L'édito de Jules Torres : «Gouvernement : la droite au pied du mur»

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Dans son édito du 07/09/2024, Jules Torres revient sur la future équipe de M. Barnier.  

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00:00La France est à droite, donc on devra avoir un gouvernement de droite, mais la droite est au pied du mur.
00:05C'est-à-dire qu'hier, au JT de TF1, Michel Barnier a soigneusement évité de donner une date précise pour la formation de son gouvernement.
00:12Toutefois, il a été clair sur un point, son équipe ne sera pas exclusivement de droite.
00:16Il se dit prêt à accepter plusieurs personnalités venues de la gauche, ainsi que des ministres sortant dans sa nouvelle équipe.
00:22Mais bon, on a compris, il est quand même fort probable qu'une majorité des postes soient attribués à des membres des Républicains.
00:27Une perspective qui d'ailleurs hérite les poids lourds de la droite.
00:30Souvenez-vous, depuis le second tour des législatives, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau plaident sans relâche pour leur pacte législatif.
00:36Ils ont promis, en gros, de soutenir les textes si le camp présidentiel les adoptait.
00:40Mais ils refusent de participer à une coalition gouvernementale.
00:43Mais avec un Premier ministre qui est issu des Républicains, qui a fini troisième à la primaire de 2021, la donne a complètement changé.
00:49Alors pour l'instant, les LR conditionnent leur participation au futur gouvernement en fonction du programme que Michel Barnier s'apprête à dévoiler.
00:56Absolument, et c'est ce qu'ils ont dit finalement en sortant hier de leur rencontre avec Michel Barnier, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
01:02Ils ont été clairs. Plus de rigueur, tant sur la gestion des comptes publics que dans celle de l'ordre public, avec un leitmotiv.
01:07Moins d'immigration, plus de sécurité.
01:09Et de son côté, on en a déjà parlé, toujours sur TF1, Michel Barnier a déploré l'inefficacité des contrôles aux frontières,
01:15promettant des mesures concrètes pour les renforcer.
01:17Il a également insisté sur la nécessité d'avoir une meilleure gestion des finances publiques.
01:21Il a mis en avant aussi le rôle crucial des entreprises pour stimuler la croissance.
01:25Donc c'est un discours qui semble taillé sur mesure pour rallier ses anciens amis de la droite.
01:30En réalité, si les Républicains temporisent, on l'a bien compris, c'est parce qu'ils veulent s'assurer de prendre les bonnes décisions,
01:35sachant qu'ils n'ont pas d'autre choix. Ils vont être dans ce gouvernement.
01:38Laurent Wauquiez, lui, pensait évidemment à 2027, mais il va être obligé de sortir du bois.
01:42Initialement, il ne voulait pas rejoindre le Titanic entre nous, mais il va devoir monter à bord.
01:47Il n'aura pas d'autre choix.
01:48D'ailleurs, l'un des principaux arguments des Républicains pour dire qu'ils ne feront pas partie d'un gouvernement Barnier,
01:54il vient de sauter.
01:55C'est-à-dire qu'il y avait des doutes sur le fait de savoir si, oui ou non,
01:58Michel Barnier pourrait s'affranchir du président de la République.
02:00Parce que vous savez, Emmanuel Macron est un président très possessif, si on peut dire, très intrusif dans son Premier ministre.
02:06Donc il ne voulait pas que ce soit un Premier ministre collaborateur.
02:09Donc voilà, cet argument-là, c'est terminé.
02:11Puisque hier, l'Élysée a manifesté un engagement sérieux à accorder beaucoup plus d'autonomie à son nouveau Premier ministre.
02:17Donc Michel Barnier semble avoir les coups défranches pour former et diriger son gouvernement.
02:22Mais est-ce qu'il a vraiment carte blanche pour choisir les membres de son gouvernement ?
02:25En tout cas, c'est ce qu'on dit dans l'entourage du Premier ministre.
02:27On dit qu'Emmanuel Macron n'a pas du tout cherché à imposer de nom lors des discussions préalables à la nomination de Michel Barnier.
02:33Alors ça peut paraître étonnant, mais pour le coup, c'est des sources fiables qui nous le disent.
02:38Toutefois, ça ne veut pas dire que le président ne va renoncer à son pouvoir de nomination.
02:42Vous savez que c'est le Premier ministre qui propose, mais c'est le président qui dispose.
02:46Donc il est probable qu'Emmanuel Macron regarde notamment sur les postes clés.
02:50Vous savez que ce soit les armées ou les affaires étrangères.
02:52On sait que c'est ce qu'on appelle les domaines réservés du président de la République.
02:56Donc là, Sébastien Lecornu ou Stéphane Séjourné pourraient être reconduits.
03:01Gérald Darmanin, qui est très, très proche du président de la République, notamment depuis la dissolution,
03:05pourrait également rester, mais peut-être pas forcément à l'intérieur.
03:08Et pour finalement revenir sur le sujet de cet éditorial, c'est-à-dire la place des Républicains,
03:12il faut s'attendre à voir des membres des LR se joindre à l'équipe.
03:16On a évidemment le nom de Laurent Wauquiez qui est cité pour Bercy.
03:19On parle aussi de David Lissnard, dont on a parlé pour être Premier ministre,
03:22de Brune Rotailleau également, et même de Xavier Bertrand.
03:25De plus, et on le disait tout à l'heure, Michel Barnier peut faire appel à la jeune garde des Républicains.
03:31Vous savez, ces jeunes députés qui sont là, qui ont décidé d'être députés pour un jour devenir ministres.
03:37Et voilà, ça fait 10 ans qu'ils attendent ça, parce que ça fait 10 ans qu'ils sont dans l'opposition.
03:41Tous ces jeunes députés, on pense notamment à Antoine Vermorel,
03:44ont choisi de publier sur les réseaux sociaux, vous savez, une jolie photo avec Michel Barnier
03:48comme, par exemple, ils le faisaient avec Nicolas Sarkozy avant, avec un commentaire très jélosieux.
03:53Donc voilà, Michel Barnier, il a plein de possibilités.
03:55Et car vous l'aurez compris, la droite est au pied du Moure
03:58et personne, aujourd'hui, ne résistera à l'appel de la voiture à cocarde.

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