• il y a 2 mois
Pascale de la Tour du Pin vous donne rendez-vous avec Éric Naulleau et Yann Moix pour une nouvelle émission. Ensemble, ils reviendront sur les sujets d'actualité qui font le plus réagir !


Du lundi au vendredi à 17h50 sur C8.


Tous les extraits et émissions de "PASCALE, ÉRIC, YANN ET LES AUTRES" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste


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Transcription
00:00Alors, violence envers les animaux, la loi doit-elle être plus sévère ?
00:08C'est la réponse ?
00:11Evidemment, on est tous d'accord.
00:13On est tous d'accord. Non mais on est tous... Non ?
00:16Voilà, on est tous d'accord.
00:17Là, pour être d'accord, on est d'accord.
00:18Ouais, voilà. C'est un peu compliqué, mais je ne sais pas comment, effectivement,
00:21on n'a pas pris conscience plus tôt du mal-être animal.
00:25Parce que là, il y a des scientifiques qui prouvent que les crabes,
00:27parce qu'on a le sentiment, on se dit un petit chat, un petit chien,
00:29oui, bien sûr, ok, mais pas le crabe.
00:31Si, il paraît que la science, les scientifiques ont prouvé que les poissons,
00:35les crabes, avaient eux aussi des sentiments,
00:39avaient eux aussi des émotions.
00:41C'est très compliqué, c'est un peu comme la tauromachie,
00:45c'est-à-dire que c'est une...
00:46Ah là !
00:47Vous êtes en train de prononcer tous les mots qui fâchent dans ma tête.
00:50Non, mais c'est des traditions, c'est très compliqué,
00:52c'est un sujet très compliqué.
00:53C'est vrai qu'évidemment, il faut durcir la loi
00:56pour empêcher la violence envers les animaux, c'est une évidence.
01:02Ce sera la seule fois de la saison, je vous promets.
01:04Je ne vais pas vous dire ce que je pense exactement,
01:06parce que si je dis ce que je pense de la maltraitance animale,
01:08mes propos vont tomber sous le coup de la loi
01:10et l'ARCOM va s'en donner un cœur jaune.
01:12Non, s'il vous plaît, ça va.
01:13Je vais essayer de rester dans des limites licites.
01:16Alors, disons que je veux du mal, de manière générale,
01:19à tous ceux qui maltraitent des animaux.
01:20J'entends par maltraitance ce que vous avez montré
01:22dans le sujet ou l'abandon des animaux.
01:25Les animaux sont définis par la loi comme des êtres sensibles.
01:28Il me semble que ça devrait suffire à trancher le débat.
01:30Ce sont des êtres sensibles qui doivent être traités comme tels.
01:33Au sujet de l'abandon, un animal n'est pas une peluche.
01:37Vous ne la laissez pas chez vous pendant les vacances.
01:39Si vous pensez que vous ne pouvez pas assumer un animal,
01:41ce qui est votre droit, vous ne le prenez pas
01:43et en aucun cas vous ne l'abandonnez.
01:44Parce que si vous l'abandonnez, vous êtes un salaud.
01:46Vous pouvez vous nommer d'autres mots, mais vous êtes un salaud.
01:48Et si vous l'abandonnez à la SPA, dans de bonnes conditions ?
01:51Ça, c'est mieux déjà.
01:53Mais ça me choque déjà.
01:54Parce que parfois, il y a des accidents de la vie.
01:55Il y a peut-être des gens qui nous regardent.
01:57Vous tombez malade, vous ne pouvez plus sortir votre animal,
01:59vous êtes obligé de l'abandonner.
02:00Je ne parle pas des cas exceptionnels.
02:02Je parle du chien attaché à un arbre le jour des vacances.
02:04Je parle de ça.
02:06Je pense très solennellement, je vais être très sérieux là-dessus,
02:09parce que, comme Yann, je perds un peu mon humour,
02:11qu'on juge une civilisation à l'aune du traitement
02:14qui est réservé aux animaux.
02:17Il y a eu une période très obscurantiste.
02:19On en sort un peu.
02:21Il y a des progrès, il faut le reconnaître.
02:23Mais que la tauromachie, par exemple, soit encore autorisée,
02:25pour moi, c'est absolument incompréhensible.
02:27– Attendez, mais vous pensez que la tauromachie
02:29ou la maltraitance des animaux, c'était mieux il y a 100 ans ?
02:31Non, je ne crois pas.
02:32– Non, la cause animale a beaucoup progressé.
02:34– Oui, voilà, quand même.
02:35Il faut quand même dire que la cause animale a beaucoup progressé.
02:37Il y a 100 ans, on n'en avait rien à faire.
02:39– Bien sûr, bien sûr.
02:40Ça a progressé, mais on est très très loin du compte.
02:43La preuve, les abandons, le nombre explose.
02:46La tauromachie est encore en vigueur.
02:48Donc, pour moi, ce sont des choses très basiques.
02:50Et là, franchement, c'est un problème très facile à régler.
02:53Nous exigeons, via pétition, via, je ne sais pas, manifestation,
02:57que Décathlon cesse cette vente barbare.
03:00– Oui.
03:01– Oui, mais je crois que c'était précisé.
03:03– Les autres, ils font ce qu'ils veulent.
03:05– Ah d'accord.
03:06Non, mais comment la citer ?
03:08Donc, cette célèbre marque d'articles de sport
03:11cesse immédiatement ce commerce barbare.
03:13C'est absolument intolérable.
03:15Je ne fais pas de différence entre un crabe, un chat, un chien.
03:18Les animaux ont droit à du respect
03:20et surtout à échapper à cette forme de maltraitance horrible.
03:23– Yann.
03:24– Il y a 100 ans, d'accord, mais il y a 1000 ans,
03:26il y a 1000 ans, l'animal était respecté.
03:28Depuis qu'on ne voit plus les étoiles, on est coupé de la nature
03:31et la nature est devenue une abstraction.
03:33Et j'ai un jour réfléchi à la chose suivante, Pascal et Éric.
03:36Quelles sont les deux choses qui, si elles n'existaient pas sur la Terre,
03:39feraient que je me suiciderais aussitôt ?
03:41L'absence de l'art, l'absence d'art, pas de cinéma,
03:44pas de sculpture, pas de peinture, pas de musique,
03:47pas de littérature, pas de danse, pas d'opéra.
03:50Et l'absence des animaux.
03:52Imaginez une civilisation sans les animaux.
03:54– C'est impossible.
03:55– Voilà, c'est impossible.
03:56– C'est impossible.
03:57– Les animaux, je vais encore plus loin que les associations
04:01qui nous disent ou les antispécistes qui nous disent
04:04que l'homme est le prolongement de l'animal.
04:07Je ne le crois pas.
04:08Il y a une coupure entre l'homme et l'animal,
04:10mais cette coupure, je la place beaucoup plus haut métaphysiquement
04:13que ces associations-là.
04:15Je pense que l'animal n'est pas ni la continuité,
04:18ni sa prolongation.
04:20L'animal est un être à part qui a son mystère,
04:24un mystère auquel nous n'aurons jamais accès.
04:27Est-ce que parler d'intelligence animale, ça…
04:29Non, pas la peine.
04:30L'animal a son mystère impénétrable et ce mystère-là, il est sacré.
04:36On sait simplement qu'un être vivant, ça souffre,
04:39ça a des sentiments, ça a sans doute même,
04:42à l'intérieur de leur cosmos, des projets.
04:44Et d'une certaine façon, pas au sens où nous on peut se projeter
04:48dans l'avenir, etc., mais l'animal a sa dignité.
04:51Et je rejoins Eric sur un mot, et c'est un marqueur d'ailleurs
04:53chez les serial killers.
04:54Vous savez que le docteur Petiot recousait l'anus des chats
04:57quand il avait 6 ans.
04:58C'est un marqueur de barbarie.
05:00Les gens qui martyrisent les animaux petits,
05:04soit finissent très mal, soit se rééduquent et ont une chance
05:07de devenir dignes d'être des êtres humains.
05:09– Je vais être un peu dans la provocation,
05:12mais c'est peut-être aussi mon rôle.
05:14Est-ce que chaque animal se vaut ?
05:16Par exemple, les cafards, qu'est-ce qu'on fait ?
05:18C'est un animal, c'est un être vivant.
05:20– Oui, est-ce que les tiques et les puces sont égales aux chats et aux chiens ?
05:24– Non, mais je veux dire, pardon, il faut bien…
05:27C'est un être vivant.
05:29– Oui, mais là, par provocation, vous êtes dans l'antispécisme,
05:32c'est ça en fait.
05:33– C'est ça le problème.
05:34– Est-ce que vous me dites, un chat, c'est la même chose
05:36qu'un moustique qui propage des maladies ?
05:38Évidemment, non.
05:39Évidemment, je ne suis pas dans cet extrémisme.
05:41Simplement, avant d'en arriver là, vous savez,
05:43il y a quand même des tas d'animaux qui vivent
05:45dans des conditions absolument épouvantables.
05:47Moi, je suis devenu végétarien, je vous le dis, après avoir vu des…
05:50– Ah, vous ne mangez plus du tout de viande ?
05:52– Pas du tout, ça fait un long temps.
05:54– Les oeufs, vous en mangez ?
05:55– Les oeufs, oui, je suis en chemin, c'est un chemin.
05:57– Ah, parce que vous voulez supprimer les oeufs aussi ?
05:59– Oui, je veux supprimer les oeufs aussi.
06:01Mais quand je vois des images d'abattage,
06:04quand je vois des poulets élevés en batterie,
06:07mais dans des conditions absolument ignobles,
06:09je me dis une chose, dans 1000 ans,
06:11nos descendants porteront un regard navré sur notre humanité
06:14comme nous, nous portons un regard navré sur un temps
06:16où l'esclavage des humains, 100 ans, était la norme.
06:19Ça leur paraîtra aussi incroyable.
06:21Donc là, nous sommes un peu une avant-garde éclairée.
06:24Il y a des gens pour lesquels j'ai une grande admiration
06:26qui consacrent leur vie.
06:28J'ai deux amis au Maroc, Laurence et Corinne,
06:30qui, chacune à leur manière, s'occupent de chats, de chiens.
06:33– Ah oui, vous m'aviez raconté combien il y en a ?
06:35– 370.
06:36– 370, vous vous rendez compte dans le public ?
06:38– Plus quelques chiens, voilà.
06:40– C'est un truc de dingue.
06:41– Mais par rapport à la maltraitance animale,
06:43et malgré leur dévouement à ces deux amis et à bien d'autres,
06:46évidemment, moi je suis parrain d'une association
06:48qui s'appelle Vénus, qui recueille les animaux.
06:51Ce sont des gouttes d'eau dans un océan de maltraitance.
06:53Mais moi je trouve que ce sont des saints laïcs.
06:55Et, pour vous faire une confident,
06:57je suis très souvent sollicité pour rentrer en politique.
07:00Je refuse toujours, bien sûr, que ce soit la gauche ou la droite.
07:02Je ferai une exception, un jour sans doute,
07:05j'entrerai pour la cause animaliste, j'entrerai en politique.
07:08– Pour la cause animaliste ?
07:09– Oui, je serai un militant de la cause animaliste.
07:11– Le message est passé ?
07:12– Je m'engagerai politiquement,
07:13ce que vraiment je n'ai pas du tout envie de faire.
07:15Mais c'est la seule cause qui l'emporte sur toutes mes préventions
07:18contre l'engagement politique au sens militant.
07:21– Yann ?
07:22– J'ai un livre qui date d'il y a 100 ans, une encyclopédie des animaux.
07:25Il y a deux tomes.
07:26Un, les utiles, deux, les nuisibles.
07:29Heureusement, nous ne sommes plus dans cette dichotomie,
07:31nous sommes passés à une époque qui a compris
07:34que les animaux n'étaient pas de la matière première.
07:36Il faut s'en réjouir.
07:38Et là, Décathlon doit être durement sanctionné
07:42parce que c'est tout simplement un manque de civilisation
07:46et c'est une barbarie larvée.
07:49– Vous pensez aux pêcheurs qui ont toujours pratiqué la pêche de cette façon,
07:52qui n'ont pas l'impression ou le sentiment, en tout cas,
07:55de commettre un acte ignoble en allant à la pêche avec ces crabes vivants ?
08:00– Attention, Pascal.
08:01– C'est un million et demi de personnes quand même.
08:02– Ce qui me choque, ce n'est pas le fait qu'on aille acheter des crabes,
08:05c'est le fait que ce soit chez Décathlon.
08:07C'est-à-dire avec des choses, avec des objets.
08:09C'est-à-dire qu'ils sont dans des rayonnages,
08:12avec des balles de ping-pong et des lunettes de piscine.
08:15Ce ne sont pas des choses, ce sont des êtres.
08:18– Oui, alors effectivement, la marque, l'enseigne de sport s'est expliquée.
08:23Ils vont trouver des solutions, ils ont retiré.
08:25Alors avant, on l'a vu dans le sujet des poissons, ils les ont retirés.
08:28Les crabes, ils ne les ont pas encore retirés, mais ils se sont engagés.
08:30Évidemment, ils ont retiré les crabes, vu la polémique, oui.
08:34Mais comment ils font les pêcheurs ?
08:35– Vous voyez, quand même, on arrive à faire reculer les choses.
08:38La pêche existe depuis des millions d'années.
08:41Je ne sache pas qu'en 1722, on allait chez Décathlon
08:44acheter des crabes.
08:45– Non, mais attendez, on n'a pas dit ça, j'ai pas dit ça.
08:48Mais bon, vraiment, je ne suis pas femme de pêche,
08:51je n'ai jamais pêché de ma vie.
08:52– Non, mais à l'origine…
08:54– Je vais vous avancer un argument choc.
08:56– Comment ils comprenaient un être vivant ? Je ne sais pas.
08:58– Parce que je vais vous avancer un argument choc.
09:00Peut-être qu'il faut le méditer chacun dans son coin.
09:03Est-ce que vous ne trouvez pas, comment dire, révélateur
09:08que beaucoup des gens, après-guerre, qui se sont engagés
09:12dans la défense de la cause animale, sortaient des camps de concentration ?
09:15– Ah non, alors attendez, on ne va pas revenir là-dessus.
09:17– Je ne vous dis pas qu'il y a une équivalence.
09:19– Non, il n'a pas comparé…
09:20– Je n'ai pas comparé.
09:21– Oui, oui, non, mais bien sûr.
09:22– Non, non, ne me dites pas non, non.
09:23Je ne compare absolument pas les camps de concentration avec ça.
09:25Je vous dis simplement que certains des activistes
09:28étaient des survivants de la Shoah.
09:30Et je dis que là, il y a une passerelle entre deux sensibilités.
09:33Écoutez, je ne vais pas donner des leçons de morale
09:35à des survivants de la Shoah.
09:37Il y avait des gens qui ont développé une sensibilité
09:40et qui ont dit tout d'un coup, il y a un continuum quand même
09:43entre l'espèce animale et l'espèce humaine.
09:46Moi, je laisse méditer. Je ne fais absolument pas, évidemment.
09:48Il ne s'agit pas de comparer Auschwitz et cette marque de…
09:50– Non, non, non, non.
09:51– Cette marque de… non, non, mais…
09:52– Non, non, non, on n'a jamais dit ça.
09:54– Là, on est en désaccord écrit.
09:55Moi, je ne pense pas qu'il y ait de continuum.
09:57Il y a une coupure, mais cette coupure est sacrée.
09:59– Non, je parlais de la sensibilité.
10:00– Oui, la sensibilité.
10:01– Un continuum de sensibilité.
10:02Moi, je pense qu'il y a une coupure aussi.
10:03Je ne suis pas dans ce délire où je pense que…
10:06– Quelle est l'empathie d'une mouche pour un zèbre ?
10:08Ou d'un zèbre pour un chat ? Zéro.
10:09– Non, mais il faut être sérieux.
10:10Et d'ailleurs…
10:11– Vous lui avez demandé son avis à la mouche ?
10:12Comment dire ça ?
10:13– Non, mais c'est plus compliqué.
10:14On ne va pas se mentir.
10:15– Non, mais d'ailleurs, ce genre d'extrémiste fait du mal à la cause animale
10:17parce qu'on passe pour des oseaux.
10:19Quand le type dit, en effet, la mouche a une conscience aussi développée
10:22que celle de l'homme, on passe pour des oseaux.
10:24On entend Aymeric Caron.
10:25Moi, j'ai envie de manger un steak quand j'entends Aymeric Caron
10:27alors que je suis végétarien.
10:28Parce qu'il ridiculise notre cause.
10:30– Oui, il ridiculise votre cause.
10:31Laurent Baphiste est engagé en politique pour le parti animaliste.
10:33Vous vous souvenez ?
10:34Il y a des personnalités qui n'ont déjà franchi le pas.
10:36– Mais oui, bien sûr.
10:37– Et qui se sont engagées dans ce combat.
10:38– Mais moi, je veux être président de la République animaliste.
10:40– Président de la République animaliste.
10:42– Le problème d'un Aymeric Caron et consorts,
10:44c'est que sans le savoir, ils font de l'anthropomorphisme.
10:46Ils décident au nom de principes anthropomorphiques
10:49ce qui est bon pour l'animal,
10:51ils pensent à partir de doctrines humaines.
10:53Ils pensent que l'animal veut ça, veut ceci, veut cela.
10:55Non.
10:56C'est ce que je vous redis.
10:57L'animal a un mystère.
10:58Laissons-lui.
10:59Et respectons-le.
11:00– Regardez en tout cas cette manifestation.
11:01C'était pour défendre effectivement ces crabes
11:03qui sont vendus dans des boîtes.
11:04On les a vus.
11:05Voilà.
11:06C'est cette vidéo.
11:07– Le mot commun, le mot torture.
11:09Pour moi, la tauromachie, c'est de la torture.
11:11La mise à mort après torture.
11:12Et ça, c'est de la torture.
11:13– Moi, je suis obligée de…
11:14Pareil, voilà, c'est un art pour certains
11:17qui existe depuis toujours.
11:18Des traditions ancestrales.
11:21Yotino aussi, ça a été ancestral.
11:22De couper un homme en deux, ça a été une tradition.
11:24– L'argument de la tradition peut pas être…
11:26C'est, si vous voulez, le nombre de traditions absurdes.
11:29Et aussi dans certaines civilisations,
11:31on se défénestrait quand sa femme était enceinte, etc.
11:33– C'est quoi cette histoire ?
11:34– Non, mais non, mais.
11:35On tuait le troisième enfant,
11:37on coupait les pieds des petites filles, etc.
11:39Donc, les traditions, si vous voulez,
11:40ça n'a jamais été un synonyme d'intelligence.
11:42Le mot tradition n'explique rien.
11:44– Moi, je pense à ceux qui sont fans de tauromachie,
11:45qui ont grandi avec ça, effectivement.
11:47C'était en famille.
11:48– Et qui se mettent aux échecs.
11:49– Qui se mettent aux échecs.
11:50– Et qui se mettent aux échecs.
11:51Voilà, qui ont grandi en famille.
11:52On allait dans les arènes, dans le sud de la France.
11:54– Attention, aux échecs, il y a des cavaliers.
11:55– Oui, il y a des cavaliers.
11:56– Il faut être respectueux avec la maltraitance des chevaux aux échecs.
12:00– Bon, alors, il y en a.
12:01Effectivement, la loi avait essayé de bouger.
12:03On est en novembre 2003.
12:04Il y a une proposition de loi qui a été déposée à l'Assemblée nationale
12:07par 70 députés qui demandaient l'interdiction
12:10de l'utilisation de poissons, de crabes ou de calamars
12:13comme à pas vivants.
12:14Cette proposition de loi a fait beaucoup de remue auprès des pêcheurs.
12:17Et, Estelle Denis, on avait interviewé un sur RMC.
12:20C'est bien aussi d'entendre leur voix.
12:22Non, non, mais c'est bien aussi d'entendre la voix des pêcheurs.
12:25C'est ce que je vous disais.
12:26Ça fait 30 ans que ce monsieur pêche.
12:28– Simplement, il faut respecter les pêcheurs.
12:29C'est d'aller chez des catons acheter des crabes qui me semblent inouïs.
12:31– Oui.
12:32Non, non, mais ok.
12:33Mais c'est vrai qu'ils peuvent se servir d'à pas vivants.
12:34– Il ne s'agit pas d'arriver dans des régions où, en effet,
12:36par exemple, revenons sur la Tauromachie, c'est une tradition,
12:38et de dire à partir de maintenant, demain, 8h, c'est terminé.
12:41Il faut y aller en tenant compte.
12:42Mais je crois que le sens de la civilisation va dans l'abolition de la Tauromachie
12:47et dans l'abolition de pratiques barbares.
12:49Alors, évidemment, je parle avec ma sensibilité.
12:52Je ne veux pas l'imposer immédiatement.
12:56Je crois que c'est le sens de l'histoire.
12:58C'est le sens de l'humanité.
12:59Nous allons vers plus de civilisation.
13:01Nous l'avons vu dans d'autres domaines.
13:02– Mais on le voit.
13:03Il y a des pays qui ont interdit cette pêche au vif.
13:05Faut-il l'interdire la pêche au vif ?
13:07Faut-il interdire en France la pêche au vif ?
13:09– Je le crois, je le crois.
13:10– Vous êtes pour vous, Yann ?
13:11– Je ne suis pas compétent pour trancher dans la mesure où,
13:14si on se sert de la nature pour capturer la nature, ça ne me dérange pas.
13:18Surtout si c'est une pratique ancestrale qui respecte la souffrance animale.
13:22Je vous répète que ce qui me gêne, c'est la mise en bouteille d'une vie,
13:29d'un être vivant, dans des rayonnages qui vendent des matières plastiques.
13:34C'est ça qui me dérange.
13:35– C'est philosophique.
13:36– On chosifie quelque chose qui a sa dignité.
13:39Un crabe, n'en déplaise à ceux qui voudraient se moquer,
13:42un crabe a sa dignité.
13:44Le crabe nous a appris beaucoup de choses, notamment dans l'art militaire,
13:47on s'est inspiré des tortues et des crabes pour faire les carapaces,
13:50des chars, des armures, etc.
13:52La nature est aussi quelque chose qu'on imite.
13:55– Il y a certains pays, regardez la liste,
13:57des pays qui ont interdit la pêche au vif.
13:59La France pourrait-elle prendre de telles dispositions ?
14:02– Je suis favorable.
14:03Dès que je serai président, je le proposerai.
14:04– C'est vrai, président ? Carrément ?
14:06– Bah oui.
14:07– À l'Élysée directe, Eric ?
14:08– Bah écoutez, le reste n'est pas très intéressant.
14:10Vous avez vu Mme Belloubet, je sens qu'elle n'est pas exaltée par son travail.
14:16– Vous ne seriez pas ministre de l'Éducation nationale, vous ?
14:18Ça vous irait bien, non ?
14:19– Ah non, ça a l'air bien pénible, et puis ça change tout le temps.
14:22On a quatre ministres en deux ans et demi.
14:24– Oui d'accord, mais il y a des ministres qui ont été très stables.
14:26Jean-Michel Blanquer qui a eu la durée de longévité.
14:29– C'était un excellent ministre et je le regrette.
14:31– Ministre de l'Éducation nationale.
14:32– C'était le meilleur qu'on ait eu, à mon avis, depuis 1958.
14:34– Voilà.
14:35– Ah bah écoutez, il vous remercie.
14:36– Ah bah non, je ne le connais pas, moi.
14:38– C'est pour ça qu'on a demandé au suivant de détricoter tout ce qu'il avait tricoté.
14:42Parce que c'était le meilleur.
14:43– C'était un très grand ministre de l'Éducation nationale.
14:45– C'était un très grand ministre de l'Éducation nationale.
14:47– Sans étiquette politique.
14:48– Il faut passer par la loi de l'Assemblée nationale pour interdire en tout cas la pêche au vif,
14:52en tout cas la maltraitance aux animaux.
14:54– Non mais c'est lent, mais ça viendra.
14:56C'est inéluctable pour moi.
14:57Mais c'est lent, ça prendra du temps.
14:58– Oui ça prendra du temps parce que c'est ancré dans les mentalités, encore une fois.
15:01Et que les pêcheurs n'ont pas le sentiment de commettre un crime affreux en allant à la pêche.
15:07– Parfois il faut prendre des décisions qui déplaisent à certains, malheureusement.
15:10Et on meurt de ça en France, c'est qu'on a toujours peur de déplaire à tel ou tel.
15:14Il y a des choses qui peuvent paraître iniques à certains,
15:17mais quand une civilisation, comme disait Eric, doit avancer dans une direction donnée,
15:21au bout d'un moment, les intérêts particuliers doivent s'y plier.
15:25– Donc vous êtes pour, effectivement, par exemple quand les animaleries,
15:28on a interdit de vendre des chiens et des chats dans les animaleries, ça, vous êtes d'accord ?
15:31– Bah oui, bien sûr, ça coule de source.
15:33– Et l'affaire, vous vous souvenez de la SNCF qui avait été condamnée
15:36parce qu'elle avait fait démarrer son train et il y avait un chat qui était…
15:40Vous vous souvenez de cette affaire ?
15:42– J'en souffre encore.
15:43– Vous en souffrez encore ?
15:44– Ah oui, cette histoire, bien sûr qu'on peut toujours après dire
15:48oui regarde ce qui se passe en Ukraine, regarde ce qui se passe dans tel pays.
15:51Mais ce n'est pas le sujet, c'est de la malhonnêteté intellectuelle
15:53de mettre ça dans la balance.
15:55L'un n'empêche pas l'autre.
15:56Je pense qu'on doit arrêter un TGV s'il y a un chat et sous les roues, ça me semble.
16:01En fait, c'est fou d'ailleurs qu'on doive argumenter à ce sujet.
16:04C'est le petit dingue qu'on pose la question.
16:06– La SNCF avait été condamnée à payer 1000 euros.
16:09– Je ne sais pas, mais qu'est-ce qui se passe dans la tête de ces gens
16:11au moment de la décision ?
16:12Moi je voudrais savoir, j'aimerais être dans leur tête,
16:14enfin ne pas y rester, faire un coup de très court passage
16:17et savoir ce qui se passe dans la tête du type qui dit
16:19de toute façon je vais rouler sur le chat.
16:21Sachant que l'absence du chat peut briser une vie d'une petite fille.
16:25Les animaux, ce ne sont pas que des animaux,
16:27ce n'est pas seulement des compagnies les animaux, c'est des présences.
16:30Il y a des gens sans les animaux, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
16:33auraient une vie en miettes, en mille morceaux.
16:35Il y a des gens qui se raccrochent à la présence animale
16:38pour supporter le réel.
16:39– Donc amende dérisoire ou pas ? – Bien sûr.
16:41– 1000 euros pas suffisant ? Et cette affaire ?
16:44– Moi je suis très heureux de faire cette émission.
16:46– Moi aussi je suis très heureuse.
16:48Le soir, sur les coups de minuit, je récapitule ma journée,
16:53je me dis qu'est-ce qui m'a rendu vraiment pleinement heureux.
16:56Je compte en détruire ici, mais c'est surtout d'avoir lu
16:59dans mon fauteuil avec mes deux chats sur les genoux.
17:01– Ce n'est pas l'un de ses préférés.
17:02– C'est ça qui m'a rendu… – Franchement je suis très déçue.
17:04Ça fait à peine trois jours qu'on se connaît.
17:06– Non mais c'est ça qui m'a rendu le plus pleinement heureux
17:08parce que la différence sociale c'est que pour des tas de raisons
17:10je ne peux pas vous prendre sur mes genoux parce que ça ferait…
17:12Non, non, vraiment, surtout en ce moment,
17:14c'est pas du tout l'ambiance, vous comprenez.
17:16Donc, ce qui m'a rendu…
17:17– Surtout là, il adore caresser ses chats.
17:19– Ah bon, oui, oui, alors écoutez.
17:21On va laisser Eric avec ses chats, vous aussi avec vos chats.
17:23– Moi j'ai plus de mal à les attraper parce que c'est des chats un peu sauvages.
17:25– Ah bon ? – Oui.
17:26Mais un jour, ils viendront peut-être sur mes genoux.
17:28– Ils sont d'une grande beauté.
17:29– En 2035.
17:30– Mais ils ont quel âge, vos chats ?
17:31– Deux ans.
17:32– Et depuis deux ans, vous ne pouvez pas les approcher ?
17:33– Non, c'est des Bengales, c'est une race un peu plus sauvage.
17:35Eric arrive à les approcher parce que c'est leur parrain, ils le savent.
17:37Mais moi, j'ai encore du mal.
17:38– Ah bon, d'accord.
17:39C'est génial.
17:40Je n'ai jamais vu vous faire une petite caresse.
17:42Non, rien du tout.
17:43– C'est rare.
17:44Eric peut, moi pas.
17:45– Ah bon, d'accord.
17:46C'est pas mal.
17:47Ça a prêté du beau chat, non ?
17:48– Moi, je suis un homme à chat.
17:49– Oui, vous êtes un homme à chat.
17:50Vous êtes un homme à chat et du sursis.
17:51Vous avez vu, pour ce couple qui maltraitait une centaine d'animaux.
17:56Anis, c'est un couple qui a laissé plus de 150 animaux dans un appartement.
17:59Les histoires sont dingues.
18:00Je ne comprends pas comment ces gens ont des animaux.
18:02Je ne comprends pas.
18:03Est-ce que vous vous souvenez de cette histoire ?
18:04C'est horrible.
18:05– Ecoutez, franchement.
18:06Regardez.
18:07Qu'est-ce qu'on peut dire ?
18:08Qu'est-ce qu'on peut dire ?
18:09– Mais moi, je ne comprends pas comment ces gens,
18:10comment on laisse des gens avoir 150 animaux chez eux.
18:13Vous parliez de cette association merveilleuse où vous étiez à Maroc.
18:16– Ah oui, là, j'ai visité.
18:17Les chats, ils sont en plein bonheur.
18:18– Oui, c'est les rois du monde, là.
18:19C'est les rois du monde.
18:20– En plein bonheur.
18:21Il y a un jardin.
18:22– Je ne comprends pas comment on arrive à laisser des gens
18:24– La barbarie, c'est vraiment de la barbarie.
18:26– Oui, c'est de la barbarie.
18:27Moi, c'est de la barbarie.
18:28– C'est de la barbarie.
18:29Et il faut…
18:30On revient un peu au premier débat, à savoir nommer les choses.
18:33Ça, ce n'est pas la maltraitance animale qui est un mot un petit peu aimable.
18:37C'est de la barbarie.
18:38Qui est favorable à la barbarie ?
18:40Je pense que personne sur ce plateau.
18:41– Bon, je vais vous laisser retrouver vos chats.
18:43– S'il vous plaît.
18:44– Moi, je n'ai pas de chat.
18:45Moi, j'ai un chien dans ma vie.
18:46– Mais c'est…
18:47– Ah, j'adore.
18:48J'adore.
18:49– Sous-titrage ST' 501

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