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La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, est l'invitée du Grand Entretien de ce mardi, à quelques jours de la présentation du budget 2025 par Michel Barnier et avant que le RN ne propose, dans sa niche parlementaire, une abrogation de la réforme des retraites. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-08-octobre-2024-6582799

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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin, dans le Grand Entretien, la secrétaire générale
00:05de la CFDT.
00:06Vos questions, vos réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:13Marie-Lise Léon, bonjour, et bienvenue sur Inter, on a beaucoup de questions à vous
00:18poser alors que le gouvernement Barnier va enfin dévoiler cette semaine le projet de
00:22budget 2025, ce sera l'épreuve de vérité, mais d'abord quelques mots sur le climat
00:29social de cette rentrée, après la dissolution, l'absence de majorité à l'Assemblée
00:35Nationale, la longue quête d'un Premier Ministre, la nomination pour finir de Michel
00:41Barnier, Pierre Rosanballon, à ce micro, parler de crise démocratique qui ne cesse
00:46de se prolonger.
00:47Alors vous, Marie-Lise Léon, comment voyez-vous le climat en cette rentrée, vous qui êtes
00:52à la tête d'un syndicat de 600 000 adhérents, quel est l'état d'esprit des troupes ?
00:58L'état d'esprit des troupes, c'est un syndicalisme utile, nous on veut la CFDT, pouvoir se faire
01:03plus que jamais les relais des attentes des travailleurs, et des attentes qui étaient
01:08valables au mois de mai, au mois de juin, juillet, août, septembre, octobre, en fait
01:12le syndicalisme il ne s'arrête jamais, et ça se résume en trois mots, et moi c'est
01:16ma boussole, respect, dignité, reconnaissance, au travail et du travail, ça fait partie
01:22du coup des éléments qui sont au cœur de notre action syndicale, vous avez aigréné
01:28l'ensemble des épisodes de la saga politique qu'on connaît depuis le mois de juin, voilà,
01:36moi je suis syndicaliste, je ne suis pas commentatrice politique, et ce qui m'intéresse c'est
01:40comment on traite enfin les vraies attentes, les vrais sujets, et comment on passe à l'action.
01:45Vous êtes syndicaliste, mais l'absence de majorité absolue, même relative à l'Assemblée
01:50nationale, est-ce que paradoxalement ce n'est pas une bonne nouvelle pour vous, pour les
01:53syndicalistes, pour les corps intermédiaires ? Forcément la verticalité du pouvoir, elle
01:58en prend un coup avec cette nouvelle configuration politique, est-ce que ce n'est pas une bonne
02:01nouvelle ? C'est une nouvelle configuration qui induit
02:04forcément le partage du pouvoir, après la question c'est de quelles seront les alliances,
02:10mais c'est surtout, moi ce qui me pose question aujourd'hui c'est quoi le cap, c'est quoi
02:15le projet politique ? Vous avez entendu le Premier Ministre, il
02:18ne vous a pas convaincu ? On a eu quelques éléments, il a aussi
02:23affirmé le fait qu'en termes de méthode, il voulait faire différemment, voilà aujourd'hui
02:28ça nécessite maintenant un passage à l'acte, et quand on voit les annonces qui peuvent
02:32être faites par exemple sur le budget, avec des annonces extrêmement inquiétantes pour
02:39les fonctionnaires, c'est un peu le supplice de la goutte d'eau aujourd'hui, on a des annonces
02:45qui sont aigraînées comme ça au fil des jours, je pense qu'il est temps d'avoir une
02:49vision extrêmement claire de ce que veut faire le gouvernement.
02:52On va y venir point par point, et notamment les fonctionnaires, mais sur la méthode Barnier,
02:57voyez-vous au moins dans les mots, ou dans le positionnement, quelque chose de différent
03:00de ce que vous aviez connu sur les autres premiers ministres d'Emmanuel Macron ?
03:05Il n'y a pas tout à fait les mêmes mots effectivement, il parle de renouer le dialogue
03:11avec l'ensemble des organisations syndicales et patronales, l'un des premiers éléments
03:15qui a été sur la table c'est qu'est-ce que l'on fait de l'assurance chômage, c'est
03:20un exemple, on a nous plaidé CFDT pour une reprise d'un accord qui a été conclu en
03:25fin d'année, qui doit être complété par une réforme de l'emploi des seniors, ça
03:31sera la première mise à l'épreuve concrète, si M. Barnier, Premier ministre, décide de
03:37nous redonner la main, ça sera la concrétisation claire d'un changement de méthode.
03:42C'est ce qu'il a dit, non ? Il a dit qu'il vous redonnait la main, maintenant
03:45c'est à vous de jouer, parce qu'avec Calendrier Contre-Info.
03:49Je reste, c'est ce qu'il a dit, je ne suis pas, sans non plus lire la presse, voir qu'on
03:54a quelques députés qui réexpliquent qu'il faut reprendre la réforme qui était dans
03:59les cartons.
04:00La réforme de Gabriel Attal ? Oui, l'ancien premier ministre, donc moi
04:04j'attends qu'on nous donne effectivement la main, qu'on nous dise vous reprenez l'accord
04:10assurance chômage, vous le complétez de l'emploi des seniors, ça veut dire qu'il
04:15faut aussi que le patronat soit en responsabilité et qu'il prenne des engagements extrêmement
04:20concrets.
04:21Nous sommes nous demandeurs de la généralisation de la retraite progressive dès 60 ans, sans
04:27condition.
04:28Voilà, c'est une revendication CFDT, si on a la possibilité d'ouvrir ces discussions,
04:34ça sera déjà un extrêmement bon signal.
04:36Michel Barnier a répété vouloir corriger les limites de la réforme des retraites,
04:40se disant prêt à des aménagements raisonnables et justes, mais revenir sur l'âge légal
04:47de départ à 64 ans, ça en revanche s'est exclu.
04:50Êtes-vous prête, Marie-Lise Léon, à travailler avec le gouvernement sur des aménagements
04:56où vous dites c'est la fin des 64 ans ou rien ?
04:59On a une expression de l'ensemble des organisations syndicales qui a été publiée
05:04hier qui dit « 64 ans, c'est toujours nous ». On ne me fera jamais dire que le décalage
05:08de l'âge légal, c'est une bonne chose, donc nous demandons toutes les organisations
05:12syndicales à l'ouverture de discussions sur un ensemble de sujets qui sont les vrais
05:17sujets retraite en fait.
05:19Quand on parle des carrières, des difficultés des femmes, la question des polypensionnés
05:24lorsque vous travaillez à la fois dans le public et le privé, lorsque vous avez des
05:28travaux pénibles, tout ça ce sont des réalités qui se traduisent dans des difficultés d'aller
05:34jusqu'à 64 ans en retraite.
05:37Mais ces points-là, ils vont être… En tout cas, Michel Barnier a dit sur ces points-là,
05:42sur les femmes, sur la pénibilité, je suis prêt à rouvrir le dialogue.
05:46En revanche, sur les 64 ans, je ne bougerai pas.
05:48Si on est autour de la table avec M. Barnier, rien ne m'empêchera de lui expliquer et
05:53de refaire la démonstration que les 64 ans c'est profondément injuste et que lorsqu'il
05:58s'agit de l'équilibre financier du régime des retraites, la CFDT a toujours fait des
06:02propositions en responsabilité et qu'on a là aussi des propositions.
06:06Chiffrons l'apport en termes de cotisation du régime des retraites pour les seniors.
06:15Si on augmente le taux de seniors en emploi, on augmentera les recettes des retraites.
06:21Oui, le Rassemblement national a décidé d'utiliser sa niche parlementaire du 31 octobre
06:27pour proposer d'abroger la réforme des retraites.
06:30Est-ce que vous soutenez cette proposition du RN ?
06:34Cette proposition du RN, elle a deux… Je pense que c'est d'abord un objectif de
06:41communication que le RN fait aujourd'hui parce qu'il y a deux… Moi, je la vois
06:49comme à la fois une escroquerie et une voie sans issue.
06:53C'est une escroquerie parce qu'elle propose de supprimer les 64 ans pour revenir à 62
06:59et elle supprime les 43 annuités de travail pour revenir à 42.
07:04Ce qui fait qu'on arrive à un déficit accru de 15 milliards d'euros du régime
07:09de base des retraites.
07:11Et il propose en contrepartie d'augmenter une partie de fiscalité, ce qui fait qu'il
07:16dénature les modalités de financement du régime des retraites.
07:21Donc, il fragilise le régime par répartition.
07:25Donc, vous dites qu'ils vont trop loin ?
07:26Il est assis sur les cotisations.
07:27C'est vrai que c'est irresponsable.
07:29Ils ont une proposition totalement irresponsable.
07:31Et ils font croire aux salariés que leur proposition, un, est une solution, ça n'est
07:39pas le cas.
07:40Deux, c'est en plus une voie sans issue parce qu'on sait qu'elle ne sera pas reprise
07:46au Sénat.
07:47Donc, voilà, ça c'est l'analyse, moi, en tant que responsable syndical, je sais
07:52combien les 64 ans pèsent sur les personnes qui sont directement concernées.
07:58Sauf que c'est une escroquerie parce qu'on fait croire aux personnes directement concernées
08:03que c'est une solution alors que ça n'en est pas une.
08:06Oui, mais Marie-Elise Léon, vous connaissez l'argument et certains à gauche le défendent
08:09en disant que l'important c'est d'abroger cette réforme des retraites, c'est d'abroger
08:13les 64 ans, que le RN le propose ou pas, après tout, peu importe.
08:17Il y a d'autres parties qui le proposent, c'est pas pour autant que ça en fait une
08:19position de la CFDT.
08:20Donc, vous c'est non ?
08:21Toi à droite, toi à gauche.
08:22Pour vous c'est non ?
08:23Pour nous c'est non.
08:24On ne négocie pas parce que c'est le Rassemblement National qui propose ?
08:27Non, je vous ai expliqué, le fond, c'est le fond de l'APPL.
08:30Oui j'entends, mais si la proposition était acceptable à vos yeux, si c'était ce que
08:33vous demandiez, est-ce que vous la soutiendrez ?
08:35Vous l'auriez cette fois-ci ?
08:37Ça c'est un deuxième argument pour mon organisation, c'est d'abord le fond, ensuite
08:43vous n'êtes pas sans avoir quelle est la position de la CFDT vis-à-vis de l'extrême
08:49droite et donc nous ne travaillons pas avec ces parties.
08:52Oui mais combattre le RN, refuser de débattre ou de travailler avec lui, 122 députés,
09:0010 millions et demi d'électeurs, c'est une position qui est encore tenable ?
09:02C'est une position tenable parce que moi je n'ai rien contre les électeurs du Rassemblement
09:08National.
09:09Ils ont fait ce choix, charge à nous sur les lieux de travail de les convaincre que
09:16ça n'est pas une solution, c'est une impasse.
09:19Ce sont des parties qui portent au cœur de leur programme les inégalités de droit,
09:26l'absence de solidarité, la division, la stigmatisation, la recherche de boucs émissaires.
09:30C'est totalement antinomique avec ce que porte intrinsèquement la CFDT dans ses statuts.
09:36Un article premier qui dit qu'il faut que nous puissions défendre les valeurs de solidarité,
09:41d'émancipation, de démocratie et d'égalité.
09:43Sur le fond, une enquête de l'Institut Montaigne montre que le coût d'une abrogation de la
09:48réforme de retraite telle qu'elle a été votée, les 64 ans, atteindrait 14 milliards
09:52en 2030.
09:53Il se base sur une étude d'impact du gouvernement sur laquelle ils se sont appuyés.
09:57Donc, dans le contexte budgétaire actuel, abroger la réforme des retraites comme vous
10:01le demandez, est-ce que c'est responsable ? Est-ce que vous dites que le RN n'est pas
10:04responsable ?
10:05Est-ce qu'aujourd'hui abroger la réforme des retraites serait responsable ?
10:07Je pense qu'on ne peut pas faire de procès dans responsabilité à la CFDT quand il s'agit
10:14d'équilibre budgétaire.
10:15Ça a toujours été un des sujets que l'on a pris en compte et un des éléments qui
10:22a guidé aussi nos propositions.
10:24On n'est pas les partisans, il faut raser gratis.
10:26Ce n'est pas du tout la position de la CFDT.
10:28C'est pour ça qu'on demande une concertation globale sur la question des retraites, pénibilité,
10:34retraite des femmes, polypensionnés et financement du régime.
10:38Et que de façon globale, on ouvre aussi la discussion dans la préparation du budget
10:43à ce qu'on appelle de nos voeux une conférence des finances publiques où on parle à la
10:47fois des dépenses et des recettes.
10:49Ça ne peut pas se faire en catimini avec quelques annonces par médias interposés
10:56et puis la présentation du budget jeudi.
10:59Tout le monde va découvrir un budget, moi je n'ai jamais connu ça, un budget qui va
11:03sortir du bois comme ça jeudi 10 octobre sans qu'on ait eu vraiment de vision globale
11:09et un peu plus d'éléments notamment sur les dépenses.
11:10Vous le savez, le gouvernement doit s'attaquer à un déficit record attendu à 6,1% du PIB.
11:17Michel Barnier veut le ramener à 5% en 2025, puis 3% en 2029, c'est-à-dire qu'il faut
11:24trouver 60 milliards d'euros pour la seule année 2025, sinon on va droit vers une crise
11:31financière, avertit le Premier ministre.
11:3460 milliards d'économies, possibles, faisables, souhaitables ?
11:38Ça n'a jamais été fait, je pense qu'on est au-delà d'ailleurs de ce qui avait pu
11:43être annoncé, parce que de mémoire il y avait 110 milliards d'euros d'économies
11:46sur trois ans, donc 60 milliards la première année c'est déjà colossal, c'est inédit.
11:51Donc je pense que le montant est extrêmement ambitieux et la question fondamentale c'est
11:57quoi le partage des efforts ? Donc à la fois, qu'est-ce que le gouvernement…
12:0120 milliards de hausse d'impôts sur les plus riches, on attend de savoir c'est
12:06le barème, et les grandes entreprises, et 40 milliards de baisse de dépenses.
12:10Oui mais sur la question des dépenses là aussi, la question de l'équilibre et de
12:14la justice sociale elle est posée, moi je ne sais pas comment vont être faits les choix
12:17en termes de suppression de dépenses.
12:20Vous redoutez quoi ?
12:21Moi je redoute, quand on parle de dépenses et notamment de dépenses de l'État, moi
12:25je ne pense pas tableur Excel et budget, je pense travail des fonctionnaires, je pense
12:29agents des fonctions publiques, et c'est au cœur en fait de nos préoccupations.
12:35Aujourd'hui Michel Barnier fait des annonces assez brutales la semaine dernière, se rattrape
12:39dimanche en expliquant qu'il ne va pas faire de coups de rabot.
12:42Moi ce que je crains ce sont des coups…
12:43Il a parlé d'un non remplacement des fonctionnaires qui partent à la retraite et de la fusion
12:46des services publics, qu'est-ce que vous avez…
12:48Ça c'est les vieilles recettes, vous reprenez ce qu'a dit Nicolas Sarkozy il y a une dizaine
12:52d'années, on était déjà exactement sur ces vieilles méthodes.
12:55Nous, quand on parle de fonctionnaires, d'emploi des fonctionnaires et de travail
13:00des fonctionnaires, on parle service public, on parle qualité du service public, et donc
13:05la question elle est comment on associe les fonctionnaires à ces choix, et la façon
13:09dont on peut, moi je n'ai rien contre le fait qu'ils puissent fusionner des services,
13:13aucun problème, mais c'est pour quoi faire ? Et au bout du bout, à quoi, comment la
13:18prestation auprès des citoyens va être rendue ?
13:22Il ne faut pas faire un effort sur la dépense publique ?
13:24Bah si, si, si, absolument !
13:26Alors où chercher l'argent, parce qu'il faut les trouver les mineurs ?
13:29Moi je pense que le meilleur moyen c'est d'associer les fonctionnaires et de faire
13:32prendre le temps de la discussion et de regarder qu'est-ce qui dysfonctionne aujourd'hui.
13:36Vous savez, moi j'ai des, quand je rencontre des agents de quelles que soient les fonctions
13:41publiques, territoriales, de l'état, de l'hospitalière, je ne fais pas un déplacement
13:46sans qu'on me dise Marie-Lise, je n'ai pas les moyens de bien faire mon travail.
13:49Les moyens de bien faire son travail, ça peut être des questions de moyens, de reconnaissance
13:55de rémunération, mais c'est aussi, regardons comment on peut mieux organiser les équipes,
14:00mieux organiser les plannings, comment on peut revoir le fonctionnement des services.
14:07Les agents ont des solutions eux-mêmes, mais on ne leur demande jamais leur avis, ils n'ont
14:13pas la parole.
14:14Et quand on parle des agents des fonctions publiques, on parle de l'éducation, on parle
14:18souvent aux profs.
14:19Et ça peut paraître un peu étrange de dire…
14:21Mais la France manque de fonctionnaires selon vous ?
14:23La France a 60 000 emplois non pourvus aujourd'hui dans l'ensemble des fonctions publiques.
14:30Elle a d'abord un problème d'attractivité.
14:32Il y a à la fois des problèmes de recrutement et des agents qui quittent leur emploi parce
14:37qu'ils n'ont pas les moyens de bien faire leur travail.
14:39Gérald Darmanin a sa solution, a ses solutions pour trouver l'argent, ça vous fait sourire.
14:43Il dit, bon là aussi vous allez dire c'est une tarte à la crème depuis Nicolas Sarkozy,
14:49mais enfin c'est toujours sur la table, il va en finir définitivement avec les 35
14:52heures.
14:53Appeler les Français à travailler plus.
14:54Il évoque la suppression d'un deuxième jour férié, le passage à 36 ou 37 heures
14:58de travail hebdomadaire dans le secteur public, la mise en place d'un deuxième jour de
15:02carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique.
15:04Là aussi c'est des moyens d'essayer de trouver de l'argent, non ?
15:08Non.
15:09Moi j'ai l'impression d'avoir un député en noir et blanc, la télé noir et blanc,
15:15j'entends ces propositions depuis des années et des années.
15:18Ce qui m'inquiète c'est d'avoir des personnalités politiques avec aussi peu d'imagination
15:25et qui fassent preuve d'aussi peu de créativité.
15:28Oui, d'accord.
15:29Parce qu'ils sortent des vieilles recettes.
15:31Les vieilles recettes c'est les recettes libérales qui permettent de gagner de l'argent.
15:35Oui, mais qui n'ont jamais fait preuve de leur efficacité.
15:38C'est là qu'on nous a dit depuis le Covid, on va changer, rien ne sera plus jamais comme
15:43avant.
15:44Il y a le monde d'avant, il y avait le monde d'après, il y a le monde d'aujourd'hui.
15:49Comment on peut… Nous la CFDT on travaille sur deux sujets par exemple.
15:53C'est quoi en 2024 ? Le pacte social post-carbone.
15:56Comment on aborde enfin les questions de transformation écologique au travail ? Comment
16:00on accompagne les salariés ? Vous avez aujourd'hui des sites qui ferment, des employés à qui
16:06on dit avec la transition écologique tu vas perdre ton boulot.
16:11Ça c'est pas possible.
16:12Comment on pense le pacte social de la société du temps choisi ? La question n'est pas
16:18la question des 35 heures.
16:19Oui, c'est la question de Sophie, quand est-ce que la CFDT va prôner la semaine de
16:24quatre jours ? Qu'est-ce que le syndicat pense des offres d'emploi pour des emplois
16:28coûteux, inutiles, polluants ? Ne faudrait-il pas les supprimer ?
16:32Alors, il y a deux sujets dans cette question.
16:37Des emplois coûteux, polluants, moi je pense que les supprimer c'est pas la solution.
16:44Parce qu'en fait on est dans une transformation écologique, il y a une urgence mais il faut
16:49pouvoir accompagner les personnes qui sont directement concernées.
16:52Donc moi je prône la transition professionnelle également et il faut pouvoir préparer et
16:58on n'embarquera pas les travailleurs et les travailleuses si cette transformation elle
17:03se fait pas avec eux.
17:04Ça c'est le premier point.
17:06La CFDT elle est favorable à la semaine de quatre jours parce que c'est un mode d'organisation
17:13du travail qui peut être importante et intéressante pour un certain nombre de travailleurs.
17:19Ce que l'on dit c'est qu'il ne faut pas la généraliser, c'est pas le code du travail
17:22qui doit dire tous à la semaine de quatre jours, négocier au cas par cas, entreprise
17:28par entreprise ou administration par administration.
17:31Et Paul est au Standard Inter, bonjour Paul, bienvenue.
17:34Oui, bonjour.
17:35On vous écoute.
17:36Oui, ma question est simple, disons mardi 1er octobre dernier, il y avait une manifestation
17:45concernant les retraités également.
17:48Tous les retraités seraient-ils vraiment des privilégiés ? Je n'ai pas aperçu,
17:54je n'ai vu personne de la CFDT ici à Grenoble.
17:58Merci Paul pour cette question.
18:00Alors les retraités sont-ils des privilégiés ? Première question et où était la CFDT ?
18:05Alors les retraités ne sont pas des privilégiés en général.
18:10Je rappelle qu'il y a deux millions de retraités pauvres, donc qui vivent sous le seuil de
18:14pauvreté.
18:15Et la manifestation, Paul, du 1er octobre, elle était initialement sur la question du
18:22budget et du PLF-PLFSS qui devait être présenté à l'Assemblée Nationale à cette date.
18:29Et la CFDT, elle, elle a fait le choix de la proximité.
18:32Donc nous, les grandes manifestations avec des mots d'ordre extrêmement larges où
18:36il s'agit du pouvoir d'achat, de conditions de travail, de salaire, d'assurance chômage
18:41etc.
18:42Ce n'est pas notre vision du syndicalisme utile tel qu'on le défend.
18:46Et donc nous, nous étions sur les lieux de travail, dans les lieux de passage, en proximité
18:52avec les citoyens, les citoyennes pour expliquer en quoi le syndicalisme peut leur être utile.
18:57Puisque vous parlez du PLFSS et de la sécurité sociale, le gouvernement réfléchirait à
19:02faire des économies sur la santé, sur les arrêts maladiques qui coûtent 16 milliards
19:06d'euros par an.
19:07La solution serait de baisser le taux de prise en charge de 50% à 45%, c'est une
19:13ligne rouge pour vous ?
19:14C'est une mauvaise, là aussi c'est une mauvaise solution parce qu'en fait on ne
19:19va pas travailler et essayer de comprendre quelles sont les causes premières de ces…
19:24Il y a une augmentation des arrêts de travail notamment, ce n'est pas un sujet nouveau
19:29puisque il y a déjà un an, le gouvernement de l'époque avait pointé la question des
19:34indemnités journalières.
19:35Ce taux d'arrêt n'a pas diminué, donc c'est qu'il y a un problème de rapport
19:43au travail et de santé au travail.
19:46Moi je ne crois pas qu'en faisant des coups de rabot comme ça, en diminuant la prise
19:50en charge ou en instaurant par exemple des jours de carence, on va répondre à la problématique
19:55qui est au cœur du sujet, c'est la question de la santé au travail, de l'organisation
20:01du travail.
20:02Ce ne sont pas les travailleurs qui s'arrêtent par confort.
20:07Marie-Lise Léon, sur le pouvoir d'achat, Michel Barnier a annoncé une revalorisation
20:11du SMIC de 2% dès le 1er novembre, par anticipation de la date du 1er janvier, vous saluez la
20:18mesure ?
20:19Oui, je salue la mesure.
20:20Moi j'ai toujours soutenu l'idée que c'est difficile, enfin en tout cas c'est
20:25une réalité, c'est difficile de vivre au SMIC aujourd'hui.
20:30Ce qui m'intéresse c'est l'étape d'après, c'est comment on fait en sorte
20:33que les 17% de personnes au SMIC aujourd'hui, c'est un taux record depuis 20 ans, comment
20:38on fait en sorte que ces personnes au SMIC, elles ne restent pas toute leur vie au SMIC
20:42et qu'elles puissent rapidement avoir des évolutions de carrière, ça c'est de la
20:45responsabilité des employeurs.
20:47Vous dites réfléchir à la CFDT en lien avec l'intersyndical sur la manière d'améliorer
20:52la lutte contre la xénophobie et l'antisémitisme en entreprise et vous disiez récemment une
20:56phrase qui nous a interpellé avec Nicolas à Ouest France, depuis quelques mois nous
21:00assistons à une libération de la parole raciste dans les entreprises, c'est-à-dire
21:04vous avez des indicateurs ?
21:05J'ai des indicateurs, moi je fais deux-trois rencontres d'équipe et de salariés par
21:10semaine et moi à mon échelle, et ça n'a rien de statistique, mais c'est confirmé
21:17par un certain nombre de suivis d'équipes et puis dans la société en général, la
21:24libération de la parole raciste et antisémite, c'est aussi sur les lieux de travail, c'est
21:29dans les entreprises, c'est dans les administrations, ça se manifeste par des interpellations,
21:33des insultes à la machine à café, sur les lieux de travail, de salariés entre eux,
21:40devant témoins, avec une libération de ces insultes qui se font de façon beaucoup plus
21:47spontanée, devant témoins, de façon beaucoup plus assumée.
21:52Je tiens à le préciser, le racisme et l'antisémitisme, ça n'est pas une opinion, c'est un délit
21:59et ça veut dire que sur les lieux de travail aussi, il faut qu'on soit en capacité d'être
22:06avec les victimes et de faire en sorte que les...
22:09Mais c'est une augmentation de combien ? C'est une flambée ? C'est des cas isolés ? C'est
22:13quelque chose de massif ?
22:14Moi je l'ai vu partout en France, dans l'ensemble des champs professionnels qu'on organise.
22:19Voilà, donc c'est suffisamment...
22:21Partout en France, dans toutes les entreprises, il y a une libération de la parole raciste ?
22:24Je dis dans tous les secteurs d'entreprise, dans les différents secteurs d'entreprise.
22:28Et donc moi j'ai été interpellée, oui, par des élus, me disant je n'aurais jamais cru
22:35entendre ça dans mon entreprise et donc ça veut dire qu'il faut pouvoir à la fois faire
22:41de la prévention et faire en sorte que les organisations syndicales, elles soient aussi
22:47au rendez-vous pour être aux côtés de ces victimes.
22:50Préoccupant.
22:51Merci Marie-Lise Léon d'avoir été au micro d'Inter ce matin.
22:54Secrétaire Général de la CFDT, il est 8h47.

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