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Dans son édito du 08/09/2024, Jules Torres revient sur l'arrivée de Michel Barnier à Matignon.

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Transcription
00:00Vous savez c'est un peu un moment rare et un petit peu solennel, la rencontre, la première rencontre entre une rédaction et un nouveau Premier Ministre.
00:06Donc hier matin avant le déjeuner, Laurence Ferrari, qui d'ailleurs officie à CNews, mais qui est aussi au JDD désormais.
00:12Raphaël Stainville ainsi que Geoffroy Lejeune ont été invités à Matignon par Michel Barnier, tout juste nommé à ce poste.
00:17Une occasion de recueillir ses premières confidences et bien sûr de faire la traditionnelle première photo à son bureau et dans les jardins de Matignon.
00:25Dès l'entrée, il nous a livré un mantra, son mantra qu'il répète depuis le jour de sa nomination le 5 septembre, c'est le respect.
00:32Chaque citoyen est important, lance-t-il. Il en profite pour rappeler le slogan qu'il avait utilisé lors de la première des Républicains.
00:39D'ailleurs il disait que ce n'était pas un slogan, mais son slogan c'était respecter les Français, faire respecter la France.
00:44Et aujourd'hui, il complète ce slogan, quel qu'il soit, où qu'il soit, en parlant de ces Français qu'il sent fatigués,
00:51éloignés de la vie politique et des élections après une année où il y a eu beaucoup, beaucoup de polémiques.
00:58Il dit, j'écouterai tout le monde, ces gens-là ont des idées et on en a ras-le-bol que ça tombe dans l'eau.
01:02Alors toujours à découvrir dans le JDD ce matin, une étude IFOP révèle que les Français approuvent largement le choix d'un Premier ministre expérimenté à Matignon.
01:10Oui, 52% des Français sont satisfaits de la nomination de Michel Barnier à Matignon, mieux 62% des Français le voient comme un Premier ministre compétent.
01:19Selon Frédéric Dhabi, le patron de l'IFOP, Michel Barnier, il incarne la sainte alliance entre la droite LR et le macronisme, pour preuve.
01:2593% des Républicains et 88% des sympathisants Renaissance le considèrent comme compétent.
01:31À gauche, c'est plus nuancé, mais c'est pas moins intéressant. Olivier Faure et Marine Tendolie devrait, à mon avis, jeter un œil attentif à cette étude.
01:3857% des sympathisants socialistes et 79% des écologistes le jugent compétent.
01:44Un Premier ministre d'une eau frompulaire n'aurait probablement jamais rassemblé autant d'atouts à gauche.
01:49Michel Barnier, donc, il dispose d'une assise assez solide, mais attention, il y a un paradoxe.
01:53Malgré cette popularité, il y a 74% des massifs des Français qui estiment qu'il sera rapidement censuré à l'Assemblée nationale.
02:00Un obstacle auquel il n'est pas directement responsable et qui pourrait peser lourd dans les prochaines semaines et les mois à venir, notamment avec le budget.
02:06Alors, on a bien compris que Marine Le Pen allait le laisser tranquille, au moins jusqu'à son discours de politique générale.
02:12Emmanuel Macron promet de lui donner carte blanche, mais la vraie question, est-ce qu'il pourra vraiment gouverner ?
02:17En tout cas, c'est la promesse que lui a faite le président de la République.
02:19Vous savez, il n'a pas voulu l'embêter.
02:22Il lui donne une autonomie.
02:23On a plusieurs signes ces derniers jours qui nous montrent ça, notamment dans le fait que, par exemple, il n'a négocié aucun ministre.
02:29Il n'a demandé à ce qu'aucun ministre ne soit dans le gouvernement de Michel Barnier.
02:33Alors qu'on sait qu'il y a beaucoup de ministres d'Emmanuel Macron qui rêveraient et qui rêvent encore aujourd'hui de rester dans le prochain gouvernement.
02:40Mais derrière ces sourires de façade, le camp macroniste n'a pas l'air franchement décidé à lui faciliter la tâche.
02:46Gabriel Attal a planté le décor lors d'un pot d'adieu cette semaine devant quelques proches.
02:50Il a dit nous ne sommes plus dans la majorité, mais nous entrons dans un rapport de force.
02:54Il a dévoilé une feuille de route exigeante.
02:56Alors, est-ce qu'on parle de coexistence exigeante comme a parlé l'Elysée ?
03:00Certains proches du président de la République parlent plutôt d'une cohabitation, mais soft.
03:04Donc, quelques heures plus tard, il y a eu un deuxième pot.
03:07Cette fois-ci, rue du Faubourg Saint-Honoré à l'Elysée.
03:09Et là, surprise, Emmanuel Macron a utilisé les mêmes mots que son Premier ministre.
03:13Alors qu'on sait que les relations sont vraiment glaciales, notamment depuis la dissolution,
03:17parce que Gabriel Attal n'était pas au courant qu'Emmanuel Macron ferait ça.
03:21Gabriel Attal, il dit nous ne sommes plus majoritaires.
03:23Je vous demande d'être exigeant, respectueux, mais exigeant.
03:28Le tout en insistant bien sur un point.
03:30Michel Barnier est seul aux commandes.
03:32Donc, le message est clair.
03:33Macron et Attal ne vont pas rendre les choses faciles à Michel Barnier.
03:36En gros, ils font une sorte de pacte tacite pour dire Michel, on t'a nommé à Matignon.
03:41Maintenant, débrouille-toi.
03:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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