Cataclysmes mondiaux ce qui nous attend

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Cataclysmes mondiaux ce qui nous attend

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00:00:00Super tiffon, éruptions volcaniques, violents tremblements de terre et canicules interminables.
00:00:16L'année 2015 a été ponctuée par des catastrophes naturelles exceptionnelles.
00:00:30Bilan de ces phénomènes terrifiants, 20 000 victimes et presque 40 milliards de dollars de dégâts.
00:00:442015 s'affiche comme une année record sur plusieurs points.
00:00:50Des tempêtes tropicales d'une puissance inédite, des épisodes de sécheresse particulièrement longs et des températures les plus hautes mesurées depuis 130 ans.
00:01:00Faut-il y voir les conséquences du réchauffement climatique ou d'autres phénomènes plus ponctuels comme El Niño ?
00:01:12Comment la science peut-elle tenter de prévoir ces cataclysmes ?
00:01:15Les populations peuvent-elles se préparer et anticiper certains de ces événements naturels ?
00:01:20De la cordillère des Andes au plateau himalayen, en passant par les déserts glacés d'Islande et les îles paradisiaques du Vanuatu, des scientifiques décryptent ces colères de la terre et du ciel.
00:01:36Rassemblant exclusivement des images professionnelles saisies au cœur de l'action, ce film présente les catastrophes naturelles majeures de l'année 2015, de la plus inoffensive à la plus dramatique.
00:01:49Symbolique et emblématique des catastrophes naturelles de l'année 2015, le typhon d'Utuan frappe Taïwan en septembre.
00:02:13500 millimètres de pluie, soit l'équivalent de 4 mois de précipitation, sont tombés en seulement 24 heures.
00:02:20L'île de Taïwan est au cœur de la zone cyclonique du Pacifique et les autorités sont habituées à lancer des alertes auprès de la population pour faire évacuer les zones les plus sensibles et éviter que les gens ne sortent de chez eux.
00:02:33Pour Fabrice Chauvin, spécialiste des cyclones à Météo France, l'île de Taïwan est dans le mirador de surveillance de la communauté scientifique.
00:02:41Taïwan, qui est à peu près située dans cette zone, est dans une zone qui est sujette aux cyclones tropicaux.
00:02:49Il faut savoir que l'ouest du Pacifique Nord, c'est la zone la plus sujette aux cyclones tropicaux.
00:02:55Sur l'ensemble des cyclones, ça doit représenter peut-être quelque chose comme 60% des cyclones annuels.
00:03:02L'impact du cyclone a été particulièrement visible sur les côtes.
00:03:06Le littoral a été dévasté par des vagues exceptionnelles en raison de la conjonction de deux phénomènes.
00:03:11Le typhon et la proximité de la Terre et de la Lune, provoquant des marées de tempêtes.
00:03:16C'est une élévation du niveau de la mer due à la dépression liée au cyclone.
00:03:21Donc la dépression liée au cyclone a tendance, comme il y a moins de pression sur la mer, à son équilibre.
00:03:28Le cyclone se trouve un petit peu plus haut par rapport à sa normale, donc une élévation du niveau de la mer.
00:03:37En urgence, les barrages ouvrent leurs vannes pour compenser l'afflux soudain d'eau de pluie.
00:03:43Leur abondance s'explique notamment par les températures des eaux de surface anormalement chaudes.
00:03:48Elles ont stimulé le nombre et l'intensité des cyclones du Pacifique Nord.
00:03:5229 au total en 2015, avec des vents supérieurs à 178 km heure.
00:03:58Ce film retrace un échantillon de ces événements climatiques extrêmes.
00:04:19Autre île, autre menace.
00:04:21Ici, un désert de pierres et de glaces.
00:04:24L'une des zones les plus hostiles et les plus mystérieuses de la planète.
00:04:28L'Islande.
00:04:33Dans ce décor de contes et légendes nordiques, le plus grand glacier d'Europe donne des signes d'activité étrange.
00:04:43L'activité a commencé avec un déferlement sismique dans toute la partie nord-ouest du glacier Vatnajokull.
00:04:51Personne ne savait encore ce qui se passait.
00:04:53Mais on sentait que quelque chose de gros se préparait.
00:04:59Holger Sigmarsson est Islandais, mais il travaille en France depuis plus de 20 ans
00:05:03et étudie l'origine du magma grâce à ses composés radionucléaires.
00:05:09L'Islande est une zone hautement active en matière de volcanisme.
00:05:12L'île est située juste au-dessus d'un point chaud,
00:05:14c'est-à-dire une remontée de magma depuis les profondeurs de la Terre jusqu'à la surface de la croûte terrestre.
00:05:22L'Islande est aussi localisée à la limite de deux plaques terrestres en train de s'écarter l'une de l'autre,
00:05:27en autorisant des remontées de magma depuis le manteau et créant une dorsale océanique.
00:05:33Avec une telle situation, les moindres signes précurseurs d'une éruption
00:05:37attirent rapidement l'attention de la communauté scientifique.
00:05:41Or, sous ce glacier géant est installé un volcan peu connu et pourtant l'un des plus gros d'Islande,
00:05:46le Bardarbunga.
00:05:48« C'est un volcan très connu pour les Islandais.
00:05:51Ailleurs, il n'est pas très connu parce qu'il n'a pas été très actif depuis plusieurs décennies,
00:05:56voire même des siècles.
00:05:59La dernière petite éruption s'est produite en 1903,
00:06:03mais auparavant, la dernière grosse éruption avait eu lieu au 15e siècle, en 1480.
00:06:11La spécificité du volcan est qu'il n'y a pas d'eau,
00:06:14en 1480.
00:06:17La spécificité du volcan Bardarbunga, c'est que son cratère principal est complètement caché sous la neige,
00:06:23impossible donc de voir directement jaillir quoi que ce soit du volcan.
00:06:28Mais les scientifiques islandais ont réussi à cartographier le sous-sol
00:06:31pour découvrir la physionomie cachée du Bardarbunga,
00:06:34un vaste et profond cratère effondré, ou caldera,
00:06:37dont les bords culminent 400 mètres au-dessus du fond du cratère.
00:06:42Et par-dessus, 800 mètres de glace, un potentiel dévastateur immense.
00:06:51Si une éruption se produisait dans le cratère du Bardarbunga lui-même,
00:06:56cela ferait fondre la glace et avec 800 mètres d'épaisseur,
00:07:00cela générerait un flot catastrophique qui jaillirait vers le nord et vers le sud,
00:07:07ce qui est potentiellement plus dangereux,
00:07:11c'est la présence d'usines hydroélectriques sur les rivières qui proviennent du glacier,
00:07:15et tous ces villages au sud, et ce jusqu'à la mer.
00:07:24Heureusement, le Bardarbunga est implanté dans une zone désertique,
00:07:28et les routes d'accès ont été coupées très tôt, sauf pour les scientifiques.
00:07:33Les habitants les plus proches sont habitués aux colères de la terre en Islande,
00:07:37et préparés à vivre en autonomie en cas de coup dur.
00:07:42On n'a pas peur d'une éventuelle éruption.
00:07:45On pourrait vivre en autonomie ici pendant un bon moment.
00:07:49On vit dans un pays en formation, et on est habitué à ces manifestations géologiques.
00:07:55Ce genre de choses peuvent arriver dans 10 ans, ou demain.
00:07:59C'est comme ça.
00:08:02Sur ce terrain relativement plat, ce sont bien les inondations potentielles qui poseraient le plus de problèmes.
00:08:07L'eau pourrait se propager largement à très grande vitesse,
00:08:10et causer beaucoup de dégâts aux infrastructures.
00:08:15Nous sommes sur la route 1.
00:08:18En Islande, elle connecte le côté nord du pays au côté sud.
00:08:24Si on perd ce pont, il faut faire un détour de 1400 km à la place de 30 km.
00:08:32Alors on va faire tout ce qu'on peut pour sauver ce pont.
00:08:39Il faut qu'on attende et qu'on voit.
00:08:41J'espère qu'il n'y aura pas d'inondations.
00:08:44Mais on ne sait jamais.
00:08:48Heureusement, après quelques jours d'attente,
00:08:51l'éruption sous le glacier tant redouté ne se produit pas.
00:08:55Le magma semble évacué latéralement, et se ferait un chemin jusqu'à la surface, en dehors du glacier.
00:09:01La croûte terrestre se fissure, puis s'ouvre au nord de l'immense calotte blanche.
00:09:07Le magma peut alors jaillir à l'air libre, d'une manière spectaculaire.
00:09:17L'activité de trois cratères s'est concentrée dans une seule partie,
00:09:22pour former un seul grand cratère d'environ un demi-kilomètre de long,
00:09:27avec trois fontaines très actives et un seul bateau.
00:09:31Les cratères sont également très élevés,
00:09:34et les cratères sont très élevés, et les cratères sont très élevés,
00:09:38et les cratères sont très élevés,
00:09:41et les cratères sont très élevés,
00:09:44avec trois fontaines très actives et un grand lac de lave ou de magma dans le cratère,
00:09:50qui se déversait ensuite comme une rivière, et formait à l'extérieur un vaste champ de lave.
00:09:59À ce stade de l'éruption, les scientifiques ne sont que modérément rassurés.
00:10:04Les risques de débâcles glaciaires et d'inondations géantes semblent s'éloigner,
00:10:08cependant personne ne peut prédire la suite des événements.
00:10:12La lave continue à se déverser depuis la fissure volcanique,
00:10:15à la vitesse de 300 mètres cubes par seconde.
00:10:18Un vaste flux qui s'étale dans la plaine en direction du nord, du sud et de l'ouest.
00:10:28Un phénomène nouveau apparaît peu à peu sous l'œil des scientifiques.
00:10:31Le glacier semble s'enfoncer au-dessus du volcan.
00:10:35Aucune fonte n'est observée par ailleurs.
00:10:37Ce phénomène pourrait être la clé qui explique que le pire scénario d'éruption ait été évité.
00:10:44Certains disent que l'enfoncement des blocs au-dessus de la chambre magmatique
00:10:48a poussé le magma depuis la chambre d'une manière latérale.
00:10:53D'autres disent que le jaillissement du magma par la fissure
00:10:56a diminué la pression dans la chambre magmatique au-dessous du volcan central
00:11:01et a provoqué son effondrement.
00:11:04C'est un peu le problème de la poule et de l'œuf.
00:11:08En février, l'éruption finit par s'arrêter.
00:11:11La pression dans le volcan semble s'être évacuée
00:11:14et le magma n'est plus poussé à la surface de la Terre.
00:11:17Au total, le Bardarbunga a craché 85 km² de lave,
00:11:22c'est-à-dire de quoi recouvrir entièrement la ville de Paris sous 5 mètres de lave.
00:11:26Une grosse éruption, proportionnellement bien inférieure à celle d'un passé plus lointain.
00:11:351,5 km³, c'est assez gros, mais dans le passé,
00:11:39le même volcan crachait 25 km³ il y a 8400 ans,
00:11:43donc plus proche de la période de la déglaciation.
00:11:47Plus on avance dans le temps, plus on a l'impression
00:11:50qu'un volume de plus en plus petit de magma est produit lors des éruptions.
00:11:56Un lien mystérieux unirait donc déglaciation et activités volcaniques et sismiques.
00:12:01Robert Muirwood, spécialiste des sciences de la Terre, s'est penché sur cette corrélation.
00:12:07Il y avait une calotte glaciaire géante sur toute l'Europe du Nord,
00:12:11qui faisait 3 km d'épaisseur.
00:12:14Ces grosses masses sont apparues et ont provoqué l'enfoncement de la croûte terrestre.
00:12:19Quand la couche de glace a disparu, la situation s'est inversée.
00:12:23La zone qui supportait le plus de poids est remontée,
00:12:26et les zones autour sont descendues.
00:12:29Et ce processus dure depuis des milliers d'années.
00:12:32La Terre est encore en train de s'en remettre aujourd'hui.
00:12:36Les cicatrices de ces déformations sont parfois encore visibles.
00:12:40La Terre est remontée de plusieurs dizaines de mètres aux alentours des anciennes calottes.
00:12:46Heureusement, ce phénomène de rebond post-glaciaire n'a plus les effets dévastateurs d'autrefois.
00:12:52La grosse période de déglaciation s'est produite il y a 15 000 ans.
00:12:56Donc si vous m'aviez posé la question il y a 15 000 ans,
00:12:59je pense que nous serions en train d'assister à de gros séismes,
00:13:02de grosses éruptions volcaniques,
00:13:04et nous pourrions dire que c'est à cause de la fonte de la calotte glaciaire
00:13:08que nous assistons à toutes ces catastrophes.
00:13:10Mais aujourd'hui, les 10 grandes calottes glaciaires qui existaient il y a 20 000 ans sur notre planète
00:13:15ont disparu.
00:13:16Il ne reste plus qu'une seule au Groenland.
00:13:19Même si celle-ci se mettait à fondre très rapidement,
00:13:22et si nous commençons à avoir beaucoup de séismes dans le voisinage du Groenland,
00:13:25cela n'aurait pas un très grand impact.
00:13:28Les éruptions du Bardarbunga seraient en tout cas moins prolifiques en magma que par le passé.
00:13:34Impossible cependant d'en tirer plus de conclusions pour le futur.
00:13:38Le lien, c'est qu'il y a beaucoup de magma qui s'est créé à la fin de la glaciation,
00:13:42et il y a de moins en moins de magma généré,
00:13:45parce que la croûte terrestre est encore en train de se remettre
00:13:48après les énormes glaciers qu'il y avait il y a 10 000 ans.
00:13:52Personne ne pourrait vous dire que les éruptions seront plus petites dans le futur,
00:13:56parce que personne ne le sait.
00:13:58Ce ne sont que des hypothèses.
00:14:01Malgré ces fontaines de larves très spectaculaires,
00:14:03l'éruption du Bardarbunga a donc été un événement naturel sans dommages ni victimes.
00:14:09Pour poursuivre dans cette série de catastrophes bénignes,
00:14:12une autre éruption,
00:14:13qui aurait pu cependant présenter bien des risques en raison de son voisinage.
00:14:18On regagne quelques degrés en prenant la direction du sud de l'archipel japonais,
00:14:22où le volcan Sakurajima donne des signes de réveil.
00:14:30Explosion.
00:14:31Panache de fumée et de cendres.
00:14:33Ce volcan installé sur une péninsule habitée par 4000 personnes
00:14:37fait partie des plus actives du Japon,
00:14:39avec 500 à 1000 petites éruptions chaque année.
00:14:47Musique d'ambiance
00:14:51Musique d'ambiance
00:14:54Musique d'ambiance
00:15:16Le problème, c'est que la centrale nucléaire de Sendai,
00:15:19installée à 50 kilomètres, vient d'être redémarrée.
00:15:224 ans après la tragédie de Fukushima,
00:15:24qui avait occasionné l'arrêt de toutes les unités de production du Japon.
00:15:29Le niveau d'alerte éruption a donc été relevé à 4
00:15:32pour que les habitants soient prêts à évacuer.
00:15:39Après plusieurs semaines de tensions,
00:15:41le volcan japonais semble finalement redevenir plus paisible,
00:15:44son cratère principal s'obstruant progressivement avec un bouchon de lave.
00:15:52Là non plus, ni victimes ni dégâts à déplorer, du moins pour le moment.
00:15:56Nul doute que les vulcanologues japonais vont garder à l'œil
00:15:59ce volcan Sakurajima et sa centrale nucléaire dans les prochaines années.
00:16:07Une catastrophe survenue en avril au Chili donne la mesure de ce qui les attend.
00:16:156 heures du soir.
00:16:17La journée se termine dans la zone touristique des Grands Lacs,
00:16:19à 50 kilomètres de la ville de Puerto Montt.
00:16:30Dans cette région paisible et animée,
00:16:32des bruits souterrains se font soudain entendre.
00:16:39Un mystérieux grondement parcourt les contreforts de la Cordillère des Andes.
00:16:50Pas d'autre préavis, pas d'autre signal d'alerte.
00:16:5315 minutes seulement après les premiers grondements annonciateurs,
00:16:56un volcan en sommeil depuis 40 ans, le Calbuco, éructe un panache de fumée très dense.
00:17:10Il y a très peu de signes précurseurs pour le Calbuco.
00:17:13Il y a une station chilienne d'observation à proximité
00:17:16et ils ne remarquaient qu'une heure avant l'éruption
00:17:19un signal qui pouvait être interprété comme une remontée de magma.
00:17:26Toute la Cordillère des Andes est très active en termes de volcanisme.
00:17:29C'est une zone de subduction où une plaque océanique de la croûte terrestre
00:17:33s'enfonce sous la plaque de l'Amérique du Sud.
00:17:38Quand la plaque océanique s'enfonce dans la zone de subduction,
00:17:42elle se transforme et toute l'eau est pressée vers les profondeurs.
00:17:47Ce qui diminue le point de fonte et provoque la remontée de magma.
00:17:52Cette colonne de fumée provient des gaz sous pression
00:17:55piégés dans le magma à l'intérieur du réservoir du volcan.
00:17:58Poussés vers la sortie avec violence, ils se dépressurisent
00:18:01et prennent du volume en entraînant de très petites particules de lave.
00:18:13Cette colonne est exceptionnellement haute.
00:18:16Elle atteint la limite entre la troposphère et la stratosphère,
00:18:19à 20 km d'altitude.
00:18:24Le plus grand risque, c'est que la colonne de cendres finisse par s'effondrer
00:18:28sur la ville de Puerto Montt et ses 220 000 habitants.
00:18:32Il y a une poussée qui monte et qui se dilue au contact de l'atmosphère.
00:18:37Ça forme un genre de champignon au sommet.
00:18:40Et quand elle ne parvient plus à se tenir,
00:18:43elle s'effondre en nuées ardentes qui dévalent les vallées et les plaines
00:18:47en transportant des matières très chaudes qui peuvent être très dévastatrices.
00:18:53Heureusement, le vent venu du Pacifique se lève
00:18:56et éloigne le panache en direction de l'Est, des montagnes inhabitées.
00:19:00Il se propage jusqu'en Argentine, qui est obligée de fermer son espace aérien.
00:19:04Les cendres sont une menace pour les réacteurs des avions.
00:19:09De très petites particules de moins de 10 micromètres sont très mauvaises à respirer.
00:19:14Les bords sont aiguisés et peuvent déchirer les poumons et le système digestif.
00:19:20Puerto Montt est temporairement sauvée.
00:19:23Par sécurité, une zone de 20 kilomètres autour du Calbuco est tout de même évacuée.
00:19:28Après une période d'accalmie, à la tombée de la nuit, nouvelle explosion.
00:19:33Puerto Montt est temporairement sauvé.
00:19:35Par sécurité, une zone de 20 kilomètres autour du Calbuco est tout de même évacuée.
00:19:52Après une période d'accalmie, à la tombée de la nuit, nouvelle explosion.
00:19:57L'éruption entre dans une nouvelle phase.
00:19:59Des décharges électrostatiques.
00:20:01En d'autres termes, des éclairs se déchaînent au-dessus du cratère du Calbuco.
00:20:08Après, il y a eu les éclairs de feu.
00:20:12C'était très bas.
00:20:14Un nuage impressionnant.
00:20:16On le voyait en pleine nuit.
00:20:18C'était très proche.
00:20:21Un nuage de sable, un nuage de sable.
00:20:23Très proche.
00:20:25Un nuage de sable est arrivé.
00:20:27Très épais.
00:20:29On pensait que c'était de la grêle qui tombait.
00:20:41L'éruption dure trois jours et trois nuits.
00:20:43Sans faire aucune victime humaine.
00:20:45En revanche, la désolation est totale dans le paysage.
00:20:49Le volcan a vomi 210 millions de mètres cubes de cendres
00:20:52sur les forêts, les rivières, les plaines et les habitations environnantes.
00:21:10Le lendemain, j'étais un des premiers à arriver dans la zone
00:21:13pour voir à quoi ça ressemblait.
00:21:15Et j'ai trouvé le restaurant dans cet état.
00:21:17Il est complètement au sol.
00:21:20100% du restaurant est perdu.
00:21:25Je suis né et j'ai grandi ici.
00:21:27Et je voudrais continuer à travailler dans ces lieux.
00:21:31Ce sont des accidents de la nature.
00:21:33Ça peut se produire ici ou ailleurs.
00:21:40C'est le destin.
00:21:43Notre garage s'est effondré.
00:21:46Et le toit d'une maison un peu ancienne s'est fracturé et tordu.
00:21:51On a essayé en vain de se procurer du carburant et de la nourriture pour les chiens.
00:21:55Parce qu'on n'avait rien à emporter avec nous.
00:21:58Et nous n'avons pu rentrer chez nous que le lendemain.
00:22:01Pour voir les dommages que la maison avait subis.
00:22:06Ce ne sont pas les projections de lave qui ont posé le plus de problèmes.
00:22:10Car elles sont tombées dans un petit périmètre de 5 kilomètres autour du volcan.
00:22:14Le vrai péril, ce sont les tonnes de cendres accumulées sur les toits des maisons qui menacent de rompre à tout instant.
00:22:216000 personnes ont été évacuées pour éviter qu'elles ne soient prises au piège.
00:22:27Là, il y a environ un mètre de cendres qui est tombée.
00:22:30C'est ça qu'on est en train de dégager en ce moment.
00:22:35Cette zone est aussi touristique.
00:22:37Et ça va poser des problèmes économiques.
00:22:41En ce qui concerne les exploitations,
00:22:43on estime que les cendres ont créé des problèmes assez importants avec les élevages.
00:22:52Les gaz volcaniques peuvent être très riches en fluorine.
00:22:56Une substance qui colle aux particules de cendres.
00:23:00Si les animaux en ingèrent beaucoup, cela va aggraver l'environnement.
00:23:04Si les animaux en ingèrent beaucoup, cela va attaquer et dissoudre leurs dents et leurs os.
00:23:15Mais le principal reste la chute des toitures des maisons sous le poids des cendres.
00:23:20Et la pollution de l'eau des sources.
00:23:35Plus une goutte d'eau potable dans les environs.
00:23:38La cendre et le soufre ont contaminé toutes les rivières.
00:23:42La couche de débris volcanique est parfois si épaisse qu'on ne peut plus discerner l'eau.
00:23:54On a un créneau de quatre jours jusqu'à mercredi.
00:23:57Après quoi, la pluie est annoncée.
00:24:00Il faut qu'on se dépêche de nettoyer et de sécuriser les maisons défoncées.
00:24:06La pluie n'est pas à prendre à la légère dans cette zone du Chili.
00:24:09Les nuages chargés de condensation au-dessus du Pacifique sud sont bloqués par les andes
00:24:14et peuvent dégénérer en violents orages, en coulées de boue et de cendres mélangées.
00:24:21Après plusieurs mois de recul, les vulcanologues réussissent cependant à modérer l'ampleur de l'éruption du Calbuco.
00:24:30Dans quelques années, on s'en rappellera comme une petite éruption.
00:24:33Elle a été importante pour ceux qui vivent à proximité du volcan, bien sûr.
00:24:38Mais le volume du magma, estimé, était autour de 0,1 km3, ou à peine plus.
00:24:46L'éruption du volcan chilien n'a pas fait de victimes humaines, mais provoquait 600 millions de dollars de dégâts.
00:24:53Ce qui a été évité au Chili s'est produit en Indonésie.
00:25:01Après 400 ans de sommeil, le volcan Sinabung s'est réveillé il y a 5 ans.
00:25:05Depuis, il traverse des épisodes éruptifs réguliers et impressionnants.
00:25:23Le dernier en date a commencé au mois de juin.
00:25:26Sa forme caractéristique, une lave très visqueuse qui s'écoule peu,
00:25:30mais génère d'impressionnantes coulées pyroclastiques.
00:25:40Il s'agit de ces épais nuages de cendres et de particules de lave
00:25:43qui s'élèvent puis s'effondrent sous leur propre poids en dévalant les pentes du volcan.
00:25:4811 000 personnes sont évacuées et déplacées.
00:25:51Une vraie catastrophe pour les paysans qui n'ont plus accès à leur culture et leurs ressources depuis plusieurs mois.
00:25:58Une personne a trouvé la mort en se rendant dans le périmètre interdit alors que le volcan semblait calme.
00:26:05Les coulées pyroclastiques sont imprévisibles et peuvent s'étendre sur 4 km autour du cratère,
00:26:10causant des dégâts.
00:26:12On quitte temporairement les colères de la Terre pour s'intéresser aux colères du ciel
00:26:15qui ont été parmi les plus ravageuses cette année en termes de victimes et de dégâts.
00:26:23Ce n'est pas forcément l'événement le plus impressionnant,
00:26:26mais c'est un de ceux qui ont coûté le plus cher en 2015.
00:26:29Les énormes chutes de neige au nord-est des Etats-Unis,
00:26:32qui ont éclaté depuis le début de l'hiver,
00:26:35et qui ont éclaté depuis le début de l'hiver.
00:26:38Trafiquent paralysés, activités économiques congelées,
00:26:41toits abîmés et jambes cassées en glissant sur des plaques de verglas.
00:26:45Les assurances ont déboursé plus de 2,5 milliards de dollars
00:26:48pour couvrir les dommages occasionnés par les tempêtes de neige et de pluie.
00:26:52Les assurances ont déboursé plus de 2,5 milliards de dollars
00:26:55pour couvrir les dommages occasionnés par les tempêtes de neige et de pluie.
00:26:58Ces dommages sont, par conséquent, des problèmes de sécurité.
00:27:01Ces dommages sont, par conséquent, des problèmes de sécurité.
00:27:04Un milliard et demi de dollars pour couvrir les dommages occasionnés
00:27:07par les tempêtes de neige prolongées pendant plusieurs semaines.
00:27:22À New York, ou dans la région de Boston,
00:27:25plus de 3 mètres de neige sont tombés au total,
00:27:28plongeant les villes et leurs habitants
00:27:31dans une chappe blanche et opaque.
00:27:34Moins poétique et plus effrayant, cette année 2015, la saison des cyclones a été particulièrement effrénée dans le Pacifique.
00:27:52La raison principale, le retour d'El Niño, un phénomène climatique qui se produit en moyenne tous les 3 à 7 ans.
00:28:04Un des principaux sujets d'études pour les prévisionnistes sur le long terme, comme Jacques Richon qui travaille sur la météo du trimestre suivant pour Météo France.
00:28:24Il s'agit d'une anomalie de la température de surface de l'océan dans le Pacifique.
00:28:30Habituellement, c'est ce qu'on voit sur ce schéma,
00:28:34les vents dominants sur le Pacifique sont des alizés qui poussent les eaux de surface les plus chaudes vers l'ouest.
00:28:42Et puis la situation El Niño, où on voit que les zones en rouge se sont décalées vers le centre et l'est du Pacifique.
00:28:51Donc les températures les plus chaudes, autour de 26 à 30 degrés, se retrouvent maintenant beaucoup plus à l'est.
00:28:58La contrepartie côté atmosphère, c'est qu'au-dessus de ces eaux les plus chaudes, il y a aussi les orages les plus violents.
00:29:02La convection, donc les mouvements verticaux les plus forts et les précipitations les plus fortes.
00:29:09Tous les El Niño ne se valent pas. Et cette année, un phénomène particulièrement fort est annoncé.
00:29:15On est parti pour avoir un El Niño fort, parmi les plus forts des 50 dernières années.
00:29:22On ne sait pas encore si ça va être le record le plus fort, mais en tout cas on a un Niño qui est vraiment fort cette année.
00:29:29Un El Niño, on va dire classique, ne va pas dépasser 1,5 degré.
00:29:34Le celui de 1987-1988 est arrivé à 2,3-2,5 degrés, suivant la région qu'on prend.
00:29:41Aujourd'hui on en est à 2 degrés, sachant qu'on n'a pas encore atteint le maximum.
00:29:45Résultat, une saison cyclonique exceptionnelle au-dessus du Pacifique.
00:29:50Ouragans, cyclones ou typhons, quels que soient les noms qu'on leur donne en fonction de la zone où elles se produisent,
00:29:55ces tempêtes tourbillonnantes ont battu plusieurs records.
00:30:00Dans les tempêtes tropicales, dès que le vent dépasse ce seuil de 120 km heure, on les passe en catégorie cyclone.
00:30:07En deçà, entre 120 et 60 km heure, c'est une tempête tropicale.
00:30:12Et encore en dessous, c'est une dépression tropicale.
00:30:15Donc en général, on prend en charge, en prévision, le phénomène dès qu'il atteint le stade de dépression tropicale.
00:30:20On commence à être vigilant sur le phénomène.
00:30:23Et quand il atteint le seuil de tempête tropicale, c'est-à-dire 60 km heure, on lui donne un nom,
00:30:30qui permettra ensuite de le suivre de manière plus simple.
00:30:36El Niño se manifeste donc par un réchauffement hors du commun des eaux de surface à l'est du Pacifique.
00:30:42Un ingrédient décisif dans la formation d'un des événements les plus retentissants de cette année 2015, l'ouragan Patricia.
00:30:50La zone n'est pas coutumière des ouragans.
00:30:54Mais en ce début d'automne, les effets d'El Niño commencent à être forts.
00:30:59Les eaux sont plus chaudes de 2 degrés par rapport aux normales saisonnières, d'après Eric Guillardi, climatologue.
00:31:05C'est une zone où il va y avoir quelques cyclones, mais beaucoup moins intenses.
00:31:10Et surtout, ils ne vont pas se développer de la même ampleur que celui de Patricia.
00:31:14Patricia est directement liée au fait qu'on a El Niño en ce moment.
00:31:16Le fait que les eaux soient chaudes à l'est et restent chaudes, c'est la source d'énergie de l'ouragan.
00:31:22Donc il a pu se développer. Alors des sources, des graines d'ouragan, il y en a tout le temps en permanence.
00:31:28Mais le fait qu'il se développe en véritable ouragan de l'ampleur de Patricia ou d'autres,
00:31:34sont liées au fait que les conditions océaniques et atmosphériques sont propices au développement.
00:31:40Dans ces conditions particulières se forme un phénomène remarquable.
00:31:43L'ouragan Patricia s'intensifie à une vitesse exceptionnelle.
00:31:48Il passe en seulement 24 heures de tempête tropicale à cyclone de catégorie 5.
00:31:54Théoriquement, ils peuvent se développer jusqu'à une amplitude maximale qui est celle qui a atteint Patricia.
00:32:00En général, pour la plupart des ouragans, il y a des phénomènes qui vont venir limiter cette amplification.
00:32:06Des eaux qui vont refroidir, l'arrivée d'un continent, une circulation atmosphérique qui va déstabiliser l'ouragan en altitude.
00:32:13Donc on regarde les conditions spécifiques de cet ouragan.
00:32:16Il s'est vraiment développé, il n'y avait rien qui l'empêchait d'atteindre son intensité théorique extrême.
00:32:26C'est un ouragan gavé d'énergie qui fonce sur l'Amérique centrale.
00:32:30Patricia enregistre un nouveau record, celui des vitesses de vent dans le nord du Pacifique avec 265 km heure.
00:32:44La violence de Patricia a fait des victimes.
00:32:4712 personnes trouvent la mort dans des glissements de terrain provoqués par les pluies diluviennes ou à cause des arbres déracinés.
00:32:54Heureusement, le trajet de l'ouragan évite les plus gros centres urbains sur la côte mexicaine.
00:32:59Les autorités ont prévu des mesures de secours pour accueillir près de 260 000 personnes.
00:33:04Au final, seuls 50 000 sont évacués.
00:33:07L'ouragan Patricia est un des plus nombreux à mourir.
00:33:09Au final, seuls 50 000 sont évacués.
00:33:12L'ouragan Patricia s'enfonce à l'intérieur des terres en direction d'un massif montagneux en perdant rapidement de sa puissance.
00:33:19Le coût total des dégâts qu'il a engendrés est estimé à 5 milliards de dollars.
00:33:24Soit 20 fois plus que les dégâts imputés à un autre cyclone qui s'est produit en Asie du sud-est.
00:33:30En effet, l'évaluation économique des catastrophes est sujette à de fortes variations en fonction du pays où elles se produisent.
00:33:40Le problème avec cette évaluation, c'est que les catastrophes les plus coûteuses se produisent dans les pays les plus riches.
00:33:49Cela fausse donc l'évaluation des dommages en fonction des pays les plus développés.
00:33:55A l'échelle du monde, le même ouragan coûtera plus cher aux Etats-Unis qu'en Chine, par exemple.
00:34:01Simplement parce qu'il y a beaucoup plus de richesses sur le passage de la tempête.
00:34:06Illustration avec un typhon dévastateur.
00:34:11Copu, aux Philippines, qui était le plus meurtrier de l'année.
00:34:18Les vents ont atteint une intensité très forte de 210 km heure.
00:34:24Les vastes plaines risicoles ont été submergées par les inondations dues à la pluie et aux vagues gigantesques.
00:34:3147 personnes ont perdu la vie aux Philippines.
00:34:33C'est 4 fois plus qu'au Mexique à cause de l'ouragan Patricia.
00:34:38Cependant, les dommages économiques causés dans ce pays en développement ont été 20 fois moins élevés qu'en Amérique du Nord, soit 231 millions de dollars.
00:34:47Pour essayer de comprendre les raisons de l'intensité de ce typhon, il faut se tourner à nouveau vers El Niño.
00:34:53Mais le phénomène concerne normalement les eaux du Pacifique Est et pas de l'Ouest.
00:34:57Les eaux chaudes se déplacent dans l'Est, mais elles restent chaudes à l'Ouest.
00:35:03C'est-à-dire qu'elles vont rester à des températures suffisamment élevées pour que des ouragans puissent se développer.
00:35:09Donc c'est plutôt une extension de la zone des ouragans auxquelles on assiste pendant El Niño qu'un déplacement de la zone.
00:35:15Parce que la zone dans laquelle ces ouragans peuvent naître s'étend.
00:35:19Donc il peut y en avoir plus.
00:35:21El Niño est un phénomène qui a été considéré comme un phénomène d'urgence.
00:35:24Donc il peut y en avoir plus.
00:35:26El Niño est un phénomène qui monte en puissance et en chaleur tout au long de l'année 2015.
00:35:31Il ne peut donc être rendu responsable de toutes les catastrophes naturelles atmosphériques de cette année.
00:35:36L'un des cyclones les plus marquants, Pam au Vanuatu,
00:35:39c'est par exemple produit avant que l'enfant terrible du climat commence à manifester ses premiers effets.
00:35:55Une petite centaine d'îles tropicales, entourées de barrières de corail et couvertes de végétation luxuriante.
00:36:01L'archipel du Vanuatu revient régulièrement dans le classement des pays où les gens sont le plus heureux.
00:36:09Pourtant, en mars 2015, le Vanuatu a été frappé par une catastrophe naturelle
00:36:14qui n'a pas pu s'arrêter depuis le début de l'année.
00:36:18Pourtant, en mars 2015, le Vanuatu a été frappé par une catastrophe naturelle
00:36:23dont l'ampleur n'avait pas été égalée de mémoire humaine.
00:36:28Le 6 mars, une anomalie barométrique est détectée un peu plus au nord, à la latitude des îles Fidji.
00:36:34Une simple chute de pression pour le moment.
00:36:37Mais les services météo sont en alerte.
00:36:40Avant l'avènement de l'ère satellitaire, on pouvait rater des cyclones.
00:36:44Si c'était des cyclones qui naissaient en plein milieu de l'océan
00:36:47et qu'il n'y avait aucun bateau qui pouvait observer ce phénomène, on pouvait rater des cyclones.
00:36:52Aujourd'hui, c'est quasiment impossible de rater un cyclone.
00:36:54Ensuite, par l'injection des données d'observation dans les modèles,
00:36:59on peut prévoir sa trajectoire, son cycle de vie, son intensité.
00:37:03Et en général, on est plutôt assez bon.
00:37:07En trois jours, la pression atmosphérique continue de baisser.
00:37:12L'eau de l'océan Pacifique est chaude.
00:37:14Plus de 26 degrés sur au moins 50 mètres de profondeur.
00:37:18Une anomalie de température en surface qui ne peut pas être imputée à El Niño,
00:37:22puisqu'au mois de mars, les effets du phénomène ne sont pas encore perceptibles.
00:37:29On ne va pas parler d'El Niño, mais on va parler d'impact du réchauffement climatique.
00:37:32L'air plus chaud contient plus d'humidité.
00:37:33Donc quand il pleut, il pleut plus.
00:37:35Et quand il pleut beaucoup plus, comme pendant un ouragan, il pleut vraiment encore beaucoup plus.
00:37:39Donc si vous avez 26 degrés, mais qu'en même temps, vous avez le sommet de l'atmosphère qui est également chaud,
00:37:45vous n'aurez pas de développement cyclonique.
00:37:46Il faut que ce soit chaud en bas et froid en haut.
00:37:49Ça, c'est la condition pour rendre l'atmosphère instable et propice au développement des cyclones.
00:37:55Ce qui aurait pu naître qu'un incident du baromètre dégénère en dépression tropicale.
00:38:00Un plafond de plus en plus nuageux, de la pluie et du vent.
00:38:03La dépression s'organise et est requalifiée en cyclone baptisé PAM.
00:38:08Il poursuit son chemin vers le sud, fonçant droit sur l'archipel d'Ivanoué.
00:38:25Des vents jusqu'à 250 kilomètres par heure déferlent sur les îles.
00:38:28Tous les arbres sont secoués, arrachés par la violence du phénomène.
00:38:43L'essentiel des maisons est construit en matériaux naturels, feuilles de palmiers, madriers de bois.
00:38:49Ils sont balayés comme des fêtues de paille.
00:38:51Meubles, ustensiles et outils sont emportés dans la course du cyclone.
00:38:56Ce qui s'est passé là, c'est un ouragan extrêmement fort.
00:39:00Des ouragans de cette intensité, on n'en connaît pas beaucoup, puisqu'ils arrivent par définition peu.
00:39:05PAM est un cyclone majeur, comme il y a d'autres cyclones majeurs,
00:39:10qui n'arrivent pas très souvent.
00:39:12C'est un cyclone qui n'arrive pas très souvent,
00:39:15parce qu'il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau.
00:39:19Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau.
00:39:21C'est un cyclone majeur, comme il y a d'autres cyclones majeurs chaque année.
00:39:27Encore une fois, la particularité de PAM, c'est d'avoir touché des zones habitées au maximum de son intensité.
00:39:35Et qui plus est, ce sont des zones habitées avec peu de relief,
00:39:40et donc très vulnérables aux marées de tempête et aux phénomènes de pluie et d'inondations, etc.
00:39:48Pendant 36 heures, PAM reste bloqué à l'intensité maximum de la catégorie 5.
00:39:54Puis après une nuit et une journée d'angoisse totale pour les habitants,
00:39:57PAM poursuit sa route et s'éloigne plus au sud, dans l'océan Pacifique,
00:40:01en perdant peu à peu de son intensité.
00:40:03Un cyclone, c'est un phénomène marin, c'est-à-dire qu'à partir du moment où ça touche terre,
00:40:07son espérance de vie est de quelques heures, voire 24 heures.
00:40:12Mais il perd toute son énergie, en général, il s'écroule assez rapidement.
00:40:17Parce que les Vanuatu, ce sont des petites îles.
00:40:19Souvent quand ils passent sur des petites îles, des fois ils s'affaiblissent un petit peu,
00:40:23et hop, ils repassent sur l'océan, et ils se régénèrent en humidité,
00:40:27et ils peuvent redevenir des cyclones très forts.
00:40:3280% des bâtiments sont détruits.
00:40:35Seuls les constructions en dur ont été relativement épargnées.
00:40:38Tout le reste est au sol.
00:40:47À l'intérieur, on écoutait le vent qui soufflait fort,
00:40:51et tout d'un coup, on a vu le toit de cette maison qui commençait à s'envoler.
00:40:57Le vent avait tordu l'étau du toit, et les a déposés sur la route, là-bas.
00:41:04Et puis on a vu les murs de cette maison s'effondrer, d'un seul coup.
00:41:12Les secours s'organisent dans les premières heures,
00:41:14avec les moyens du bord et des habitants volontaires, comme Peter,
00:41:18qui travaillent dans un centre social.
00:41:24On était quatre ou cinq le troisième jour,
00:41:27et maintenant, nous sommes une centaine de bénévoles.
00:41:29Une trentaine d'engins et six bateaux qui faisaient le tour des îles alentours
00:41:33à la rencontre des communautés isolées pour leur apporter des médicaments,
00:41:36de l'aide et éventuellement des soins.
00:41:39Il y avait des équipes avec des tronçonneuses,
00:41:41d'autres équipes avec des générateurs sur des camions
00:41:44pour recharger les batteries des habitants,
00:41:46et bien sûr, des équipes médicales qui ont fait le tour des îles.
00:41:49On a apporté près de 250 000 litres d'eau et 5 tonnes de nourriture.
00:41:54On a fait des kits avec des marteaux et des clous qu'on a laissés aux communautés,
00:41:58pour aider les gens à récupérer leurs matériaux de construction
00:42:01et rebâtir comme ils pouvaient.
00:42:04Les hélicoptères prennent ensuite le relais.
00:42:07Vu du ciel, on comprend facilement les dégâts infligés.
00:42:11Les maisons n'ont plus de toits.
00:42:13Les arbres tropicaux qui gardent habituellement leurs feuilles toute l'année
00:42:16sont complètement dépouillés.
00:42:18Tout a été arraché par le cyclone.
00:42:22Il y avait du mouvement au sol.
00:42:24Les gens agitaient des drapeaux blancs
00:42:26pour essayer d'attirer mon attention pour que je me pose.
00:42:29Plusieurs groupes avaient mis le feu dans des champs
00:42:31pour dessiner un H comme « help » ou « hélicoptère ».
00:42:35Quand les autorités parviennent à rétablir le contact avec toutes les îles,
00:42:39un premier bilan peut être effectué.
00:42:4116 morts et 132 000 personnes touchées par ce violent cyclone.
00:42:46Les infirmiers de l'hôpital de Tanna sont encore sous le choc,
00:42:49même s'ils étaient préparés depuis plusieurs jours à l'arrivée de la tempête.
00:42:56Il y a un système d'alerte qui a bien marché et rapidement.
00:43:01On a reçu des messages d'alerte sur nos téléphones
00:43:04et la plupart d'entre nous s'étaient préparés.
00:43:07Mais malgré tout cela, on ne s'attendait pas à un cyclone d'une telle magnitude.
00:43:14Vous voyez le métal de ces fenêtres ?
00:43:17Il est très solide.
00:43:19C'est de l'acier galvanisé.
00:43:21Mais avec toutes les vibrations du haut vent,
00:43:24les fenêtres et les persiennes ont été arrachées.
00:43:29Ce qui est exceptionnel au Vanuatu,
00:43:31c'est la rapidité avec laquelle les secours s'organisent.
00:43:33Débrouillards et solidaires,
00:43:35les habitants commencent à reconstruire sans attendre l'aide internationale.
00:43:39Qui dit maison légère, dit maison fragile,
00:43:42mais aussi maison rapide à rebâtir.
00:43:44Dès les premiers jours, les constructions se redressent sur les îles.
00:43:49Maintenant, on reconstruit nos maisons.
00:43:52J'ai préparé à manger et demandé à mes cousins
00:43:55de venir m'aider à fabriquer les parpaings
00:43:58pour pouvoir reconstruire nos maisons.
00:44:00Et oui, on fait nous-mêmes les parpaings.
00:44:04Mais la reconstruction très rapide
00:44:07ne doit pas cacher les conséquences sérieuses sur le long terme.
00:44:10500 millions de dollars de dégâts
00:44:13et des problèmes sanitaires qui ne vont pas tarder à émerger.
00:44:16Le capitaine Benjamin, responsable des premiers secours, est préoccupé.
00:44:21Aujourd'hui, on va sur une île,
00:44:23juste à côté de l'île principale FAT,
00:44:26dans un village avec environ 160 personnes
00:44:29qui n'ont pas vu un médecin depuis la catastrophe.
00:44:31On voit surtout des blessures infectées
00:44:34et des infections gastro-intestinales.
00:44:37On essaie de les traiter et de les soigner dans les villages
00:44:40pour leur éviter de se rendre à l'hôpital.
00:44:43Les hôpitaux locaux sont déjà complètement débordés.
00:44:46On essaie donc de soigner un maximum de personnes à domicile
00:44:49pour éviter d'engorger les hôpitaux
00:44:52et leur permettre de continuer à tourner efficacement.
00:44:58Les Vanuatu ont intérêt à reconstruire rapidement.
00:45:01Ils ne sont pas au cœur de la zone la plus cyclonique du Pacifique,
00:45:04mais de tels épisodes pourraient être à redouter,
00:45:07selon les chercheurs, en raison du réchauffement climatique.
00:45:12Dans le futur, les eaux de surface vont être plus chaudes
00:45:16et l'intensité des tempêtes est directement liée
00:45:19à la température des eaux qu'elles traversent.
00:45:22Dans les prévisions sur les comportements des ouragans
00:45:25et des typhons dans le futur, il y a beaucoup d'études
00:45:28qui ne sont pas toutes d'accord d'ailleurs.
00:45:31On espère toutefois que les tempêtes pourraient être
00:45:34moins nombreuses, mais plus intenses.
00:45:37Et si le réchauffement climatique se combinait
00:45:40avec un El Niño très fort ?
00:45:43Les effets de l'un et de l'autre seraient-ils démultipliés ?
00:45:46C'est un scénario sur lequel la science n'a pas encore
00:45:49suffisamment de recul, mais qui fait l'objet de nombreuses recherches.
00:45:52Le réchauffement climatique amplifie,
00:45:55d'ailleurs pas que pour El Niño, pour l'ensemble de la planète,
00:45:58les phénomènes extrêmes
00:46:01se réchauffent de façon naturelle.
00:46:04Là, c'est la conjonction du réchauffement climatique,
00:46:07où chaque année ça se réchauffe un peu plus, et d'El Niño.
00:46:10On a vu qu'El Niño affecte un quart de la surface de la planète,
00:46:13donc quand il y a un degré de réchauffement d'El Niño,
00:46:16il y a 0,1 degré en plus au niveau global.
00:46:19Pour achever ce tour d'horizon des dérèglements climatiques,
00:46:22il faut ajouter aux phénomènes très médiatisés
00:46:25comme El Niño ou le réchauffement planétaire
00:46:28d'autres explications météorologiques, plus mystérieuses,
00:46:31et dont l'impact a été cette année significatif.
00:46:44C'est l'une des catastrophes naturelles
00:46:47les plus longues et les plus coûteuses en 2015.
00:46:50Direction la côte sud-ouest des Etats-Unis, en Californie,
00:46:54où un épisode de sécheresse dure depuis plusieurs années.
00:46:57Et cet été, il semble en passe de dégénérer.
00:47:02La végétation est extrêmement sèche.
00:47:06Les réserves d'eau sont au plus bas.
00:47:09Le soleil brille implacablement.
00:47:17Des ingrédients hautement inflammables
00:47:20pour embraser les grandes forêts de conifères et de feuillus.
00:47:25Chaque année, les Etats du sud-ouest des Etats-Unis
00:47:28sont victimes de ces incendies.
00:47:29Mais en 2015, ils prennent des proportions inégalées.
00:47:41Les feux se déclenchent simultanément aux quatre coins de la Californie,
00:47:45mais aussi dans l'état de Washington, dans l'Oregon,
00:47:48dans l'Utah et dans le Montana.
00:47:51Jusqu'à 30 foyers se consument au même moment en plein cœur de l'été,
00:47:55mobilisant 11 000 pompiers à travers le pays.
00:48:00La sécheresse a été provoquée depuis l'hiver dernier
00:48:04par un système météo figé
00:48:07qui empêchait les tempêtes d'arriver en Californie.
00:48:10Les pluies ont lieu presque entièrement en hiver en Californie.
00:48:14Et ces dernières années, les modèles météo empêchaient les tempêtes d'arriver.
00:48:22C'est un phénomène météorologique peu connu
00:48:25qui est responsable notamment de la sécheresse sur les côtes californiennes.
00:48:29L'oscillation décennale du Pacifique.
00:48:32Il s'agit d'un refroidissement anormal des eaux de surface du Pacifique
00:48:36qui repousse les eaux chaudes vers le nord et le sud.
00:48:41Benigno, c'est un phénomène qui revient de manière épisodique
00:48:45tous les deux à sept ans.
00:48:47Là, on est sur des phénomènes qui oscillent à l'échelle de la dizaine d'années
00:48:51et qui apportent une anomalie de température positive
00:48:55le long des côtes de l'Amérique du Nord.
00:48:56Sur ce schéma, on voit les anomalies de température dans le nord du Pacifique.
00:49:01On a toute une zone d'anomalies, dont des anomalies très très fortes
00:49:05le long des côtes de la Californie et de l'Amérique du Nord.
00:49:08Et ça, c'est un phénomène qui oscille sur des échelles beaucoup plus longues,
00:49:12donc à l'échelle de plusieurs dizaines d'années,
00:49:15et qui a commencé début 2014.
00:49:19S'il faut attribuer la sécheresse à un phénomène climatique de grande échelle,
00:49:23c'est plutôt à ce phénomène-là
00:49:24qui vient se conjuguer maintenant avec le Niño qui se développe.
00:49:29L'oscillation décennale du Pacifique se déroule sur un cycle de 20 à 30 ans environ
00:49:34et ses interactions avec El Niño sont encore très mal connues.
00:49:38Les scientifiques peuvent seulement constater
00:49:41que les effets de ces mécanismes climatiques à grande échelle
00:49:44se combinent parfois, comme cette année.
00:49:47En fait, c'est une bonne illustration.
00:49:49À tous les endroits de la planète, il y a ces variations à différentes fréquences
00:49:54On a le cycle dur, on a la tendance jour-nuit,
00:49:57on va avoir la météo, quelques jours, quelques ans, on va avoir les saisons,
00:50:01et on a aussi maintenant d'une année sur l'autre, El Niño, d'une décennie sur l'autre.
00:50:05Donc en fait, à chaque point de la Terre,
00:50:07les variations qu'on a sont liées à tous ces effets qu'on comprend maintenant de mieux en mieux.
00:50:12On a le réchauffement climatique et la carte de fond,
00:50:15ce qui fait que la Californie, c'est une région méditerranéenne,
00:50:18donc d'endroits où il ne pleut déjà pas beaucoup,
00:50:20et donc ce que les projections montrent dans le futur, encore une fois, si on ne fait rien,
00:50:25c'est que ces régions-là ont encore moins d'eau.
00:50:27Là-dessus se superpose cette variation décennale,
00:50:31il y a en ce moment des eaux plutôt chaudes au large de la Californie et dans le Pacifique Nord,
00:50:36qui sont là depuis quelques années, qui renforcent cet effet-là,
00:50:39et maintenant El Niño qui va venir, là au contraire, apporter des précipitations.
00:50:43L'oscillation décennale du Pacifique va donc se poursuivre sur plusieurs années.
00:50:47Mais ces répercussions sont en train de s'effacer au profit de celle d'El Niño,
00:50:52qui prend de plus en plus d'ampleur.
00:50:54Cet hiver, on prévoit au contraire beaucoup de précipitations en Californie,
00:50:59et cela pourrait mettre un terme à cette sécheresse.
00:51:02On ignore si un seul hiver humide suffira à restaurer les niveaux d'eau,
00:51:07mais toutes les prévisions s'accordent sur un hiver très pluvieux en Californie.
00:51:11Le bilan de ces feux est catastrophique.
00:51:13C'est la plus terrible saison sèche depuis dix ans aux Etats-Unis.
00:51:1831 600 kilomètres carrés ont brûlé dans différents états au sud et à l'ouest du pays.
00:51:24L'équivalent de la surface de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur partie en fumée en quelques mois.
00:51:32Six personnes ont trouvé la mort dans les flammes, dont deux pompiers.
00:51:3617 000 habitants ont dû être déplacés pour éviter qu'ils ne soient pris au piège dans les incendies.
00:51:40Les pertes économiques sont estimées à 3 milliards de dollars,
00:51:44un très lourd tribut pour cet état riche.
00:51:47C'est donc le deuxième cataclysme le plus grave de cette année 2015,
00:51:53juste avant celui qui s'est produit au Népal.
00:51:56Enclavé entre l'Inde et la Chine, le Népal.
00:52:02Un petit pays montagneux, grand comme un quart de la France,
00:52:06avec toutefois l'équivalent de la moitié de la population française,
00:52:10dont un million d'habitants vit dans la capitale, Kathmandou.
00:52:15Le Népal est l'un des pays les plus pauvres de l'Histoire.
00:52:18La population est installée à proximité des cours d'eau
00:52:21et déforeste massivement pour le bois de chauffage et cultiver du riz.
00:52:28Dans les régions montagneuses, aucun arbre ne retient plus alors
00:52:32les blocs de pierre au-dessus des villages qui bourdonnent au-dessus de l'île.
00:52:36Le Népal est un des pays les plus pauvres de l'Histoire.
00:52:39Le Népal est un des pays les plus pauvres de l'Histoire.
00:52:42Le Népal est un des pays les plus pauvres de l'Histoire.
00:52:44Aucun arbre ne retient plus alors les blocs de pierre au-dessus des villages
00:52:48qui bourdonnent au rythme du petit commerce.
00:53:01Selon la religion hindouiste dominante,
00:53:04les Népalais célèbrent dans les temples millénaires le rythme du monde.
00:53:08Une danse composée de périodes de création, de conservation et de destruction.
00:53:13Une danse sans fin.
00:53:16Et la science ne les contredit pas.
00:53:19Les géologues comme Jan Klinger retracent l'origine mouvementée du Népal.
00:53:23Les géologues comme Jan Klinger retracent l'origine mouvementée du Népal.
00:53:26La tectonique des plaques dans cette région,
00:53:29ça veut dire que l'Inde monte à une vitesse de 4 cm par an.
00:53:32Les plaques de la croûte terrestre, elles sont un peu coincées,
00:53:34donc elles se déforment difficilement.
00:53:37Et cette convergence des deux plaques
00:53:40induit de la déformation de la plaque supérieure, la plaque eurasienne.
00:53:44Et donc on fabrique des chaînes de montagne.
00:53:47On comprime la croûte terrestre et on fabrique des reliefs.
00:53:50En fait, les deux plaques, elles frottent, elles sont coincées.
00:53:53Pendant que ça pousse derrière, ici, ça coince, ça s'accumule.
00:53:56Et à un moment, la croûte dépasse le seuil de résistance et lâche.
00:54:00Et donc là, on produit un tremblement de terre
00:54:02qui permet le relâchement de la tension accumulée sur les plaques, les forces.
00:54:07Et ça, ça produit le tremblement de terre.
00:54:10Le dernier séisme géant au Népal remonte à 1934.
00:54:148,3 sur l'échelle de Richter.
00:54:17En 2014, Jan Klinger et son équipe publient une étude
00:54:21selon laquelle le séisme de 1934
00:54:24serait annonciateur d'un autre séisme imminent sur cette faille.
00:54:28L'histoire va leur donner raison.
00:54:32Le 25 avril 2015, un tremblement de terre de magnitude 7,9 sur l'échelle de Richter
00:54:56frappe le Népal sur plus de 200 kilomètres,
00:54:59de part et d'autre de la capitale Katmandou.
00:55:02Je mets tant d'énergie dans le système,
00:55:05un séisme de magnitude 7 ou de magnitude 8 va libérer à peu près autant.
00:55:09Donc aujourd'hui, où est-ce qu'on a libéré ? Où est-ce qu'on n'a pas libéré ?
00:55:13Donc quelles sont les zones qui ont besoin de libérer ?
00:55:16Quelles sont les zones qui ont moins besoin de libérer ?
00:55:18En faisant ce travail, on avait effectivement pointé la zone qui a rompu
00:55:23comme étant une des zones qui était prête à rompre.
00:55:28Jean-Louis Munier est également géologue.
00:55:30Il s'est rendu au Népal juste après le séisme pour positionner des récepteurs GPS
00:55:35afin de mesurer d'éventuels nouveaux mouvements du sol.
00:55:38Certaines zones de l'Himalaya, comme la zone juste au nord de Katmandou,
00:55:43est montée de presque d'un mètre en à peu près une minute,
00:55:48puisque le tremblement de terre a une durée de l'ordre de la minute.
00:55:52Dans d'autres zones, paradoxalement, l'Himalaya est un peu descendue.
00:55:55Par exemple, les plus hauts sommets de l'Himalaya sont momentanément descendus un petit peu.
00:56:04Le séisme cause directement la mort de plus de 8 000 personnes.
00:56:11Si ce tremblement de terre était envisageable par les géologues,
00:56:15impossible en revanche de prédire avec précision son arrivée.
00:56:26La façon dont on a procédé, c'est effectivement de regarder les séismes historiques,
00:56:32d'essayer de comprendre la taille de ces séismes historiques au vu des destructions.
00:56:37Les séismes catastrophiques, de magnitude 8 ou plus,
00:56:41ont des temps de retour qui sont probablement de plusieurs centaines d'années.
00:56:45Pas loin de 700-800 ans, pour ce qu'on en comprend.
00:56:50Mais par-dessus ça, vous venez rajouter des séismes historiques.
00:56:53Par-dessus ça, vous venez rajouter des séismes qui cassent de façon partielle
00:56:57et qui, eux, reviennent par-dessus ce cycle.
00:57:05Au-dessus de l'épicentre, les villages de pierres sont totalement rasés
00:57:09par la violence du choc qui tue une centaine d'habitants.
00:57:12Les survivants sont réduits à l'errance.
00:57:15Je m'appelle Kanji Goron et j'ai tout perdu.
00:57:19Ma maison et même mon école.
00:57:26Quand la terre a tremblé, je préparais la fête de la pleine lune.
00:57:30Je faisais chauffer comme maintenant de l'alcool de riz à la mire,
00:57:34qu'on appelle ici le rakshi.
00:57:38Autour de moi, dans le village, tout a brûlé.
00:57:41Tout s'est écroulé.
00:57:44On a eu peur des répliques, alors on s'est réfugiés dans les champs.
00:57:50Après le tremblement de terre, on est restés trois jours dans les champs
00:57:54avec les animaux, sans manger.
00:58:00Heureusement, des amis des autres villages sont arrivés
00:58:04avec des habits et de la nourriture.
00:58:07Aujourd'hui, on n'a plus rien.
00:58:09Mais il faut bien continuer à vivre.
00:58:15Maintenant, on vit là-haut, dans les pâturages,
00:58:19dans un camp de maisons construites à la hâte, avec des bâches.
00:58:25Ce ne sont que des abris temporaires,
00:58:28mais je ne sais pas où nous habiterons demain.
00:58:31Le séisme de 2015 a été une catastrophe au Népal.
00:58:35Mais en même temps, il s'est produit un samedi,
00:58:39un jour de beau temps, en fin de matinée,
00:58:43alors que toutes les populations rurales étaient aux champs,
00:58:47que les enfants n'étaient pas en classe,
00:58:50mais étaient plutôt en train de jouer dehors.
00:58:53Ce séisme se serait produit dans la nuit,
00:58:56ou un jour où les enfants étaient à l'école.
00:58:59Il aurait été beaucoup plus catastrophique.
00:59:04Dans les jours qui ont suivi,
00:59:07plus d'une centaine de petites répliques ont secoué le Népal,
00:59:11dont un fort séisme 7,3 sur l'échelle de Richter.
00:59:26Une autre menace guette désormais les villages,
00:59:29l'arrivée de la mousson.
00:59:57La pluie tombe, sans discontinu.
01:00:00L'eau est inexorablement attirée vers le centre de la terre.
01:00:04Tant qu'elle ruisselle en surface, elle ne fait que raviner les sols,
01:00:08et transforme les routes en bourbiers.
01:00:14Mais quand la pluie s'arrête,
01:00:17l'eau s'arrête aussi,
01:00:20et la pluie s'arrête aussi.
01:00:23Mais quand les eaux de pluie s'engouffrent dans les brèches ouvertes par le tremblement de terre,
01:00:28elles provoquent d'importants glissements de terrain.
01:00:31Et à l'échelle du Népal,
01:00:34un glissement de terrain, c'est un pan entier de montagne qui s'effondre.
01:00:53Juste avant la mousson, vous avez secoué la bassine, si je puis me permettre,
01:00:57et donc vous avez un certain nombre de pentes qui sont potentiellement déstabilisées,
01:01:02et quand vous chargez le système avec de l'eau,
01:01:05c'est-à-dire que d'abord vous albourdissez le matériel,
01:01:08vous allez ouvrir les fissures parce que vous mettez de l'eau dedans.
01:01:11Vous allez provoquer des glissements de terrain qui sinon auraient probablement eu lieu,
01:01:15mais auraient été étalés dans le temps.
01:01:18En fait, durant la mousson,
01:01:20comme la lame d'eau qui tombe sur l'Himalaya est de plusieurs mètres,
01:01:24il y a une masse énorme d'eau qui se dépose sur la chaîne himalayenne
01:01:28et elle crée des petits séismes qu'on peut instrumenter,
01:01:32mais ce sont des petits séismes qui n'ont pas du tout la même magnitude
01:01:36que les grands séismes himalayens.
01:01:39Ce village a été littéralement balayé par un glissement de terrain
01:01:43et noyé sous une coulée de boue.
01:01:4624 morts s'ajoutent aux victimes du tremblement de terre,
01:01:48dont le nombre a été porté à 9 000.
01:01:51Ça, c'était ma maison.
01:01:54Les pluies ont tout emporté.
01:01:57Et à une heure du matin,
01:02:00il pleuvait très fort et le terrain a glissé.
01:02:04Ensuite, le glissement de terrain a entraîné la chute de 13 maisons.
01:02:12Un groupe de 25 personnes a tenté d'aider quelqu'un
01:02:15dont la maison était ensevelie,
01:02:18mais ils n'ont pas pu entrer.
01:02:26Pas de répit possible pour les villageois.
01:02:29La période de la mousson est la saison la plus prolifique pour l'agriculture,
01:02:33à condition que les terrains ne s'effondrent pas en emportant bêtes et cultures.
01:02:46En aval, quels ont été les dégâts provoqués à Kathmandu,
01:02:50la capitale surpeuplée du Népal ?
01:02:53Un million d'habitants installés dans une cuvette
01:02:56sur les dépôts argileux d'un lac préhistorique.
01:02:59L'amplitude des ondes sismiques augmente
01:03:02en traversant l'interface roche dure-sol argileux.
01:03:05Les dégâts provoqués par le tremblement de terre
01:03:08ont émergé de plus en plus rapidement.
01:03:10Les ondes sismiques augmentent
01:03:13en traversant l'interface roche dure-sol argileux.
01:03:16Les maisons traditionnelles en brique ou en pierre
01:03:19n'ont pas résisté aux secousses.
01:03:22Seules les habitations récentes en béton armé sont encore debout,
01:03:25pour peu que les ferraillages relient murs et planchers porteurs.
01:03:30Dans le cas contraire, les étages inférieurs
01:03:33qui portent tout le poids du bâtiment s'effondrent.
01:03:36Si vous allez sur le terrain au Népal,
01:03:38toutes les maisons, loin de là, n'étaient pas par terre,
01:03:41mais la plupart étaient fortement endommagées,
01:03:44et donc allaient s'effondrer, n'étaient plus utilisables.
01:03:47Elles ne s'effondrent pas le jour du tremblement de terre,
01:03:50mais elles sont fissurées, fracturées,
01:03:53puis elles attendent un petit quelque chose de plus
01:03:56pour s'effondrer.
01:03:59Au total, le séisme a provoqué
01:04:0210 milliards de dollars de destruction,
01:04:05soit la moitié du PIB du pays.
01:04:08C'est la moitié pour le Népal.
01:04:14Pour chercher des survivants dans ces décombres,
01:04:17les secouristes risquent leur vie.
01:04:20Ils recréent des accès dans les planchers
01:04:23qui menacent de s'effondrer à tout moment.
01:04:26En intervenant dans les jours qui suivent le séisme,
01:04:29les secouristes sauvent la vie de centaines de victimes.
01:04:32Pour ces survivants, le tremblement reste un traumatisme.
01:04:35C'est extrêmement difficile de raconter ce séisme avec des mots.
01:04:38J'étais dehors quand ça s'est produit.
01:04:41Et le premier tremblement venait de l'ouest en direction de l'est.
01:04:45Mon portail a été secoué d'au moins un mètre à l'est,
01:04:48puis à l'ouest.
01:04:51Ma femme, mes enfants et ma mère étaient à l'intérieur de la maison.
01:04:54J'ai essayé de rentrer,
01:04:57mais la porte tremblait tellement
01:05:00que je ne pouvais absolument pas l'ouvrir.
01:05:03La rue au dehors est pavée de petites tuiles.
01:05:06Il y a eu un brombissement
01:05:09comme si un serpent monstrueux avançait sous mes pieds.
01:05:12Je crois que c'était un des moments les plus effrayants de ma vie.
01:05:15J'ai pensé que j'étais mort.
01:05:23Selon la philosophie hindouiste,
01:05:26les séismes incarnent ce troisième et terrible pas de la danse du monde.
01:05:29Construction, conservation,
01:05:32destruction.
01:05:36Parmi tous les cataclysmes naturels,
01:05:39le séisme est le plus compliqué à prévoir.
01:05:42On sait qu'il est inéluctable,
01:05:45mais rien ne permet aujourd'hui de l'anticiper.
01:05:48Pour le volcanisme, on sait
01:05:51qu'il y a certains signes annonciateurs qu'on est capable de mesurer.
01:05:54Par exemple, des petits séismes qui se produisent
01:05:57quand le magma est en train de monter dans la chambre.
01:05:59Aujourd'hui, pour les séismes, on ne connaît pas de signes précurseurs.
01:06:02Seule certitude,
01:06:05les mesures effectuées sur le terrain par l'équipe de Jean-Louis Munier
01:06:08révèlent qu'une partie de la force accumulée entre les deux plaques
01:06:11n'a pas été relâchée.
01:06:14Le séisme comme celui de cette année, il n'a pas tout donné.
01:06:17Ça, on est déjà sûr, parce que
01:06:20nos études montrent qu'il a glissé sur une partie
01:06:23entre le nord de la Chêne jusqu'à Katmandou.
01:06:26Et entre Katmandou
01:06:29et la plaine, en fait,
01:06:32le chevauchement est resté bloqué.
01:06:35Un deuxième séisme pourrait donc se produire,
01:06:38avec des conséquences potentiellement encore plus catastrophiques.
01:06:41Si on imagine que ma main représente la plaque indienne qui s'enfonce,
01:06:45ici, on a la trace du contact à la surface,
01:06:48c'est-à-dire ça, c'est l'Inde, ça, c'est ce qui est dessous.
01:06:51Et le séisme qui a rompu en 2015,
01:06:54c'est une section assez profonde, déjà.
01:06:56Ce qui reste à casser aujourd'hui, au moins pour cette partie du front,
01:06:59c'est la partie qui vient de l'endroit qui a cassé
01:07:02jusqu'à la surface.
01:07:05Et ça, ça fait encore 100 km.
01:07:08On pourrait s'attendre à avoir un autre séisme
01:07:11important avec des conséquences, oui, très destructives.
01:07:14Entre quelques mois et quelques années,
01:07:17nul ne peut le prédire.
01:07:20Mais les regards de la communauté scientifique restent fixés sur le Népal
01:07:23en prévision de cette réplique annoncée.
01:07:26C'est la première fois qu'on la voit.
01:07:39Malgré cette compilation terrifiante
01:07:42de colère du ciel et de la terre,
01:07:45le bilan de cette année 2015 est-il particulièrement édifiant
01:07:48en termes de catastrophes naturelles ?
01:07:51Pas forcément, en tout cas sur le plan économique,
01:07:53d'après Robert Muirwood,
01:07:56qui modélise les risques pour les compagnies d'assurance.
01:08:02On peut mesurer le coût total planétaire
01:08:05des catastrophes naturelles en estimant les pertes.
01:08:09C'est probablement autour d'une centaine de milliards d'euros
01:08:12tout ensemble, ou dans cet ordre d'idées.
01:08:17Les catastrophes naturelles ont bel et bien
01:08:20un impact économique.
01:08:23On ne sait pas encore pour une année moyenne,
01:08:26et je ne sais pas encore pour cette année,
01:08:29mais je pense que nous serons en dessous de cette moyenne.
01:08:32Dans des lieux comme Taïwan, par exemple,
01:08:35il y a beaucoup d'assurance, et il y a eu des pertes cette année.
01:08:38Mais il y a très peu d'assurance au Népal, par exemple,
01:08:41parce que c'est un pays pauvre.
01:08:44Donc, globalement, cette année a été très calme
01:08:47en termes de risques d'assurance.
01:08:50Même son de cloche du côté des spécialistes des volcans.
01:08:53Après quelques épisodes spectaculaires,
01:08:562015 n'a pas défrayé la chronique.
01:08:59C'était une année assez calme.
01:09:02Il y a eu le Kalbuko et le Bardabunga
01:09:05qui a terminé son éruption.
01:09:08Ça a donné un peu de temps aux scientifiques
01:09:11pour analyser toutes les données qu'ils avaient accumulées.
01:09:14C'est une très bonne année quand il ne se passe pas grand-chose.
01:09:17Enfin, pour les cyclones,
01:09:20le bilan de cette année 2015 est plus mitigé
01:09:23qu'en 2015.
01:09:26Au niveau mondial, le nombre des cyclones tropicaux
01:09:29est assez stable, avec environ 80 systèmes par an.
01:09:32En revanche, sur l'Atlantique,
01:09:35l'année 2015 a été particulièrement calme
01:09:38si on se réfère à l'ordre alphabétique utilisé
01:09:41pour nommer les cyclones qui apparaissent l'un après l'autre.
01:09:44Quand il y a un igneau,
01:09:47avec des anomalies de température chaude dans l'est du Pacifique,
01:09:50en général, l'activité cyclonique sur l'Atlantique est affaiblie.
01:09:53On a été jusqu'à Z,
01:09:56et une fois arrivé à Z, on attaque les lettres de l'alphabet.
01:09:59Alpha, bêta, gamma, delta, epsilon.
01:10:02On a eu 31 phénomènes dans l'année 2005,
01:10:05ce qui est un record absolu,
01:10:08puisqu'en moyenne, on a une dizaine
01:10:11dans l'Atlantique de phénomènes.
01:10:14C'est pour vous donner une fourchette.
01:10:17Aujourd'hui, on est à J, et en 2005, on a attaqué les lettres de l'alphabet grec.
01:10:20Ce calme apparent ne doit pas endormir
01:10:23l'activité cyclonique sur l'Atlantique.
01:10:26En effet, El Niño est loin d'avoir dit son dernier mot.
01:10:29C'est autour de Noël que le phénomène surnommé El Niño,
01:10:32comme l'enfant Jésus, donne toute sa mesure.
01:10:35C'est normal que pour l'instant, on n'ait pas eu des anomalies
01:10:38très marquées au niveau climatique mondial.
01:10:41Le Niño est en phase de croissance, en fait,
01:10:44et on atteindra le maximum aux alentours de Noël.
01:10:47Donc, le début de l'année 2015,
01:10:50on avait une très faible anomalie
01:10:53sur le sol pacifique.
01:10:56La phase de croissance, c'est seulement maintenant.
01:10:59Et les conséquences à venir d'El Niño ne se limiteraient pas
01:11:02au sol pacifique. Ce mécanisme météorologique
01:11:05est l'un des plus puissants moteurs de changement du climat mondial.
01:11:08C'est pas du tout aussi localisé qu'il pourrait y paraître
01:11:11vu de l'Europe, en fait. C'est qu'au niveau des tropiques,
01:11:14on a déjà la moitié de la surface du globe
01:11:17qui se trouve entre 30 degrés nord et 30 degrés sud.
01:11:20En plus, l'océan Pacifique, c'est vraiment un monstre
01:11:23d'océans sur la planète,
01:11:26puisqu'on a 17 000 kilomètres des côtes de l'Amérique du Sud
01:11:29jusqu'aux Philippines de l'autre côté.
01:11:41Pluie diluvienne, sécheresse.
01:11:44De vrais dérèglements pourraient affecter notre planète
01:11:47dans les mois à venir, parfois à des milliers de kilomètres
01:11:50de la zone où l'anomalie climatique a commencé.
01:11:54Il va y avoir des énormes inondations
01:11:57sur la côte du Pérou et de la Bolivie, par exemple,
01:12:00alors qu'une sécheresse va sévir dans le nord-est du Brésil
01:12:03ou encore une autre en Australie.
01:12:06La corrélation de ces événements
01:12:09est clairement due à El Niño.
01:12:12Il y a beaucoup de phénomènes qui en sont liés
01:12:15et on peut s'attendre à de nombreux autres dans les prochains mois.
01:12:18Le dernier El Niño record s'est produit
01:12:20en 97-98, avec 2,7 degrés par rapport à la normale.
01:12:23Les dégâts qu'il avait provoqués ont été estimés
01:12:26à 33 milliards de dollars.
01:12:29Fin 2015, El Niño frôle déjà la barre des 3 degrés,
01:12:32ce qui permet aux climatologues d'entrevoir
01:12:35les grandes tendances météorologiques à venir.
01:12:38En 2015 et 2016, une grande certitude
01:12:41vont être des années record de chaleur.
01:12:44Par contre, en 2017, ce sera froid
01:12:47puisque, en général, la température va augmenter.
01:12:50Après El Niño, il y a La Niña,
01:12:53qui est un refroidissement du Pacifique,
01:12:56qui est un peu le retour de Balenciers.
01:12:59Par contre, si on prend les canicules en France,
01:13:02là, on est à peu près certain
01:13:05que sans réduire le réchauffement climatique en cours,
01:13:08on va vers plus de canicules.
01:13:11Aujourd'hui, on a 2 à 3 jours de canicules par an en France.
01:13:14On va arriver à 20 à 30 jours de canicules par an.
01:13:17Et ça, on a assez confiance.
01:13:20Aujourd'hui, la recherche n'est pas suffisamment lancée
01:13:23pour pouvoir le dire de façon certaine.
01:13:26Ce scénario climatique est encore toutefois modifiable,
01:13:29à condition de prendre d'importantes décisions politiques
01:13:32pour modifier le niveau des émissions de gaz à effet de serre
01:13:35et limiter le réchauffement.
01:13:41Malgré un grand nombre de catastrophes naturelles,
01:13:442015 n'a pas été aussi dramatique qu'on pourrait le croire.
01:13:47Certains événements imprévisibles,
01:13:50comme le tremblement de terre au Népal,
01:13:53ont gravement marqué l'année.
01:13:56D'autres, plus faciles à surveiller,
01:13:59comme le volcanisme, sont à peu près restés sous contrôle.
01:14:08En revanche, au niveau météorologique,
01:14:11toutes les conditions étaient réunies
01:14:13pour en faire une année explosive.
01:14:16El Niño Record, réchauffement climatique
01:14:19et oscillations décennales du Pacifique
01:14:22se sont combinées pour faire grimper le thermomètre
01:14:25et détraquer pluie et sécheresse.
01:14:44Attention, ces phénomènes n'ont pas dit leurs derniers mots
01:14:47et 2016 pourrait bien commencer en fanfare.

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