Agent tué à Grenoble : «Ce n'est évidemment pas une balle perdue, c'est un acte qui apparaît comme délibéré», estime Yaël-Braun Pivet

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Yaël-Braun Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la mort de l'agent municipal tué par balles en pleine rue à Grenoble, de Michel Barnier sous surveillance du Rassemblement national, de son discours de politique générale, de la réforme des retraites, de l'immigration et de la candidature d'Édouard Philippe.

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00:00Bonjour Yael Broun-Pivet, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04C'est votre première prise de parole depuis la nomination du Premier ministre, on va bien sûr en parler,
00:09mais vous compte tout d'abord la mort de cet agent municipal tué par balle en pleine rue à Grenoble
00:14après avoir voulu retenir l'auteur d'un accident, le maire de la ville.
00:18Éric Piolle a eu ses mots hier, je le cite, personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
00:23Christian Estrosi a vivement réagi ce matin, car l'Olive estime que M. Piolle
00:28est en partie responsable de ce qui se passe dans sa ville.
00:31Comment vous-même vous avez réagi à ses mots hier ?
00:33Déjà c'est un drame absolu, parce que c'est un agent dont on sait à quel point
00:38ils sont dévoués à leur service et aux autres, qui a voulu intervenir.
00:45Ce n'est évidemment pas une balle perdue, de ce que l'on voit et de ce que l'on sait,
00:50c'est un acte qui apparaît comme étant délibéré, donc c'est tragique.
00:56Il faut évidemment penser à sa famille, ses collègues.
00:59J'espère que l'auteur de ce crime sera arrêté le plus rapidement possible,
01:05donc pas de polémique aujourd'hui.
01:07En revanche, une chose est sûre, c'est que la sécurité, c'est l'affaire de tous.
01:11Et donc l'État doit faire beaucoup et il le fait, nous avons nous-mêmes procédé
01:17à la création de près de 10 000 places de policiers et de gendarmes
01:21pour remettre des forces de l'ordre sur le terrain.
01:24Nous avons aussi considéré que la sécurité, c'était une espèce de continuum
01:28et qui avait le rôle de l'État, mais qui avait aussi le rôle des villes,
01:32des maires, de la sécurité privée.
01:35Vous dites que c'est aussi l'affaire des maires.
01:37C'est l'affaire de tous les élus.
01:38Rappelons que Grenoble, c'est l'une des villes aujourd'hui les plus insécures de France.
01:42Il n'y a pas de sentiment d'insécurité, c'est une réalité d'insécurité,
01:45Madame la Présidente.
01:46En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est l'affaire de tous
01:48et que personne ne peut se dédouaner de sa responsabilité.
01:51Je ne veux surtout pas m'immiscer dans la gestion de la ville de Grenoble
01:56et je ne connais pas précisément, mais ce dont je suis sûre,
02:00c'est que la sécurité de nos concitoyens est l'affaire de tous,
02:03de tous les élus, qu'ils soient élus nationaux ou élus locaux.
02:07Il faut que nos polices travaillent main dans la main
02:10pour assurer la protection maximale de nos concitoyens.
02:13Dans l'actualité politique, Aël Braune-Pivet,
02:15le Premier ministre poursuit ses consultations
02:17en vue de la composition de son gouvernement,
02:20peut-être à la fin de la semaine.
02:22Vous l'avez reçu très rapidement vous-même à l'Assemblée nationale.
02:25Comment vous jugez aujourd'hui sa méthode ?
02:27Si vous deviez définir en quelques mots la méthode Barnier,
02:29que diriez-vous ?
02:30Écoutez, moi je l'ai reçu effectivement
02:32dès mon retour de l'étranger ce samedi.
02:35Pour tout vous dire, je ne le connaissais pas.
02:37Donc il s'agissait aussi d'apprendre à se connaître.
02:42C'est important, vous savez, derrière la politique,
02:44il y a des hommes et des femmes qui la font
02:46et donc il était important pour nous deux, je pense,
02:49de se jauger un peu et de voir qui était l'autre.
02:54Donc moi, j'ai apprécié cet échange.
02:57Je partage avec lui cette envie de bien faire,
03:01cette envie d'être utile à nos compatriotes
03:04et cette envie de dépasser les clivages
03:09et les oppositions stériles pour construire ensemble.
03:12Et donc c'est de cela que nous avons parlé,
03:15de voir comment nous pourrions le maximum
03:18être utiles à nos compatriotes dans ce contexte compliqué.
03:21Bien sûr, on va en parler du contexte.
03:22Vous dites dépasser les clivages.
03:23Il faut écouter tout le monde.
03:25Il a affirmé, Michel Barnier,
03:26que les voix du Rassemblement national comptaient.
03:28Il est respectué du RN.
03:30Est-ce qu'il a raison, selon vous,
03:32de se comporter ainsi vis-à-vis du RN
03:34qui, rappelons-le, représente le premier groupe
03:36à l'Assemblée nationale ?
03:37Vous-même, je le précise ce matin
03:39sur CNews et Europe 1 et à Le Brune privé,
03:41certains, à gauche, vous ont même accusé
03:43de collusion avec le RN.
03:45Alors moi, vous savez, j'ai toujours,
03:47depuis que je fais de la politique,
03:49j'ai toujours la même ligne.
03:50Déjà, je respecte chaque compatriote,
03:53quelles que soient ses opinions politiques,
03:55quelles que soient son expression.
03:56Il est important de respecter chacun
03:59et d'entendre ce que chacun nous dit.
04:03Après, moi, j'ai toujours,
04:04en tant que présidente de l'Assemblée nationale,
04:06respecté les équilibres institutionnels.
04:08Et donc je respecte tout autant chaque député,
04:12quel que soit son groupe d'appartenance.
04:14Je n'ai jamais fait le tri...
04:15Député Renaissance, député RN, député LR,
04:17député Nouveau Front Populaire.
04:19Tout le monde se vaut, si je puis dire.
04:21Ce n'est pas tout le monde se vaut.
04:22Tout le monde, chaque député qui siège
04:24à l'Assemblée nationale a été élu par les Français
04:26à cette légitimité, représente la nation.
04:29Et j'ai toujours dit que je ne faisais pas le tri
04:31entre les députés, que je les respectais chacun.
04:35Et ça, c'est extrêmement important.
04:37Et j'ai toujours, à l'Assemblée nationale,
04:39en tant que présidente,
04:41quand je reçois les présidents de groupe,
04:42je reçois tous les présidents de groupe.
04:45Je ne fais pas le tri entre eux.
04:47Et j'ai toujours veillé aux bons équilibres.
04:50Lorsque, par exemple, je dois faire des nominations,
04:53il m'est arrivé de nommer des députés
04:55de la France Insoumise.
04:56Il m'est arrivé de nommer des députés
04:58Rassemblement National.
05:00Et je vais toujours continuer à avoir
05:02cette règle de conduite.
05:03C'est mon devoir en tant que président
05:05de l'Assemblée nationale.
05:06Pour autant, ça, c'est la présidente
05:08de l'Assemblée nationale.
05:09Mais en tant que femme politique
05:11et en tant que députée,
05:13en tant que femme engagée,
05:14je sais où sont mes partenaires de travail
05:19et où sont ceux que je combats.
05:21Et je continue à combattre
05:23le Rassemblement National.
05:24Et je continue à combattre la France Insoumise.
05:27Je continue à combattre les extrêmes.
05:29Je fais partie de ceux qui sont dans le camp,
05:31des gens qui sont modérés,
05:33des centristes.
05:34Et donc, je continuerai à avoir
05:37cette ligne politique-là.
05:38Le fameux bloc central.
05:39Mais est-ce que ce que vous dites est aussi clair
05:41pour le Premier ministre ?
05:42N'est-il pas, comme on l'entend,
05:44comme on le lit,
05:45sous la coupe du Rassemblement National aujourd'hui ?
05:48Qui est le patron, pour résumer,
05:50aujourd'hui, Yael Bournepivet ?
05:51Alors, le patron du gouvernement,
05:53le patron du gouvernement,
05:55c'est Michel Barnier.
05:56J'ai bien compris.
05:58La patronne de l'Assemblée nationale,
06:00c'est Yael Bournepivet.
06:01Celui du Sénat, c'est Gérard Larcher.
06:03Et le président de la République,
06:04c'est Emmanuel Macron.
06:05Et donc, chacun doit être
06:07dans son rôle.
06:08C'est très important.
06:09Et le Premier ministre devra,
06:11à l'Assemblée nationale,
06:12nouer des alliances,
06:15aller chercher des majorités.
06:17Et il n'est en aucun cas
06:19obligé d'aller chercher des majorités
06:22avec le Rassemblement national,
06:24comme je l'entends parfois.
06:26Quel autre choix a-t-il ?
06:28Eh bien, il a déjà tout l'arc central,
06:30qui est l'arc,
06:32et ça ne vous aura pas échappé,
06:34qui est en majorité relative
06:36à l'Assemblée nationale,
06:37et qui m'a élue au perchoir.
06:39Et puis, il ne tient finalement
06:42qu'aux groupes socialistes,
06:44qu'aux groupes écologistes,
06:46de travailler avec nous
06:47pour pouvoir élargir cette majorité.
06:50Les socialistes, les écologistes,
06:52les socialistes qui n'ont pas voulu
06:53de M. Kavznev,
06:54vous pensez qu'ils vont vraiment
06:56vouloir de la politique de M. Barnier ?
06:58Le nouveau front populaire
06:59menace déjà,
07:00et a mis la censure sur la table.
07:02Mais moi, je ne connais pas aujourd'hui
07:04la politique que va mettre en œuvre
07:06le Premier ministre.
07:08Moi, ce que je souhaite,
07:09c'est que pour définir sa feuille de route,
07:12il puisse prendre en compte
07:14l'ensemble de l'arc républicain
07:15à l'Assemblée nationale,
07:17qui, pour moi,
07:18s'étend avec les écologistes,
07:20les socialistes,
07:21et l'ensemble de la majorité
07:22qui m'a élue.
07:23Et je crois que c'est ça
07:24qui est fondamental.
07:25Expliquez-nous ce matin.
07:26En fait, aujourd'hui,
07:27quand on regarde les chiffres
07:28à l'Assemblée nationale,
07:29comme tout le monde le sait,
07:30personne n'a la majorité,
07:31mais ce qui est surtout important,
07:33c'est que si on additionne
07:35les deux extrêmes,
07:36Rassemblement national
07:37et France insoumise,
07:38ils n'ont pas la majorité non plus.
07:40Donc, ils n'ont pas de majorité
07:41pour censurer le gouvernement.
07:42Quand on regarde qui est
07:43le premier groupe à l'Assemblée nationale,
07:44arithmétiquement, nous sommes d'accord,
07:45c'est le...
07:46Rassemblement national, évidemment.
07:48Vous avez dit tout à l'heure
07:49écouter tout le monde,
07:50et vous m'avez dit à l'instant
07:51il faut tenir compte
07:52de l'arc républicain.
07:53Est-ce à dire que le Rassemblement national
07:55et la France insoumise
07:56ne sont pas dans cet arc républicain ?
07:58Écoutez, moi, quand j'ai vu
07:59cette campagne législative
08:01qui est très récente,
08:02et nos compatriotes l'ont vu également,
08:04il y a des propositions
08:05du Rassemblement national
08:07qui visaient à trier les Français
08:10selon leur origine,
08:11en les empêchant d'accéder
08:14à des fonctions extrêmement importantes
08:16dans les cas...
08:17À double nationalité.
08:18S'ils avaient une double nationalité.
08:20On a vu des propositions
08:22qui étaient...
08:23Des propositions qui étaient
08:26des propositions discriminatoires
08:28en fonction de ses origines.
08:30Et moi, ça ne me parle pas,
08:32et c'est quelque chose
08:33que je combats profondément,
08:35et que je continuerai à combattre.
08:36Cela étant dit,
08:37nous avons des millions d'électeurs
08:39dans cette élection,
08:40mais j'ai envie de vous dire...
08:42Je ne fais pas le tri non plus
08:43dans les électeurs,
08:44donc il faut écouter
08:45tout ce que les électeurs nous ont dit,
08:47et donc ils nous ont parlé.
08:49Avez-vous le choix ?
08:50Aujourd'hui, on a plutôt l'impression
08:51que c'est Marine Le Pen
08:52qui tient un petit peu dans sa main
08:54le sort du gouvernement
08:55et du Premier ministre,
08:56et qu'il y a eu un deal
08:57ou du moins un accord de circonstance
08:59entre le président de la République
09:00et Marine Le Pen.
09:02Je le conteste.
09:04Moi, je conteste cette lecture-là.
09:07Je considère que,
09:08si, par exemple,
09:09les socialistes travaillent avec nous
09:12pour pouvoir construire
09:14des solutions utiles aux Français...
09:15Les socialistes, parlez-vous de M. Macron ?
09:17Mais je parle de tout le monde.
09:19En fait, la question aujourd'hui...
09:21Vous savez, moi,
09:22quand je me suis engagée en politique,
09:23je m'étais engagée justement
09:25en disant, on va dépasser les clivages,
09:27on va se rassembler.
09:28Les bonnes idées,
09:29peu importe d'où qu'elles viennent.
09:30Eh bien, les Français, aujourd'hui,
09:31en tout cas, c'est ce qu'ils me disent
09:33dans la rue, à la foire de Chalon,
09:35quand je les ai rencontrés,
09:36c'est, retroussez-vous les manches
09:39et répondez à nos difficultés.
09:41Et on sait quelles sont ces difficultés.
09:43Les déserts médicaux,
09:44la question de l'éducation,
09:46de l'ascenseur social,
09:48la protection de notre nation.
09:50Et donc, ces sujets-là,
09:51eh bien, mettons-nous autour d'une table
09:53et moi, je ne comprendrais pas
09:54que les socialistes,
09:56que les écologistes
09:57refusent de se mettre autour d'une table
09:59pour en discuter.
10:00En tout cas, vous savez,
10:01c'est ce que nous faisons
10:02à l'Assemblée nationale.
10:03Ils sont dans la rue.
10:04Mais, alors, ils sont dans la rue.
10:06Ils l'ont été samedi
10:07et ils dénoncent pour la plupart,
10:08sinon la grande majorité,
10:09un déni et un coup de force démocratique.
10:12Nous en sommes là.
10:13Écoutez, ce faisant,
10:15il ment au Français.
10:17Il ment au Français.
10:18La démocratie, vous savez,
10:20elle s'exprime dans les votes,
10:22dans les urnes,
10:23à l'Assemblée nationale,
10:24à nouveau,
10:25ça n'est pas leur candidat
10:26qui a gagné l'élection
10:27de la présidence de l'Assemblée,
10:28c'est moi.
10:29Et moi, j'ai été élue
10:30avec des voix
10:31qui venaient des Républicains,
10:33qui venaient du groupe centriste,
10:36du groupe Renaissance,
10:37du groupe Modem,
10:38du groupe Horizon.
10:39Et ces voix-là,
10:40eh bien, à l'Assemblée nationale,
10:42elles sont plus nombreuses.
10:43C'est simple,
10:45il suffit de regarder le résultat.
10:46Donc, ne parlons pas
10:47de déni de démocratie
10:48parce que ça entraîne les Français
10:50sur une pente qui est dangereuse,
10:53je crois.
10:54Et moi, je tiens toujours
10:55un langage de vérité.
10:56Et à l'Assemblée nationale,
10:58j'ai toujours réussi à travailler
11:00avec les socialistes,
11:01avec les écologistes,
11:02avec les communistes.
11:03Et donc, pourquoi nous n'y parviendrons
11:05pas demain ?
11:06Eh bien, pour moi,
11:07moi, je suis confiante.
11:08Je sais que nous y arriverons.
11:10Il le faut parce que les Français
11:11attendent cela.
11:12Autrement,
11:13ils finiront par nous détester.
11:15Jean-Luc Mélenchon,
11:16mais on verra
11:17à l'épreuve d'effet.
11:18Deux questions importantes,
11:20madame Braune-Pivet.
11:21Vous avez souhaité
11:22qu'il y ait une session extraordinaire
11:24très rapidement,
11:25justement, au Parlement.
11:26Peut-être qu'il y aura
11:27une formation du gouvernement
11:28à la fin de la semaine.
11:29Est-ce que vous avez une réponse
11:30sur cette session extraordinaire
11:31pour reprendre le travail ?
11:32Alors, je n'ai pas de réponse à ce jour.
11:34Moi, je l'ai demandé
11:35pour deux raisons.
11:36D'une part,
11:37parce que je considère
11:38que si le gouvernement est nommé,
11:40il doit se présenter
11:41devant la représentation nationale.
11:42Nous sommes les élus du peuple.
11:44Et moi, je ne conçois pas,
11:46comme vous, vous ne le concevriez pas,
11:48que des ministres puissent travailler
11:51pendant 10 jours, 15 jours,
11:53venir sur votre plateau,
11:54madame Mabrouk,
11:55et ne pas répondre
11:56à la représentation nationale.
11:57Donc, ils devront,
11:58s'ils sont nommés rapidement...
12:00Évidemment que s'ils sont nommés
12:02le 28 septembre,
12:03je ne demanderai pas
12:04de session extraordinaire.
12:05Mais s'ils sont nommés rapidement,
12:07s'ils viennent répondre
12:08à vos questions,
12:09je pense qu'avant,
12:10ils doivent répondre
12:11à la représentation nationale.
12:12Et également,
12:13il y a des sujets
12:14sur lesquels nous pourrions avancer
12:16dès à présent.
12:17Moi, j'ai cité des textes
12:19qui sont, justement,
12:20des textes transpartisans
12:22qui émanent de tous les groupes.
12:24Je pense au délit
12:25d'homicide routier.
12:26On voit bien encore cet été
12:28quel drame il y a eu.
12:29Et nous souhaitions, au Parlement,
12:31créer un délit spécifique.
12:33Nous avons cette résolution
12:35sur cette commission d'enquête
12:38sur les violences dans le cinéma
12:40qui avait été demandée
12:41par madame Godrej,
12:42qui avait été lancée,
12:43qui avait été votée
12:44à l'unanimité.
12:45N'attendons pas
12:46pour pouvoir la relancer.
12:47Il y a des sujets...
12:48N'attendons pas aussi
12:49sur la réforme des retraites.
12:50Par exemple,
12:51le Premier ministre
12:52se dit ouvert, justement,
12:53pour reprendre le débat.
12:55Est-ce qu'il faut,
12:56il y a les bourgognes,
12:57une suspension de la réforme
12:58des retraites ?
12:59Est-ce que c'est logique
13:00de la suspendre
13:01avant d'en débattre ?
13:02Alors, pour moi,
13:03cette réforme,
13:04elle était importante,
13:05elle était même vitale
13:07pour préserver notre système.
13:09Et on voit qu'il y a
13:10plus d'un million 700 000
13:12de nos compatriotes
13:13qui en bénéficient aujourd'hui
13:14directement par la hausse
13:16de leur petite pension.
13:17Et c'est important.
13:18Donc, elle n'a pas que des effets,
13:19comme on pourrait l'entendre,
13:20négatifs.
13:21Pour autant,
13:22on sait qu'il y a des sujets
13:23sur lesquels nous n'avons pas
13:24été au bout.
13:25Il faut rediscuter
13:26avec les organisations syndicales
13:27et avec le patronat.
13:28Donc, moi,
13:29je ne suis pas pour une suspension,
13:31mais je suis pour le fait
13:32que l'on travaille
13:34sur la pénibilité
13:35sur les carrières des femmes.
13:36On en a beaucoup parlé
13:37de ces inégalités cruciales.
13:40Vous allez reprendre à la marge.
13:41Travaillons sur ces sujets-là.
13:43Alors, je suis désolée,
13:44mais l'égalité hommes-femmes,
13:45ce n'est pas un sujet à la marge.
13:46Bien sûr,
13:47mais vous ne touchez pas
13:48au cœur du réacteur
13:49de la réforme des retraites.
13:50Alors, le cœur du réacteur
13:51qui était effectivement
13:53le rallongement
13:54de l'âge de la retraite,
13:56je pense qu'il ne faut pas y toucher.
13:57C'était important
13:58de faire cette réforme.
13:59Tous les pays européens
14:01autour de nous
14:02sont à cet âge-là,
14:04voire beaucoup plus loin.
14:05Donc, de la même façon,
14:07ne mentons pas aux Français.
14:08Nous avions besoin
14:09de cette réforme.
14:10Maintenant, regardons
14:11ce que nous pouvons améliorer
14:12et réfléchissons également
14:14à une réforme plus systémique,
14:16la réforme par points,
14:18introduire de la capitalisation.
14:20Il ne faut rien fermer.
14:21Il n'y a pas de tabou.
14:22Ne soyons pas dogmatiques.
14:24Vous avez dit dire la vérité,
14:25donc j'attends la vérité
14:26pour cette dernière question.
14:27Il y a le braune pivé.
14:28Vous avez eu l'occasion
14:29de rencontrer vos homologues
14:30présidents de l'Assemblée
14:31des pays du G7.
14:32Je suppose que vous avez évoqué
14:33la situation de la France,
14:34peut-être même la situation
14:36du président de la République,
14:37Emmanuel Macron,
14:38à ce sujet.
14:39Edouard Philippe s'est déclaré
14:41candidat au moment
14:42où la France cherchait
14:43un Premier ministre,
14:44candidat à la présidentielle.
14:45Gabriel Attal a fait savoir
14:46tout le mal qu'il pensait
14:47de la dissolution.
14:49Que reste-t-il de la Macronie
14:50aujourd'hui ?
14:51Écoutez, il reste...
14:52Langage de vérité, n'est-ce pas ?
14:53Langage de vérité.
14:54Mais je pense, déjà,
14:55nous sommes présents.
14:57Le président de la République
14:58est là, et moi, je le vois
15:00extrêmement motivé.
15:02Nous avons une force politique
15:03d'importance à l'Assemblée nationale,
15:06au Sénat.
15:07Et puis, nous sommes,
15:09en tout cas, moi,
15:10je suis toujours convaincue
15:12de cette nécessité absolue
15:15de dépasser les vieilles querelles
15:18pour se rassembler.
15:19À nouveau, les Français
15:20attendent ça de nous.
15:21Donc, ce qui reste de la Macronie,
15:23c'est justement cela, je crois,
15:25cette envie et cette capacité
15:28à rassembler,
15:29à rassembler les énergies,
15:30et puis un attachement
15:33à l'État de droit,
15:34à l'Europe, au progressisme,
15:35à une société qui se tient droite,
15:38fidèle à ses valeurs,
15:40à son histoire,
15:41à sa grandeur.
15:42Moi, je crois en tout cela.
15:43Et moi, je suis un peu triste
15:45dans cette rentrée politique
15:47lorsque je vois que
15:49certains partis politiques
15:51restent dans des logiques
15:52d'affrontement, d'alternance,
15:55de tout est à jeter.
15:57Si nous arrivons au pouvoir,
15:58il faudra tout reprendre à zéro.
16:00Arrêtons cela, arrêtons cela.
16:02Non, mais en tout cas, moi,
16:04vous savez, je crois aussi
16:06en cette force de l'engagement.
16:07La Macronie, on oublie souvent,
16:09c'est des hommes et des femmes
16:11de la société civile,
16:12comme moi,
16:13qui menaient leur vie tranquillement
16:16et qui ont eu envie
16:17de s'engager en politique
16:18pour agir et pour faire.
16:20Et je crois que cet élan
16:21que le président de la République
16:23a levé en 2017,
16:24plus que jamais,
16:25nous en avons besoin.
16:26Construire une nation d'engagés
16:28où chacun se sent concerné
16:30par son destin,
16:31mais aussi par le destin du pays.
16:33Merci Elbrun Pivet,
16:34président de l'Assemblée nationale.
16:36Merci d'être venu ce matin
16:37sur CNews Europe.
16:38Merci à vous.
16:39Excellente journée.
16:40Merci.

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