Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la fin des Jeux olympiques de Paris 2024, la nomination surprise de Michel Barnier et l'accord entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:008h41, la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde. On commence ce matin par une sculpture dans un jardin.
00:06Oui, celle d'un artiste un peu oublié de la fin du 19ème, Henri Vidal.
00:10Son œuvre la plus célèbre, c'est cette sculpture de Caïn qui, selon l'Ancien Testament, est l'auteur du premier crime de l'humanité.
00:17Vidal le saisit juste après le meurtre de son frère au moment où il prend conscience de son acte,
00:23cachant alors son visage dans sa main.
00:25Cette allégorie de l'affliction, c'est au jardin des Tuileries, à Paris, que vous pouvez la contempler,
00:29mais, sop, un mot d'explication, pourquoi vous parlez de cette sculpture dans cette revue de presse ?
00:34Eh bien parce qu'elle fait la une de l'équipe ce matin.
00:37Formidable, une magnifique photo, avec en contrepoint à cette tristesse de pierre la montgolfière olympique,
00:44dont la lumière ne va pas tarder à s'éteindre sur Paris, The End.
00:49C'est le gros titre cinématographique de l'équipe ce matin.
00:52Mais comme la fin d'un beau film, la fin des Jeux n'est pas si triste,
00:56car Hemingway a raison, Paris est une fête et nous avons la fierté en héritage, titre le Parisien.
01:02Oui, fier, répète Nicolas Charbonneau dans son éditorial,
01:06parce que le succès incontestable de ces JO aura cloué le bec à tous les grincheux,
01:10à tous ceux-là, et au monde entier, la France a montré le meilleur d'elle-même.
01:15Tout a été une immense réussite, et tant pis pour tous ceux qui trouveront toujours quelque chose à redire.
01:20Alors après les JO, la politique, Olivier ?
01:22Eh oui, after the end, the beginning !
01:25Au travail, s'exclament les échos, en titre au-dessus d'une photo de Michel Barnier,
01:30effectuant sa première sortie de Premier ministre, c'était samedi à l'hôpital Necker à Paris.
01:34Les échos qui reviennent aussi longuement sur sa nomination surprise,
01:38et révèlent qu'au dernier moment, il a bien failli se faire doubler par Laurent Berger.
01:43La manœuvre a été fomentée par Olivier Faure, s'apercevant un peu tard,
01:47après avoir consciencieusement torpillé Bernard Cazeneuve que Matignon allait échapper à la gauche,
01:52le premier secrétaire du PS s'est mis dans la tête de faire nommer l'ancien patron de la CFDT.
01:56Sauf que Laurent Berger ne voulait pas.
01:58Aidé par François Hollande, il parvient toutefois à lui faire accepter
02:01l'idée d'une conversation téléphonique avec Macron,
02:04puis prévient en urgence l'Elysée des possibles dispositions de Berger.
02:08Seulement le président n'appelle pas lui-même et charge Alexis Colère, le bien nommé du coup de fil,
02:13ce dernier n'étant pas a priori d'une grande diplomatie,
02:16il lui balance d'entrée « Parait que t'as envie d'être premier ministre ? »
02:19Terminé, rideau.
02:20Barnier pouvait alors préparer son cartable pour Matignon.
02:24Il est susceptible Laurent Berger. Autre coup de téléphone Olivier.
02:27Oui, celui-là a été raconté par le JDD hier.
02:29Jules Torres lève le voile sur des relations insoupçonnées
02:32entre les deux finalistes de la dernière présidentielle.
02:35En fait, c'est Thierry Solaire qui aurait d'abord servi d'entremetteur entre l'Elysée et Marine Le Pen.
02:40La cheffe du RN finit par assurer qu'elle ne s'opposera pas d'emblée
02:44à une nomination de Barnier à Matignon, qui doit intervenir dans les jours qui viennent.
02:49Mais le lendemain, le porte-parole du RN, Jean-Philippe Tanguy,
02:53se lâche en radio, traite Barnier de fossile, de type stupide.
02:58Panique à l'Elysée.
02:59Et c'est finalement Macron lui-même, cette fois, qui prend son téléphone.
03:02Il appelle Marine Le Pen. L'accord est scellé.
03:05Pas de censure contre Barnier avant le discours de politique générale.
03:09La suite de l'histoire est à découvrir à la une de l'opinion.
03:12Marine Le Pen-Barnier, le jeu du chat et de la souris.
03:15C'est le titre de ce papier que signe Olivier Bakuza.
03:18Et dans ce jeu dangereux, le matou, c'est Marine Le Pen.
03:21Patte de velours à l'annonce de la nomination à Matignon d'un homme jugé respectueux.
03:26Griffe à peine sortie pour signifier au Premier ministre qu'il est sous surveillance.
03:31Et puis, feulement, les dents bien en évidence à l'évocation de cet automne.
03:36Quand on est dans l'opposition en règle générale,
03:39on vote contre le budget, avertit une Marine Le Pen parfaitement consciente du rapport de force.
03:46On termine avec un président de la République.
03:48Oui, Georges Pompidou, qui a droit ce trimestre-ci aux honneurs de Schnock.
03:54Alors, Schnock, c'est une revue très troisième degré pour les vieux de 27 à 87 ans,
03:59comme elle l'annonce elle-même.
04:01Et le journal a eu la bonne idée,
04:03celle d'exhumer une interview de Pompidou parue dans le Figaro littéraire en 1966.
04:09Et il faut bien dire qu'on est bluffé, 58 ans plus tard,
04:12par l'intelligence et la culture de ce président
04:14qui aimait tant l'art, les idées et qui souhaitait qu'on arrête d'emmerder les Français.
04:18L'œuvre d'art, explique-t-il à Michel Droit,
04:20c'est l'épée de l'archange et il faut qu'elle nous transperce.
04:24L'art n'est pas de la décoration.
04:26Disons qu'il reste, comme l'écrivait Baudelaire,
04:29le meilleur témoignage que nous puissions donner à notre dignité.
04:33Fermez les guillemets, vous pouvez méditer.
04:35Mais avant de tirer ma révérence,
04:37je voudrais offrir ce numéro de Schnock à quelqu'un
04:39qui, comme moi, est pile dans la cible
04:41et dont c'est l'anniversaire.
04:43Salut à toi, Pascal !
04:45La vie commence à 60 ans...
04:49Cette interview, je l'ai lue ce week-end...
04:51Oh, il est lud, Pascal, il passe tout de suite à la carrière.
04:53Je l'ai lue ce week-end dans Schnock
04:55et j'ai prévenu deux ou trois amis dont, vraiment,
04:57je leur ai dit, mais lisez cette interview
04:59dans l'Express,
05:01accordée en 1966 à Michel Droit.
05:03C'est cinq ou dix pages
05:05sur l'art.
05:07Elle est extraordinaire
05:09et vous avez bien raison. Mais Schnock, c'est formidable !
05:11Tino Rossi chante un mensonge,
05:13écrivait-tu dans ta chronique du JTD hier ?
05:15Je ne suis pas sûr.
05:17J'essaye en tout cas de m'en persuader car je ne suis pas très loin derrière.
05:20Moi aussi.
05:22Je me disais qu'en guise de chute,
05:24je pourrais dire en résonance à mon introduction
05:26que l'œil était dans la tombe
05:28et regardait Pascal, mais que plutôt juste
05:30te souhaiter
05:32un très bon anniversaire.