocratie
50:41ou de banque, je crois que c'est ça,
50:43qu'avoir 11 millions, un parti qui aujourd'hui a 11 millions
50:45de personnes qui votent pour lui et qui ne peut pas avoir un financement
50:47si j'ose dire normal
50:49et normal pour moi vouloir dire
50:51en français, c'est-à-dire en gros est autorisé
50:53à faire campagne, normalement ça va être
50:55obligé de risquer d'être sous influence.
50:57C'est de notre faute aussi ça.
50:59On peut poser effectivement le débat comme ça,
51:01c'est une question politique.
51:03C'est pas dans Paris-Moscou
51:05ça en fait, c'est pour ça que je pense que notre avis
51:07est un petit peu embêté avec cette question-là
51:09mais je voudrais me tourner vers vous
51:11Marie-Lise Léon, là on parle beaucoup des partis
51:13politiques, la Russie teste
51:15son influence partout, est-ce que la CFDT
51:17a dû faire face
51:19à des tentatives d'ingérence
51:21russes ces dernières années ?
51:23Non, à ma connaissance
51:25non
51:27mais on voit bien
51:29dans le monde du travail et notamment lorsqu'on est
51:31à l'organisation internationale du travail
51:33cette tectonique
51:35des plaques entre grandes puissances
51:37mondiales, on voit bien qu'il y a effectivement
51:39des
51:41tentations
51:43et des tentatives d'influence
51:45qui se révèlent
51:47très souvent sur des questions très concrètes
51:49en termes d'exercice du droit de grève
51:51et donc des visions
51:53assez différentes
51:55Donc vous percevez que
51:57l'influence russe est de plus en plus importante ?
51:59Oui, bien sûr, alors pour le coup
52:01on le voit via les états
52:03et ce qui est intéressant c'est de pouvoir nous
52:05faire
52:07exercer la solidarité
52:09syndicale internationale
52:11parce que les organisations syndicales sont des
52:13contre-pouvoirs dans chaque pays
52:15et lorsque la démocratie est menacée
52:17la solidité
52:19des organisations syndicales, elle est fondamentale
52:21Cette influence russe
52:23on en parle beaucoup, on a l'impression qu'elle est très présente
52:25elle ne marche quand même pas à tous les coups
52:27quand on voit ce qui s'est passé aux élections
52:29aux dernières élections européennes
52:31elle rêvait effectivement
52:33de nouveaux groupes politiques plus puissants
52:35plus russophiles au Parlement
52:37européen, ça ça n'a pas du tout marché
52:39alors je ne dis pas non pas du tout mais ça n'a pas très bien marché on va dire
52:41Donc bien évidemment et même le choix de Marine Le Pen
52:43était un choix de second ordre après que François Fillon
52:45était sorti de la course aux présidents
52:47de 2017, on avait bien vu
52:49il y a de la part de la Russie
52:51le fait de faire contre mauvaise fortune, bon cœur
52:53et on le voit bien, résultat, c'est très multidirectionnel
52:55l'action, on raconte
52:57dans le bouquin, on a en Afrique par exemple
52:59un suprémaciste noir
53:01qui ne cesse de mettre en cause la colonisation
53:03française etc. et qui a perdu la nationalité
53:05française à cause de ça
53:07donc un suprémaciste noir ici et de l'autre côté
53:09on a des suprémacistes blancs nationalistes
53:11français qui sont aussi en lien
53:13c'est évidemment totalement antinomique de prime abord
53:15mais de toute façon c'est utilisé
53:17parce que toutes les cordes sont utilisées
53:19Et alors ce qui est intéressant dans votre livre c'est que vous dites
53:21la guerre en Ukraine a tout changé
53:23La guerre en Ukraine change absolument
53:25tout parce que l'orientation
53:27à l'Est de manière massive
53:29pro-russe que connaissaient les extrêmes droites européennes
53:31d'un coup d'un seul va basculer
53:33pour ça je dis il y a une question de génération, c'est en particulier
53:35les jeunes d'extrême droite
53:37qui vont prendre fait et cause à partir de 2022
53:39pour l'Ukraine
53:41avec l'idée que l'Ukraine c'est une nation blanche
53:43homogène, c'est une nation
53:45européenne que la Russie, vous savez
53:47Vladimir Poutine il n'y a pas longtemps a embrassé un Coran
53:49en visite en Tchétchénie, effectivement il y a cette idée
53:51d'un empire qui serait un peu un melting pot
53:53et qu'après tout résultat
53:55la solidarité doit aller avec l'Ukraine de manière naturelle
53:57et là c'est la première brisure
53:59et on la retrouve partout dans le monde
54:01Merci infiniment à tous les deux
54:03Merci Nicolas Lebourg, je rappelle le titre
54:05de votre livre Paris-Moscou
54:07un siècle d'extrême droite s'est paru au seuil
54:09et vous l'avez co-écrit donc avec
54:11le professeur de relations internationales Olivier Schmitt
54:13Merci beaucoup Marie-Lise Léon
54:15Merci à vous. Merci également à toute l'équipe
54:17de Questions politiques, à la rédaction en chef
54:19Fabienne Lemoyle et à Maurie Bauchet pour la
54:21programmation. Belle fin de week-end
54:23et bien sûr à la semaine prochaine

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