Après une troisième journée à nouveau éprouvante, avec le récit des enquêteurs des viols subis par Gisèle Pélicot, la septuagénaire va prendre la parole. C'est la première fois qu'elle s'exprimera dans ce procès qu'elle a souhaité public.
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00:00Oui, Gisèle Pellicot s'est levée tout à l'heure, elle est à la barre, elle parle encore au moment où je vous parle, d'une voix claire, déterminée, ce qui marque c'est qu'à aucun moment elle ne parle de son mari, elle parlera toujours de M. Pellicot.
00:13Et en effet, elle est revenue sur les quelques jours qui ont fait basculer sa vie. En 2020, elle est reçue au commissariat par un policier qui a perquisitionné, qui a retrouvé des photos d'elle dénudées et qui lui montre quelques clichés.
00:25Gisèle Pellicot explique, je ne me reconnais pas, ce sont des scènes de viol, je suis dans mon lit, endormie, inerte, on est en train de me violer, je suis en état de choc, mon monde s'écroule, tout s'effondre.
00:35Elle poursuit, à ce moment-là j'ai envie de disparaître parce que je sais que je vais devoir annoncer à mes enfants que leur père est en garde à vue pour des faits très graves.
00:43Elle appelle sa fille Caroline et là, Gisèle explique, j'entends ma fille hurler comme une bête.
00:48À ce moment-là, sur le banc des partis civils, les trois enfants de la victime se tiennent les mains dans la main au bord des larmes, une image vraiment très forte.
00:55Gisèle Pellicot qui continue, je suis dévastée par ce qui m'arrive et c'est le début de mon parcours du combattant.
01:00Elle aura cette image forte également, je suis comme un boxeur qui tombe et qui se relève à chaque fois.
01:07Mélanie, c'est absolument terrible mais Gisèle Pellicot a aussi parlé, raconté ces vidéos justement où elle apparaît.
01:17Alors ces vidéos, effectivement, elle n'a pas pu les voir pendant des années, c'était trop difficile pour elle, on l'imagine bien.
01:22Elle avait vu quelques photos mais pour préparer ce procès, elle les a vues il y a quelques mois.
01:27Et je la cite, elle dit à la barre, c'est insupportable, insoutenable, je suis anesthésiée dans mon lit, j'ai été sacrifiée sur l'hôtel du vice.
01:35Ce sont des scènes de barbarie, elle précise qu'on ne me parle pas de scènes de sexe, ce sont des scènes de viol.
01:41J'ai été souillée comme une poupée de chiffon, ces hommes profitent de moi, ils m'utilisent comme un sac poubelle.
01:46À ce moment-là, il n'y a plus aucun bruit dans la salle d'audience.
01:49Gisèle Pellicot qui remercie ses enfants et notamment sa fille Caroline qui a créé une association pour lutter contre la soumission chimique.
01:56Elle explique à la barre, Gisèle Pellicot, c'est aussi pour ça que j'ai renoncé au huis clos, pour que ce procès serve à quelque chose.
02:03Et pour que plus jamais aucune femme n'ait à subir de soumission chimique.
02:08Un récit vraiment très fort, bouleversant et on se demande bien ce que les 51 accusés peuvent penser sur leur banc dans la salle.