Le discours de Michel Barnier lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal à Matignon

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Michel Barnier s’exprime lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal à Matignon, qui a vu le plus vieux chef de gouvernement de la Ve République succéder au plus jeune

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Transcript
00:00Je peux dire quelques mots, là. Mesdames, Messieurs, d'abord, merci à toutes les équipes du service du Premier ministre d'être là, autour de Gabriel Attal.
00:16J'ai bien aimé, cher Gabriel, la manière dont vous avez remercié ces équipes, les membres de votre gouvernement.
00:23J'ai bien aimé la manière dont vous avez salué le courage, l'honneur avec lequel, partout en France, métropolitaine et outre-mer,
00:35les forces de sécurité assument au prix parfois de leur vie la sécurité des citoyens. J'y reviendrai. J'ai bien aimé la manière dont vous m'avez donné des...
00:48Non, pas des leçons. Enfin, les enseignements, même si ça n'a duré que 8 mois, que l'on apprend quand on est Premier ministre.
01:01Ça va être très, très utile. J'ai bien aimé aussi la manière dont vous m'avez dit que mon bureau... Je l'ai trouvé un peu vide, là, tout à l'heure.
01:12Mais j'ai compris qu'il y avait des tas de projets de loi en suspens qui n'avaient pas pu être menés à bien. Vous me permettrez... Bien sûr, je vais les reprendre.
01:21Il y en a plusieurs auxquels je tiens, d'ailleurs. Peut-être d'ajouter ma propre valeur ajoutée. – Bien sûr.
01:30– Et puis j'ai bien aimé la manière dont vous avez plus personnellement évoqué votre famille, votre maman.
01:38– Je pense qu'elle ne voudra pas se signaler. – Mais j'irai l'embrasser tout à l'heure. Comme moi, je salue ma propre famille et mon épouse Isabelle qui est ici.
01:50Une maman, c'est très important. On va peut-être dire des choses un peu surprenantes pour deux Premiers ministres au moment de cette passation de pouvoir.
02:00Moi, j'ai eu la chance d'avoir une mère formidable aussi, qui transformait tous les problèmes qu'elle rencontrait dans sa vie personnelle en cause publique.
02:12C'est ainsi qu'elle a consacré toute sa vie à un sujet, d'ailleurs, qui fait l'objet d'un des projets de loi sur la sécurité routière.
02:21Et un autre défi qui était celui de l'accompagnement des familles et des amis de malades mentaux. Je n'ai pas oublié ces combats.
02:32Je n'ai pas oublié le moment très personnel et très émouvant où elle m'a demandé de lui remettre la Légion d'honneur.
02:40Je n'ai pas oublié non plus ce qu'elle m'a dit un jour où elle était venue me porter la contradiction dans ma toute première réunion électorale.
02:48Il se trouve qu'elle était une femme chrétienne de gauche. Et elle m'a dit « Michel, tu as les opinions que tu veux ».
02:56J'étais déjà gaulliste. Et ça reste ma principale fierté de m'être engagé derrière le général de Gaulle quand j'avais 14 ou 15 ans.
03:04« Ne sois jamais sectaire ». Le sectarisme est une preuve de faiblesse. Quand on est sectaire, c'est qu'on n'est pas sûr de ses idées. Voilà.
03:13Applaudissements
03:22Merci, Gabriel, pour vos mots qui me touchent et qui m'accompagnent et qui m'encouragent. C'est important compte tenu de ce que vous avez fait depuis plusieurs années au sein du gouvernement
03:34et dans les tout derniers mois ici à la tête du gouvernement à l'Hôtel Matignon, compte tenu aussi du rôle que vous jouez désormais,
03:43qui est très important, à la tête du deuxième groupe de l'Assemblée nationale, le groupe Ensemble pour la République.
03:52Mesdames et messieurs, je le dis à toutes celles et tous ceux qui nous font l'amitié de nous écouter et grâce à la presse au-delà de cette cour,
04:00nous sommes dans un moment grave. Gabriel Attal l'a dit d'ailleurs à son tour tout à l'heure.
04:07J'aborde cette période, cette nouvelle page qui s'ouvre, cette nouvelle page avec beaucoup d'humilité, peut-être la sagesse que donnent les cheveux blancs.
04:23J'ai dit un jour à Gabriel Attal, formidable d'être le Benjamin, mais c'est un titre qu'on perd très vite.
04:31Et moi, je l'ai perdu il y a très longtemps, le titre de Benjamin. Beaucoup d'humilité, mesdames et messieurs,
04:38mais aussi avec une forme que je peux dire olympique, puisque j'ai consacré 10 ans de ma vie aussi à organiser des Jeux olympiques avec Jean-Claude Killy.
04:48J'ai été aussi très touché, pour ce que vous avez dit, du succès des Jeux olympiques et du succès qui se déroule même des Jeux par olympique.
04:57Peut-être aussi un mot de ce qui est très important pour moi, qui est le bénévolat. Il y a 40 000 volontaires, souriants, efficaces, disponibles,
05:10qui ont donné une tellement belle image de la France à ces millions de gens qui sont venus nous trouver.
05:16Je dis ça parce qu'ils sont là dans des Jeux olympiques, dans d'autres manifestations, mais les mêmes volontaires, les mêmes bénévoles,
05:24les mêmes militants associatifs que je vais m'efforcer de reconnaître et d'accompagner un peu plus sur le terrain, sur les stades,
05:34dans les écoles, dans les associations sociales ou sportives. Ils sont l'honneur de la République. Voilà ce que je pense depuis longtemps.
05:44Applaudissements
05:51Donc de l'humilité, une forme olympique, et puis aussi de la détermination.
05:59Celle qu'il faut pour que cette nouvelle page qui commence, cette époque, cette période, soit une période utile pour les Français et pour la France.
06:11J'aurai l'occasion dans quelques jours, dans quelques semaines, à peine devant le Parlement, de dire les grandes priorités législatives et les propositions au nom du nouveau gouvernement.
06:23Il s'agira de répondre autant que nous le pourrons aux défis, aux colères, vous les avez évoquées, aux souffrances, aux sentiments d'abandon,
06:39d'injustice qui traversent beaucoup trop nos villes, nos quartiers et nos campagnes.
06:47Je pense, mesdames et messieurs, à l'accès aux services publics. Et l'école restera bien la priorité du gouvernement, l'école de la République.
06:58Je pense à la sécurité au quotidien. Je pense aussi à la maîtrise de l'immigration. Je pense évidemment au travail et au niveau de vie des Français.
07:12Qu'est-ce qu'on attend d'un Premier ministre ? Je le dis avec humilité. Mais je pense qu'on attend de lui qu'il dise la vérité, même si cette vérité est difficile.
07:26La vérité d'abord sur la dette financière et sur la dette écologique, qui pèse aujourd'hui lourdement déjà sur les épaules de nos enfants.
07:40On attend qu'il dise la vérité sur l'influence ou la manière d'augmenter encore l'influence de notre pays en Europe.
07:51On attend qu'il dise la vérité sur le rôle vital que tiennent et que jouent dans tous nos territoires métropolitains et outre-mer les acteurs du monde de l'économie,
08:04des grandes entreprises industrielles. J'en ai connu beaucoup dans ma région, comme des entreprises plus petites ou de l'artisanat.
08:14Les entreprises du monde agricole et de la pêche aussi, dont j'ai eu l'honneur d'être le ministre il y a quelques années, pas loin d'ici.
08:27Il faudra dire la vérité et je dirai la vérité. Il faudra sans doute aussi de la persévérance pour continuer un certain nombre d'actions engagées sous l'autorité du président de la République
08:42pour l'emploi, notamment industriel, et l'attractivité de la France, et puis la persévérance aussi pour la défense de nos intérêts en Europe.
08:53Mais, mesdames et messieurs, il y aura aussi dans cette nouvelle page des changements et des ruptures. Il faudra enfin beaucoup d'écoute, beaucoup de respect,
09:09d'abord du respect entre le gouvernement et le Parlement, du respect à l'égard de toutes les forces politiques – je dis bien toutes les forces politiques qui y sont représentées
09:21et je vais m'y atteler dès ce soir –, du respect aussi vis-à-vis des partenaires sociaux, des partenaires économiques, et puis vis-à-vis des élus locaux qui font partie de ce tissu républicain
09:36qui est à notre honneur et à leur honneur sur le terrain. Je n'oublie pas, mesdames et messieurs, je n'ai jamais oublié tout ce que j'ai appris sur le terrain dans mon département de la Savoie.
09:53À coup sûr, nous devons et nous allons davantage agir que parler pour trouver partout les solutions qui marchent. Et le gouvernement n'aura pas la prétention de croire que la science infuse vient seulement de lui.
10:15J'ai appris dans ma longue vie publique que les bonnes idées venaient de partout, d'ailleurs, souvent des gens les plus modestes ou les plus simples, quand on prend le soin de les écouter.
10:27Et j'ai bien des exemples en tête de progrès, petits ou grands, qui ont été accomplis grâce à des idées, de bonnes idées, de bonnes solutions apportées par les gens d'en bas qu'il faut respecter.
10:43Trouver les solutions qui marchent avec toutes celles et tous ceux qui, de bonne volonté, voudront résoudre les difficultés nombreuses et profondes du pays.
10:55C'est une question de bon sens. C'est une question aussi qui touche à ce que j'appelle l'intérêt général ou le bien commun de notre pays.
11:03Mesdames et Messieurs, ce soir, moment de commencer à écrire cette nouvelle page avec tous ceux qui le voudront, avec votre appui et votre expertise aussi, dont j'ai besoin.
11:17Je pense aux Français de métropole, aux Français de l'outre-mer, aux Français de l'étranger, qui, quel qu'ait été leur vote ou quelle que soit leur sensibilité aujourd'hui, ont un besoin et expriment un besoin de respect, d'unité et d'apaisement.
11:40Je ferai tout pour être à la hauteur de leur attente et de leur espérance. Voilà. Je vous remercie beaucoup. On travaille.
12:10Sous-titrage MFP.

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