• il y a 2 mois
Pascale de la Tour du Pin vous donne rendez-vous avec Éric Naulleau et Yann Moix pour une nouvelle émission. Ensemble, ils reviendront sur les sujets d'actualité qui font le plus réagir !


Du lundi au vendredi à 17h50 sur C8.


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Transcription
00:00On va parler d'un tout autre sujet, beaucoup plus sérieux, celui-là, les refus d'obtempérer évidemment qui se multiplient.
00:06Vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler, c'est partout dans les journaux, y a-t-il un problème avec le respect de l'autorité en France ?
00:13Vous avez vu que la semaine dernière, un refus d'obtempérer a coûté la vie à un gendarme de Mougins dans les Alpes-Maritimes.
00:18Il y a une voiture qui lui a foncé dessus.
00:20Le coupable est un multirécidiviste en situation irrégulière.
00:24Quelques jours après ce drame, sa veuve a pris la parole en rendant hommage à son mari.
00:30On va réécouter ces mots, on en discute après.
00:33Il y a eu évidemment des mots très forts et depuis, c'est un torrent de haine sur les réseaux sociaux.
00:39Cette femme qui a perdu son mari reçoit un torrent de haine sur les réseaux sociaux.
00:44Je voulais quand même préciser cette information.
00:47– Elle a porté plainte pour cyberharcèlement.
00:49– Exactement, elle a porté plainte pour cyberharcèlement.
00:52La question étant, les refus d'obtempérer se multiplient.
00:55Y a-t-il un problème de respect de l'autorité en France ?
01:01On est tous les trois d'accord ?
01:02La réponse ?
01:03Eh oui, je voudrais savoir ce qu'en pense le public.
01:05Parce que peut-être que nous, on est tous les trois d'accord.
01:08Est-ce que vous pensez qu'il y a un problème ?
01:09Ceux qui pensent qu'il y a un problème d'autorité en France, de respect de l'autorité.
01:13Ok, unanimité sur le plateau.
01:15Unanimité sur le plateau, je ne sais pas ce que vous en pensez chez vous.
01:20– Les refus d'obtempérer, je ne sais même pas si je dois expliquer ce que c'est.
01:24Les refus d'obtempérer, c'est la police qui, pour telle ou telle raison,
01:27vous dit, vous arrêtez.
01:29Et en fait, ils ne s'arrêtent pas.
01:30Ils ne s'arrêtent pas, et là, on va vers des drames.
01:32C'est-à-dire qu'il y en a certains, et là, dans ce cas de figure,
01:36c'est épouvantable, qui font sur le policier.
01:40J'avoue que j'ai un peu de mal, évidemment…
01:41– Sur le gendarme.
01:42– Sur le gendarme, pardon.
01:43Malheureusement, les policiers sont la cible,
01:45et vous avez bien raison de le souligner,
01:46les policiers sont aussi la cible de ce type de comportement.
01:49Moi, je ne comprends pas, alors moi, je n'ai pas été élevé comme ça,
01:51je n'ai pas grandi dans une société où on ne respecte pas le gendarme et le policier.
01:54Moi, j'ai grandi avec, on respecte les professeurs, on respecte les gendarmes,
01:57on respecte les policiers.
01:59Quand on vous dit de vous arrêter, vous vous arrêtez, point final.
02:01Voilà.
02:01Donc après, vous êtes d'accord ou pas d'accord avec la mode qu'on vous met ?
02:04– Vous savez quel âge passe-t-il alors ?
02:06Ça date de quand, cette société que vous décrivez ?
02:08– Je ne suis pas civile, mais moi, je suis extrêmement choquée
02:10par le non-respect de l'autorité.
02:12Je voudrais bien savoir, il y a des lois en France, on les respecte, point.
02:15Après, vous êtes d'accord ou pas d'accord avec le gendarme,
02:17vous avez des moyens de contester.
02:19– Il y a un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France.
02:21Donc en fait, quand on dit est-ce qu'il y a un problème d'autorité en France,
02:24le débat est bien posé, il ne s'agit pas d'un fait divers,
02:27il s'agit d'un fait de société.
02:28Quand la veuve de l'adjudant Comines dit la France a tué mon mari,
02:32en fait, elle dit un système a tué mon mari.
02:34C'est tout le système qui est déréglé, qui est complètement désaxé.
02:38C'est-à-dire qu'en effet, le professeur qui était une figure d'autorité,
02:41une figure respectée, alors maintenant, n'en parlons même plus,
02:44quand il arrive à faire cours, c'est déjà le maximum
02:46et tout le monde se moque de lui, en fait.
02:47C'est devenu une figure risible.
02:49Et le policier, alors c'est encore pire,
02:50parce qu'il y a toute une propagande d'extrême-gauche
02:54qui dit que de toute façon, la police tue.
02:56Donc en fait, même le policier qui vous demande d'arrêter,
03:00il fait preuve d'un excès d'autorité.
03:01Le policier est un tueur, le policier fait toujours preuve d'excès d'autorité
03:07et celui auquel on demande de s'arrêter est une victime.
03:11Donc en fait, on est dans une inversion des valeurs totales.
03:15Donc en fait, ça commence à pénétrer les esprits.
03:17Les gens, ça ne serait pas venu à l'idée,
03:19en tout cas pas toutes les 20 minutes, de ne pas obtempérer à ce que dit un policier.
03:23Maintenant, c'est devenu la norme.
03:25Alors évidemment, ça ne donne pas toujours des résultats aussi tragiques, Dieu merci,
03:28mais ça donne des résultats tragiques.
03:30Parfois, il ne meurt pas, mais il garde des séquelles à vie.
03:34Donc il y a un dérèglement.
03:35Ensuite, vous l'avez dit, cet homme,
03:37il se trouve qu'il est en situation régulière,
03:38mais avec 10 inscriptions à son casier.
03:41Donc là, il y a un manque d'autorité,
03:42parce que je ne crois pas que ça soit fasciste de le dire.
03:44– Après, c'est la loi.
03:45Après, on va en venir à ce que la loi est vraiment adaptée au refus d'obtempérer.
03:47Moi, je pense que la réponse est...
03:48– Non, mais à ce moment-là, il faut le changer.
03:49Mais quelqu'un qui a, en plus, des délits routiers,
03:53qui a 10 inscriptions à son casier judiciaire,
03:56même s'il a une carte de séjour,
03:57j'estime que cette carte de séjour doit être évoquée,
03:59qu'il doit être expulsé.
04:00Un étranger qui commet 10 infractions n'a plus sa place sur notre territoire.
04:04Donc, c'est un déficit d'autorité global, pas seulement de la police.
04:07– Yann ?
04:07– Déjà, comme simple citoyen français,
04:09j'aimerais dire à cette femme à quel point
04:12on est en empathie extrême avec sa souffrance.
04:14J'avais des frissons quand je l'entendais parler.
04:16Je pleurais à l'intérieur.
04:17C'est extrêmement dur, ce qu'elle vit.
04:20Sa vie est brisée.
04:21– Sa vie, et puis celle de ses enfants, puisqu'il avait deux enfants,
04:23et elle a deux enfants de 12 et 16 ans, qui sont orphelins de père.
04:26– Il y a deux choses que je voudrais dire.
04:28La première, n'y connaissant rien,
04:30j'aimerais savoir quelles sont les règles
04:32de l'obligation d'obtempérer dans la gendarmerie.
04:36Est-ce que le gendarme, c'est une question que je pose,
04:38est obligé de se mettre devant la voiture ?
04:40Est-ce que les ordres qu'il reçoit, c'est de se mettre devant la voiture ?
04:43Parce qu'on pourrait très bien considérer, si la situation s'aggrave,
04:47que les gendarmes ont tout intérêt à photographier la plaque d'immatriculation
04:52et retrouver la personne, ou alors tirer dans le dos de la personne
04:57avec des armes inoffensives, non létales.
05:00– Non létales, attention.
05:02– Non létales, mais le fait de se poster devant la voiture,
05:05manifestement, devient un danger.
05:06Donc peut-être que la hiérarchie devrait se poser la question,
05:09est-il toujours intelligent ?
05:12Je ne dis pas que les politiciens ont un manque d'intelligence,
05:15les ordres donnés…
05:16– On n'a pas la réponse à ça,
05:17je ne peux pas vous dire qu'elles sont les gens qui ont reçu les gendarmes.
05:19– C'est capital, parce que si le protocole est de se mettre devant le véhicule,
05:26ça pose un problème pour la suite.
05:28Et la deuxième chose, et ça c'est toujours la même chose dans ce pays,
05:31la question que vous avez posée est d'une certaine manière mal posée.
05:34– Bien sûr, merci.
05:35– Non, non, non, c'est pour le débat, si vous allez vous ennuyer.
05:38Il n'y a pas de corrélation entre l'autorité et, d'une certaine façon,
05:43le refus d'obtempérer.
05:44Pourquoi ? J'ai l'impression… enfin si, ça va te permettre.
05:46– Ah si !
05:47– Ça va te permettre, mais attendez, ce que je voulais dire,
05:48c'est qu'il y a quelque chose qui devient viral,
05:50c'est-à-dire que le refus d'obtempérer est plus important
05:54que la cause qui fait qu'on vous arrête.
05:57C'est-à-dire qu'en gros, comme les rodéos par exemple,
05:59là, le refus d'obtempérer est un jeu en soi,
06:02indépendamment de la raison pour laquelle on vous arrête.
06:06En gros, c'est presque comme si les délinquants,
06:09attendaient qu'on les oblige à s'arrêter,
06:13pour pouvoir jouer à ce jeu nouveau qui est le refus d'obtempérer.
06:17T'en es à combien ? J'en ai 4 ce mois-ci.
06:19Vous voyez, il y a un concours de refus d'obtempérer.
06:20– Vous êtes sûr de ça ?
06:21– J'en suis convaincu qu'il y a une espèce de concours de refus d'obtempérer.
06:25C'est hype, si vous voulez, comme il y avait des concours de rodéos à moto.
06:29Il y a quelque chose qui est en train de devenir viral
06:31et même, d'une certaine manière, à la mode.
06:33C'est devenu un jeu et c'est terrible pour la gendarmerie
06:38qui, pour bien connaître le sujet,
06:40fait plus que bien son travail dans ce pays.
06:42– Seulement 53% des refus d'obtempérer sont sanctionnés.
06:46– Non mais il y a moins une autre statistique qui me frappe.
06:49Les refus d'obtempérer sont à 75% le fait d'hommes de moins de 30 ans.
06:53– Oui, exact.
06:54– Donc c'est un effet générationnel.
06:56– C'est ce que j'étais en train de dire.
06:57– 97% d'hommes d'obtempérer en général.
07:00– Donc c'est ce que j'étais en train de dire, un effet de mode.
07:02– Ce sont des générations qui sont élevées
07:05dans la négation de l'autorité et dans l'inversion des valeurs.
07:09Ça fait quelques dizaines d'années qu'on a placé, en réalité,
07:12le coupable au centre du dispositif et qu'on ne se soucie pas de la victime.
07:17Ça, ça vient de très loin.
07:19Il se trouve qu'il y a eu des victimes de la société, des victimes littéraires.
07:22Par exemple, Jean Valjean, chez Victor Hugo, Edmond Dantès.
07:25Il y a eu une récente adaptation du Comte de Montécristo.
07:27Ce sont des victimes.
07:28Et à partir de là, on estime que tous les coupables,
07:32tous les délinquants, en fait, sont des victimes de la société.
07:34Donc dans cette histoire, vous le voyez sur les réseaux sociaux,
07:36par le harcèlement, mais vraiment sordide, ignoble de cette femme,
07:40on vous dit de toute façon, tout flic est un fasciste.
07:42Madame, vous êtes une femme de fascistes, donc vous êtes une fasciste.
07:45On raisonne sur des drames comme ça à partir de raisonnements
07:50complètement biaisés, complètement faussés et gangrénés
07:56par une idéologie d'extrême gauche, qu'on retrouve à la base de beaucoup de...
07:58– Il y a un philosophe très important qui s'appelle Nietzsche
08:00qui a parlé de pulsions causales.
08:02Il a expliqué exactement ce qu'il dirait que lorsqu'il y a une victime,
08:07techniquement une victime, eh bien, on va chercher si le bourreau
08:11n'est pas quelque part, si on recherche bien au microscope,
08:14plus de victimes, et donc on va chercher des causes
08:17pour rendre le coupable beaucoup plus victime que la victime réelle.
08:20– Je voudrais en parler des femmes de...
08:23C'est très intéressant ce que disait Eric, des femmes de policiers
08:26ou de gendarmes qui, par extension, sont associées à leur mari.
08:29Je voudrais qu'on écoute Aurélie Laroussi qui est présidente
08:31de l'association Femmes des Forces de l'Ordre en colère.
08:35Moi je l'ai lue ce week-end, je peux vous dire qu'elle a fait remonter
08:40la parole de ces femmes qui sont mariées à des policiers, des gendarmes
08:43et elle a l'impression qu'elles ne sont, ces femmes de policiers
08:47et de gendarmes, jamais, jamais entendues écouter.
08:49– Voilà.
08:50– Ce qu'on laisse entendre effectivement à ces femmes,
08:53à ces enfants qui voient partir, c'est ce qu'elle me racontait en fait,
08:55c'est pour ça que je disais ça ce week-end sur Europe 1,
08:58ce qu'elle me racontait, c'est que ces femmes de gendarmes
09:00ou de policiers voient partir leur mari, les enfants, leur papa
09:04et ne savent pas, aujourd'hui, si papa va rentrer à la maison le soir.
09:08C'est impossible de vivre dans ce type de situation.
09:09– Cher Pascal, j'ai récemment regardé un débat de l'heure de vérité,
09:13ce n'est pas hier mais ce n'est pas non plus l'après-histoire,
09:15de 1988 où Raymond Barr se présentait à l'élection présidentielle.
09:191988 ce n'était pas il y a 1000 ans, c'est vieux pour les jeunes
09:22mais c'est il y a 5 minutes pour les vieux.
09:25Eh bien, Raymond Barr, on lui a demandé s'il était favorable
09:28au rétablissement de la peine de mort, je ne parle pas pour mon cas,
09:31Raymond Barr, il a dit qu'il était favorable au rétablissement
09:34de la peine de mort pour les crimes sur enfants
09:36et pour les meurtres de policiers et de gendarmes.
09:39– C'était en 1988, et là, on est contre la peine de mort.
09:41– Non mais ce n'est pas ça, ce qui est bien dans cette émission,
09:46c'est que justement, on peut remettre sur la table des choses délicates.
09:50Je comprends, moi je suis contre viscérément la peine de mort,
09:53quelle qu'elle soit, mais je comprends que dans la société française,
09:57des expressions commencent à se renouveler à ce sujet
10:00et qu'on entend une petite musique, pas forcément d'extrême droite,
10:03je précise, loin sans faux, sur Cuid des policiers assassinés
10:07parce que c'est un assassinat de policiers, de gendarmes.
10:10– Madame Comine, dans son discours tellement émouvant, même déchirant,
10:15elle a parlé quand même de 1981,
10:17personne ne sait exactement ce qu'elle a voulu dire,
10:19enfin 1981, c'est l'arrivée de la gauche au pouvoir,
10:21c'est l'abolition de la peine de mort.
10:22Peut-être parlait-elle de ça, peut-être pas.
10:25Moi je crois, je voudrais aborder un autre point,
10:27il me semble que la base du contrat social,
10:29c'est qu'une société protège ceux qui la protègent,
10:32or ce n'est plus le cas, ces policiers, ces gendarmes
10:35ne sont pas protégés dans les faits, Yann a soulevé un point intéressant,
10:39ils ne sont pas non plus soutenus dans les paroles,
10:42ça devrait être un scandale absolu.
10:44Parce que si vous avez eu le courage de regarder la mort,
10:50parce que ça a été filmé, il y avait des caméras de surveillance,
10:52c'est absolument insoutenable.
10:53Moi je ne veux pas préjuger des conclusions de l'enquête,
10:56mais enfin, qu'il n'ait pas vu ce gendarme comme il le prétend,
11:00ça me paraît hautement improbable.
11:01Ensuite, il y a en effet, si cet homme avait été expulsé
11:04comme il aurait dû l'être, parce que sa carte de séjour
11:07aurait dû lui être retirée,
11:08monsieur, vous avez commis 10 infractions,
11:10dont 4 ou 5 routières, retour au Cap-Vert,
11:13puisqu'il est originaire du Cap-Vert.
11:14Donc c'est tout un système qui dysfonctionne,
11:17et moi je comprends le chagrin et la colère de cette femme,
11:19et j'espère que ce sera le dernier drame,
11:23et qu'on prendra des mesures à la hauteur de ce drame.
11:26Parce qu'on oublie, on oublie,
11:29mais il y en a eu plusieurs, ce n'est pas un fait.
11:30Bien sûr, il y en a d'autres.
11:31Regardons bêtement les choses, Pascal, bêtement.
11:33On se dit, le type a fait 10 infractions.
11:36On sait donc qu'il y en aura une onzième
11:38et que la onzième sera gravissime.
11:40C'est aussi bête que ça.
11:41Non, il est relâché dans la nature,
11:43et on sait que le drame adviendra tout au tard.
11:45Et le drame est advenu, et il est irréparable.
11:47– Mais justement, il y a un nouveau cas de refus d'obtempérer
11:49qui a eu lieu à Colmar, donc c'était fin août.
11:51Vous allez regarder ces images,
11:53c'est carrément une course poursuite, elle a été filmée.
11:57C'est extrêmement dangereux.
11:58– Il met en danger la vie des policiers,
12:00on voit qu'il frôle des piétons.
12:02– Moi, écoutez, je pense que le débat pourrait être vite tranché,
12:06d'aggraver les peines, mais de manière extrêmement sévère.
12:08– Oui, c'est ça, c'est très intéressant les peines, justement.
12:10Les usagers de la route se rendant responsables d'un refus d'obtempérer
12:14pourront faire l'objet refus d'obtempérer, quelle peine ?
12:17D'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an,
12:19une amende pouvant grimper jusqu'à 7500 euros,
12:21une perte de 5 points sur leur permis de conduire.
12:23– Bon, les peines d'un an ne sont pas exécutées, vous le savez.
12:25Déjà, pour commencer.
12:27Donc moi, je pense qu'à partir d'un certain degré de gravité,
12:30c'est-à-dire s'il y a des conséquences à un refus d'obtempérer,
12:33c'est la case prison directe.
12:34Moi, je pense qu'il n'y a que ça, à la fois pour faire rentrer ça dans le crâne,
12:38parce que cette personne-là est complètement irresponsable,
12:40et même que ça serve d'effet dissuasif.
12:41– La prison directe, attendez, bon, peut-être.
12:42– Il y a bien un gendarme ou un policier qui a fait la prison directe, récemment.
12:46– Oui, c'est ça.
12:47– Lui, quand c'était dans le cas d'un policier,
12:48lui, il y était allé directement en prison.
12:50– Oui, il y a deux poids, deux mesures, c'est ça.
12:51– C'est juste pour ne pas qu'on ait la mémoire faux courte.
12:53– Oui, parfois…
12:54– Le seul cas de figure, récemment, où quelqu'un était en prison directe,
12:56c'était un policier, ce n'était pas un délinquant.
12:58– Et vous avez lu beaucoup sur Twitter de messages de soutien du showbiz
13:02qui, pour d'autres causes, se mobilisent quand c'est le contraire.
13:06C'est quelqu'un qui décède dans un contrôle, là, ils sont tous indignés,
13:09et là, il n'y a pas un mot pour la détresse de cette femme, des enfants.
13:12Enfin, vraiment, c'est deux poids, deux mesures insupportables.
13:15– Il y a beaucoup de peines encourues, mais il y en a très peu qui sont appliquées.
13:18Maître Jossomme, qui est avocat au barreau de Paris,
13:20explique quelles sont les raisons de cette non-application
13:23pour qu'on essaie de comprendre pourquoi les peines ne sont pas appliquées.
13:26– Je pense qu'il faut être cohérent.
13:28Il y a des modifications de la loi, toujours dans le même sens,
13:31c'est-à-dire qu'on ne met en prison les gens qu'en dernier recours.
13:35– Nos prisons sont pleines.
13:37– D'abord, c'est plein, il y a des peines de substitution.
13:40En général, on va vers les peines de substitution.
13:42Alors après, il ne faut pas non plus tomber dans la démagogie.
13:44Vous demandez aux Français, est-ce qu'il faut plus de places de prison ?
13:46Oui. Est-ce que vous voulez que la prison soit près de chez vous ? Non.
13:49Donc il faut quand même que ce soit une prise de conscience collective.
13:51Ce n'est pas seulement la faute des pouvoirs publics,
13:53ce n'est pas seulement la justice qui dysfonctionne,
13:56c'est qu'il y a une mentalité à changer jusque chez le Français moyen, je crois.
14:00– Alors je voudrais revenir aussi à ce que vous disiez,
14:01mais pourquoi effectivement ces jeunes, Yann, je crois que vous évoquiez
14:04à l'instant, c'est une espèce de jeu.
14:06Je voudrais juste, alors là, ça n'a rien à voir directement
14:09avec le refus d'obtempérer, mais je voudrais juste qu'on réécoute les mots
14:13d'Isabelle Vera-Masson qui est chercheuse du CNRS
14:16et spécialiste de communication médiatique.
14:19Elle dit que les auteurs de Rodéo Urbain ne sont pas des voyous
14:22qui font ça pour s'ennuyer.
14:24Je voudrais savoir ce que vous en pensez. Écoutez.
14:26Alors évidemment, cette vidéo, cet extrait fait énormément réagir.
14:29Éric ? – C'est une récidiviste.
14:31Elle avait comparé Crépole à Roméo et Juliette.
14:33Je ne sais pas, écoutez, moi je propose qu'elle aille expliquer
14:37à la famille du gendarme qu'en fait, ils vivent dans West Side Story
14:40et non pas dans une tragédie qui a ruiné leur vie.
14:43La vie de cette femme est ruinée, la vie de ses enfants est complètement ruinée
14:47et elle va arriver devant eux en disant, écoutez, c'est des jeunes
14:49qui s'ennuient un peu, ou alors ce Cap-Verdien, il faut comprendre.
14:52Enfin écoutez, elle pratique une sorte de romantisme
14:54complètement frelaté, complètement faisandé,
14:57qu'elle retourne dans son laboratoire chercher
14:58parce que ce qu'elle trouve, ça ne me plaît pas.
15:00– Morgane ?
15:01– Je suis en désaccord avec Éric sur ce point, même si ce qu'il dit est juste.
15:10C'est simplement que je pense que l'ennui est au cœur des problèmes de la société.
15:14Les gens s'ennuient.
15:16Je pense, j'avais discuté aussi avec des gilets jaunes
15:18et certains gilets jaunes m'avaient dit que leur ennemi numéro un
15:21dans la vie de tous les jours, c'était l'ennui.
15:23L'ennui au sens large, et il ne faut peut-être pas aller d'un revers de main.
15:26– Non mais attendez, l'ennui, attendez, prend un livre ?
15:29– Non.
15:30– Non, enfin je ne sais pas, fais quelque chose, va marcher, cours.
15:34– Oui mais bon, ça c'est de la logique.
15:36– Yann, moi ça me choque.
15:37– C'est un vrai sujet l'ennui, ça n'excuse rien.
15:39Je dis simplement que c'est un vrai sujet l'ennui.
15:42Par ennui, on peut faire n'importe quoi, surtout à 20 ans.
15:45– Oui mais vous voyez, c'est saisi par des idéologues
15:48qui transforment ce que tu dis en…
15:49– C'est ça le problème, j'aimerais bien que ce soit quelqu'un d'autre qui le dise.
15:52Mais l'ennui est un vrai sujet de société.
15:54– Bon, l'ennui est un vrai sujet de société,
15:55maintenant on n'excuse rien avec l'ennui.
15:57– Heureusement ici on ne s'ennuie pas.
15:58– Mais on ne s'ennuie pas ici, n'est-ce pas le public ?
15:59Ah ben non, là on ne s'ennuie pas, ça je peux vous dire qu'on ne s'ennuie pas.

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