Une France rattrapée par ces vieux démons. Alors que Michel Barnier, l'égérie de Bruxelles, vient d'être nommé au poste de premier ministre, toutes les lumières sont au rouge pour les Français. Leur Etat est sous le coup d'une procédure de la Commission européenne pour déficit excessif (5,6% en 2024 selon B. Le Maire), et le budget pour 2025, déjà en retard dans sa préparation, promet une pression fiscale insoutenable et un déficit autour des 6%. Une incapacité de nos dirigeants à réduire les dépenses publiques qui interroge comme avec la transition écologique ou les 15 milliards € déjà dépensés pour aider l'Ukraine dans une guerre perdue d'avance. Une gabegie ubuesque qui expose notre pays à la menace d'une mise sous tutelle de la Commission européenne et une disparition de la France comme pays indépendant. Le paiement des intérêts de la dette coûte déjà plus de 50 milliards €/an à l'Etat et pourrait avoisiner les 75 milliards € en 2027.
Tom Benoit, économiste et directeur de la rédaction de "Géostratégie magazine", livre un constat pessimiste : "les Français ont cessé de se battre, je ne crois pas au relèvement de la France...". En attendant un éventuel sursaut du peuple qui attend souvent d'être dos au mur...
Tom Benoit, économiste et directeur de la rédaction de "Géostratégie magazine", livre un constat pessimiste : "les Français ont cessé de se battre, je ne crois pas au relèvement de la France...". En attendant un éventuel sursaut du peuple qui attend souvent d'être dos au mur...
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Politique & Éco. Notre invité cette semaine, Tom Benoît. Bonjour monsieur.
00:24Bonjour.
00:25Tom Benoît, vous êtes entrepreneur, directeur de la rédaction de Géostratégie Magazine, essayiste et éditorialiste sur TV5Monde.
00:33Avant de commencer notre entretien, comme d'habitude, je vous incite à cliquer sur le pouce en l'air en bas de cet écran,
00:39à commenter et à partager nos entretiens de TV Liberté pour un meilleur référencement sur Internet.
00:46On va évidemment parler avec vous, Tom Benoît, du budget des finances de la France.
00:52Michel Barnier a été nommé jeudi 5 septembre au poste de Premier ministre,
01:00mais Bercy a pris du retard dans la préparation du budget 2025.
01:04Il doit fixer les recettes et les dépenses de l'État.
01:08L'ancien Premier ministre, Gabriel Attal, avait quand même prévu un budget de 492 milliards d'euros,
01:16comme pour cette année, où, rappelons-le, le déficit devra s'établir à 5,6%.
01:22C'est ce qu'a dit Bruno Le Maire.
01:24Au lieu de 5,1, comme annoncé en début d'année,
01:28quelle est la valeur, Tom Benoît, de ce premier budget de Gabriel Attal, 492, comme cette année ?
01:35Je dirais que la valeur est tout à fait exacte au budget précédent.
01:39En réalité, ça n'a pas d'importance.
01:42Que ce budget soit très légèrement différent du précédent,
01:46ou que ce soit quasiment le même, ou que la différence soit minime ou légère,
01:51on parle de la même chose.
01:53Il va y avoir une dépense publique énorme, faramineuse.
01:57Il va y avoir de facto un endettement énorme.
02:00On va vraisemblablement poursuivre l'indexation sur l'inflation
02:05pour à peu près 10% des obligations d'État qui vont être émises,
02:09comme pour l'année passée.
02:11Je dis ça parce que c'est une hérésie totale
02:14vu la situation inflationniste dans laquelle nous sommes
02:17et la situation monétaire globalement pour les années à venir.
02:20Comment est-ce qu'on peut continuer à émettre des obligations
02:23indexées sur l'inflation aujourd'hui
02:25si on a un minimum de sens et responsabilité en tant que ministre des Finances ?
02:29– Les OATI. – Les OATI, absolument.
02:32Et donc tout ceci va continuer, vraisemblablement.
02:35Sauf si Ravier-Millet avait été nommé Premier ministre,
02:39mais vraisemblablement ce n'est pas le cas.
02:41Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'on nous fait,
02:44on nous présente ce marronnier qui est un petit cinéma en quelque sorte
02:48du budget qui n'existerait pas, qui ne serait pas bouclé.
02:51Nous n'avons pas le budget.
02:52Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas de budget à boucler
02:55puisqu'on va faire exactement la même chose
02:57et que quoi qu'il en soit, ça n'est pas le ministre des Finances,
03:00aucun secret, qui prend la décision exactement
03:03de diriger l'économie vers tel secteur ou tel secteur.
03:06Or là on parle d'économie, ce qui est grave,
03:08on en parlera au cours de notre entretien probablement,
03:11ça a été le maquillage, et j'en avais parlé à ce moment-là à Bruno Le Maire,
03:15justement en faisant référence au rapport du Sénat et à la commission du Sénat,
03:19des comptes publics qui ont eu lieu et qui ont fait perdre du temps
03:23aux hauts fonctionnaires qui gouvernent la France.
03:25Parce que la France est gouvernée par des hauts fonctionnaires.
03:27Vous avez des gens, vous ne les connaissez pas, ni vous, ni moi,
03:30parce qu'ils ne font pas de médias, ils ne viendront pas ici,
03:32mais ils ne viendront pas sur BFM non plus.
03:34Mais ils sont dans les ministères, ils étaient dans les ministères il y a 15 ans déjà.
03:38– Ils sont à Bruxelles aussi.
03:39– Ils sont à Bruxelles aussi, mais ça c'est encore autre chose,
03:41c'est une autre catégorie.
03:42Mais dans les ministères, vous allez même avant la Commission européenne
03:45et l'existence de la Commission européenne, fin 90, début 2000,
03:49prenez tous les ministères, ministères de la ville,
03:52qu'on appelle parfois des acquisitions des territoires,
03:55vous allez dans ces bureaux et vous voyez les mêmes personnes
03:59qui sont là depuis 25 ans, et vous allez à Bercy, c'est la même chose.
04:02Et vous vous rendez à l'agence France Trésor, c'est la même chose.
04:05Et c'est ça qui fait marcher la France, concrètement.
04:08Ce n'est pas le ministre qui arrive et qui, comme on l'imaginerait,
04:12en sortant du plateau de télévision et avant d'aller au congrès du MEDEF
04:15ou sur un autre plateau, prend une décision et se dit
04:18on va indexer 10% des obligations de vie sur l'inflation.
04:20– C'est la haute fonction publique d'État.
04:22– C'est la haute fonction publique d'État.
04:23– Certains appellent l'État profond.
04:24– Que certains appellent l'État profond, et c'est assez exact.
04:27Alors l'État profond, c'est venu des États-Unis.
04:29On parlait d'État profond aux États-Unis à partir de la seconde partie du XXe siècle.
04:36Et il y a un État profond américain, un État profond occidental
04:41qui a l'image du centre de l'hégémonie américaine,
04:43et il y a un État profond dans à peu près tous les pays, c'est une réalité.
04:46Et en France, il s'exerce de cette façon-là.
04:49Il est un peu maçonnique, aussi.
04:53Là aussi, je ne travaille à aucun secret,
04:56mais si on fait un peu d'information,
04:58puisque vous êtes une forme de chaîne d'information assez libre,
05:02il ne vous a pas échappé que parmi tous les premiers ministrables…
05:07– Xavier Bertrand, il ne s'en gâche pas.
05:10– Thierry Baudet, le président du CESE, Bernard Cazeneuve,
05:15aujourd'hui, donc, M. Barnier.
05:19Tous sont francs-maçons.
05:21Gabriel Attal est franc-maçon.
05:23Jordan Bardella, qui aurait pu être Premier ministre, est franc-maçon.
05:27C'est une réalité, ça.
05:29C'est comme ça que ça marche.
05:31– Tom Benoît, pourquoi a-t-on en 2024
05:34le deuxième plus gros déficit de la zone euro derrière l'Italie ?
05:39– On a le plus gros déficit parce qu'on a une dépense publique,
05:43comme je le disais, qui est démesurée,
05:45et qu'on a très peu de recettes,
05:48pour une raison précise, et que nous en avons encore moins que précédemment,
05:51parce que le commerce intérieur est paralysé.
05:54Pourquoi il y a ce que Bruno Le Maire appelle justement
05:57un accident dans les recettes ?
06:00Parce que ce qui génère, pour prendre une comparaison très évocatrice,
06:05regardez l'Allemagne aujourd'hui.
06:07L'Allemagne est en récession, officiellement.
06:09Nous, on n'est pas en récession.
06:11Encore, 0,8, 0,9, on prévoit 1% de croissance sur la Banque de France.
06:150,9, ça vient d'être remonté.
06:17Ville-Roi de Gallos dit peut-être 1%.
06:20Et pourtant, notre situation budgétaire est largement plus abîmée
06:24en France qu'en Allemagne.
06:26Pourquoi ?
06:27Parce que notre croissance est dopée par une catégorie bien précise d'exportation,
06:32pas par les exportations,
06:34parce qu'on a un déficit du commerce extérieur,
06:37mais par une catégorie bien précise,
06:39parce que le commerce intérieur est gelé.
06:42Et on s'en aperçoit selon tous les indicateurs à vendre.
06:45Ce n'est pas, là non plus, une prise de météo en se mouillant le doigt.
06:49Et si vous avez un commerce intérieur qui est gelé,
06:52vous n'encaissez pas suffisamment de prélèvements obligatoires.
06:55Parce qu'il génère des prélèvements, c'est le commerce intérieur,
06:58bien plus que la vente d'un avion à l'étranger.
07:00Voilà pourquoi il y a un gros problème de recettes aujourd'hui.
07:03– J'entendais ces propos dans la commission des finances du Sénat,
07:08du président lui-même, ou je crois que c'était le rapporteur général qui disait ça.
07:12– Monsieur Husson.
07:13– Monsieur Husson, entre 2018 et 2023,
07:15les recettes ont augmenté de 10,8 milliards,
07:18pendant que les dépenses ont augmenté de plus de 100 milliards.
07:21– Oui.
07:22– Par ailleurs, les collectivités locales,
07:2410 milliards de déficit, c'est deux fois plus que l'an dernier,
07:27avec des dépenses en hausse de 7%.
07:29– Oui.
07:30Alors il ne faut pas jeter la pierre aux collectivités locales également,
07:33parce que Bruno Le Maire a une fâcheuse tendance à se réfugier,
07:36je dirais très vite, derrière n'importe quel poteau en disant
07:40non mais là ce n'est pas de la faute de l'État,
07:42ce sont les collectivités locales d'honneur de dire,
07:44l'État déjà ce n'est pas terrible, il vaut mieux que ce soit la commission européenne,
07:48mais alors les collectivités locales n'en parlons pas.
07:50Les collectivités locales sont bien mieux gérées que l'État,
07:52aujourd'hui que l'État central,
07:54et l'essentiel du déficit pour peu dire 90% vient de l'État central,
07:59en France, pas des collectivités.
08:01– Enfin elles engagent beaucoup les collectivités locales.
08:03– Qui décide d'employer des fonctionnaires, les collectivités ou l'État ?
08:07Qui c'est qui dit vous employerez tant de fonctionnaires ?
08:09C'est l'État, et c'est l'État qui met les collectivités locales
08:13dans des conditions de déficit, c'est ça qu'il faut rappeler.
08:17Et aujourd'hui on continue à salarier de plus en plus de fonctionnaires,
08:21pourquoi ? Parce que la psychologie des personnes assez fascinantes
08:26qui gouvernent le pays aujourd'hui, c'est ironique vous l'aurez compris,
08:30et de se dire on voit bien qu'on ne peut pas augmenter l'imposition,
08:34si on l'augmente les affaires sont déjà étouffées, on ne peut pas,
08:38vous avez un trou de 800 millions en 2023 sur ce qu'on appelle les frais de notaire,
08:43mais l'imposition qui correspond aux frais de notaire et aux recettes de l'État
08:46provenant des ventes, des cessions immobilières.
08:49Donc ça veut dire que le marché de l'immobilier est paralysé.
08:51Qu'est-ce que vous voulez faire de plus ?
08:53Après il y a d'autres problèmes monétaires, on pourrait en parler,
08:55une forme de dissonance entre la politique monétaire de Francfort,
08:59qui n'est pas adaptée à la France,
09:01mais ça c'est le problème d'être un pays vassalisé, volontairement vassalisé.
09:04Quand vous déléguez votre souveraineté monétaire, vous en arrivez dans cette situation.
09:08Vous avez des crises que vous ne devriez pas connaître,
09:10tant la crise de l'immobilier qu'on subit,
09:12en tout cas une forme de gel du marché de l'immobilier assez incohérent,
09:16parce que l'immobilier reste un refuge, vous avez des gens qui veulent acheter,
09:20qui devraient être en capacité d'acheter, mais qui ne le sont pas,
09:22parce qu'on a une politique monétaire qui ne nous est pas adaptée.
09:25Mais avant d'entrer dans ce sujet-là, pour terminer là-dessus et répondre à votre question,
09:29vous avez un trou, parce que le marché de l'immobilier a été gelé,
09:33vous avez un accident, selon Bruno Le Maire,
09:35donc là aussi de 800 millions de rentrées en moins par rapport aux ventes qui ne se sont pas faites.
09:41Et donc forcément vous en arrivez ensuite à ne plus pouvoir combler votre déficit.
09:46Et là, la solution qui va être trouvée, ça va être,
09:49plutôt que de lâcher du lest, finalement on va le dire très clairement,
09:53pour que les gens puissent travailler, vivre de leur travail,
09:55faire des affaires et payer leurs impôts,
09:57ça va être d'aller chercher là où il n'y a pas d'activité.
10:00Jusqu'à présent on avait une forme de philosophie qui était le respect de l'énergie.
10:04S'il y avait de l'énergie, vous faites venir quelconque,
10:07vous faites construire quelque chose parce que vous avez de l'épargne,
10:09vous allez générer des prélèvements, on va vous en prendre au passage,
10:12on va vous prendre de l'argent au passage.
10:14Là aujourd'hui, vous ne faites plus venir personne pour travailler
10:16parce qu'on n'avait plus d'argent et que la personne ne vient pas travailler,
10:19elle n'a plus de société, elle a mis la fille sous la porte.
10:21Qu'est-ce qu'on fait ? On se dit, le produit que vous alliez acheter
10:24avec une TVA réduite à 5,5 ou dans la restauration par exemple,
10:27on va vous augmenter la TVA à 20%.
10:29Et après on va l'ornier sur votre épargne.
10:32Ça on en a parlé, ça va se faire à l'échelle européenne.
10:35Mais là dans les plans, dans tout ce que je lis dans les communiqués du gouvernement,
10:38ce que je vois c'est que le projet,
10:40plutôt que de lâcher du lest pour relancer l'économie,
10:43ce qui n'est pas du tout la philosophie du centre Bruno Le Maire,
10:46ça va être de créer de nouveaux impôts.
10:48Taxation sur la rachat d'actions,
10:50augmentation de la TVA sur les produits où la TVA a été réduite
10:54et augmentation potentielle de la TVA tout court
10:57et d'hypertaxation sur d'autres registres.
11:00– On a 50 années sans un seul budget équilibré voté au Parlement.
11:05C'est quoi l'idée, c'est quoi le problème ?
11:07Il faut absolument donner de l'argent tous les ans au marché financier.
11:10Qu'est-ce que c'est que cette mentalité ?
11:12– Ça c'est assez nouveau parce que sur les marchés financiers,
11:15il y a de gros problèmes sur les marchés financiers,
11:17ça c'est une évidence, qui vont nous arriver d'un seul coup.
11:20Parce que premièrement, effectivement,
11:22l'État n'est plus une affaire rentable depuis 1974, je crois.
11:25Le dernier budget à l'équilibre c'était 1974, sous Gilles Cardassin.
11:29La dépense publique dans les années 80, en début 80,
11:32ça a commencé à déraper effectivement,
11:34où on est passé entre 45 et 50%,
11:37et aujourd'hui on est à près de 60% de dépense publique.
11:40Mais on avait encore de la croissance à l'époque,
11:43on a arrivé à financer notre dette également de l'intérieur,
11:46ce qu'on ne fait plus aujourd'hui, effectivement,
11:48ce sont les marchés qui dirigent.
11:50Avec une situation bien particulière,
11:52c'est que nous vivons ce qu'on appelle
11:54la fameuse inversion de la courbe des taux aujourd'hui,
11:57où nous avons des taux courts,
11:59des taux longs qui sont moins élevés que les taux courts.
12:02Les taux courts sont, pour rappel,
12:04décidés par la banque centrale, en l'occurrence européenne,
12:07puisque notre banque centrale est maîtrise de monnaie, c'est la BCE,
12:10et les taux longs sont décidés par le marché.
12:13Ce sont des taux qui fluctuent beaucoup plus,
12:15et qui fluctuent par rapport au marché secondaire de la dette.
12:20Pour être précis,
12:22c'est la valeur de la dette qui circule sur le marché,
12:27comme un bien, comme un actif,
12:29comme une maison en quelque sorte,
12:31qui fait que les taux vont être plus élevés ou plus bas.
12:34Ça veut dire que la valeur de la dette française
12:37que vous détenez et que vous allez peut-être revendre à quelqu'un
12:40parce que vous voulez la revendre,
12:42va faire fluctuer ce qu'on appelle les taux longs.
12:44Et par logique, il y a une philosophie,
12:46c'est que les taux longs doivent être plus élevés que les taux courts.
12:50Ce sont les Chinois, d'ailleurs, aujourd'hui,
12:52qui ont donc une grande économie,
12:55et un pays avec une banque centrale chinoise
12:58qui prennent soin, malgré toutes les politiques,
13:00parfois, quelques fois non conventionnelles,
13:02de garder une courbe des taux conventionnelles et traditionnelles.
13:06Il y a, dans la semaine,
13:08je voyais que la banque centrale chinoise
13:11avait acheté des obligations d'État de 10 à 15 ans,
13:15donc longues,
13:17et les avait revendues immédiatement,
13:20pour ne pas que ça n'ait d'incidence sur la courbe des taux, justement.
13:24Et la stratégie chinoise est de garder, justement,
13:27une ligne tout à fait traditionnelle.
13:29Nous n'avons plus de ligne traditionnelle
13:32puisque nous avons une économie
13:35qui a plusieurs facettes, en quelque sorte,
13:37qui est un peu schizophrène
13:39parce qu'on est une grosse économie,
13:41mais avec un nombre très restreint de sociétés
13:43qui fonctionnent avec beaucoup de dépenses publiques,
13:45et avec une défaillance record d'entreprises intermédiaires.
13:48Je ne parle même pas de la boulangerie du coin,
13:51je ne fais pas du populisme en disant,
13:54eux aussi, c'est très dur pour eux,
13:56mais même les grosses sociétés,
13:58même la société qui fait 40 millions aujourd'hui,
14:00ou 20 millions,
14:01est dans une situation très compliquée,
14:03à tel point que parmi cette catégorie de sociétés,
14:05vous avez des défaillances record,
14:07vous avez des patrons qui se retrouvent
14:09de plus en plus au chômage.
14:10Et de l'autre côté, vous ne pouvez pas prendre de décision
14:12parce que vous avez un banquier central
14:14qui est en ravi, en quelque sorte,
14:16qui fait un peu la chronique.
14:17Il devrait être éditorialiste.
14:18Quand j'entends François Villeroy de Gallo
14:20dire, il va se passer ça, il va se passer ça,
14:23je plaide pour une baisse des taux,
14:25a-t-il dit dans La Semaine.
14:27Mais il y a eu une époque
14:28où le banquier central français ne plaidait pas,
14:30il prenait une décision,
14:31il n'était pas avocat, il était juge.
14:32Donc se retrouver avec un banquier central
14:34qui vous dit un peu ce qui va se passer,
14:36Mme Irma ou de l'avocat de comptoir,
14:38c'est bien le symptôme d'un pays en déclin
14:41sur le plan économique et monétaire.
14:43– On a toujours un projet de loi de finances
14:45qui devra être transmis au Conseil des finances publiques
14:48à la mi-septembre,
14:49pour une présentation en Conseil des ministres
14:51à la fin du mois.
14:52Son dépôt sur le bureau du Parlement
14:55est quant à lui prévu pour le 1er octobre,
14:57pour un vote au plus tard le 31 décembre.
15:00Quelle va être la marge de manœuvre
15:02du Premier ministre Michel Barnier,
15:04sachant que la France est depuis juillet
15:06sous le coup d'une procédure de Bruxelles
15:08pour déficit excessif,
15:10et qu'elle doit rendre la France
15:12une feuille de route pour le 20 septembre ?
15:14– Alors, si la question se pose,
15:16je ne vais pas rentrer dans toutes les,
15:18on va dire, mythologies faibles
15:20auxquelles on nous contraint d'adhérer aujourd'hui,
15:23qui est que Bruxelles fixe des règles
15:25qui sont logiques,
15:26que nous ne les avons pas respectées,
15:28que nous sommes punis…
15:29– Les fameux 3%.
15:30– Les fameux 3% qui sont logiques à la rigueur,
15:32mais que, comme Bruxelles est aimable,
15:34ils ne nous punissent pas vraiment,
15:36parce que les 1% du PIB,
15:38du montant,
15:42on ne nous les fera pas payer.
15:44On a bien vu que la Roumanie,
15:46la Grèce, lorsqu'ils se sont retrouvés
15:48dans la même situation que nous,
15:50n'ont pas payé l'amende.
15:52Donc nous ne la paierons probablement pas,
15:54mais nous sommes sous procédure.
15:56– Mais 2,7 milliards d'amende maximum,
15:58vous pensez qu'on ne l'imposera jamais ?
16:00– Impossible, impossible.
16:02La France ne pourra pas payer 2,7 milliards d'amende à Bruxelles.
16:04Ce serait un cataclysme.
16:06Par contre, le cadeau,
16:08plutôt que de nous les faire payer,
16:10ce sera de justifier auprès de la population française
16:12que Bruxelles est obligée de prendre plus de pouvoir
16:14et de diriger directement la France
16:16et de piloter le pays.
16:18Puisqu'on devrait payer une amende,
16:20on nous fait la faveur de ne pas la payer,
16:22mais…
16:24– Oui, les chances, c'est…
16:26– La contrepartie vous a tout tutelle.
16:28Donc Union des marchés capitaux…
16:30– On est déjà, en fait, dans le cadre de la Grèce,
16:32avec une Troïka-commission baissée aux tenues.
16:34– Pire que ça, parce qu'à l'époque,
16:36premièrement, la Grèce n'était pas essentielle à l'Europe.
16:38La Grèce pouvait sortir, elle ne pouvait pas rentrer,
16:40et l'Europe et l'eurozone auraient été exactement la même.
16:42Par contre, elle est restée,
16:44et ça…
16:46Moi, comme je le dis très souvent avec la Grèce,
16:48on a fait rentrer les Grecs dans l'Union européenne,
16:50on les a fait entrer,
16:52on les a mis, pour le dire d'une façon toute simple,
16:54dans une situation délicate,
16:56embarrassante, dans la panade,
16:58on les en a sortis…
17:00– Oui, Goldman Sachs les avait conseillés de maquiller leur propre compte.
17:02– Voilà, exactement, pour pouvoir intégrer l'eurozone,
17:04sinon ils n'auraient jamais pu.
17:06Ils l'ont fait, ils sont entrés,
17:08c'est parti comme c'était prévisible
17:10et comme ça s'est produit,
17:12et on les a sauvés.
17:14Qu'est-ce qu'on a sauvés ? On n'a rien sauvé du coup.
17:16Les Grecs de la Grèce, c'est tout simple,
17:18c'est pas l'Allemagne, ils ne fabriquaient pas de Mercedes en Grèce.
17:20Ils vendaient des fromages, ils avaient des touristes,
17:22ils avaient une économie hôtelière, touristique,
17:24et là on s'aperçoit qu'ils ont de la croissance
17:26parce que vous prenez le bateau,
17:28vous allez faire une croisière, vous vous arrêtez en Grèce.
17:30Et c'est reparti comme en 1940, si je puis dire.
17:32Portugal, pareil.
17:34Et un peu l'Italie aussi.
17:36Et l'Italie en plus, ils ont une forme d'industrie.
17:38Donc c'est pour ça qu'eux s'en sortent beaucoup mieux.
17:40Et donc ils n'étaient pas essentiels à l'euro.
17:42Alors que là, la France est essentielle à l'euro.
17:44Si la France quittait l'euro,
17:46s'il y avait quelqu'un de raisonnable
17:48qui arrive à la tête du pays
17:50et d'un peu nationaliste
17:52de la France de l'eurozone,
17:54l'eurozone implose, c'est fini.
17:56Il n'y a plus d'euro.
17:58Sauf que l'eurozone est une forme
18:00de tumeur
18:02qui a besoin de se nourrir de ses cellules.
18:04Et ça s'est produit en 2010.
18:06En 2010, il y avait la fameuse crise des dettes
18:08et l'euro a failli éclater.
18:10Il a fallu, Draghi a prétriché justement,
18:12quantitative easing, tout ce que j'expose
18:14assez régulièrement et qui a été le début de la fin
18:16de la tranquillité des peuples et des nations
18:18et de l'épargne et du business.
18:20Et là, aujourd'hui, il va y avoir
18:22un nouvel ultimatum,
18:24c'est que soit vous avez une union des marchés
18:26de capitaux, soit vous avez une mutualisation
18:28des dettes, soit la zone euro va encore
18:30se retrouver sous une forme de crise.
18:32Parce qu'il y a de telles dissonances budgétaires,
18:34comme on le disait, que la commission
18:36européenne et la banque centrale européenne
18:38vont devoir
18:40jouer le rôle de psychologue-coordinateur
18:42entre l'Allemagne
18:44et la France, par exemple, et entre l'Italie
18:46et l'Allemagne, et surtout entre l'Italie,
18:48la France et l'Allemagne.
18:50Et d'ailleurs, si sur les marchés,
18:52vous regardez, il n'y a pas eu d'envolée
18:54spectaculaire des taux longs, dont je parlais
18:56précédemment, donc qui sont un peu le taux
18:58d'endettement à long terme de la France,
19:00on est à 3 à 20, je crois, à peu près,
19:02ça a augmenté, justement, depuis
19:04la dissolution,
19:06et un peu avant, mais il n'y a pas eu d'envolée
19:08spectaculaire. C'est parce qu'elle peut
19:10arriver d'un seul coup, cette
19:12envolée, et c'est surtout
19:14parce que la BCE n'a rien dit.
19:16À partir du moment, vous savez,
19:18il y a beaucoup de gens qui gardent le silence aujourd'hui,
19:20et les banquiers centraux gardent
19:22le silence parce qu'ils savent que s'ils
19:24parlaient, il y aurait une envolée spectaculaire
19:26sur les marchés. Le jour où la
19:28BCE va dire, effectivement,
19:30si la France
19:32ne s'en sort pas, on sera là,
19:34là,
19:36envolée sur les taux longs.
19:38Et si la BCE ne dit rien,
19:40conflit avec l'Allemagne.
19:42C'est comme ça que ça va se passer.
19:44– Vous racontez, M. Benoît, que la France va parvenir
19:46à voter son budget.
19:48– Modifier le budget,
19:50vous voulez dire ? – Non, à voter
19:52un budget, là, avec
19:54une voie de finance. – Ça va être le même.
19:56Oui, elle va réussir, bien sûr. – Avec un déficit.
19:58Quel sera le déficit pour l'année prochaine ?
20:00– Trop peu préparé. Il va augmenter
20:02un petit peu, oui, probablement, parce que le marché
20:04de l'immobilier va être davantage
20:06gelé. Il va y avoir une inertie
20:08par rapport à l'assouplissement monétaire,
20:10mais en même temps, par rapport à toutes
20:12les contraintes économiques dont on parlait précédemment,
20:14il y a beaucoup de personnes qui ne seront pas
20:16éligibles à l'octroi de crédit,
20:18donc il va y avoir une
20:20carence de prélèvements, ce qui est prévu, d'ailleurs.
20:22Le déficit va augmenter, mais le budget
20:24va être voté. Il va être sensiblement
20:26celui que Gabriel Attal a préparé.
20:28Ça va être à peu près ça. – Donc, avec un déficit
20:30à peu près le même,
20:32autour de 5-6 ? – Peut-être en plus.
20:346, voilà, bien sûr.
20:36Ça va être à peu près ça.
20:38– Et aucune sanction, selon vous,
20:40de l'Union européenne derrière ?
20:42– L'Italie est à plus de 6, voilà.
20:44– À 6-6. – Non, pas dans l'immédiat.
20:46Il n'y aura pas de sanctions.
20:48Les sanctions seront théoriques.
20:50Ça va être, comme je le disais précédemment,
20:52un moyen de pression qui va être exercé
20:54pour que l'Union européenne
20:56prenne un pouvoir grandissant sur nos économies,
20:58comme en matière de défense.
21:00– En fait, ça va être Ursula von der Leyen,
21:02le nouveau Premier ministre. – Ben oui, c'est un peu ça.
21:04– Blackrock est un petit peu en satellite qui tourne autour.
21:06– Blackrock, c'est l'État profond.
21:08– Un commissaire européen.
21:10Vous allez même avoir un commissaire européen à la défense.
21:12Ça a été annoncé par von der Leyen.
21:14Jusqu'à présent, elle le faisait elle-même,
21:16parce qu'il n'y était pas encore.
21:18Mais si on a été entraîné, parce que vous parlez du déficit,
21:20vous savez combien on a donné à l'Ukraine,
21:22ne serait-ce que la France, depuis deux ans ?
21:24À peu près 15 milliards.
21:26Chiffre de France Info, revisité par les fact-checkers.
21:28Donc, je veux dire, ce ne sont pas des mythologistes.
21:30La France a déjà, et s'est engagée sur 26 milliards,
21:32déjà, pour le moment, et plus ensuite.
21:34Mais a déjà fourni 15 milliards
21:36d'aides totales à l'Ukraine.
21:38– 15 milliards, c'est ce qu'on doit faire de coupe dans le budget.
21:40– Voilà.
21:42Et entre-temps, on a fait une réforme des retraites
21:44parce qu'on ne pouvait plus les payer.
21:46Donc, vous avez quand même des gens
21:48qui sont à la tête de l'État,
21:50qui regardent les concitoyens dans les yeux
21:52et qui leur disent,
21:54on a donné ça là,
21:56on donne à d'autres pays également,
21:58on poursuit également une immigration massive
22:00avec plusieurs centaines de milliers de personnes
22:02qui arrivent dans le pays
22:04alors qu'il y a déjà beaucoup de chômage.
22:06Donc, on augmente également
22:08la dépendance sociale
22:10et les dépenses sociales,
22:12mais on ne peut plus payer vos retraites,
22:14on a un déficit excessif,
22:16on est sous procédure de déficit excessif,
22:18on est en proie à tant de milliards d'amendes.
22:20C'est ça la situation dans laquelle on est.
22:22Elle est assez ironique.
22:26– Ce serait quoi des principes simples
22:28pour bâtir un budget aujourd'hui ?
22:30– Les principes simples pour bâtir un budget,
22:32c'est d'abroger toutes les demandes,
22:34toutes les réponses qui ne correspondent pas
22:36à des demandes.
22:38– Donc c'est faire de la bonne dépense ?
22:40– C'est faire de la bonne dépense,
22:42mais c'est surtout, voyez,
22:44par exemple, au-delà de la TVA,
22:46j'ai entendu qu'on allait abroger
22:48probablement certains fonds qui sont
22:50destinés au fonds vert.
22:52Le fonds vert a été créé il n'y a pas très longtemps,
22:54c'est un fonds, comme on peut l'imaginer,
22:56qui vise à créer de la cohésion
22:58dans les phénomènes divers et variés
23:00au sein des collectivités
23:02pour la transition écologique et climatique.
23:04C'est très flou,
23:06et concrètement, à part
23:08planter des arbres au milieu des forêts,
23:10autant en Provence,
23:12que planter des arbres au bord des autoroutes
23:14pour qu'ils meurent six mois après,
23:16ça ne sert pas à grand-chose de plus.
23:18Et c'est une pompe qui absorbe plusieurs milliards.
23:20Et on décide de l'abroger, là.
23:22Mais c'est jamais le mettre en place
23:24qu'il aurait fallu faire.
23:26C'est à cause de décennies d'hérésies
23:28de cet ordre-là, c'est-à-dire de fonds.
23:30Vous avez toute une partie du pays,
23:32j'en veux pas individuellement aux gens qui vivent sur la botte,
23:34parce qu'il y a des gens qui ne prennent pas beaucoup d'argent,
23:36mais vous avez beaucoup de personnes
23:38qui ne servent à rien, il faut bien le dire,
23:40qui sont des employés parasitaires,
23:42indirects de l'État français,
23:44et qui sont gavés par
23:46cette forme de dépense publique
23:48qui fait qu'en attendant,
23:50ils ne peuvent pas être salariés d'une entreprise
23:52qui générerait de l'activité, qui répondrait à de la demande.
23:54Donc si vous voulez faire des économies,
23:56les premières choses à abroger,
23:58à supprimer définitivement, c'est ça.
24:00Mais c'est pas économiser 10 milliards par an,
24:02c'est pas seulement ça.
24:04La solution, je parlais de Ravier-Millaye précédemment,
24:06c'est que si on veut sauver nos États réellement,
24:08il faut que vous ayez
24:10des personnes de bon sens,
24:12mais qui ne soient pas des fumistes.
24:14C'est pas l'équipe actuelle qui va faire des économies,
24:16ce sont des gens qui ont fait des dépenses
24:18totalement inconsidérées.
24:20Je veux dire, on est aux alcooliques anonymes
24:22avec le pire des pochetrons,
24:24nous expliquant qu'il faut boire à tel moment
24:26mais pas à tel autre,
24:28et qui après vous dit, non, non, après avoir dégueulé,
24:30il faut plus, surtout.
24:32On est vraiment dans cette situation.
24:34Par contre, si vous mettez une équipe de gens pertinents
24:36qui veulent faire des économies,
24:38c'est-à-dire qui vont sur le régalien...
24:40– Est-ce que faire un budget
24:42avec trois pochetrons de déficit, c'est faire de l'austérité ?
24:44– Non, pas du tout, pas du tout.
24:46– Parce que c'est ce qu'on entend à gauche.
24:48– Vous avez 300 milliards de dépenses régaliennes
24:50au maximum, sans parler d'économies,
24:52mais vous avez 1 600 milliards de dépenses publiques.
24:54Est-ce que vous croyez qu'en arrivant à 3% de déficit,
24:56vous allez tomber dans l'austérité ?
24:58Absolument pas.
25:00Bien au contraire.
25:02Parce que dans l'intervalle,
25:04vous allez créer des cercles vertueux
25:06qui vont relancer l'économie,
25:08qui vont permettre aux gens de travailler.
25:10Vous prenez les Jeux Olympiques,
25:12comme je dis régulièrement depuis que j'ai vu ça,
25:14ça a été scandaleux.
25:16Moi, je suis venu à Paris pendant la période des Jeux.
25:18C'était les Jeux
25:20de la bourgeoisie de Nouveau-Riche,
25:22très technocratique.
25:24– 9 milliards.
25:26– Voilà, mais en attendant…
25:28– Et 3 à 5 milliards de dépenses publiques,
25:30selon Moscovici.
25:32– Et tous les restaurants du 16ème arrondissement du Canada
25:34fermaient des barricades devant.
25:36Des restaurants qui font 150 tables habituellement,
25:38on leur fait faire trois couverts pendant un mois.
25:40Moi, je parlais avec un restaurateur
25:42dans le 16ème arrondissement qui me disait
25:44ce mois-ci, j'ai 25 000 euros à payer.
25:46Et regarde, il n'y avait personne dans la salle.
25:48C'est un pays qui est normalement libéral.
25:50On fait venir le monde entier.
25:52Le PDG d'accord, ça n'est plein.
25:54Les hôtels n'étaient pas remplis.
25:56Vous regardez, vous prenez un exemple très précis.
25:58À Paris, le Nouveau-Tel-Tour-Eiffel,
26:00qui est en plein centre de Paris
26:02et qui devrait être
26:04le centre névralgique des Jeux Olympiques,
26:06vous y aviez des chambres
26:08à 250 euros la nuit,
26:10disponibles au mois de juillet,
26:12alors que l'année passée,
26:14vous étiez à 450 et que vous n'aviez pas de chambre
26:16si vous n'aviez pas réservé
26:18trois semaines à l'avance.
26:20Je veux dire que tout ce qui correspondait
26:22à des économies libérales qui pouvaient générer
26:24des prélevements obligatoires,
26:26on l'a étouffé pendant cette période-là.
26:28Par contre, on a dépensé volontiers
26:30avec l'argent que nous n'avions pas
26:32et sur lequel aujourd'hui, nous devrions faire des économies.
26:34C'est ça le problème de géométrie.
26:36Si vous revenez à 3%, vous n'avez pas de série d'idées du tout.
26:38Un pays qui est en bonne santé,
26:40parce qu'il y a des endroits où il faudrait dépenser,
26:42où il vous manque 2 milliards dans l'hôpital aujourd'hui,
26:44où il y aura les services des urgences,
26:46c'est scandaleux la façon dont on gère notre population
26:48en matière de, même pas de santé publique,
26:50mais de maladies réellement et d'accueil des malades
26:52dans les services des urgences.
26:54Ils demandent 2 milliards de plus, ne serait-ce que pour pouvoir tenir.
26:56Ils ne les ont pas.
26:58Par contre, on met 1,4 milliard pour nettoyer la Seine.
27:00Vous voyez le problème.
27:02C'est pour ça que je dis qu'il y a une forme.
27:04C'est assez simpliste et réducteur de dire de bon sens,
27:06mais évidemment qu'il faudrait qu'il y ait un comité
27:08qui puisse structurer les économies
27:10à faire, à ne pas faire,
27:12et les secteurs où il faut en faire.
27:14Ça, c'est une évidence.
27:16– Est-ce que les Français vont vraiment devoir subir
27:18une pression fiscale encore plus importante l'année prochaine ?
27:20On voit ça après la pause.
27:22– Générique
27:24– Générique
27:26– On va parler dans un instant avec notre invité
27:28de la pression fiscale
27:30qui risque de s'abattre sur les Français.
27:32Mais avant, Thomas Benoît,
27:34comment ça s'élabore un budget à Bruxelles ?
27:36Comment les ministres
27:38négocient avec les commissaires ?
27:40– Ça, c'est assez flou
27:42parce que pour le moment, effectivement,
27:44les commissaires, il y a un petit jeu
27:46en quelque sorte entre les pays
27:48qui étaient en train de s'organiser
27:50d'une façon de plus en plus traditionnelle,
27:52justement, pour que l'Italie
27:54ait un gros commissaire,
27:56pour que l'Espagne ait un gros commissaire.
27:58Nous, c'est Thierry Breton, notre commissaire.
28:00Et comment se discutent les budgets ?
28:02Ben là, c'est…
28:04– En fait, c'est les ministres
28:06qui sont obligés d'aller se prosterner
28:08pour avoir un petit déficit en plus.
28:10– Il y a un flou absolu,
28:12comme je le disais précédemment,
28:14parce que jusqu'à présent,
28:16sur les amendes que nous devrions avoir,
28:18on ne peut pas…
28:20personne n'est capable de vous dire
28:22pourquoi elles ne sont pas exécutées,
28:24dans quelles conditions elles pourraient l'être.
28:26Tout ceci est très flou, très ambigu.
28:28Je n'ai pas la réponse.
28:30– Alors, est-ce que cette augmentation
28:32des impôts aura vraiment lieu
28:34pour le budget 2025 ?
28:36Est-ce que les Français vont devoir payer plus ?
28:38Et dans quelle proportion ?
28:40– Pour le coup, ce sont les Français,
28:42c'est-à-dire vraiment les citoyens,
28:44qui vont payer le plus.
28:46Je parle souvent des épargnants,
28:48je parle souvent de ce qui se passe
28:50sur l'épargne et qui est très machiavélique.
28:52Taxation sur leur achat d'actions,
28:54ça, c'est validé par Bruno Le Maire, déjà.
28:56Il avait déclaré qu'il n'y aurait pas
28:58d'augmentation d'impôts.
29:00Il est revenu sur sa décision insidieusement
29:02puisqu'il a bien confirmé qu'il y aurait
29:04des impôts. Après, là, ce que je lis
29:06depuis cette semaine sur les rapports
29:08qui sortent par rapport à ce nouveau dérapage,
29:10c'est qu'il va falloir, sur la TVA,
29:12augmenter la TVA.
29:14Pour beaucoup de produits qui étaient soumis
29:16à des TVA réduites,
29:18donc la tellerie, restauration,
29:20l'événementiel,
29:22donc des augmentations sur la TVA
29:24et une baisse des fonds
29:28attribués aux collectivités locales,
29:30très probablement.
29:32Il va y avoir un appauvrissement de la population.
29:34Ça, c'est une certitude.
29:36– Est-ce qu'on peut imaginer,
29:38je ne sais pas,
29:40des révoltes, des troubles sociaux
29:42comme on en a connu avec les Gilets jaunes ?
29:44– Je ne crois pas.
29:46Moi, je ne compte pas beaucoup là-dessus.
29:48Je pense que la seule chose qui pourrait
29:50sauver la France aujourd'hui est…
29:52Mais compliqué, parce que l'esprit de révolte,
29:54je ne le perçois pas beaucoup en France.
29:56Je ne pense pas que la France s'en sorte,
29:58malheureusement, parce que le tissu
30:00n'est pas en place.
30:02Et ce serait plutôt une révolte des multimillionnaires,
30:04si vous voulez.
30:06Je pense qu'il y a beaucoup de gens.
30:08J'étais avec une amie qui a un très gros patrimoine
30:10il y a quelques jours encore, en Provence,
30:12et qui me dit,
30:14je suis totalement sur ta ligne
30:16et j'ai peur,
30:18je vois qu'on va dans le mur,
30:20qu'on est en train, justement, de lorgner notre épargne,
30:22de s'appauvrir de plus en plus
30:24et qui veut quitter la France
30:26parce qu'elle voit que le climat est invivable.
30:28Voilà, individuellement.
30:30Mais si cette catégorie
30:32commence à se révolter,
30:34ça, ça peut peut-être sortir
30:36le pays de la situation dans laquelle il est.
30:38Parce que les Gilets jaunes,
30:40je vous dis, c'est le pot de terre.
30:42– On a déjà perdu pas mal de monde avec l'ISF,
30:44avec l'arrivée des socialistes et tout.
30:46– Oui.
30:48Encore aujourd'hui, la situation de l'ISF,
30:50c'est une hérésie totale.
30:52L'impôt sur la fortune immobilière,
30:54c'est aussi quelque chose qui est fait
30:56Je dis souvent, vous avez un yacht
30:58à 15 à 20 millions d'euros,
31:00il n'est pas inclus dans le barème
31:02de l'impôt sur la fortune immobilière.
31:04Par contre, si vous avez une maison qui coûte 2 millions,
31:06vous payez, vous êtes matraqué avec l'impôt sur la fortune immobilière.
31:08Décision d'Emmanuel Macron
31:10quand il est arrivé en 2017.
31:12Le président pro-business et pro-libéral.
31:14Donc pour s'en sortir, non,
31:16malheureusement, il y a peu de solutions aujourd'hui.
31:18La seule solution serait réellement
31:20un homme providentiel
31:22ou un groupe de personnes providentielles,
31:24comme je dis,
31:26un peu comme en Argentine,
31:28de personnes qui veulent rendre la liberté au pays.
31:30Peut-être comme Trump, d'une certaine façon,
31:32et Elon Musk aux États-Unis.
31:34Et ce seraient des personnes
31:36qui arrivent en France, qui seraient françaises
31:38et qui diraient, nous sommes français,
31:40quoi qu'il en soit, et voulons que la France
31:42puisse décider en son sein
31:44pour ses décisions monétaires,
31:46ses décisions urbanistiques,
31:48économiques, et qu'on ne soit plus
31:50un pays démantelé de part en part.
31:52Un pays qui est en train d'être démantelé
31:54et où on délègue tout notre pouvoir,
31:56justement, à la Commission européenne,
31:58à la Banque centrale européenne.
32:00Donc on ne pourra pas s'en sortir dans cette trajectoire-là.
32:02On sera sous la tutelle de l'UE économiquement.
32:04– On a une dépense publique qui avoisine
32:06les 57% du PIB.
32:08En face, on a des services publics dans un état lamentable.
32:10C'est une question qui revient,
32:12mais à chaque fois, les Français se demandent
32:14mais où passe notre pognon ?
32:16– Tout simplement, comme je le disais…
32:18– C'est l'aide à l'Ukraine ?
32:20– Non, mais ce sont les aides.
32:22On est un pays bureaucratique.
32:24Dès que vous arrivez à la gare de Lyon,
32:26vous pouvez apercevoir des dizaines de bâtiments
32:28remplis de bureaux, de personnes qui rendent des rapports.
32:30On parlait de Thierry Baudet précédemment.
32:32Par exemple, Thierry Baudet, premier ministrable,
32:34était et est toujours président du CESE.
32:36Le CESE, c'est une assemblée de 300 personnes.
32:38– C'est l'économique sociale et environnementale.
32:40– Voilà, l'économique sociale et environnementale.
32:42Ça situe Avenue Diana.
32:44Et vous avez 300 personnes très bien logées,
32:46professionnellement, qui ont des assistants,
32:48qui ont du matériel informatique.
32:50S'ils ont, comme ils les appellent,
32:52des missions extraordinaires,
32:54qui dépassent donc les missions principales,
32:56on leur donne une nouvelle enveloppe
32:58pour pouvoir assumer ces missions.
33:00On leur permet d'acheter du nouveau matériel informatique
33:02pour exercer ces missions.
33:04On leur défale que bien des frais.
33:06Ils prennent environ déjà 3000, 3500 par mois
33:08de démolument.
33:10Et dès comme ça, vous en avez des centaines d'exemples.
33:12Donc voilà où passe l'argent.
33:14On le voit très distinctement.
33:16On pourrait même être étonné
33:18que la dépense publique soit aussi faible
33:20par rapport à tout le maillage parasitaire
33:22du pays, si je puis dire.
33:24– Mais même les Chinois communistes
33:26se foutent de nous.
33:28– Totalement, parce que les Chinois,
33:30effectivement, ne sont plus du tout
33:32dans un système communiste.
33:34Ils sont très insidieux.
33:36Moi, je pense réellement que la Chine,
33:38demain, va imposer un peu ce que les Américains
33:40avaient imposé précédemment,
33:42c'est-à-dire, finalement,
33:44un dollar tout à fait traditionnel,
33:46avec une monnaie forte, avec une monnaie stable,
33:48avec de grandes réserves d'or,
33:50une économie qui fonctionne,
33:52un peuple qui travaille, dynamique.
33:54Ça va être assez facile.
33:56Vous savez, les Chinois disent,
33:58Xi Jinping dit très régulièrement,
34:00y compris lorsqu'il s'adresse aux Américains
34:02en public, non, mais vous savez,
34:04nous n'avons pas l'intention de faire du yuan
34:06une monnaie qui concurrence le dollar.
34:08Ne vous inquiétez pas.
34:10– Ça nous permet d'exporter.
34:12– Ils faisaient le pari d'un yuan assez faible,
34:14mais aujourd'hui, ils veulent quand même avoir
34:16un yuan qui se respecte.
34:18Ils ne veulent plus avoir une monnaie faible,
34:20pour plusieurs raisons.
34:22Parce qu'ils ne pourraient pas se faire respecter
34:24de pays comme l'Indonésie, par exemple,
34:26ou même comme les Japonais ou comme l'Inde,
34:28s'ils ont une monnaie trop faible.
34:30Et si vous avez une monnaie trop faible,
34:32vous ne pouvez pas être le meneur.
34:34Donc, petit à petit, ils sont en train
34:36de prendre réellement tous les codes
34:38de pays surdéveloppés et de pays dominants,
34:40en entier, pendant toute la seconde partie
34:42du XXe siècle.
34:44Et nous, je vois qu'on est en train
34:46de prendre la voix, justement,
34:48d'un pays qui perd,
34:50mais plusieurs pays d'Europe,
34:52la totalité des marges de manœuvre
34:54qui peuvent encore lui rester.
34:56L'Afrique, par exemple.
34:58Les Chinois, ce mercredi.
35:00Les Chinois réalisent
35:02le 9e sommet Chine-Afrique.
35:04Ils reçoivent une cinquantaine
35:06de dirigeants africains.
35:08Ils ont financé énormément de projets
35:10en Afrique, dans des pays qui avaient
35:12des liens particulièrement développés
35:14avec la France jusqu'à présent,
35:16notamment au Sénégal, une autoroute
35:18pour près d'un milliard d'euros,
35:20800 millions d'euros.
35:22Ils ont financé ça à 80 ou 90%.
35:24Ils exportent beaucoup
35:26de leurs produits électroniques,
35:28beaucoup de leur industrie en Afrique
35:30sur des marchés qui devaient être les nôtres.
35:32Et à chaque fois que nous avons un marchand,
35:34on s'aperçoit qu'on le perd.
35:36C'est le cas souvent de la Chine, en Afrique.
35:38Et même pire que ça, on s'aperçoit
35:40qu'on perd beaucoup de marchés
35:42au bénéfice parfois de l'Allemagne,
35:44ne serait-ce qu'en termes de considération.
35:46Même les Africains ont encore un peu de respect
35:48pour les Allemands, plus pour les Français.
35:50Donc c'est en ce sens qu'on est sur une pente
35:52vraiment très glissante.
35:54Les solutions, elles existent,
35:56mais à ce moment-là, il faut les mettre en place
35:58et on a besoin d'une piqûre de rappel
36:00qui pourrait être assez violente,
36:02mais c'est couper drastiquement
36:04les marchés et permettre aux sociétés
36:06de générer de la liquidité en abaissant
36:08considérablement l'imposition
36:10pour tout un pan des sociétés françaises.
36:12Sinon, ça ne tiendra pas.
36:14– Est-ce que cette pression fiscale
36:16risque de s'accompagner d'une vente
36:18du patrimoine des Français ?
36:20On a déjà vendu des fleurons de notre industrie,
36:22mais est-ce qu'on peut demain vendre Versailles,
36:24vendre les châteaux de la Loire ?
36:26On a vendu sur l'année passée, en tout cas,
36:30pour un montant record de biens publics.
36:32Pour répondre à votre question.
36:34Ça reste encore plutôt raisonnable,
36:36mais on a vendu pour un montant record
36:38de biens publics et ça, c'est une décision
36:40qui relève effectivement du ministère
36:42de l'Économie et des Finances et donc de Bercy.
36:44Donc oui, la France est en train de vendre
36:46beaucoup de ses biens publics.
36:48Le jour où ils vendront la Tour Eiffel ou Versailles,
36:50ce sera vraiment un très mauvais signe,
36:52mais en attendant, beaucoup de biens publics
36:54ont été vendus effectivement.
36:56– Le paiement des intérêts de la dette,
36:58ça représente aujourd'hui plus de 50 milliards d'euros.
37:00En 2027, on parle déjà de 75 milliards d'euros.
37:04C'est du délire ?
37:06– Non, pas du tout, et ça va être bien pire que ça
37:08par rapport au phénomène que j'ai expliqué
37:10au début de notre échange, c'est-à-dire
37:12que vous allez avoir une envolée phénoménale
37:14et assez brutale des taux d'intérêt
37:16pour des pays comme la France.
37:18Il y a une forme de délai d'inertie,
37:20y compris dans l'angoisse des marchés
37:22qui, pour le moment, se dit que peut-être
37:24que la France est encore un pays robuste.
37:26– On nous dit que l'euro nous sert
37:28de paratonnerre.
37:30– Consciemment, oui,
37:32parce que si vous regardez,
37:34il nous sert de paratonnerre,
37:36mais paratonnerre n'est pas le mot juste.
37:38Comment dire ?
37:40– De bouclier ?
37:42– De tapis, on met la poussière sur le tapis.
37:44Du point de vue de l'étranger,
37:46si vous comparez aux États-Unis par exemple,
37:48avec la dette américaine,
37:50vous faites à peu près comme avec du dollar
37:52lorsque vous détenez de la dette américaine.
37:54Il y a une profondeur dans le marché
37:56obligataire américain que nous n'avons pas,
37:58mais par contre nous avons un semblant
38:00de profondeur, psychologique,
38:02uniquement psychologique,
38:04parce qu'en Asie notamment,
38:06on a l'impression qu'il y a une dette européenne
38:08alors qu'en réalité, il n'y a pas de dette européenne.
38:10On le disait bien au départ,
38:12lorsque nous nous endettons,
38:14il n'y a pas de dette mutualisée,
38:16c'est pas l'Allemagne qui s'endette,
38:18c'est de la dette française qui est libellée à l'euro,
38:20et les Allemandes s'endettent avec de la dette allemande
38:22qui est libellée à l'euro.
38:24Les Américains, c'est pas la même chose,
38:26ils s'endettent en dollars,
38:28et c'est les États-Unis qui s'endettent.
38:30Ce sont les États-Unis,
38:32donc un seul, un pays.
38:34Donc l'euro, psychologiquement,
38:36fait que pour le moment,
38:38il n'y a pas d'affolement sur la dette française
38:40parce qu'on a l'impression que c'est une dette euro,
38:42de très loin.
38:44Mais petit à petit,
38:46beaucoup sont en train de comprendre,
38:48un peu comme à l'époque grecque justement,
38:50que la dette française n'est pas du tout
38:52et que si la France devait faire des faux,
38:54l'Allemagne pourrait toujours garder
38:56un taux d'endettement
38:58parfaitement normal
39:00et subirait des problèmes
39:02sur l'euro, mais ça c'est un autre problème
39:04parce que ça resterait sa monnaie et que ça aurait des conséquences
39:06si la France faisait des faux sur l'euro,
39:08mais ça c'est un autre problème.
39:10Mais par contre, la situation obligataire
39:12de l'Allemagne resterait intacte.
39:14Donc ça veut dire que l'euro nous sert
39:16finalement de prétexte
39:18à la fois aujourd'hui,
39:20un petit peu comme je le disais,
39:22de tapis sous lequel on met la poussière
39:24parce qu'on a l'impression que c'est une grosse machine,
39:26mais ça ne l'est pas en réalité.
39:28Ce sera le petit géant naissant
39:30qui s'effondrera aussi vite qu'il est arrivé.
39:32Du point de vue de l'étranger,
39:34personne n'a jamais pris l'euro au sérieux
39:36dans les transactions internationales.
39:38C'est une réalité dans le monde du trading,
39:40dans le monde des affaires, dans le milieu du trading,
39:42dans les matières premières par exemple,
39:44où il n'y a rien d'un euro en dehors de la zone euro.
39:46Tout se fait encore en dollars justement.
39:48Quand on parle d'une forme de dédollarisation,
39:50est-ce qu'on s'imagine, regardez,
39:52les réserves de change aujourd'hui,
39:54elles sont libelles à encore près de 60% en dollars.
39:56Et ils ont beaucoup perdu.
39:58Ils sont à 58 à peu près, ils étaient à 71
40:00il y a moins d'une décennie.
40:02Un euro, il doit y avoir
40:04près de 20% encore.
40:06Le yuan, c'est 4% de réserve de change
40:08au sein des banques centrales.
40:10Quand on parle de dédollarisation,
40:12est-ce qu'une seconde, on s'imagine
40:14que cette dédollarisation pourrait se faire
40:16de l'euro ? Jamais.
40:18Et pourtant, l'euro est quand même
40:20la seconde monnaie de réserve.
40:22Mais parce que ce sont des réserves de change
40:24qui sont détenues par les banques centrales
40:26européennes, indépendantes elles-mêmes,
40:28ce sont des réserves de change
40:30euro-europo-européennes.
40:32Donc l'euro n'est pas la grande monnaie qu'on imagine.
40:36C'est une grande monnaie de façade.
40:38– Une France qui serait victime
40:40d'une augmentation des taux d'intérêt,
40:42est-ce que l'Allemagne, il y a intérêt ?
40:44L'Allemagne n'aurait pas son mot à dire.
40:46– Oui, probablement.
40:48Je m'étonne, comme je disais,
40:50que Christine Lagarde, en tout cas,
40:52n'ait pas fait la chronique
40:54de la situation budgétaire française
40:56parce qu'elle mériterait d'être faite.
40:58Je suis surpris que personne ne parle réellement
41:00de la situation d'endettement
41:02et de la France, précisément,
41:04dans les trois à quatre années
41:06parce que je ne crois pas.
41:08Là, on remplace de la dette à zéro, déjà,
41:10par de la dette à 3%, à peu près.
41:12Mais on va probablement remplacer
41:14de la dette à zéro par de la dette
41:16à 5-6% dans deux ans, trois ans.
41:18Donc ça, c'est une situation à appréhender.
41:20Effectivement, je suis étonné
41:22que Christine Lagarde
41:24n'en parle pas pour le moment.
41:26Et puis après, les Allemands,
41:28ils ont une stratégie toute leur,
41:30qui est, comme dit mon ami Henri Poglion,
41:32on ne peut pas reprocher aux Allemands
41:34de défendre leurs intérêts.
41:36Par contre, on peut s'en vouloir
41:38de ne pas défendre les nôtres.
41:40Les Allemands défendront leurs intérêts,
41:42comme je l'ai rappelé régulièrement.
41:44Si la situation de la France dérape
41:46tant que la Banque centrale européenne
41:48est obligée de voler à son secours,
41:50ne vous en faites pas, les Allemands
41:52seront négociés en disant, oui, là, c'est OK,
41:54mais dans ce cas-là, il faut absolument
41:56que l'épargne française serve de caution
41:58et qu'elle puisse nous permettre, à nous,
42:00d'avoir des contrats dans tel et tel secteur,
42:02dans l'industrie, pour relancer notre industrie,
42:04dans les énergies vertes, et ils sauront
42:06défendre leur bout de gras à ce moment-là.
42:08C'est comme ça que ça se passera.
42:10– Exclure la France de l'Union européenne
42:12parce qu'elle ne respecte pas les traités,
42:14c'est totalement exclu, selon vous ?
42:16– Totalement exclu.
42:18Et Michel Barnier est nommé pour cette raison-là,
42:20justement, la seule qualité de Michel Barnier
42:22aujourd'hui est d'être un européiste
42:24convaincu de la première erreur
42:26qui veut absolument créer un État fédéral européen.
42:28C'est l'homme qui a fait passer l'Europe
42:30alors que la France avait voté non,
42:32justement, avec le traité de Lisbonne en 2008.
42:34C'est un ancien commissaire européen
42:36qui, dans tous ses écrits,
42:38toujours prenait une Europe comme si…
42:40– Intégrée au max.
42:42– Intégrée au maximum.
42:44Et une Europe intégrée,
42:46avant d'être une Europe intégrée,
42:48c'est surtout des nations dissoutes,
42:50des nations déformées et étouffées
42:52au sein d'une Europe intégrée.
42:54Donc si Michel Barnier est nommé aujourd'hui,
42:56au contraire, c'est pour conforter
42:58la position de dépendance du pays
43:00à l'Union européenne.
43:02Donc il n'y a pas de volonté,
43:04et comme je le disais,
43:06si la France quittait l'Union européenne,
43:08ce serait la mort de l'Union européenne.
43:10– Mais inversement aussi,
43:12parce que combien la France verse-t-elle
43:14tous les ans au budget de l'Union européenne ?
43:16– Globalement, on est perdant une vingtaine de milliards.
43:18Une vingtaine de milliards, bien sûr.
43:20Ça coûte une fortune.
43:22Et surtout, c'est là aussi dans un schéma
43:24antilibéral de redistribution.
43:26Vous prenez d'une main pour redistribuer de l'autre.
43:28Parce que vous avez beaucoup,
43:30c'est ce qui fait le drabe du marché agricole français,
43:32le marché agricole qui est déficitaire,
43:34pour la première fois depuis l'année passée,
43:36sous le mandat de Bruno Le Maire,
43:38le poste de ce monsieur qui a sauvé
43:40l'économie française, justement.
43:42Mais pour que le marché agricole français
43:44soit déficitaire,
43:46il fallait vraiment arriver
43:48à une situation de crise presque improbable,
43:50que nous n'avons pas connue, pourtant.
43:52Mais le marché est devenu déficitaire
43:54par mauvaise gestion, tout simplement,
43:56notamment pour ces raisons-là.
43:58Parce que les agriculteurs sont les premiers
44:00à fonctionner pour que de l'argent
44:02de la Commission européenne soit redistribué
44:04ensuite différemment, et pour notre société.
44:06– Donc vous croyez au fait
44:08que la France puisse voter
44:10son budget dans les temps.
44:12Néanmoins, Michel Barnier
44:14n'est pas à l'abri
44:16d'une censure, peut-être,
44:18sur un projet.
44:20– On va vous dire que
44:22Gabriel Attal avait dit, on va,
44:24parce qu'attention, les mots, il faut redéfinir aussi
44:26le sens des mots.
44:28Gabriel Attal, dans le budget,
44:30a prévu d'économiser
44:32sur le travail.
44:34Qu'est-ce que vous comprenez ?
44:36Qu'il va y avoir un peu moins d'argent,
44:38en réalité, investi dans le
44:40ministère du Travail. C'est ça.
44:42Bon, si c'est ça, ça ne va pas mettre le pays dedans.
44:44On peut économiser quelques centaines
44:46de millions d'euros, parce que
44:48ce qu'on appelle le travail au sens du budget
44:50de l'État, ce n'est pas le travail.
44:52Ce n'est pas la France qui travaille.
44:54C'était peut-être une commission
44:56pour former
44:58des apprentis ou
45:00d'encadrement des formateurs,
45:02des systèmes d'apprentissage dans les collectivités.
45:04Toute la même catégorie d'enfumage,
45:06tout simplement, comme je le disais précédemment.
45:08Deux systèmes qui sont parasites,
45:10qui mettent le pays dedans, avec des dépenses
45:12qui ne servent à rien.
45:14Et ensuite, par contre, vous n'avez pas d'investissement
45:16sur la santé, vous n'avez pas…
45:18– Donc la France
45:20doit quand même pouvoir
45:22continuer à avoir un déficit
45:24qui éclate les 3%.
45:26Mais en fait, qu'est-ce qui pourrait
45:28faire que la France bascule
45:30dans un scénario à la grecque
45:32avec une mise sous tutelle officielle ?
45:34On vous interdit maintenant, on va vous dire
45:36quoi faire, dans quoi taper.
45:38– Ça, ça peut arriver d'une minute à l'autre.
45:40Ça, ça peut arriver très prochainement.
45:42Moi, je fais le pari sur les deux années,
45:44quoi qu'il en soit.
45:46Et le plus compliqué, ça va être médiatiquement,
45:48quoi qu'il en soit, parce que les dirigeants,
45:50tout ce quels qu'ils soient aujourd'hui,
45:52Michel Barnier, Emmanuel Macron,
45:54Bernard Cazeneuve ou François Hollande,
45:56seraient totalement disposés
45:58à signer un blanc-seing à l'Union européenne
46:00pour que l'Union européenne prenne des décisions
46:02pour la France s'ils sont aux manettes.
46:04Je dis s'ils sont, pas si c'est Édouard Philippe
46:06demain qui arrive au pouvoir.
46:08Il n'y a pas besoin de négocier longtemps
46:10avec Édouard Philippe en lui disant
46:12oui, mais votre pays a plus de 3% de déficit,
46:14vous ne pouvez plus décider, vous devez laisser
46:16l'Union européenne décider pour vous.
46:18Il le ferait, à bras ouverts.
46:20D'un point de vue médiatique,
46:22l'argument auprès de la population va être
46:24qu'effectivement la France ne satisfait pas
46:26ses engagements vis-à-vis de la Commission européenne.
46:28Et donc à partir de là,
46:30que la Commission européenne
46:32a la légitimité pour prendre davantage
46:34de pouvoir et exercer davantage de pouvoir
46:36sur le pays. C'est tout.
46:38Et ça va se passer effectivement sur le déficit
46:40et sur ces questions-là. Parce que réellement,
46:42sur le budget, c'est pas très compliqué.
46:44Si vous voulez faire un budget qui passe
46:46à l'équilibre, effectivement ça fait déjà
46:483 ou 4 années que vous avez
46:50pléthore de dépenses,
46:52celles que j'ai citées précédemment,
46:54qu'il fallait supprimer, qu'il ne fallait pas créer,
46:56qui étaient totalement inutiles
46:58ou de notre côté obsolètes. – Guerre, transition écologique.
47:00– Et également, mais surtout
47:02sur la transition écologique. Sur la guerre,
47:04c'est encore un autre problème parce que ce sont
47:06de très grosses dépenses à la rigueur.
47:08Ce sont des scandales d'État. Mais ça c'est un autre sujet.
47:10Il y a peut-être des personnes qui s'en expliqueront.
47:12Mais sans parler même aussi
47:14du petit copinage qu'il y a eu
47:16pendant le Covid avec des sociétés qui ont été soutenues
47:18et qui partaient au casse-pipe.
47:20Et les prêts garantis par l'État
47:22qui violaient même les règles de la Commission européenne.
47:24Personne n'a voulu en parler
47:26non plus. Mais tous les prêts
47:28garantis par l'État qui ont été émis,
47:30parmi ceux-là,
47:32vous aviez
47:34une bonne moitié
47:36qui allait à l'encontre
47:38des règles de la Commission européenne
47:40qui imposaient une quantité
47:42suffisante de liquidités
47:44pour attester que la société avait tout de même
47:46un avenir et que l'État lui garantissait
47:48des prêts parce que cette société pourrait malgré tout
47:50résister, qu'elle avait une santé financière.
47:52Tout ceci n'a pas été respecté.
47:54Et on a effectivement imprimé de l'argent à temps et à travers.
47:56– On a donné de l'argent à des entreprises qui étaient en train de nourrir,
47:58des entreprises zombies.
48:00– Ou des entreprises zombies ou aussi de très grosses entreprises
48:02parfois qui ont profité de la bête.
48:04– Résultat, les défaillances d'entreprises
48:06explosent. – Absolument.
48:08– Et les défaillances entraînent d'autres défaillances.
48:10– Absolument. Vous avez 20%
48:12de défaillance record sur les entreprises
48:14de taille intermédiaire par rapport à l'année passée.
48:16– Est-ce qu'il ne faut pas
48:18finalement attendre l'effondrement
48:20terminal de la France pour repartir
48:22sur des bases normales ?
48:24– Ça va être long. Malheureusement, l'effondrement…
48:26Enfin, je ne veux pas vous casser le moral parce que
48:28c'est assez négatif. Mais premièrement, je ne crois pas
48:30que la France se relève, malheureusement,
48:32parce que je vois trop peu de personnes motivées
48:34pour sauver le pays. Je vois beaucoup de gens de plus en plus
48:36dégradés, de plus en plus démotivés.
48:38Et contrairement à ce qu'on imagine,
48:40on avance peut-être, vous aussi,
48:42dans des milieux plus droitiers
48:44que gauchistes.
48:46Mais il y a toute une frange
48:48de la population qui est déprimée,
48:50qui a cessé de se battre,
48:52qui est abandonnée.
48:54Et donc, j'ai envie de dire que nous ne pouvons pas…
48:56– Mais c'est souvent dos au mur que les Français
48:58ont le sursaut, quoi.
49:00– Vous avez une machine tellement forte de l'autre côté.
49:02Cette commission européenne et cet eurosystème
49:04est tellement puissant aujourd'hui
49:06que le pouvoir, malheureusement,
49:08ils sont en train de le prendre.
49:10Et ils vont l'obtenir.
49:12– Mais si les Français n'ont plus rien dans le frigo ?
49:14– Pourquoi ? Ils seront encore plus fragiles
49:16pour se battre. Pourquoi est-ce que vous pensez
49:18qu'Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée nationale
49:20et a attendu si longtemps pour nommer
49:22Michel Barnier Premier ministre ?
49:24Parce que l'objectif était de justifier
49:26que la France était ingouvernable.
49:28Mission accomplie.
49:30Emmanuel Macron a fait une thèse sur Machiavel
49:32et parfaitement machiavélien
49:34dans cet état d'esprit.
49:36Il avait dit de lancer une grenade des goupillets.
49:38– Oui.
49:40– Parce que si vous partez…
49:42– J'ai dissous l'Assemblée, donc il a dit
49:44je leur ai jeté une grenade des goupillets
49:46entre les jambes, on va voir comment ils se débrouillent.
49:48– Exactement. Parce que vous avez quand même
49:50le Rassemblement national qui arrive en tête.
49:52Vous avez ensuite le nouveau Front populaire
49:54qui est une coalition qui se forme
49:56d'un seul coup en quelques jours
49:58et qui obtient le maximum de sièges.
50:00Et finalement vous vous trouvez avec un républicain,
50:02un ex-républicain comme Premier ministre.
50:04Il faut bien qu'une grande partie de la population
50:06malheureusement soit anesthésiée.
50:08Heureusement pas tous.
50:10C'est peut-être pour ça que vous faites de l'audience
50:12et qu'il y a quand même des gens qui croient encore
50:14un peu en le pays, mais il faut quand même bien
50:16qu'il y ait une partie dramatique de la population
50:18qui soit anesthésiée pour accepter ça.
50:20Parce que ne serait-ce qu'à partir de là,
50:22vous devriez avoir des révoltes
50:24et il n'y en a pas. Force est de le constater.
50:26Donc malheureusement, pour répondre à votre question,
50:28s'il y a un effondrement, je pense qu'il risque
50:30d'être plus long que prévu sur le territoire européen.
50:32– Vous pensez que Michel Barnier va achever la France ?
50:34– Oui, il va faire partie bien sûr
50:36de ceux qui vont déléguer le maximum
50:38en tout cas d'organes de décision
50:40à l'Union européenne.
50:42Ça va être l'autorité des marchés dans pas longtemps.
50:44C'est vraiment ce qui est dans les tiroirs.
50:46L'autorité des marchés financiers,
50:48ça va être démantelé et on va créer
50:50un nouvel organisme européen.
50:52Comme ça, on aura plus de facilité
50:54pour la mutualisation des dettes
50:56et pour la structuration de la titralisation de l'épargne.
50:58C'est comme ça que ça va se passer.
51:00C'est malheureux mais c'est de la prospective
51:02mais c'est vraiment comme ça que ça va se passer.
51:04C'est quelqu'un qui sautait au plafond
51:06lorsque les Anglais ont voulu sortir,
51:08les Britanniques ont voulu sortir
51:10de l'Union européenne
51:12et qui n'étaient même pas enquilosés
51:14par l'euro, les Britanniques.
51:16Et il a été le premier justement
51:18à signer tous les nouveaux traités
51:20entre les Britanniques et l'Union européenne
51:22pour faire une forme de in-out
51:24qui nous conduit à ce que les Britanniques
51:26soient presque dans l'UE sans l'être en quelque sorte.
51:28Donc ce que je vois,
51:30je n'ai aucune surprise par rapport à ce qui se passe
51:32et je vois que ça correspond à l'agenda
51:34que j'imaginais, que je craignais,
51:36que je déplore
51:38et qu'à ce niveau-là
51:40tout roule comme sur des roulettes
51:42pour le camp adverse, si je puis dire.
51:44– En attendant un éventuel sursaut
51:46de la population française
51:48qui peut-être ne viendra jamais,
51:50en tout cas c'est votre vision des choses.
51:52– Pas avant longtemps, oui.
51:54– Tom Benoit, merci à vous d'avoir répondu
51:56à notre invitation
51:58et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine.
52:00À bientôt, salut.
52:02– Sous-titrage ST' 501