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Grands témoins : Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale et Christine Razanamahasoa, Présidente de l'Assemblée nationale à Madagascar

GRAND DÉBAT / Budget : comment trouver 10 milliards ?

« Le récap » par Bruno Donnet

Le remboursement de la dette est le premier poste budgétaire en France puisque celle-ci atteint plus de 100% du PIB. En 2023, l'endettement de la France s'élevait ainsi à plus de 3 000 milliards d'euros. Le chiffre du déficit sera officiellement publié le 26 mars 2024 mais le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a d'ores et déjà annoncé qu'il serait au-delà de l'objectif maximal de 4,9% qu'il s'était fixé. La France fait office de mauvais élève européen en la matière. Face à ces chiffres alarmants, Bercy veut durcir le ton. L'objectif de 10 milliards d'euros d'économies avait déjà été annoncé. Le 6 mars 2024, Thomas Cazeneuve, le ministre délégué chargé des comptes publics, a révélé que le gouvernement visait dorénavant 20 milliards d'euros d'économies d'ici 2025. Il a toutefois garanti que l'Etat ne procèderait pas à des augmentations d'impôts. Certains économistes s'alarment : cette réduction budgétaire drastique pourrait faire courir le risque d'une récession. Le remède pourrait-il donc s'avérer pire que le mal ?

Invités :
- Marc Ferracci, député Renaissance des Français établis hors de France,
- Philippe Brun, député PS de l'Eure,
- Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste de BDO France,
- Christophe Ramaux, enseignant à l'université Paris 1 et membre des « économistes atterrés ».

GRAND ENTRETIEN / Yaël Braun-Pivet et Christine Razanamahasoa : deux Présidentes d'Assemblée nationale côte à côte

La Présidente de l'Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet, a saisi l'occasion de la journée internationale des droits des femmes pour inviter ses homologues. 24 Présidentes parlementaires venues du monde entier ont ainsi découvert les ors de la République française et échangé sur un grand nombre de sujets. Existe-t-il une vision communément partagée du féminisme et de l'exercice du pouvoir ?

Grands témoins : Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale et Christine Razanamahasoa, Présidente de l'Assemblée nationale à Madagascar

L'AFFRANCHI

- Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie en Seine-Saint-Denis.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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News
Transcription
00:00 [Générique]
00:06 Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver dans Savourgarde ce soir.
00:10 Une présidente dans le fauteuil du grand témoin, Yael Brown-Pivet, est notre invitée.
00:15 Avec elle, on va revenir sur l'actualité politique.
00:17 Elle était reçue à l'Elysée par Emmanuel Macron ainsi que les chefs de partis politiques
00:23 avant le vote important de mardi prochain à l'Assemblée sur le soutien de la France à l'Ukraine.
00:28 On parlera aussi des femmes en politique à la veille du 8 mars ainsi que de ce sommet mondial
00:35 des présidentes de parlement qui s'est achevé aujourd'hui au Palais Bourbon.
00:39 Mais on va commencer par notre grand débat.
00:42 Attention à la récession.
00:44 Après les 10 milliards d'euros d'économie cette année, c'est le double qu'il faudra trouver l'an prochain.
00:51 Petite bombe budgétaire lâchée par le ministre Thomas Cazenard hier.
00:56 Réduire les dépenses, oui, mais à quel prix ?
00:59 Qui va payer la facture ? La cure d'austérité peut-elle être pire que le mal ?
01:04 Nous en débattons dans un instant sur ce plateau.
01:06 Enfin, nos affranchis ce soir, il y en a un.
01:09 Il s'appelle Yanis Roder.
01:10 Il va interpeller Yael Brown-Pivet sur les attentes à la laïcité à l'école.
01:14 Voilà donc pour le sommet.
01:15 Et il est riche, ça vous regarde.
01:17 Ça commence tout de suite.
01:19 Générique
01:30 Impossible de reporter encore le problème.
01:32 Les finances publiques sont dans le rouge et même le rouge écart late.
01:36 Le déficit va sans doute dépasser les 5% du PIB.
01:40 La dette dépasse déjà les 3 000 milliards d'euros.
01:43 Alors le coût près de Bercy est tombé hier.
01:45 Aux 10 milliards d'euros d'économie cette année, vont s'ajouter 20 autres milliards l'an prochain.
01:52 Qui va payer ou tailler dans les dépenses sans freiner l'activité et sans augmenter les impôts ?
02:00 J'ai un peu envie de vous dire bon courage, Marc Ferracci.
02:02 Bonsoir. - Bonsoir.
02:03 - Et merci d'être avec nous.
02:04 Vous êtes député Renaissance des Français établis en Suisse.
02:07 Vous débattez ce soir avec Philippe Rhin.
02:09 Bonsoir. - Bonsoir.
02:10 - Merci d'être là, député socialiste de l'heure.
02:13 Bonsoir, Anne-Sophie Elsy. - Bonsoir.
02:15 - Bienvenue, chef économiste de BDO France,
02:17 cabinet de conseil économique.
02:19 Enfin, bonsoir, Christophe Rameau. - Bonsoir.
02:21 - Vous aussi, vous êtes économiste, vous enseignez à Paris 1
02:24 et vous êtes membre des Économistes atterrés.
02:26 Votre dernier ouvrage, c'est...
02:30 Attendez, j'arrive plus à me lire.
02:32 "Pensez l'alternative, répondre à 15 questions qui fâchent", c'est chez Fayard.
02:37 Avant de vous entendre, le récap, pour bien comprendre,
02:40 plantez le décor comme chaque soir, c'est dans le récap de Bruno Donec.
02:44 On accueille tout de suite.
02:45 Bonsoir, mon cher Bruno. - Bonsoir, Myriam.
02:52 Bonsoir à tous.
02:53 - Et dans votre récap ce soir, il est question d'un gros coup de pompe.
02:57 - Oui, celui dont a été victime le fameux "quoi qu'il en coûte"
03:01 enterré hier en grande pompe par le ministre de l'Economie.
03:05 - Nous dépensons chaque année plus de la moitié de ce que nous produisons
03:09 comme richesse pour la dépense publique.
03:13 Aucune autre nation développée n'a un tel niveau de dépense publique.
03:18 Aucune, aucune, aucune.
03:21 - Plus question de laisser filer les déficits.
03:23 Bruno Le Maire l'a dit hier dans une longue interview à nos confrères du Monde.
03:28 "Je crois à un État fort, mais pas à un État qui devient une pompe à fric".
03:33 Un haut sur la pompe donc aux grandes dames des oppositions
03:37 qui hurlent à la cure d'austérité et qui refusent qu'on les prenne pour des chadocs.
03:42 Nous sommes pompés, alors stop !
03:45 La pompe à fric qui consiste à nous faire les poches, c'est terminé.
03:49 - Voilà, alors si l'opposition de gauche estime qu'on va lui faire les poches,
03:54 eh bien c'est parce que le plan d'économie est d'envergure.
03:56 Jugez plutôt, Bruno Le Maire nous avait déjà annoncé qu'il cherchait 10 milliards d'euros
04:01 il y a un mois, mais hier, surprise, il en a rajouté 20 de plus pour l'année prochaine.
04:07 Il veut donc économiser 30 milliards d'euros au total
04:10 parce que la France a été, nous dit-il, trop cigale et pas suffisamment fourmi.
04:16 - France a le niveau de dépenses publiques le plus élevé de tous les pays développés.
04:22 - Alors c'est vrai, la France est, après la Grèce et l'Italie,
04:26 le pays européen dans lequel le déficit public est le plus élevé.
04:30 Je vous donnerai juste un chiffre, Myriam.
04:31 L'année dernière, le simple coût des intérêts de la dette a atteint 50 milliards d'euros.
04:38 Alors, à quel endroit le gouvernement et Bruno Le Maire veulent trouver ces économies ?
04:43 - Eh bien un peu partout, Myriam.
04:45 Mais les secteurs les plus impactés devraient être ceux de l'écologie d'abord,
04:49 qui va perdre 2 222 millions d'euros.
04:52 L'assurance chômage qui va se voir amputée de 1 100 millions.
04:56 Les budgets alloués à la recherche vont devenir microscopiques et fondre de 904 millions.
05:02 La culture va également être amputée de 204 millions.
05:05 Et même l'éducation nationale devrait être dégraissée à hauteur de 692 millions,
05:11 ce qui a suscité la colère d'un des mammouths de la France insoumise.
05:15 - Pour faire des économies, vous êtes capables de gratter jusque dans les pupitres des salles de classe,
05:20 mais les niches fiscales, c'est comme devant une scène de crime, c'est circulaire, il n'y a rien à voir.
05:23 Pourquoi vous ne touchez pas aux 140 milliards d'euros de niches fiscales de ce pays ?
05:28 - Voilà, alors derrière tout ce tumulte et toutes ces économies annoncées,
05:32 il ne faudra tout de même pas oublier la stratégie, la stratégie politique.
05:35 Bien sûr, Bruno Le Maire, vous le savez tous ici, aimerait beaucoup être candidat en 2027.
05:41 Alors, eh bien alors, il applique la fameuse recette Fillon.
05:46 - Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier.
05:50 - Voilà, il prend ses distances avec le président de la République.
05:53 Il se fabrique un costume d'homme d'État, pas de collaborateur.
05:58 Et pour entrer dans le costume de futur candidat, vous le savez, Myriam, il n'y a pas de petites économies.
06:03 - Merci beaucoup. Merci, Bruno.
06:05 Marc Ferracci, il y a déjà eu un coup de rabot de 10 milliards par décret.
06:09 Alors, c'est totalement légal, mais c'est d'une ampleur inédite.
06:12 Et pour l'année prochaine, il va falloir trouver cette fois, en passant par le Parlement, 20 autres milliards.
06:18 Ça s'appelle comment, si ça n'est pas de l'austérité ?
06:20 - Ça s'appelle de la responsabilité, tout simplement.
06:23 On est dans une situation très difficile.
06:25 On sait que les perspectives de croissance se sont dégradées, pour des raisons qui tiennent notamment à l'environnement international.
06:30 Le fait que notre principal partenaire commercial, qui est l'Allemagne, ait lui-même annoncé un ralentissement de sa croissance,
06:35 ça pèse sur notre capacité à générer des recettes, et notamment des recettes d'exportation.
06:40 Donc, on est dans une situation difficile.
06:42 Et je pense que le ministre de l'Economie est dans son rôle quand il rappelle cette situation difficile.
06:47 Maintenant, pour répondre à votre question sur, effectivement, ces 10 milliards,
06:52 je n'utiliserai pas le terme de "rabot" parce que seule la moitié de ces 10 milliards font l'objet d'une réduction de dépense répartie sur tous les ministères,
06:59 ce qu'on appelle traditionnellement "rabot".
07:00 Il y a aussi 5 milliards d'euros qui vont être prélevés sur des thématiques spécifiques.
07:05 C'est en train d'être décidé, d'être arbitré.
07:07 Ensuite, pour l'année prochaine, effectivement, il y a 20 milliards à trouver.
07:10 C'est ce qui a été annoncé hier.
07:11 Moi, je voudrais simplement insister sur une chose, puisque vous avez très bien posé le débat au départ.
07:15 Est-ce que le fait de limiter la dépense publique... - Ça va freiner l'activité.
07:18 - ...est de nature à freiner l'activité ?
07:20 - Dans les modèles macroéconomiques qu'on connaît, c'est le cas.
07:22 Maintenant, il faut quand même rapporter... - Il y a beaucoup d'économistes.
07:24 C'est difficile, d'ailleurs, de trouver des économistes qui disent le contraire.
07:26 - Rapporter, bien sûr.
07:27 Après, la question, c'est l'ampleur de l'impact que ça peut avoir sur la croissance à court terme.
07:33 Il faut quand même rappeler que ces 20 milliards d'euros se rapportent à une dette qui est supérieure à 3 000 milliards d'euros,
07:39 ce qui est très important, mais en tout cas, c'est un ordre de grandeur.
07:42 Moi, ce que je dis et ce que j'ai écrit, d'ailleurs, dans ma vie d'avant, quand j'étais encore universitaire
07:46 et que je travaillais sur l'évaluation des dépenses publiques, c'est que toutes les dépenses ne se valent pas.
07:50 Et qu'il y a un enjeu, aujourd'hui, très important,
07:52 et j'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter avec nos collègues des oppositions de manière apaisée,
07:58 à sélectionner les dépenses qui méritent d'être réduites parce qu'elles ne sont pas suffisamment efficaces.
08:03 Et je vous donne simplement un exemple pour vous dire que nous avons déjà commencé à faire ça.
08:06 D'ailleurs, avec un de vos collègues, Jérôme Guedj, avec qui j'ai fait un rapport sur les exonérations de charges patronales,
08:12 qui a montré l'année dernière que certaines de ces exonérations n'étaient pas efficaces.
08:15 Je crois que Bercy et le gouvernement, pour l'instant, a dit non.
08:18 Ah si, si, un amendement au PLFSS 2024 a été adopté qui gèle, c'est un peu technique, les seuils de ces exonérations
08:24 et qui génère déjà des économies sur les exonérations sur le salaire.
08:27 Donc je pense qu'il faut évidemment aller plus loin parce que là, l'ampleur des sommes à trouver est plus importante.
08:31 Mais nous avons au fond une fenêtre d'opportunité pour rendre plus efficace notre dépense publique et je pense que c'est ça l'enjeu.
08:36 Alors, c'est vrai qu'Emmanuel Macron lui-même a pris beaucoup de temps avant de finir par dire "on y va" à Bercy.
08:44 Il y a eu des prévisions de croissance trop optimistes, alors c'est pas forcément de sa faute,
08:47 mais on sent qu'il a un peu procrastiné, le chef de l'État, parce que c'est pas populaire,
08:52 parce qu'à la fin, il y a une facture sociale au bout du compte et c'est les Français qui la payent.
08:57 On est à 0,9% de croissance, Philippe Brun, en 2023.
09:01 Les autres sont en récession.
09:03 C'est quand même pas rien, quand on regarde la carte en Europe, l'Allemagne est en récession, la Suède est en récession,
09:09 ça veut dire croissance négative, l'Irlande est en récession, l'Autriche est en récession.
09:13 Donc on se console quand on se compare, on se dit "il était temps, vite vite, il faut traiter ce problème ou pas".
09:19 La vérité c'est que le risque c'est qu'on saigne le malade, c'est qu'on sait bien que là, au moment où justement on est en difficulté,
09:25 c'est à ce moment-là qu'on choisit justement de réduire la dépense publique.
09:29 Il y a un effet qu'on appelle, les économistes nous en parleront ici, "procyclique", c'est-à-dire que vous aggravez la difficulté.
09:34 Et on est instruit de l'histoire, en 2011, vous regardez, l'Europe a décidé d'appliquer des plans d'austérité massifs.
09:40 En France, on n'a pas vraiment réduit la dépense, on a surtout augmenté les impôts, c'était sous François Hollande.
09:45 Et on en a vu le résultat, il y a eu un décrochage massif du PIB européen par rapport au PIB américain.
09:50 Et aujourd'hui, alors que le PIB par habitant était le même aux États-Unis et en France en 2008,
09:54 aujourd'hui il est 80% supérieur aux États-Unis qu'en France, parce que les États-Unis, eux, n'ont pas eu ce programme d'austérité.
10:01 Et là, regardez, aujourd'hui, le déficit aux États-Unis, il est à 7 points de PIB.
10:05 Et pendant la crise de 2008, c'était...
10:07 - On n'est pas les États-Unis, on n'a pas le dollar comme monnaie de référence, refuge.
10:11 - La question de l'effet, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a un décrochage massif en raison de ces plans d'austérité.
10:15 Et il aurait fallu faire des économies, probablement, substantielles, avant, quand on avait plus de croissance,
10:20 quand on avait un chômage qui baissait.
10:22 Il y a des choses, ne nous disons pas qu'il n'y a aucune économie à faire, ce serait irresponsable.
10:26 Il y a aussi la question des recettes qui se posent, car quand, justement, ça allait plutôt mieux, qu'est-ce qu'on a fait ?
10:31 Il y a une politique de désarmement fiscal.
10:33 On supprime des impôts partout, notamment pour les plus aisés.
10:37 Ce que je constate, c'est qu'il y a un certain nombre de personnes aujourd'hui qui disent qu'il faut les augmenter,
10:40 notamment le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital.
10:43 Monsieur Alain Minc, qui je crois... - La fameuse flat tax.
10:46 - Voilà, Alain Minc, qui je ne crois pas, ce n'est pas membre de la France Insoumise ou de la NUPES,
10:50 lui-même propose d'augmenter de 10 points la flat tax de 30 à 40 %.
10:54 On voit bien qu'aujourd'hui, il faut travailler sur...
10:57 - Donc on passera forcément par des augmentations d'impôts, que ce soit sur les entreprises ou même sur les particuliers.
11:02 René Sens vient d'en parler, il a fait des propositions.
11:05 La vérité, c'est que si on baisse les exonérations de charges sur plus de 2,5 fois le SMIC,
11:10 c'est des impôts en plus.
11:11 Et il a raison de dire que ces exonérations d'impôts,
11:14 elles n'ont pas créé le nombre d'emplois qui étaient promis.
11:16 Donc c'est important de revenir dessus.
11:18 Moi, je soutiens vraiment les propositions qu'il a faites dans son rapport avec Jérôme Gueige.
11:22 Il y a eu effectivement une adoption d'un dispositif
11:24 qui est un peu en dessous de ce que vous aviez préconisé dans votre rapport.
11:28 - Tout à fait, plus progressif, mais qui, à la fin, peut générer plus d'économies.
11:31 - C'est vrai que Marc Ferrati n'est pas un pur budgétaire, on peut dire ça comme ça ?
11:35 - Ah non, moi, j'appartiens pas à la Commission des Finances, déjà,
11:38 donc je ne suis pas un pur budgétaire.
11:40 Et simplement, juste pour rebondir sur ce que vient de dire mon collègue,
11:43 M. Brun, il y a un écart de PIB entre la France et les Etats-Unis,
11:46 mais ça n'est pas lié à des plans d'action conjoncturels.
11:49 C'est lié d'abord à des écarts de taux d'emploi entre la France et les Etats-Unis.
11:53 Et là, toutes les analyses convergent pour dire que l'enjeu à moyen terme,
11:56 c'est plutôt d'aller vers le plein emploi que de soutenir la croissance de manière artificielle.
12:00 - Anne-Sophie Elsyf, on va revenir sur qui va payer,
12:03 où les dépenses vont être taillées, mais sur le débat des économistes,
12:08 parce que la récession, c'est pas juste un mot, ça se ressent physiquement dans son quotidien.
12:13 On se souvient de ce qui est arrivé à la Grèce, qui menace l'Italie.
12:16 Est-ce que vous vous dites "attention, il y a les agences de notation qui nous regardent",
12:20 et ça, c'est pour très vite, c'est le 26 mai, c'est ça ?
12:23 "Si elles nous dégradaient, on précipite une attaque sur nos marchés financiers",
12:28 et là, le problème, il arrive tout de suite ?
12:30 Ou est-ce que vous dites "attention, la potion, elle est trop dure et ça va freiner l'activité" ?
12:35 - Alors, le problème, c'est vraiment l'anticipation,
12:38 et ce qui est assez étonnant, c'est le bilan et en effet ce qui est mis en œuvre.
12:42 Le bilan, c'est vrai que 1,4% de croissance, c'est quand même très étonnant.
12:46 Tous les économistes, nous, on était à 0,8% par exemple pour cette année.
12:49 - Ça, c'est comme les hypothèses du gouvernement.
12:50 - On avait une moyenne du gouvernement à 1,4% pour cette année,
12:52 donc on était plutôt dans le consensus à 0,8%, 0,9%,
12:55 donc normalement, on a 0,2% ou 3 points au-dessus pour le gouvernement, ce qui est normal.
12:59 - Comment ça s'explique, ça, que le gouvernement soit si optimiste ?
13:02 - C'est toujours la place d'un gouvernement d'être plus optimiste,
13:05 parce qu'en général, plus vous êtes optimiste, mais en général,
13:07 ça permet aussi de plus consommer et donc des fois d'arriver à haute croissance.
13:11 - Donc c'est des prophéties qu'on espère autoréaliser.
13:13 - Tout à fait, mais normalement, on est sur le 0,2, 0,3 points.
13:16 On n'est pas sur, comme c'est le cas, à la plus de 0,6 points,
13:19 donc il y avait vraiment une hypothèse...
13:20 - Donc on ne pourra pas compter sur la croissance pour se désendetter et guérir nos défis.
13:25 - Donc là, il y avait vraiment une hypothèse de base qui était beaucoup trop optimiste.
13:27 C'est sûr que maintenant qu'il y a cette révision,
13:29 et je pense qu'il pourrait même y en avoir une autre,
13:31 vous l'avez dit, notre partenaire commercial est en difficulté,
13:33 même si l'Allemagne sort de la récession cette année,
13:35 ça sera une croissance qui sera très faible,
13:37 ils ont des problèmes structurels importants,
13:38 un environnement de ralentissement de la demande mondiale,
13:40 donc ils risquent aussi d'avoir une revue à la baisse de la prévision de croissance.
13:44 Dans ce cadre-là, que faire en termes de dépenses publiques ?
13:48 Là, la difficulté, c'est en effet une hypothèse de croissance trop haute
13:51 et donc une annonce de rabots, on va dire, très importante.
13:55 Et c'est ça, à mon sens, qui a été mal anticipé,
13:58 au lieu de dire "là, je serai plus en nuance que vous",
14:01 on ne peut pas dire que depuis la crise Covid,
14:03 la France est un des pays qui a mis le plus de quoi qu'il en coûte
14:06 et de plus d'argent pour soutenir son économie.
14:09 Donc là, on ne peut pas dire qu'on est en austérité depuis le Covid,
14:12 on n'est pas du tout en austérité, on le voit chaque semaine,
14:14 il y a des annonces, plus pour finir,
14:15 des annonces de millions qui sont annoncées à tel ou tel secteur,
14:18 donc on n'est pas dans une économie d'austérité.
14:20 Par contre, le bilan du gouvernement, le pari qui était assez intéressant,
14:23 c'est de dire "en effet, on fait une politique de chèques,
14:25 comme on est un pays qui se bat sur la consommation des ménages,
14:28 avec ces chèques donnés, souvent en ménage, qui ont le moindre revenu,
14:31 ça va être consommé, ça ne va pas être épargné,
14:32 et avec cette consommation, on ne sera pas en récession
14:34 par un autre pays que vous avez cité,
14:36 qui sont plus dépendants du commerce international".
14:37 Donc ça, ça a marché pour vous ?
14:38 Donc ça, ça a marché, ça nous a permis d'éviter la récession.
14:41 C'est également ce qui va nous permettre d'éviter, normalement, la récession cette année,
14:44 puisqu'on voit que cette consommation des ménages,
14:46 même si elle est un petit peu en berne, elle se maintient.
14:49 Et puis l'autre bonne nouvelle, c'est qu'on a également un taux d'épargne des ménages
14:51 qui est très important.
14:52 Donc si on fait le bilan à vous suivre,
14:54 les choix à nouveau, la budgétaire, il casse ou il ne casse pas la croissance ?
14:58 Alors, il pourrait casser plutôt à moyen long terme.
15:00 Moi, ce que je regrette dans ces choix, c'est où on veut raboter.
15:03 L'innovation, la recherche, l'éducation.
15:05 On parle de réindustrialisation, on parle de puissance technologique.
15:08 C'est exactement là qu'il faut investir massivement
15:11 pour créer de la valeur ajoutée à moyen long terme.
15:13 On va y venir sur les postes d'économie, précisément.
15:16 Ces postes d'économie qui sont étonnants.
15:17 On termine le tour de table.
15:18 Votre analyse, la croissance va être moins bonne que prévu
15:23 et la cure d'austérité au rendez-vous risque de freiner ?
15:26 -C'est ça ? -Si vous voulez.
15:28 Dans le discours de Bruno Le Maire et dans la majorité parlementaire,
15:31 il y a un discours qui, à mon avis, n'est pas recevable,
15:34 qui est assez déplaisant, qui consiste d'abord à ne pas faire oeuvre de pédagogie.
15:38 Ce qu'on doit aux citoyens, c'est le rôle de dirigeant politique.
15:42 Quand Bruno Le Maire dit "on va prendre 10 milliards à l'Etat",
15:45 mais attention, on ne va pas prendre aux Français.
15:48 Mais ce n'est pas du tout pédagogique, ça.
15:50 Il n'y a pas d'un côté l'Etat et de l'autre côté les Français.
15:53 Il y a eu une remarquable étude de l'INSEE publiée il y a six mois
15:57 qui montre que quand on calcule tout ce que les Français paient,
16:01 toutes les cotisations sociales qu'ils paient et ils en paient,
16:03 tous les impôts qu'ils paient et ils en paient,
16:05 et quand on met de l'autre côté tout ce qu'ils reçoivent
16:08 en termes de prestations sociales, mais aussi de services publics,
16:11 eh bien il y a 57 %, 57 %, plus de la majorité, des Français qui gagnent.
16:17 Et ça réduit considérablement les inégalités.
16:19 On passe de 1 à 18, entre les 10 % les plus riches et les plus pauvres,
16:23 13 % de la population, à 1 à 3.
16:26 Vous vous rendez compte ?
16:27 Donc le travail de pédagogie, c'est ici.
16:30 Alors, autre chose qui, de mon point de vue, est déplaisant,
16:33 le mot est faible, c'est quand on laisse entendre
16:35 qu'il y a d'un côté le public, puis de l'autre côté l'économie,
16:38 le productif.
16:40 Vous avez ouvert cette émission avec cette déclaration de Bruno Le Maire
16:44 qui dit qu'on prend 57 % de ce qu'on produit pour la dépense publique.
16:48 Mais ce n'est pas vrai.
16:51 Il faut savoir que dans la dépense publique, il y a deux grands volets.
16:55 Il y a un volet qui sert à payer les services publics.
16:57 Vous savez, les services publics, ce n'est pas un productif,
17:00 ça fait partie du PIB.
17:01 C'est pour ça que quand on baisse les services publics...
17:03 - L'école, c'est un service public.
17:04 - Oui, voilà.
17:05 Moi, enseignant, infirmière, ça augmente le PIB.
17:08 D'accord ? Donc, voilà, il y a ça.
17:10 Et puis surtout, les trois quarts de la dépense publique,
17:13 c'est ça qui est important.
17:14 Ça ne fait pas vie des fonctionnaires.
17:15 La part qui va aux services publics, depuis 40 ans, écoutez-moi bien,
17:19 elle n'a pas augmenté.
17:20 La part des salaires versés aux fonctionnaires,
17:22 depuis 40 ans, c'est 12 % du PIB, ça n'a pas augmenté depuis 40 ans.
17:26 - Vous pointez justement...
17:28 - Les trois quarts de la dépense publique,
17:29 ce sont des sommes qui sont prélevées et qui sont immédiatement reversées,
17:32 d'abord aux ménages, aussi aux entreprises, mais d'abord aux ménages.
17:35 Mais avec cet argent, qu'est-ce que font les retraités avec leur pension ?
17:39 Ils font leur course auprès du privé.
17:40 Ça soutient l'activité du privé.
17:42 Donc, je réponds à mes questions, quand on baisse la dépense publique,
17:44 surtout quand le privé bâle, eh bien, ça va avoir des effets récessifs.
17:48 - Alors, on va regarder dans le détail où est-ce que le gouvernement
17:50 compte les trouver, ces économies, qui va payer la facture.
17:53 C'est Stéphanie Despierre qui nous l'explique.
17:55 Pour trouver 10 milliards d'euros d'économies,
18:02 Bercy ne touche pas aux prestations sociales,
18:05 mais taille dans le vif des dépenses de l'État.
18:08 Aucune politique publique n'échappe au coup de rabot.
18:11 Moins de milliards d'euros pour l'écologie.
18:13 C'est le secteur le plus impacté par les annulations de crédits.
18:17 Le budget de ma prime rénov' augmente, mais beaucoup moins que prévu.
18:21 Il y a aussi un milliard d'euros en moins pour le travail et les aides à l'emploi.
18:26 Le gouvernement rogne sur l'éducation nationale, mais de manière modérée.
18:30 En revanche, la recherche et l'enseignement supérieur perdent 904 millions d'euros.
18:35 Et les politiques du logement et de la ville, 736 millions.
18:39 Le compte n'est pas encore bon, car le gros des économies, 5 milliards,
18:43 sera fait sur le fonctionnement de l'État et immédiatement.
18:47 Tous les ministères doivent se serrer la ceinture,
18:49 réduire les dépenses d'énergie, d'immobilier, les achats en tout genre.
18:53 Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, dédramatise ce plan.
18:58 Ce n'est que 10 milliards, dit-il, sur les 496 milliards de dépenses de l'État,
19:03 prévues en 2024.
19:05 -Voilà, ça, c'est les économies sur les 10 milliards.
19:08 C'est pas voté, j'allais dire, c'est décidé,
19:11 puisque c'est le décret de Bercy, ministère par ministère.
19:15 Marc Ferratti, on connaît peu encore les mesures concrètes
19:18 sur l'allocation des économies à trouver dans cette enveloppe de 20 milliards.
19:23 Mais il y a un tabou qui est en train de tomber,
19:25 c'est celui des pensions de retraite.
19:27 Bruno Le Maire lui-même dit qu'il faut se poser la question
19:31 de désindexer les pensions de retraite sur l'inflation.
19:35 -Non. -Est-ce que...
19:36 Bah, si. Il a clairement ouvert le débat.
19:39 -Il y a quelqu'un au-dessus de Bruno Le Maire,
19:41 qui s'appelle Emmanuel Macron,
19:43 et qui a, je pense, complètement clarifié la situation
19:46 sur ce sujet, et il a écarté, je crois qu'il l'a dit,
19:51 même si je n'étais pas présent en Conseil des ministres,
19:54 que le sujet d'une désinvestissement total ou partiel
19:57 ne faisait pas partie des options qui étaient sur la table.
20:02 Donc je pense que cette option-là...
20:04 -On ne va pas en discuter. En revanche,
20:06 vous connaissez bien cette réforme, les chômeurs vont être
20:09 parmi, on va dire, le gros des économies,
20:11 et la sécurité sociale.
20:13 On a l'impression que... Comment dire ?
20:16 Le principe, c'est qu'il n'est plus normal
20:19 que la sécurité sociale soit payée par ceux qui travaillent.
20:22 -Ca veut dire quoi ? -Peut-être sur le chômage
20:24 et l'assurance chômage.
20:26 D'abord, je vais vous permettre de corriger un petit élément
20:29 qui n'est pas factuellement vrai dans le premier exposé,
20:32 l'idée qu'il y avait 1,1 milliard d'économies
20:35 sur le chômage, ou l'assurance chômage,
20:37 ça n'est pas ça, c'est le travail et l'emploi,
20:39 et ça n'inclut pas l'assurance chômage.
20:41 L'assurance chômage est gérée, comme vous le savez,
20:44 par les partenaires sociaux, à qui on a demandé,
20:47 à la fin de l'année 2023, de négocier une nouvelle convention
20:50 qui permettrait de faire des économies.
20:52 Ils en ont fait, une nouvelle convention,
20:54 un certain nombre de ces économies,
20:56 mais ils n'ont pas coché toutes les cages, si je puis dire,
20:59 et en particulier, ils n'ont pas réformé
21:01 ce que l'on appelle la filière senior de l'assurance chômage,
21:05 qui permet aux salariés de plus de 50 ans
21:07 de bénéficier de conditions d'indemnisation favorables.
21:10 Ils ont renvoyé ça à une négociation
21:12 sur l'emploi des seniors.
21:13 La question de l'assurance chômage est un peu à part, aujourd'hui.
21:17 -Si on réforme... -Elle est à part sur les 10 milliards.
21:20 -Le montant général, seniors compris,
21:22 on fait combien d'économies ?
21:24 Et pour aller où ?
21:25 J'avais l'impression que ça finançait
21:27 le fameux nouveau pôle emploi France Travail.
21:30 -Il y a plusieurs sujets distincts.
21:32 Ce qui a été demandé de faire aux partenaires sociaux
21:35 comme économie sur la filière senior,
21:37 c'est 440 millions d'euros, qui, pour l'instant,
21:39 n'ont pas été réalisés, puisque les règles n'ont pas changé,
21:42 mais qui, peut-être, vont changer, et on saura, le 26 mars,
21:46 pour conclure leurs négociations.
21:48 On verra, à ce moment-là, si ces économies ont été réalisées.
21:51 Mais la situation de l'assurance chômage,
21:53 c'est un peu comme la situation de l'ensemble des comptes publics.
21:57 L'Unedic a publié, il y a quelques semaines,
21:59 une nouvelle prévision d'excédent.
22:01 Il y a toujours un excédent à l'Unedic,
22:03 sauf qu'il était de 4 milliards d'euros dans les précédentes prévisions.
22:07 La trajectoire financière telle qu'elle était prévue
22:10 nécessite des ajustements, et c'est la raison pour laquelle,
22:13 peut-être qu'au-delà de cette négociation sur les seniors,
22:16 l'assurance chômage, c'est ce qu'a évoqué le Premier ministre.
22:20 -Il l'a pas évoqué, on a l'impression que ça y est,
22:23 on y vient, à cette nouvelle réforme générale
22:25 sur le montant de l'indemnisation au chômage.
22:28 Philippe Brun, où va trouver l'argent, principalement ?
22:32 Les collectivités locales, ça suffira pas ?
22:34 Est-ce que l'éducation va être impactée ?
22:37 Est-ce que la santé va être impactée ?
22:39 L'écologie va être impactée ?
22:41 -J'aurais quand même rappelé, sur le fameux milliard,
22:44 sur travail et emploi.
22:45 Alors, certes, c'est pas milliard pour l'instant
22:47 pour l'assurance chômage, mais c'est sûr,
22:50 l'accompagnement, les reconversions professionnelles.
22:53 On en a besoin, parce qu'on a des plans sociaux qui démarrent.
22:56 L'économie était en situation de zombification,
22:59 il y avait des aides, les grèves des tribunaux de commerce étaient vides,
23:03 y avait pas d'affaires, pas de faillite dans notre pays.
23:06 Là, il y a des ajustements en cours,
23:08 donc on voit bien qu'il y a besoin d'aide
23:10 pour reconvertir les chômeurs.
23:12 -C'est les dépenses sociales qui sont visées,
23:14 comme l'assurance maladie,
23:16 il a parlé, Bruno Le Maire, des jours d'absence dans le public
23:19 par rapport aux jours d'absence dans le privé,
23:22 il a parlé des transports médicaux
23:24 qui étaient aux frais de l'Etat jusqu'à présent.
23:27 Globalement, on sent bien que la sécurité sociale
23:29 ne doit plus être payée uniquement par les actifs.
23:32 -Oui, alors, il y a d'autres leviers de financement,
23:35 on en a proposé beaucoup,
23:36 notamment mobiliser les revenus du capital,
23:39 j'en parlais en introduction.
23:40 -Les super-profits.
23:42 -La taxation des super-profits.
23:43 -C'est un sujet qui a coûté cher ces dernières années.
23:46 Les tarifaires, c'est 50 milliards
23:48 qui sont partis dans la poche des énergéticiens
23:51 et dans leurs super-profits.
23:53 -On peut demander à Marc Ferracci
23:55 si la porte est ouverte sur la taxation du capital
23:58 et des super-profits ?
23:59 Il vous reste 3 ans, vous ne l'avez pas fait,
24:01 c'était une promesse,
24:03 est-ce que ça pourrait changer ?
24:05 -Rappelez qu'une contribution exceptionnelle
24:07 sur les énergéticiens a été décidée...
24:10 -Au niveau européen.
24:11 -Au niveau européen, mais qui a concerné
24:13 des énergéticiens français.
24:15 M.Brun, sur un logiciel
24:17 qui n'est pas celui de la majorité présidentielle,
24:20 qui consiste à dire que ce n'est pas en créant
24:23 des emplois supplémentaires, en accroissant
24:25 le niveau de richesse du pays,
24:27 qu'on résout les problèmes de dette et de déficit,
24:30 mais plutôt en augmentant les impôts.
24:33 -Jean-Pierre Ferry avait proposé,
24:35 notamment pour financer la transition écologique,
24:38 d'aller faire plus de justice fiscale.
24:40 Mais au moment où nous nous parlons,
24:43 ce logiciel de ne pas augmenter les impôts,
24:45 d'assumer une stabilité fiscale,
24:47 c'est toujours le logiciel de la majorité.
24:50 Puisque vous évoquez les restructurations,
24:53 les entreprises qui sont en difficulté,
24:55 il faut quand même avoir la mesure
24:57 de ce que sont les signaux envoyés aux investisseurs,
25:01 qui soient français ou étrangers,
25:03 dès lors qu'on modifie le cadre fiscal.
25:05 Un moment ou un autre, on peut avoir une vision
25:08 de la situation à court terme et se dire
25:11 qu'il faut aller chercher l'argent,
25:13 mais il faut aussi se projeter dans le moyen terme
25:16 et voir ce que ça peut avoir comme effet
25:18 sur les comportements des investisseurs,
25:21 de ceux qui créent de l'emploi.
25:23 C'est un actif politique pour la majorité,
25:25 d'avoir réussi à ne pas augmenter les impôts.
25:28 Je ne suis pas favorable à ce qu'on touche à cet actif-là.
25:31 -Christophe Ramaux, pas touche aux impôts
25:34 qui n'augmenteront pas, même pour les classes moyennes,
25:37 mais il y a 2 milliards d'euros de baisse d'impôts,
25:40 peut-être toutes sur l'année prochaine,
25:43 mais ça commencera dès l'année prochaine.
25:45 -Et Bruno Le Maire a annoncé qu'il allait poursuivre
25:48 la baisse des impôts sur la production.
25:50 Il y a ce dont on parle et ce dont on ne parle pas.
25:53 De mon point de vue, ce qui est important,
25:55 c'est ce dont on ne parle pas.
25:57 Depuis que Macron est arrivé au pouvoir,
26:00 quand on multiplie, quand on additionne
26:02 toutes les réductions d'impôts qui ont principalement,
26:05 bénéficié aux plus riches et aux entreprises,
26:08 en sachant qu'elles appartiennent,
26:10 on est aux alentours de 70 milliards par an de baisse d'impôts.
26:13 Là, on nous annonce un plan d'austérité
26:16 de 10 milliards dans un premier temps,
26:18 plus 20 milliards à la rentrée.
26:20 Vous voyez les rapports.
26:21 Vous avez évoqué tout à l'heure le fait
26:23 qu'on avait de l'épargne en surcroît.
26:25 Vous en êtes félicité, moi, je m'en désole,
26:28 et la plupart des économistes s'en désolent.
26:30 -Il faut la liquider, cette épargne ?
26:33 -Ca veut dire qu'on a de l'or de 200 milliards d'épargne
26:36 en surplus par rapport à ce qui existait avant le Covid.
26:39 Ca freine l'activité.
26:40 Cette épargne, vous avez compris,
26:42 ce n'est pas les bénéficiaires du RSA
26:44 ou des allocations au chômage qui ont épargné.
26:47 Ce sont les plus riches,
26:48 qui n'ont pas pu aller au restaurant pendant le confinement
26:52 et qui n'ont pas pu y aller deux fois.
26:54 Donc, si vous voulez, le problème qu'on a...
26:56 -Il y a des politiques publiques efficaces
26:59 pour dégager l'épargne ?
27:00 -De mon point de vue, si vous voulez,
27:02 il faut toujours savoir nettoyer devant sa porte.
27:05 Les deniers publics, il faut que ça soit bien géré.
27:08 Il faut que la service publique fonctionne bien.
27:11 Mais il faut se mettre dans la tête
27:13 qu'aujourd'hui, on est à l'os en matière de service public.
27:16 Un pays qui s'enrichit, il doit consacrer plus d'argent
27:19 pour l'éducation, la santé, la culture,
27:22 les terres d'excellence des services publics.
27:24 On ne l'a pas fait.
27:25 Un autre point, Bruno Le Maire a annoncé,
27:28 dans son interview au Monde,
27:30 les dépenses de la Sécu, c'est un peu abstrait,
27:32 il a annoncé notamment une réduction
27:35 de l'allocation qui permet de soigner
27:37 les affectations de longue durée.
27:39 Il faut savoir que quand vous avez une affectation de longue durée,
27:43 ça représente plus de la moitié des dépenses
27:46 de la Sécurité sociale.
27:47 Le diabète, le cancer, vous êtes pris en charge à 100 % pour la Sécu.
27:51 On est un des seuls pays au monde qui fait ça.
27:54 On devrait en être fiers, tout comme de mon point de vue.
27:57 Le moindre des très pauvres, c'est pour ça que notre dépense publique
28:01 est trop faible.
28:02 Donc on remet en cause les ALD.
28:04 Sarkozy avait proposé de le faire, il avait reculé.
28:07 -Il faut que l'on fasse circuler la parole.
28:10 -Il n'y a absolument rien d'arbitré sur ce sujet-là.
28:13 -Rien d'arbitré sur les affectations de longue durée.
28:16 -Votre regard, économiste, sur qui va payer ?
28:19 -Qui va payer ?
28:20 Je pense qu'on va tous payer, surtout les jeunes.
28:23 On n'en parle pas parce qu'ils ne votent pas,
28:26 mais c'est eux qui seront sacrifiés
28:28 dans les dépenses d'éducation, d'écologie.
28:31 C'est les moins de 25 ans qui sont les plus pauvres.
28:34 Il faut en parler.
28:35 Pour revenir sur les aspects, sur les entreprises,
28:38 il faut saluer le gouvernement.
28:40 Le fameux "quoi qu'il en coûte" qu'on a eu de la période Covid
28:44 à un an a été efficace.
28:45 C'est pour ça qu'on n'a pas décroché
28:47 par rapport à nos partenaires européens,
28:50 avec beaucoup de gens endettés en taux variable.
28:53 C'était vraiment dramatique.
28:55 Il faut le saluer, cette dépense publique a été efficace.
28:58 Après 20 ans, c'est normal qu'il y ait une cure d'austérité.
29:02 Quand on dit "tout va aux entreprises",
29:04 il ne faut pas dire que ça.
29:06 Les ménages ont eu beaucoup, avec les chèques énergie,
29:09 donc c'était pas forcément efficace,
29:11 mais ont été beaucoup aidés.
29:13 C'est normal que la perfusion parte.
29:15 Vous avez parlé des entreprises en disant
29:18 que c'est les personnes les plus riches
29:20 qui ont toutes les entreprises.
29:22 - Ah, si, c'est juste les chiffres de l'INSEE.
29:25 - Le débat s'achève, je vous préviens.
29:27 - Juste sur cet aspect-là.
29:29 Ce qui me frappe, et qui est à mon sens plus dramatique,
29:32 c'est vraiment sur les choix d'économie,
29:34 notamment sur la recherche et l'enseignement.
29:37 Vous avez une politique qui est sur la réindustrialisation,
29:40 sur être un géant technologique, d'investir.
29:43 Se dire "sacrifier ça", c'est étonnant de faire des rabotages.
29:46 - Le débat budgétaire fait que commencer.
29:49 Rien ne sera fait avant les élections européennes,
29:51 les grandes lignes sociales seraient incompatibles.
29:54 On va se retrouver, vous allez revenir,
29:56 on va regarder ça dans le détail,
29:58 mais les grandes lignes ont été dévoilées hier.
30:01 Merci à vous d'être venus débattre sur LCP.
30:04 On va accueillir Yael Broun-Pivet,
30:06 qui va nous rejoindre, accompagnée de son homologue Malgache.
30:10 La veille de la journée de la femme,
30:12 la présidente de l'Assemblée a reçu 25 femmes
30:15 à la tête d'un Parlement sur les cinq continents.
30:18 Ca s'appelait le Sommet mondial des présidentes de Parlement.
30:21 C'est dans l'invitation d'Hélène Bonduelle.
30:24 Interview croisée juste après.
30:26 - Si on vous invite, Yael Broun-Pivet,
30:33 c'est parce que cette semaine, vous êtes dans la lumière.
30:37 Première femme présidente de l'Assemblée nationale,
30:40 vous êtes devenue lundi la première femme à présider le Congrès.
30:44 Le jour où 780 parlementaires
30:47 faisaient entrer dans la Constitution le droit à l'IVG.
30:50 - Pour l'adoption, 780.
30:53 Contre, 72.
30:56 Il y avait beaucoup d'émotion,
31:03 parce que je repensais sans cesse à ces paroles de Simone Veil,
31:06 qui s'excusait de s'exprimer devant un hémicycle
31:09 presque entièrement composé d'hommes.
31:11 Le monde a changé, la société a évolué,
31:13 et on le voit de façon tangible,
31:16 en acte par ce que nous venons de faire,
31:18 mais aussi par qui a porté cette réforme,
31:21 des femmes à l'Assemblée, des femmes au Sénat,
31:24 et moi en tant que première femme présidente du Congrès.
31:27 - Deux jours après que la France ait devenu le premier pays au monde
31:30 à inscrire l'IVG dans sa Constitution,
31:33 vous recevez les 24 présidentes d'Assemblée nationale
31:36 pour le tout premier sommet mondial.
31:39 Parmi elles, Christine Razana Mahasoha,
31:42 présidente de l'Assemblée nationale malgache,
31:45 ministre de la Justice et de l'aménagement du territoire dans son pays.
31:49 Elle vous accompagne ce soir sur le plateau.
31:52 - Nous, présidentes d'Assemblée, nous sommes des femmes influentes.
31:57 Individuellement et collectivement,
32:00 nous avons une responsabilité particulière pour défendre les droits des femmes.
32:05 - Éducation, lutte contre les violences faites aux femmes, parité,
32:09 votre sommet des femmes a conquis jusqu'à l'Elysée.
32:12 C'est le président de la République ayant fait de la place dans son agenda
32:16 pour les recevoir ce matin.
32:18 Alors, mesdames, nous avons une question pour vous.
32:21 Y a-t-il une manière féminine de présider une Assemblée nationale ?
32:25 - Bonsoir, Yael Broun-Pivet. - Bonsoir.
32:29 - Merci beaucoup d'être sur ce plateau, une fois de plus fidèle à LCP.
32:33 Et bonsoir, Christine Razana Mahasoha. Bienvenue sur ce plateau.
32:37 Vous êtes donc toutes les deux les premières femmes
32:40 à présider vos parlements respectifs.
32:43 Alors, est-ce qu'il y a une manière féminine,
32:46 une manière différente de gouverner,
32:49 de présider une Assemblée parlementaire ?
32:52 Qui veut répondre à la première ?
32:54 - Mon invité. Notre invité.
32:57 - Oui, je vous remercie.
33:00 Euh... Vous savez, c'est toujours pas aisé,
33:05 justement, de diriger une Assemblée parlementaire.
33:09 - 151 députés à Madagascar. Combien de femmes ?
33:13 - Sur 151 députés, y a 28 femmes.
33:18 - On est loin de la parité.
33:20 - On est loin de la parité, parce que là, on est à 18 % par là.
33:26 Mais le fait que, bien que le taux de représentativité des femmes
33:33 à l'Assemblée nationale est relativement bas,
33:36 mais ceci n'a pas empêché, alors, aux députés de voter
33:43 et de choisir, voter pour une femme,
33:47 une femme pour être à la tête de l'institution,
33:51 de la représentation. Je suis la première femme,
33:54 oui, justement, à être présidente de l'Assemblée nationale
33:58 dans mon pays, et que j'ai été élue par une majorité
34:03 de 100 % à l'unanimité. - C'est un plébiscite, alors.
34:07 - Oui, j'ai été plébiscitée, exactement, si on peut dire ainsi.
34:11 - Et les débats, alors, à Madagascar, à l'Assemblée,
34:14 comment se déroulent-ils ? Est-ce qu'ils sont aussi volcaniques
34:17 dans l'hémicycle du Pélé Bourbon ?
34:19 - Pas autant, mais ça dépend du sujet débattu,
34:24 ça dépend des thèmes, et puis aussi, ça dépend, justement,
34:30 du caractère de chaque député, de leur origine,
34:36 parce que s'il y a des députés qui sont d'origine,
34:39 qui proviennent des régions qui ont un climat assez bas,
34:45 ils sont beaucoup plus calmes. Là, par exemple,
34:49 dans la région d'où je viens, c'est une région
34:52 qui enregistre une température la plus bas dans le pays,
34:58 alors dans la majorité... - La tempérance vient du climat.
35:02 - Mais ceux qui viennent des régions où la température...
35:06 Oui, des régions assez... Comment ça ?
35:10 Qui connaissent un calcul des températures...
35:12 - Alors là, le sang chaud se ressent.
35:14 - Ils sont aussi dans un comportement bruyonnant.
35:18 - On pourrait faire la même étude, en fonction des circonscriptions.
35:21 Quand on regarde la photo de ces femmes, ces 25 femmes,
35:25 on va la revoir, Allemagne, Mexique, Bangladesh,
35:30 Afrique du Sud, Espagne, Cambodge, la voilà.
35:33 Et Jean Paz, on se dit que c'est gagné
35:36 pour les femmes au pouvoir en politique.
35:38 Est-ce que c'est le cas ou est-ce que c'est toujours
35:41 encore un parcours du combattant ?
35:43 - Déjà, ça n'est pas gagné parce que numériquement,
35:46 il n'y a que 44 pays dans le monde
35:49 qui ont des parlements présidés par des femmes.
35:52 Donc on est très, très loin... - À 25 % sur l'ensemble des parlements.
35:56 - On est très, très loin de la parité de 50 %.
35:59 Donc tant qu'on n'aura pas atteint ces 50 %
36:01 qui représentent les 50 % de la population mondiale,
36:04 nous n'y serons pas parvenus.
36:06 Et puis, ce que nous avons partagé en marche du sommet,
36:10 c'est qu'à chaque fois, le parcours pour atteindre cette fonction
36:15 a été un parcours difficile.
36:17 Personne n'est arrivé là par hasard,
36:20 mais personne n'a eu de cadeau pour y arriver.
36:23 Et donc, on voit quand même que le monde du pouvoir,
36:26 parce qu'il ne faut pas réduire ça au monde politique,
36:29 mais le monde du pouvoir, que ce soit économique,
36:32 associatif, politique, tous les secteurs sont concernés,
36:36 reste quand même un monde qui est difficile d'accéder,
36:40 de percer, difficile de pénétrer.
36:43 - Vous avez voulu vous réunir, ces 25 là.
36:47 Dans quel but ? Est-ce que vous croyez
36:50 à ce qu'on appelle aujourd'hui les rôles modèles ?
36:53 Est-ce que vous pensez que la force d'un symbole,
36:56 on va revenir sur ce qui s'est passé au congrès de Versailles,
36:59 mais la force d'un symbole peut changer le monde ?
37:02 - Bien sûr.
37:03 - Ah oui, c'est à vous.
37:05 - Non, mais je pense qu'on dit toujours,
37:07 on a tendance à considérer qu'un symbole n'est qu'un symbole,
37:10 mais ce n'est pas vrai.
37:12 On a besoin d'images, et quand on voit l'image
37:15 que vous nous avez montrée, elle est spectaculaire.
37:19 Et on a besoin de voir que les femmes, ensemble,
37:22 sont capables aussi, un, d'exercer ce type de poste
37:25 à responsabilité, deux, de se réunir, de se fédérer
37:29 pour porter une voix particulière, porter la voix des femmes,
37:33 du droit des femmes dans le monde, dont on voit
37:36 qu'il est menacé à plus ou moins grande échelle
37:39 et sur des sujets aussi différents que l'accès à la santé,
37:42 l'accès à l'éducation, les mariages forcés, etc.
37:45 Donc on voit qu'on a besoin de se constituer en réseau.
37:48 Et puis, moi, je le vois, on me le dit,
37:51 les jeunes filles me le disent lorsque je me déplace.
37:54 En me voyant, elles se disent que c'est possible pour elles.
37:58 Et donc, on leur ouvre l'esprit, on leur ouvre des portes
38:02 en étant des présidentes qui assument leurs fonctions
38:06 et qui font avancer des causes qui leur sont chères
38:09 et pas uniquement la cause du droit des femmes.
38:12 -Christine Razanamasswa, qu'est-ce que vous retenez ?
38:15 De ce moment, j'ai envie de dire de sororité entre présidentes.
38:19 Est-ce que vous repartez plus fort ?
38:21 Est-ce que vous avez des projets d'action communes ?
38:25 Est-ce que vous allez renouveler l'exercice ?
38:28 -Ah oui, moi, quand je suis arrivée il y a deux jours,
38:33 mon état d'esprit n'est pas le même
38:36 que celui d'aujourd'hui, après notre déclaration commune,
38:42 l'engagement commun de ces femmes pour se donner la main
38:48 et gagner en force dans ce combat, ce noble combat.
38:53 Parce que vous savez, si la population mondiale
38:56 est composée d'une majorité de femmes,
38:59 il est vraiment souhaitable et on peut lancer le défi
39:05 que si la représentation des femmes,
39:08 si on atteint cette parité, les femmes peuvent changer le monde.
39:12 -Je crois que vous avez parlé accès à l'éducation.
39:15 -Madame la présidente de l'Assemblée nationale française,
39:18 je vous félicite de votre qualité de fédérateur.
39:22 Vous êtes une fédératrice et en même temps,
39:25 c'est une grande première, ce sommet mondial
39:28 des femmes parlementaires.
39:30 -Vous avez parlé éducation.
39:32 -C'est un énorme sujet, l'accès à l'instruction,
39:35 l'égalité d'accès entre les hommes et les femmes.
39:38 On pense aux petites filles, notamment.
39:40 Et puis, il y avait dans l'esprit, dans ce sommet,
39:43 cette fameuse image du Congrès de Versailles,
39:46 où les parlementaires, dans une très large majorité,
39:49 ont inscrit le droit à l'avortement,
39:51 l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
39:54 L'avortement, il est illégal, madame la députée, à Madagascar.
39:57 Trois femmes meurent chaque jour des suites d'un avortement dans Lille.
40:01 Vous êtes en position, je crois, de légaliser l'avortement
40:04 pour les femmes victimes de viol.
40:06 Quand vous avez vu ce vote, est-ce que vous vous dites
40:09 qu'il faut réfléchir ou est-ce que vous vous dites
40:12 que la France n'a pas de leçons à donner ?
40:14 -Ah non. Moi, personnellement, parce qu'il y a des arguments.
40:18 Et puis, il y a un long combat depuis 50 ans,
40:22 depuis la grande figure, l'éminente Simone Veil.
40:28 Et puis, l'avocat Gisèle Halimi,
40:31 qui ont déjà commencé ce combat il y a 50 ans.
40:34 Eh bien, moi, ça me fait, moi, personnellement,
40:37 ça fait réfléchir. -Ca fait réfléchir.
40:40 -Mais pas... -Dans un pays où il est strictement gardé.
40:44 -La France n'a pas donné leçons.
40:46 Pour le pays de Madagascar, c'est un peu spécial.
40:49 Je veux dire aussi, parce qu'il y a des...
40:52 On a une certaine spécificité, c'est que le fait
40:55 que Madagascar est un pays chrétien et pratiquant,
40:59 et pour l'instant, vous savez, c'est assez sensible
41:02 de parler justement de l'interruption volontaire
41:05 de la grossesse. D'ailleurs, vous avez dû en entendre parler.
41:08 Il y a des militantes, il y a des tenantes,
41:11 des femmes tenantes, alors, de l'IVG,
41:14 mais il y en a qui sont radicalement opposées.
41:17 Et puis, il y a les églises, les églises catholiques,
41:20 il y a l'islam, tout cela, qui sont contre.
41:24 Alors, vous savez, c'est assez sensible, les débats,
41:28 parce qu'il y a déjà un essai de dépôt de proposition de loi
41:33 sur l'IVG, mais les débats ont été très, très houleux
41:38 en commission, si bien que moi, je me suis dit,
41:41 écoutez, il faudrait quand même qu'on prenne un peu de recul
41:46 pour pouvoir élargir. -Oui, mais ça fait réfléchir.
41:50 -Des débats élargis. -C'est déjà ça de gagné ?
41:53 J'ai envie de vous poser la question.
41:55 -C'est déjà ça de gagné, mais on voit aussi
41:58 qu'on n'est pas au même niveau de développement
42:01 et qu'on voit que dans les pays, notamment les pays africains,
42:04 il y a la question des mariages forcés, des mariages précoces,
42:07 des jeunes filles qui, avant 16 ans, sont mariées
42:10 et ne sont pas scolarisées, de l'accès à la contraception,
42:13 de l'accès à la protection quand ces jeunes filles
42:17 ont leurs règles et qu'elles ne peuvent plus aller à l'école.
42:20 Donc on voit, mais c'est le combat des femmes
42:23 autour de l'interruption volontaire de grossesse,
42:26 c'est le combat pour l'éducation à la sexualité,
42:29 c'est un combat global qu'il nous faut.
42:32 -Vous avez discuté avec Nancy Pelosi du Parti démocrate.
42:36 L'avortement va être un très gros sujet de la campagne américaine.
42:40 -Menez alors une campagne intense de sensibilisation
42:43 et des débats élargis.
42:45 Mais oui, il faudrait beaucoup, alors,
42:48 beaucoup de patience et beaucoup d'obligation
42:52 pour avoir alors un art pour convaincre.
42:55 -C'est ça. Yael Broun-Pivet sur les Etats-Unis.
42:58 Ce vote, s'il y a une onde de choc qui peut se propager,
43:01 c'est jusqu'aux Etats-Unis, car les femmes se battent là-bas
43:04 pour ce droit remis en cause par la Cour suprême américaine.
43:07 Vos homologues, vous avez discuté avec des parlementaires américains
43:11 qui nous disent "Vous nous aidez,
43:13 "on va utiliser ce vote pour se battre".
43:16 -Oui, et puis, moi, c'est... Vous l'avez évoqué,
43:19 c'est Nancy Pelosi qui m'a fait évoluer,
43:23 puisque lors de mon premier mandat,
43:26 j'étais plutôt contre cette constitutionnalisation,
43:29 considérant qu'il n'y avait pas de risque.
43:32 Et lorsqu'on voit ce qui se passe dans une démocratie,
43:35 dans un pays qui nous est parfaitement comparable
43:38 en termes de développement et de vécu historique
43:42 autour du droit des femmes, on se dit que si ça arrive là-bas,
43:45 ça peut arriver partout dans le monde.
43:48 Et donc, oui, il faut le protéger.
43:50 Donc, ce qui s'est passé aux Etats-Unis
43:53 nous a fait avancer en France peut-être beaucoup plus rapidement,
43:56 comprenant qu'il y avait un danger et que ce danger était réel.
43:59 Et en même temps, ce que nous venons de faire en France
44:02 peut effectivement inspirer d'autres Etats.
44:05 Et donc, c'est ce mouvement et ce balancier
44:08 qui est aussi intéressant.
44:10 -Nous interagissons.
44:12 Le monde n'est pas un espace où nous sommes chacun
44:15 dans un silo et dans un espace clos.
44:17 Nous interagissons, nous regardons ce qui se passe ailleurs
44:20 et nous avons à parler au monde.
44:22 -Il y a encore pas mal de combats, et là, je viens en France,
44:25 sur la question de l'égalité femmes-hommes.
44:28 On a beaucoup parlé de l'égalité salariale.
44:31 On avance, mais il y a encore des progrès à faire
44:34 parce qu'il y a ce chiffre pour un même emploi,
44:37 dans le privé, il y a toujours 4 % de car.
44:40 C'est pas normal. Le congé maternité des élus,
44:43 vous avez vu que la mère de Poitiers, la mère écologiste,
44:46 a pris ses deux derniers mois de grossesse sans indemnité.
44:49 Est-ce que c'est normal ? -Non, c'est pas normal.
44:52 Il n'y a pas de raison, surtout que les femmes élues
44:55 n'aient pas exactement les mêmes droits que les autres femmes.
44:59 Il faut regarder s'il faut légiférer ou pas,
45:02 mais en tout cas, il est évident que si nous voulons
45:05 que des jeunes femmes s'engagent dans la politique,
45:08 qu'elles soient députées, élues locales,
45:11 il faut faciliter cet engagement.
45:13 On avait pris des dispositions législatives
45:16 sur les frais de garde qui concernent les hommes et les femmes.
45:20 L'Assemblée nationale, nous avons mis en place
45:23 un certain nombre de choses, accès à la crèche,
45:26 prise en compte des délégations, etc.
45:29 Et bien sûr, le député conserve son indemnité
45:32 à l'Assemblée nationale.
45:34 A l'Assemblée nationale, elles sont couvertes.
45:37 Il n'y a pas de perte d'indemnité
45:39 si une députée prend son congé.
45:41 -Pour les élues locales, c'est différent.
45:44 -Il faut ouvrir, regarder, mais en tout cas,
45:47 il n'est pas question de décourager des femmes,
45:50 d'avoir des enfants, et surtout, quand elles ont un enfant,
45:53 il faut qu'elle puisse vivre pleinement ce moment.
45:56 Moi, je suis maman, j'ai eu cinq enfants,
45:59 c'est absolument un moment essentiel,
46:01 et donc il faut pouvoir le vivre pleinement.
46:04 -Il y a une femme française, une actrice française,
46:07 que vous avez invitée à ce sommet, c'est Judith Gaudrèche.
46:10 On est en pleine vague du MeToo qui déferle dans le cinéma.
46:13 Vous avez entendu son cri d'alarme.
46:15 Elle réclame une commission d'enquête parlementaire
46:18 sur les violences sexuelles dans le cinéma.
46:20 Elle l'a dit au Sénat, elle le redira sans doute à l'Assemblée,
46:23 puisqu'elle vient devant la mission parlementaire aux femmes.
46:26 Vous y êtes favorable ? -Elle va être auditionnée.
46:29 On regardera avec les présidentes de délégation
46:32 devant lesquelles elle va être auditionnée,
46:34 et avec les présidents de groupe.
46:36 Ce n'est pas à moi de décider d'une commission d'enquête,
46:39 mais en revanche, je trouve qu'elle est très courageuse,
46:42 et c'est important que les voix s'élèvent et qu'on les entende.
46:45 -On va parler d'Ukraine, c'est très important,
46:47 parce que les chefs de parti ont été reçus,
46:49 il y a un vote important mardi à l'Assemblée.
46:51 Je me tourne vers vous. Quand vous nous entendez parler
46:54 de la justice dans la Constitution, de l'égalité salariale,
46:57 du congé maternité pour les élus,
46:59 du combat contre les violences conjugales,
47:02 contre les violences sexuelles,
47:04 évidemment, ce n'est pas les mêmes niveaux de droit,
47:07 mais est-ce que ça fait un peu rêver ?
47:09 Ou pas ?
47:11 -Ah !
47:13 Oui, pourquoi pas ?
47:15 Ca fait rêver, et ça ne fait pas rêver, aussi.
47:19 Mais c'est surtout, je crois que je relève là
47:22 à un certain combat commun,
47:25 c'est la lutte contre les violences exercées
47:29 à l'égard des femmes.
47:31 Ca, c'est...
47:33 Je crois que ça, c'est pour tout le monde.
47:36 Nous, Madagascar, on note quand même
47:39 une certaine avancée là-dessus,
47:42 parce que nous, on a notre loi,
47:45 on a voté la loi qui sanctionne la violence
47:50 des violences conjugales,
47:54 violences homestériales.
47:56 Et d'ailleurs, le président Emmanuel Macron,
48:00 l'a dit, l'a noté ce matin,
48:03 comme Madagascar a voté la loi
48:06 sur...
48:08 sanctionnant les violences exercées
48:10 à l'égard du genre, par exemple.
48:12 Et ça, ça fait pas...
48:14 Oui, ça fait rêver,
48:16 pour les pays qui sont vraiment déjà avancés.
48:19 -A l'avant-garde. -Oui, à l'avant-garde.
48:21 Mais le combat n'est pas facile.
48:23 Parce que si vous avez mis une cinquantaine d'années,
48:26 un demi-siècle, justement, pour y parvenir,
48:29 nous, là, on est vraiment,
48:31 tout notre début même, on est au stade de la conception...
48:34 -C'est intéressant, justement. -De ces principes.
48:37 -D'entendre de voix. -On est peut-être des pionniers
48:40 pour ou contre. Ca, je n'en sais rien.
48:42 -Il y a le Brune-Pivet. On parle de l'Ukraine.
48:45 -Il faut respecter les positions de chacun,
48:48 c'est ça, la démocratie,
48:50 mais c'est toujours la majorité qui doit l'emporter.
48:53 -On revient à l'actualité ukrainienne,
48:55 où vous vous rendez, puisque vous retournez à Kiev
48:58 pour une nouvelle fois dans les prochains jours.
49:01 Emmanuel Macron vous a reçu avec Gérard Larcher à l'Elysée.
49:04 Le président appelle à un sursaut.
49:06 Il assume absolument toutes ses propos
49:08 sur l'envoi potentiel de troupes au sol en Ukraine
49:11 et il défend un soutien, je cite, "sans aucune limite".
49:15 Il a raison ?
49:17 -Il a raison parce que ce qui se passe en ce moment,
49:20 c'est d'une part un enlisement de la situation.
49:24 On voit qu'après deux ans, le conflit perdure
49:27 et nous ne voyons pas de solution de paix
49:29 se dessiner à l'horizon.
49:31 Un durcissement des actions de la Russie
49:34 et donc, il faut être très clair,
49:37 nous n'accepterons pas la victoire de la Russie.
49:41 Nous ne laisserons pas tomber l'Ukraine,
49:43 nous serons derrière elle.
49:45 -Il y a une proposition qui a été reçue,
49:47 qu'il est juste que Boutiste ait va-t-en en guerre.
49:50 -Je n'ai pas entendu cela ce matin à l'Elysée.
49:53 J'ai entendu un président de la République très lucide
49:57 et je crois que c'est de cela dont on a besoin aujourd'hui,
50:01 des hommes et des femmes politiques lucides,
50:03 qui s'avarent sur toutes leurs responsabilités.
50:05 -Jusqu'à réveiller les fantômes de Munich,
50:07 parce que c'est ça qu'il nous dit en appelant les alliés de l'Ukraine
50:11 à ne pas être lâches.
50:12 Est-ce qu'il y a une tentation de la lâcheté en Europe sur l'Ukraine ?
50:15 -Non, il y a des débats, il y a des discussions qui ont lieu,
50:18 mais moi, je vois que l'Europe reste extrêmement unie
50:22 et déterminée pour soutenir l'Ukraine,
50:25 que ce soit diplomatiquement,
50:26 que ce soit à travers les sanctions financières,
50:28 la fourniture d'hommes, l'ingénierie qu'on doit leur fournir,
50:31 le soutien politique aussi.
50:33 Et vous savez, regardez, nous, ce que nous venons de faire,
50:36 en Européen, avec plusieurs dizaines de présidents de Parlement,
50:40 c'est réunir, et nous avons écrit à notre homologue du Congrès américain
50:44 pour l'inviter, justement, à voter l'aide à l'Ukraine,
50:47 qui se fait attendre.
50:48 -Avec vos homologues au Congrès américain.
50:50 -Nous avançons unis, et c'est fondamental,
50:52 parce qu'autrement, notre parole ne serait pas crédible.
50:55 -Dernière petite question avant d'accueillir Yanis Roder,
50:57 qui va vous interpeller sur les questions de laïcité à l'école.
51:00 Le vote mardi prochain à l'Assemblée est important.
51:03 Chacun sera devant ses responsabilités
51:05 sur la question du soutien de la France à l'Ukraine,
51:07 et pourtant, ce vote n'est pas contraignant,
51:09 c'est la Constitution.
51:10 Mais est-ce que là, ce qui est légal est clairement légitime ?
51:13 Est-ce qu'au fond, sur un sujet aussi important,
51:16 on traverse un moment historique important et grave,
51:19 il ne faudrait pas rendre ce vote déterminant,
51:23 contraignant, face à l'histoire ?
51:26 En Allemagne, toutes les politiques étrangères
51:29 sont validées par un vote du Parlement.
51:31 -Il faudrait vraiment changer notre fonctionnement,
51:34 parce que mardi, nous allons voter sur une déclaration.
51:38 Donc en fait, c'est une déclaration faite par le Premier ministre,
51:43 un vote pour ou contre,
51:45 mais on ne vote pas sur une autorisation
51:48 de ratifier tel ou tel accord, etc.
51:51 Ce n'est pas l'objet du vote.
51:52 Donc il faudrait modifier notre fonctionnement.
51:54 Tout se réfléchit, parce que, comme vous le savez,
51:56 moi, je suis plutôt favorable à renforcer les pouvoirs du Parlement,
52:00 et donc je regarde toujours avec beaucoup d'intérêt
52:02 ce qui se passe au Bundestag,
52:04 mais après, nous avons notre tradition française,
52:06 et il est de tradition que tout ce qui est politique étrangère
52:09 relève avant tout du chef de l'Etat.
52:12 -Merci beaucoup, mesdames, les présidentes
52:14 de vos assemblées respectives.
52:16 Vous restez avec nous.
52:17 C'est l'heure du parti pris d'un affranchi,
52:20 nommé Yanis Roder.
52:30 Bonsoir, Yanis Roder, de la Fondation Jean Jaurès,
52:33 en charge des questions d'éducation et enseignant
52:36 l'histoire-géographie en Seine-de-Saint-Denis.
52:38 On avait envie de vous entendre interpeller
52:40 la présidente de l'Assemblée nationale
52:42 sur ce rapport de la mission de contrôle du Sénat
52:45 sur les menaces et agressions contre les enseignants, ce soir.
52:48 -Oui, en effet, Myriam, hier, j'étais au Sénat,
52:50 et j'ai donc assisté aux compte-rendus
52:53 de conférences de presse, on va dire,
52:55 et puis aux colloques qui avaient lieu
52:57 sur, justement, ce rapport,
52:59 ce rapport qui pointe des violences extrêmement nombreuses
53:02 et importantes, et notamment qui touche
53:04 à la question de la laïcité.
53:06 On a un exemple récent, avec ces menaces de mort
53:09 contre ce proviseur du lycée Ravel, à Paris,
53:12 parce que, tout simplement, il a cherché
53:14 à faire appliquer la loi au sein de son établissement scolaire.
53:17 Et aujourd'hui, nous savons, madame la présidente,
53:20 qu'une partie de la jeunesse,
53:22 et le sondage divulgué hier soir au Sénat l'a montré,
53:25 une partie de la jeunesse ne comprend pas,
53:27 n'adhère pas à ce principe cardinal
53:29 qu'est la laïcité. Alors, l'État a réagi,
53:32 et notamment, sous Jean-Michel Blanquer,
53:34 a été lancé un grand plan national de formation des enseignants.
53:37 Néanmoins, j'ai l'impression que c'est un peu
53:39 un puits sans fond, c'est-à-dire que les jeunes
53:41 arrivent au lycée, au collège, enfin au collège, au lycée, etc.
53:43 Il faut toujours remettre l'ouvrage sur le métier,
53:45 et je ne suis pas sûr que, voilà,
53:47 ce soit toujours très efficace.
53:49 Alors, la question que je voudrais vous poser,
53:51 est-ce que ce détachement de la jeunesse,
53:53 de ce principe cardinal,
53:55 vous inquiète-t-il ou pas ?
53:57 -Alors, pour rencontrer beaucoup de jeunes,
53:59 que ce soit lors de mes déplacements
54:01 à l'Assemblée nationale
54:03 ou dans tous les départements de la République,
54:05 je vois qu'effectivement,
54:07 notre jeunesse place au-dessus de tout,
54:09 comme valeur cardinale, la liberté.
54:11 Et donc, ils considèrent que chacun
54:13 est libre de se vêtir comme il le souhaite,
54:15 d'affirmer ou pas sa religion,
54:17 et effectivement, il y a un détachement
54:19 de cette valeur de la laïcité,
54:21 et qui doit nous préoccuper.
54:23 Donc, il faut être préoccupé,
54:25 et quand on est préoccupé,
54:27 quand il y a ce détachement sur une valeur
54:29 qui est cardinale dans notre République,
54:31 eh bien, il faut agir.
54:33 Et il faut agir en éduquant et en formant.
54:35 Alors, ça n'est pas, pour moi,
54:37 un puits sans fin,
54:39 parce qu'il faut de toute façon éduquer,
54:41 génération après génération,
54:43 il faut former des citoyens,
54:45 mais pour moi,
54:47 comme pour le président du Sénat,
54:49 les valeurs de la République sont essentielles
54:51 et il faut les défendre aujourd'hui, les réaffirmer.
54:53 C'est pour cela que nous avons
54:55 organisé notre marche le 12 novembre.
54:57 C'était pour la République,
54:59 contre l'ancisémitisme, mais pour la République,
55:01 parce que ces valeurs sont importantes.
55:03 Moi, j'ai salué ce colloque
55:05 que le président du Sénat a organisé au Sénat,
55:07 c'est salutaire. Après la marche,
55:09 il avait dit les démarches.
55:11 Eh bien, nous devons agir,
55:13 nous agissons, et c'est important,
55:15 et la formation, c'est essentiel,
55:17 l'éducation de notre jeunesse, c'est essentiel.
55:19 Il y a un an, moi, j'avais organisé
55:21 à l'Assemblée nationale une reconstitution
55:23 des débats de la loi de 1905,
55:25 avec, dans l'hémicycle, des jeunes,
55:27 parce que, justement, je crois qu'il faut
55:29 aussi leur rappeler d'où l'on vient,
55:31 quelle est notre histoire,
55:33 pourquoi notre République s'est ainsi construite,
55:35 et ça ne vient pas de nulle part,
55:37 et c'est important de
55:39 revenir aux sources de cela
55:41 pour justement expliquer
55:43 pourquoi on en est arrivés là aujourd'hui.
55:45 - On va vous laisser dialoguer en dehors de ce studio
55:47 parce que, malheureusement, j'ai envie de dire,
55:49 le temps qui nous est imparti est arrivé à son terme.
55:51 Merci beaucoup, Yanis,
55:53 et merci, mesdames les présidentes.
55:55 Vive les femmes ! Très belle soirée,
55:57 sur LCP, bien sûr.
55:59 (Générique)

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