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Avec Françoise Degois et Elisabeth Lévy

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-09-03##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Le grand duel, le grand duo, je préfère duo que duel, avec Françoise Degoy et Elisabeth Lévy, toutes les deux.
00:12Vous avez écouté Elisabeth Lévy ?
00:14Religieusement.
00:15Religieusement c'est vrai ?
00:16Est-ce que vous êtes d'accord ? L'émotion ne doit pas être notre seule boussole.
00:20Elle a raison ? Elisabeth a raison ?
00:22Absolument.
00:23Vous allez voir qu'on commence la mise.
00:26Elle a raison parce que tout est dans le titre en réalité.
00:30Je rajoute très simplement que, mais elle l'a très bien dit, la justice n'est pas la vengeance.
00:35Le droit c'est ce qui qualifie la civilisation humaine.
00:39On est une civilisation humaine parce que le droit évolue, il évolue.
00:45C'est le droit qui garantit le fait que nous vivons entre nous.
00:49Je trouve qu'Elisabeth Lévy a parfaitement décliné ce que je crois être la subtilité du droit,
01:00ce que je crois être les circonstances atténuantes et les circonstances souvent exténuantes.
01:04Oui, à condition que les lois soient appliquées.
01:07Oui, à condition.
01:08Bien sûr, parce que par ailleurs on peut déplorer que parfois certains agissements odieux,
01:13même s'ils ne sont pas intentionnels, ne soient pas assez punis que d'autres le soient trop.
01:18Dès que c'est un policier, alors là, la justice à la main très lourde, je l'ai rappelé,
01:23donc il faut effectivement que les gens se sentent protégés par le droit.
01:26Mais vous savez, peut-être on en reparlera un jour sur les affaires MeToo,
01:29moi je crains plus que tout la justice populaire.
01:33Parce que la justice populaire c'est un lynchage.
01:36Et il faut faire très attention à cela.
01:38Nous ne pouvons pas nous ériger juge, parce que tout simplement,
01:41un juge qui vous jugerait, ma chère Françoise, vous diriez mais,
01:44essaierait de comprendre, ça ne veut pas dire qu'il vous absoudrait.
01:48Là, tout le monde, si vous voulez, tombe.
01:52Et on ne connaît pas le juge.
01:54Même des chaînes de télévision ou de radio,
01:57demandez l'incarcération de vos...
01:59Mais il y en a qui demandent la peine de mort sur les réseaux sociaux.
02:02Je trouve, vous voyez, vous voyez...
02:04Vous avez dit un truc juste avant.
02:05Vous avez raison de...
02:06L'exigence subtile d'Elisabeth Lévy pour ramener le sujet MeToo,
02:09sur lequel de toute façon on va s'engueuler.
02:11Donc là, vous êtes quand même très forte.
02:14Mais vous avez dit une chose que j'ai trouvée intéressante,
02:16parce que je comprends très bien à l'échelle individuelle
02:19que les enfants soient des êtres particuliers, si vous voulez,
02:22mais l'espèce de...
02:24Dès qu'on dit le mot enfant dans la société, plus personne ne peut réfléchir.
02:28Donc...
02:29Je ne suis pas tout à fait d'accord là.
02:30Pardonnez-moi de vous interrompre là-dessus, Elisabeth.
02:33Oui, il y a une sacralisité de l'enfant, bien sûr, évidemment.
02:36Et tout à l'heure, Jean-Jacques disait,
02:38il y a un cycliste qui se fait tuer par un type
02:42qui conduit une Lamborghini, sans permis, sans rien.
02:44Et qui avait été... Suspension de permis.
02:46Et il avait 40 ans, c'est-à-dire qu'il avait un enfant.
02:48C'est ce que je veux vous dire.
02:50C'est-à-dire que justement, il a 40 ans, ça ne génère pas la même émotion.
02:53Moi, je ne suis pas d'accord.
02:54Et vous, bien sûr qu'il y a une sacralité de l'enfance.
02:56Un enfant, il est normal que l'émotion soit surpuissante
03:00parce que c'est une petite fille de 7 ans.
03:02Moi, je ne peux pas enlever cela.
03:04Je ne veux pas dire...
03:05Vous avez compris qu'il faut prendre votre grand bâton, Jean-Jacques.
03:09Moi, je suis du dos.
03:12Je suis d'une docilité à toutes les preuves.
03:17Nous sommes avec Benjamin Gleize qui va nous parler de quoi ?
03:22De la Tour Eiffel et des anneaux olympiques.
03:24Oui, puisque ces anneaux olympiques sont toujours sur la Tour Eiffel.
03:28Anne Hidalgo souhaite les conserver sur cette Tour Eiffel pour la suite.
03:32Après les Jeux olympiques, il y a Paralympiques.
03:34Alors, les descendants de Gustave Eiffel montent au créneau.
03:38Ils n'y sont pas favorables.
03:39Formellement, ils n'ont pas le pouvoir de s'y opposer.
03:41Mais ils affichent en tout cas leur désaccord.
03:43Pour quelles raisons ?
03:44Pourquoi ? Écoutez, Olivier Berthouleau-Eiffel,
03:46c'est le président de l'association des descendants de Gustave Eiffel.
03:49Et voici ce qu'il a dit hier sur la chaîne L'Équipe.
03:51Il n'y a pas de raison à nos yeux que le CIO privatise d'une certaine manière la Tour Eiffel
03:56et donc le porte-drapeau de la France.
03:58Tous les Parisiens, les touristes, les Français voient ce monument tous les jours.
04:02Je ne suis vraiment pas certain que le geste architectural
04:06qui a été fait par Gustave Eiffel, mon ancêtre, il y a 135 ans,
04:10ait eu vocation dans son esprit à porter une enseigne publicitaire ad vitam æternam.
04:17On peut le comprendre, on peut l'entendre.
04:19Cet argument a noté qu'une pétition circule actuellement sur Internet.
04:2330 000 signataires contre le maintien de ces anneaux olympiques sur la Tour Eiffel.
04:26Ce n'est pas beaucoup, mais ça monte.
04:27On était à 3 000 signataires hier.
04:29Qui aura le dernier mot dans ce dossier ?
04:31Le CIO, il a déjà dit qu'il n'y voyait pas d'inconvénients.
04:34C'est désormais la mairie de Paris qui décide,
04:36puisque la ville est propriétaire de la Tour Eiffel.
04:38Oui, je trouve l'argument, pardonnez-moi, je ne vous fais pas injure à la famille Eiffel,
04:43mais je trouve l'argument un peu fléblar.
04:45Je rappelle quand même que la première vocation de la Tour Eiffel, c'était d'être démontée.
04:49C'était un espèce de truc en acier qui devait être démontée après l'exposition universelle.
04:53Finalement, on l'a gardée et paf !
04:55C'est devenu le truc qui qualifie la France.
04:57Ce qui me gêne beaucoup, je préférais que ça soit Notre-Dame, moi, par exemple.
05:00Ou la pyramide du Louvre.
05:01Pour mettre les anneaux olympiques sur Notre-Dame.
05:03Non, non, c'est pas ce que j'ai dit.
05:04Non, mais je veux dire ce qui qualifie la France.
05:07Sur l'arc de triomphe.
05:08Non, mais les anneaux olympiques, si on s'arrête aux anneaux qui sont des anneaux,
05:13évidemment on peut trouver ça heurtant.
05:15Mais si on voit la symbolique des anneaux, je ne vois pas pourquoi c'est heurtant.
05:19C'est fort la symbolique des anneaux olympiques.
05:21C'est l'ensemble des continents.
05:23C'est rappeler éternellement à quel point ces Jeux-là,
05:26malgré une forme de détestation à ma gauche d'Elisabeth Lévy,
05:31pour tout ce qui est Jeux olympiques,
05:33c'est rappeler la puissance émotionnelle et de fraternité
05:36qui a rejailli dans ce pays avec ces anneaux.
05:38Donc moi, je ne suis absolument pas opposé.
05:40Juste quand même, pour répondre à votre dernière interpellation,
05:43je suis ravi de m'être trompé sur un point.
05:46C'est-à-dire que ça s'est bien passé.
05:48Il n'y a pas eu d'attentat.
05:49Il n'y a pas eu de bazar organisationnel.
05:51Tout ce qui a été dit et écrit.
05:53Non, elle n'a pas fait ça, Elisabeth.
05:56Je ne parle pas de vous, Elisabeth.
05:58J'ai lu beaucoup de choses.
05:59Par ailleurs, je craignais beaucoup de catastrophes
06:02qui n'ont pas eu lieu, mais je ne partage pas.
06:04Et surtout, je trouve qu'il y a beaucoup de propagande
06:06quand on nous explique que pendant un mois,
06:09la France a communié.
06:10Moi, j'étais en province.
06:11Il y a énormément de gens qui s'en foutaient complètement.
06:14En tout cas, Paris était extraordinaire.
06:15C'est un pardon, c'est un droit.
06:16Maintenant, Anne Hidalgo.
06:17Alors, j'ai un ami qui m'a fait,
06:19comme ce n'est pas de moi, j'ai oublié,
06:21qui m'a fait cette remarque que j'ai trouvée judicieuse.
06:23Il me disait que c'est comme les enfants
06:25qui, après les goûters d'anniversaire,
06:26ils veulent garder leur quotidien
06:28ou alors on garde le sapin de Noël pendant longtemps.
06:30C'est-à-dire, Mme Hidalgo prétend que c'était ses jeux,
06:33alors que nous avons appris, notamment dans Le Point,
06:35qu'elle n'avait cessé de mettre des bâtons dans les roues
06:38du comité d'organisation.
06:40Ce n'étaient pas les jeux de Mme Hidalgo.
06:42Pas du tout.
06:43Comme me l'a dit hier je ne sais plus qui,
06:46à la fin, elle voudrait mettre son portrait sur la Tour Eiffel.
06:49Par ailleurs, je ne sache pas,
06:52je ne vois pas pourquoi on ne mettrait pas, à ce moment-là,
06:55les anneaux olympiques dans toutes les villes.
06:57Françoise ?
06:59Oui, mon ami.
07:00Non, mais on peut mettre les anneaux olympiques ailleurs
07:02que sur la Tour Eiffel.
07:03Mais moi, je ne veux pas qu'on garde les anneaux olympiques.
07:05Pourquoi les garder pas ?
07:06Mais Jean-Jacques, pourquoi les garder ?
07:08C'est un événement qui a lieu une fois
07:10tous les quatre ans dans une ville.
07:12C'est métaphorique, Elisabeth.
07:14Et pourquoi dans les autres, ils ne les gardent pas ?
07:16Dans beaucoup de villes, il y a encore les anneaux olympiques.
07:18Pas sur un monument.
07:20Il les garde.
07:22Bon, si on veut les mettre à l'intérieur de l'hôtesse de ville,
07:24je m'en fiche.
07:25Dans une station de métro, si vous voulez.
07:27Mais je ne veux pas voir
07:30les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel.
07:33Pourquoi ?
07:34Je vais vous dire pourquoi.
07:35Allez-y.
07:36Parce que, il n'y a aucune raison
07:38que le symbole de Paris
07:40devienne les JO.
07:42Mais c'est parce que vous prenez les JO
07:44au pied de la lettre, je suis désolé.
07:46Votre devise, c'est « Churchill no sport ».
07:48Je sais très bien, alors que vous en faites beaucoup vous-même.
07:50Mais alors là, ces JO, ça a été
07:52une espèce de cauchemar pour vous.
07:54Une propagande, oui.
07:56Mais métaphysique, existentielle quasiment pour vous.
07:58Tous les jours, on s'engueulait quasiment sur les JO.
08:00Mais vous prenez les JO, non, gentiment.
08:02Mais vous prenez les JO au pied de la lettre.
08:04Moi aussi.
08:06Vous les prenez au pied de la lettre.
08:08Je sais très bien que ces anneaux
08:10veulent garder l'esprit des JO.
08:12Il y a eu de la vie générale
08:14dans le monde entier.
08:16Les éditorialistes, tous les journaux.
08:18Elizabeth, il y a eu un esprit
08:20de Paris.
08:22Cet esprit de Paris, on le garde.
08:24Excusez-moi, justement, tout ça est du flan.
08:26Le lendemain, et même pendant les JO,
08:28la bagarre politique continue.
08:32Cette espèce d'idée que tout d'un coup
08:34l'amour et la fraternité seraient descendus sur Paris
08:36est une idée,
08:38une propagande. Et j'en ai assez.
08:40Après les JO, tout a recommencé
08:42comme avant, donc c'était super,
08:44tout le monde était content, ça s'est bien passé.
08:46J'en suis ravi. J'ai même vu des beaux
08:48exploits, pour vous faire plaisir,
08:50pour vous écouter, mais
08:52je ne veux pas les voir sur la tour Eiffel.
08:54Madame Hidalgo commence vraiment à être
08:56fatigante à vouloir la ramener tout le temps.
08:58C'est fini là, je pense.
09:00Je juge juste pour vous dire
09:02que la fraternité, elle a existé
09:04pendant 15 jours, c'est déjà pas mal.
09:06Mais entre les JO, ils ont fraternisé.
09:08Les policiers, c'était extraordinaire.
09:10Ils vous offraient quasiment des rangs.
09:12C'est vraiment l'histoire officielle maintenant.
09:14Écoutez, moi j'étais à Paris, vous étiez en Provence,
09:16en train de faire du vélo, soyez sympa.
09:18Nous allons parler, c'est une des questions que je poserai
09:20à mon invité tout à l'heure, puisqu'il s'appelle
09:22Emmanuel Grégoire, député socialiste de Paris,
09:24ancien premier adjoint
09:26et maintenant toujours conseiller
09:28de Paris, qui sera mon invité
09:30de 8h30 à 9h, nous aurons parlé politique
09:32évidemment avec lui. Je lui poserai la question
09:34sur les JO, mais j'ai aussi
09:36plein d'autres questions, notamment le périphérique
09:38à 50 km heure, nous allons en parler
09:40tout à l'heure, je sais que ça fait réagir.
09:42Je voudrais simplement
09:44dire un petit mot.
09:46Je vais réaliser l'interview d'Emmanuel Grégoire.
09:48Hier, j'ai entendu à la télévision
09:50deux animateurs
09:52de deux grandes émissions
09:54du soir, l'émission
09:56de
09:58Pascal Praud, qui est
10:00le matin et le soir, c'est Pascal
10:02lui-même qui le dit, et puis
10:04l'émission du soir,
10:06l'autre émission...
10:08quotidien ?
10:10Les deux animateurs nous dirent
10:12on ne veut plus d'interview politique.
10:14Alors là, j'étais suffoqué.
10:16Pourquoi ? On ne veut plus
10:18d'interview politique parce que les politiques
10:20n'ont rien à dire, c'est de la langue de bois.
10:22C'est faux !
10:24Franchement, c'est un
10:26argument en bois. La réalité, c'est pour se
10:28débarrasser des contraintes de l'ARCOM.
10:30Moi, je pense que c'est juste ça qu'il y a derrière.
10:32Et c'est de la faux-dercherie
10:34absolue, de la part de Barthez également.
10:36De la part de Barthez des pros.
10:38Vous savez pourquoi ? Parce que Barthez, il touche un public
10:40qui justement n'a pas noté.
10:42Comme j'étais le matin à l'heure des pros
10:44hier, Pascal n'a pas dit ça le matin.
10:46Je ne l'ai pas entendu le soir.
10:48Il a dit que Barthez...
10:50Non, il a dit qu'il comprenait
10:52parce que c'est vrai que c'est difficile.
10:54C'est difficile, ça ne veut pas dire que c'est impossible
10:56de faire sortir
10:58des fois les politiques.
11:00Mais ce n'est pas parce que vous le faites que ce n'est pas difficile.
11:02C'est difficile.
11:04Et souvent,
11:06franchement, il y a des interviews politiques
11:08où on pourrait s'en dispenser.
11:10Mais ce n'est pas grave, c'est la liberté, c'est la démocratie.
11:12Vous savez pourquoi c'est difficile ? Parce que
11:14un, il faut consacrer du temps, et deux,
11:16il faut travailler beaucoup pour une interview politique.
11:18Et troisièmement, une interview politique, ça doit être
11:20une entité. Ça ne doit pas être
11:22contenu dans une émission. C'est pour ça.
11:24Et puis, vous savez pourquoi ils disent ça ?
11:26Parce qu'ils voient que leur audience baisse quand ils
11:28invitent un politique.
11:30Non mais je ne crois pas que Pascal Praud va continuer à le faire.
11:32Ben, nous verrons.
11:34Oui, c'est désormais l'endroit.
11:36Et pourtant,
11:38moi, ma tendance est plutôt Yann Barthez,
11:40et vous avez absolument raison Jean-Jacques,
11:42ma tendance est plutôt Yann Barthez,
11:44et la faudercherie s'adresse
11:46exactement, Yann Barthez,
11:48au public qui a le plus de mal à aller
11:50voter. C'est-à-dire que cet argument-là,
11:52c'est juste dégueulasse, parce que c'est du populisme.
11:54C'est-à-dire qu'on est en train d'expliquer...
11:56Et ça encourage de ne pas aller voter.
11:58Ne pas donner la parole aux politiques.
12:00Mais j'ai pas dit...
12:02D'abord, il n'y a pas que l'émission de
12:04Yann Barthez sur sa chaîne.
12:06Moi, je ne suis pas sûre que j'aime le mélange
12:08par exemple entre le divertissement et la politique.
12:10Donc il peut y avoir...
12:12Et par ailleurs, il faut aussi que les politiques
12:14arrêtent sortent de leurs éléments de langage.
12:16On en a marre !
12:18Oui, mais enfin bon, regardez, vous avez Bourdin, il vous passe à la torture,
12:20vous êtes obligés de cracher des trucs.
12:22Merci à toutes les deux, dans tous les cas.
12:24C'était un plaisir.

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